Sujet: (abandonné) (( there's a blue moon on the rise )) ✧ – walborion Sam 26 Nov - 20:37
Halloween · La gare abandonnée
la gare abandonnée ▿ comment tu es arrivé là ? C'est une excellente question, mais je ne perdrais pas trop de temps à me la poser si j'étais toi. Pourquoi ? Écoute bien les bruits autour de toi. Tu n'entends rien ? C'est normal, tu te retrouves dans une gare abandonnée. Tu pourras fouiller chaque recoin de cet endroit, il n'y aura rien d'autre que des trains à l'arrêt, des bagages abandonnés... Oh et, j'oubliais, une créature mi-femme mi-serpent, géante et plutôt en colère, te pourchasse et essaie de faire de toi son prochain repas. Ses faiblesses ? Je ne vais pas te faciliter la tâche, à toi de le découvrir.
ALWAYS PURE. ( • )
Orion Black
▿ Ton univers : Harry Potter
▿ Date de naissance : 21/04/1972
▿ Age : 52
▿ Métier : Mécène, visionnaire, amateur d'arts ▴ Financier et propriétaire de quelques fonds spéculatif
La dernière chose dont il se souvient… C’est d’avoir embrassé sa femme, avant de quitter l’intimité de leur chambre pour se rendre dans son bureau. Du travail l’y attend depuis des heures. Des lettres, des invitations à divers événements dans le milieu de l’art, des statistiques, des bilans coûts et bénéfices de ses fonds de spéculation dont il est propriétaire. Il se souvient avoir posé sa main sur la poignée de la porte et l’avoir ouverte. A peine eut-il fait un pas, que le décor de son élégant bureau de maître, entièrement constitué de meubles sculptés s’est évaporé. Les couleurs, les bibelots, les moindres détails se sont mélangés comme dans lien de ces épaisses toiles de peinture. Puis rien, juste le brouillard et l’incompréhension. En un battement de cil, à peine, le patriarche Black s’est retrouvé… au beau milieu d’un décor extérieur fait de brume et d’engins métallisés, de rails et d’ombres obscures, persistantes. Une gare. C’est incroyable. Il peine à croire un miracle pareil, et quelque part, s’en offusque fortement. Il déteste plus que tout la sensation d’être comme pris au dépourvu. Il déteste le fait d’être comme… extérieur à ses propres actes ou mouvements. Orion méprise toute forme de contrainte. C’est lui qui dicte les règles, c’est lui qui décide de l’endroit où aller. Personne ne le piège. Personne ne le coince au beau milieu d’un maléfice. Car c’est ce qu’il se persuade, de manière parfaitement rationnelle. C’est un maléfice, ici-bas. Quelqu’un lui a jeté un sortilège, ou bien alors a-t-il fait la découverte soudaine d’un quelconque Portoloin ? Qu’en pense Walburga, sa chère et tendre, qu’il vient à peine de quitter. Walburga… Où se cache-t-elle désormais ? Est-elle restée dans leur manoir ?
Orion est incapable d’expliquer par quelle malédiction encore s’est-il retrouvé en face de ce gigantesque train Moldu. Particulièrement luxueux, long et de couleur rouge vif. Les numéros de wagon sont d’ailleurs peints avec une peinture dorée, assez élégante. Dans d’autres circonstances, Orion Black aurait admis la beauté certaine des détails de ce train. Ce n’est bien évidemment pas le cas, car ce train est Moldu. Il en est certain. Orion dédaigne ce qu’il voit en offrant sa plus belle moue aristocratique, en plissant ses petits yeux froids. Ils balaient l’ensemble de la gare, à la recherche d’une autre âme solitaire. Personne. Il est seul dans cet endroit obscur. Orion rassemble ses pensées confuses, tout en jetant un coup d’œil à sa droite. Personne sur la voie. De plus en plus inquiétant. Il soupire, désirant… s’en aller, tout simplement. Il ne désire pas s’éterniser au fin fond d’une gare sinistre, embaumée d’un brouillard épais et grisonnant. L’air y est presque irrespirable. Cette odeur épouvantable de cendre et de tabac lui donne étrangement des vertiges. Alors qu’il fait volte-face, Orion découvre avec stupeur la disparition du hall de la gare. Il frémit. Comment est-ce possible ? Une force étrange, presque extérieure à lui, urge de le faire reculer, jusqu’à pénétrer dans l’un de ces élégants wagons de ce train typiquement début du vingtième siècle.
