Cela faisait quelque temps que Carlos était arrivé ici, sans rien ni personne, pas de famille et encore moins de T.K., ce qui n'avait pas empêché de le chercher, bien évidemment. En bon enquêteur qu'il est, il avait déjà quelques idées d'où chercher, bon sans photos, c'était un peu compliqué, mais il n'allait certainement pas abandonner si facilement. Tyler l'attendait quelque part et jamais, il ne baisserait les bras, il retournerait chaque brique de cette ville s'il le fallait, mais il le trouverait. Ce n'était pas dit qu'il se souvienne de lui, chaque chose en son temps cependant, ça ne servait à rien d'imaginer des choses sur lesquelles il n'avait aucun contrôle. Pour le moment, il avait repris son rôle de policier, ce qui lui facilitait les choses pour enquêter, mais comme il avait beaucoup d'intervention, ce n'était pas simple non plus.

Il fut justement appelé sur une intervention d'une prise d'otage alors qu'il avait plusieurs dossiers sur son bureau attendant d'être lus, d'après les informations qu'il avait eues, il s'agissait d'une prise d'otage. Une femme avait été blessée avant cela, l'homme avait appelé une ambulance, jusque-là pas de soucis, mais lorsque l'ambulancier était arrivé, au lieu de le laisser faire son travail, il l'avait pris en otage. C'était totalement stupide, mais c'était l'homme qui avait blessé la femme, il avait appelé dans la panique, mais en réalisant qu'il allait avoir des problèmes, l'homme avait pris l'ambulancier comme otage chez lui et voulait tout ce que les preneurs d'otages veulent en général : une porte de sortie et s'en sortir vivant. Ce qui n'était pas toujours simple. Une équipe d'intervention était placée devant la maison quand il entendit le nom de la personne qui était prise en otage.

- Vous pouvez répéter ?

- T.K. Strand. Vous le connaissez ?

- ... C'est mon petit-ami.

Son cœur s'arrêta un instant alors qu'il se demanda si c'était le destin ou quelque chose comme ça, pourquoi fallait-il que T.K. se retrouve toujours dans ce genre de situations ? Il ne comptait plus le nombre de fois où il lui avait fait la peur de sa vie. Et maintenant, il fallait qu'il le retrouve dans ces circonstances ?

Carlos avait vraiment été désemparé en arrivant dans cette ville sans personne qu'il ne connait, il ne voyait pas sa vie sans T.K., c'était son âme sœur après tout et il ne savait pas trop ce qui était le pire, de ne pas l'avoir près de lui ou de le voir dans un lit d'hôpital, à la limite de passer l'arme à gauche. Ce n'était peut-être pas plus mal en fin de compte. Alors autant vous dire que lorsqu'on lui apprend que son petit ami est encore dans la merde, son sang ne fait qu'un tour. Il doit y avoir quelques-uns de ses collègues qui le retiennent d'y aller tout seul, parce que sinon on ne donnait pas cher de l'individu débile qui avait pris son petit ami en otage. On ne le laisse pas faire ce qu'il veut, malgré tout, il insiste pour gérer les choses parce que le débile de capitaine veut négocier, mais Carlos sait comment se termine les négociations, quelles sont les chances réelles pour que le taré dans l'immeuble ne tire pas sur la personne qu'il a envie de retrouver ?

Au final, il a pu prendre les choses en main, il se retrouve derrière la porte de l'individu et l'appel sur son téléphone, il décroche, stressé, en colère, visiblement sur le fil de faire une grosse connerie et Carlos tente le tout pour le tout.

- écoutez monsieur, je suis Carlos, policier. Actuellement, il y a un sniper qui a une arme braquée sur vous, je compte jusqu'à trois, si à trois, vous n'avez pas lâché l'arme que vous tenez, il a pour ordre de vous tuer. Un... Deux...

D'un coup, il défonce la porte, une arme chargée en main, gilet pare-balle, prêt à tirer pour se défendre, mais l'homme a lâché l'arme sous la panique et hurle de ne pas tirer. Tout va bien. Ses collègues arrivent derrière lui et s'occupent du suspect, pendant ce temps Carlos peut baisser son arme en toute tranquillité alors que son regard se porte sur l'objet de sa convoitise, l'amour de sa vie.

