Let the sun shine

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C'était quand même plus simple quand tu pouvais guérir le moindre mal d'un coup de baguette magique... enfin, sauf catastrophiques exceptions, et les catastrophiques exceptions étaient monnaie courante, chez toi. Il y a des circonstances où tu te sens presque démunie parce que tu te dis que tu ne vas quand même pas consulter un spécialiste pour "si peu". Une gorgée de pimentine et on est reparti, pas vrai ? Eh bien non, pas dans ce monde en tout cas... Et en l'occurrence, t'as bien dû te résigner.

Bon, en soi, pour toi, ce n'est pas la fin du monde non plus de te rendre à l'hôpital, mais t'aimes pas déranger des personnes qui, tu en es certaine, ont forcément plus important à gérer que de s'intéresser à ton sort. T'es pas à l'article de la mort non plus, après tout, pas vrai ? - et pour ce qui est de la mort, t'as donné, au passage. Mais bon, t'as ce fichu mal de ventre qui passe pas depuis plusieurs jours, et ça devient handicapant au quotidien, alors dans le doute... oui, tu veux bien admettre qu'il vaut sûrement mieux juste... vérifier que c'est rien. Si ça se trouve, il suffira d'un cachet moldu pour que ça passe, alors autant y aller direct, pas vrai ?

Alors tu te rends à l'hôpital, plutôt guillerette parmi tous ces malades. Il faut dire que mal de ventre mis à part, ta vie est sur les bons rails, en ce moments. Et pour cause : tu as retrouvé Remus, tu as retrouvé l'homme de ta vie. Oui, il reste une ombre au tableau, qui est que tu ne sais pas où ton fils peut bien se trouver, mais tu savoures néanmoins les retrouvailles avec celui sans qui tu te sentais incomplète. Pour fêter ça, tu as troqué ta chevelure jusqu'ici couleur de neige en un rose vif et éclatant. Faute de posséder tes compétences de métamorphomage, tu compenses à ta manière à toi, qui passe en l'occurrence par l'achat compulsif de teintures pour cheveux, qui doit clairement te détruire le cuir chevelu - mais tu t'en fiches.

Cheveux couleur chewing gum et sourire aux lèvres, tu attends donc, un livre à la main. Pour finalement, on t'interpelle.

"Le docteur Tonks va vous recevoir."
"Le docteur... quoi ?" Tu penses avoir mal entendu. "C'est drôle", tu dis pour faire la conversation à une femme qui a l'air de fichtrement s'en moquer tandis qu'elle te conduit jusqu'à une porte qu'elle ouvre pour toi. "Elle a le même nom que..." toi. Tu t'interromps au moment de poser tes yeux sur cette silhouette, celle du médecin. C'est... impossible, pas vrai ? Mais en cette seconde, tu es absolument convaincue de la reconnaître, et que tu la reconnaîtrais toujours entre mille. "... maman ?"

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Et si tu passais pour une folle ? Et si tu étais folle, Tonks ? Tu as tellement envie de retrouver tes proches que tu es peut-être en train de confondre une totale inconnue avec ta propre mère... Sous le prétexte qu'elle porte le même nom que toi, tu as envie d'y croire plus que jamais, pourtant tu sais bien que ça ne veut rien dire. En plus, cette femme a beau ressembler fort à ta mère, elle est aussi bien plus jeune. Oui mais... Remus aussi est revenu dans ce monde plus jeune, si bien d'ailleurs que cette différence d'âge qui lui avait longtemps fait souci et rendu complexe votre relation était devenue un problème du passé. Oui, peut-être que tu es folle, Tonks, mais quand tu croises ce regard, tu es sûre de reconnaître celui de cette femme qui a toujours tout fait pour toi, cette femme que tu as toujours considéré comme un modèle. Tu la vois et tu l'aimes, est-ce que ce n'est pas la preuve qu'il ne peut s'agir que d'elle ?

