art don't sell | ft. Valentino

▿ Date de naissance : 15/10/2000

be the manic pixie dream girl that you fucking ought to be. damaged oddity bought by sotheby's, auctioned to a selfish man who thinks that he's the prophecy
@Valentino Mariposa

Si on doit souligner un paradoxe chez Loras Tyrell, ça ne peut être rien d’autre que son désir de liberté couplé au confort de savoir que d’autres au-dessus de lui prennent les grosses décisions à sa place. C’est en partie de là qu’il tire son exécrable insouciance et sa tendance perpétuelle à mettre son intégrité à mal. Finalement, est-ce que les Roses ne seraient pas en train de se tirer une balle dans le pied en cultivant une connerie sur pattes ? À trop viser la perfection, on finit par apprendre à la dure… Quoi qu’il en soit, ce contrat, Loras compte bien le réaliser dans le dos de ses semblables qui le découvriront en même temps que le reste de l’univers. Il l’avait pris pour lui. Pour se réapproprier un corps qu’il ne perçoit plus vraiment comme sien depuis son violent trépas sur le champ de bataille. En fait, ça remonte même à plus loin encore: à la fin forcée de cette relation fusionnelle avec le benjamin des Cerfs dont certains aspects lui paraissent de plus en plus limites lorsqu’il se surprend à s’en souvenir sous la loupe accusatrice de la modernité. Une petite dose de honte viscérale qu’il a encore du mal à accepter… Peu importe. Le Tyrell sait ce qu’il vaut, suffisamment conscient de ses charmes pour les souligner et s’en servir trop souvent à son avantage, de manières plus ou moins nobles, mais cette impression d’une distance entre sa personne et ses actes est bien tenace. Ce ne sera pas que sa peau que ces photos mettront à nu, mais l’entièreté de son être. C’est donc une affaire entre lui et lui-même avant tout.

Pourtant, il mentirait s’il disait ne pas avoir l’estomac noué lorsqu’il descend du taxi. Il a quand même prévu le coup en demandant à sortir deux ou trois rues avant la demeure du Mariposa pour se laisser le temps de calmer cette petite vague de doute, chose qui n’arrive que lorsqu’il n’est rien d’autre que lui-même (pas le glorieux chevalier, pas la prunelle des écrans, juste Loras). Le visage penché sur Google Maps pour ne pas manquer le bon coin de rue, il en profite pour envoyer sa localisation approximative à un de ses frères sans explication, bien-sûr. Pas que ce soit une nécessité, derrière son soft make-up, les bagues dorées qu’il fait distraitement rouler sous ses pouces et sa chemise d’organza noir se cache toujours un combatant confirmé, mais par principe, quand même. Le passé veut que sa personnalité explosive ait parfois besoin qu’on passe derrière lui. À peine deux ou trois minutes après avoir bouclé l’affaire, il sonne à l’appartement.

Dès que la porte s’ouvre sur lui, ses doutes et son incertitude ont déjà fichu le camp, laissant place à un de ses classiques sourires, doux mais teinté d’une insolence presque espiègle, accompagné d’une paire d’yeux brillants d'impatience. Il jette un regard curieux et furtif par-dessus l’épaule de l’homme, avant de l’observer de haut en bas avec un certain détachement. Il n’est pas mal, mais ce n’est pas le sujet de leur rencontre. « Bonjour Valentino. », le salue-t-il, laissant les syllabes de son nom rouler chaleureusement entre ses lèvres, « Je ne suis pas trop en avance, j’espère ? », l'interroge-t-il, la tête subtilement inclinée sur le côté, signe qu’il se soucie peu de la réponse. Ses doigts pianotent distraitement sur le cadre de porte en attendant d'être invité à entrer.

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laurus nobilis

My mind is filled with cataclysm and apocalypse: I wish for earthquakes, eruptions, flood. Only that seems large enough to hold all of my rage and grief. I want the world overturned like a bowl of eggs, smashed at my feet.

