(Terminé) Premier sapin de Noël ⊹ Rory.

Dans le plus grand des calmes et des silences, Amy avait poussé la porte d'entrée de chez elle. Elle avait passé la matinée à l'extérieur, à faire les magasins pour acheter une tonne de décorations de Noël alors même qu'elle en avait déjà une tonne chez elle à cause des deux années passées ici. Sauf que cette année, tout était un peu particulier. C'était leur premier Noël à trois, le premier Noël de Hope. Amy voulait que tout soit parfait. Malgré les problèmes qu'elle rencontrait depuis sa grossesse et depuis l'arrivée de son enfant, elle voulait lui offrir le meilleur des Noëls. Si Amy avait pensé que ses craintes de voir son bébé disparaître allait s'évaporer avec l'accouchement, elle s'était trompée. Chaque jour, elle craignait de voir Hope lui être enlevée. Elle n'arrivait pas à se séparer d'elle, elle n'arrivait même pas à la confier à son propre père sauf lorsqu'elle n'avait vraiment pas le choix. Les semaines puis les mois avaient alors fini par éloigner Amy et Rory, mais le couple tenait bon - ou essayait en tout cas - pour leur enfant. La rousse ne voulant pas penser à tout ça pour le moment, se concentra sur ce qui allait arriver : les fêtes. C'était une bonne façon de se changer les idées.

Comme Rory avait travaillé cette nuit, la jeune mère préparait tout dans le plus grand des silences. Hope jouait sagement près d'Amy tandis que cette dernière déballait tout ce qu'elle venait d'acheter. Ils avaient choisi leur sapin la veille et avait prévu de le décorer aujourd'hui puisqu'ils auraient alors la journée pour le décorer et décorer la maison. Rory ne s'était certainement pas, en revanche, dit qu'Amy passerait sa matinée à dévaliser les magasins pour ça et allait sans doute être surpris à son réveil. Qu'importe, malgré leurs désaccords, elle savait qu'il ne voulait qu'une chose lui-aussi : offrir les plus belles choses à sa fille et lui offrir un premier Noël aussi beau que possible.

Comme tout était prêt, la jeune femme s'installa dans le canapé, sa fille dans les bras. Le temps commençait à être long, mais elle savait bien que Rory avait besoin de dormir alors elle allait attendre patiemment qu'il se réveille de lui-même et, en attendant, elle profiterait de ce moment tranquille avec Hope. La jeune femme pouvait bien se montrer patiente, ils avaient toute la journée pour ce moment en famille.

Le premier noël avec leur merveilleuse petite fille, c’était quelque chose de spécial, peut être que pendant cette journée, ils pourraient oublier leurs petits soucis et passer un bon moments en famille. Ce serait exagéré de dire que tout va mal, mais il y a des choses que Rory a remarqué depuis la naissance de leur fille, même s’il ne voulait pas forcément mettre le sujet sur la table, pour le moment il laissait les choses venir et il aviserait par la suite. Il avait travaillé, du coup c’est sa femme qui avait dû s’occuper des décorations et de ce qui va avec, pas de repos pour les infirmiers, surtout quand il en manque et que Rory est toujours prêt à dépanner. Résultat en rentrant, il était directement aller se coucher, il avait besoin de sommeil pour pouvoir profiter de ce noël en famille. Il se réveilla, pris une bonne douche se brossa les dents et pu rejoindre sa femme et sa fille, il fut surpris par tout ce qu’il y avait. Heureusement qu’il avait acheté ses cadeaux en avance et les avait rangés dans un coin. « Tu t’es déchaîné, c’est superbe, désolé j’aurai voulu t’aider. » Il s’approcha de sa femme et déposa un baiser sur ses lèvres et ensuite s’approcha de Hope pour l’embrasser sur le front. « Tu pouvais me réveiller tu sais. » D’accord, il avait travaillé cette nuit, mais laissé sa famille seule, ça le faisait culpabiliser, même s’ils avaient toute la journée devant eux. « Je peux la prendre ? » Il voulait quand même avoir son bébé dans les bras, mais vu que c’était parfois délicat avec Amy, il préférait demander, il n’avait pas envie de se disputer avec elle et de passer une mauvaise journée, ce n’était vraiment pas le jour, aucun ne l’était d’ailleurs.

Amy avait acheté tout ce qu'il fallait pour pouvoir décorer la maison et le sapin avec Hope et Rory. Peut-être avait-elle vu un peu grand, mais c'était le premier Noël de leur fille et elle voulait qu'il soit parfait - même si elle n'allait pas en garder le moindre souvenir. Amy voulait profiter de cette période d'avant les fêtes et des fêtes pour se changer les idées et, pourquoi pas, pour oublier un peu tous leurs problèmes, toutes ses craintes et ses doutes qui l'empêchaient de vivre correctement et sereinement.

Patiemment, après être rentrée des courses avec Hope, Amy avait attendu Rory qui dormait après avoir passé la nuit à travailler. Ce n'était pas un métier facile et les heures étaient parfois compliquées, alors elle savait à quel point il avait besoin de dormir. Elle profitait alors de ce moment de tranquillité avec son bébé, attendant que son époux se réveille. Installées sur le canapé, Amy fut tirée de ses pensées par la voix de Rory qui vint alors l'embrasser avant qu'elle n'ait pu répondre quoi que ce soit. Il ajouta alors qu'elle aurait pu le réveiller après avoir embrassé leur fille sur le front. Amy lui répondit alors en souriant : « Je sais à quel point tu as besoin de dormir. Nous pouvions bien attendre un peu toutes les deux ! » Rétorqua-t-elle en regardant Hope. « Tu vas pouvoir nous aider, il faut encore décorer le sapin et j'ai acheté deux ou trois choses pour les murs. » Tout était déballé au pied du sapin, sur la table basse et un peu partout sur le sol alors il avait dû remarquer avant qu'elle ne lui dise quoi que ce soit.

