Rencontre surprise, tout finit bien ?

Une journée comme une autre. Une personne venait de quitté la salle et le médecin qui s’y trouvait positionna ses mains dans sa nuque le temps de s’étirer et de chasser la fatigue. Il était penché en arrière, sa chaise ne prenant appui que sur deux pieds. Il ne semblait vraiment pas prendre son travail au sérieux. Ce médecin, c’était un ancien Pirate, Law et le voilà qui se levait et quittait la salle. Il aurait préféré être dans une salle d’opération, mais finalement, être là, c’était une sorte de pied de nez. Il goûtait particulièrement l’ironie de travailler comme médecin dans un hôpital quand ceux de son monde l’avait chassé et traiter comme un monstre alors qu’il avait besoin d’eux.

La journée avait été longue et il commençait à être fatiguer. Une fois dans le couloir réserver au personnel, il posa un œil sur l’horloge. La fin de la journée arrivait. Il avait bien envie de dépointé, là, maintenant et de rentrer chez lui. La journée avait été longue et il n’était pas très doué pour parler aux gens alors cela jouait beaucoup sur ses nerfs, l’air de rien. Il arriva devant la machine à café, sélectionnant un café noir pour pouvoir lutter contre la fatigue encore au moins quelques heures. Il regarda le liquide sombre couler dans le gobelet en carton, jusqu’à ce qu’elle ne s’arrête et qu’il ne puisse récupérer la boisson. Il bu une première journée de son café et poussa un profond soupire… avant de voir une infirmière approché de lui avec un dossier dans les mains.

« Dr Trafalgar, nouveau patient. »
« Fini ma journée. »
« Pas encore. »

Il grogna d’irritation et pris finalement le dossier, irrité qu’on ne lui accorde même pas cinq ou dix minutes avant qu’il ne dépointe et ne rentre finalement chez lui. Il ouvrit le dossier d’une main et bu une nouvelle gorgée de café alors que son regard parcourrait les données concernant le patient. Cependant, quand son regard se posa sur le nom, il manqua de recracher son café et de s’étouffer. C’était une blague n’est-ce pas ? Non… Personne ne savait cette partie de sa vie… Il ne comprenait pas… L’infirmière était encore là, pas très loin, et elle le regardait étrangement, peut-être parce qu’il s’était étouffé. Il lui avait alors tendu le dossier, avant de lui dire :


« Je penses que je suis fatigué. C’est quoi le nom de ce type. »
« Rosinante Donquixote… »

Bordel de merde.

« Vous avez peut-être raison, je vais le transmettre à quelqu’un d’autre. »
« Non, j’m’en occupe. »

Bordel de merde. Il lui arracha pour ainsi dire le dossier des mains.

« Vous êtes sûr, Dr Trafalgar ? »
« J’ai dis que je m’en occupais ! »

Sa réponse avait été un peu vive et l’infirmière le regardait étrangement. Il ne travaillait pas là depuis longtemps, mais c’était la première fois qu’il avait une réaction aussi vive. Law avait l’esprit trop troublé pour se rendre compte de ce point dans la tête pour le moment. Il n’avait qu’une pensée en tête : Bordel de merde… Il vida le reste de son gobelet de café et grimaça devant l’amertume avant de jeter son gobelet, sans plus se soucier de sa collègue maintenant. Il fit quelques pas avant de s’immobiliser, prenant appui sur le mur le plus proche, le dossier toujours en main. C’était pas possible, il était mort ! Il l’avait vu… Mais si c’était quand même lui ? On ne savait jamais avec cette foutu île. Bon sang, ce tourbillon d’émotions en lui, cela ne lui ressemblait pas. Il était à deux doigts de faire une crise d’angoisse ou quoi ?

Il fallait qu’il se calme. Oui, il devait se calmer avant tout. Law ferma les yeux un instant, ne se souciant pas de ce que les autres pensait. Puis, quand son coeur repris un rythme à peu près normal. Il repris sa route, jusqu’à l’endroit indiqué. Il portait sous sa blouse un jean et une chemise noir boutonnée juste assez pour ne pas laisser voir son tatouage. Par contre ceux de ses mains sautaient aux yeux. Quand il vit la silhouette de l’homme, il douta, mais cela ne dura qu’un instant. Il se sermonna. Il n’était plus un gamin. Avec un bout de tissu, il semblait retenir le sang d’une plaie et le regard de Law se fit soucieux alors qu’il approchait. Il ne le reconnaîtrait probablement pas, il avait pour ainsi dire le double de l’âge qu’il avait la dernière fois… Il inspira profondément et avança.

« M Donquixote... »

Appela-t-il avant de frémir. Pour lui, Donquixote, c’était son frère, pas lui et si il avait réaliser sa vengeance, il n’aimait toujours pas penser à lui. Ses mains tatouées serraient un pu trop le papier du dossier qu’on lui avait remi, mais il ne pouvait pas faire autrement. Law n’arrivait pas à avoir le plein contrôle sur lui, pas comme d’habitude en tout cas. Sans lui laisser plus que ça l’occasion de l’observer et sans se présenter, il approcha et le fit relâcher la pression  du tissu. Cela n’avait pas l’air grave, il pouvait sans peine s’en occuper, il n’y avait qu’à aller dans une des salles de consultation et il pourrait gérer le reste.

