(terminé)Faux espoir ? + Rory

Amy n'était pas allée travailler aujourd'hui. Elle se sentait extrêmement fatiguée depuis quelques semaines et depuis quelques jours, elle se sentait mal, ne gardant plus rien de ce qu'elle mangeait. Comme elle couvait sans doute quelque chose, elle avait préféré passer la journée chez elle, au calme, pour se reposer un peu et pouvoir reprendre son travail le lendemain, en pleine forme. Après avoir rangé un peu la maison, elle s'était installée dans le canapé avec un livre. Rester enfermée chez elle, ce n'était vraiment pas dans ses habitudes et elle s'ennuyait. Elle qui n'avait jamais aimé la routine et la petite vie tranquille, aujourd'hui, elle avait le droit à tout ce qu'elle n'aimait pas. Sauf qu'elle n'avait pas le choix, tant elle était fatiguée. Finalement, après avoir essayé de manger un petit quelque chose au milieu de l'après-midi, Amy avait allumé la télé et s'était endormie devant, sans s'en rendre compte.

Elle ignorait pendant combien de temps elle avait dormi, mais elle fut réveillée par le bruit de la porte d'entrée. Rory rentrait déjà ? Il était si tard ou rentrait-il plus tôt tout simplement ? Se redressant pour s'asseoir dans le canapé, Amy tourna la tête vers l'entrée pour apercevoir son mari. « Tu rentres déjà ? » Non pas qu'elle n'était pas heureuse de le voir, mais la fin de journée était passée si vite, qu'elle n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit, à part rester allongée et dormir. Ça ne lui ressemblait tellement pas qu'elle ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver.

Amy fut étonnée d'entendre Rory rentrer si tôt. Ou plutôt qu'il soit déjà l'heure pour Rory de rentrer. La journée était passée à une vitesse puisqu'elle s'était endormie. Elle détestait ça être inactive et dormir, mais depuis quelques jours, elle avait accumulé énormément de fatigue et elle avait besoin de repos. Elle se fatiguait plus vite qu'autrefois alors que sa vie était bien plus tranquille. A la taquinerie de son époux, Amy tenta un sourire. « Espèce d'idiot, je n'ai juste pas fait attention à l'heure. » se justifia-t-elle sans préciser qu'elle avait dormi, de peur de l'inquiéter. Parce que monsieur s'inquiétait toujours pour rien. Enfin, il devait être évident que la jeune femme s'était assoupie, mais elle tentait. Rory vint alors s'installer près de la rousse et aux premiers mots qu'il prononça, Amy se laissa retomber contre le canapé en soupirant. « Je ne vais pas aller voir un médecin Rory, je ne suis pas malade ! » Rory l'infirmier, le retour. Il voyait toujours le pire partout. « Oh Rory, tu m'ennuies à jouer l'infirmier ! Tu as terminé ta journée, fais autre chose ! » commença la jeune femme en soupirant, avant de finalement reprendre. « Comme je sais d'avance que tu ne vas pas me lâcher, je vais te les donner mes symptômes, mais après tu me fiches la paix, compris ? Je ne vais voir aucun médecin ! » précisa-t-elle en pointant un doigt vers lui. « Je suis juste un peu fatigué, j'ai des vertiges à cause de ça et j'ai des nausées. Rien de plus monsieur l'infirmier, je vous le jure ! » Elle tourna les yeux vers Rory, un sourire aux lèvres. « Tu vois, j'ai juste attrapé froid, je ne vais pas mourir, alors arrête de t’inquiéter. »

Amy hésita à répondre à la question de son mari, devinant d'avance qu'il réagirait de façon excessive. « Je me suis reposée un peu, oui. » répondit-elle finalement, lui cachant un peu la vérité, l’arrangeant pour éviter qu'il ne s'inquiète comme il le faisait beaucoup trop. Elle avait d'ailleurs raison, il se mit en tête qu'elle avait quelque chose, qu'elle devait lui détailler ses symptômes et qu'elle devait consulter un médecin. Tout de suite, les extrêmes. C'était habituel avec Rory, Amy en avait l'habitude. Il ne comprenait pas qu'elle avait juste attrapé un petit rhume, rien de plus. Il lui demanda alors d'arrêter de faire sa tête de mule, ce à quoi elle lui envoya son regard le plus noir. Monsieur l'infirmier avait parlé. « Ce n'est pas l'infirmier que j'ai épousé, c'est Rory Williams, l'homme. » précisa-t-elle, trouvant le détail important.

