Melody of a Mother } feat Mother Gothel & Raiponce de Corona

Melody of a Mother
feat Mother Gothel & Baby Raiponce

“Oh ! L'amour d'une mère ! - amour que nul n'oublie ! (...)Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier !” Victor Hugo

– Luci ! Tu vas être en retard !

Assis, où plutôt affalé sur le grand fauteuil en cuir de son bureau, en train de fumer un joint de première qualité que Gabriel lui avait déniché pour l’aider à le calmer, Lucifer fronça les sourcils quand Katya rentra en furie sans même toquer à la porte. Elle s’approcha de lui pour arracher la “cigarette” qu’il avait à la bouche, l’écrasant sous son talon de vingt centimètres avant de croiser les bras sur sa poitrine volumineuse.

– Bouge de là ! Dépêche-toi !

Lucifer se redressa tranquillement, un sourcil levé d’étonnement face à ce comportement plus qu’étrange, faisant une moue triste quand il ramassa le pauvre joint au sol, totalement bousillé.

– Il ne me semble pas que les drag queens ont leurs règles ?

Un sourire mesquin s’étira sur ses lèvres tandis que Katya prenait une grande inspiration pour ne pas frapper son boss. Elle ne se gêna pas cependant pour prendre le verre de whisky qu’il y avait sur le bureau et le boire d’une traite sans même lui demander son avis.

– Je me demande toujours comment le diable a-t-il pu finir directeur d’une Ecole dont le slogan fait très communiste.
– Je me demande toujours comment un ancien toxico n’a pas fini en overdose avec des seringues dans le bras et a préféré se reconvertir en pute.


Katya eut une expression de stupeur avant de faire une moue contrite ainsi qu’un geste de la main qui n’avait rien de poli. Lucifer eut juste son sourire narquois tandis qu’il se redressait dans son fauteuil, plantant son regard dans le sien.

– Après tout ce n’est pas mon problème si tu n’es pas à la réunion que tu as demandée d’organiser avec seulement deux personnes du corps professoral. Tu as raison, je ne suis ni directrice, ni professeure de philo et professeure principale. Je ne suis que ta secrétaire et ça ne me regarde pas si tu as envie de faire un threesome sous couvert de travail.

Elle planta son regard dans celui de Luci avant de tourner les talons et de partir sans lui laisser le temps de répondre, claquant fortement la porte pour signifier son mécontentement. L’ancien diable n’avait pas perdu son sourire pour autant. C’était pour ça qu’il appréciait Katya. Même si elle avait souvent tendance à tout ramener au domaine du cul, elle osait lui dire les choses en face. Avant, il l’aurait certainement dépecé vivante, mais ce temps était plus ou moins révolu. Il y avait toujours des humains qu’il avait viscéralement envie de torturer, c’était clair, mais il avait remarqué qu’il arrivait de mieux en mieux à se contrôler, qu’il avait progressé dans la gestion de son sang-froid et ça, il n’en était pas peu fier. Certainement aussi parce qu’il s’était aperçu que sans ça, ses pouvoirs déconnaient à pleins tubes, ce qui, forcément, n’était pas pour lui plaire.

Regardant sa belle montre, il n’était pas loin de 10h. Il avait largement le temps de se rendre dans la salle de réunion. Il n’y avait pas à stresser. Surtout qu’au final, ce n’était pas vraiment une réunion formelle. C’étaient plutôt des retrouvailles surprises organisées. Comme chaque année, Lucifer avait fait son petit recrutement de nouveaux professeurs pour l’Ecole. Elle prenait de plus en plus d’ampleur, des nouvelles classes ouvraient sous l’affluence des demandes. Il les débauchait de l’université ou des autres établissements parce que lui, avait une vision d’avenir. Ce n’était même pas pour le salaire, mais parce qu’il proposait quelque chose de différent, d’unique, qui attirait les humains comme des papillons de nuit vers une flamme étincelante. Alors tout l’été et même avant, Lucifer et ses équipes avaient fait leur petit marché. De plus, Luci s’investissait aussi dans la vie culturelle de son établissement ce qui lui permettait de créer un énorme réseau. C’est dans ce cadre-là, lors d’une visite d’une exposition d’une artiste peinte, qu’il décida de la recruter. Son talent était éclatant, ses toiles d’une pureté rare qui avait su le séduire. Il avait alors entrepris de la contacter, de lui proposer de venir donner des cours de peinture autant aux enfants de maternelle qu’aux adultes dans des cours à la carte. Cependant, ce n’était pas uniquement pour cela qu’il l’avait recruté. À cette pensée, son sourire s’agrandit et il finit par se lever de son fauteuil. Attrapant sa veste de costume, qu’il enfila tout en marchant, il sorti d’un pas léger pour traverser les différents couloirs.