Et elle te reconnaît... d'une certaine manière... Mais quand tu attendais ta mère plus âgée, cette dernière t'attendait, semble-t-il, plus jeune. Elle te demande comment tu as pu grandir si vite, et tu es un peu déconcertée par une telle question, si bien que tu ne relèves même pas le "Dora" affectueux qu'elle t'adresse (et qui te prouve à coup sûr qu'il s'agit bien de ta mère). Est-ce qu'il se peut qu'elle soit revenue ici à l'âge qui est le sien physiquement ? Dans ce cas, tu aurais quoi... une petite dizaine d'années, à vue de nez, la dernière fois qu'elle t'a vue. C'est sûr, ça doit lui faire un choc. Et à toi aussi. Est-ce que ça veut dire qu'elle n'a pas assisté à tous ces événements qui ont jalonné votre vie : ta première rentrée à Poudlard, tes premiers pas en tant qu'Auror, ton mariage avec Remus, la naissance de Teddy... Tu as vraiment du mal à croire que tous ces souvenirs qui vous étaient communs ne soient plus que les tiens, mais tu rejettes cette pensée d'un revers de la main... Ta mère est là, elle va bien... est-ce que ce n'est pas tout ce qui compte ?

"Pourtant j'ai pas mis de talons, aujourd'hui", tu réponds dans l'espoir de détendre l'atmosphère. "Maman, c'est bien moi, Tonk... Dora. Ta fille préférée. Et tu..." Tu hésites, comment essayer de raccorder les wagons ? "C'est quoi, ton dernier souvenir, avant d'arriver ici ?"

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Tu ne peux clairement pas lui reprocher d'être surprise, tu ne l'es pas moins de ton côté, mais au-delà de surprise, tu es surtout heureuse : tu es aux anges, même. Tu as l'impression que tu n'avais plus goûté à un tel bonheur depuis... tu ne saurais même plus dire. Tout à coup, toutes les étoiles s'alignent. Tu retrouves Remus, puis ton père, puis ta mère. Comment ne pas croire que, tôt ou tard, tous ceux que tu aimes seront à nouveau réunis, présents à tes côtés.

Il ne te manque encore que Teddy pour être totalement comblée, mais comme mère et fille se retrouvent en cet instant, tu y crois de plus en plus. Parfois, le destin vous déroute, parfois, il vous fait des cadeaux inestimables qu'il faut savoir apprécier à leur juste valeur. Tu veux être heureuse et savourer ce bonheur. Bien sûr que c'est toi, que c'est elle. Et vous vous êtes enfin retrouvées.

"Oh... tu as loupé pas mal de choses, alors", tu remarques, assez attristée de découvrir que ta mère aura manqué tant d'événements importants à ton sujet.

Elle n'aura pas connu ton entrée à Poudlard et toutes tes frasques étudiantes, elle n'aura pas versé cette larme de fierté que tu avais vu sur ton visage au moment où tu avais officiellement intégré le bureau des Aurors. Elle n'aura pas découvert ton idylle avec Remus, ou encore eu la joie de se savoir grand-mère... Elle n'aura ceci dit pas connu l'horreur de la guerre non plus et tous les drames qui s'en sont suivis. Sur ce point, tu l'estimes franchement chanceuse.

"On va devoir rattraper tout ça, et très vite... Enfin là je comprends, tu travailles, ça peut attendre, enfin pas trop quand même hein." Et tu te rappelles où tu es, d'un coup. Ton mal de ventre semble presque anodin maintenant, comme si ce n'était rien du tout, pour le coup. Et pour cause, quelle importance, pas vrai ? T'as retrouvé ta mère alors. "Je me traîne un horrible mal de ventre depuis plusieurs jours, mais je suis sûre que c'est trois fois rien."

