De plus en plus de nouveaux agents rejoignent les rangs du Shield. Ce qui avait commencé par modeste groupe d’environ 20 ou 30 personnes était devenu plus de 1000 combattants dans le même but sous la direction de Maria Hill. Elle avait su rassembler de nombreuses personnes qui semblaient de confiance et apte à faire ce travail dangereux. D’anciens officiers de police, en passant par des scientifiques curieux voire même des militaires de carrières. Le Shield était un amalgame varié de gens au connaissances diverses provenant de monde tout aussi différents. Je n’avais jamais vu de gens aussi différents s’unirent sous la même bannière. Je reconnaissais facilement à quel point l’idée d’avoir chaque personnes avec des talents différents pour combler les lacunes des autres. La directrice avait une manière très à elle de recruter chaque personne pour rejoindre son organisation. J'ai été dans les premières à devenir officier du Shield. Je n’avais pas pensé deux fois à l’offre quand elle me l’a fait. Elle m’offrait la chance de continuer ce pourquoi j’avais été créer avec des ressources comme je le faisais au sein de l’unité 9 avec Batou et les autres. Batou. Pensez à l'homme qui me rend toujours nostalgique voir même triste, je crois que c’est comme ça qu’on appelle ce sentiment. De la tristesse.

Les sentiments, c’était quelque chose que je pouvais ressentir même dans mon corps cybernétique, mais que je m’étais volontairement détacher pour plusieurs raisons simples dont la toute première était qu’ils pouvaient m’empêcher de bien résonner durant les situations dangereux avec la vie d’innocent ou de mes collègues en danger. Je me disais toujours qu’il était préférable que je sois celle frappé par les balles, explosifs ou autres armes qu' eux comme ils avaient un corps fait de chair, d’os et de sang. Je n’étais pas réel donc pourquoi m’en faire même si on n’arrêtait pas de me dire que j’étais unique en mon genre et que je ne devais pas me voir comme tous les autres robots qui existaient autour de moi. Chaque fois que je me blessait et que je voyais l’intérieur de mon corps, ça me rappelait à quel point tout ce que j’étais c’était tout simplement une pièce de technologie avancé qu’une grande compagnie avait décidé de mettre entre les mains des autorités de la ville pour bien paraître, mais aussi dire à tout le monde que j’étais le futur. J’étais ce qui donnerait à beaucoup la vie éternelle ce qui en soit était un peu terrifiant il faut dire.

Le fait que je sois si peu disposé à éviter de me blesser ou que je ne prenne pas en compte ma propre sécurité avait rapidement eu tendance à frustrer mon patron actuel. Hill semblait prendre la sécurité de ses agents ou toutes personnes en général autour d’elle très au sérieux. J'ai été blessé à de nombreuses reprises depuis mon arrivée. Aujourd’hui n’était pas franchement un jour différent et la blessure n’était pas vraiment sérieuse en soit. J’avais senti la blessure bien après. C’était un autre agent qui m’avait fait remarquer que j’avais une large coupure au niveau de l’abdomen qui nécessitait clairement que je vois un médecin. J’avais regardé le sang et la coupure avec un fixement pendant presque une minutes entières avant d’être ramené dans l’instant. J’avais maintenant assez d’expérience avec les blessures pour savoir que c’était plus une blessure de chair que quelque chose de vraiment dangereux qui mettrait ma vie en danger. Ça allait être douloureux, mais je survivrai comme je le fais toujours au final.

Une main sur le bandage temporaire qui m’avait été fait, je suis entré dans le quartier général du Shield d’un pas constant qui ne montrait aucune fatigue ou blessure apparente. C’est mes vêtements couverts de sang qui donnaient une idée comme quoi j’avais été blessé. Mais j’allais bien alors je ne voyais pas l’intérêt de retourner passer le reste de la journée chez moi pour me reposer alors que je serais nettement plus utile en train de chercher des liens entre les hommes que nous avons arrêté ce matin et les attaques qui ont eu lieu partout dans la ville durant les dernières semaines. Mais avant d’aller m’asseoir pour faire lesdites recherches, sans doute mieux que je prenne une douche et me change. Je me suis donc dirigé vers les vestiaires des femmes où j'avais tout ce qu’il me fallait. Je suis heureuse de voir qu’il n’y a personne dans les vestiaires quand j’y entre ce qui évite que je dois faire des conversation avec qui que ce soit qui serait sans doute mal à l’aise et pas du tout pertinent. L’eau chaude est la bienvenue même si je dois faire très attention à ma blessure. En un rien de temps, la crasse ainsi que le sang disparaissent dans le drain de la douche. Je passe presque 10 minutes sous l’eau chaude pour détendre mes muscles avant de finalement sortir. Je me souviens de la sensation d’être complètement sous l’eau. J’aimais aller me perdre dans l'étendue d’eau quand je ne travaillais pas juste pour pouvoir me couper du reste du monde. Je ne sais pas trop si c’était à cause de ce qui m’étais arrivé au port quand j’ai rencontré ma mort dans mon premier corps ou si c’est un effet secondaire de la procédure de transfert de mon cerveau dans un corps cybernétique. Je suis en train de contempler un point fixe au bout de la salle quand j’entends le bruit très clair de la porte du vestiaire s’ouvrir puis se fermer. Je sors de ma rêverie et redresse les épaules alors que je tourne la tête vers l’entrée. La directrice Hill s’y trouve et regarde directement vers moi. Je suis assez certaine de pourquoi elle est venue me rejoindre. Je me lève tranquillement de ma position et me mets face à elle. « J’allais venir vous faire mon rapport sur les arrestations dans un instant madame. » Ma voix est stable alors que je me tiens bien droit, comme un soldat, devant mon patron prête à entendre les reproches suite aux arrestations de ce matin.

