La nuit est longue avant l'aube (Guts et Ophélie)

La forêt était son domaine, son terrain de prédilection. Ici, il était sûr de ne pas trouver de technologie ou de truc bizarre que son esprit venant d'une époque arriérée ne pouvait pas comprendre. Comme tout le monde, il avait un téléphone portable, simplement pour le côté pratique, mais son utilité était quasi nulle. Le plus souvent, l'objet restait dans son chalet, l'oubliant à chaque fois qu'il sortait. Quand à devoir s'en servir... c'était une catastrophe. Le déverrouiller lui demandait des efforts considérables et ne parlons pas de chercher dans le répertoire... en fait, il n'a aucune numéro dedans... Bref un objet dont il ne se sert presque pas, pour vous dire à quel point, il est réfractaire à tout ça. D'où son isolement dans la forêt, ici, il se sent mieux. Juste la nature à perte de vue, ça le chevalier noir peut le gérer. Son monde moyenâgeux était similaire à tout ça. Cette vie simple lui convenait même si elle était très solitaire. Sa Casca étant toujours aux abonnés absentes et aucun ami n'était là. Ce qui était rassurant c'est qu'il n'a pas croisé d'ennemi non plus et pourtant, il en avait des tas. Ainsi, le borgne vie paisiblement dans le forêt. Enfin... ce n'est pas toujours si calme, entre les animaux sauvages et les gens qui viennent se perdre.

Sa hache sur le dos, il s'était enfoncé plus profondément dans la forêt pour trouver des arbres à abattre. Petit à petit, il constituait sa réserve pour l'hiver, afin de pouvoir se chauffer suffisamment. Il a bien un petit groupe électrogène qui marche en partie à l'énergie solaire, mais ceci ne concerne que l'électricité pour le frigo ou la lumière. C'est bien la seule touche technologique chez lui. Le chauffage est naturelle, à l'ancienne avec une bonne grosse cheminée et buches qu'il fait flamber. Vivre à la dur était normale pour lui. Ancien mercenaire, il avait vu bien pire, surtout après la période de l'Eclipse ou Griffith avait sacrifié tout le monde pour accéder à une forme de vie supérieur et devenir un dieu. Des années d'errances, poursuivi et attaqué chaque nuit par des hordes démoniaques. Forcément, le luxe lui importe peu, dormir à même le sol ou adossait au tronc d'un arbre, il connait. Ici, dans son chalet, il a au moins un lit douillet et un canapé qui se respecte. Tout ça pour dire, qu'il se contente de peu.

La lame de son arme avait tranché plusieurs troncs qu'il avait jugé bon pour lui servir de bois de chauffage. C'est à peine, s'il avait vu le temps passer, trop occupé à jouer les bucherons. Doucement, la luminosité devenait moins fortes dans les bois, la lumière ayant du mal à percer à travers les branches et les feuilles. On dirait bien qu'il est l'heure de rentrer. C'était sans compter ce cri strident qu'il venait d'entendre. Un animal ? Non, il savait les identifier et là, ça ressemblait davantage à la voix d'un humain. Du danger quelque part ? Sa main vint se porter automatiquement sur la marque du sacrifice sur son cou. Aucune douleur et elle ne saignait pas, ce n'était donc pas des démons. Des jeunes qui s'amusent et qui font n'importe quoi ? Ceci ne serait pas la première fois.

Guts aurait pu rebrousser chemin, mais son instinct lui criait d'aller voir. Hache sur l'épaule, voilà qu'il s'enfonça dans la forêt dans la direction de ce cri qu'il avait entendu. Il ne s'attendait vraiment pas à ce qu'on lui "rentre" dedans. Ceci lui fit perdre l'équilibre et tomber sur les fesses tout en lâchant un "merde" qu'il ne pu contrôler. Devant lui, une jeune fille paniquée, surement un peu plus vieille qu'Isidro. Que lui arrivait t'elle ? "Qu'est-ce qu'il vous arrive demande t'il ?" Avant d'avoir la réponse, des grognements se firent entendre et des ombres mouvantes, bougeant très rapidement se rapprochaient. Ce n'était pas bon du tout ça. Juste à côté d'eux, une cabane, genre cabane de chasseur. Sans hésiter, Guts tirant la demoiselle par le bras pour les mener dans la cabane et s'y enfermer. A peine la porte claqua derrière eux, qu'ils purent entendre des "choses" s'échouer contre elle et grogner de manière très agressive. Il s'en est fallu de peu !

Enfin, il réagit, la lumière était allumé ici, essentiellement des bougies et même un petit feu dans la cheminée. Sauf qu'il ne voyait personne. "C'est bizarre... je n'ai pourtant jamais vu de cabane ici..." dit-il pour lui même. "Est-ce que ça va ?" demande t'il à la plus jeune qu'il venait de sauver. "Je crois que ce sont des loups, c'est bizarre, en général, ils ont peur de nous..." Un coup d'oeil par la fenêtre pour voir leurs ombres roder autour. Oui, ça ressemblait à des loups, des loups plus gros que d'habitude.

Tout c'était passé très vite entre le moment ou la jeune femme l'avait percuté et où il s'était rendu compte qu'une meute de loup visiblement pas très sympathique la poursuivait. C'est à peine s'il s'était rendu compte qu'elle avait pris peur de lui et qu'elle pensait qu'il allait s'attaquer à elle. Guts sait qu'il peut être violent, mais ce n'est jamais gratuit. Sa violence est là uniquement pour se défendre. Si avant il était un mercenaire, il bossait pour des royaumes, des commanditaires qui payaient la troupe pour apporter un soutient à leur armée contre celle de leur ennemi. Une fois que la troupe a été sacrifié, son seul et unique but était la vengeance. Bien sur, ce chemin était couvert de sang, du sang humain mais aussi du sang de démon, mais de douleur, de tristesse et tant d'autres. Mais jamais il ne tue gratuitement pas et encore moins quelqu'un qu'il vient de croiser.

Voilà comment il se retrouva avec la demoiselle à l'intérieur de la cabane pour échapper aux bêtes enragées dehors. Les loups ne lui faisaient pas peur, il avait vu pire par le passé. Là, il n'était pas vraiment armé pour se débarrasser d'eux et avec la jeune fille à protéger ça aurait été compliqué. Se mettre à l'abri fut donc la meilleure option.