▿ Date de naissance : 15/05/1990

❝ Art don't sell

Dans le miroir, tu scrutes ton propre reflet. Tu as mis du temps à te réhabituer à ce corps humain que tu as longtemps trouvé hideux. Après quatre vingt ans passés en Enfer, on se fait à sa nouvelle apparence et la tienne te plaisait beaucoup. Mais qu’importe, tu sembles désormais plaire à la majorité, et c’est tout ce qui t’importe. N’avoir que deux bras est un peu contraignant mais, en dehors de ça, tu as tiré avantage de ce visage atypique (et de tout le reste … surtout du reste). C’est avec cette pensée que tu ajustes le peignoir en velours sur tes épaules. Être humain, c’est aussi se réapproprier d’anciennes sensations oubliées : le froid, surtout, auquel tu es très sensible. Heureusement, les journées deviennent peu à peu plus clémentes malgré la pluie que tu exècres (elle gâche et les lumières de ton studio et ton apparence quand tu sors dans la rue). Par dessus le marché, tu es récemment tombé malade et t’es découvert une santé fragile. Fuck that !

Aujourd’hui, pourtant, tu as de quoi te réjouir. Un nouveau modèle photo a rendez-vous avec toi et tu as hâte de commencer la séance. Les photos que tu as vu de lui au préalable sont exquises et tu n’attends qu’une chose : le voir nu sous les lumières pour capturer son corps dans diverses positions (et, avec un peu de chance, pas seulement sous le flash de ton appareil photo). Le monde humain n’a pas changé ça, chez toi, cette envie de plaire, cette envie de posséder, et cette envie de t’abandonner quand tu le veux au désir de la chair. Il te faut user d’un peu plus de stratagème, puisque les phéromones que tu possédais t’ont quitté ; cela ajoute un challenge que tu avais depuis longtemps oublié : la séduction.

Lorsque l’on sonne à la porte, tu redresses la tête, légèrement surpris car il n’est pas encore l’heure. Tu te lèves et resserres la ceinture de ton peignoir avant de passer une élégante cape sur tes épaules. D’un doigt, tu appuies sur le petit écran pour avoir un visuel dont tu ne perçois que des formes floues. « Putain, fait chier, » jures-tu dans ta langue natale (l’espagnol) car tu as encore oublié tes lunettes tu ne sais trop où dans l’appartement. Tant pis. Tu verras bien de qui il s’agit, et tu doutes que ce soit quelqu’un d’autre que ton nouveau modèle. Tu ouvres donc la porte avec un sourire charmant aux lèvres, sans te soucier de ta tenue légère, ni même de tes pieds nus et de tes longues jambes dévoilées. A cette époque, de toute façon, il n’y a plus rien de choquant.

« Bonjour, cariñito, » le salues-tu de même. Sans écran, et comme il est relativement proche de toi, tu discernes sans peine ses traits. C’est bien lui, ton modèle. Loras. Plus beau en vrai qu’en photos, bien que ces dernières rendent justice à son élégance qui te rappelle celle d’une rose. De délicats pétales, la flamme de la passion, quelque chose d’un brin piquant. Tu l’aurais bien pris là, tout de suite, contre la porte, mais tu as un peu de classe, parfois, Valentino, tu te contentes donc d’un sourire satisfait. « Pas du tout, on est jamais trop en avance, avec moi. Enthousiaste ? » le taquines-tu d’une voix douce, un petit rire au fond de la gorge. « Entre, fais comme chez toi. »

Tu te décales pour le laisser entrer et refermes la porte derrière vous. Bien. Le premier rapport te semble bon et un sourire vient étirer tes lèvres alors que tu te déplaces jusqu’à la cuisine ouverte sur le salon. « Tu bois quelque chose, cariñito ? » lui demandes-tu sans attendre sa réponse pour lui servir un verre de quelque chose. Tu ne verses rien d’autre à l’intérieur, vous n’en êtes pas encore là, lui et toi. « J’en ai pour une seconde, je dois finir de me changer, ensuite nous parlerons de la séance, bien sûr. »

