Sujet aléatoire - Makima Shihaï & Katherine Pierce

Katherine avait un goût particulièrement prononcé pour l'horreur et le macabre - un vieux reste de sa vie passée, très certainement. Elle n'avait donc pas hésité une seule seconde lorsqu'elle avait entendu parler de cette exposition basée sur l'horreur. Non seulement, c'était un excellent moyen de se divertir et de s'occuper, mais en plus, peut-être ferait-elle des rencontres intéressantes ? Ce genre d'expositions attirait peut-être d'autres êtres comme elle, de ceux qui se plaisaient dans le mal et dans l'horreur ? Ou peut-être passerait-elle une soirée chiante à mourir ? Qu'importe, elle n'avait rien de mieux à faire de toute façon et elle ne comptait pas passer une énième soirée affalée dans son canapé à mourir d'ennui et à fomenter une vengeance qui n'arriverait peut-être jamais.

Katherine était agréablement surprise, l'exposition n'était pas inintéressante. Il ne s'agissait pas non plus de la chose la plus passionnante qui lui avait été donnée de voir, mais c'était pas mal. Elle déambulait d'une pièce à l'autre, en observant ce que beaucoup craignaient ou considéraient comme de l'horreur - pour certains, il s'agissait clairement, à ses yeux, de petites natures. Il était évident qu'ils n'avaient jamais eu affaire à des monstres sanguinaires assoiffés de sang et prêts à tout pour obtenir ce qu'ils désiraient - et qu'il n'avait jamais eu affaire à elle.

La soirée touchait à sa fin. Comme tous les autres, Katherine s'apprêtait à rejoindre la sortie, mais une coupure de courant l'avait stoppée. Elle avait levé les yeux au ciel et soupiré, avant de tenter de se diriger à l'aveugle jusqu'à la sortie, tout en essayant de ne rien détruire sur son passage. Pourtant, après un temps infiniment court, la jeune femme s'était arrêtée de nouveau. Il n'y avait plus aucun bruit. Le silence absolu. Comment une foule aussi nombreuse pouvait être aussi silencieuse ? Et comment Katherine avait pu faire ces quelques pas sans foncer sur quelqu'un ? Ses yeux, qui s'acclimataient doucement à l'obscurité, remarquaient que la pièce était étrangement vide. Ce n'était pas normal. Une foule si importante n'avait pas pu sortir ou s'évaporer en moins d'une minute, dans un silence des plus absolus. « Il y a quelqu'un ? » Avait-elle crié, après avoir sursauté légèrement en croyant avoir entendu un bruit, non loin d'elle. Peut-être n'était-elle pas aussi seule qu'elle en avait l'air ?

Si cette exposition n'avait pas été particulièrement désagréable, Katherine était prête à parier que la suite serait plus intéressante encore. La pièce était désormais plongée dans le noir absolu. La foule, tout autour d'elle, semblait avoir complètement disparu. Parce qu'elle ne comprenait absolument rien à ce qui était en train de se passer, la jeune femme avait tenté de rejoindre la sortie, à l'aveugle, mais un bruit avait interrompu son avancée. Elle n'était pas seule. Ou son imagination lui jouait des tours ? Katherine n'était pas particulièrement trouillarde, en revanche, il y avait une chose à laquelle elle avait toujours prêté une attention toute particulière : sa survie. Alors, évidemment, dans ces circonstances, prise au dépourvue, sans plan, elle craignait pour sa propre vie et c'était bien la seule chose qui lui faisait peur.

Alors, Katherine cherchait à comprendre si quelqu'un se trouvait ici. Au départ, il n'y avait eu aucune réponse. Pourtant, elle n'était pas seule. Elle le sentait. Elle sentait cette ombre s'approcher d'elle. Elle se mettait automatiquement en mode survie. Elle restait attentive à chaque détail, à chaque bruit. Elle était prête à prendre la fuite - se battre serait compliqué, selon la personne en face. Evidemment, l'une de ses premières craintes était qu'un ennemi de son ancienne vie soit de retour. Elle avait joué avec le feu dernièrement - et dans son monde - un peu trop sans doute, et quelqu'un pouvait très bien venir se venger. Elle ne se laisserait pas avoir facilement. C'était certain. Mais sans pouvoir, il était difficile pour elle de faire le poids.

Enfin, une voix retentit devant elle. Un simple bonsoir. Calme. Posé. Terrifiant. Ce qui rassurait Katherine, au moins, était qu'elle ne reconnaissait pas cette voix. Elle n'avait oublié aucune voix des ennemis de son ancienne vie. Question de survie. Katherine étant Katherine, elle cachait ses craintes et ses doutes, afin de garder bonne figure et de ne montrer aucune de ses faiblesses. « J'étais à cette fameuse exposition. » Répondit-elle d'un ton aussi calme que le sien, en reprenant ces mots, mais en tentant de jouer avec ce qu'elle voyait de double-sens dans cette phrase. Elle était à l'exposition. Pas comme simple spectatrice, mais comme faisant partie intégrante de cette dernière. Peut-être que ce n'était pas le plus intelligent, peut-être même que c'était risqué, mais c'était aussi s'assurer que cette personne prenne ses précautions avant de l'attaquer si ses intentions étaient de l'attaquer, évidemment, en lui faisant croire que les monstres de cet endroit se réveillaient, plongés dans l'obscurité.

Si Katherine avait peur, elle tentait de ne rien en montrer. Montrer ses faiblesses, c'était un risque trop grand qu'elle n'avait aucune envie de prendre. Elle n'était pas cette petite chose fragile qu'il fallait protéger contre le danger - en d'autres termes, elle n'était pas Elena, une humaine faible, incapable et insignifiante. Non, elle était la grande Katherine Pierce. Et la grande Katherine Pierce gagnait à tous les coups, n'est-ce pas ? A quoi bon, donc, s'inquiéter, en réalité ? La peur était naturelle, mais elle ne devait pas la paralyser. Elle devait devenir une force, comme à chaque fois.

« Amusant ? » S'étonna Katherine, un sourire au coin des lèvres. Amusant n'était pas vraiment le mot qu’emploierait la majorité des humains face à une situation inconnue et potentiellement dangereuse comme celle-ci. Cette question intriguait donc tout particulièrement la jeune femme. La question qui avait suivi n'était pas plus habituelle. Les gens s'inquiétaient, en règle générale. Ils paniquaient, ils hurlaient, ils pleuraient. Ils devenaient pitoyables et lamentables, à pleurer sur leur sort et à attendre un miracle. « Ce n'est pas vraiment ce que les gens disent de ce genre de situation en général. » Se contenta-t-elle de répondre, se questionnant sur la personne face à elle.

Elle ne pouvait être sûre de rien, mais elle ne s'étonnerait pas d'apprendre qu'elle faisait face à une créature surnaturelle ou à quelqu'un qui en était très proche, en tout cas. Son calme, ses questions, son comportement... Tout allait en ce sens selon Katherine. « Et pour vous répondre, je n'en sais rien et ce n'est pas mon problème. » La mort des autres n'avait jamais posé de problème à Katherine, du moment où elle, elle restait en vie. « Moi, je suis en vie et le seul problème dont je dois m'occuper, c'est de le rester. » Katherine échappait toujours - ou presque - à la mort. Cette fois-ci ne ferait pas exception. Et sa première préoccupation était de savoir si cette femme faisait partie de son problème ou de sa solution. « Vous savez quelque chose ? » L'interrogeait-elle alors, cherchant à obtenir des informations sur la situation, si elle en avait, évidemment.