Concentré sur les bêtes dehors, il se demandait pour quelle raison des loups s'attaquaient à l'homme. Ce sont des créatures peureuses, ce sont les histoires qui les rendent méchantes et mangeuses d'homme. Mais ici... la ville avait le don de tout changer, de tout modifier et même de faire apparaitre des monstres. Alors des loups enragés, c'est presque normal ici. "Ça aurait pu être pire que des loups, on peut s'estimer chanceux," remarque Guts alors que l'inconnue semblait horrifiée. Elle aurait surement moins aimé voir une horde de démon débarquer.

A sa question sur les lieux, il regarde un peu plus cette cabane. Il ne l'avait jamais vu ici, c'était nouveau, mais ça arrive souvent dans cette ville. Des choses nouvelles apparaissent puis disparaissent sans que rien ne soit logique. Ceci ressemblait à une cabane de chasseur, le genre très rudimentaire, sans grand confort. Un lit trainait dans un coin, à le regarder, il n'avait rien de douillé et le matelas semblait douteux, Guts n'avait pas la moindre envie de s'asseoir dessus. Dans un autre coin, une petite table et il remarqua que des choses pendouillaient du plafond, c'était des peaux d'animaux en train de sécher, charmant... Faudra faire avec pour le moment, car ces murs sont leur seule protection.

La jeune femme se présenta, Ophélie, c'est ainsi qu'elle se prénommait. "Moi c'est Guts," répond t'il pour se présenter à son tour. "C'est pas votre faute les loups. Surement un tour de plus de cet endroit. Au moins, dans notre malchance, on a un abri pour nous protéger." Ça aurait pu être pire, ils auraient pu être dehors à courir sans la moindre abri ou se cacher et se protéger. "D'où vous venez ?" demande t'il, à cette heure tardive, c'est rare de croiser du monde et vu les vêtements qu'elle portait elle n'était pas là en train de faire de la randonnée. "Vous êtes vous égarée ?" Simple supposition, mais c'est ce qui semblait le plus logique, même s'il ne voit pas ce qu'elle faisait ici, en forêt.

Une fois de plus, la ville faisait ce qu'elle voulait de ses habitants. A croire qu'elle était perfide et joueuse à les mettre dans de drôle de situation, parfois même comme cette fois-ci dangereuse. Guts avait bien connu pire et cette cabane venait de représenter un salut certain pour le duo, sinon les loups auraient attaqués. Sans arme, difficile de faire la peau aux canidés, peut-être qu'il aurait réussi, mais non sans blessure. Si seulement il avait son épée ou son armure, il aurait de coin riposter. Là, il va falloir se contenter d'être patient ou juste d'être ingénieux.

Ophélie lui explique qu'elle était ici à cause d'une promenade qu'elle avait fait dans le coin. En l'absence de bus pour la ramener, elle avait marché, mais la ville était plutôt loin. "Les loups vous ont suivi depuis la route ?" demande t'il. Ceci serait étonnant qu'ils s'approchent si près de la route, mais bon, tout est possible dans cette ville et avec l'approche de la nuit, il se peut que l'odeur de la demoiselle soit parvenue à les attirer. Ceci n'était pas une certitude puisse que la ville semblait pouvoir agir sur à peu près tout ce qu'elle voulait. Comme n'importe qui d'évolué, elle parla de téléphone, le genre d'objet dont Guts ne comprenait rien. Son propre téléphone demeurait enfermé dans un tiroir de son chalet, certainement déchargé, mais ce truc ne lui servait pas, il n'y comprenait rien et avec ses gros doigts, il ne parvenait pas à appuyer comme il faut sur l'écran sans appuyer là ou il ne faut pas. Impossible pour la demoiselle de passer un appel, pas de réseau, ce n'était pas étonnant ici. "La zone n'est pas couverte et les rares endroit où ça passe, ça marche une fois sur deux." Des randonneurs, il en croisait assez souvent pour savoir ce qu'il en retourne. "Inutile de s'attendre à pouvoir appeler des secours, il n'y a que nous deux, on ne peut compter que sur nous." Ce discours est loin d'être des plus rassurants, mais il énonce un fait. Personne ne viendra les sauver et d'un côté il préfère que ça se passe ainsi. Le chevalier noir est largement assez fort pour se débrouiller seul contre une meute de loup affamé.

Du moment qu'ils sont à l'abri, ils ne craignent rien, la situation aurait pu être bien pire. La cabane n'était pas terrible et le peu de lumière amené par la bougie allumée par Ophélie ne la rendait pas plus chaleureuse. "A en juger par les peaux d'animaux suspendues, je dirais qu'on est soit dans une cabane de chasseur ou dans celle d'un braconnier." Les braconniers c'était plus vis à vis des peaux, mais des chasseurs pouvaient aussi les faire sécher de cette façon. "Peut-être qu'on peut trouver des armes ? Un fusil ou même un couteau, on devrait fouiller la cabane pour voir." Simple suggestion qui pourrait être utile. Qui dit chasseur ou braconnier dit forcément arme ou même des pièges.

Ainsi, l'ancien mercenaire devenu bucheron se mit à chercher d'un côté, il y avait une grande malle dans l'un des coins de la bicoque, plein de peaux séchées à l'intérieur et tannées prête à servir pour la confection d'un vêtement. Ceci ne lui sera d'aucune utilité. Continuant de fouiller, dessous, il trouva un petit couteau d'une vingtaine de centimètres. On est loin de sa Dragonslayer immense et lourde qui découpe du démon, mais ça fait toujours un petit objet de défense. "J'ai un couteau, vous trouvez quelque chose d’intéressant ?" demande t'il à travers la pièce à la demoiselle, elle pourrait être plus chanceuse que lui. Ici, un fusil de chasse serait le bienvenu. Guts ayant appris à se servir d'arme à feu à son arrivée, il pourrait facilement l'utiliser pour tuer les loups ou au moins les faire reculer si jamais il tente une sortie. Son chalet n'est pas extrêmement loin, quelques kilomètres tout au plus, ce qui devrait être faisable à pied, mais difficile avec les loups bien décidés à les dévorer. D'ailleurs, l'un d'eux se mit à hurler à la lune et le reste suivi. Ça faisait froid dans le dos et ne disait rien qui vaille à notre chevalier. "Ils ne sont pas prêt d'aller voir ailleurs. Je doute qu'ils se fatiguent à attendre. Si c'est la ville qui est à l'origine de ça, je ne serais pas surpris que même demain matin, les loups soient toujours là à nous attendre..." explique t'il sans vouloir être alarmant, mais c'était une simple théorie à prendre en compte.