Remettre le S.H.I.E.L.D sur place ne fut pas une tâche facile. Au-delà de trouver des investisseurs dignes de ce nom, il m’a également fallu recruter des agents au fil du temps. Ne voulant que des personnes de confiance, avec des profils différents, j’ai très vite pris l’habitude de recruter les futurs agents moi-même, mais aussi de faire des recherches sur leur vie en général et leurs antécédents. C’est pourquoi j’ai pris beaucoup de temps à les observer et à me renseigner sur eux, avant de les approcher directement moi-même. C’est un travail qui a demandé beaucoup de temps, et plusieurs nuits blanches, mais au moins cela m’a permis de m’occuper l’esprit et à ne pas penser à tout ce qui a précédé mon arrivée dans cette ville, dans ce monde.

Le major Mira Killian a été l’une de mes premières rencontres. Je me souviens encore de la première fois où je l’ai rencontré. On peut dire que ce fut un choc - et à juste titre - tellement sa ressemblance avec Natasha est frappante. Un même visage, mais une personne complètement différente. Mais ce n’est évidemment pas pour cette raison que je l’ai recruté. Je sais de quoi elle est capable, ce qui en fait sans doute l’une des meilleures agents de l’organisation. Bien que j’ai rapidement remarqué qu’elle ne prenait pas sa sécurité très au sérieux, contrairement à moi. Ce qui, je dois avouer, me rend souvent assez nerveuse. (J’ai bien remarqué qu’elle semblait être différente des autres, mais ça ne constitue pas vraiment une raison valable à mes yeux. J’ai beau répéter assez régulièrement à mes agents de rester prudent, j’ai parfois l’impression de parler à une porte lorsqu'il s’agit de l’Agent Mira Killian. Je ne dis pas ça pour être soulante, mais je dis cela pour elle. Je n’aimerais pas perdre l’un de mes meilleures agents.

Aujourd’hui encore, alors que je suis au QG du S.H.I.E.L.D, je la vois rentrer de mission, ses vêtements couvert de sang ce qui me laisse penser qu’elle s’est blessée bien qu’elle ne laisse rien paraître, alors qu’elle passe non loin de moi. Soupirant, je me dis que peut-être, je devrais avoir une conversation avec elle à ce sujet pour tenter de lui expliquer, mais je ne souhaite pas la déranger alors qu’elle est sans doute partie prendre une douche et se changer. Je respecte l’intimité de chacun. Pendant ce temps, je m’occupe des rapports des autres agents, ce qui lui laisse largement le temps de se nettoyer, de se changer et de revenir pour me faire son rapport à son tour. Ne la voyant pas revenir, je voulu juste m’assurer que vous ce passe bien. Le major est une personne différente de toute celle que j’ai pu rencontrer jusqu’à aujourd’hui, et je me suis engagé à garder un œil bienveillant sur elle.

Je me rendis donc dans le vestiaire côté femme et me retrouve rapidement face à Mira, qui semble penser que je suis là pour son rapport, ce qui est vraie, mais ce n’est pas mon unique et seule raison.

« Prenez votre temps, rien ne presse. J’aimerais également vous parler. Vous savez combien la sécurité de mes agents est importante pour moi, n’est-ce-pas ? »

Je marque une pause, pour lui laisser le temps de me répondre aussi. Je ne veux pas paraître dure, je suis d'ailleurs très calme en lui disant cela, mais j'aimerais vraiment qu'à l'avenir elle prenne vraiment en compte sa sécurité, en plus de celle des autres.