Plutôt que de se mettre directement à la décoration du sapin, Rory demanda à Amy s'il pouvait prendre Hope, qu'elle tenait dans ses bras. Comme à chaque fois, Amy, sans savoir pourquoi puisqu'il n'y avait pas le moindre danger chez eux, hésita un court instant avant d'ajouter finalement : « Oui, bien sûr ! » Elle approcha alors Hope de lui pour qu'il puisse la prendre plus facilement et se mit debout une fois que Rory tenait leur bébé. « Je vais chercher quelque chose dans la cuisine, ne commencez pas sans moi. » Ajouta la rousse avant d'aller chercher quelques biscuits qu'elle avait préparé avant de partir faire ses achats. Elle revint alors dans le salon, l'assiette en mains : « J'ai tenté de nous préparer des biscuits de Noël, je me suis dit que ça nous donnerait de la force pour décorer ce sapin. » Elle essayait de sourire, de paraître naturelle comme à chaque fois parce qu'elle voulait vraiment passer un bon moment avec son mari et sa fille. Préparer Noël était l'événement idéal à ses yeux.

« C’est gentil de me laisser une chance de décorer un peu avec vous. » Il était touché que sa femme veuille qu’il se repose, mais certaines choses étaient importantes à faire ensemble. Pour plusieurs les décorations, ce n’était pas grave, mais comme c’était le premier noël de leur fille, il tenait à y participer. Puis il était sûr qu’avec les années, cela deviendrait une tradition, qu’il porterait sa fille pour qu’elle puisse poser l’étoile sur le sapin, des moments magiques qu’il avait hâte de vivre avec sa famille. « Je suis prêt à décorer. » Il se sentait en forme, dormir lui avait fait du bien, avec son métier, il lui arrivait de passer certaines nuits à l’hôpital, mais il était habitué depuis le temps, même s’il n’avait rien contre les congés et les jours de repos.

Il demanda à porter sa fille, étrangement il ressentir une courte hésitation de la part de sa femme, à moins que ce soit lui qui soit paranoïaque, mais ça c’est une autre histoire. Il prit Hope dans ses bras, il arrivait à la faire sourire et rire. « Alors ma puce, content que papa soit là pour décorer avec toi et ta maman. » Avoir son enfant dans ses bras, c’était quelque chose, il avait toujours voulu des enfants et il avait enfin cette chance d’être père, même si en fait il l’était déjà, sauf que cette fois il pouvait l’élever. « On ne commence rien sans toi ne t’inquiète pas. » De toute façon, décorer avec un bébé dans les bras, ce serait sans doute un peu compliqué. « Des biscuits de noël, quelle bonne idée. » Il en attrapa un et goûta. « Je dois bien avouer que tu t’en sors plutôt bien, j’ai épousé une bonne cuisinière. » Lui aussi cuisinait de temps en temps, il aimait les choses simples. Finalement il posa Hope dans sa chaise haute, car décorer le sapin avec un bébé dans les bras ça n’allait pas être facile. « Par ou on commence ? » Qui aurait cru qu’il fallait s’organiser autant pour des décorations, peut être que c’était eux qui se compliquaient la vie au final.

Amy ne savait pas vraiment comment prendre la réflexion de Rory. Il n'y avait rien de méchant, évidemment, mais pensait-il vraiment qu'elle aurait pu l'exclure de ce moment important pour la nouvelle famille qu'ils formaient ? C'était donc ça, leur nouvelle vie ? Craindre que l'un n'exclut l'autre ? « C'est normal. » Souffla-t-elle alors, perturbée par ce qu'il venait de dire, sans rien ajouter de plus et en essayant de ne rien montrer. Selon elle, rien de plus normal que d'attendre qu'il soit levé pour décorer. Il était fatigué et avait grand besoin de se reposer après une nuit à travailler.

Rory demanda ensuite à prendre Hope dans ses bras. Après un court instant d'hésitation qu'elle tenta de masquer en vain, elle lui tendit la petite. Elle les laissa un court instant, les observant simplement, silencieuse. Puis elle se mit debout et indiqua qu'il fallait l'attendre, qu'elle revenait. Hors de question qu'ils commencent à décorer sans elle alors qu'elle avait attendu. Après avoir répondu par un bref sourire, Amy se dirigea donc vers la cuisine pour en rapporter quelques biscuits de Noël qu'elle avait préparés. Elle s'était dit qu'il n'y avait rien de tels pour décorer dans la bonne humeur et pour espérer passer une bonne journée. Rory s'empressa alors d'en prendre un pour le goûter et la réflexion qui suivit la fit sourire. « Qui l'aurait cru ? » Amy ne s'était jamais imaginée à cuisiner pour sa petite famille. Elle était plutôt du genre à partir à l'aventure, mais il avait bien fallu qu'elle apprenne à vivre une vie plus posée entre les absences du Docteur dans leur monde et la disparition de leurs voyages depuis trois ans.

Rory posa Hope dans sa chaise haute, Amy ne put alors pas s'empêcher de s'en rapprocher pour lui déposer un baiser sur le front, comme si leur fille allait disparaître parce qu'elle n'était plus dans leurs bras. « On commence par s'occuper des lumières et des guirlandes pour le sapin. Hope est trop petite pour faire ça, ensuite elle nous aidera - enfin essayera de nous aider - à accrocher quelques décorations. Il n'est pas impossible qu'elle tire sur tout et que nous soyons obligés de recommencer, mais bon... » Plaisanta la rousse, heureuse de pouvoir trouver un peu de répit dans un moment comme celui-là où sa vie était une succession de craintes depuis plus d'un an, presque deux. « J'ai tout posé là et là. » Dit-elle en désignant deux endroits près du sapin où se trouvait les guirlandes. « Je te laisse l'honneur de commencer ! » Lança-t-elle, heureuse de partager un moment comme celui-ci avec Rory et Hope parce qu'ils lui manquaient depuis bien longtemps.

« Mais je n’aurai jamais douté de ton talent culinaire. » Il faisait confiance à sa femme, mais c’est vrai que leur vie avait été bien différente à l’époque. Il se souvenait quand ils devaient courir, esquiver des ennemis, finalement le calme une fois qu’on s’y fait, c’est plutôt pas mal, puis ça leur permettait d’avoir une vie de famille, sans craindre les drames. Le passé est le passé, les choses ont changés pour le mieux, du moins c’est ce qu’il se disait chaque jour. Après le couple avait aussi appris à vivre plusieurs mois sans le Docteur bien avant tout ça, mais bon l’appel de l’aventure avait refait surface peu de temps après. Le passé reste nostalgique, mais bon, lui il voulait se concentrer sur le présent.