Il s'inquiétait toujours pour tout et pour rien, c'était usant parfois. Mais elle accepta de faire la liste de ses symptômes pour qu'il lui fiche la paix, précisant au passage qu'elle n'irait pas voir de médecin, quoi qu'il dise. A ses questions, elle le regarda longuement, comprenant clairement à quelle raison il associait ses symptômes ! « Rien de tout ça, Rory ! » dit-elle, peut-être un peu froide, espérant qu'il arrête là et qu'il ne reprenne pas, n'aille pas plus loin. Peut-être que certains de ces symptômes étaient présents, à vrai dire, elle ne voulait juste pas lui en parler, pour ne pas qu'il délire complètement comme il le faisait souvent. Rory reprit alors la parole, Amy le fixant, cessant totalement de sourire, agacée, énervée, en colère par ce qu'elle entendait. Son visage se décomposait. Il y avait eu des choses étranges, oui, mais cela n'avait rien à voir. « Il n'y a rien d'étrange à notre arrivée ici Rory, ce sont les Anges. » reprécisa-t-elle, certaine d'elle. Elle ne répondit rien lorsqu'il lui claqua les raisons de son mal être. Elle le fixa longuement, les larmes lui montant aux yeux. Il n'avait pas le droit. Ils avaient déjà un enfant, un enfant qu'ils n'avaient pas vu grandir, un enfant qui manquait chaque jour à Amy. Un enfant puis plus rien. La stérilité. Un seul enfant et plus rien, plus de possibilité d'en avoir d'autre, rendant Rory si triste de ne plus avoir d'autres enfants. Alors finalement, après un long temps de réflexion, Amy se mit debout, tournant le dos à Rory une minute. Puis elle se retourna brutalement vers lui. « Tu n'as pas le droit Rory ! Tu n'as pas le droit de plaisanter avec ça, tu n'as pas le droit d’espérer ça ! Je croyais que tu avais accepté que jamais plus nous n'aurions d'enfant et maintenant tu... tu me dis ça... Je ne peux pas Rory, je ne peux pas te donner un autre enfant. Pourquoi tu me fais ça ? » Il était cruel de lui dire ça. Il le savait pourtant, alors pourquoi en parler ?

Il était vrai qu'elle se sentait mieux maintenant qu'elle s'était un peu reposée. C'était bien la preuve qu'elle n'avait rien de grave, non ? Elle était simplement un peu fatiguée, comme n'importe qui pouvait l'être. « Sauf que si tu avais été docteur, jamais je ne t'aurais épousé ! » tentait-elle de plaisanter. Il était déjà infernal, alors elle n'imaginait pas à quel point il aurait pu être chiant en étant médecin. Et elle exagérait à peine, elle en était certaine.

La situation commençait déjà à dégénérer puisqu'elle s'agaçait des réponses qu'il donnait et des questions qu'il posait, se montrant froide et désagréable parce qu'elle comprenait très bien où il voulait en venir après qu'elle ait décrit ses symptômes, elle n'était pas stupide. Il lui demandait alors de se calmer, mais comment pouvait-elle faire ? Etait-il stupide au point de ne pas comprendre ce qu'elle ressentait à cet instant précis ? « Non, ça n'a rien d'étrange pour moi Rory, tu as besoin que je te raconte tout ce qu'on a vécu avec le Docteur pour comprendre que tout ne me semble pas étrange ? » Elle était trop énervée pour réfléchir à ce qu'elle disait en réalité. Elle trouvait ça étrange, parfois. Enfin, elle trouvait certaines choses étranges, mais elle ne voulait juste pas en discuter. Lorsqu'il eut dit les mots clairement, Amy mit un certain temps à réagir, les larmes lui montant aux yeux, son coeur battant de plus en plus vite. Elle se mit debout, rapidement, tournant le dos à Rory dans un premier temps avant de se retourner vers lui pour lui dire ce qu'elle pensait. Il était monstrueux et cruel de lui parler de ça, de l'évoquer même. Comment pouvait-il dire qu'elle était peut-être enceinte alors qu'elle était stérile et incapable de donner un enfant à l'homme qu'elle aimait ? Il l'avait compris, enfin elle le croyait tout du moins. Elle le fixait alors, debout face à lui, ne sachant comment répondre, toujours au bord des larmes et sur les nerfs. « Tu sais ce que tu peux en faire de ton analyse de sang ? Je n'ai rien du tout Rory ! » dit-elle, laissant cette fois-ci les larmes couler. Elle le décevait en ne lui donnant pas d'enfants. C'était certain. « Il est trop tard, tu m'as déjà blessé... Je sais que tu veux des enfants, je sais que je suis incapable de t'en donner... Tu te fais souffrir en imaginant le contraire ! » Il ne devait pas rêver, elle ne lui donnerait jamais d'enfants. A ces derniers mots, Amy lui tourna le dos de nouveau, ne pouvant affronter son regard. « Tu m'aimes peut-être, mais ce n'est peut-être pas suffisant ! Maintenant que tu peux mener une vie tranquille et posée, tu veux des enfants et je ne veux pas te priver de ce droit, de cette envie. Tu es fait pour être père Rory et... » elle fait une pause, la suite est difficile à dire. Ils n'étaient peut-être pas fait autant l'un pour l'autre qu'il venait de le dire. « Je ne te retiens pas Rory. Tu as le droit d'être heureux et d'avoir des enfants à toi. Et si tu imagines que je suis enceinte au moindre petit problème, c'est que tu veux ces enfants, c'est quelque chose qui te manque dans cette vie. Je t'aime suffisamment pour accepter que cette envie est plus importante que ton amour pour moi ! » Et sans attendre une réponse de sa part, elle s'était dirigée vers la salle de bain. Elle sentait déjà les nausées refaire surface tant elle s'était énervée. Elle entrait alors dans la salle de bain, ne prenant pas le soin de refermer la porte derrière elle parce qu'elle savait que Rory allait la suivre. Elle avait juste besoin de se rafraichir, de se passer de l'eau fraiche sur le visage et elle savait très bien que la conversation n'était pas terminée.

