(Terminé) Géante, violente, ma folie dévaste le temps. [Walburga & Sirius]

▿ Date de naissance : 06/06/1980

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.Depuis qu'elle avait retrouvé son fils, Regulus, Walburga n'était plus tout à fait la même. Elle s'était jusque-là accoutumée à l'idée d'être la seule de sa famille proche dans cette ville, même après avoir eu l'immense surprise de rencontrer des descendants des Black. Et elle avait accepté cette idée, celle de ne revoir ni Regulus ni Orion, en s'efforçant de savourer sa jeunesse retrouvée, malgré le désespoir des premiers mois. Mais à présent qu'elle avait retrouvé son fils cadet, elle savait désormais qu'il était possible de retrouver ceux qui ne brillaient jamais tant que par leur absence. Son époux, ses frères, et même son fils aîné, Sirius...

Et ce fut ce dernier qu'elle décida de confronter en premier. Lorsque l'on savait quoi ou qui rechercher dans cette ville, tout devenait plus simple. Elle n'avait pas retrouvé ses fils plus tôt parce qu'elle n'avait pas même songé un seul instant à la possibilité qu'ils soient vivants eux aussi, tant sa santé aussi bien mentale que physique avait été rongée par leur absence. Mais à présent... A présent, il n'était plus question de supporter une solitude qui avait simplement été douloureuse.

C'était une faiblesse certaine que celle de partir à la rencontre de Sirius. Elle avait déshérité ce dernier à raison, et s'était violemment résignée après son départ du Square Grimmauld. Sirius ne voulait pas faire partie de cette famille. Et cette noble famille ne méritait pas l'ingratitude de Sirius. Et pourtant... Pourtant, en dépit de toutes les injures, de toutes les querelles et de toutes les violences, le départ du jeune Sirius avait été douloureux pour Walburga. Elle n'en avait rien montré, ne l'avait pas même exprimé à Orion ou à Regulus, surtout pas à Regulus, mais... Sirius était son fils. La déception et la colère n'y changeaient rien. Il était son fils, et ils étaient dans une nouvelle ville. C'était son devoir de mère que de lui rendre visite.

Oh, bien sûr, elle se doutait qu'il serait furieux. Elle-même sentait monter la chaleur familière de la rancœur et de la colère, celle-là même qui habitait sa poitrine et donnait à sa voix une aigreur venimeuse, telle la vipère que Walburga était. Et pourtant... Une impulsion malsaine l'incitait à faire fi de ces excellentes raisons de se tenir à l'écart et de le confronter malgré tout.

Les Trois Balais. Si elle en croyait les murmures des habitants, c'était dans cet établissement que Sirius travaillait. Ce qui n'aurait guère dû l'étonner. Arrivée devant l'établissement, Walburga poussa un soupir avant de pousser la porte et de faire son entrée dans le bar. Elle s'installa au comptoir, lèvres pincées, redoutant que les sièges ne soient trop poussiéreux ou collants. Mais elle oublia toutes ses considérations snob et maniaques lorsqu'elle aperçut Sirius. Il était là. Presque aussi jeune que le jour où il était parti de la maison. Comme s'il n'était qu'une apparition destinée à la tourmenter.

Masquant son trouble, Walburga se racla la gorge et s'avança, mains jointes sur le comptoir, avant de le saluer :

- Alors c'est à ça que tu emploies tes journées. La débauche et le vice. Je te reconnais bien là, Fils.
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"Filth! Scum! By-products of dirt and vileness! Half-breeds, mutants, freaks, begone from this place! How dare you befoul the house of my fathers--"

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 03/11/1996

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.

Sirius a passé la moitié de sa vie à se battre contre sa famille, à revendiquer haut et fort qu'il n'est pas comme le reste des Black. Une enfance tourmentée et malheureuse, voilà les souvenirs qu'il garde de son séjour au 12 Square Grimmaurd. Jamais il n'a reçu l'amour qu'il attendait de ses parents, jamais on a pris le temps de s'asseoir à table avec lui et de lui demander ce qu'il voulait lui. Non. Chez les Black, il faut respecter les idéaux et épouser à son tour un respectable Sang-Pur. Le choix n'existe pas. Sa vie entière a été décidée dès l'instant où il est venu au monde. Sa chère mère aura sûrement dresser la liste des femmes qu'il aurait dû épouser pour perpétuer la lignée des Black, toujours pur. Honnêtement à chaque fois qu'il y repense, il a envie de vomir, ni plus ni moins. Il se souvient que déjà à un âge très jeune, il trouvait les idéaux de sa famille étrange et que quelque chose clochait dans ce beau tableau orchestré de toutes pièces depuis des générations. En grandissant, il a fini par comprendre que tout cela n'était que des idioties absurdes et au tout au fond de lui, il a compris qu'il ne pourrait jamais être l'un des leurs. Jamais.