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Tu aurais aimé retrouver ta mère dans d’autres circonstances (même si les circonstances idéales n’existent sans doute pas dans des situations pareilles), parce que tu as envie de te répandre en détails au sujet de ton existence, tu as envie de l’aider à raccorder les wagons, et aussi l’aider à comprendre qu’elle peut être… fière de sa fille ? D’accord, c’est un peu présomptueux de penser ça, mais ce n’est pas totalement faux, pas vrai ? En tout cas, tu en as l’impression, de ton côté.

Et t’as envie de tout lui dire, depuis les événements majeurs de ta vie (ton mariage, ta carrière d’Auror, Teddy…) aux anecdotes les plus insignifiantes. Mais elle a raison : ce n’est pas vraiment l’endroit approprié pour ça… Tu prendras ton mal en patience : à présent que tu as retrouvé ta mère, vous avez toute la vie devant vous, pas vrai ? Et cette vie est précieuse, il va falloir en profiter un maximum.

En attendant, retour à nos moutons, c’est vrai que si tu as accepté de venir ici, c’est bien parce que tu n’allais pas très bien. Mais toutes ces considérations, pour toi, c’est du pipi de fléreur à présent que tu as retrouvé ta mère. T’aurais envie de ne surtout pas perdre de temps avec tes soucis de santé, mais il faut bien que tu te soignes, et tu adores, quelque part, retrouver cette attitude soucieuse et protectrice qui ne peuvent certainement pas te laisser le moindre doute quant au fait que c’est bien ta maman, que tu as en face de toi.

"Non, juste ça, le mal de ventre ! Mais je suis sûre que c’est rien", tu répètes d’un ton toujours plus convaincu. "D’ailleurs, j’ai presque plus mal. Je dirais même que je pète la forme. C’est parce que je t’ai retrouvée, ça."

Tu ne prends peut-être pas ton mal suffisamment au sérieux, c’est vrai, mais tu décides définitivement que ce n’est pas important, et que tu n’as pas l’intention d’y accorder plus d’importance que cela.

"Tu auras du temps quand ? Il faut absolument qu’on aille… je sais pas… on pourrait aller au restaurant ce soir, par exemple, si tu as le temps ?"

Tu es trop enthousiaste de vos retrouvailles, trop soucieuse de lui parler et de lui en dire le plus possible, d’en apprendre le plus possible sur sa vie ici, aussi. Résultat des courses, tout passe à la trappe. Tu pourrais t’être cassé la jambe que tu réussirais à marcher sur tes deux pieds avec le sourire, là, tout de suite.

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Ne pas m’inquiéter ? C’est tout simplement impossible ! Je suis sa mère, une mère s’inquiète toujours pour son enfant. Ce n’est pas une mère sinon, n’est-ce-pas ? Ma famille semble être persuadée que son mal de ventre est bénin. Peut-être qu’elle a raison, qui sais, mais moi, je m’inquiète ! A sa place, je ferais tout de même un examen pour être sûr qu’il n’y a pas de plus qu’un simple mot de ventre et que cela ne cache pas quelque chose de plus grave. D’autant plus que si elle venue aujourd'hui à l’hôpital, c’est pour une consultation. Le hasard a simplement fait qu’elle soit tombée sur moi et je suis très heureuse de la retrouver, mais je veux qu’elle prenne soit d’elle aussi !

« Ma chérie, tu es vraiment sûr que tu ne veux pas que je jette un coup d’œil, juste pour être sûr que ce n’est rien de grave ? »

Ce soir ? Oui, c’est parfaitement faisable ça. Je suis libre ce soir. J’ai tout à coup hâte d’y être, je sais que nous avons beaucoup de choses à nous dire, enfin Nymphadora surtout. J’ai beaucoup de choses à rattraper à son sujet, alors autant commencé aussitôt que possible, non ?