Il se sent contraint d’entrer à l’intérieur, et loin de refuser cette possibilité qui s’offre à lui, Orion Black décide de se laisser guider. Il fait quelques pas, le dos bien droit et le menton fier. Seul, dans l’obscurité de cette gare à la tombée de la nuit et entourée d’une épaisse brume, le patriarche Black accède à l’un des wagons en peinture vernis. Il en sélectionne un au hasard, sans véritablement s’attarder sur le sens de leurs numéros. Le 6. Orion grimpe une petite marche en métal, tout en prenant appui sur la porte du wagon. D’un bond, le sorcier se hisse et pénètre dans ce dernier. Aussitôt entré, une sensation étrange s’engouffre en lui, brisant sa volonté et gelant ses os à travers ses habits luxueux. Black tire un coup sec sur l’épaisse cravate qui emprisonne le col parfaitement boutonné de sa chemise sombre, sous son costume de tailleur élégant en cachemire véritable. Orion déambule quelques pas, passant de couloir de wagon couloir, longeant les numéros. Ils défilent. On passe du 6 au 7, puis au 8, et enfin au 9, jusqu’au 10ème. Le sorcier fuit cette sensation oppressante qui s’empare de son corps pour l’emprisonner dans un étau puissant. Rien ne lui est familier. Il s’accroche toutefois à l’illusion folle qu’une personne qui lui est cher se trouve quelque part dans ce train. Il fait obstinément abstraction des grincements étranges sur le plancher, à chaque départ de wagon. Une voix dans sa tête lui fait frôler la folie. Va plus loin, urge-t-elle. Plus loin, jusqu’où ?
C'est sur la banquette rouge d'un compartiment du train que Walburga se réveille, en sursaut. Quelques secondes plus tôt, elle rêvait, d'un rêve dont elle ne se souvient que du sentiment d'euphorie et de toute puissance. Quelques secondes plus tôt, elle sentait les lèvres d'Orion sur les siennes, signalant son départ. Quelques secondes plus tôt, elle était chez elle, chez eux. Comment interpréter, alors, cet éveil ? Un autre rêve, lucide, plus réaliste ? Non... Une sorcière sait distinguer le cauchemar de la réalité. Un espoir dérisoire, ridicule, lui fait un instant contempler l'idée qu'elle soit de retour chez elle, dans le monde sorcier, peut-être même à bord du Poudlard Express. Mais non, quelque chose ne colle pas avec cette hypothèse. L'endroit est trop... silencieux. Trop... oppressant.
Perplexe, Walburga se redresse, prenant le temps d'analyser son environnement. Rien. Juste elle, ce train, et des grincements insoutenables. Une fraîcheur telle qu'elle lui fait penser aux Détraqueurs... Mais sans en reconnaître leur sinistre présence. C'est pour le mieux. Par vigilance, elle saisit sa baguette, refermant les doigts sur elle avec fermeté, prête à réduire en cendres tout adversaire, tout obstacle qui entendrait l'empêcher de progresser dans ce train. Mais... sa détermination a beau être farouche, quelque chose l'incite à sortir du compartiment, et à s'avancer, encore, et encore, de wagon en wagon... En quête de... ? Elle l'ignore. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'une impulsion l'y oblige, lui refusant l'illusion du libre arbitre. La sorcière avance, ses yeux perçants cherchant à s'attarder sur chaque détail au fil de sa progression. Rien ne fait sens. Où est Orion ? Où sont ses fils ? Où est-elle ? Tant de questions sans réponse. Dans ce contexte, la solitude est la plus angoissante. Son regard traîne sur les vitres, cherche à détailler l'extérieur, mais elle ne voit que de la brume et de vagues lumières artificielles qui lui font comprendre qu'il fait nuit. Elle est perdue, elle est seule à nouveau, et toute cette situation commence dangereusement à faire céder les barrières de sa résistance. La démence commence à ouvrir les bras et à accueillir ses peines et ses doutes, comme une vieille amie, que Walburga n'a pourtant aucune envie de retrouver... tout en sachant qu'elle ne l'a jamais réellement quittée.
Et c'est alors qu'elle est prête à baisser les bras, à accepter le sort qui l'attend quitte à se laisser dépérir, c'est en ouvrant la porte du wagon suivant qu'elle tombe nez à nez avec un autre être. La sorcière lève vivement sa baguette, tient cet individu en joue, prête à déchaîner toute sa furie sur lui, mais...
- Orion.