« Je te suis mon capitaine. » Il se mit à rire, n’empêche qu’il faisait confiance à Amy pour gérer les choses. « Obliger de recommencer, surtout si elle tient de sa mère. » C’était une petite taquinerie, il voulait que l’ambiance soit détendue, car il n’était pas forcément sûr que ce soit le cas. « Mais quel honneur tu me fais. » L’infirmier ne se fit pas prier et attrapa une guirlande de couleur rouge pour la mettre sur le sapin. « Cette couleur va bien avec ta crinière rousse. » Bon même si ce n’était pas la même teinte. Rory se glissa ensuite derrière sa femme et enroula ses bras autour de sa taille. « Tu sais j’ai d’autres idées après la décoration. » Petit sous-entendu, mais il avait l’impression par moment qu’ils n’étaient plus aussi proche qu’avant, peut être qu’il se faisait des idées, mais il avait envie d’être tactile avec elle aujourd’hui. Bien sûr, il se détacha d’elle et se prépara à mettre d’autres décorations, enfin pour le moment, c’était au tour de Amy.

A sa réflexion sur ses talents culinaires, Amy leva la tête, l'air fier pour s'amuser. C'était à ça qu'aurait dû ressembler leur vie, normalement. Des rires, de la joie et des plaisanteries. C'était en ça que cet instant était si important. Il leur offrait ce qu'ils n'arrivaient pas à avoir en temps normal. Et pour ce moment si particulier, comme souvent, Amy prit la décision de diriger les opérations, expliquant comment ils allaient procéder. D'abord, ils s'occupaient des premières décorations tous les deux, puis Hope essayerait de les aider un peu. Mais Amy imaginait davantage la petite fille en train de tirer sur tout et de tout faire tomber, évidemment. Elle était si jeune qu'il ne fallait pas s'attendre à un miracle. Mais l'important était qu'ils fassent ça, ensemble, tous les trois, comme une véritable famille. « Si elle tient de sa mère, non seulement elle ne fera rien tomber, mais en plus elle fera forcément quelque chose de magnifique. » Il voulait la taquiner ? Elle pouvait le faire, elle aussi et elle n'allait pas s'en priver. « Ne sois pas jaloux du talent qu'ont les filles de cette maison Rory ! » Ajouta-t-elle, pour toujours le taquiner davantage, profitant de ce moment de calme entre eux et de ce nouveau répit.

Puis, parce qu'il fallait bien se montrer sérieux, Amy lui proposa de commencer. Il attrapa alors une première guirlande qu'il enroula sur le sapin. Il ne put, évidemment, pas s'empêcher de faire une petite réflexion à laquelle elle se contenta de sourire. Elle n'eut, de toute façon, pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que déjà il s'était glissé derrière elle pour l'entourer de ses bras. Si autrefois elle appréciait cette proximité, aujourd'hui, elle avait l'impression que ce n'était plus naturel. « Des idées, j'en ai des tas moi aussi. Il faudra tout ranger, tout nettoyer et préparer le repas. Je t'assure que tu ne t'ennuieras pas. » Si elle avait parfaitement compris le sous-entendu, elle n'y répondait pas volontairement. Elle comprenait son besoin d'affection, mais n'était pas capable d'y répondre pour l'instant à cause de tout ce qui l'empêchait de vivre sereinement.

Détachés l'un de l'autre, Amy prit, à son tour, une guirlande au hasard pour l'installer. Aussitôt fait, aussitôt son regard se posa sur Rory qui semblait attendre son tour. « Allez, dépêche-toi ! » Ordonna-t-elle à Rory, amusée, alors qu'elle l'enjoignait à décorer ce sapin en même temps qu'elle, sinon ils allaient en avoir pour une éternité. « Tu crois qu'elle est en train de se moquer de nous ? » Se questionna alors Amy, se stoppant dans son geste, alors qu'Hope venait de se mettre à rire, tout en observant ses parents. « Je crois qu'elle a déjà compris que son père n'avait aucun goût ! » Et comme pour confirmer ses mots, Amy désigna certaines des décorations accrochées par l'homme, sans le moindre sérieux, ne cherchant qu'à le taquiner davantage.

« Moi jaloux du talents des filles ici ? Je suis plutôt en admiration. » Il voulait la flatter, mais en plus il était sincère, pour lui c’était la meilleure chose, avoir sa femme et sa fille à ses côtés, s’amuser, faire des choses en familles, avoir une vie heureuse, sans peur. Ce n’est pas le cas tous les jours, mais aujourd’hui ça l’était, il ne pouvait pas être plus heureux, mais la légère tension qu’il avait pu ressentir précédemment semblait s’effacer ou alors c’est lui qui ne faisait plus réellement attention. Il espérait que ce bonheur allait durer pour toujours, même si on n’est jamais à l’abri d’un drame, mais bon, il voulait être optimiste, il n’avait pas envie de penser au pire, ce serait une mauvaise idée.

« Tes idées ne nous permettent pas tellement de nous détendre. » Cependant sa femme n’avait pas tort, ça restait des tâches importantes, mais bon il voulait aussi se détendre comme il y a quelques années ou ils étaient collés l’un à l’autre, bon pas tous les jours, mais ils étaient sans doute plus tactiles, les choses avaient doutes changés. Pourtant il était sûr que les sentiments étaient toujours les mêmes, du moins ce qu’il ressentait lui, il était toujours fou amoureux de Amy, il l’était depuis qu’elle était gosse. Malgré le côté bizarre qu’elle avait parfois, ce petit grain de folie, il aimait ça, et pourtant un de ses amis lui avait dit d’arrêter de s’accrocher, mais il n’avait pas écouté et il avait bien fait.

« Bien sûr qu’elle se moque de nous, on agit comme des clowns. » Après tout, ils se taquinaient s’envoyait des piques, ce ne serait pas étonnant, mais est ce que Hope comprenait ce qui se passait ? Elle était sans doute encore trop petite. « Tu insinues que je n’ai aucun gout, pourtant je t’ai choisi. » Et voila comment on réplique. « Bon je reconnais que je ne suis pas très doué pour les guirlandes, mais j’ai quelques talents. » On ne pouvait pas être parfait, mais il savait faire d’autres choses beaucoup plus utiles, bon il se doutait que sa femme le taquinait, mais il aimait bien lui rendre la pareil, c’était amusant.