Le scandale Sirius Black a commencé tôt. À 11 ans précisément lorsqu'il est entré à Poudlard. Jusque-là, sa mère lui pardonnait ses écarts de conduites, les jugeant comme étant simplement la naïveté d'un enfant. Mais en arrivant à Poudlard, tout rentrerait dans l'ordre puisqu'il finirait comme tout Black qui se respecte à Serpentard. Sirius lui-même s'en était convaincu à son grand dam. Aussi lorsque le Choixpeau a crié dans la Grande Salle Gryffondor, il a été le premier surpris. Il se rappelle comme si c'était hier encore que toute la salle avait gardé le silence, ébahis qu'un Black ne finisse pas à Serpentard. Le lendemain, il avait reçu une Beuglante de sa chère mère qui avait hurlé à travers toute la Grande Salle qu'il n'était qu'une honte pour leur famille. Sirius se rappelle également que les premières semaines n'avaient pas été faciles pour lui à Poudlard parce que tout le monde le traitait comme tous les autres Black. Heureusement, la présence de James l'avait aidé à surpasser tout cela et en peu de temps, il a pu s'épanouir et devenir celui qu'il est réellement.

Depuis qu'il s'est réconcilié avec son frère, Sirius profite de chaque instant de sa vie dans ce monde. Il a retrouvé beaucoup de personnes de son monde et il est reconnaissant de cette seconde chance qui lui est offerte. Il ne manque que James et tout est parfait. Malheureusement pour lui, il aurait dû se douter que tout cela est bien trop beau. Si son frère Regulus pourtant mort est réapparu, pourquoi pas les autres ? Honnêtement, il a toujours préféré ne pas songer à l'éventualité qu'il puisse croiser ici ses parents. Par Merlin, combien il a eu tort d'avoir une telle pensée.
Ce jour-là est un jour comme les autres. Il bosse derrière le bar avec son énergie habituelle, un grand sourire charmeur scotché au coin des lèvres. Ce travail lui convient si bien. Et alors qu'il a le dos tourné au derrière le bar pour préparer une Bièreaubeurre, une voix familière s'élève. Il se fige sur place. Qu'est-ce qu'elle vient faire ici au juste ? Sirius prend son temps avant de se retourner lentement et de croiser le regard sévère de sa mère. Elle a rajeuni, il ne la reconnait presque pas. Après tout, elle avait déjà un certain âge lorsqu'elle les avait eu, Regulus et lui. Et bien qu'il s'évertue à crier haut et fort qu'il ne ressemble en rien à sa famille, Sirius demeure bel et bien un Black qu'il le veuille ou non. Les chiens ne font pas des chats après tout. Alors malgré sa bonté naturelle, il ne peut s'empêcher d'avoir des pensées noires en ce moment et son regard devient aussi glacial que celui de sa mère.

- Quelle non plaisante surprise, mère. Je dois reconnaître que vous m'épatez, vous donner la peine de venir dans un tel établissement. Cela a dû vous causer quelques crises de nerfs, n'est-ce pas ? lui répond-il froidement.

KoalaVolant

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▿ Date de naissance : 06/06/1980

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.Walburga n'avait pas su comment se préparer à la nécessité de confronter son fils aîné. Il était si jeune la dernière fois qu'elle l'avait vu... Plus jeune encore que le jeune homme qui lui faisait face, mais dont les nobles traits ne trompaient pas. Et si le moindre doute subsistait encore, les propos du sorcier, eux, étaient éloquents. Il s'agissait bien de Sirius, toujours aussi impertinent que dans son adolescence. Mais cette fois-ci, les paroles acerbes de son fils ne donnèrent pas envie à la sorcière de le gifler. Lèvres pincées, elle le fixa quelques instants avant d'esquisser un très mince sourire. Mais ce sourire n'était ni joyeux, ni ému. Il était au contraire teinté d'une condescendance que Walburga avait pratiqué de nombreuses fois durant ces trois dernières années. Le mépris était l'arme qu'elle s'était choisie pour supporter les insolences quotidiennes et les grossièretés de tout habitant de cette ville.

Le regard glacial de Sirius avait cependant de quoi la réjouir. Elle en aurait jubilé si elle n'était pas aussi préoccupée par la nécessité d'obtenir des réponses. Car sous cette froideur, sous cette agressivité, elle reconnaissait un tempérament dont tout Black, ou presque, était doté. Elle lui trouva même des airs d'Orion, père de Sirius et Regulus et ancien époux de Walburga, ce qui ne manqua pas de la plonger dans un certain état de mélancolie qui mettait en valeur le manque de joie de cette femme. Ayant vécu seule et démente trop longtemps, elle en avait perdu toute sincérité lors des moments de brèves émotions positives qu'elle faisait mine de ressentir.

Avec un grand calme, donc, Walburga rétorqua :

- Que sais-tu de mes "crises de nerfs", Sirius ? Tu es parti de chez nous tel un pleutre, bien trop tôt pour y assister.