Tu le laisses dans le salon, un endroit propre et rangé grâce au personnel de ménage que tu emploies (tu n’as ni le temps ni l’envie d’être toi-même ordonné) ; l’appartement est plutôt spacieux, plutôt moderne aussi (ce qui t’emmerde un peu, car la modernité te rappelle ce connard de Vox qui t’a laissé tomber comme la dernière des merdes, et pour ça, il paiera très cher). Il n’y a pas beaucoup de décoration, tu n’as pas eu le temps de t’en préoccuper. Quelques cadres photo, un style plutôt épuré. Ton agence de mannequin est beaucoup plus exubérante que ce lieu quelconque.
Dans ta chambre, tu passes en revue tes tenues et opte finalement pour un ensemble rouge qui met en valeur ton corps de manière élégante et raffinée. Tu passes autour de ton cou une fausse fourrure (à croire qu’on ne tue plus des animaux pour ça, maintenant, quel dommage) puis tu reviens dans le salon, toujours pieds nus mais, oh, tu es chez toi.

« Alors, comment vas-tu, mon chou ? Le trajet n’a pas été trop laborieux pour toi, j’espère. J’aurais dû envoyer une voiture te chercher. » Cela t’aurait coûté une blinde, mais c’est comme ça que tu procédais autrefois pour conquérir tes futures putes. Les faire se sentir importantes, spéciales, … Ce genre de conneries. « Avant tout, est-ce que tu as quelques questions ? »

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@Valentino Mariposa

Il y a quelque chose dans la voix du photographe qui transpire subtilement l’interdit. Peut-être le brin d’espagnol qui lui rappelle l’intonation des hommes de Dorne dont on lui a toujours dit de se méfier. Ça lui arrache un nouveau sourire en coin, alors qu’il hausse les épaules, feignant la nonchalance. « Hmn, peut-être bien. », souffle-t-il sans pourtant camoufler le sucre qui colle à sa voix, trahissant effectivement son enthousiasme. Sans se faire prier, Loras franchit la porte malgré la petite voix qui lui hurle de se barrer maintenant, bien conscient qu’il traverse le point de non-retour. Malgré toutes ses intentions, il sent déjà bien que le regard du Mariposa affaiblit ses genoux, qu’il appelle à ce qu’il fasse tout pour ne pas lui déplaire. C’est qu’il a toujours été comme ça, à vivre pour l’attention et les regards, peu importe ce que son arrogance en dit. Son attention divague sur les environs qu’il apprivoise lentement ; d’une certaine manière, le minimalisme colle bien à l’image qu’il se fait d’un photographe dont l’existence entière serait une œuvre d’art.

Avec une grâce paresseuse, le Tyrell se pose sur le canapé, les jambes croisées et le coude appuyé sur l'accoudoir, la joue reposant dans la paume de sa main. On lui a dit de faire comme chez lui, hein. Ses yeux glissent sur chacun des faits et gestes de son hôte, comme s’il tentait de s’en garder une peinture mentale. L’insolence nécessaire pour accueillir une “relation professionnelle” dans une telle tenue l’amuse autant qu’elle lui plaît. Valentino a beau être un red flag sur pattes, Lo’ prédit qu’il risque de bien apprécier ce type. « Tant qu’il y a de l’alcool, je prends. » Un rire suspendu aux lèvres, il récupère le verre que Valentino lui tend. Pas que ce soit une nécessité, mais ça ne lui ferait pas de mal de se libérer de quelques inhibitions embêtantes. Il l’observe silencieusement s’éloigner, les lèvres trempant dans le liquide agréablement agressif qu’il s’empresse de terminer pour se débarrasser de son verre. Les quelques minutes de silence éphémère lui permettent de se détendre un peu, en profitant pour se défaire au moins de ses bijoux, qu’il range dans les poches de son pantalon, et pour s’assurer d’être toujours présentable.