« J-Je vois… Je vais m’occuper de ça dans une salle de soin. Suivez moi si vous n’avez pas de vertige »

Il en doutait, il avait déjà vu pire n’est-ce pas ? Il l’avait donc guider jusqu’à une salle de soin où il avait hésité… Il avait pris de quoi désinfecter la plaie et, alors qu’il travaillait, il n’arriva plus à tenir. D’une petite toux, il s’éclaircit la gorge avant de demander :

« E-est-ce que tu me reconnaît Corazon ? »

Il n’en était pas sûr, après tout, il était maintenant deux fois plus vieux, le manque de sommeil avait marquer ses traits et puis… Il y avait aussi ses boucles d’oreille et ses tatouages… Oui, il faisait un médecin assez délurer, mais il avait avant tout été un pirate… Il cessa un instant ses soins pour soutenir un moment le regard du blond en face de lui, presque avec une lueur de défit dans le regard, comme quand il était gosse.

Rencontre surprise, tout finit bien ?

Rosinante avait semblé ne pas être très à l’aise et il se demanda si c’était lié au tour des hôpitaux qu’il lui avait fait faire… Mais aujourd’hui, c’était lui le soignant et Corazon ne pouvait pas encore le savoir. Il s’était excusé de ne pas avoir réagir plus rapidement, mais sans lui laisser le temps de réagir, Law avait observer la blessure, constatant que ce n’était rien de très grave. Ce à quoi le blond avait expliqué que ses collègues avaient tenu à l’envoyer ici en ambulance. Il avait aussi dit que ce n’était qu’un égratignure. Oh oui, il était bien placer pour savoir qu’il avait eut bien pire sans pour autant voir un médecin. Encore aujourd’hui il aurait pu dire précisément l’endroit où la lame avait pénétrer la chaire… Mais il resta muet sur ce point. Ce contentant de lui indiquer de le suivre.

Une fois sur place, il avait commencer à le soigner, mais il n’avait pas pu s’en empêcher et avait finit par lui demander si il se souvenait de lui. Puis, il s’était éloigné, un éclat de défit dans le regard. Pour autant, il n’était pas sur que Rosinante l’ait entendu, il semblait un peu dans la lune, comme toujours. Quoi que voilà qu'il relevait la tête vers lui et Law sentit une boule de nervosité s’installer au creux de son estomac. Et si il était déçu de celui qu’il était devenu ? Si il ne le reconnaissait tout simplement pas ? Il vit les yeux de cet homme qu’il avait fini par idolâtrer se remplir de larmes et il s’était vivement mordu la lèvre inférieur pour ne pas laisser ses propres larmes montées. Pourtant si, il les sentait monter. Une boule se formait au creux de sa gorge maintenant. Finalement, il avait parler d’une petite voix, à peine audible et un sourire s’était posé sur ses lèvres. Il n’avait pas besoin de plus que ça, cela lui suffisait. Corazon l’avait reconnu. Il hocha la tête, comme incapable de bouger plus dans un premier temps. Puis, ses lèvres s’étaient pincées l’une contre l’autre.  

« O-Oui, c’est moi. »

Sa voix s’était en partie brisée. Peut importe. Pour le coup, il mettait les soins de coté, mais il aurait tout le loisir de les faire… juste un peu plus tard. Là, il s’élança sans réfléchir et fit ce que personne qui le connaissait un tant soit peu ne l’aurait cru capable de faire. Il pris le blond dans ses bras et fondit en larmes, se laissant submerger par les émotions sans pouvoir lutter contre leur poids. Lui qui normalement ne montrait que peu… mais c’était des émotions qu’il y avait en lui depuis si longtemps. Sans qu’il ne s’en aperçoive, il s’était même accrocher à lui. Puis, finalement, la gorge serrée, il avait réussit à prononcer les mots qu’il voulait lui dire depuis des années.

« M-Merci Cora… Merci. Merci de m’avoir permit de vivre... »

Et il continuait de fondre en larmes, sans parvenir à se reprendre. Oui, il ne montrait pour ainsi dire plus ses émotions, mais il se rendait compte qu’il avait toujours cette faiblesse face à celui qu’il considérait comme son deuxième père. Rares étaient ceux qui connaissaient le vrai Law. Le vrai Law n’était pas forcément aussi fort qu’il le paraissait… mais le vrai Law, aujourd’hui, était sous le coup des émotions. Il avait en fasse de lui cet homme avec qui il n’avait jamais cesser de confier ses pensées sans qu’il ne puisse les entendre. Les larmes qui hantaient ses nuits depuis si longtemps coulaient sur ses joues. Heureusement, il n’y avait aucune chance pour que quelqu’un ne les vois dans cette situation et ce n’était pas plus mal.

Il était vivant, devant lui c’était tellement dur d’y croire et pourtant, c’était bien le cas. Et oui, il y avait de l’anxiété chez le médecin. Il craignait de décevoir cet homme à qui il devait la vie, autant par ce qu’il était devenu que par la vengeance qu’il avait mis en place. Il faudrait qu’il lui en parle… Oui.. Il ne comptait pas le laisser à nouveau disparaître en partant d’ici. C’est peut-être pour ça qu’il s’accrochait ainsi à lui, comme par peur de le voir se dissiper encore une fois et le laisser encore seul.