Une histoire de don [PV Theodore Nott Sr]

▿ Date de naissance : 14/07/2004

Depuis qu’elle était dans cette ville, Esméralda avait toujours fait de son mieux pour survivre, faisant plusieurs petits boulots pour se sortir de la galère qu’était sa vie ici. Mais, elle se disait, que mieux valait cette galère, que finir en barbecue pour sorcellerie. Elle avait assez économisé durant ces dernières années, au point où la promesse qu’elle s’était fait, pu se concrétiser, et grâce à la générosité de la ville, elle avait pu avoir un local à moindre cout et faire ainsi des rénovations dans son local pour enfin ouvrir son centre socioculturel à Lockwood Hill, afin d’offrir aux gens défavorisés d’avoir accès à diverses activités, mais aussi aider certain jeune à sortir d’une possible délinquance lier à la pauvreté. À présent, elle pouvait offrir à ces jeunes et aux gens de ce quartier tout ce qu’elle pouvait pour en termes de loisir et de culture. Que ce soit du sport avec le gymnase, de la danse avec la salle de danse, elle y avait mis tout son cœur dans cette pièce aimant tout particulièrement ça. Elle était plutôt ravie, car son local avait été plutôt bien accueilli par la population se trouvant dans ce quartier. Mais même si elle faisait payer le minimum pour pouvoir ainsi participer aux dépenses du centre, ça ne suffisait pas pour payer les diverses factures qui s’entassaient, et la jeune femme voyait bien que ses économies commençaient à baisser drastiquement.

Aujourd’hui, la jeune femme avait rendez-vous à la banque pour demander à celle-ci un don pour son centre, espérant qu’ils allaient se montrer généreux. Et s’ils ne voulaient pas, elle allait devoir demander un prêt à celle-ci et trouver ainsi un autre boulot d’appoint pour pouvoir ainsi payer le prêt et les intérêts. C’était une jeune fille qui avait grandi avec des voleurs et des prostituées, donc, ce genre de choses, était toujours aussi nouveau pour elle. Même si depuis qu’elle était ici, elle avait pu apprendre à lire et à écrire, elle avait toujours autant de lacunes et heureusement, des bénévoles de son centre avaient pu l’aider à préparer son dossier qu’elle allait présenter au banquier aujourd’hui. Pour l’occasion, elle avait mis sa seule tenue qui faisait le plus professionnel possible et s’était attaché les cheveux dans une queue de cheval haute.

Inspirant profondément, à présent qu’elle était face à la bâtisse, Esméralda ressentait un grand stress monter en elle, et si la banque refusait le don et la demande de prêt si jamais le don était refusé… comment elle allait faire ? Fermer le centre n’était pas envisageable, clairement pas. C’était pour certaines personnes de ce quartier un petit vent frais. Et elle n’allait certainement pas le fermer. Au pire, elle prendrait plus qu’un petit boulot d’appoint, si faut qu’elle se fatigue à la tâche, elle le ferait. Elle suerait sang et eau pour ce projet ! Bon, il n’était pas l’heure de faire dans la négativité, loin de là. Le négatif attire le négatif. Haut les cœurs ! Elle monta alors les marches pour ensuite entrer dans le bâtiment et alla voir la standardiste de la banque.

« Bonjour, je viens voir Monsieur Nott, pour une demande liée à mon entreprise. »

La jeune femme en face d’elle semblait ennuyée, mais lui demanda alors d’aller s’installer dans les fauteuils de la salle d’attente, le temps qu’elle aille chercher la personne qu’Esméralda était venu voir. Comme beaucoup de personnes, elle avait en tête le vieux cliché du vieux banquier dégarni et bedonnant. Regardant alors partout, en attendant de voir ainsi la personne qu’elle attendait, du moins ce qu’elle s’imaginait, arriver. Elle allait surement être surprise en le voyant, lorsqu’elle le verrait pour la première fois. Murmurant pour elle-même, un sort de prière composer de « faites que ma demande soit acceptée. ». Le stress, vraiment.