En l’entendant revenir, Loras se lève pour s’approcher, l’air satisfait en remarquant la tenue qu’il a choisie. Le petit surnom le flatte dans le mauvais sens du poil, mais il n’en fait rien, retenant même un roulement d’yeux qu’il aurait normalement laissé filer sans aucune hésitation. « Ton chou va très bien. Un peu épuisé du trajet, par contre, son chauffeur ne sait pas se taire, ne serait-ce que deux minutes. », s’amuse-t-il, avec une pointe d’ironie, en taisant très bien le fait que, pour une fois, il a fait le chemin dans un bon vieux taxi (et c’est peut-être pour ça qu’il ressent le besoin viscéral de se doucher ASAP). Le Tyrell balaie l’air du dos de la main, parce qu’au final, on s’en fiche un peu de son trajet. Il s’attarde plutôt à l’homme qui se tient devant lui et à sa nouvelle tenue, le temps de réfléchir à de possibles questions. « Le rouge te va à ravir, mais le peignoir avait son charme. », son sourire se transforme en une petite moue joueuse et faussement boudeuse.

« Bon. J’imagine que j’ai rien d’autre à faire avant de me débarrasser de mes vêtements ? », s’il n’avait pas été là que dans une optique purement professionnelle (oui, si on laisse de côté toute la side quest identitaire qui fout un peu le camp, hein), l’idée d’inciter le photographe à le faire lui-même n’aurait probablement pas été loin. Oh, well… Un bras replié sur son torse, sa senestre triture distraitement le col de sa chemise légère. « Sinon, maestro, as-tu déjà une vision pour le shoot ou j’ai carte blanche ? Sur quoi préfères-tu que je mette l’accent ? », qu’il demande sans le quitter des yeux, sincèrement intéressé. Après tout, il n’est que le caneva aujourd’hui. L’acteur a évidemment pris le temps de s’intéresser au travail du Mariposa avant de l’approcher et, même si certaines choses le laissent dubitatif (ce n’est pas le genre de contenu qu’il consomme normalement), ce serait absurde de ne pas reconnaître ses qualités d’artistes. Il a, donc, toute sa confiance.

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❝ Art don't sell

Le répondant ne manque pas de mordre, d’une voix pourtant amusée qui laisse supposer que l’humeur est légère, ce à quoi tu ne peux que sourire. Le rendez-vous est certes professionnel, mais rien ne t’a jamais empêché, à toi, de mélanger plaisir et travail. Bien sûr, Loras est venu en voiture, conduit par un chauffeur, c’était à prévoir ; tu ne peux trouver ce fait qu’agréable et tu te rapproches de lui à ton tour, franchissant la distance qui vous séparait encore. Le compliment sur ta tenue fait mouche ; touché. Tu laisses échapper un rire.

“Si la séance se passe bien, tu auras peut-être d’autres occasions de me voir en peignoir, qui sait.” t’amuses-tu à ton tour, flirtant avec les limites et les sous-entendus sans pourtant en franchir encore la ligne.

Le sujet se recentre de toute façon bien vite (un peu trop à ton goût) sur les raisons de sa venue ici, et tu fais un geste de la main pour signifier ton affirmation avant de reculer de deux pas, pour lui laisser un champ d’action. Entre ça et la réalisation de tes films, la frontière est mince, pour toi. Tu donnes des indications, et les acteurs et les modèles suivent tes directives pour t’apporter le rendu que tu attends. Étrange métier que le tien lorsqu’on sait que tu as une très mauvaise vue. Beaucoup de détails t'échappent donc parfois ; d’où l’importance d’avoir une équipe pour t’épauler. Autrefois, cela était facile, tu n’avais qu’à claquer des doigts pour qu’on l’on se prosterne à tes pieds pour t’offrir des services. Aujourd’hui, c’est une toute autre affaire. Tu dois te démener, comme au début de ta carrière ; séduire, aguicher, puis prendre. Fastidieux pour toi dont la paresse et les habitudes avaient commencé à te gagner. Quelque part, cela renouvelle ton champ de possibilités et tes perspectives, mais c’est aussi une extrême frustration.

