Mais qu'est ce que tu fou ? | Charles

Chez Chucky, tuer était une forme d'addiction. Être sage durant longtemps, ce n'était pas son truc. Il se souvient qu'avec Tiffany, ils avaient essayé de se tenir à carreau et d'être des parents modèles pour leur enfant. En gros, plus de meurtre, une expérience qui avait tourné au désastre vu que ni l'un, ni l'autre n'était parvenu à respecter ceci. C'est même Chucky qui avait craqué le premier, mais sa douce Tiff n'avait pas fais mieux. C'était dans leur gênes, dans leur ADN, impossible de lutter contre leur nature profonde.

Alors même ici, il ne pouvait pas s'empêcher de tuer, de s'amuser à traquer ses victimes. Ce soir, il était même en compagnie de sa version poupée. Ça avait du monde chasser avec soi même, il se comprenait sans même devoir se parler et avaient les mêmes idées tordues. C'était une femme qu'ils avaient suivi. De base, une blonde que Charles avait dragué, mais elle n'avait pas été réceptive. Après être partit, il l'avait donc suivi. Quand elle s'était rendue compte que l'homme était non loin derrière elle, elle avait accéléré le pas sans vraiment se rendre compte ou elle allait. C'est comme ça qu'elle s'est retrouvé du côté d'une vieille usine, endroit pratique pour tuer quelqu'un. Chucky version poupée avait fais son apparition et la poursuite avait été drôle. Les deux avaient joué avec elle, lui infligeant des blessures mineurs mais handicapante. Quand elle n'a plus eu la force de fuir, le travail a été fini en cœur par le duo, la poignardant à plusieurs reprises. Un travail d'équipe !

Et alors qu'il contemplait son travail, il sentit une drôle d'odeur et entendit quelque chose tomber derrière lui. Là, se trouvait une jeune femme, toute vêtu de noir en train de dessiner. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? La peur ne semblait pas s'emparer d'elle alors qu'en logique la vue d'un cadavre fait fuir et hurler le premier passant, mais pas elle. Il la regarda intriguée. Chucky version poupée restant immobile comme un jouet pour le moment. "T'es qui toi ?" demande Charles à la nana bizarre. "T'es vraiment en train de dessiner un macchabée ?" s'étonne t'il sans vraiment voir ce qu'il y a sur son carnet, mais elle était en train de dessiner un truc.

Voilà une drôle de surprise. Cette femme, inconnue qui était là en train de dessiner. Si elle n'aurait pas eu l'air bizarre et ne serait-pas en train de dessiner alors que se trouvait un corps encore "chaud" mais refroidissant devant elle, il l'aurait surement attaqué de suite. Là, ce n'était pas ordinaire, assez pour s'intéresser et se poser des questions. Elle répondait au nom de Mercredi Addams, inconnu aux oreilles de Chucky. "Moi ? C'est Charles. Charles Lee Ray, mais Chucky pour les intimes," répond t-il en sortant de sa poche de veste un paquet de cigarette, il en prend une qu'il allume. Puis il tend au cas où son paquet sur la demoiselle aux cheveux noire si jamais elle veut une.

Elle voyait le meurtre qu'il venait de commettre comme une "oeuvre". Eh bien, c'est la première fois que quelqu'un a se genre de langage vis à vis d'un cadavre qu'il vient de créer. Mais il apprécie, c'est vrai que c'est presque de l'art de tuer, surtout qu'il est du genre inventif et tue toujours de manière différentes. "T'es qui au juste ? Une sorte de folle psychopathe ?" demande t'il avant de tirer sur sa cigarette et de recracher la fumée par le nez. Franchement, c'est la première fois qu'il voit ça. En plus, elle venait lui donner des conseils sur comment se débarrasser du corps. "Où peut-être une tueuse en série ?" suppose t'il après avoir entendu ça. "J'me débarrasse pas des corps en général. Je préfère que les gens les découvre, c'est plus amusant," explique t'il en essayant d'imaginer les têtes et réactions de ceux qui découvriront ce cadavre.