« En admiration ? Vraiment ? » Plaisanta Amy, profitant de tous ces moments de détente, sans stress et sans peur. Elle savait bien qu'il ne s'agissait que de flatteries, mais ça l'amusait. Elle aimait ces moments. Elle donnerait n'importe quoi pour revivre plus souvent ce genre de moments. Amy n'était pas stupide, elle savait que ce calme n'allait pas durer et que, dès l'instant festif passé, leurs problèmes leur reviendraient en pleine face. C'était pourquoi elle voulait tant faire attention, tant profiter de ces rares instants qui devenaient alors plus que précieux à ses yeux. « Nous n'avons pas le temps de nous détendre, Rory ! » Préférait répondre la rousse, sur le ton de la plaisanterie, pour ne pas avoir à discuter plus sérieusement de son refus et du fait de le repousser. Amy avait beaucoup trop de problèmes à l'esprit. La jeune femme l'aimait toujours, la question n'était pas là. Néanmoins, elle n'avait plus la tête à le lui montrer, à être proche de lui, à passer des heures comme un véritable couple collé l'un à l'autre. Elle se préoccupait trop de ses problèmes et de protéger sa fille.

Les parents avaient donc commencé la décoration du sapin. Hope semblait trouver ça très amusant puisqu'elle se mit à rire, tout en observant ses parents. La rousse ne put s'empêcher de la soupçonner de se moquer d'eux ! Ce qu'elle aimait entendre son bébé rire. Ce qu'elle aimait la voir joyeuse et souriante. Elle gravait chaque instant dans sa mémoire, de peur qu'il ne puisse s'agir du dernier. Sentant les émotions négatives et la peur l'envahir de nouveau, elle préféra chasser ces idées de son esprit et se reconcentrer sur sa famille. Ce n'était pas le moment. « Tu agis comme un clown ! C'est de toi dont elle se moque, Rory ! » Dit-elle avec le plus grand des sérieux en lançant un regard à sa petite fille. Il était surtout fort probable qu'elle ne comprenne pas grand chose à la situation et qu'elle riait pour tout autre chose. « Je suis ton exception, celle qui confirme la règle. » Affirma la rousse tout en haussant les épaules. Impossible pour elle de garder son sérieux, alors elle se mit à rire. Bien sûr que Rory avait du goût - pas parce qu'il l'avait choisie, évidemment. « Tu as d'autres talents ? Je suis impatiente de les entendre. » Et comme pour confirmer son attente, la rousse s'installa dans le canapé en délaissant la décoration du sapin, puis elle croisa les bras et lança à Rory : « Je t'écoute, vas-y ! » Se préparait-elle à contredire tout ce qu'il allait dire en argumentant ? Complètement ! Mais la taquinerie n'était-elle pas la base de leur relation ? Du moins, avant que tout n'aille mal.

« Oui vraiment, ne doute pas de ton mari. » La détente, le dialogue simple, c’est ce qui faisait du bien. « Pourtant il faut prendre le temps. » Il le pensait vraiment, lui il avait besoin de cette complicité avec sa femme. Parfois il avait l’impression que ce n’était plus le cas, et il avait peur que ce soit plus qu’une impression. Il y avait quelque chose de merveilleux aussi, le rire de sa fille, ce petit son adorable, au moins elle passait un bon moment, même si elle ne s’en souviendrait sans doute pas dans quelques années. A croire qu’on fini tous par oublier certains événements surtout quand on est bébé, ce qui a un certain sens. Lui-même ne se souvenait pas de son premier anniversaire ou Noel, il pouvait juste écouter les gens qui étaient présent à ce moment-là. « Pourquoi moi, est ce que les filles de la maison ont décidé de se liguer contre moi ? » Il faudrait rééquilibrer les choses, bien sûr Rory a toujours voulu des enfants, depuis des années. Evidemment, il n’allait pas dire à Amy de retenter, ils avaient déjà une fille merveilleuse et ça lui convenait, mais peut être qu’un jour, ils pourront agrandir leur petite famille, enfin s’il n’y a pas de tension, il était un peu pessimiste, mais c’était la réalité. « Une exception ? Est-ce que ça va les chevilles ? » Mais c’est vrai qu’elle était une exception, du moins à ses yeux, Amy était unique en son genre, après peut être qu’il pensait ça, car il était très amoureux, et il n’y avait pas de mal à ça. « Tu attends une liste ? » La preuve, elle s’était installée dans le canapé. « Déjà, je suis très bon pour soigner. » Heureusement vu qu’il était infirmier. « Ah, je me débrouille en cuisine. » Il fallait qu’il trouve autre chose. « Et enfin j’embrasse drôlement bien, du moins tu ne t’en es jamais plainte. » Un peu vantard ? Peut être un petit peu, mais c’était une belle note pour finir sa liste. Il décida de s’installer à côté d’elle. « Tu veux que je te prouve ce dernier point ? » Après tout, il saurait la convaincre de ce fameux talent.

Prendre du temps ? Difficile à dire lorsque lui travaillait beaucoup trop et qu'elle passait son temps à surprotéger sa fille d'un danger invisible et qui n'existait peut-être même pas. Prendre son temps. Amy n'en avait même plus envie. Prendre du temps pour faire quoi ? S'ennuyer dans cette vie quotidienne que la fin des aventures avec le Docteur lui avait imposée ? Elle aimait Rory. Elle aimait Hope. Elle aimait être près d'eux, mais elle s'ennuyait terriblement. Travailler, faire des choses que tous les couples faisaient, avoir une petite vie de famille tranquille... Ce n'était pas pour elle. Ça n'avait jamais été pour elle. Alors oui, elle pourrait prendre un peu de temps pour lui, pour partager des moments avec lui. Sauf qu'elle n'était pas d'humeur à être son épouse, la femme qu'il aimait. Elle se focalisait sur sa fille et son besoin irrationnel de la protéger. Elle se focalisait sur cette ville, les dangers qu'elle représentait, mais aussi l'ennui qu'elle lui imposait. La tension qu'il y avait entre eux l'empêchait d'avoir envie de ces moments qu'elle repoussait et rejetait sans cesse. « On a toute la vie devant nous pour prendre le temps. » Soupira-t-elle, préférant se concentrer sur ce qu'elle avait à faire plutôt que de prévoir du temps avec Rory.

