Petit à petit, tu avais pris tes marques dans la maison de Bunny et des enfants. Tu n’y avais pas emménagé de manière définitive , mais tu y passais de plus en plus de temps. Les enfants avaient pris l’habitude de te voir à toute heure du jour ou de la nuit. Ils avaient accepté ta présence et t’avaient intégré a leurs vies. Tu faisais très attention de ne pas te mettre entre eux et Aster. Il était leur père de cœur, celui qui avait l’autorité parentale sur eux. Tu avais demandé à être déchargé de leurs dossiers pour ne pas te mettre dans l’illégalité. Tu ne pouvais pas être leur assistante sociale et la compagne de leur réfèrent. Tu avais quand même choisi la personne qui allait prendre en charge leur suivi, trop impliqué et attachée aux deux garçons pour les confier à n’importe qui.  

Tu avais ramené quelques affaires personnelles au fil des mois. Des vêtements qui avaient pris place dans un des tiroirs de la commode de la chambre, quelques livres dispersés dans le salon ou sur la table de chevet, mais aussi tout un assortiment de thé et de boules à thé toutes plus colorées les unes que les autres. Tu avais gardé ton appartement et y retournais la plus souvent pour faire une machine, prendre des vêtements propres, relevais ton courrier ou y dormir quand tu travaillais tard et que tu ne voulais pas réveiller les enfants en rentrant à pas d’heure.
La veille au soir, tu avais ramené de quoi organiser une soirée jeu de société avec les enfants. Vous aviez commencé avec un jeu accessible à Damian avant qu’il n'aille se coucher et te réclame une histoire pour dormir, en plus de celle racontée par Aster, ce que tu lui accordes à chaque fois avec plaisir. Vous aviez ensuite testé un jeu que Papy, vous avait offert pour l’essayer, mais qui était plus adapté aux adolescents et aux adultes.  Donovan enfin couché, vous aviez pris un peu de temps pour vous avant d’aller vous coucher.

Le réveil sonne tôt comme tous les matins. Tu donnes une claque de la patte sur le réveil qui sonne pour l’arrêter et te rendormir quelques minutes jusqu’à la deuxième sonnerie comme chaque matin. Attends, tu viens de donner un coup de PATTE ! Tu te réveilles d’un coup sec sous le choc de ce que tu es en train de découvrir. Tes mains sont remplacées par des pattes, quasiment les mêmes que celle de Bunny quand il se reprend sa forme originelle. Tu soulèves les draps pour regarder le reste de ton corps et tu hoquetes en voyant la fourrure qui le recouvre.

« Bunny ! Bunny ! » Ta patte vient secouer ton compagnon pendant que tu l’appelles sans crier pour ne pas reveiller les enfants « Bunny aide moi, je ne comprends pas ce qui m’arrive ! »

D’accord, il est tôt ou tard, enfin, tu n’en sais strictement rien, t’es trop déboussolé pour savoir, mais quelle que soit l’heure, il faut qu’Aster se réveille. Qu’il t’aide. Tu as besoin de lui. Alors tu le pousses de ta patte et te mets à le secouer un plus durement qu’à ton habitude, incapable de contrôler ce nouveau corps pour le moment. Voir ses yeux s’entrouvrir t’aide à reprendre ton calme et à lui laisser un peu de temps pour émerger. Tu le trouves si mignon quand il sort des limbes du sommeil que tu aimerais l’embrasser, mais une lapine embrasse t’elle comme une humaine ?

« Non, non. Les enfants vont bien ne t’inquiètes pas» Tentes tu de le rassurer « C’est moi, je ne comprends pas ce qui m’arrive»

Tu lui laisses le temps de réaliser et de t’observer de la tête aux pieds. Le regard qu’il te porte, te plaît. Tu vois au pus profond de ses yeux, qu’il t’a reconnu malgré le changement et cela te rends le sourire. Que dire de sa réflexion sur ton coté lapine sexy ? Tu ne pensais pas qu’à ton âge tu serais un jour regardé avec un tel regard et tu adores ça. Ce même regard que tu lui avais porté quand il t’avait montré sa forme originelle. Sur le coup, cela t’avait fait sursauter, mais il était si beau et si majestueux en lapin que tu n’avais pu que le regarder avec des yeux remplis d’admiration et d’amour. Si tu étais humaine, tu lui sauterais au cou pour le remercier. Tu ne sais pas qui ni pourquoi tu es dans cette forme, tu vas devoir faire avec. Les paroles de Bunny, te rassurent, il a raison, les enfants ne devraient pas être choqués, ou peu, de ton changement et autant profiter de ce cadeau que la ville ou tu ne sais qui vous fait en espérant que ce changement ne soit pas définitif.

« Je ne suis pas sûr de pouvoir inverser le processus comme tu le fais. Je … Ce corps n’est pas le mien. J’aimerais bien que tu prennes ta forme originelle.»

Tu te sentirais plus à l’aise et moins seule. Tu prends une grande respiration, rassuré par la présence de ton compagnon et sa réaction hyper positive en te voyant.

« Je ne sais pas pourquoi, ni comment j’ai pu me retrouver ainsi, mais autant profiter du cadeau que l’on nous fait. Si tu me faisais découvrir comment on vit ainsi ? En revanche, on ferait mieux de prévenir les enfants qu’ils ne s’inquiètent pas et je vais avoir besoin d’un conseil ou deux pour ne pas faire de bêtises avec ce nouveau corps. »

Ta curiosité est bien plus forte que ta peur. Tu n’as pas osé trop bouger en parlant, peu habitué à te déplacer avec ses grandes pattes qui remplacent tes pieds.