I’d eat their tongue if that’s the price for silence || ft TK Strand

Rien n’était plus comme avant. Rien n’était redevenu naturel et facile, comme simplement se rendre à l’université. Pourtant il le fallait, elle avait déjà manqué trop de cours et si elle prenait plus de retard, elle pourrait tirer un trait sur ses ambitions. Devenir Emma Frost ou Margaret Zhang, ça ne s’improvisait pas. Ça se travaillait, on devait se battre. Et rester cloîtrée dans sa chambre de l’Institut n’était clairement pas la solution. Le professeur jugeait que c’était trop tôt pour elle, qu’elle devrait encore reprendre un rythme ici, dans un environnement plus familier, sécurisé, avec pourquoi pas des cours à distance... ça ne marcherait pas. Il fallait qu’elle soit là. Qu’elle rappelle au monde autour d’elle qu’elle existait. Que malgré de nombreux efforts de certains humains, elle avait survécu.

Survécu. Encore une fois.

Peut-être que c’était pour ça que rien n’était plus comme avant. Elle n’avait déjà pas beaucoup de choses en commun avec les autres étudiants qui l’entouraient, mais maintenant c’était encore pire. Elle voyait le fossé... Et pire que tout : elle sentait que sa rancœur était aussi dirigée à leur égard. Sa vie avait été bouleversée encore une fois, elle était comme morte et revenue à la vie et pourtant, rien n’avait changé. Ils étaient tous avec leur petite vie, leurs plus grosses angoisses concentrées sur les partiels à venir.

Elle les détestait. Mais elle voulait réussir. Alors elle devait se concentrer sur elle-même. Oublier le reste. L’idée de les blesser était tentante : elle n’avait qu’à attraper le bras du premier venu, modifier ses souvenirs pour qu’il vive la même chose qu’elle avait vécu, et voir comment il réagirait à ce traumatisme... Peut-être que si elle faisait ça, elle serait enfin comprise. Moins seule.

À regret, elle balaya cette pensée. Ce n’était pas ce qu’aurait voulu le professeur, il dirait que c’est mal.

Il devait savoir que ce genre de pulsion restait constamment dans un coin de sa tête, lui qui était le plus grand télépathe du monde.

Ses pensées se concentraient maintenant sur lui, qui devait probablement être inquiet. Peut-être qu’elle devrait lui envoyer un message. Et peut-être aussi qu’elle aurait dû sortir de sa propre tête un petit peu plus tôt, parce qu’elle n’avait définitivement pas vu le bus qui se faisait percuté par ce camion, juste à côté d’elle !

C’était un retour à la réalité brutal, ce fracas lourd des deux véhicules, le bus poussés sur le trottoir, accusant toute la force et la pression du choc. Les vitres qui giclent comme de l’eau, les cris des étudiants aux alentours...

En se retournant pour s’échapper, Manon ne comprit qu’un instant plus tard qu’elle était tombée. Ses bras tremblaient, elle n’était pas la seule, et du monde arrivait rapidement, plusieurs avaient tiré leur téléphone pour appeler du secours.

Les gens qui tiraient les autres du bus. L’agitation. Les sirènes. Tout semblait se passer sur le même instant, et Manon était incapable de se relever. Ses jambes étaient figés, plantés là comme enracinés. Ce n’était que maintenant que son regard se baissait sur elle-même. Les vitres qui avaient été projetées, une partie l’avait touchée. Des éraflures sur les bras, sur les jambes. Son sang noir qui coulait. Des petits morceaux de verre enfoncés sur sa peau grise.

Elle n’osait pas bouger. Et en même temps, elle ne voulait pas attendre que les secours qui se déployaient déjà la trouvent.

« Merde, lève-toi, » s’ordonna-t-elle à elle-même en se forçant à bouger les jambes, mais rien.

C’était nerveux, il n’y avait pas d’autre raison. Le choc, l’angoisse, ce n’était que dans sa tête.