Leur conversation fut stoppée par leur petite fille alors qu'ils étaient en train de décorer ce sapin. Elle riait et donnait l'impression de se moquer de ses parents. « Nous sommes supérieures en nombre Rory, il faudra t'y habituer, on se liguera toujours contre toi. » Rétorqua Amy, essayant de se prendre au jeu en haussant les épaules. A la suite, sa réflexion l'amusa. Pour entrer dans son jeu, Amy observa ses chevilles un instant en baissant les yeux avant de les relever, l'air satisfait pour répondre. « Elles vont bien, l'exception te remercie de t'en soucier. » Et elle ne put s'empêcher de rire, trouvant sa plaisanterie stupide, mais elle en était fière tout de même.

Rory prétextant avoir de nombreux autres talents, Amy cessa la décoration du sapin pour s'installer sur le canapé, les bras croisés. Il allait lui faire une liste puisqu'il semblait si certain de lui. « J'attends une liste. » Confirma-t-elle, sourire amusé aux lèvres. « ça ne compte pas, tu es infirmier. » souffla-t-elle à sa première réponse. « Cuisine-moi un bon petit plat pour ce soir et je déciderai si tu es bon en cuisine ou non. » Le taquinait-elle, espérant qu'il relève le défi malgré tout.

Sa dernière réflexion l'amusa beaucoup. Haussant les sourcils, Amy ne put s'empêcher de sourire, un air de défi sur le visage. « Peut-être que je ne voulais pas te vexer. » ajouta-t-elle en faisant la grimace tout en haussant les épaules. Sans perdre plus de temps, son mari s'installa à ses côtés, lui demandant si elle souhaitait qu'il lui prouve ce fameux talent. « Tu m'embrasses tous les jours... A chaque fois, c'est le même supplice. » Ajouta-t-elle en secouant la tête de droite à gauche, faussement désespérée par ses mauvais baisers. Se tournant vers lui, croisant les jambes sur le canapé, elle avait finalement fini par lui lancer, son air de défi toujours sur le visage. « Tu n'as qu'une chance pour me le prouver. Si je suis déçue, tu es de corvée vaisselles, repas et courses pendant quinze jours. » Prétexterait-elle être déçue quoi qu'il arrive pour gagner quinze jours plus tranquilles ? Évidemment !  

« Toute la vie, oui. » Il ne préférait pas insister, ils n’avaient peut-être pas le même point de vue sur le sujet, comme beaucoup de sujets d’ailleurs. Pourquoi par moment il avait cette impression de tension ? Il fallait se concentrer sur le moment présent et ne pas être négatif. « Je suppose que c’est l’entraide féminine. » Ah les femmes. « Tu sais, quand elle saura parler, elle pourrait être de mon côté. » Ce serait bien, bien sûre, il ne mettrait jamais sa fille dans une situation ou elle devrait faire ce genre de choix, mais bon ce serait bien d’avoir quelqu’un de son côté aussi. « Normal que je m’en soucie mon exception adorée. » Il se prenait au jeu, au moins ça détendait l’atmosphère.

« Comment ça, ça ne compte pas, c’est de la triche. » Tout le monde n’arrivait pas à faire des études de médecines, bon il était infirmier, beaucoup y arrive mais d’autres abandonnent en cours de route ou échouent, lui il s’en était bien sorti. « En gros c’est une excuse pour que je fasse la cuisine, mais tu vas voir tu vas adorer, enfin de base tu aimes ma cuisine ou tu faisais semblant. » Si elle faisait semblant, alors elle était très bonne actrice, mais Rory savait qu’il se débrouillait bien, heureusement, en tant que mari et père de famille, il devait faire preuve de polyvalence. « Un supplice, pourtant tu y réponds souvent je crois. » En tout cas, elle lui lançait un défi. « Je saurai si tu mens, tu dois être sincère. » Il s’approcha d’elle, un peu plus près, commençant par l’embrasser dans le coup et remontant jusqu’à ses lèvres pour un baiser langoureux. Cela dura un peu moment avant qu’il se retire. « Alors, c’est pas mal ? » Le genre de phrase qu’il ne sortirait pas en tant normal, mais bon c’était un défi, même s’il l’avait fait avec plaisir.

« Ma fille ne sera jamais de ton côté ! » Rétorqua la rousse, amusée, en jetant un coup d'oeil à son bébé. « Je lui raconte suffisamment de choses pour qu'elle soit de mon côté à jamais. » Elle ne lui racontait rien de particulier en réalité, rien de plus que des histoires qu'ils avaient vécues, mais elle aimait l'idée de lui faire croire - bien qu'il n'y croirait sans doute pas - qu'elle faisait tout pour que Hope soit de son côté et prenne en permanence la défense de sa mère plutôt que de son père. « Adorée, vraiment ? » Amy tentait de se prendre au jeu autant qu'elle le pouvait. Cette journée était la leur. Une journée en famille, loin des problèmes et des craintes. Ce n'était pas simple et le fait qu'elle ait repoussé Rory en était la preuve, mais elle ne souhaitait pas gâcher totalement ce jour, elle faisait donc des efforts. Autant qu'elle le pouvait, du moins.        

Ils étaient désormais en train de lister les qualités de Rory, ou plutôt, ses talents. Lorsqu'il évoqua certaines choses, Amy rétorqua que ça ne comptait pas, refusant de lui laisser avoir le dernier mot. C'était toujours comme ça avec Amy, Rory devait lui laisser ce fameux dernier mot et elle lui donnait tort en permanence. « Mon jeu, mes règles. Ce n'est pas de la triche. » Simplement, elle jouait à son propre jeu comme elle l'entendait. Et elle avait décidé que certaines choses ne comptaient pas, donc certaines choses ne compteraient pas. Quant à la cuisine, Amy, plutôt que confirmer, se contentait de profiter de la situation en lui demandant de confectionner le repas du soir pour la convaincre qu'il était bon cuisinier. Ne fallait-il pas prouver tout ce que l'on avançait ? « Je veux simplement que tu me prouves tes talents. J'ai hâte de voir ce que tu vas me préparer alors. » Souffla la jeune femme, en souriant comme elle ne souriait plus depuis une éternité. Bien sûr qu'il ne s'agissait que d'une excuse pour échapper à la corvée du repas. Après tout, elle connaissait très bien les talents de cuisinier de Rory, aucun besoin qu'il ne lui prouve.  