“Tu peux garder ta chemise au début, si tu préfères. Je n’ai rien contre un peu de vêtements,” ajoutes-tu en voyant sa main hésiter sur le col de sa chemise. Un modèle qui, peut-être, a besoin d’indications. Eh bien, soit. Diriger une fleur si délicatement prometteuse ne te dérange pas. Tout le monde n’a pas dans ses veines l’art de l’improvisation. “Allons d’abord dans le studio photo, cariñito, et ne restons pas dans le salon.” roucoules-tu à son attention, un sourire amusé aux lèvres. Son enthousiasme est touchant, te donne l’impression d’un jeune homme impatient face à une nouvelle expérience.

Tu fais un geste de la main pour qu’il te suive dans une pièce adjacente. L’endroit est lumineux malgré les stores à demi baissés. La lumière naturelle est la meilleure, tu t’en es récemment rendu compte, elle permet aux modèles de plus grandes libertés de mouvements et d’expressions. Dans un coin se trouve un paravent, derrière lequel les modèles les plus timides se déshabillent ; les murs sont neutres pour appuyer les couleurs de chaque photo. Une malle, dans le coin opposé, est emplie d’accessoires divers et de costumes.

“Nous serons dans de meilleures conditions, qu’en penses-tu ? Et pour te répondre, j’ai quelques idées, mais je compte sur ta participation pour rendre les choses intéressantes.” précises-tu non sans sourire en attrapant ton appareil photo soigneusement rangé sur ton bureau. Il y a certains objets dont tu sais parfois prendre soin (pendant quelques temps, en tout cas). “Mets-toi à l’aise, je vais prendre quelques photos sans conséquences pendant que tu te déshabilles pour tester la lumi- … Urgh.” marmonnes-tu alors en te rendant compte d’un détail important : tu n’as toujours pas retrouvé tes lunettes. Une légère grimace vient déformer tes traits. “... J’en ai pour une seconde.” siffles-tu en reposant ton appareil sur le bureau. “Mais prends tes aises, amor.“

Tu sors de la pièce en laissant la porte entrouverte et te mets à fouiller le salon à la recherche de tes fichues lunettes en forme de cœur. Et si tu les trouves, tu n’es pas certain de résister à l’envie de les briser (ce qui serait contre productif). Tu les saisis enfin, sur le coin d’un meuble, à l’entrée. Tu avais dû les déposer là en hâte, la veille au soir. Tu les attrapes d’un geste brusque et siffle une injure en espagnol entre tes dents avant de les poser sur le bout de ton nez. Ce qui est tout de même mieux. Tu reviens ensuite dans le studio, les yeux légèrement levés vers le ciel :

“Cette fois, je suis tout à toi,” dis-tu d’une voix lascive avant de reprendre ton appareil et de vérifier quelques réglages. Prendre en photo des modèles (nus) est une passion qui t’est venue ici, sur cette fichue île, alors que tu devais tout recommencer. Tu as toujours aimé le sexe, cela va s’en dire, tu es toi-même clairement dépravé en la matière, mais tu as aussi toujours aimé les corps, de manière générale. La manière dont les lumières se reflètent sur chaque type de peau, les courbes toutes différentes, les expressions, les poses… Tout cela entre dans le jeu de la séduction que tu aimes autant que le reste. “Il y a plus d’une façon d’apprivoiser son corps et de l’utiliser, darling.” dis-tu en t’approchant de lui pour prendre un premier cliché, pour tester les réglages.

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La pincée d’espièglerie dans son regard se fait plus mordante et ses lèvres entrouvertes laissent supposer qu’il s’apprêtait à répliquer, mais qu’il préfère plutôt laisser ses intentions mijoter. Quoiqu’il en soit, les paroles de Valentino ont un goût de défi et ça, ça provoque à coup sûr son côté compétitif. Si ça se passe bien ? Le petit rire qu’il pousse camoufle à peine sa confiance. C’est même pas une question de « si » : ça va bien se passer, parce qu’il en a décidé ainsi. That’s it. Même s’il profite de l’atmosphère pour s’amuser un peu, Loras observe quand même la situation d’un œil stratégique. Ce serait con d’oublier qu’il s’agit d’une contrat de travail dont il compte tirer le plus possible. Derrière le couvert de l’admiration (qui n’est pas fausse, par contre), l’acteur porte attention à chacune des subtilités du Mariposa, de ses gestes au ton de sa voix. Tout est dans l’importance de l’apprivoiser pour mieux répondre à ses attentes. Un peu épuisant, oui, mais ça fait partie du métier.