« Je suis libre ce soir et je serai ravie d’aller dîner avec toi. Comme ça, tu pourras commencer à me dire ce que j’ai raté. Je veux tout savoir ! »

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Tu ne peux t'empêcher de sourire quand Andromeda insiste et affirme qu'elle peut toujours jeter un coup d'oeil, malgré tout, histoire de te rassurer. Tu ne trouves pas que ce soit nécessaire, tu n'as pas l'impression d'avoir besoin de faire cela, tu ne penses pas qu'il y ait besoin d'y faire quoi que ce soit. Mais le fait qu'elle fasse preuve d'autant de douceur et de considération vis-à-vis de toi, ça te rassure terriblement. C'est rien, juste des petits détails, mais qui tout de même te touchent considérablement, comme cette manière dont elle t'a appelée "ma chérie"... Tu ne t'étais pas rendu compte d'à quel point ces mots pouvaient t'être précieux avant que de les entendre de nouveau. Et tu sais que tu serais totalement incapable de t'en lasser.

"Oh, tu n'as pas idée, je crois qu'un dîner ne suffira pas pour te parler de tout", tu dis avec un large sourire quand elle te promet de t'accorder ta soirée.

T'as envie de tout lui dire immédiatement, mais pour le moment, ta mère est en plein travail, tu ne peux pas te le permettre, comme tu ne peux pas lui demander de quitter son travail juste pour te faire plaisir. N'empêche que c'est quand même sacrément tentant, ça t'es quand même obligée de le remarquer.

"Bon, d'accord, je veux bien que tu m'examines, mais c'est juste pour me donner l'occasion de passer un peu plus de temps avec toi", tu ajoutes avec un sourire malicieux, incapable de te retenir malgré tout. "Et peut-être que je pourrais te parler en long, en large et en travers de mon mari et de mon fils, comme ça", tu dis avec une légère malice, surtout pour attiser la curiosité de ta mère mais surtout lui faire comprendre à quel point vous allez voir des choses à vous dire, tous les deux. Même si elles ne sont pas toutes très heureuses... loin de là.

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Tu ne peux pas t'empêcher d'afficher un sourire ému quand Andromeda t'affirme être fière de toi quoi qu'il puisse en être. Elle ne sait pas grand-chose de ta vie et de ton parcours, mais cela ne l'empêche pas de t'aimer inconditionnellement. C'est comme ça que tu as toujours été, c'est comme ça qu'elle a toujours été avec toi. Quoi qu'il arrive, peu importe ce que tu aurais pu faire, de bien ou de mal, tu pourras toujours compter sur l'amour de ta mère. C'est quelque chose qui compte énormément pour toi, quelque chose qui compte plus que tout, même.

Malgré tout, tu as envie de tout lui raconter, elle sera fière de toi quoi qu'il arrive, mais tu veux lui donner des raisons de l'être, tu veux lui parler de ton parcours en tant qu'Auror, des combats que tu as menés, de la famille que tu as construite... Et bien sûr, c'est ce dernier point que tu décides d'aborder en premier lieu. En voyant le regard de ta mère s'illuminer, tu ne peux t'empêcher de te sentir aux anges de ton côté. Elle se réjouit sincèrement pour toi, et elle veut réellement tout savoir. Toi, en retour, tu es impatiente de tout lui apprendre.

"Il s'appelle Remus, mon mari. Il était professeur à Poudlard", tu expliques évasivement. Il n'est peut-être pas tant de lui dire tout de suite que ton mari est un loup-garou (ou en était un... aux dernières nouvelles). "C'est surtout l'homme le plus doux, le plus généreux et le plus intelligent que je connaisse. J'ai vraiment hâte que tu le rencontres", tu ajoutes avec la plus grande douceur. "Mon fils, Teddy..." Ta voix tremble un peu. "Il n'avait même pas un an quand..." Ton sourire se tord en une grimace un peu triste. "Je ne sais pas où il est ici."

Peut-être qu'il n'est pas ici, peut-être que c'est mieux comme ça. Tu ne réalises pas que tu as omis certaines questions, comme les circonstances de ta rencontre avec Remus, mais chaque chose en son temps.