Enfin, vint le dernier talent de Rory, selon lui. Il pensait savoir l'embrasser comme personne, ce qui l'amusait pas mal, elle devait l'avouer. Alors qu'elle jouait sur le fait qu'il s'agissait d'un supplice pour elle, à chaque fois qu'il l'embrassait, il ne perdit pas de temps pour rétorquer que, pour quelqu'un qui ne les appréciait pas, elle répondait à chacun de ses baisers. Un sourire aux coins des lèvres, la jeune femme répondit : « Pour que tu ne te doutes de rien. » C'était faux, elle aimait lorsque Rory l'embrassait, mais le petit jeu qu'ils venaient d'instaurer lui interdisait de dire cette vérité. Puis, ce jeu lui permettait de penser à autre chose et de se détendre un peu, en plaisantant avec son mari, ce qu'elle n'avait pas fait depuis un siècle. Continuant de profiter de la situation, Amy s'était installée dans le canapé, les jambes croisés, tournée vers lui, pour lui lancer un défi. Soit il réussissait à lui prouver qu'il embrassait bien, soit il était de corvées pour les courses, les repas et le ménage pour les quinze prochains jours. Les intentions de la rousse étaient évidentes, elle lui ferait croire que son baiser n'était pas plaisant pour lui refiler toutes ces tâches. Évidemment, Rory avait bien compris son manège et la mit en garde si jamais elle mentait. Il le saurait. A sa demande d'être sincère, elle se contenta de hausser les épaules. Sans bouger, elle le laissa s'approcher, lui offrant son cou lorsqu'il s'en approcha pour l'embrasser. Un frisson lui avait échappé. Elle ne pouvait pas le cacher. Le laissant remonter ses baisers jusqu'à venir l'embrasser comme il ne l'avait pas embrassée depuis longtemps, Amy ne put se retenir de partager ce baiser avec lui. Lorsqu'il prit fin, Rory ne perdit pas de temps pour lui demander confirmation au fait qu'il avait été plaisant. Amy fit semblant d'hésiter un certain temps, penchant la tête sur le côté en haussant légèrement les épaules. « C'est bon, tu as gagné. » Souffla-t-elle, en souriant. « Tu peux considérer que c'est un talent. » Elle ne pouvait pas lui mentir, son corps avait parlé pour elle de toute manière. « Mais tu feras quand même la vaisselle, les courses et les repas pendant quinze jours ! » Claqua la jeune femme, amusée, en se relevant. « Ça t'apprendra à te vanter de tes talents pour embrasser. » Quoi qu'il arrive, elle gagnerait et aurait le dernier mot, comme à chaque fois alors autant qu'il cède tout de suite.

« Je suis sûre qu’elle n’écoute pas tout ce que tu dis sur moi et qui sait peut être que je fais de même quand tu n’es pas là. » Bien sûr ce n’était pas le cas, il ne dirait pas du mal de sa fille, à leur propre fille, c’était juste de la taquinerie. Quand il parlait à sa fille, il était surtout complètement gaga, un vrai papa poule. Ce n’était peut-être pas aussi poussé que Amy, mais quand même, il serait toujours là pour Hope, c’était son travail de veiller sur elle et de la protéger de ceux qui voudraient lui faire du mal. « Oui adorée, je suis toujours là que je sache, je ne compte pas parler, j’aime trop ma femme pour ça. » C’était la stricte vérité, leur relation n’est pas toujours simple, mais bon.

« Alors ça ne sert à rien que je joue si c’est toi qui décides de l’issue. » Pourtant il se laissait toujours prendre au jeu, il aimait ce caractère qu’avant sa femme. Ils étaient amis d’enfance, Rory la suivait depuis l’école primaire, sans forcément poser de question, il avait peur de lui avouer ses sentiments puis un jour c’est arrivé, avec un petit coup de pouce bien sûr. En tout cas il lui montrerait ses talents, même s’il était convaincu qu’elle les connaissait déjà, c’est juste qu’elle ne voulait pas le reconnaître, mais bon il n’y a que les actes qui lui permettrait de la convaincre.

« Pour que je ne doute de rien ? On va faire comme si je te croyais ? » Elle ne pouvait pas lui mentir sur ça, pour le coup, il était plutôt sûr de lui. Il s’y mettait à fond et apparemment ça avait marché, comme quoi il la connaissait bien. « C’est bien de reconnaître ma victoire. » Il était plutôt fier de lui, enfin jusqu’à ce qu’elle ajoute la suite. « C’est quoi cette excuse, le mieux c’est quand même qu’on se partage les tâches, je conteste cette décision. » Résister n’était peut-être pas la meilleure idée, sans prévenir, il l’attrapa et la souleva. « Je ne te lâcherai pas tant que tu n’auras pas changé d’avis. » Pas sûr qu’il gagne à ce jeu là non plus, mais il fallait bien tenter.

La réflexion de Rory fit sourire Amy. « Je sais que tu ne fais pas la même chose. Tu as trop peur que je le découvre. » Amy supposait clairement que Rory avait peur de la réaction de sa femme. Ça avait toujours été un jeu entre eux. Amy était quelque peu autoritaire et sévère lorsqu'elle s'y mettait et Rory était plutôt du genre à ne pas la mettre en colère, ce qui donnait l'impression qu'il avait peur d'elle, parfois. Et c'était une image qui amusait toujours beaucoup la jeune femme. « Tu sais surtout ce que tu risques si tu ne réponds pas ça. » Poursuivit-elle sur le même ton et avec le même jeu que précédemment lorsque son mari lui assura qu'elle était sa femme adorée et qu'il l'aimait trop. Ce que ce genre de jeu avait pu lui manquer et elle le regrettait souvent, mais ses craintes, concernant son enfant, étaient bien trop fortes pour qu'elle puisse prendre le temps d'être ainsi proche de Rory.

Il était vrai qu'Amy trichait quelque peu, mais c'était son jeu après tout. Son jeu, ses règles, c'était logique. Alors, oui, il avait perdu d'avance, c'était presque certain. Le seul but d'Amy était de lui refiler toutes les corvées pour quelques jours. Qu'importe le résultat de ce jeu, il allait se retrouver obligé de les faire. Alors, pour le tester, Amy assura qu'il ne savait pas l'embrasser et elle le taquinait à ce sujet. « On ne va pas faire comme si tu me croyais. Tu vas me croire. » tenta-t-elle d'ajouter en le regardant sévèrement. Il devait la croire - même si elle mentait - parce que c'était plus amusant comme ça.