Les habitudes revenaient aisément, plus encore les mauvaises. Elle eut l'envie de le comparer à Regulus, d'affirmer que ce dernier avait été un bien meilleur fils, qu'il avait été bien plus brave que Sirius. Mais, en croisant le regard du sorcier, cette envie se dissipa. Elle n'en avait pas l'énergie, et une dispute au beau milieu des Moldus ne les mènerait nulle part.

Mais en vérité, le jour où Sirius avait quitté le domicile familial n'était pas exactement la dernière occasion qu'elle avait eue de le voir. Bien des années plus tard, elle avait lu son nom, aperçut sa photographie dans les journaux, en première page. Sirius Black, condamné à la prison d'Azkaban pour avoir massacré des moldus. Walburga aurait pu en tirer une certaine fierté si elle n'avait pas soupçonné, déjà à l'époque et malgré la démence, qu'il s'agisse là d'une grossière erreur.

- J'ai appris que comme Bellatrix, tu avais séjourné à Azkaban. Je ne te pense pas capable de discernement et ne te pense donc pas capable de t'en prendre à ceux que tu défendais tant. Alors... Que s'est-il réellement passé ?
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▿ Date de naissance : 03/11/1996

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.

Honnêtement, Sirius aurait dû se douter que tôt ou tard sa route croiserait celle de sa chère mère. Puisque Regulus était revenu d'entre les morts, pourquoi pas elle ? Pourtant, il avait espéré que jamais il la ne reverrait. Sirius ne conserve malheureusement aucun souvenir joyeux d'elle. Aucun. À choisir, il préfère quand même un peu plus son père parce que ce dernier n'était pas constamment sur son dos. En fait, il ne s'occupait jamais de lui, ni même de Regulus. L'indifférence valait encore mieux que la cruauté et la folie de sa mère. Aussi la revoir ravive aussitôt de mauvais souvenir et le jeune homme s'enferme immédiatement dans sa carapace. Elle peut venir le critiquer autant qu'elle le souhaite, lui rappeler combien il est une honte pour la famille, cela fait désormais bien longtemps que ses paroles ne l'atteignent plus. Il n'est plus le petit garçon sans défense qu'elle pouvait gifler à chaque égard de conduite et punir. Il y a bien longtemps qu'il ne ressent plus rien pour cette femme au cœur de pierre. Néanmoins, il doit admettre une chose la concernant. Jeune, elle est une belle femme comme tous les membres de leur famille. Et quelque part, ça le perturbe un peu parce qu'il ne l'a pas connu si jeune.

- Donc, vous admettez que vous en avez eu ? J'ai appris que vous êtes devenue démente après la mort de Regulus et de votre mari, à vivre seule dans cette si grande maison. J'avais presque de la peine pour vous. Presque.

Non, en réalité il n'a jamais eu la moindre empathie pour elle. À la limite, il en aurait eu pour son père, le plaignant d'avoir dû épouser une telle femme. Mais elle, elle ne le méritait pas. Oh Regulus en aurait sûrement eu étant donné contrairement à lui, il aimait leur mère. C'est peut-être pas plus mal qu'il n'est pas assisté à la folie démente de leur mère. Tout comme il s'en réjouit lui-même de ne pas avoir eu à assister à cela.
Attrapant un chiffon, il se met à essuyer les verres sur le bar sans pour autant quitter du regard sa mère. Il ne sait pas ce qu'elle lui veut, mais sa présence ici ne peut rien signifier de bon. Il sait qu'elle ne serait jamais venue dans un tel endroit sans une bonne raison. Il est certain qu'elle a dû faire un gros effort pour entrer dans un établissement où les trois quart des clients sont des moldus.
Mais alors qu'il s'attend à ce qu'elle lui fasse des reproches, l'humilie, il relève quelque chose de nouveau chez elle. Ce petit sourire. Le mépris. Bien que surpris, Sirius ne laisse rien paraître, mais ses mains tremblent légèrement parce que la présence de cette femme près de lui le met hors de lui et lui rappelle des souvenirs douloureux, noirs. Et alors qu'il s'apprête à lui demander ce qu'elle lui veut, elle aborde le sujet. Azkaban. Sirius ne comprend pas. Pourquoi veut-elle savoir ? Depuis quand s'intéresse-t-elle à lui ? Elle l'a déshérité de la famille à l'instant où il est parti de la maison familiale et il est impossible que ce soit par amour. Non, elle veut obtenir quelque chose de lui. Il continue donc de la regarder froidement.

- Chère mère, vous m'avez rayé de votre vie quand j'avais 16 ans, je vous rappelle. Votre mémoire vous fait-elle défaut à nouveau ? Dans tous les cas, je ne vois pas l'intérêt de vous répondre. Je n'ai rien à vous dire, je ne vous considère plus comme ma famille depuis longtemps. Vous n'êtes rien. Alors maintenant à moins de vouloir consommer, je vais vous demander de bien vouloir vous en aller.