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Le temps passe et pourtant certaines choses ne changent pas, TK se sentait chanceux d'avoir retrouvé l'amour de sa vie, de n'être pas trop seul dans l'adversité de ce monde, d'avoir quelqu'un avec qui parlé. Combien de personnes ici souffraient de cette distance avec leurs proches, combien n'avait toujours pas retrouvé ceux qu'ils aiment, pouvoir retrouver les personnes les plus cher à son cœur n'étaient pas donné à tout le monde et après plus de quatre années dans ce monde, certains gardaient toujours cet espoir de revoir les leurs. Le secouriste avait cette chance d'être avec Carlos même si pour le moment c'était le seul qu'il avait retrouvé, pas d'Owen, pas de Nancy, de Paul, de Marjan, de Judd ou de Tommy, ils n'étaient pour le moment que tout les deux et c'était déjà bien. Il avait trouvé un job qui le convenait qui lui permettait d'aider les autres, de sauver des vies, d'être utile, même si ça lui arrivait un peu trop souvent de se mettre dans le pétrin et aujourd'hui encore il allait mettre ses talents à l'épreuve et surtout il allait faire une rencontre des plus particulière.

Lorsque la sirène retentit dans la caserne, TK, ses coéquipiers secouristes et les pompiers montèrent chacun dans leurs camions respectifs afin de se rendre là où on avait besoin d'eux, cependant lorsqu'il entendit le message et que plusieurs casernes étaient concernées, il su que c'était grave. Et en effet ça l'était puisqu'un camion était rentré en collision avec un bus, il y avait de nombreux blessés et probablement des morts du à l'impact, dans ce genre de situation il fallait se préparer mentalement, préparer à voir des choses horribles et c'est ce que le brun fit alors qu'il posait son regard sur la route. Ils arrivèrent alors sur le lieu de l'accident, qui s'était produit près de l'université Marshall donc il y avait beaucoup d'étudiants autour et en descendant de l'ambulance, TK observa très vite que c'était le chaos partout, des personnes qui couraient dans tout les sens, les secouristes et pompiers déjà sur place, il y avait du verre partout. Tandis que les pompiers s'afféraient au niveau de la collision entre les deux véhicules, l'ambulance de TK fut affecté à la zone des passants autour qui ont pu être blessés. En passant d'une personne à une autre, le jeune brun ne put s'empêcher de penser à ce qu'ils avaient ressenti avec le choc brutal de l'accident et puis le traumatisme qu'ils allaient avoir. Alors qu'il venait de finir le pansement sur le bras d'un jeune étudiant, son regard se posa sur cette jeune femme, aux cheveux blancs, à la peau presque grise presque comme si elle avait de la peinture sur elle, c'était très étrange. Il s'approcha alors d'elle pour lui apporter ses soins puisqu'elle était blessée, des entailles s'étaient faites sur ses bras. "Bonjour mademoiselle, je m'appelle TK, je vais m'occuper de vous. Est ce que vous avez mal quelque part ?" Lui demanda t'il avec un sourire avant de se poser près d'elle, il retira sa sacoche  de premiers soins afin de sortir un bandage et tout le nécessaire pour la soigner mais avant qu'il puisse faire quoi que ce soit, il remarque bien vite qu'il y avait un problème, son sang était noir. "Avez vous une maladie particulière que je devrais connaitre pour mieux vous aider ?" Il préférait connaitre les antécédents de ses patients avant toute chose même si il n'allait là que lui adminsitrer les premiers soins.

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Ce qu’elle désirait absolument éviter arriva, et un de ces hommes en uniforme se dirigea vers elle. Sacoche en main, visiblement paré à tout... Elle eut un mouvement de recul quand il s’accroupit près d’elle, mais ses jambes refusaient encore de bouger. Il la dévisageait, probablement surpris pendant une seconde, et commençait son texte qu’il avait appris par cœur...

TK. Un ambulancier. Qui lui demandait si elle avait mal quelque part.

Manon ne parvenait pas à répondre, son regard se reposant constamment sur la sacoche qu’il posait à côté de lui. Il en sortait des bandages, des désinfectants, ou du moins ce qui ressemblait à des désinfectants... Danger.

Et puis il lui demanda soudainement si elle avait une maladie particulière.

