In a middle of bookshelves (Kenzi&Bo)

in a middle of bookshelves

Since we first met. You saved me every single day, in ways that you could never understand. In ways that I can barely understand. You just did. --  feat. @Bo Dennis  "

La bibliothèque n’était pas et ne serait jamais le lieu de prédilection de Kenzi. En plus de ne pas vraiment être l’archétype de la grande adoratrice de lecture, le calme ambiant de ces lieux coïncidait bien peu avec le naturel chaotique de la voleuse. Aussi, sa présence ici ne s’expliquait bien souvent que par une seule théorie : il lui fallait trouver une mine de renseignements complémentaire à internet sur un sujet quelconque, dont elle n'aurait bien souvent pas dû se mêler. Exception faite qu’autrefois, elle cherchait des renseignement sur divers mythes et légendes faisant soudainement partie de son quotidien là où, cette fois, il s’agissait de trouver d’autres moyens que ceux habituellement élaborés par son esprit pour réussir à exécuter les ordres de celui indirectement devenu son patron sans risquer de finir elle-même exécutée au bout du compte. Parle d’une évolution…, pesta t-elle face à cette ironie, bien que reconnaissante des opportunités offertes par le quarantenaire. Si celle-ci n’avait pas eu constamment cette impression d’une arme chargée appuyée au niveau de sa tempe, certainement aurait t-elle même pu le considérer comme un véritable mécène.

Plongée dans ses recherches et bien trop occupée à arpenter les différentes allées à la recherche d’un bouquin susceptible de représenter sa rédemption, son bras se figea en plein geste lorsqu’une voix extrêmement familière l’interpella. « Bo ?! » De toutes les personnes qu’elle aurait pu s’apercevoir à croiser ici, la jeune femme était loin de faire partie de celles auxquelles elle aurait pu penser. Ses yeux, naturellement si expressifs, s’écarquillèrent sous la surprise. Il ne fallut toutefois que quelques secondes avant qu’elle ne se précipite dans sa direction et ne lui saute au cou, l’étreignant avec force. Pour la première fois depuis son arrivée ici, elle avait l’occasion de revoir un visage connu — et pas des moindres.

Désormais accrochée à elle comme un véritable koala, la trentenaire peinait même à trouver les mots suffisants pour réussir à exprimer tout ce qui lui venait à l’esprit. Ce qui était certainement mieux, à la réflexion. « Comment et quand est-ce que tu es arrivée ici ? Ça fait tellement longtemps que je te cherche ! » Véritable moulin à paroles, l’arrêter maintenant qu’elle était officiellement lancée allait probablement représenter un défi de taille pour sa meilleure amie. S’il était déjà difficile de la faire taire à l’époque où elles vivaient ensembles et n’avaient à se raconter que leur journée, réussir à rattraper cinq années de sa vie promettait de bien nombreuses et interminables discussions comme le prouva d’ailleurs sa façon de reprendre après avoir à peine reprit son souffle.

« C’est encore un coup de ces foutues Fae, hein ? Il ne peut y avoir qu’elle derrière un truc aussi tordu. » Reprit la boule d’énergie, songeuse et remplie d’hypothèses qu’elle ne s’attendait pas à voir aussi vite réfutées par une succube n’en sachant finalement pas plus qu’elle. « Quoi qu’il en soit, je tiens à te le dire : j’ai toujours su que tu finirais par me retrouver ! » Une grimace déforma brièvement ses traits face à ce semi mensonge : si la brune avait toujours été sa personne de confiance au point de parfois la placer sur un piédestal, il fallait reconnaître que l’espoir s’était plus d’une fois perdu au cours de ces cinq longues années. « Enfin… disons que je n’ai jamais douté que tu ferais de ton mieux pour y parvenir, en tout cas. » Trop émotive que pour réussir à canaliser les émotions la submergeant, elle resserra sa prise autour d’elle avec presque un peu trop de force que pour être une étreinte véritablement agréable. « Oh, tu m’as tellement manqué ! »

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