Ensuite, elle parle du jouet, ou plutôt de lui "poupée" qui pour le moment, jouait son rôle de jouet. "Ah ça ! C'est pas vraiment un jouet en fait..." indique t'il, comme pour donner le signal à Chucky qu'il n'a pas besoin de rester immobile. "Hey, je crois qu'elle me plait cette nana, elle a l'air aussi timbré que nous !" s'exclame la poupée qui bouge et commence à avancer vers elle. "Hey la gothique, alors qu'est-ce que t'es ? Une tueuse, comme nous ?" demande la poupée qui se rapproche d'elle. "Montres ton dessin, j'veux voir si c'est morbide," demande t'il en montrant de son petit bras en plastique le carnet qu'elle tenait dans les mains.

Sa réponse sur ce qu'elle était... on peut dire que c'était plus que flou. "Une Addams". Ceci était censé lui dire quelque chose de précis ? Il la regarda en se disant qu'elle devait être aussi allumée que lui cette nana. En même temps, ne pas prendre peur en voyant un cadavre sur le sol, faut avouer que ce n'est pas ce qu'on pourrait dire normal. Toute personne normalement constitué aurait au moins pris ses jambes à son cou. Non, elle, elle regarde et fait un dessin, voilà qui est plus que original.

Ce cadavre, il n'allait pas le déplacer. Déjà avant que quelqu'un tombe dessus ça devrait prendre quelques jours, il n'y a presque pas de passage ici, en dehors de cette Mercredi Addams qui s'était invité ce soir. "Me faire enfermer ? Pourquoi je me ferais enfermé, personne ne sait que c'est moi qui l'ait tué, sauf si tu me dénonce à la police. Mais dans ce cas, je saurais que c'est toi !" Sincèrement, la prison très peu pour lui. Pour échapper à ça, il avait fuit la police, qui l'avait tué, enfin tiré dessus. C'est comme ça qu'il s'était retrouvé dans cette boutique de jouet, agonisant et qu'il avait transféré son âme dans une poupée Good Guy à l'époque pour sauver sa peau.

Mercredi n'était donc pas une tueuse, dommage, il aurait trouvé ça franchement plus intéressant. Même la vue de Chucky version poupée ne l'effrayait pas. C'était vraiment pas commun, encore plus qu'elle puisse trouver ça normale. "T'es quoi ? Une sorte de folle alors ?" demande la poupée en observant la demoiselle tout de noir vêtue. "Tu ne m'as pas l'air comme tout le monde, hein !" présume t'il. Charles acquièsse les dires de son autre version. La demoiselle par d'un ami à elle, "la chose" qui était bizarre. "Bizarre à quel point ?" demande Charles en tirant sur sa cigarette pour en cracher la fumer quelques secondes plus tard.

En attendant, la poupée rousse regardait le dessin de la jeune femme. C'était quelque chose de particulier, mais il aimait bien, c'était chaotique, on dirait une sorte d'explosion, il trouvait ça fun. "Je m'attendais à un truc nian-nian super chiant, mais en fait c'est super cool. On dirait un cerveau qui a explosé !" observe Chucky en redonnant l'objet à la demoiselle.

Quant à sa question, les deux Chucky se regardent, ils sont là depuis quatre ans, comme tout le monde, mais ils se font discret. "Je pense qu'on est là depuis aussi longtemps que toi. C'est pas parce qu'on est des tueurs en série, qu'on doit parler de nous partout. On se fait... discret pour éviter les problèmes," explique Charles à la Mercredi. "On est un peu comme des super héros du crime, le jour, c'est un citoyen normal et la nuit on est des tueurs !" enchaine la poupée en parlant de son homologue humain.  

Des traces ? Oui, non ? Qu'importe. Il y a du sang partout et sa version poupée est parfaite pour brouiller les pistes. Qui irait soupçonner Charles d'avoir tué cette personne ? "La police est nulle à chier. J'ai pas à m'en faire pour ça. J'ai jamais eu à m'en soucier... Enfin..." "Qui irait soupçonner une poupée," termine Chucky en rigolant comme il sait si bien le faire. Quoi qu'il arrive, il n'avait pas imaginé qu'elle puisse aller voir la police. Si elle aurait voulu le faire, elle ne serait pas restée à admirer le spectacle pour devenir en quelque sorte une complice. La logique voudrait qu'elle ait fuit en courant voir même en criant en voyant le corps sans vie et le sang partout. "La police pourrait t'arrêter toi aussi, on pourrait te faire passer pour une tarée à être resté admirer ce qu'on a fait. Alors tant mieux si tu évites d'aller tous leurs raconter, s'écrit la version poupée en regarda la demoiselle aux cheveux noirs.