KoalaVolant

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▿ Date de naissance : 06/06/1980

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.Le détachement cruel employé par Sirius pour évoquer sa démence serra le coeur de Walburga, qui encaissa ces paroles venimeuses avec suffisamment d'impassibilité pour rester digne, mais également avec une tension nouvelle qui s'empara de son corps et l'obligea à se redresser. Relevant le menton, elle observa son fils avec dédain. Il faisait le choix de l'injure et de la cruauté, et il ne faisait ainsi que baisser dans son estime, venant entacher une image déjà peu glorieuse.

Sirius n'avait aucune dignité, aucun respect des autres et encore moins de sa famille. C'était un être bas, vil, à la pensée indigente. Plus il s'exprimait, plus Walburga se remémorait les excellentes raisons qu'elle avait de brûler chacun de ses portraits et de le supprimer de la tapisserie des Black.

- La détresse émotionnelle et la vulnérabilité de ta mère t'amusent donc tant ? Prends garde, Fils, je commence à penser que de cœur, tu en es toi aussi dénué, répliqua-t-elle d'une voix soyeuse.

Malgré sa rancœur, elle pouvait comprendre la mésentente entre elle et Sirius. Elle n'avait jamais été tendre avec lui - exception faite des premières années de son existence, où il avait été un bambin suffisamment jovial pour décrocher quelques sourires à Walburga -, et elle l'avait fait sciemment, dans l'espoir de le remettre sur le droit chemin. Elle avait échoué et elle acceptait, désormais, sa part de responsabilité. Mais elle n'était pas la seule coupable. Et Sirius, avec toute son impertinence, avait sa part de torts lui aussi.

La vérité, c'est qu'elle avait eu le cœur brisé par trois fois. La première, ç'avait été lorsque Sirius était parti du Square Grimmaurd pour aller vivre chez les Potter, avec le soutien de son traître d'oncle. Elle n'avait alors exprimé sa peine qu'avec rage et violence, mais elle avait senti une part d'elle s'en aller en même temps que Sirius. Elle ne l'exprimerait pas, bien sûr, encore moins à son fils aîné. La deuxième et troisième fois où son cœur s'était brisé, c'était en apprenant la mort de Regulus puis en voyant Orion expirer son dernier souffle. Ces deux morts avaient été proches et toutes deux avait précipité Walburga dans un état d'esprit particulièrement sombre. Son esprit n'avait cessé d'être tourmenté, hanté par ces visages familiers, tantôt hostiles, tantôt amicaux - ce qui était le pire, car cela l'obligeait à affronter son chagrin et ses regrets.

Mais cela, elle ne pouvait l'expliquer à Sirius, parce que Sirius était trop égocentré pour comprendre.

Le regard glacial de Walburga se teinta d'une lueur de démence qui disparut presqu'aussitôt qu'elle était apparue. Ce fut avec un calme feint qu'elle reprit :

- Je n'ai pas oublié, Sirius. Mais à mon tour, je m'interroge sur ta mémoire. Tu as pris la décision de fuir cette famille, cette maison et ton devoir. Tu es le seul responsable, tu le saurais si tu cessais de t'apitoyer sur ton sort.

Le ton de Sirius était sans appel. Mais ce jeune homme semblait oublier que c'était elle, la mère, et que c'était donc à elle de décider lorsque la conversation prendrait fin. La sorcière garda le silence quelques secondes tout en fixant son fils avec une étonnante neutralité.

- Sers-moi un verre de vin des Elfes, puisque c'est ainsi.
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▿ Date de naissance : 03/11/1996

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Sirius ne connait malheureusement que trop bien sa mère pour savoir qu'elle s'en irait à sa simple demande. Ses mains se mettent à trembler de plus belles. S'il ne travaillait pas ici et qu'il ne risquait pas sa place, il ne se serait pas privé de lui balancer à la figure un verre plein ou mieux un sort. Mais en tant qu'employé, il ne peut pas se le permettre, surtout que concrètement Walburga n'a rien fait. Et c'est bien ça le problème en fait. Cela ne fait quelques minutes qu'il est face à sa mère et il est déjà sous l'emprise de la colère, du dégoût et du mépris. Il aimerait quitter cet endroit sur le champ et mettre autant de distance que possible entre cette femme et lui. Malheureusement, il ne peut pas. Il se doit de la servir et il sait d'avance qu'elle va profiter de cet avantage parce que Walburga est une femme qui veut obtenir avant tout gain de cause qu'importe la voie à emprunter. Sirius ne l'a jamais connue comme étant maternelle et tendre. Avec elle, il n'a jamais rien connu à l'amour d'une vraie mère. La première fois qu'il a pu expérimenter cela, ce fut seulement en rencontrant Euphemia Potter, la mère de James alors qu'il avait déjà 16 ans.