Cerner avec cette meute de loup enragé autour de la cabane, le duo est comme qui dirait coincé. Comment leur échapper ? Le mieux est de rester ici pour le moment. Tant qu'ils n'entrent pas, ils sont en sécurité. Mais connaissant la ville, les choses ne seront surement pas aussi simple toute la nuit. Qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ? La cabane qui prend feu, les animaux qui parviennent à briser la fenêtre et entrer ou un nouveau monstre faisant son entrer. Mieux vaut ne pas penser à ce genre de chose pour le moment, ça risquerait de leur porter malheur pour l'avenir. Pour se sortir de là, ils ne peuvent compter que sur eux même et ce n'est pas le miracle de la technologie actuelle qui va les sortir de ce pétrin, car les téléphones n'ont pas de réseau ici. Bref, c'est à l'ancienne, ce qui ne dépayse pas Guts qui n'avait pas connu la technologie avant et qui ne la comprend pas plus maintenant qu'il est ici.

Première étape, trouver de quoi se défendre afin de se protéger. Ainsi, il propose de chercher des armes ce qui semblait ne pas être au goût de la jeune femme. "Je me chargerais d'utiliser les armes qu'on peut trouver si vous avez peur de vous blesser. Mais sans ça, je vais avoir du mal à nous défendre." C'est un soldat, un mercenaire, un tueur, un guerrier, un chevalier, il sait comment faire pour se battre et utiliser une arme. Des deux, c'est le plus à même de les protéger ce soir.

Lui ne trouve qu'un vulgaire couteau, il aurait préféré plus gros et plus solide comme une épée, mais faudra se contenter du peu ici présent. Quant à elle, Ophélie découvre ce qui est un semblant de nourriture. C'est clairement pas avec ça qu'ils vont tuer les loups et se protéger. De la viande séchée douteuse, des patates plus très fraiche et du café... Quel festin de roi. "Super pour un gueuleton..." murmure t'il de manière sarcastique. "On devrait éviter de manger ça. On peut attendre jusqu'à ce que le jour se lève, les loups vont peut-être partir dès que le soleil se lèvera." Etre bloqué c'est déjà pénible, alors s'ils peuvent éviter de chopper une maladie digne de la gastro en mangeant ça, c'est mieux. Le café peut passer encore, il faut juste faire bouillir de l'eau. La demoiselle avait même trouvé des bouteilles d'alcool. Guts en attrape une et la bouchonne pour sentir. De l'alcool fort, de l'Absinthe peut être, un vrai tord boyau. "Si on veut se saouler, on a de quoi faire..." s'exclame t'il après avoir bu une petite gorgée pour goûter. Effectivement, très fort cet alcool et pas du tout savoureux. "On repassera pour ça... pas terrible."

Avec l'espèce de manche à balais qu'elle a trouvé, il est possible de fabriquer une lance. C'est loin d'être une arme avec la quelle Guts est le plus à l'aise. Son truc, ça a toujours été les grosses épées. Mais en l'absence de sa Dragonslayer, il va devoir se contenter de ça. "Je peux fabriquer ça, avoir de la distance peut-être un avantage en effet." Faut juste trouver quelque chose pour attacher solidement le couteau au bout du manche. Il se souvient avoir vu trainer de la corde quelque part. Une fois retrouvé, il s'attelle à faire une arme digne de ce nom, capable de blesser un loup. Pas très solide tout ça, ça risque de casser facilement, mais au moins, c'est mieux que de ne rien avoir. "Au moins, on a de quoi se défendre." La situation pourrait être pire, ils pourraient être dehors en train de se faire dévorer.

Regardant l'alcool, une idée lui traverse l'esprit. "On pourrait essayer de faire détremper la viande dans l'alcool pour qu'elle c'en imbibe et donner ça au loup ? Avec un peu de chance, ça pourrait les sonner un peu. Les loups sont pas fait pour être ivre. Si ça les désorganises assez, ça nous laissera peut-être le temps de filer jusqu'à mon chalet ?" Voici un plan risqué, ayant clairement, une chance sur deux de réussite. Mais au moins c'est un début de quelque chose. Rester ici à se croiser les doigts, ce n'est pas du tout le genre de Guts et avec cette arme de fortune, il se sent démuni. Il veut retrouver son épée et au cas où son armure. Avec ça, il sait que rien ne pourra lui résister et que cette meute de loup enragée ne pourra pas bien faire le poids longtemps. Même les patates, ils peuvent essayer de les mettre dans l'alcool. Même si un loup est carnivore, il doit être comme le chien et capable de manger des légumes. Suffit de faire un mélange viande, patate cuite et alcool, ça peut être un bon plan.

Comment se sortir de ce pétrin ? Avec les loups autour ce n'est pas évident. Même s'ils ne sont actuellement pas visible, ils doivent roder autour, cachés dans les fourrés, prêts à surgir dès que l'un d'eux ouvrira la porte pour sortir. C'est pour ça qu'il pense à une solution un peu douteuse, d'imbiber d'alcool la viande et de la jeter dehors pour que les loups la mange. Espérant bien sûr que cet alcool fort puisse les saouler et donc avoir un effet bénéfique pour les aider à fuir. Ophélie semblait plutôt pessimiste vis à vis de ça, mais plus sur le fait de la viande que de l'alcool. Même si les loups sont des prédateurs qui ont l'habitude de chasser des proies vivantes, ils ne disent pas non à de la viande morte. Il faut savoir que les animaux sont capables de bouffer de la viande avariée, du moins, de la viande qui rendrait malade n'importe quel humain. Alors quoi qu'il arrive, ça vaut le coup de tenter et de voir ce qu'il se passera par la suite, non ? "Elle n'est pas pourrit et les animaux sont capables de manger de la viande sur des charognes de plusieurs jours. C'est pas pire que ça. De toute manière, on perd rien à tenter, sauf si vous vouliez vous faire un festin de cette viande là ?" demande t'il à la jeune femme. Même lui, il n'avait pas envie de la manger, ou alors uniquement en dernier recours, mais pour une nuit, il peut bien se passer de manger.