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Tu ne peux t'empêcher de sourire face à la réaction de ta mère. Tu imagines bien que tout ce que tu lui apprends, pour elle qui ne s'y attendait pas du tout, n'est pas forcément des plus simples à encaisser, mais tu es vraiment heureuse de constater qu'au bout du compte, elle est loin de le prendre si mal que ça, tu aurais même envie de dire qu'elle le prend bien... c'est le cas, elle le prend bien... Et elle t'encourage comme elle a toujours eu l'habitude de le faire. Combien de personnes peuvent s'estimer aussi chanceuses que toi ? Bien peu, à ton humble avis, et tu en es sincèrement heureuse... Quoi qu'il arrive, ce sera toujours ton bonheur que ta mère considèrera en priorité, et ce peu importe tes choix de vie... Mais toi, tu voudras toujours que ces choix la rendent fière malgré tout : ce sera plus fort que toi.

"Je suis sûre que vous allez vous entendre à merveille", tu lui assures au sujet de Remus en le pensant complètement quand ta mère affirme qu'elle ne demande rien de plus que de te voir connaître le même bonheur qu'elle et ton père partage.

C'est le cas. Tu aimes Remus plus que tout. Tu es heureuse avec lui, et tu es si soulagée de pouvoir compter sur sa présence à présent qu'il est retour dans ta vie... tu ne sais pas ce que tu serais devenue si tu ne l'avais jamais retrouvé... ça n'aurait probablement pas été beau à voir. Maintenant, il ne te manque que Teddy pour que ton bonheur soit véritablement complet.

"Je suis morte, maman... dans notre autre vie. Je suis morte. Et Remus aussi..." Ta voix tremble en même temps que ton regard s'assombrit. Tu aurais voulu ne pas avoir à en passer par un sujet à ce point sinistre, mais tu sais que tu dois la vérité à ta mère malgré tout. Et il est préférable qu'elle l'apprenne de ta bouche plutôt que d'une autre manière. "Je n'ai jamais pu voir grandir mon fils..." Ta voix se brise. "Mais tu as raison... Je vous ai retrouvés, toi et papa. Je retrouverai Teddy."

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Tu t'en veux de jouer les oiseaux de mauvais augure et de devoir apprendre une nouvelle aussi sinistre à ta mère. Tu aurais voulu que ces retrouvailles soient seulement placées sous le sceau de l'émotion, la bonne émotion, et de la bonne humeur, mais il y a des choses que tu n'aurais clairement pas pu garder pour toi plus longtemps que nécessaire. Cela n'aurait pas été juste pour ta mère, et ça t'aurait pesé sur le coeur, c'est sûr et certain. Oui, d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard, ta mère serait mise au courant de tout, autant que ce soit par ton intermédiaire et avec les mots que tu auras choisis, n'est-ce pas ? C'est ce que tu penses, en tout cas.

"Une seconde guerre, c'est bien ça..."

Tu ne sais pas jusqu'où tu dois te perdre en explication... tu n'as pas envie qu'elle s'inquiète, ou se refasse le film de ton existence en ne songeant qu'aux pires aspects, alors qu'il y a eu tant de belles choses... Oui, cette guerre a été terrible, mais c'est dans ce contexte que toi et Remus vous êtes déclarés l'un à l'autre, c'est dans ce contexte que nos sentiments ont grandis, se sont développés et ont mûri... Même dans les circonstances les plus terribles, la beauté peut se frayer un chemin. C'est la vérité de notre histoire.

"Une guerre qu'on a gagné." Tu souris doucement. "Je ne regrette pas d'avoir perdu la vie au nom de nos convictions... Avoir fait de Teddy un orphelin, c'est tout ce que je regrette." Tu baisses les yeux. "J'aimerais avoir l'occasion de me rattraper, ici, pouvoir être pour lui la mère que je n'ai pas pu être dans notre autre vie." Mais pour cela, il est important que je revoie Teddy. "Merci... Avec ton aide, je suis encore plus certaine de le revoir..."