Lorsque Valentino évoque la possibilité de garder quelques vêtements, Loras hausse un sourcil perplexe. Ses doigts lâchent son col pour remonter contre sa mâchoire, presque aériens. « On verra. L’invisible a son charme aussi. », il dodeline un peu de la tête, levant les yeux au ciel, pourtant sans aucune trace d’insolence. Dégage-t-il autant une aura timide ? Certes, ce sera la première fois qu’il réalisera un shoot où le sujet n’est rien d’autre que lui, mais il n’est pas étranger à la nudité, quoique partielle, devant la caméra. Aucun.e acteur.trice mainstream n’y est vraiment étranger.ère au cinéma à l’ère de la surconsommation. « Je te suis. », il accompagne ses paroles d’un geste de main, limite théâtral, en guise de lead the way.

Ici, l’acteur s’émerveille autant devant les plateaux et les studios que devant les étagères d’armes à Westeros. Pas le même contexte, mais la même finalité: l’un comme l’autre le propulsent sous les projecteurs et assouvissent son besoin de reconnaissance. Le studio de Valentino n’est pas différent et, en plus, il éveille d’une certaine façon la curiosité de Loras qui n’a jamais fréquenté de home studio. Le vague sentiment de familiarité et de proximité propre à ce genre de lieu ne lui déplaît pas. C’est loin des milieux professionnels impersonnels et froids qu’il a connus avant. Sa fibre artistique s’arrête un instant sur la façon dont la lumière naturelle caresse les murs, avant d’accorder à nouveau son attention au photographe, un petit hochement de tête en signe d’approbation. Les arts de l’image se travaillent en équipe, autrement le rendu ne peut être que terne et artificiel. « C’est ce que j’espérais. Tu as l'œil et une vision artistique parfaite, mais je connais mon corps mieux que quiconque et je déteste ravaler mes idées. On va bien s’accorder, je pense. »Sur ces mots ponctués d’un clin d'œil confiant, Loras disparaît derrière le paravent. Quitte à ce qu’une illusion d’intimité lui soit offerte, aussi bien en profiter. Et heureusement, parce que ça lui permet de camoufler le pouffement silencieux qu’il retient à peine quand l’élan de Valentino est coupé par ce qui semble être de l’étourderie. Entre l’accueil en peignoir et ça, c’est presque cocasse qu’il se prenne plus les pieds dans les plats que son nouveau modèle. Il sort la tête de derrière le paravent, un instant. « Pas plus d’une seconde, hein, je suis une orchidée de serre chaude ! », plaisante-t-il avec légèreté, supposant qu'il prendrait froid s'il l'attendait nu et inactif rop longtemps. C’est pas faux ; à peine débarrassé de sa chemise qu’il s’impatiente déjà à l’idée de faire travailler son corps pour les photos.