Quant à l'idée de faire des cocktails molotov, il secoue la tête, ça ne sera pas très utile face à une meute de loup. Le feu peut les repousser, mais pour réussir à en viser un et le cramer... franchement faut une sacrée chance. "Contre eux ça va être compliqué. Mais si jamais mon plan marche avec la viande, on pourra se servir de l'alcool et des torchons pour essayer de se fabriquer des torches." Contre des bêtes enragées, les torches seront bien plus pratiques que des bouteilles en feu à lancer. Agiter le feu sous leur nez peu parvenir à les faire fuir. C'est vraiment le système D pour le moment, mais il n'a pas mieux à proposer. Au moins, ils ont plusieurs choses possibles.

Ophélie mit la viande a masserrer dans l'alcool, ils n'auront qu'à tout mettre dehors. Les loups boiront peut être le liquide vu que ça aura aussi le goût de la viande. Faut juste laisser ça au moins trente minutes de l'alcool pour que ça s’imprègne. Il voit que la demoiselle est près de la cheminée à vouloir essayer de démarrer un feu. Guts n'a pas froid, mais c'est vrai que les températures ont diminué. "Un peu d'aide peut-être ?" propose t'il en se rapprochant du foyer.

Le mercenaire pose le petit bois en dessous et met la buche par dessus en faisant en sorte que le petit bois dépasser sur le côté. "On va mettre une petite goute d'alcool, ça aidera à faire partir la flamme," assure t'il. Autant se servir de ce qu'ils ont, au moins, l'allumette ne sera pas gaspillée et le petit bois va prendre quasi tout de suite. La petite goute, l'allumette et hop ça s'embrase tout doucement, les flammes commençant à lécher la buche. "Restez près du feu pour le moment." indique t'il alors qu'il reste près de la fenêtre afin d'observer l'extérieur et surtout les loups qu'il ne voit pas.

Un petit moment plus tard, quand il juge que la viande a assez fait trempette, il va chercher le récipient. "C'est le moment de vérité." Guts se rapproche de la porte, il y va calmement et attend un peu avant de l'ouvrir, des fois que les bêtes dehors se soient imaginées qu'il allait sortir. Rapidement, il entrouvre la porte de la cabane, fait glisser le récipient sur le sol et refermer la porte alors qu'il entendait déjà les grognements s’élever et le bruit de leurs pattes se rapprocher. "Ils sont toujours là..." Allant vers la fenêtre pour voir comment ça se passait, il voyait les ombres des animaux se ruer sur la gamelle pour dévorer son contenu. Ils sont plus nombreux que ce qu'il imaginait, ceci ne pourra pas tous les assommer hélas. Mais un nombre réduit reste un avantage pour eux pour la suite de ce qu'ils décideront de faire. "La bonne nouvelle, c'est qu'ils sont en train de manger notre préparation. La mauvaise c'est qu'il n'y en aura pas pour tout le monde..." Les gueules qui claquaient, les grognements et des débuts de bagarre se faisait entendre. On dirait une meute d'une dizaine d'individus.

Quitte à être au pied du mur, autant tenter des choses même si c'est presque sans espoir. Guts le savait, utiliser cette viande mélangé à l'alcool ne marchera peut-être pas. Mais ce n'est pas comme s'il avait tout un tas d'options et en étant bloqué ici, autant tenter un truc. Si ça marche, tant mieux, si c'est un échec, tant pis, il aura au moins fait une tentative. Rester sans rien faire ne plus ça l'ennuyait, c'est pas trop son style d'attendre sans bouger. Même s'il n'est plus qu'un simple bucheron, au fond de lui, il reste se mercenaire blessé et à la soif de vengeance contre celui qui avait osé anéantir tout leurs amis et faire du mal à celle qu'il aime.

Si son plan ne marche pas, il trouvera autre chose, quoi, il n'en sait rien, mais doit bien y avoir autre chose d'utile dans cette vieille cabane. A moins qu'il ne tente de sortir pour se battre contre les loups. Guts est un combattant aguerri, affronter les loups, ça ne sera pas pire que les hordes de démon. Ophélie lui posa une question plutôt pertinente, pour savoir si la ville lui avait déjà fait connaitre de drôle d'aventure. Bien trop malheureusement. "Non, j'ai déjà subis de drôle d'aventure ici, c'est loin d'être la première fois. Et je ne me ferais pas avoir. J'ai connu bien pire qu'une horde de loups enragées, ce ne sont pas eux qui vont me faire peur." L'éclipse lui revenait en tête ou encore son combat contre les apôtres, il pense à Zodd l'immortel qu'il a affronté plusieurs fois, un fidèle de la main de dieu. "Je ne compte pas mourir ici et encore moins aujourd'hui. Je me battrais s'il le faut." Ne pas sous-estimer la volonté de notre homme, ni même la rage qu'il peut ressentir. Sans épée, sans réelle arme, il sait que ça sera difficile, mais il se débrouillera.

Depuis le fenêtre, il observait l'ombre des loups qui finissaient de manger la viande. Une réussite médiocre vu que tous n'en auront pas déguster. A présent, il faut laisser faire, voir si l'alcool va déclencher un comportement bizarre chez eux. Pour ça, il va falloir attendre entre trente minutes et une heure, le temps que leur organisme absorbe l'alcool. "Le plan est plutôt flou. Soit ça les mets K.O, soit il deviennent encore plus agressif et se dévorent entre eux. En fait, tout est possible. On va savoir ça d'ici minimum trente minutes." La patience s'invite donc cette drôle d'histoire.

Guts s'éloigne de la fenêtre pour rejoindre Ophélie près du feu et profiter de la douce chaleur des flammes. Il reste debout, une main tendue vers le foyer. Par habitude, il ne tend pas l'autre, habitué à ce qu'avant ce bras n'existe plus. Lors de l'Eclipse, il avait perdu son bras, remplacé par une sorte de bras en bois mécanique par la suite. Aujourd'hui, il avait encore du mal à assimiler qu'il avait retrouvé ce bras perdu. C'est bizarre d'ailleurs... Il avait retrouvé son bras, mais pas son œil. Le chevalier était toujours borgne. Son œil droit demeurait fermé comme par le passé, encore un doux souvenir de l'Eclipse. Quelque part, ça ne le dérangeait pas, ça lui permettait de garder une cicatrice, de se rappeler ce jour, ce changement et la trahison de Griffith afin de ne pas oublier sa vengeance envers son ancien chef et la main de dieu. "Vu la question que tu m'as posé avant, j'imagine que toi aussi, la ville t'a fait vivre d'étrange chose ? Tu veux bien me raconter ?" demande t'il, après tout, ils ont du temps avant de voir si l'alcool a fait son effet, autant discuter pour faire passer le temps plus vite.  