▿ Date de naissance : 31/10/1997

Si la vie était une compétition, Theodore était certainement le grand gagnant de celle-ci. Il n'était, certes, pas chef de quoi que ce soit, et en même temps, il ne voulait pas. Ça voulait dire donner des ordres, devoir gérer d'autres gens, prendre des responsabilités... ce n'était pas trop son délire. Lui, il préférait suivre bien gentiment la masse, tout en se faisant une petite place, brossant certaines personnes dans le sens du poil pour finalement avoir une place pas trop à responsabilité, mais très bien payé, suffisamment pour lui donner la vie qu'il mérite. Nott avait toujours bénéficié d'un train de vie luxueux et il comptait bien continuer ainsi, même en arrivant dans ce monde et qu'il ne possédait alors plus rien, les biens matériels étaient remplaçables, ça n'avait pas de réelle importance et il avait assez facilement trouvé un travail plus que correct qui lui faisait bénéficier d'une position confortable ainsi qu'une belle rémunération.

Il est vrai que Theodore ne recherchait pas l'admiration de tous, et pour cause, il se fichait complétement de ce qu'on pouvait penser de lui. L'opinion des gens ne l'intéressait pas, ce n'était pas ça qui était important dans la vie. Mais alors qu'est-ce qui l'était ? Son confort personnel, ses propres opinions, les autres n'étaient que broutilles à côté. Il ne comprenait pas les gens qui passaient leurs temps et leur énergie à se soucier des autres, pratiquement comme si le poids du monde pesait sur eux. Pourquoi vivre en se mettant autant la pression ? ça lui passait au-dessus, à croire que ces gens-là n'étaient pas nés avec un guide d'utilisation à la naissance et pensaient que tous les malheurs étaient de leurs faits. Alors que la plupart du temps, c'était plutôt dû à des gens comme lui, qui s'en foutaient, vous tenez l'ironie de la chose ? Lui, ça le faisait beaucoup rire en tout cas.

C'était une de ces journées banales où il ne faisait rien d'exceptionnel, il passait en revue quelques comptes clients, vérifiait si les prêts étaient bien remboursés en temps et en heure, notait qui il fallait rappeler à l'ordre, jusqu'à ce que son assistante vienne le chercher pour son rendez-vous. Il ferma ses dossiers et se rendit alors jusqu'au bureau où sa cliente attendait bien sagement.

- Bonjour Madame Carreño, je suis monsieur Nott, dites-moi, que puis-je pour vous ?

Il vint s'asseoir en face d'Esmeralda, ne perdant pas son temps en courbette inutile et allant droit au but, le temps, c'est de l'argent et il était bien placé pour le savoir.

▿ Date de naissance : 14/07/2004

Esméralda était une jeune femme qui aimait aider son prochain, c’était ce qu’on pouvait appeler une vocation chez elle, si elle pouvait rendre service à au moins une personne, elle le faisait. Après, tout, elle avait eu le droit à la main tendue de quelqu’un, elle aussi plus jeune. Clopin l’avait sauvé d’une mort certaine, c’était un fait. Et se sentait le devoir de rendre cette chance qu’on lui avait offerte. D’autant plus qu’elle avait pu réchapper à une nouvelle mort certaine lorsqu’elle était arrivée ici. À croire que la vie voulait vraiment qu’elle vive pour pouvoir offrir quelque chose à celle-ci. Esméralda ne croyait pas trop au destin, pour elle, c’était aux gens eux-mêmes de former leur destin. Mais, il n’y avait aucun mal à voir des coups de pouce de la vie sur ce fameux destin. Alors, si elle pouvait elle aussi donner un coup de pouce sur le destin de certaines personnes des quartiers pauvres du coin, autant qu’elle le fasse.