Ils continuaient de parler avec elle, faut dire qu'elle était pas très commune. Le genre de personnage qu'on rencontre que très rarement. Elle parlait de "la chose", difficile pour Charles d'imaginer comment elle était. Visiblement, une simple main capable de bouger, comprendre et se faire comprendre. Effectivement, on était vraiment sur quelque chose qu'il n'imaginait pas du tout à la base. Mais est-ce si improbable quand on sait qu'il a scindé son âme dans plusieurs poupées. "Eh, elle est où la chose ? J'aimerais bien la rencontrer," demande la version poupée de Charles. C'est vrai que c'était intriguant à souhait.

Pendant un instant, il s'attardèrent sur l'étrange dessin de la demoiselle qui d'après Chucky avait l'air de ressembler à un cerveau explosé. Mais ils n'étaient pas là pour parler peinture et compagnie. La demoiselle posa une question à laquelle Chucky n'avait pas de réponse. "Comment on pourrait savoir ça ? Si des types comme nous sommes là et toi... Pourquoi pas d'autres personnes bizarres ?" suppose Charles, après tout, ils n'ont pas le monopole de la bizarrerie. "En dehors de la peinture, tu tues aussi des gens ?" demande la version humaine, par simple curiosité, tant qu'à faire autant demander. Peut-être qu'elle n'est pas une tueuse en série, mais qu'elle a déjà tué une personne par le passé ou qu'elle projette de le faire, c'est toujours intéressant à savoir.  

La jeune femme ne semblai pas non plus porter la police dans son coeur, ce qui arrangeait Chucky. Au moins, ceci garantissait qu'elle ne devrait pas aller les voir pour leur raconter ce qu'elle venait de voir ce soir. Plus les flics se tenaient loin de lui, mieux il se portait. En même temps, ceci semblait compréhensible. Ceci n'avait rien d'étonnant qu'ils n'aient pas cru la demoiselle une fois. De là ou il venait, la police n'a jamais cru le pauvre Andy ou même sa mère qu'une poupée en avait après eux. En même temps, c'était assez loufoque comme histoire, d'imaginer une poupée Goodguy vivante et en plus capable de tuer.

Mercredi avait parlé de son ami nommé "La chose", qui n'était qu'une main. Difficile à imaginer une main, toute seule, sans le reste du corps, être vivante et capable de communiquer. Mais Charles avait bien transférer son âme dans une poupée grâce à la magie Vaudou. A partir de là, difficile de ne pas croire des choses impossibles. Si on ajoute le fait qu'il est mort plusieurs fois et revenu à la vie... Ouais, tout est possible ! Sauf que la Chose n'était pas là et il ne pourra pas la rencontrer pour le moment. "Dommage, j'aurais vraiment été curieux de la rencontrer !" assure t'il. Une poupée et une main... ça ferait un duo vraiment des plus étranges.

Son interlocutrice semblait dépeindre le monde d'une manière quelque peu différente de lui. Elle ne voyait aucun intérêt dans les gens, les trouvant ennuyant. Bon, elle n'avait pas totalement tort, mais ça fait de proie à tuer et ça convient à Chucky. "Ils sont peut être sans intérêt, mais c'est intéressant de les chasser et les tuer," explique Charles, le tout confirmé par un petit rire de sa version poupée. Forcément, il se demandait si la jeune femme avait tué ou tué souvent. Non, ce n'était pas le cas. Merde, lui qui pensait qu'elle s'amusait aussi à éliminer des gens. C'est qu'elle cachait bien son jeu. Elle ne tue pas, elle ne sauve pas. Une parfaite indifférence face à la vie et la mort. Plutôt étrange comme comportement, mais pourquoi pas ! "Et pourquoi on tuerait pas ma jolie ?" demande Chucky. "Pour tout vous dire, je suis ce qu'on appelle un tueur en série. Quant à la raison de tuer, j'en ai aucune, j'aime ça, c'est comme une drogue. On pourrait presque dire que c'est compulsif," indique Charles histoire d'expliquer un peu tout ça. "On a essayé une fois d'arrêter de tuer... autant dire que ça n'a pas été concluant," ajoute la poupée avant de lâcher un petit rire en pensant à cette époque. C'était avec Tiffany, les deux avaient essayé de stopper les meurtres pour le bien de Glen/da leur enfant. L'un et l'autre avait craqué et tué en cachette. Ce fut tout sauf une réussite, depuis ce jour, ils ont compris qu'ils sont des tueurs et qu'ils doivent tuer, c'est tout.