« Je sais que vous êtes différentes des autres et que vous pensez certainement faire ce qu’il faut pour garder vos coéquipiers en vie. J’apprécie cela, mais vous êtes également l’un de mes meilleures agents Major et votre sécurité est tout autant important, vous comprenez ? »

Pendant un certain temps, je ne peux pas dire que je me suis senti hors de mon élément. Ce monde était difficile à comprendre et traiter pour moi sans tout ce qui avait été modifié sur ma personne. Les gens agissaient aussi terriblement différemment de ceux que j’avais l’habitude de croiser tous les jours alors que je me rendais au travail avec mon partenaire de l’époque. J’étais quand même fière de comment je m’étais adapté dans ce nouveau monde et je sais que c’était sans aucun doute en grande partie parce que ma patronne actuelle m’avait fourni l’aide à comprendre les choses sans jamais jugés mon manque d'habiletés socials très évidentes aux yeux de biens des gens. Mais, je compensais ces nombreuses lacunes avec mes connaissances technologiques qui dépassent bien souvent celles des autres agents. J’étais capable de me débrouiller seule durant des missions dangereuses ou habile pour m’intégrer dans un groupe de travail même si je parlais toujours très peu avec les autres membres. Je savais ce que je faisais en gros et la directrice Hill en était pleinement consciente ce qui me soulageait de ne pas être vu simplement comme un outil. Une petite voix dans ma tête n’arrêtait jamais de me dire que c’était pourtant ce que j’étais, un outil, un être à sacrifier pour éviter que des êtres humains ne perde la vie inutilement parce que mon corps pouvait être réparé sans trop de problème contrairement à ceux des autres agents. Mais là encore, ce n’était plus vrai. Je ne pouvais plus faire réparer mes membres comme avant. J’avais peut-être retrouver certaines des habiletés particulières qui me rendaient spéciale, mais je n’étais pas pour autant redevenu aussi… invulnérable que j’avais pu l’être à une certaine époque.

Même après des années, regarder le sang disparaître dans le drain en se mélangeant à l’eau est presque fascinant. Pendant longtemps, ma vie avant d’être Major n’était qu’un flou d’images et de sons plus ou moins clairs qui me causait toujours plus de confusion qu’autre chose. J’avais parfois l’impression de ne pas pouvoir clairement dire ce qui était réel ou pas à cause des glitchs qui s'infiltrent par moment dans mon code. Mais maintenant, je n’avais plus vraiment de code. Je n’étais plus un être artificiel, j’étais vivante et les souvenirs le devenaient par moment un peu trop à mon goût. Je me levais parfois en pleine nuit après ce que je considérais comme un cauchemar pour vider mon estomac dans les toilettes. Ces nuits étaient toujours les pires d’entre tous. Je pouvais voir des flammes autour de moi, des cris qui résonnaient et la douleur envahir mon corps. C’était le complet opposé de ce que j’avais toujours ressenti et attribué à ma mort par noyade. Ça me faisait tout remettre en question et me distrayait du travail la journée. C’est pourquoi j'ai été blessé principalement aujourd’hui. Je m’en voulais de laisser des stupides rêves se mettre au travers de mes missions. La directrice Hill ne semblait pas particulièrement fâchée à mon égard. Elle n’était pas le genre de femme qu’on voulait se mettre à dos, mais elle était aussi très porter à garder un oeil sur le bien être de ses agents. J’avais rapidement compris qu’elle ne me voyait pas comme un investissement à protéger, mais bien une personne à ramener à la maison. J’ai détourné le regard de son visage en voyant son air bienveillant. Ça me faisait me sentir mal. « Prenez votre temps, rien ne presse. J’aimerais également vous parler. Vous savez combien la sécurité de mes agents est importante pour moi, n’est-ce-pas ? » Je me tenais droite lui montrant le respect qu’on m’avait appris à montrer envers mes supérieurs et qu’on avait sans doute aussi programmé dans mon code quand on y pense bien.