- Vous admettez donc bel et bien que vous n'en avez pas, alors ? Mais ça, je le savais déjà. Il n'est pas étonnant que vous ayez perdu vos deux fils.

Peu importe que ses paroles soient tranchantes comme la lame d'une épée aiguisée. Il y a bien longtemps qu'il n'éprouve plus rien pour cette femme. Il a été bien trop déçu par cette personne. Il a fait son deuil. À ses yeux, elle ne représente plus rien. Il la considère même plus comme sa mère, comme un membre de sa famille. Il accepte simplement la vérité, à savoir qu'elle est sa génitrice. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle est sa famille. Mais s'il ne ressent plus aucun attachement envers elle, il ressent encore beaucoup d'amertume, de colère et de déception. Le simple fait de se retrouver face à elle réveille de vieux souvenirs douloureux qu'il essaie en temps normal d'oublier à jamais tout au fond de lui.

Et voilà qu'elle revient avec ses accusations. Elle lui dit qu'il a sa part de responsabilités également parce qu'il a choisi de fuir cette famille plutôt que de rentrer dans le moule. Elle affirme qu'il est le seul responsable. Mais responsable de quoi au juste ? D'avoir pris la meilleure décision de sa vie ? D'avoir eu enfin les couilles de se libérer de l'emprise malfaisante de ses parents, en particulier de celle de sa mère ? Elle ose reporter une part de responsabilité sur ses épaules alors qu'il n'était qu'un enfant abusé et qu'il était encore mineur quand il est parti ? Elle confirme donc bel et bien ce qu'il savait déjà : cette femme est complètement folle et sans cœur. Sirius est certain de son côté que ça a dû être l'un de ses plus beaux jours quand il a claqué la porte de la demeure familiale, enfin débarrassée de lui.
Mais Sirius est lui aussi un Black et malgré lui, il a également hérité de cette folie qui traverse les générations des Black depuis des siècles. Il perd patience alors que son visage commence à devenir rouge de colère. Il pose son chiffon sur le table et pose ses deux mains sur le bar tandis qu'il rapproche son visage de celui de sa mère. À cette faible distance, il ne manque malheureusement pas de relever qu'il lui ressemble beaucoup physiquement tout de même. Les mêmes traits, les mêmes cheveux noirs, cette assurance noble et aristocrate qui coule dans leurs veines. Et cela lui fait d'autant plus mal parce qu'il doit faire face à la vérité, celle qu'il est bel et bien sa chair et son sang.

- Et vous voulez savoir quelqu chose ? Ce fameux jour où je vous ai quitté a été et reste le plus beau jour de ma vie. Et vous savez pourquoi ? Parce que j'ai enfin été libre et que j'ai enfin pu avoir une famille, une vraie . Euphemia Potter sera toujours la femme qui m'a réellement aimé et traité comme son fils. Alors que vous, vous n'êtes rien. Alors, ne me parlez pas de devoirs. Vous n'êtes pas en position de le faire.

Ensuite, il se recule et à contre-coeur, il sert à Walburga un verre de vin des Elfes qui pose brutalement devant elle, tout en la fusillant du regard.

KoalaVolant

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▿ Date de naissance : 06/06/1980

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.La sorcière accueillait chacune des paroles acerbes de son fils avec une froide dignité. Sirius était devenu plus doué que d'antan pour répliquer et cracher son venin - ironique, qu'il en possède tant, lui qui avait été placé chez les lions et non chez les vipères.

La sorcière impétueuse et méprisante qu'elle était se riait de sa défiance. La mère qu'elle était toujours, en revanche, ressentait cruellement l'agressivité qui se glissait sous chaque mot qu'il choisissait de lui adresser. Son attitude, des plus provocatrices, et des plus menaçantes, lui donnait des envies de violence et de discipline. Elle le laissa néanmoins terminer, son regard se noircissant à mesure qu'il poursuivait. Lorsqu'il évoqua la mère Potter, elle dut retenir un mouvement destiné à serrer ses mains autour de son cou. C'était bien là tout ce qu'il méritait pour avoir osé lui rappeler son infamie, ainsi que l'amour et la loyauté qu'il avait décidé d'accorder à une autre. Ce qui était, finalement, la trahison la plus terrible d'entre toutes celles qu'il cumulait.

Sourcils froncés, traits déformés par une rage difficilement contenue, elle lui adressa son regard le plus assassin. Sirius eut cependant le bon sens de reculer, sans quoi elle n'aurait pas su contenir plus longuement chacune des violences qu'elle entendait lui infliger pour de tels affronts.

Finalement, il lui servit son verre de vin. Cela fit sourire Walburga avec amertume. Elle prit son temps pour déguster sa première gorgée de vin. Ce fut une gorgée qu'elle savoura, et qui sut apaiser son esprit tourmenté. Ce fut donc dans le plus grand des calmes qu'elle lui jeta le contenu de son verre à la figure sans cesser une seule seconde de le fixer de son regard dédaigneux.