L'interrogation soudaine de la demoiselle était presque drôle. Oui, il avait affronté bien pire que des loups. Ses anciens compagnons d'armes morts lors de l'Eclipse pourrait lui dire l'horreur qu'ils ont vécu en périssant. Mais même après ça, alors que chaque nuit, des démons étaient attirés à Guts via sa marque du sacrifié qu'avait apposé la main de dieu sur lui. Alors, des loups, ce n'est que du menu fretin pour lui. "Mieux vaut ignorer ce que j'ai affronter, mais c'était clairement pire que ça," dit il en pensant à Zodd, le prophète et l'un de ses ennemis qu'il avait affronté à plusieurs reprise. Un être qui vivait depuis bien longtemps au service de la main de dieu. Qui sait, un jour, peut-être qu'il croisera sa route ici. N'oublions pas Griffith, son "ancien" ami, ce traitre, cette pourriture qu'il s'est juré de tuer pour venger ses amis et venger ce qu'il avait osé faire à Casca.

Ophélie indiquait que voir des choses étranges n'était pas inhabituel pour elle. Le bucheron ignorait si elle parlait vis à vis de son ancienne vie ou de sa vie d'ici. L'un ou l'autre, pour lui c'était pareille. Dès qu'il a croisé la main de dieu, les choses sont devenus étranges, peuplée de monstre hideux, de fanatique et pire encore des fois. Cependant, elle n'avait pas l'air prête à ce que l'île tente de la tuer. Guts se sentait désolé, il sait ce que ça fait de ressentir ça. On tente de le tuer depuis bien trop longtemps. "Ne baisse pas les bras. C'est pas parce que la vie ou je ne sais pas essaie de te faire du mal, qu'elle y arrivera. Reste forte, ne laisse pas cette chose l'emporter." C'était le seul conseil qu'il pouvait lui donner, peut-être pas le plus utile, mais au moins, il espérait que ça lui redonne courage.

Elle parla brièvement de son monde et quelque chose lui disait que ce dernier lui manquait. Est-ce que le Midland manque à Guts ? Il n'a jamais eu de chez lui, orphelin adopté, pas spécialement aimé par ce père adoptif, sa vie n'était que errance en tant que mercenaire pour gagner de l'argent, jusqu'à intégrer les faucons. En fait, sa vie n'a été que survie, depuis le début. Car une fois les faucons détruits, sa vie a été encore plus détruite. Le chevalier noir n'était qu'un condamné. Un condamné de la main de dieu l'ayant marqué pour se faire tuer. Une vie solitaire ou presque, avec peu de repos et un seul but la vengeance et l'envie de sauver celle qu'il aime. Casca... Penser à elle lui faisait toujours mal au cœur. C'est fou ce qu'elle lui manquait, ce qu'il aimerait la voir, la toucher, glisser ses mains dans ses cheveux, l'embrasser, lui dire à quel point il l'aime... Mais, elle n'est pas là. Est-ce une bonne ou mauvaise chose ? Impossible de le savoir. Son absence et comme un trou béant dans son cœur de pierre. "On a tous perdu quelque chose en arrivant ici. Que ce soit comme toi des particularités, de la famille, des amis ou juste le grand amour..." Son cœur se serra, sa petite brune combative lui manquait. Si elle se trouvait toujours dans leur monde, est-ce qu'elle était en sécurité ? Après tout, elle est aussi marquée, elle pourrait être attaquée par les démons.

Alors que minuit sonnait, annoncé par la demoiselle, dehors, ça commençait à s'agiter. Du bruit plus loin et d'un coup une vive douleur dans la nuque de Guts. Sa main vint se poser machinalement dessus. Il ne connaissait que trop cette douleur lancinante, en regardant ses doigts qu'il avait posé sur sa nuque, juste à l'endroit ou se trouvé la marque du sacrifié, du sang. Elle saignait. C'était mauvais signe. "Faut qu'on bouge de là et vite !" Sa voix montrait une légère part d'inquiétude, mais il gardait son aplomb. Si sa marque était douloureuse et qu'elle saignait, voilà le signe de l'approche d'un ou plusieurs démons. "On va devoir courir, mon chalet se trouve plus loin. On devrait pouvoir réussir à l'atteindre si on s'arrête pas. Sans arme, je pourrais jamais arrêter ce qui approche." Vu le bruit, ça devait être gros. Il lui faut sa tueuse de dragon, son épée, avec ça, il pourra terrasser cette chose, au pire, il n'aura qu'à revenir l'armure du Berserker, même s'il en connait les dangers et qu'il pourrait y perdre le contrôle. Mais là, pas le choix.

Le chevalier noir, s'approche d'une chaise qu'il brise d'un coup de pied. Il ramasse deux pieds, un pour, un pour Ophélie, il entoure de tissus et l'enflamme avec la cheminée. Il en donne une à la jeune fille à lunette, "Tu me suis, tu me lâches pas d'une semelle !" indique t'il. Sans plus tarder, il montre la porte, prêt à l'ouvrir, prêt à sortir et se jeter dans la gueule du loup. Les loups... plusieurs étaient plus ou moins K.O à cause de l'alcool, mais il en restait assez pour essayer de les croquer. Sa main appuie sur la poignée de porte et il s'avance tout en agitant sa torche faisait reculer quelques loups qui tentaient leur chance. Dans son autre main, il tenait la lance de fortune, il attendait que Ophélie sorte à son tour, ça s'annonçe sportif tout ça. 

Les choses ne pouvaient pas se passer comme prévus. Il faut toujours que ça se passe différemment. Le plan était pourtant simple, partir d'ici, rapidement en essayant d'échapper aux loups, mais aussi à la créature démoniaque qui était en train d'arriver. En somme, courir devait suffire, du moins pour la jeune femme. Lui pouvait plus où moins assurer sa sécurité, sauf que ce n'était pas le cas. A peine sortie de la cabane, voilà qu'elle tombait au sol. Voilà qui n'aidait pas du tout. Soit, le stress, la panique, tout ça avait dû lui faire perdre l'équilibre. Sans qu'il n'ait à intervenir, elle se relève, pendant ce temps, il assure ses arrières en agitant sa torche aux museaux des loups pour les faire reculer. Le feu, ça les impressionnent toujours pour une raison qu'il ignore, tant mieux !

