Monsieur Marsh prend peut être son conseil de façon un rien trop littéral mais ce n'est pas grave. Chacun pioche ce qui lui plait dans la sagesse populaire et
Ophélie doute que
Voltaire aurait jugé cette interprétation non valable. Elle ne regrette pas une seconde d'avoir partagé le sage conseil de cet auteur ... En revanche, elle regrette un petit peu d'avoir mentionné son accident de manière si légère au milieu da la conversation. La réaction de
monsieur Marsh est compréhensible et elle se doit d'au moins lui fournir quelques explications.
- Oh heuh ... oui. En passant un miroir. J'ai encore de nombreuses sequelles ... J'étais jeune et ... quelque chose s'est mal passé. J'ai hérité de mon effroyable maladresse suite à cet accident.
C'est vague mais c'est difficile d'entrer davantage dans les détails sans raconter toute l'histoire qui est, aux yeux de beaucoup, plutôt incongrue et fantasque.
La conversation s'installe depuis un bon moment déjà. Les deux on vidé leur deuxième tasse de thé (une limite qu'
Ophélie ne compte pas dépasser sous peine de se retrouver mise en situation d'extrême vulnérabilité à cause de sa vessie).
Harry Marsh semble jauger qu'il est maintenant temps de demander à la jeune femme de l'appeler par son prénom. Celle ci cligne d'abord des yeux, un peu surprise, avant qu'un sourire doux et timide se dessine sur ses lèvres après avoir entendu sa requête.
- D'accord ... Harry. Je vais essayer. Pardonnez moi si je dérape un peu, je n'ai pas l'habitude.
Difficille d'aller contre les habitudes nées d'une longue et patiente éducation n'est-ce pas ? La failiarité, surtout avec des personnes plus âgées qu'elle, ne fait pas partie du logiciel de pensée
d'Ophélie. C'est une fille à l'ancienne mode, comme vous l'aurez sans doutes déjà remarqué. Le respect des personnes plus âgées est profondément ancré en elle. Même si ses papiers d'identité la considèrent adulte, elle est jeune, encore une enfant aux yeux de beaucoup et par bien des aspects encore dépendante des adultes qui lui ont servi de tuteur pour pousser droit et s'épanouir.
Le propriétaire des lieux lui assure un libre passage de son miroir. L'attention fait sourire
Ophélie qui lui affirme de nouveau.
- Vous serez parmi les premiers informés si je parviens à maîtriser de nouveau ce pouvoir, c'est promis.Une promesse qu'elle tiendra dans les jours qui viennent, même si elle n'en a pas encore la certitude au moment où elle prononce ces paroles.
Les paroles semblent doucement amener les protagoniste vers une fin de conversation et une séparation.
Ophélie a un trajet en transport en public long et possiblement pénible encore devant elle. Elle commence à rassembler ses affaires, remet son manteau et s'aperçoit vite bien que quelque chose manque. Son écharpe ! Qui bien sûr n'avait pas quitté le cou de
monsieur Marsh et qui bien sûr, continuait de demander à être cajolée comme un chat en manque de caresses.
L'attitude de l'écharpe fait un instant froncer les sourcils de la jeune fille alors que celle ci se fait justement interroger sur l'origine de l'objet.
- Et bien ... Je l'ai tricotée quand j'avais 12 ans ... je l'ai faite très grande en imaginant que je grandirai encore beaucoup.Ce qui, on le constatera tous, était un mauvais calcul.
Ophélie est une toute petite jeune femme et son écharpe est d'une taille bien disproportionnée par rapport à elle.
- Je l'ai toujours beaucoup aimée. A force de la porter, elle s'est animée.
Un vague sourire flotte sur ses lèvres.
- Je ne suis pas une animiste particulièrement douée ...
C'est un euphémisme quand on la compare avec sa famille.
- ... c'est le tout premier objet qui a pris conscience avec moi.
Presque un des seuls.
- Alors je m'y suis attachée.Malgré un caractère épouvantable.
Ophélie et l'écharpe sont un peu comme chat et chien des fois.
- Bon par contre tu vas lâcher mon... heu .. Harry maintenant. Allez.
La tentative de faire preuve d'autorité sur le vêtement ne semble pas beaucoup fonctionner. L'accessoire laineux semble réticent.
- Tu dis au revoir et on y va. On reviendra, c'est promis. @Harry Marsh