A la réflexion de son mari, Amy ne pouvait s'empêcher de sourire, l'air amusé sur le visage. « Il n'y a qu'un Docteur que j'aime et ce n'est pas toi ! » Elle essayait de le rendre jaloux, même s'il savait très bien que le Docteur n'était que son meilleur ami.

La discussion prit une toute autre tournure lorsque Rory lui demanda de décrire ses symptômes, pour en arriver à la conclusion qu'elle était sans doute enceinte. Amy s'emporta rapidement, peut-être plus qu'habituellement ? Il fallait dire que le sujet n'était pas simple et les avait déjà séparé par le passé. Amy était stérile, ce monde n'allait rien y changer et l'entendre supposer qu'elle était enceinte, c'était les faire souffrir tous les deux. Lui parce qu'il se donnait de faux espoirs, elle parce qu'il lui renvoyait cette affreuse vérité en pleine figure. Imaginer et évoquer la possibilité d'une grossesse alors que c'était impossible, c'était difficile à entendre pour la jeune femme. Elle comprenait l'envie de son mari de devenir père et elle l'en privait, c'était clair de son côté, il espérait toujours.

Elle lui déballa alors tout ce qu'elle avait sur le coeur, lui offrant même de partir et de refaire sa vie s'il le voulait. Elle l'aimait plus que tout et pour cet amour, elle était prête à le laisser mener la vie qu'il voulait, avec des enfants, plutôt que de le garder prêt d'elle s'il souffrait de ce vide. Ne lui laissant le temps de rien répondre, la rousse se rendit dans la salle de bain. Elle avait besoin de se passer de l'eau fraiche sur le visage. Elle se sentait si mal. Comme elle s'y attendait, Rory l'avait suivi et l'enlaça par la taille. Elle ne le repoussa pas, malgré la peine qu'il venait de lui causer. Il ne l'avait pas fait exprès et des deux, elle était celle qui le faisait le plus souffrir, elle le savait. Amy releva les yeux, ne bougeant pas, observant son reflet à travers le miroir. Comme d'habitude, il savait lui parler et la rassurer. Il assurait être prêt à renoncer à avoir des enfants parce qu'il voulait rester avec elle, parce qu'il l'aimait. Elle se calma, cessant de pleurer un instant avant de baisser les yeux de nouveau lorsqu'il reparla de se rendre chez un médecin. « Je ne veux pas voir de médecin Rory, s'il te plait. » Elle ne criait plus, elle n'osait même plus affronter le regard de son époux. Elle avait tellement l'impression de le décevoir, malgré tout ce qu'il disait. « Je te jure que ce n'est qu'un peu de fatigue, je travaille sans doute un peu trop ces derniers temps, mais je vais me reposer. » elle n'avait pas l'impression de travailler plus pourtant, mais peut-être ne s'en rendait-elle pas compte. « Je crois que je vais allée dormir, je suis fatiguée et je n'ai plus faim. » la discussion lui avait coupé l'appétit. Et elle ne voulait aucun compromis. « Je suis désolée Rory. » souffla-t-elle finalement en relevant les yeux vers son reflet. « Je suis désolée d'avoir réagi comme ça et désolée de te forcer à choisir entre être avec moi ou avoir des enfants. Je suis désolée de ne pas pouvoir t'offrir les deux. » Elle était loin la Amy qui plaisantait de tout, qui ne prenait rien au sérieux. Elle avait besoin de lui dire ces choses, même s'ils avaient déjà eu cette conversation lorsqu'ils s'étaient séparés. Elle pensait qu'il était passé à autre chose, mais apparemment non. Elle attendait désormais qu'il la lâche pour qu'elle puisse aller se coucher et oublier cette mauvaise soirée.