Le peu de temps qu'il s'était passé entre le moment ou elle s'était tombée puis relevée pour partir, ceci avait suffit à ce qu'un animal sortit de nulle part ne parvienne à l'avoir. A peine retourné, il la voyait de nouveau à terre, à pousser ou essayer de repousser un loup. La lance de fortune en main, il visa et la lança pour perforer l'animal de part en part qui tomba raide mort sur le sol. Au moins, ça en faisait un de moins. Se précipitant vers elle, il n'attendit pas qu'elle se lève. Sa main vint saisir son bras pour la soulever et le relever. "On a pas le temps de trainer, faut bouger !" A peine ceci dit qu'un loup sauta sur le dos de Guts. Saloperie de bestiole ! Sa gueule venait de se refermer sur son bras gauche, celui qu'il avait perdu autrefois. A ce moment précis, il regrettait presque de ne plus avoir sa prothèse, ceci lui aurait évité de ressentir la douleur. Pas le choix, il doit faire avec. Sans hésiter, sa main droite vint récupérer sa torche de fortune se trouvant dans sa main gauche pour approcher le feu contre la gueule de l'animal, se brulant la peau également. Le bonhomme n'était plus à ça près niveau blessure. Le bête couina et le lâcha. Sans grimacer, sans se plaindre, il récupéra la lance fabriquée maison sur le cadavre du loup et ordonne : "Cours !"

Voilà que le duo se remet à courir à en perdre haleine. Derrière, il pouvait entendre les grognements des loups. La chose devait être plus loin derrière, trop lente pour leur courir après, mais ça ne voulait pas dire qu'il ne les rattrapera pas. Son chalet n'est toujours pas en vu, il est plus loin, peut être deux ou trois kilomètres. Ce n'est pas énorme, mais dans la situation présente, ça semble être inatteignable. Peut-être que la cabane aurait été plus sûr ? Non. Vu le démon qui était en route, c'était impossible. "Prends à gauche dès que tu vois le sentier !" l'informe t'il pour qu'elle sache quelle direction prendre. Une fois le sentier trouvé, il ne restera plus grand chose à parcourir. Vite ! Vite qu'il puisse prendre sa tueuse de dragon et s'occuper de ses choses. Car il le sait, ils ne pourront pas se sortir de ça, sans qu'il n'utilise la force. Ce combat était inévitable, une chance qu'il soit habitué à ce genre de chose.

Bientôt, une odeur de fumée se fit sentir, c'était son feu dans la cheminée, il en était presque certain. Ils sont proches, tout proche ! "Prends à droite dès que je le te dis," l'informe t'il. "Maintenant !" A même pas deux cents mètres, le chalet se dressait là, paisiblement au milieu du bois, dans ce qui semblait être un espace légèrement dégagé, genre mini clairière, en grande partie grâce à Guts qui avait abattu plusieurs arbres. De nouveau, un loup surgit, pour cette fois faire tomber le mercenaire au sol. Ses bras le retenait pour éviter que sa gueule qui claquait à quelques centimètres de son visage ne viennent le lui dévorer. C'était mal partie cette histoire et il n'avait pas d'arme, rien à disposition pour régler son compte à cette chose. Son regard tourna vers la droite et la gauche. Un cailloux, quelques choses, il devait bien y avoir un truc à utiliser pour le repousser. Perdant un peu de force, la bête se rapprochait. Reprenant contenance, il la repoussa, mais pas suffisamment pour la renverser et se dégager. Merde, ce n'était pas bon pour lui. La lance était trop loin. Peut-être que Ophélie lui portera main forte ? D'un autre côté, il doutait que la jeune femme vienne se mettre en danger et il ne pourra pas la blâmer pour ça. Faut qu'il trouve quelque chose et vite !

Cela faisait bien longtemps que Guts n'avait pas vécu une aventure aussi dangereuse. Jusque là, on peut dire qu'il avait eu de la chance. Certes, une fois, il s'était retrouvé en mauvaise posture, ça remontait à peu près au début de son arrivée ici, il y a un peu moins de quatre ans. Depuis, sa vie avait été assez calme, même s'il avait dû affronter une ou deux curiosités pas très commode. Là, il n'était pas seul, il devait faire en sorte de protéger Ophélie qui était totalement sans défense. Le pire, c'est qu'il n'était pas armé et il regrettait ce point là. A l'avenir, il va faire en sorte de toujours avoir sa tueuse de dragon avec lui, ça évitera ce genre de situation compliquée.

Vu l'énorme monstre qui arrivait, partir de la cabane était la seule option possible, hélas, la demoiselle semblait ne pas bien tenir sur ses jambes. Elle était tombée et bien qu'il retienne les loups, fallait vraiment se bouger le popotin. Une fois remise sur pied, il lui indiquait la route, mais elle ne courrait pas bien vite et pire encore, elle n'écoutait pas. C'était plutôt agaçant et surtout ça les mettaient en danger. Au moment ou il lui avait dit de tourner, elle ne l'avait pas fait. Guts pensa que c'était surement dû à la panique. En gros, plus le choix : le chevalier rattrapa la jeune femme pour l'attraper et la mettre sur son épaule afin de la porter. Ce n'était surement pas confortable et il n'avait pas été très délicat dans ses gestes, mais c'était ça ou se faire bouffer. Heureusement que notre homme est quelqu'un de fort et musclé, une force de la nature comme certain peuvent le dire. Sans s'arrêter, il courrait et ne faisait pas attention à ce que disait la jeune femme. Son esprit était concentré sur sa course, à ne pas ralentir et être prêt à esquiver. Hélas, un loup les rattrapa. Guts à terre et la demoiselle surement de même un peu plus loin. C'est lui que la bête sauvage voulait. A bout de bras, il tentait de repousser sa gueule dentées à l'haleine nauséabonde. Par moment, elle faisait claquer ses dents, lui donnant un aperçu de sa destinée future si jamais il ne parvenait pas à se sortir de ce mauvais pas. Que faire ? A proximité, aucune arme, rien ne pouvant lui servir. Sa seule échappatoire serait de le repousser, mais comment ? La force de la bête était impressionnante. C'est là, que le loup laissa un cri de douleur lui échapper, un infime instant ou sa force s'effaça, laissant l'opportunité à Guts de le repousser loin et de se relever rapidement. C'était Ophélie, elle avait lancé une pierre qui s'était montrée salvatrice. "Je t'avais dit de fuir !" gronde t'il légèrement en se rapprochant d'elle pour la remettre sur son épaule et reprendre sa course. Oui, un merci aurait été le bienvenue, mais sur l'instant ce n'était pas trop ce qu'il avait en tête.

