(abandonné) ( Halloween ) Quand y'en a plus, y'en a encore. [ RP Billy ]

Une fête d’Halloween dans un cimetière. Était-il possible de faire plus cliché ? Cette simple faute d’originalité aurait presque convaincu le jeune Hargrove de ne pas s’y rendre – s’il n’était pas désespérément en recherche de divertissement. Une occasion pour boire sans avoir à débourser un centime et pour pouvoir rencontrer quelques autres personnes de son âge avec qui il serait susceptible de passer du bon temps n’était pas négligeable, après tout. C’était comme ça qu’il s’était finalement retrouvé à faire un détour par une boutique de farce et attrapes pour y choper le déguisement le plus cheap qu’il soit possible d’y trouver, jetant son dévolu sur une cape et des dents de vampire en plastique agrémentées d’un peu de faux sang. Pas bien classe mais pour une fête improvisée, ça ferait le taf.

Tout le long de la route qui le séparait du lieu où il était supposé se rendre, Billy s’était retrouvé à maugréer mentalement contre cet étrange dentier qu’il ne comptait définitivement pas garder durant toute la soirée avec le désagréable arrière-goût de plastique neuf qu'il lui laissait en bouche.  Puis tout-à-coup, il s'arrêtait en arrivant devant sa destination. Où se trouvait la foule ? La musique ? Où étaient les autres personnes déguisées et potentiellement déjà bien alcoolisées qui semblaient toujours, au même titre que lui, être les premiers à se précipiter vers ce type de plans foireux ? Etrange, et ça ne lui disait définitivement rien qui vaille. Faisant quelques pas pour observer les lieux en se demandant s’il s’agissait finalement d’une fête clandestine où il serait curieusement le premier arrivé, la silhouette se trouvant à quelques mètres de lui fut la seule chose le dissuadant de faire machine arrière. En quelques enjambées, il se retrouvait presque à sa hauteur avant de s’interrompre brutalement en ayant l’impression de voir bouger sous terre. Probablement était-ce l’ambiance du lieu qui lui jouait des tours et lui faisait imaginer des choses, d’autant plus que le brouillard engloutissant désormais l’ensemble du cimetière n’était pas des plus accueillants. Alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole, il vit l’autre garçon agripper une batte de baseball en direction de ce qui semblait être une main sortant du sol et son sang se glaça dans ses veines alors qu’il fit instinctivement quelques pas en arrière jusqu’à buter contre un obstacle n’étant définitivement pas censé se trouver là. Soudainement, une prise autour de sa cheville le fit revenir à la raison alors que le jeune homme manquait d’avaler la partie de son déguisement qu’il regrettait le plus d’avoir achetée. Recrachant vulgairement cette dernière au sol alors que ses pieds venaient piétiner le sol et que l’ensemble de son corps gigotait d’une façon presque risible dans une tentative de se débarrasser de ce qui le tenait qui finit par aboutir en le laissant s’éloigner, Billy lança un regard en direction des autres tombes dont la terre remuait avant de le reporter sur son compagnon d’infortune. S’il n’était pas particulièrement quelqu’un ayant l’habitude de travailler en équipe, il savait pourtant que c’était leur meilleure chance – ou plutôt la sienne : avec ses mains comme seule arme de défense, il n’irait probablement pas bien loin. Et même si devoir faire confiance à quelqu'un tenant une batte dans les mains ne le réjouissait pas des masses, ce type était probablement la meilleure option qu'il ait.

« Mec… Qu’est-ce que c’est que ce putain d'merdier et pourquoi n’y a-t-il que nous deux ici ?! »

Pando

L’atmosphère ressemblait à s’y méprendre à celle de certaines séries qu’il évitait de regarder à des heures trop proches de celle où il allait se coucher pour éviter de trop cogiter. S’il ne le dirait probablement jamais à voix haute, bon nombre des événements qu’il avait vécu par le passé étaient encore trop facilement ravivés par certains visionnages un peu trop graphiques ou surnaturels et bien qu’il tentât de combattre le mal par le mal en se forçant à les visionner, il lui arrivait fréquemment de le regretter une fois qu’il se retrouvait seul dans l’obscurité de sa chambre. Dire qu’il avait été convaincu pendant la majorité de sa vie qu’il ne croiserait jamais de monstre plus terrifiant que son père…

« Johnny ? »

J’ai une gueule à m’appeler Johnny ? semblent crier ses yeux alors qu’il se demande un instant si le gars en face de lui doit être perçu comme un danger. Son expression ne semble pas menaçante mais l’arme tenue entre ses mains lui est suffisamment familière que pour lui crier de s’en méfier – comme le prouvait le geste de recul qu’il avait eu suite à son mouvement un peu trop brutal à son goût. Il n’a pourtant pas l’occasion de s’attarder davantage sur la confusion que les morts commencent à arriver à leur niveau, ses yeux parcourant frénétiquement la zone pour tenter de trouver un quelconque outil lui permettant de se défendre. Une pelle, certainement abandonnée par le fossoyeur, au niveau des parterres de fleurs fanées finit par attirer son attention mais l’atteindre serait probablement un parcours du combattant et la lenteur de leurs assaillants n’était pas suffisante pour lui permettre de prendre ce risque.