Rory s'attela alors à la tâche et vint l'embrasser. Ses réactions ne trompaient pas et elle ne pouvait donc pas mentir comme elle le voulait. Alors, la jeune femme confirma qu'il avait gagné et qu'il s'agissait bien de l'un de ses talents. Il était heureux de sa victoire, mais Amy n'en avait pas fini et ne s'avouait pas vaincue. Alors, pour s'être vanté de savoir embrasser, Amy le punissait. Il avait gagné, mais il se retrouvait contraint de faire les corvées pour quinze jours, comme s'il avait perdu. Évidemment, il n'était pas d'accord et il contestait, ce qui amusa beaucoup la jeune femme et, avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, elle se retrouva dans ses bras. Sa menace l'amusait beaucoup - et de voir sa mère ainsi portée semblait beaucoup amuser Hope, aussi. « Alors, j'espère que tu es très fort et très patient centurion, parce que je ne céderai pas. » Assura-t-elle, déterminée et sûre d'elle, en enroulant ses bras autour du cou de Rory. « Tu sais très bien que tu ne pourras pas me porter très longtemps et tu sais tout aussi bien que je ne changerai pas d'avis. » Son sourire amusé et ses yeux plein de malice, Amy attendait patiemment que Rory cède enfin et accepte sa terrible sentence.

« C’est vrai je suis mort de trouille. » Bien sûr c’était ironique, même si c’est vrai qu’il pouvait parfois s’inquiéter des réactions de sa femme. Il savait qu’elle avait un sacré caractère, mais il l’aimait quand même, disons que pour lui, elle était unique en son genre. Après il pensait peut-être comme ça, parce qu’il était amoureux, on lui avait souvent dit d’ailleurs. « C’est si dur à croire quand je te dis que tu es ma femme adorée ? Je te signale que c’est sincère. » C’était vrai, après les deux tourtereaux se taquinaient, c’est une espèce de jeu, la preuve ça continuait depuis un moment, à croire qu’aucun des deux ne voulaient laisser tomber.

« Serais ce un ordre mademoiselle Pond ? Je suis obligé de te croire ? Bon pourquoi pas. » De toute évidence, il n’avait pas le choix. Oui il l’avait appelé par son nom de jeune fille, après tout elle l’utilisait encore même si pour lui, elle était madame Williams depuis qu’ils étaient mariés. Après il n’était pas rare que des personnes comme le Docteur, l’appelle-lui aussi Pond, pourtant ce n’était pas le nom qu’il portait.

Une chose est sûre, il était condamné à perdre aux jeux de sa femme, même si techniquement, il avait gagné. « Un peu de challenge, ça ne fait pas de mal. » Peut être qu’il céderait avant elle, mais qui ne tente rien n’a rien. « Insinue-tu que je n’aie pas assez de force. » Il n’était pas fatigué pour le moment, mais quand il entendit sa fille pleurer, il reposa tout de suite Amy et alla prendre Hope dans ses bras pour la calmer. « Bah alors princesse, qu’est ce qui t’arrive ? » En peu de temps, le bébé cessa de pleurer, comme quoi il savait y faire avec les enfants. « Cela ne compte pas pour une défaite, je ne pouvais pas laisser ma fille en pleurs. » Bizarrement il sentait quand même qu’il serait déclarer comme perdant, il reposa délicatement Hop.

« Il ne suffit pas de le dire. Tu dois me le prouver. Après, je ne mettrai plus jamais ta parole en doute. » Plaisantait-elle alors qu'il lui demandait s'il était si difficile de le croire lorsqu'il l'évoquait comme sa femme adorée. Ils avaient beaucoup de problèmes dernièrement, des problèmes qu'ils gardaient pour eux, des problèmes silencieux qu'ils n'essayaient pas de régler, mais Amy savait une chose. Elle savait que, malgré tout ce qui leur était arrivé et tout ce qui pourrait leur arriver, il l'aimerait. Il l'aimerait comme elle l'aimait. Et c'était un sentiment réconfortant que de se savoir aimée en toutes circonstances.

Leur petit jeu continuait de plus belle. Amy s'amusait, comme à son habitude, à lui ordonner les choses et il s'en amusait. « C'est un ordre, monsieur Pond, exactement. » Insista-t-elle, l'air autoritaire et sérieux, en utilisant son nom à elle pour s'adresser à lui, comme elle le faisait de temps à autre. Puis, un jeu en entraînant un autre, un défi en entraînant un autre, Rory avait fini par porter, dans ses bras, Amy. Cette dernière le mettait alors au défi, jurant qu'il ne pourrait pas la porter aussi longtemps qu'il l'aurait aimé - ou jusqu'à ce qu'elle cède plutôt. Il oubliait une chose. Amy était têtue. Beaucoup trop têtue. Et elle n'était pas dans une situation inconfortable, alors pourquoi céderait-elle ? « C'est exactement ce que je sous-entends. Exactement. » Il n'était pas l'homme le plus fort qu'elle connaissait, mais il n'était pas, non plus, en sucre. Elle se moquait simplement de lui pour plaisanter.

Et parce que sa petite fille était une alliée de taille - sans qu'elle ne le sache elle-même, en revanche - elle se mit à pleurer. Aussitôt, Rory déposa Amy pour se précipiter vers son bébé et la réconforter en la prenant dans ses bras. En moins d'une minute, ravie d'être dans les bras de son père et d'être, de nouveau, le centre de toutes les attentions, la petite fille avait cessé de pleurer. Amusée et souriante, la mère s'était approchée du père et de sa fille et était venue poser sa tête contre le bras de Rory, les yeux rivés sur son bébé jusqu'à ce qu'il ne redépose Hope, y allant de sa petite réflexion. Bien sûr qu'il avait perdu, quoi qu'il dise. « Ta fille pouvait pleurer quelques minutes, tu sais ? Mais comme il n'avait pas été dit que tu avais le droit de me poser pour prendre notre bébé dans les bras, tu as perdu. Je suis désolée pour toi. » Souffla-t-elle, faussement sincère. « On avait dit un mois entier de tâches ménagères et de courses, c'est ça ? » Ils n'avaient pas dit tout à fait dit ça, mais elle exagérait volontairement pour plaisanter. « J'ai hâte de ne plus rien faire et d'attendre sagement dans le canapé que tout soit prêt et fait, chaque jour. Je vais savourer chaque instant. » Après tout, maintenant qu'ils étaient lancés dans les taquineries, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

« Je crois que tu mettras toujours ma parole en doute, mais je faire en sorte de faire mes preuves. » Il tentait tous les jours, mais parfois la vie de couple c’était compliqué. Ils s’aimaient il n’avait pas de doute là-dessus, mais même s’ils plaisantaient ensemble, n’y avait il pas quelque chose qui clochait ? Parfois il préférait ignorer, mais un jour, il faudra faire face à leurs éventuels problèmes avant que ça n’empire.