- T.K. ...

Là, le monde n'a plus d'importance, tout ce qu'il fait c'est venir le prendre dans ses bras comme s'il ne voulait plus jamais le lâcher. Il est juste tellement heureux de le retrouver.

Carlos aurait fait n'importe quoi pour son petit ami, et il l'avait déjà montré à plusieurs reprises comme il était patient, attentionné, prêt à faire des sacrifices et faire passer le bonheur de T.K. avant le sien. Mais il savait surtout que s'il le retrouvait dans ce monde et que ses sentiments avaient changés, ou pire, qu'il ait trouvé quelqu'un d'autre ou bien qu'il ne se souvienne même pas de lui ! Si cela arrivait, il n'y survivrait pas. Il ne deviendrait que l'ombre de lui-même, la mort dans l'âme. Il n'aurait plus aucun but, tout serait fini. Donc, quand il avait appris que l'amour de sa vie était pris en otage, il y avait de la surprise, du soulagement, de l'impatience, du stress et beaucoup de peur, car il ne savait vraiment pas dans quel état il allait le récupérer. Il fut alors vraiment soulagé d'un poids en voyant sa réaction.

- Mon amour...

Murmura-t-il en retour avant de lui rendre passionnément son baiser, ses bras l'entourant comme s'il ne souhaitait plus jamais le lâcher. Et c'était le cas d'ailleurs, T.K. avait la manie d'arriver à lui échapper à chaque fois, comme s'il était une anguille qui arrivait toujours à se faufiler malgré la ténacité avec laquelle Carlos le poursuivait. Mais il n'avait pas dis son dernier mot, maintenant qu'il le tenait, il pouvait toujours courir pour qu'il le lâche. S'il savait à quel point il pouvait l'aimer et comme il était malheureux sans lui, il arrêterait peut-être de lui faire faire des minicrises cardiaques. Il l'observa alors qu'il le remerciait de lui avoir sauvé la vie, caressant son visage pour vérifier que c'était bien réel.

- Je ne laisserai jamais quelque chose t'arriver, tu sais bien... Je peux te demander quelque chose ?

Tyler Kennedy Strand, l'amour de sa vie. Carlos ne savait même pas comment il avait vécu si longtemps sans lui, la rencontre avec Tyler avait été comme une révélation... Il était si adorable, mignon, tendre, tellement d'amour à donner alors qu'il en manque déjà tellement. Carlos avait tout de suite eu envie de le protéger, de lui donner tout ce qu'il n'avait pas encore eu, de le faire se sentir bien entre ses bras, rien que ça. Bien entendu, Carlos était parfois jaloux, malgré tout, il savait faire la part des choses et faisait passer le bonheur de son amoureux avant le sien. Il l'aimait si fort. Parfois ça l'avait rendu dingue et d'autres fois malheureux. Comme ces derniers temps où il s'était senti si vide sans lui, comme si le monde n'avait plus d'importance sans l'amour de sa vie. Et le revoilà tel un rayon de soleil dans sa vie.

- Il faut toujours que tu te mettes dans des situations de dingue...

Il le serra fort contre lui, comme s'il avait vraiment peur qu'il disparaisse à nouveau, si seulement il pouvait l'enchainer à lui pour qu'il ne soit plus jamais loin de lui. Au moins, certaines choses semblaient claires, il semblait se souvenir parfaitement de lui et l'aimer autant que la dernière fois qu'il l'avait vu. On ne dirait pas non plus qu'il devait lui annoncer qu'il avait refait sa vie et trouvé quelqu'un d'autre, en tout cas, il l'espérait. Il n'était déjà pas bien en ne sachant pas où il était, alors s'il lui disait qu'il avait trouvé mieux, ça serait vraiment un coup dur. Mais il ne l'aurait pas embrassé dans ce cas, n'est-ce pas ?

- Justement, en parlant de ne plus me quitter...

Il se détacha légèrement de lui, juste assez pour pouvoir contempler son visage, pénétrer son regard profondément dans le sien, se délectant de sa présence, maintenant rassuré au sujet de lui et d'eux. Mais ce n'était pas encore suffisant. Il voulait plus que simplement le retrouver, il voulait ce qu'ils avaient avant d'arriver dans ce monde. Il avait tellement d'émotions en lui qu'il avait oublié tout le reste.