- Elle ne t'a visiblement inculqué aucune manière, répliqua-t-elle sèchement.

Anticipant le caractère emporté de son fils, elle se redressa et leva une main, l'incitant au silence et au calme.

- Assez. Je suis venue te parler de ton frère.

Son regard accrocha le sien. Elle attendit d'avoir son attention, tant bien que mal, avant de poursuivre :

- Regulus est en danger. Je ne m'en irai qu'après avoir obtenu la promesse que tu veilleras sur lui. De près ou de loin, qu'il le désire ou non. Je sais combien vous êtes proches.
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▿ Date de naissance : 03/11/1996

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Sirius ne manque pas de déchiffrer dans le regard de sa mère son envie de le remettre à sa place. Elle possède cette lueur folle, impitoyable qu'il lui a toujours connu. Mais contrairement au passé, Sirius n'a plus du tout peur d'elle. Elle peut bien lui sortir toutes sortes de méchancetés, le gifler encore si ça lui chante ou même lui jeter un sort, il ne la craint plus. Il a cessé de la craindre le jour où il a commencé à lui tenir tête, malgré ses punitions répétés. Endurer sa violence et sa folie ont été un prix cher à payer, mais qui en a grandement valu la peine parce qu'au bout du compte, Sirius a finalement goûté ce à quoi sa mère l'a impitoyablement privé durant toute sa vie : la liberté, le libre arbitre. Alors même si cela le déplait au plus haut point de se retrouver face à elle aujourd'hui, Sirius ne craint pas les conséquences. De toute façon, elle n'a plus aucun pouvoir sur lui parce qu'il est majeur et surtout que ce monde n'est pas le leur. Elle n'est plus en mesure de lui imposer quoi que ce soit. Et pour être honnête, Sirius ne comprend toujours pas ce qu'elle est venue faire ici aujourd'hui. Il sait pertinemment bien qu'en quittant le 12 Square Grimmaurd, il quittait définitivement les Black et l'héritage qu'il aurait dû toucher. Aux yeux de sa mère, il n'est qu'une honte, un sale gosse arrogant et rebelle, un traître à la famille toute entière.

- Oui forcément pour vous, la douceur est une qualité que vous jugez indigne. Normal lorsqu'on est dépourvu de cœur.

Contrairement à Regulus, Sirius a toujours eu la langue bien pendu, n'hésitant pas à dire tout haut ce qu'il pense tout bas, malgré les conséquences qui en résultent de cette arrogance. Et aujourd'hui encore, il n'hésite pas à exprimer verbalement tout le mépris que sa mère lui inspire, mais aussi toute la rancœur dont il n'est jamais parvenu à se débarrasser.
Sirius n'a cependant pas le temps d'ajouter davantage que sa mère, d'un geste impulsif et fidèle à elle-même, lui balance le contenu de son verre après en avoir bu qu'une seule gorgée. Et avant qu'il n'ait le temps de lui balancer des insultes, elle lève la main et lui dit d'un ton autoritaire que c'en est assez. Autour d'eux, les client les observent avec des yeux ronds. Merveilleux, maintenant à cause d'elle il va passer pour un mauvais barman. Il se jure intérieurement qu'elle lui paiera cela, car malgré son côté je m'en fous et non sérieux, Sirius tient à son travail qui lui permet de payer son loyer et ses factures.

Mais tandis qu'il s'essuie le visage sans la quitter des yeux, Walburga lui parle sans prévenir de Regulus et Sirius ressent aussitôt une certaine panique l'envahir. Elle lui annonce qu'il est en danger et qu'elle ne s'en ira qu'à condition qu'il lui promette de veiller sur lui de près ou de loin. C'est donc cela. Malgré lui et sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi, Sirius ressent une pointe de déception, mais aussi de la tristesse et de la jalousie. Une fois de plus, on en revient à Regulus. Le meilleur fils, celui qui fera honneur à la famille. Et lui n'est que le mouton noir, une fois encore. Il pensait avoir écarté à jamais sa mère de sa vie, ne plus rien ressentir pour elle, la vérité est qu'il se ment à lui-même. Une part de lui, une toute petite part a espéré en revoyant sa mère aujourd'hui venir lui annoncer qu'elle le pardonnait. Vivre parmi les moldus, il aurait pensé que ça l'adoucirait un peu. Malheureusement, il n'a été une fois plus qu'un petit garçon naïf de croire que sa mère pourrait changer et lui témoigner enfin la tendresse maternelle qu'il attendait d'elle depuis si longtemps.

Alors blessé dans son propre orgueil, Sirius se recule du bar. Il préfère endurer sa compagnie et qu'elle le torture davantage que lui promettre cela, en sachant qu'elle n'en à que faire de lui. Bien sûr qu'il veillera sur Regulus, mais certainement pas devant elle et encore moins lui accorder ce qu'elle veut.