Le regard qu’elle reposait sur lui aurait pu le foudroyer. Une maladie, qu’il disait... Ah oui, la grande théorie comme quoi les mutants étaient une maladie, ce n’était pas la première fois qu’elle entendait une telle métaphore. Dans ce contexte, elle doutait que cet homme ait une idée de l’énormité qu’il venait de dire, sous couvert de son innocence, sa naïveté et son professionnalisme, cependant Manon ne pouvait pas lui accorder ce bénéfice du doute.

On savait que les hommes en uniforme ne sont pas des alliés. On savait le danger qu’ils représentaient. Manon avait peur de ces gens. Et quand elle a peur, elle va les rejeter, les repousser, peut-être même leur faire du mal pour venger ce qu’on lui avait fait à elle. Comme ça, même si lui n’avait rien fait.

Parce qu’avec son sourire rassurant et sa voix douce, cet homme lui faisait peur.

« Une maladie particulière... » répéta-t-elle avec une voix amère. « Je suis mutante, pas humaine. Et si vous me touchez avec une de ces choses je vous jure de faire de votre vie entière un enfer, est-ce que ça va pour vous ? »

L’attaque était la meilleure défense, surtout quand on est acculé. Il pourrait y avoir n’importe quoi dans ces sérums, quelque chose qui l’empoisonnerait, qui la droguerait, et qui sait ce qui se passera ensuite. Peut-être que tout recommencerait... Elle n’était déjà pas entièrement remise des sévices physiques, elle n’allait prendre aucun risque.

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Un accident de cette ampleur ça fait des dégâts, beaucoup de dégâts, il y avait des victimes partout, heureusement il y avait plusieurs camions de pompiers et ambulances sur place mais il aurai fallu le double de l'effectif présent pour vraiment pouvoir aider tout le monde. Il arrivait que lorsque TK souhaitait aider et soigner quelqu'un, la personne le repousse en premier lieu, encore sous le choc ou traumatisé parce qu'elle venait de subit mais elle se calmait et il pouvait l'aider. Mais avec cette jeune femme c'était complètement différent, après avoir eu un mouvement de recul lorsqu'il s'était approché d'elle, son regard se posait sur sa sacoche et elle tenta de se lever mais impossible elle était clouée au sol par ses jambes, elle ne répondit pas non plus à sa question. "Ne vous en faites pas, je vais vous aider, ça peut piquer un peu mais ça ne fait pas mal." Tenta t'il de la rassurer parce qu'elle regardait avec insistante tout son matériel qu'il avait sorti pour la soigner, peut être avait elle une peur bleu de tout ce qui rapportait au corps médical ou peut être que ça avait un lien avec sa peau si étrange, il devait tout de même faire son travail et il garda tout son professionnalisme.

Mais c'était sans compter sur ce qui lui demanda ensuite, la jeune femme le foudroya du regard comme si il avait dit une bêtise, en effet il lui avait demandé si elle avait une maladie particulière pour pouvoir la soigner et ce qu'elle lui expliqua enfin lui cracha au visage le fit écarquiller les yeux. "Mutante ? Qu'est ce que c'est ? Enfin ça veut dire quoi ?" Il ne voulait pas la froisser une fois de plus mais il ne connaissait pas ce terme et en connaissait encore moins la signification, il ne fallait pas oublier que tous ne venait pas du même univers et certaines choses étaient encore nouvelles pour lui. Elle se montra sur la défensive et insista bien sur le fait que si il l'approchait avec un désinfectant, elle ferai de sa vie un enfer. Comment réagir face à ça ? Fuir et la laisser là ? Non ce n'était pas dans le tempérament de TK, il prit une bonne inspiration avant de répondre. "Je suis désolé si je vous ai froissé, je veux juste vous aider, je vous ai demandé ça par rapport à votre sang qui est noir. Je ne suis pas mutant, je ne viens pas du même monde que vous, par conséquent je ne connais rien à ça mais je vous assure que je ne vous veux aucun mal. Laissez moi simplement vous aider. Si ce n'est sans désinfectant si vous préférer." Le brun ne savait pas comment il allait nettoyer ses plais sans mais il était prêt à tout pour l'aider.

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