Si les circonstances étaient moins apocalyptiques, probablement aurait-il tenté de lui coller un pain pour se défaire de sa prise mais ce contact eut au moins le mérite de le faire sortir de la torpeur dans laquelle il se retrouvait à plonger sans même le réaliser. Aussi, il ne tarda pas à escalader l’arbre en comptant sur son acolyte pour couvrir ses arrières le temps d’arriver à une hauteur suffisamment raisonnable que pour éviter (en théorie) de se faire attraper. Tout ce qu’il espérait, c’était que les branches supporteraient leurs poids respectifs. Se penchant vers lui pour tendre la main en direction du brun, il espérait au moins pouvoir compter sur l’adrénaline qui semblait remplacer actuellement le sang dans ses veines pour avoir la force de le hisser jusqu’à lui – et sauver leurs miches respectives par la même occasion.

« Attrape ma main, grouille ! »

L’amabilité et le tact n’avaient jamais été ses points forts mais il lui était au moins suffisamment reconnaissant que pour lui venir en aide en retour plutôt qu’espérer que le sacrifier serait suffisant pour calmer la fureur des créatures d’outre-tombe qui semblaient presque se multiplier au fil des minutes.

Pando

Un sourcil haussé face à la brève hésitation de l’inconnu, Billy serra les dents pour s’empêcher de lui lancer une remarque sarcastique quant à la façon dont il semblait presque hésiter à choisir de s’infliger sa compagnie plutôt que celle des zombies. Parce qu’autant le concerné aurait-il été Steve Harrington ou Jonathan Byers, il aurait presque pu le comprendre. Mais là, venant d’un gars avec lequel il n’avait encore aucun passif houleux, ce serait quand même presque vexant. Et finalement, c’est la merde dans laquelle le principal concerné se retrouve quelques courts instants plus tard qui le convainc de la boucler et de garder son amertume pour lui, faisant de son mieux pour parvenir à maintenir fermement sa prise autour de son bras alors que ses yeux ne quittaient pas l’endroit où il avait été empoigné. Intérieurement, il ne put qu’être soulagé de le voir finalement le rejoindre simplement allégé d’une chaussure – sa reconnaissance avait des limites et il n’était pas convaincu qu’il ne l’aurait pas laissé tomber au milieu de la petite horde en décomposition s’il l’avait vu se faire mordre.

« Toujours mieux que ta cheville. »

Son geste, peut-être trop démonstratif, suffit à faire glacer le sang dans ses veines. Les contacts physiques n’avaient jamais été sa tasse de thé, hormis lorsqu’il s’agissait de foutre un poing à l’un ou l’autre quarterback ayant eu la mauvaise idée de vouloir se confronter à lui. L’espace d’un instant, il ferme les yeux pour essayer de se ressaisir : ce type venait de lui éviter de finir déchiqueté, ne ressemble en aucun point à Neil et agit comme toute personne de leur âge normalement constituée. Tout va bien. Aussi bien que tout puisse aller dans les circonstances dans lesquelles ils se trouvent, néanmoins.

« Moi, ça va. Toi en revanche, t’as eu sacrément chaud au cul. »

Il force un sourire pour répondre à celui du brun, ses yeux se portant un instant en contrebas pour observer les ignobles créatures qui s’agglutinaient au pied de celui-ci : en dépit du manque d’intelligence quelconque qu’elles semblaient posséder, leur instinct était de toute évidence particulièrement développé. Et hélas, ce dernier semblait actuellement être en train de leur crier qu’un potentiel savoureux buffet se trouvait non loin de là. Cette fois, c’est une grimace non dissimulée qui vint déformer ses traits.

« J’espère que t’as pas une nana qui t’attends à la maison parce que j’doute qu’on bouge d’ici avant quelques heures et je n’ai aucune intention de descendre pour aider de potentiels flics venus à ta recherche. »

Le concernant, il n’avait aucun doute sur le fait que personne n’enverrait une quelconque patrouille pour s’inquiéter de son état : ici, il n’avait personne. Personne d’autre que son patron et son collègue, qui commenceraient certainement par lui envoyer des messages avant de songer à envoyer une quelconque délégation au taudis qui lui servait de domicile pour s’assurer qu’il n’avait pas succombé à une quelconque overdose. Dans tous les cas, les créatures auraient largement le temps de le digérer avant que quiconque ne soit au courant du sort qui lui avait été réservé.

« D’ailleurs, c’est quoi ton prénom ? Si j’ai l’occasion de raconter ça à quelqu’un un jour, autant éviter de devoir t’appeler le type à la chaussette ou autre surnom à la con dans c’genre, après tout. »

Pando