Ayant une petite idée d'où allait la conversation et m’en voulant de ne pas avoir été assez discrète leur de mon retour dans les bureaux du Shield, j’ai hoché faiblement la tête. « Oui, vous avez toujours été très… vocal à ce sujet madame. » Et encore, vocal ne serait pas le bon mot. Chaque fois que je partais en mission, seule ou avec un groupe, la directrice nous demandait de ne pas prendre de risque inutile, d’être vigilant et de tout revenir. Je crois que le fait que le Shield n’était pas une très grosse organisation ou plus une très grosse de ce que j’avais cru comprendre ma patronne avait dirigé une organisation similaire d'où elle venait dont le but était sensiblement pareil au nôtre. Enfin bref, je n’étais pas inconnu à ce genre de parole de sa part. « Je sais que vous êtes différentes des autres et que vous pensez certainement faire ce qu’il faut pour garder vos coéquipiers en vie. J’apprécie cela, mais vous êtes également l’un de mes meilleures agents Major et votre sécurité est tout autant important, vous comprenez ? » Pour être différente, je l’étais à plusieurs points même surtout que dernièrement j’avais l’impression de retrouver des habiletés qui m'avaient été enlevés à mon arrivée ce qui me faisait tout remettre en question une nouvelle fois. Je fixais un point derrière la directrice alors qu’elle parlait n’osant pas établir un contact avec elle. « Je comprends madame… mais, sans vous offenser, je suis capable de survivre à beaucoup de choses qui tueraient les autres agents. Comme vous l’avez dit, je suis différente des autres très différentes même et je ne suis pas aussi… cassable que mes collègues. Je me remettrai facilement d’un bras cassé contrairement à certains.» Je hausse tout simplement les épaules en disant tout ça.

La problème avec la plupart des systèmes militaires ou qui se trouve dans le domaine de l’application des lois avaient tendance à finir par faire croire à ses membres qu’ils étaient remplaçable, utilisable et jetable. J’avais souvent entendu ceux avec qui je travaillais par le passé comme mes collègues actuels se plaindre en disant qu’ils ne pensaient pas que leur vie valait grand chose aux yeux des dirigeants. C’est sans doute pour cette raison que beaucoup d’entre eux avaient tendance à rebrousser chemin quand une situation de vie et de mort se présentait à eux. Je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir de pensée ainsi ayant été témoin de la manière dont on gaspille leur vie en les envoyant faire face au danger sans être réellement préparer ou avoir les informations nécessaires. Tellement de vie avait été perdue à cause non seulement de la négligence, mais aussi de l'égoïsme de ceux en charge de tout. Mais le Shield ou tout du moins la directrice actuelle de l’organisation, était de loin très différente de ce type de dirigeant. Elle semblait toujours prendre à cœur la santé de chaque membre des équipes qu’elle envoyait sur le terrain.

J’avais déjà fait part qu’elle ne devait surtout pas s’en faire pour ma sécurité, mais encore et toujours, la directrice Hill se pointait pour discuter avec moi justement à ce sujet à nouveau. Je ne pouvais tout simplement pas comprendre ou au contraire, oui je pouvais très bien comprendre pourquoi elle agissait de la sorte, mais j’étais sans doute bien plus difficile à tuer que les autres agents du Shield travaillant sous sa supervision. « Ce n'est pas un reproche vous savez, mais plutôt de l'inquiétude. J'admire votre détermination à prendre les coups à la place des autres. C'est aussi ce qui fait de vous un très bon agent. »[/n] Je penche légèrement la tête sur le côté en fronçant les sourcils alors que je la regarde fixement pendant quelques secondes. Je dois me souvenir que je ne suis plus comme ce que j’étais avant même si je suis toujours plus solide à bien des points de vue. Je suis humaine. Je ressens la douleur dans mes muscles après une longue journée d’effort, la brûlure quand je me coupe ou que je me fais blesser. Puis il y a aussi la couleur de mon sang. Rouge comme celui de n’importe quel être vivant l’est. C’était fascinant même après autant de temps à le voir. Je ne m’y habituais pas encore. [b]« Je ne sais pas comment agir autrement. Je ne sais pas comment l’expliquer pour que ça semble sensé, mais j’ai littéralement été créer dans le seul but de faire en sorte que ceux qui était plus fragile ne risque pas leur vie pour rien. Je suis réparable, remplaçable alors que les autres ne le sont pas. Je comprends que je dois faire attention, mais les habitudes ont la vie dure. C’est bien le bon proverbe? » Je ne suis pas doué avec celles-ci même si j’ai passé beaucoup de temps à écouter et à apprendre des gens autour de moi.

« Est-ce tout vas bien ? Et cette mission ? » Il y a beaucoup de réponses que je pourrais donner à ma supérieur quand elle me demande ceci. Je peux sentir la blessure que j’ai reçu me rappeler sa présence alors que je regarde vers mon casier toujours ouvert. « Je vais bien. La mission a été un succès. Ça ne s’est pas passé parfaitement comme prévu, mais au final nous avons arrêté les terroristes alors tout le reste est plus ou moins important. Ils ont été envoyés en cellule pour que vous puissiez les interroger le moment venu. » Je me tenais plus droite que nécessaire et parlait comme on pourrait s’attendre de quelqu’un faisant un rapport.