- Viens habiter avec moi.

De nouveau, car il ne pouvait plus vivre sans lui.

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Carlos pourtant du genre indépendant, n'a jamais vraiment supporté la solitude, et pourtant, il s'est toujours senti si seul... comme si personne ne pouvait vraiment le comprendre, à part sa meilleure amie avec laquelle il s'était marié, mais c'était une tout autre histoire. C'était tellement différent depuis qu'il avait rencontré T.K., comme une évidence qu'il avait besoin de lui dans sa vie et vice-versa. Ils avaient besoin l'un de l'autre, comme deux moitiés sont censées le faire. Il ne sait pas comment a géré Tyler ces derniers temps en arrivant dans ce monde et sans personne qu'il connaisse, il pense qu'il a réussi à rester fort dans l'espoir de le retrouver, et il a bien fait, car maintenant, il est là. Juste devant lui, à le serrer dans ses bras, à l'embrasser.

- C'est toujours comme ça qu'on se retrouve... je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle, qu'est-ce que tu en penses ?

Il ne savait pas si c'était de la poisse ou de la chance, néanmoins il était toujours heureux de le retrouver quoi qu'il en soit. Il était plus que soulagé en cet instant, de le trouver, mais surtout de pouvoir le serrer dans ses bras et qu'il soit sain et sauf. Pour une fois qu'il ne le retrouvait pas à l'hôpital ! Alors qu'il lui posait cette question si évidente, si attendue, il le laissa évidemment attraper son visage pour l'embrasser passionnément, répondant au baiser avec la même ferveur comme s'il ne voulait plus jamais le lâcher. Et c'est ce qu'il voulait, vraiment, le garder auprès de lui pour ne plus jamais risquer de le perdre. Et alors qu'il sourit à sa réponse et qu'il s'apprête à répondre, il y a ce toussotement derrière lui et effectivement, ses collègues qui assistent à la scène depuis à l'heure.

- Bon... si on allait vérifier que tu n'as rien ?

Carlos savait ce que T.K. voulait dire, il avait espéré le retrouver pendant si longtemps, il ne comprenait même pas comment c'était possible qu'ils ne se soient pas trouvé avant, mais il semblerait que ce quelque chose qui les avait amenés dans cette ville, pouvait aussi leur mettre des bâtons dans les roues pour se retrouver, et pourtant, il avait quand même réussi à retrouver l'amour de sa vie. Il l'aimait tellement, si fort, il ne pensait pas pouvoir aimer quelqu'un de cette façon un jour et pourtant, lorsqu'il avait rencontré T.K. c'était comme une évidence. Son monde n'était plus le même depuis son arrivée dans sa vie, il en avait été complétement bouleversé et il n'y avait que lui qui réussissait à le mettre dans des états pas possibles. Surtout que T.K. avait la fâcheuse tendance à réagir à chaud et faire un peu n'importe quoi.

- Tu as raison, je ne veux plus non plus que nous soyons séparés, jamais.

Il le serra affectueusement dans ses bras, comme pour être sûr qu'il était bel et bien là à présent et que ce n'était pas un mauvais tour de cette ville diabolique. S'il le pouvait, il enfermerait T.K. chez lui à double tour pour toujours. Mais ce n'était pas possible, tout comme T.K. ne pouvait pas non plus l'enfermer, ça ne serait pas une vie. Et puis, ils voulaient tous les deux aider les autres, ça ne se faisait malheureusement pas de chez soi sans prendre de risque, même les opérateurs se retrouvaient parfois dans des situations périlleuses. Tout ce qu'il pouvait faire, c'est le ramener chez lui et prendre soin de lui jusqu'au prochain drame, qu'ils traverseront ensemble, car au moins, ils s'étaient retrouvés à présent. Il le suivit finalement jusqu'à l'extérieur et haussa un sourcil lorsqu'il s'arrêta soudainement.

- Alors, j'ai tellement l'habitude de te retrouver blessé, que je préfère qu'on vérifie avant quand même.

Il l'embarqua alors jusqu'à un infirmier pour vérifier qu'il n'avait réellement rien, on n'était jamais assez prudent avec T.K.