Sa course effrénée reprit, son chalet n'était plus très loin. Dès qu'il sera là bas, la victoire sera à lui, une fois son épée en main, anéantir ses choses ne devrait pas être trop difficile pour Guts. Par moment, il entendait les gueules des loups claquer, non loin de lui. C'est qu'ils sont infatigable ! Enfin, au loin, il aperçu son chalet, c'est bon, ils vont être sauvés ! En deux pas il grimpa les escaliers du perron, poussa la porte et jeta Ophélie sur le canapé avant de se diriger vers le mur ou se trouvait la cheminée. Au dessus, accrochée fièrement comme un ornement décoratif une énorme épée. On ne parle d'une épée qui ferait un mètre de long ou un peu plus. Non, on parle d'une arme presque aussi grande que Guts et dont la lame est très large. Une épée très lourde, presque impossible à soulever et manier pour les humains. Sauf pour Guts. Depuis toujours, il sait manier cette lame, cette pourfendeuse de démon, cette épée imprégnée de puissance démoniaque à force de tuer des démons. "Reste à l'abri ici ! Je m'occupe du reste," lance t'il en retournant vers la sortie.

Une fois la porte claquée, la meute de loup était là, devant son chalet, grognant en cœur et montrant leurs crocs. Des loups ne feraient pas ça, on dirait des bêtes enragées, manipulées en secret pas quelqu'un. Qu'importe, il va devoir les exterminer avant l'arrivée du démon. Sans attendre une seconde de plus, l'homme fonça dans le tas, son épée fendant l'air pour trancher le premier loup sautant sur lui. Tout de suite, c'était bien plus facile, les bêtes n'avaient aucune chance et deux d'entre eux prirent la fuite la queue entre les jambes faces aux cadavres tranchés des autres. Le bruit sourd de l'arrivée du démon indiquait que le vrai combat allait débuter maintenant. Au loin, il apercevait sa silhouette dans l'ombre des arbres, éclairé légèrement par les rayons de la lune. Une créature d'au moins cinq mètres de haut, plutôt imposante, mais visiblement lourde et lente. Guts avait vu pire, cette chose ne le stoppera pas. Si ce n'est qu'un simple démon, ça devrait être une formalité...

La jeune femme lui donnait un peu de fil à retorde. C'est qu'il n'avait pas du tout de devoir la transporter en même temps qu'ils prenaient la fuite. Le chevalier pensait qu'elle pourrait écouter les indications pour suivre la direction de son chalet. Mais visiblement, courir dans l'obscurité, le tout mêlé à une panique certaine ne la faisait pas tenir debout très longtemps. Ainsi, il n'avait pas eu le choix que de la porter sur son épaule pour parce qu'elle ne se fasse dévorer. La fuite fut donc un peu plus longue jusqu'à chez lui. Clairement, il avait perdu du terrain et l'ennemi lui en avait gagné. Qu'importe, il n'allait pas rester enfermé chez lui, Guts allait se battre, c'était la seule solution, surtout contre le démon qui était en train d'arriver.

Une fois Ophélie en sécurité, soit entre les quatre murs de son habitation, il n'avait pas pris le temps de savoir si ça allait. Les blessures seront à panser plus tard, l'heure était à la bataille. La demoiselle avait reçu l'ordre de rester à l'intérieur. Quelque chose lui disait qu'elle ne risquait pas de mettre un pie dehors pour se joindre à la bataille. Sans plus de cérémonie, il avait déjà rejoint l'extérieur en claquant la porte d'entrée. Son immense épée en main, prêt à en découvre avec ses opposants.

Les premiers à l'attaquer était les loups restants. Face à sa tueuse de dragon, ils ne firent pas long feu, se faisant fendre en deux pas la lame. Le plus difficile était à venir. Le démon était aux portes de son chalet. Là, grand, immonde et menaçant. L'ancien mercenaire n'avait pas peur. Celui là ne sera que du menu fretin, il avait affronté bien pire, il pensait aux apôtres comme Zodd l'Immortel ou encore à l'un des membres de la main de dieu comme Slan par exemple. Il attendit que la créature soit assez proche et qu'elle tente une première attaque pour esquiver et foncer, sa lame essayant de trancher sa chair. Mais son abdomen semblait résistant. Bon, ça s'annonçait un poil plus compliqué que prévu pour le guerrier. Cependant, ce n'est pas pour autant qu'il va renoncer. Malgré l'obscurité, il essayait de trouver une zone plus facilement attaquable. Endommager ses bras ou ses jambes pouvaient être une bonne idée afin de le ralentir, voir même de l'immobiliser.

Un nouvel assaut qu'il esquiva de justesse, pour ensuite contre attaquer et tenter d'enfoncer sa lame dans ce qu'on pourrait appeler l'aisselle de cette créature. Le bras ne fut pas coupé, mais bien assez endommagé pour qu'il ne puisse plus l'utiliser. Le cri de douleur confirmait qu'il l'avait bien blessé. Guts se relâcha un peu trop, il pensait avoir quelques secondes pour souffler, mais la chose chargea et l'envoya valser plus loin. Un peu plus et il était sonné. Grimaçant, il se releva difficilement. Autant ne pas lui laisser le temps de faire quoi que ce soit. Sa nouvelle attaque consistait à attaquer sans relâche, levant son épée pour l'abattre à droite, à gauche, encore et encore. Le démon se fatiguait autant que lui à parer, certaines attaques passaient et tranchaient la chair. Guts étant plutôt précis, il visait toujours le même endroit de l'abdomen, petit à petit, il voyait qu'il fissurait cette peau si dure qui servait de cuirasse. Jusqu'à ce qu'il puisse enfin enfoncer son épée dedans. Un coup drôlement bien joué qui tua la chose. Le démon tomba à la renverse raide mort, dans un fracas bien audible. Le chevalier noir souffla et planta son épée dans le sol avant de tomber un genou à terre fatigué.