- Non, je ne vous dois rien. Et Regulus n'a pas besoin de moi non plus. Il vous a vous après tout. Vous ne m'avez jamais donné ce que je veux réellement, alors je ne vous donnerai rien non plus.

KoalaVolant

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▿ Date de naissance : 06/06/1980

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.Le refus de Sirius surprend Walburga, qui pendant quelques secondes, se contente de le dévisager, perplexe quant à cette réaction. Puis, alors qu'elle prend réellement le temps de tenter de déchiffrer les expressions qui traversent son visage et de réfléchir à la situation dans son ensemble, elle semble finalement comprendre. C'est alors qu'un très mince et très bref sourire relève le coin de ses lèvres, juste avant qu'elle ne quitte sa place pour rejoindre Sirius derrière le comptoir. C'est avec une étrange douceur qu'elle se saisit d'une serviette en papier et lui essuie le visage, avec délicatesse, récoltant sur le tissu le vin qu'elle vient de lui jeter à la figure. Pendant qu'elle agit, elle s'exprime, d'une voix si basse qu'elle ressemble à un murmure :

- Je n'ai jamais voulu que tu ressentes une telle haine pour ta famille. Ou pour moi. Je vois qu'il est trop tard pour cela. Cet entêtement farouche... Tu le tiens de moi, je crois.

A cette dernière phrase, elle glisse une main dans les cheveux sombres de son fils, comme elle appréciait le faire lorsqu'il n'était encore qu'un enfant qu'elle bordait chaque soir. C'est avec un mélange d'affection et de mélancolie qu'elle l'observe alors, s'intéressant non plus à l'adolescent qu'il était autrefois et qui avait quitté sa demeure en même temps qu'il s'était anticipé de la famille, mais à l'adulte qu'il est devenu.

- J'ai bien peur que toi et moi soyons plus similaires que tu ne l'aimerais, observe-t-elle, presque à regret.

Elle sait combien cette remarque lui déplaira. Mais elle n'en pense pas moins, aussi tragique la situation soit-elle. Enfin, une fois que Sirius est de nouveau présentable, elle recule d'un pas et le libère de sa présence rapprochée. Elle ne retourne cependant pas à la place qu'elle s'était appropriée et continue, au contraire, de croiser son regard avec une étonnante sincérité.

- Je ne t'ai jamais haï, Sirius. Et je n'ai jamais cessé de te considérer comme mon fils aîné.

Finalement, un rare et mince sourire qui ne soit ni cynique, ni cruel relève le coin de ses lèvres. Mais il y a une véritable tristesse teintée de regrets et d'amertume, dans ce sourire.

- Je n'approuve pas tes décisions. Je suis néanmoins fière de l'homme que tu as su devenir, malgré tout.
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"Filth! Scum! By-products of dirt and vileness! Half-breeds, mutants, freaks, begone from this place! How dare you befoul the house of my fathers--"

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 03/11/1996

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.

Sirius a passé sa vie à se battre contre les Black, à fuir cette famille qu'il hait tant. Et aujourd'hui, il pensait enfin être débarrassé d'eux définitivement, sa vie dans ce monde l'éloignant au possible d'eux. Malheureusement, il a beau fuir son passé autant qu'il le veut, il semblerait qu'il soit sans cesse contraint de s'y frotter. Et sa mère est la personne avec Bellatrix qu'il déteste le plus. Mais cette haine, elle s'est forgée au fil des années parce que Walburga n'a jamais été la mère qu'il aurait aimé avoir. Jamais, elle n'a essayé de comprendre qui il est vraiment. Jamais, elle n'a voulu admettre qu'il puisse être différent et désiré une autre vie que celle qu'elle avait décidé pour Regulus et lui. Cette haine s'est également transformée en rancoeur mais aussi déception. Finalement, Sirius a accepté que sa mère ne lui donnerait jamais l'amour qu'il attendait d'elle et il est parti de la maison, laissant derrière lui son enfance malheureuse. Et si aujourd'hui, il est désormais un homme, il garde cette fragilité au fond de lui. Retrouver sa mère après toutes ces années réveille de vieux démons, mais aussi un cœur meurtri en manque d'affection. C'est pourquoi, une toute petite part de lui ne peut s'empêcher d'espérer encore que Walburga finira un jour par l'accepter et l'aimer dans une certaine mesure tel qu'il est.