C'est pas une tueuse, elle ne peut pas comprendre ce que c'est de tuer, ce sentiment si particulier de faire souffrir et d'ôter la vie. C'est un mélange d'émotions complexe, un peu de plaisir, mais aussi un sentiment de puissance, celui de tout contrôler... Même traquer les victimes est quelques choses d'intéressant et excitant. Voir sa victime tenter de fuir, pleurer, demander pitié jusqu'au moment ou sonne le glas ! Tout ça était tout simplement génial pour Chucky. Faut pas chercher comprendre, c'est une sorte de fou, faut croire que seul ceux comme lui peuvent le comprendre, comme Tiffany par exemple.

Par contre, contrairement à ce qu'elle pensait, il n'y a pas réellement de duo, car Chucky version poupée, n'est autre que Charles. "On est pas vraiment un duo !" s'exclame le jouet en regardant la jeune femme aux cheveux noirs. "On est la même personne, mais c'est une longue histoire à expliquer," ajoute Charles tout simplement. Ceci devrait piquer sa curiosité, il en était sûr. De base, il n'y a que lui, Charles Lee Ray, qu'on surnommait le plus souvent Chucky. Tué par des policiers, avant sa mort, il avait simplement tenté un coup de poker en transférant son âme dans une poupée. Résultat, il était toujours vivant, mais sous forme de jouet, tentant de retrouver un corps humain en la personne de Andy, un petit garçon qu'il avait pris pour cible. Mais ses tentatives s'étaient soldés par des échecs. Au final, il avait accepté sa condition jusqu'à croiser la route de Nica. Une longue histoire et tout un tas de péripéties ! On pourrait faire un roman de sa vie, ça serait super passionnant.

Mercredi disait qu'elle devrait peut-être tuer un jour pour le comprendre. Ce n'était pas faut, faut essayer pour savoir si on aime où pas. "On peut te donner des conseils si tu veux. On est du genre tueur en série, alors on a pas mal d'expérience dans le domaine," ricane la poupée.

C'était pas vraiment ce qu'elle pensait. Si Charles pouvait transmettre son âme dans des objets, ce n'était pas pour autant qu'il était vraiment la même personne. Oui, il l'est, c'est lui, son autre version à les mêmes souvenirs de sa vie antérieur, mais aussi son propre libre arbitre. Par le passé, il a même pu constater que ses différents lui pouvaient avoir leurs propres caractère, quelque peu différent, mais ça restait lui. "C'est pas vraiment se parler à soi même," rétorque t'il. "C'est pas comme si on pouvait entendre les pensées de l'autre ajoute la poupée. Le duo n'est pas connectée. Mais vu qu'ils sont la même personne, généralement, ils sont toujours sur la même longueur d'onde, ont les mêmes idées...

Cette nouvelle semblait vraiment intéresser Mercredi. En même temps, il peut la comprendre, ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un homme et une version de lui en mode poupée. Du coup, elle proposait à boire, histoire de continuer à en savoir plus sur Chucky. L'idée n'était pas mauvaise, la poupée leva les yeux vers Charles pour voir ce qu'il en pensait, mais étant la même personne, la réponse était déjà connu du jouet. Avant de pouvoir répondre, la brune se posa une question qui était légitime. La poupée se mit un peu à ricaner alors qu'il secouait la tête de manière négative. "Non, on est pas lié de cette manière là. On ne ressent pas la douleur de l'autre." D'un côté heureusement, car quand il avait plusieurs Chucky et vu que tous n'ont pas survécu, Charles aurait vraiment douillé. "Disons qu'il est une partie de moi, une sorte d’extension. Si je meurs, je ne meurs pas vraiment, car il est moi." Ouais, c'était un peu compliqué à saisir et démêler, mais l'idée était là. Charles était vivant et il continuera à vivre. "Bon, on va le boire où se verre ?" demande la poupée à la jeune femme qui avait redemandé si le duo était partant. Qui dirait non à ça. Ça pourrait être fun en plus.