En l’entendant revenir, le Tyrell sort de derrière le paravent, vêtu uniquement d’une fine chaîne dorée, courte, portant un pendentif en forme de rose, qui quitte rarement son cou. « C’est pas moi qui devrait dire ça, normalement ? », il incline un peu la tête sur le côté. Des mots libres à l’interprétation, mais qui font surtout référence, pour le coup, à son statut de modèle au service de l’artiste (oui, oui). Loras fait mine de s’étirer, les mains jointes et les bras mi-levés derrière sa tête, suffisamment pour offrir à la caméra qui s’approche une meilleure vue de son corps, finement sculpté à force d’entraînements acharnés qu’il n’a jamais cessés, dans la lumière. Le regard qu’il adresse à l’objectif est invitant ; il n’est pas dirigé à l’homme derrière, mais plutôt à tous ces gens qui ne verront sûrement jamais ce cliché test. S’il y avait place au doute avant, ce n’est peut-être plus le cas à ce moment-là: devant une caméra, Loras se sent à la maison. Ce sera peut-être différent dans le vif du sujet, mais quand même. Après quelques secondes, son corps se détend. « Hmn. Quelques façons me viennent en tête, mais je suis curieux d’entendre celles qui te parlent le plus. », qu’il demande, sincère. Il se permet de lui tourner le dos pour se déplacer un peu dans l’espace. S’il veut tester la lumière, aussi bien lui offrir l’opportunité de le faire ailleurs que dans un coin de pièce gâché par un paravent. « J’imagine que dans ton milieu le rapport aux corps est différent que dans le mien. Tout est tellement formaté au cinéma mainstream. C’est tellement artificiel. Faut vendre, comme ils disent… », il lève les yeux au ciel, alors qu’il s’adosse distraitement contre le rebord d’une des fenêtres pour que Valentino puisse avoir une meilleure idée de l’état du contre-jour, peu dérangé par le fait qu’on puisse se tordre le cou pour zieuter de l’extérieur.« Ton travail est tellement différent. Ça se sent que t'apprécies sincèrement la beauté des corps et de ce qu’ils ont à offrir. » Son expression est vive, à l’image de sa passion et de sa curiosité pour le sujet. Distraitement, il passe ses doigts dans ses cheveux pour replacer adroitement ses boucles, s’offrant tout entier à la caméra ; test ou pas, Loras ne fait pas les choses à moitié.

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❝ Art don't sell

La flatterie glisse sur toi et t’atteint au même titre que le charme de son sourire. Tu aimes à penser que tu es un artiste à l’imagination toujours fertile et en alerte ; que quelqu’un d’autre le remarque ne peut que te plaire. Cette collaboration s’avère fructueuse et tu es curieux de connaître ses idées et son point de vue - bien que d’ordinaire tu préfères tout diriger, garder les autres sous ton joug artistique. Ce brin d’homme te plaît, il a un physique parfait pour ce que tu souhaites mettre en avant dans les prochaines planches de ton site internet. Son visage, bien sûr (cette grâce à l’innocence presque juvénile entachée par ce regard où brûle une passion provocante), mais aussi ce que tu devines (et imagines) sous ses couches de vêtements. C’est bien pourquoi l’oubli de tes lunettes fait naître en toi une telle frustration alors que ton élan créatif se retrouve coupé net par ces conneries de verre sans lesquels tu ne verrais presque rien, sinon des images floues et troubles. L’insatisfaction ne fait que grandir aux mots amusés de ton modèle alors qu’il lance des propos presque languissants ; un grognement t’échappe lorsque tu sors de la pièce.

Lorsque tu mets enfin la main sur tes lunettes, qu’elles retrouvent leur place sur ton nez, tu ne perds pas de temps pour revenir dans la pièce qui fait office de studio. Devant toi, ton modèle est déjà prêt, plus à l’aise que tu ne pensais le retrouver - ce qui n’est pas pour te déplaire et fait naître sur le coin de tes lèvres un sourire satisfait. Un très léger rire t’échappe et tu viens reprendre entre tes mains l’un de tes appareils photo afin de faire quelques réglages. Loras ne perd pas de temps pour prendre déjà une pose naturelle ; la caméra n’est pour lui pas un adversaire mais plutôt un partenaire avec lequel échanger. C’est du moins ce que tu perçois alors que tu prends ton premier cliché et ajustes la luminosité. Tu veux faire ressortir au maximum les formes de son corps, les ombres et la lumière qui jouent déjà sur sa peau comme une multitude de caresses. Un cliché que tu garderas pour toi, et toi seul, un fait qui, curieusement, satisfait tes fantasmes que certains pourraient qualifier d’écoeurant mais qui ne t’ont, à toi, jamais posé le moindre souci moral.