Le combat avait été rude mais pas impossible. Quelque part, il avait connu pire dans son ancienne vie, mais il se rendait compte que ne plus avoir combattu ce type d'ennemi depuis longtemps l'avait un peu ramolli. Ce fut intense et cette intensité n'avait pas été ressenti depuis quatre ans qu'il est sur cette île. Ceci lui fait penser qu'il va devoir redoubler d'effort et s'entrainer encore plus qu'il ne le faisait déjà. Pourtant son travail est physique. Il bucheronne à l'ancienne, avec une hache plutôt qu'une tronçonneuse. Les morceaux de bois, le plus souvent c'est lui qui les transportent, tout ceci l'entretient et lui permet de garder la forme. Même s'il s'exerce physiquement en faisait des pompes et autre, il ne manie plus l'épée comme il le faisait avant. Au moins, il sait qu'il va devoir revoir ça.

A présent que tous les ennemis étaient vaincu, il prenait son temps pour reprendre son souffle. L'attaque a été fatigante, quelques secondes pour retrouver un semblant de respiration n'était pas de trop. Son épée planté de le sol, à porté de main au cas où. Il entendit la porte de son chalet s'ouvrir et des pas. Ophélie osait mettre le nez dehors. Quelques minutes après, elle était près de lui, s'inquiétant de son état. "Ça va, juste quelques égratignures," indique t'il. Son corps était couvert de sang, c'était un mélange du sien et de celui des créatures, mais beaucoup plus des choses qu'il venait de terrasser. Les blessures étaient superficielles, des coupures principalement plus ou moins profonde. Désinfecter tout ça était nécessaire, voir peut-être des sutures à certain endroit, mais globalement, il allait bien.

Quant à sa question, il observa le cadavre du monstre. "Un pantin envoyé par des ennemis que je ne connais un peu trop. Mais est-ce vraiment eux derrière tout ça ? Ce monstre était un démon, mais les loups n'avaient rien de démoniaque. Alors, je me demande si c'était vraiment eux..." La main de dieu n'attaque qu'avec des démons, si ses loups auraient été démoniaque, il l'aurait sentit dès le départ grâce à sa marque sur son cou. Hors cette dernière était devenue douloureuse uniquement à l'apparition du monstre géant. Ceci lui faisait se poser pas mal de question. "Rentrons à l'intérieur, on sera plus en sécurité," propose t'il en se levant et reprenant son épée sanguinolente. Il la secoua pour faire partir le plus de sang possible avant d'entendre à l'intérieur. A la lumière, il était plus facile de voir son corps et les multiples petites blessures. C'était pas spécialement joli à voir, mais moins pire que ce qu'on pourrait penser. "Je crois qu'il faudrait que je me change, si je veux panser ses blessures," suppose t'il.

Oui, apprendre que c'était un démon pouvait surprendre quand on ignore tout ces choses. Guts était habitué depuis l'éclipse causé par la main de dieu pour récupérer Griffith et faire de lui l'un des leurs. Une longue "nuit" sanglante ou toute la troupe avait péri en dehors de Casca et lui. Ils y seraient également passé sans l'intervention du Skull Knight. La jeune femme semblait donc surprise, choquée et apeurée par les révélations du chevalier. "J'imagine que vous ignorez tout de ça. Mais c'est pourtant la vérité." Elle ne pouvait que croire tout ça, elle l'avait vu de ses yeux après tout. "C'est loin d'être la première fois, c'était même mon quotidien," explique t'il en pensant à tout ce qu'il avait vécu après l'eclipse. Cette marque dans son cou qui attirait chaque nuit des hordes de démons pour finir le boulot. Ceci serait trop long de lui expliquer toute son histoire, peut-être même qu'elle ne pourrait pas y croire et le prendrait pour un fou.

La demoiselle indiquait qu'il fallait appeler la police et même prévenir les voisins. Bizarrement, ceci fit doucement rire Guts. Personne ne peut rien contre ses choses. La police se fera tuer en moins de deux. "Inutile de prévenir la police. Je doute qu'ils veuillent bien vous croire et ils ne seront pas de taille face à des démons. Croyez moi, j'ai vu des milliers d'hommes se faire tuer. J'ai vu mes amis, des combattants émérites se faire massacrer par des démons. Mieux vaut laisser les autres en dehors de ça. Et bonne nouvelle, je n'ai pas de voisin, sauf si pour vous la faune locale fait partie du voisinage." Tant qu'il n'y a pas d'autres démons, ça devrait aller. Il n'y en a eu qu'un et sa marque ne lui fait plus mal et elle ne saigne plus, ce qui était bon signe.

Au chaud à l'intérieur, ils avaient au moins la protection des murs. Pas sûr que ça résiste vraiment à des démons, mais ça rassurait psychologiquement. Guts voulait se changer, ses habits étaient sales, ensanglantés et abimés par le combat. De plus, il faudrait nettoyer ses quelques blessures. Ophélie semblait moins sûre, elle craignait que d'autres viennent et qu'il n'ait surement pas le temps d'aider. "Pour le moment, il n'y a plus rien dehors. Je ne ressens pas de démon dans le coin. On est tranquille. Je n'ai pas de vêtement à votre taille. Je peux au mieux vous donner un t-shirt, mais pour le bas... vous pouvez essayer un de mes pantalons et de le faire tenir avec une ceinture," propose t'il, c'est ce qu'il avait à proposer. Ici, il n'y a pas de femme qui vit avec lui. A elle de voir. Il s’éclipse donc dans sa chambre pour se changer, au moins retirer se t-shirt en lambeaux, mettre un nouveau pantalon et revenir torse nue, histoire de nettoyer et panser les plaies avant de mettre le t-shirt propre, question de logique. "J'ai ce t-shirt et ce jogging si vous voulez. Ça sera trop grand, mais c'est peut-être mieux que de garder vos habits sales et abimés ?" A elle de voir ce qu'elle veut faire, il ne forçait pas. "Vous pouvez m'aider pour les blessures que j'ai dans le dos ?" demande t'il en prenant place sur un tabouret. Pour les bras et le torse, il peut le faire, mais le dos c'était plus compliqué. Son aide sera nécessaire. Avec lui, il avait ramené de quoi désinfecter le tout et des pansements si besoin.