Bien qu'il se soit reculé du comptoir, Sirius ne lâche pas pour autant du regard sa mère. Ce serait une grossière erreur de sa part de le faire. Durant un bref moment, leur regard se contente de se croiser, puis sa mère esquisse un léger sourire en coin. Bref, mais Sirius ne le manque pas. Néanmoins, il ne réagit pas et se contente de la regarder contourner le comptoir. Par réflexe, il recule d'un pas, mais lorsqu'il s'aperçoit qu'elle se contente d'essuyer le vin sur son visage, il reste immobile. C'est aussi inattendu que surprenant. Ce serait presque la première fois qu'elle agit de la sorte, qu'elle se montre douce avec lui. Cela cache forcément quelque chose. Sa mère est bien trop perfide et folle pour lui témoigner un peu de douceur par pur amour. Non, il ne tombera pas dans le piège, malgré qu'il soit plutôt alléchant. Une part de lui a envie d'y croire à nouveau, parce que cette part est le petit garçon qui demeure en lui qui a cruellement besoin de l'amour de sa mère.

À ses paroles, Sirius laisse échapper un petit rire, légèrement amusé. Le premier. Il peut nier autant qu'il veut, les faits sont là et il le sait. Il a hérité bien plus de sa famille que ce qu'il veut bien admettre. Le physique bien entendu, mais aussi certains traits de caractères. C'est indéniable. Il est aussi têtu que sa mère, c'est vrai. Ce côté impulsif lui vient d'elle aussi, il le sait parfaitement. Il refuse simplement de l'admettre.
Lorsqu'elle passe sa main dans ses cheveux, son réflexe premier est de lever sa main pour retirer la sienne, mais finalement, il décide de la laisser faire. Peut-être que pour une fois, ils pourront éviter de se disputer au point de se hurler dessus. Si Sirius a toujours réussi à lui tenir tête, il en est pas moins ressorti à chaque fois misérable.

- Pourtant aujourd'hui, j'arrive enfin à le reconnaître. Les chiens ne font pas des chats, après tout.

Le dire à voix haute et surtout devant sa mère lui fait un drôle d'effet qu'il déchiffre rapidement comme étant du soulagement. D'une certaine façon, il se débarrasse d'un lourd fardeau en l'acceptant pleinement.
En d'autres circonstances, Sirius aurait pu croire que les paroles de sa mère sont pleinement sincères et uniquement ponctuées d'affection. Malheureusement, il ne connait que trop bien sa mère et ses idées.

- Qu'est-ce que vous voulez vraiment de moi, mère ? demande alors Sirius en décidant de ne pas trop s'habituer à cette étrange tendresse de la part de sa mère.

KoalaVolant

What's life without a little risk ?

▿ Date de naissance : 06/06/1980

Géante, violente, ma folie dévaste le temps.Cette situation les fait souffrir tous deux, pour des raisons incomparables, mais elle le sait, pourtant. Ils souffrent. Et c'est intolérable. Ils ont tous les deux retrouvé leur vie, leur jeunesse... il est plus que temps que des changements aient lieu au sein de cette famille. A commencer par leurs rapports, à tous les deux. Dans une telle société, dans un environnement où rien n'est acquis et où seules les incertitudes sont des garanties, les Black doivent plus que jamais être unis. Et ce malgré leurs différences et leurs différends. Alors, saisie par un élan de tendresse à l'égard de son fils aîné, Walburga laisse ses gestes s'exprimer pour elle. Autrefois trompeurs, ils sont en cet instant plus fiables que ses paroles acerbes.

L'hésitation de Sirius ne lui échappe pas. Mais ce qu'elle retient, avant tout, c'est la manière dont il la laisse faire lorsqu'elle caresse délicatement ses cheveux sombres, en un geste qu'elle avait autrefois, lorsqu'il était encore enfant. Lors des premières années de sa vie, où elle se permettait plus aisément des gestes de tendresse similaires, estompés ensuite par le temps et par l'éducation.

Mais même s'il la laisse faire, il reste prudent. Méfiant. La sorcière doit alors réprimer un air de satisfaction. Il a raison de se méfier. Ses intentions, pourtant, ne sont pas malveillantes. Mais cette méfiance n'est, selon elle, qu'une preuve de plus de leurs ressemblances. Et en ces temps incertains... Walburga est prête à chérir tout rapprochement, même minime, qu'elle est capable d'observer entre elle et lui.

- Que tu réfléchisses. A ta position, à celle de notre famille. Cette situation, aussi... déplorable soit-elle, est un nouveau départ que je compte employer à bon escient. Nous avons tous trop vécu... il est plus que temps de ressouder les liens qui ont été brisés par le passé. Tu as ta place dans cette famille, mon fils.

Elle s'exprime avec calme, choisissant ses mots avec un soin tout particulier. Baissant la main, elle continue cependant de le fixer, avec une attention qui pourrait être inquiétante si elle n'était pas si sereine. Mais avant de lui laisser le temps de répondre, elle dépose sur sa joue un baiser sec, rapide, mais un baiser malgré tout.

- Bonne soirée, Sirius. Réfléchis. Et contacte-moi si tu parviens à prendre une décision, lui indique-t-elle avant de se tourner pour quitter l'établissement.
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