Et tout rentrera dans l'ordre.

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Tu esquisses un sourire ému quand ta mère t'exprime combien elle est fière de toi. Ce n'est pas comme si elle avait un jour été avare en compliments, elle t'avait toujours estimée à ta juste valeur, et elle t'avait toujours tirée vers le haut, en mère exceptionnelle qu'elle avait toujours été, mais c'est différent de l'entendre prononcer ces mots maintenant... Et peut-être aussi que tu avais eu besoin de les entendre, ici et maintenant, plus que tu ne l'avais soupçonné avant d'avoir la chance inouïe de la retrouver.

Bien sûr, dans un monde idéal, tu n'aurais pas payé de ta vie tes actions brillantes et ton combat contre les forces du mal... malheureusement... certains combats valent de tels sacrifices. A la fin, vous avez gagné malgré tout... à la fin, ton fils a pu grandir dans un monde plus sûr. Certes, tu aurais largement préféré pouvoir le voir grandir, mais ce sacrifice, s'il fut douloureux, a été nécessaire, et c'est une chose que tu n'oublieras jamais.

"Tu as toujours été là pour moi", tu confirmes doucement, d'une voix émue.

Tu es toujours la première pour blaguer et pour sembler prendre les choses à la légère de telle sorte qu'elles sembleraient n'avoir aucune importance pour toi... Mais ce serait bien mal te connaître que d'imaginer que ce soit véritablement le cas. Tu as un grand coeur, Tonks, et une capacité d'empathie totale. Oui, c'est important pour toi de dire et répéter à ta mère ces mots essentiels. Surtout que tu sais mieux que personne à présent la force de l'amour maternel.

"Je t'aime maman." Tu souris doucement. "J'aurais toujours besoin de toi."

Cela te semble important de le préciser, parce que tu le ressens avec la force de l'évidence en cet instant. Oui tu auras toujours besoin d'elle, c'est même de l'ordre de la conviction la plus absolue.

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Tu sais que t'as eu de la chance, une chance immense à laquelle beaucoup d'autres ne peuvent pas prétendre. Tu as grandi au milieu de tes deux parents, mais surtout de deux parents aimants, qui t'ont toujours apporté tout l'amour et toute la stabilité dont tu avais besoin. T'as pas été une enfant et une adolescente, pourtant. T'en as fait, des frasques, clairement. Plus d'une, même. Mais même s'ils t'ont parfois tapé sur les doigts, ça ne les empêche pas de t'adorer et d'avoir toujours tout fait pour toi. Tu sais que tu peux compter sur eux, et c'est encore le cas maintenant. Les circonstances sont vraiment particulières, elles ont de quoi vous dépasser un peu... Mais vous êtes là les uns pour les autres, et c'est encore le cas maintenant. Ce moment est précieux pour toi, infiniment précieux, même.

"Même quand j'aurais soixante ans et peut-être plus toutes mes dents, j'aurais encore besoin de ma maman, tu sais", tu fais avec un sourire tendre autant que sincère.

Et ça, tu t'en es complètement rendu compte au moment de te retrouver seule et sans repère au beau milieu de cette ville qui t'a paru sacrément hostile, surtout que tu n'avais plus tes pouvoirs. Maintenant, tout va mieux. Petit à petit, tout rentre dans l'ordre, tu retrouves les personnes que tu aimes, et tu as le sentiment que tu pourrais soulever des montagnes. En espérant que rien au monde n'efface ce sentiment.

Tu laisses à ta mère le soin de t'examiner plus longuement, et elle reconnaît en effet que ce n'est pas si grave que ça, effectivement. Ceci dit, mieux vaut être prudent... Toi, de ton côté, t'es pas trop du genre à te médicamenter, plutôt du genre à attendre que les choses passent d'elle-même... Mais faire les choses de la bonne manière de temps en temps, c'est pas du luxe.

"Merci... ça me rassure que ce soit pas grand-chose, mais j'en étais sûre."

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