La jeune femme se trouvait actuellement à la banque, elle avait beaucoup de mal à ne pas se sentir stresser, l’atmosphère qui voulait ça, c’était trop… strict pour elle, dirait-on. Après tout, la bohémienne avait eu un certain passif avec tout ce qui touchait aux gros bonnets de ce monde. Le juge Claude Frollo lui avait bien fait comprendre qu’il y avait un monde entre eux et les petites gens comme elle. C’était eux qui dirigeaient tout le monde et ça, Esméralda trouvait ça fort injuste, mais elle avait aussi compris que même si la vie pouvait donner des coups de pouce, la vie pouvait tout aussi bien se montrer fort injuste, favorisant ceux qui étaient nés avec une cuillère d’argent dans la bouche, comme lui disait si bien Clopin. Ceci étant dit, la jeune femme savait aussi qu’une personne du peuple pouvait aussi s’élever, et mettre un coup de pied à cette vie injuste. Il suffisait d’avoir les bonnes personnes pour l’aider à s’élever plus haut. C’est pour ça qu’elle avait faisait ce centre socioculturel, pour aider les gens du bas, à donner ce coup de pied à la vie. Et offrir ainsi, une chance à de jeunes gens motivés à se sortir de la misère et s’offrir une vie plus stable.

Elle était actuellement assise dans le bureau d’un conseiller. Elle l’imaginait vieux, peut être aussi vieux que l’homme qui l’avait harcelé et poursuivie avant de l’envoyer à la potence, le juge Frollo. Après tout, les gens de ce milieu étaient souvent bien plus vieux… Du moins le pensait-elle, après, elle avait une certaine vision de la classe sociale de « riche » assez préconçue. Ce n’était pas l’idéale, mais qui n’avait pas des idées préconçues sur d’autres personnes ? Après tout, elle-même avait vécu dans le cliché qu’étant une gitane, elle faisait de la sorcellerie, et dupait les gens avec ses enchantements de bohémienne. Alors qu’elle n’avait aucun don magique, et que tout ce qu’elle faisait c’était des tours de passe-passe… Enfin ça, c’était avant.

Elle entendit alors la porte du bureau s’ouvrir et les pas d’une personne entrer dans la pièce, automatiquement, la jeune femme se redressa, par respect surtout pour la personne qui venait d’entrer, elle fut quelques instants troublés de voir que ce n’était pas un vieil homme entré, mais au contraire un jeune homme, relativement bel homme d’ailleurs, mais elle reprit ses esprits rapidement, s’asseyant à son tour lorsque celui-ci le fit.

« Bonjour, monsieur Nott. »

Avant de lui répondre, la jeune femme déposa en face d’elle, un dossier de demande de don, rempli comme il le fallait, avec le pourquoi et le comment, les bénéfices sur la banque, ce que ça pouvait leur rapporter en termes d’image, etc. C’était un dossier complet, qu’elle avait pu remplir avec l’aide d’un des bénévoles de son centre, bien sûr, elle avait aussi préparé au préalable, une demande de prêt, si la demande de don se voyait refuser.

« Voilà, je viens vous voir pour une demande de dons, qui servirait à aider le financement de mon centre socioculturel. »

Elle glissa alors le dossier vers l’homme.

« Je me suis permis de réunir divers papiers dans ce dossier, en vue de mon entretien avec vous. »

Qui a présenté un projet, autant le faire correctement et ne pas venir comme une touriste. D’autant qu’elle avait fait l’effort de ne pas venir avec Djali, qui lui ferait surement la tête lorsqu’elle rentrera.

« Pour vous le présenter, le centre socioculturel est là pour aider la population défavorisée à avoir accès à diverses activités et aides aux quotidiens. Et ainsi les aider à sortir de leurs situations précaires. Cependant, ça demande beaucoup de moyens. Que ce soit pour l’entretien des locaux, du matériel. Le centre fonctionne sur la base du volontariat, mais il va vite se retrouver limité avec ce moyen, surtout si on veut offrir plus à nos bénéficiaires. C’est pourquoi je viens vers vous, dans le but que votre banque puisse participer à cet effort collectif. »

Se comportant comme une femme d’affaires, suivant tous les conseils qu’on avait pu lui donner. Car sinon, elle se serait déjà surement bien plantée ! Même si, on voyait bien qu'elle était quelque peu stressé. Après tout, c'était toujours une femme du peuple.

**Contenu sponsorisé**