Quelques étudiants discutaient tranquillement, le saluant en passant et Lucifer se dit qu’il n’avait jamais été aussi bien de toute sa vie. Même à l’époque de la création où finalement, il voulait toujours attirer le regard de Dieu. Là, sa vie était posée. Chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Certes, tout n’était pas rose. Gabriel s’était fait poignarder trois jours auparavant, ce qui l’avait mis dans une colère noire. Pas contre l’archange, mais plutôt contre l’humain qui avait osé le faire. Mickaël était de son avis pour une fois et même s’il avait dit pour l’instant au cadet qu’il ne partirait pas en vendetta, il ne lui avait rien promis. Personne n’avait le droit de le toucher à part lui ! De toutes les manières possibles d’ailleurs. C’était tout. C’était comme ça. Un fait que les humains allaient devoir se rentrer dans le crâne avant de plus en avoir s’ils continuaient à vouloir Gabriel. Pensant à lui tout en marchant, il sortit son téléphone pour lui envoyer un petit message. Il lui avait proposé, obligé, de venir faire sa convalescence chez lui. Mieux il était proche de lui, mieux il pouvait le surveiller, mieux il se portait. Mickaël avait appuyé sa demande, à sa grande surprise. Finalement, les six ans en cage lui avaient peut-être fait revoir sa conception de la famille. Ce n’était pas plus mal. Gabriel était beaucoup mieux, ici, dans son grand appartement que loin de lui, dans un boui boui miteux.

Rentrant dans la salle de réunion, il alla s’assoir directement sur la grande chaise, se mettant correctement tout en checkant son téléphone. Gabriel ne lui avait toujours pas répondu, ce qui signifiait qu’il devait encore dormir. Qu’il se repose, il en avait besoin. De toute façon, il lui avait promis de venir manger avec lui entre midi et deux. Agnès lui avait envoyé sur what app qu’il ne devait pas oublier de valider le projet de communication qu’elle lui avait donné la semaine d’avant. Lucifer soupira. S’il ne l’avait toujours pas fait, ce n’était pas par flemme, mais plutôt parce qu’il n’osait pas dire qu’il n’arrivait pas à ouvrir le document sur son ordinateur. Un problème de logiciel qu’il n’avait pas et il savait que la jeune femme rigolerait de sa non-maitrise de la technologie. Son sourie s’agrandit quand il remarqua que Jack avait liké une de ses photos sur instagram. Là aussi, il n’y connaissait pas grand-chose. Agnès lui avait finalement installé l’application sur son téléphone pour qu’il puisse voir mais ce n’était pas lui qui gérer son compte. Ça en revanche il avait la flemme. Mais il avait compris comment voir les gens qui aimaient son contenu et Jack était toujours quasiment le premier à le faire. Lucifer en était heureux. La relation avec son fils s’arrangeait de jour en jour et Luci sentait son instinct paternel déborder de son corps. C’est pour ça qu’il comprenait parfaitement son amie, Gothel, à la recherche de sa fille, qui avait un besoin constant d’enfant. C’était elle, qu’il attendait ce matin. Les minutes passèrent et Luci changea plusieurs fois de positions et d’endroits, commençant à s’ennuyer. Il aurait dû prendre un livre. Heureusement pour lui, la porte de la salle finit par s’ouvrir pour faire rentrer les principales protagonistes.

– Mesdames ! Je suis ravi de vous voir à l'heure !

Appuyé contre le mur, ayant tourné la tête au moment où il avait entendu la porte grincer, il les salua d’un geste de la tête et de son sourire taquin. Il se tourna légèrement, restant à coté de la fenêtre, les bras croisés. Sa main gauche s’étendit pour les inviter à s’assoir.

– Gothel, je te présente notre nouvelle professeure d’art. Mademoiselle Raiponce de Corona. Raiponce, ma chère, je te présente notre pédopsychiatre, la meilleure de la ville, Madame Gothel.

Le silence qui plana ravit Lucifer qui s’était finalement rapproché de la table. Il pouvait même sentir la tension et il fit un petit clin d’œil à Gothel.

– Il me semble, que vous vous connaissez ? N’est-ce pas ?  Il y a tellement de sosies dans cette ville, c’est compliqué mais là, je ne pense pas me tromper.

Lucifer avait gloussé, dodelinant de la tête en haussant les sourcils quand il avait regardé Raiponce. Il s’était renseigné. Il savait que c’était elle, la fille que Gothel recherchait.