Alors qu’il te répond, tu ne peux t’empêcher de trouver ses propos ironiques car, si tu aimes l’aspect plastique et esthétique des corps que tu prends aujourd’hui en photo dans le cadre de ton travail pour ton agence, il est aussi très vrai que tu aimes leur utilisation sexuelle. La manière de commercialiser le plaisir et le désir n’a aucun secret pour toi, tu en as fait autrefois ton empire - et tu comptes bien recommencer. Amusant, donc, que Loras te parle ainsi du cinéma alors qu’il s’agit là d’un de tes plus gros business. Car le sexe, tout le monde en achète - de manière plus ou moins honteuse, car les humains sont des créatures tellement pudiques. Mais tout le monde a en lui ce désir - avouable ou non - brûlant qui ne demande qu’à être assouvi. Et c’est ce que tu vends : du fantasme. Et, pour le fantasme, tu as une imagination sans limites. Il en va un peu de même avec les photos de nus que tu prends des autres mais il s’agit là d’un business beaucoup moins vulgaire. Tu cherches avant tout la sensualité, la beauté, parfois l’érotisme, mais c’est à peu près tout.

“Ah !” t’exclames-tu en riant. “Je vois ce que tu veux dire. Je vois même parfaitement. Là où tout est fabriqué pour plaire à la caméra, c’est le naturel brut que je recherche pour ces séances photos.” Tu prends un autre cliché et hoches la tête, satisfait des réglages sous ce cadre-ci, et sous cette lumière. “Les corps ont tant de choses à offrir. Une délicatesse que peu reconnaissent, dont certains ont même honte.”

Tu lèves légèrement les yeux au ciel. Redevenir humain t’a au moins permis de retrouver ce goût pour l’esthétisme et la création pure et dure là où, autrefois, tu étais tombé dans un quotidien purement lucratif. Si tu cherches à nouveau la popularité et l’argent, tu dois admettre que tu as également retrouvé une flamme, une passion qui, en Enfer, t’avait quittée. Alors que tu prends une troisième photo pour terminer ta série de test, tu perçois dans le regard renvoyé par l’image la manière dont votre conversation influence cette flamme qui brille au fond de ses yeux. Cela te fait sourire davantage. Loras semble être une âme qui ressent beaucoup de choses et…. Oh, eh bien, il y a toujours beaucoup à exploiter de ces âmes-là. “Et pourtant, de quoi avoir honte ; la plastique humaine est ce qu’il y a de plus authentique - ou presque. Surtout, le corps ne ment jamais.” Tu l’as remarqué à maintes et maintes reprises. Le corps ne ment pas. Il verbalise même souvent ce qui est tu. C’est aussi ce qui te plaît, au milieu de tout ça. Une vérité, une honnêteté impossible à dissimuler. Quelques autres clichés sont pris, tous aussi satisfaisants pour toi, promesse d’une séance photo unique, d’une rencontre artistique comme il ne t’était pas encore arrivé d’en faire sur cette île de merde.

“Bien. J’ai ce qu’il me faut pour les réglages. On va pouvoir commencer, carino ; je ne voudrais pas flétrir les pétales d’une orchidée à force de la faire attendre.” t’amuses-tu en reprenant la comparaison utilisée quelques minutes plus tôt. Tu te décales d’un pas sur la gauche pour détailler encore une fois le corps de Loras. Il est parfait pour ce que tu cherches - et il semble très bien le savoir. L’arrogance ne te déplaît pas lorsqu’elle est utilisée à bon escient ; tu peux même en tirer quelque chose. Et puis, tu es de si bonne humeur, tu n’as pas envie que quelque chose vienne gâcher une séance si prometteuse. En souriant toujours, tu commences à donner quelques instructions à ton modèle, lui suggères des premières poses sur les rayons de soleil qui passent par la fenêtre, jeu d’ombre et de lumière que tu trouves, pour un modèle comme Loras, très à propos.

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