C'est avec soulagement qu'elle le reconnaît. Son air menaçant s'estompe aussitôt, laissant place à un air rassuré. Avec lenteur, elle baisse le bras, constatant qu'il est seul et qu'il ne semble pas être en situation de détresse. Il est simplement... perdu, tout comme elle. Walburga n'attend qu'une seconde, une brève seconde d'hésitation, avant de se jeter contre lui, l'entourant de ses bras avec un soulagement qu'elle ne feint pas. Elle l'a déjà perdu une première fois, par le passé. Il est hors de question qu'elle subisse le même sort.
- Dis-moi que tu peux expliquer ce qui nous arrive.
Il s’approche du couloir, bien décidé à éliminer les menaces qui se dressent devant lui, armé de sa précieuse baguette magique. Il ignore quels dangers se trouvent dans ce wagon, il est prêt au combat, quoiqu’il en soit. Orion déambule, mais brusquement, les lumières dispensées le long des allées s’éteignent comme par magie. Le wagon est désormais plongé dans l’obscurité la plus totale. Il peste intérieurement et farfouille dans une poche intérieure de son gilet en velours pourpre pour récupérer son arme magique. D’un simple « Lumos », Orion diffuse un vaste rayon argenté autour de lui. Le wagon du train étrange retrouve un peu de ses couleurs rouge sang, bordeaux et noir vernis.
Ce qui le trouble davantage que les caprices de l’éclairage, c’est ce bruit lancinant, presque strident. Une sorte de cri inhumain. Atrocement aigüe, glaçant, qui survient de temps à autres et ne dure pas plus de cinq petites minutes. Le Black referme généralement ses doigts longs autour de sa baguette, à chaque fois qu’il l’entend. Comme s’il s’attendait à être attaqué d’une seconde à l’autre par une créature obscure d’un ancien temps, pire qu’un Détraqueur. Il ne se fait pas attaquer, pas encore. Il marche lentement, avec précaution, en guettant à droite et à gauche, en cherchant une trace de vie dans chacun de ces wagons déserts. Rien, rien… Il désespère. Est-il vraiment seul en ce lieu étrange ? Une intuition lui chuchote à l’oreille un « Non » tonitruant. Il ressent une présence familière, une aura ici bas. Il s’approche de l’une des portes d’un nouveau wagon, lorsque cette dernière s’ouvre d’un coup sec pour laisser place à une créature de rêve. Une femme aux longs cheveux bruns et au regard perçant. Deux orbes glacés, familiers et adorés. Walburga.
« Walburga. » dit-il dans un souffle, à la fois déboussolé et heureux de retrouver le chemin de sa cruelle épouse. « Que fais-tu dans un endroit pareil ? » s’exclame le patriarche Black, en bon père de famille qui se respecte. Alors qu’il se surprend de cette apparition, au point de douter même de sa fiabilité… « Est-ce une hallucination… » Il chuchote, plus pour lui-même que pour son épouse. Il peine à croire qu’elle se tienne vraiment là, sous ses yeux ébahis et brillants. Mais non, elle est bel et bien là. Elle le prend dans ses bras, elle se jette sur lui pour qu’il la protège. Orion ferme les yeux de soulagement en serrant ses hanches fines avec possessivité. « Tu es vraiment là. C’est toi. » soupire-t-il en humant violemment son parfum épicé et boisé. « Je suis là. Je vais nous sortir d’ici. Je t’en fais la promesse, mon amour… » chuchote Black, en remontant ses doigts le long de la taille, puis des bras et de la nuque de la sulfureuse sorcière. Il la tient précieusement contre lui, en se positionnant comme un homme protecteur. Il l’a perdu une fois mais pas deux. Il sait qu’il ne le supportera pas. Ils se sont retrouvés pour une bonne raison.
La première chose qu’il fait en la retrouvant, c’est de l’embrasser à pleine bouche, comme si leur vie en dépendait. Il a secrètement peur de la perdre, d’une seconde à l’autre, dans les couloirs exigus et sombres de ce satané train fantôme. « Je ne sais pas où nous sommes, mais nous en sortirons. Nous détruirons toutes les portes et ferons exploser tous les wagons, s’il le faut. » assure-t-il d’une voix dangereuse, enrouée et séductrice. « Nous sortirons d’ici. » conclut Orion, en étreignant toujours plus fort sa femme contre son torse ferme, la baguette logée entre deux doigts, dont le sommet effleure la ligne de sa colonne vertébrale. « As-tu fait de mauvaises rencontres en chemin ? » Il a besoin de savoir. Est-ce qu’il a rêvé ? Il a entendu des choses, peu rassurantes depuis son entrée dans le train. Est-elle témoin des mêmes choses ?
Accueil 