« Je devrais peut-être me rebeller, ça me donnerait un style. » Il ne se prenait pas vraiment au sérieux, ce n’est pas qu’il obéissait aux doigts et à l’œil d’Amy, mais il faut dire qu’il avait du mal à lui refuser certaines choses. C’était comme ça depuis qu’ils étaient petits, cela ne les a pas empêchés d’être meilleurs amis et ensuite de devenir un couple. Dire que sa femme l’avait pensé gay, car il n’allait pas vers les autres filles, et oui il n’avait d’yeux que pour elle, n’était ce pas une preuve d’amour et de romantisme ? Il n’avait eu personne d’autre à part elle, c’était son premier et unique amour. « Désolé de ne jamais avoir voulu me muscler davantage. » Il faut dire que niveau carrure, il pouvait être considéré de maigrichon, mais il était capable de courir de se battre quand il le fallait et quand on voyageait avec le Docteur, courir était souvent la base.

« Laisser pleurer ma fille ? Je préfère perdre. » Sa fille en priorité, de toute façon avec Amy, il aurait sûrement perdu d’une autre manière. « Tu arranges les choses à ta manière, je verrais si je suis de bonne humeur, je le ferai peut-être. » Lui aussi pouvait tenir tête et changer les règles à sa façon, au moins il tentait quelque chose. « Tu sais ce qu’on devrait faire ? Des sorties aux restaurant ou même ailleurs, ça pourrait être sympa. » Ils n’allaient pas tout le temps rester enfermé, ils voulaient faire des choses avec sa femme et sa fille.

« Te rebeller ? Toi ? » Cette idée la faisait sourire. Rory n'était pas ce genre d'homme, même s'il savait n'en faire qu'à sa tête et hausser le ton lorsque la situation l'exigeait. L'air perplexe, elle n'avait pas pu s'empêcher d'ajouter : « Tu sais aussi bien que moi que si tu te rebellais, tu aurais des problèmes avec moi et, ça, ce n'est vraiment pas une bonne idée. » Elle aimait jouer l'épouse autoritaire parce que c'était souvent l'image qu'ils renvoyaient aux autres. Une Amy qui décidait de tout et un pauvre Rory qui devait la suivre et dire oui à tout. Amy était bel et bien autoritaire et elle avait un sale caractère, néanmoins Rory savait dire stop lorsque c'était nécessaire. « Quelle chance tu as, je t'aime comme tu es. » Depuis qu'elle avait compris qu'elle aimait Rory, elle n'avait jamais voulu le voir changer. Elle l'aimait comme il était. Qu'importe qu'il ne soit pas musclé. Qu'importe qu'il puisse paraître faible aux yeux de certains. Il était l'homme qu'elle aimait, l'homme dont elle était tombée amoureuse, l'homme qui l'avait veillée pendant près de deux mille ans. Et qu'importe leurs difficultés actuelles, il resterait cet homme à jamais.

Parce que Rory était faible face aux pleurs de son bébé, il avait déposé Amy au sol, perdant ainsi le petit jeu qui s'était installé entre eux. « Je vais finir par être jalouse si toute ton attention est tournée vers ta fille. » Ce n'était rien de plus qu'une énième plaisanterie. Amy n'avait d'yeux que pour son bébé. Toute son attention et son énergie étaient tournées vers elle, en permanence. Alors que Rory s'arrête pour consoler sa fille en pleurs, il n'y avait pas de quoi en être jaloux, au contraire. « Je n'arrange pas les choses à ma manière, les règles sont les règles, c'est tout. » Les règles qu'elle inventait et changeait au fur et à mesure, mais les règles quand même. « Si tu ne respectes pas ce qui a été dit, tu vas connaître le canapé pendant un mois. » Soufflait-elle en s'approchant de lui, l'index pointait en sa direction, comme s'il s'agissait d'une menace.

Puis, plus sérieusement, Rory avait proposé qu'ils fassent davantage de sorties tous les trois. Ils le faisaient parfois, mais très peu. Amy ne se sentait pas en sécurité à l'extérieur et elle craignait pour son bébé à chaque instant. Puis, la situation tendue avec Rory n'aidait en rien. Aujourd'hui était un jour différent des autres, un jour exceptionnel. Son malaise devait être perceptible, mais elle ne voulait rien dire. Ce moment était si agréable qu'elle aurait aimé le voir durer toujours et elle ne voulait pas la gâcher. « Oui, on pourra y penser, si tu veux. » Elle ne pouvait pas enfermer Hope éternellement, puis elle sortait avec elle, assez souvent, elle pouvait bien inclure Rory à tout ça. Il suffisait juste de faire abstraction de leurs problèmes et ils passeraient des moments agréables. Enfin, elle l'espérait. « On devrait peut-être finir de décorer si on veut que ce soit fini avant Noël prochain. » Reprenait-elle pour changer de sujet de conversation, mal à l'aise désormais.

« Que je me rebelle ou pas, j’aurai toujours des problèmes avec toi, j’ai compris ça depuis longtemps. Depuis qu’on est gosse je crois. » Lui qui avait pensé ne jamais être la hauteur, que Amy ne le verrait jamais comme un homme dont elle pourrait tomber amoureuse et pourtant ils avaient fini par se marier et fonder leur famille, comme quoi les choses pouvaient évoluer de la bonne façon, même quand on était pessimiste. « Puis vois l’avantage, je ne suis pas accro au sport donc j’ai le temps de passer du temps avec toi. » De toute façon avec le travail d’infirmier ça aurait été compliqué sinon. Puis d’un côté devoir courir d’une salle à l’autre quand il y avait une urgence c’était du sport et c’était également fatiguant, mais il avait choisi cette voie pour pouvoir aider les autres.

« Hope attire l’attention de tout le monde, elle est adorable. » Pas que de ses parents, dés que quelqu’un la voyait généralement il craquait. « Le canapé, il est confortable, mais n’exagère pas. » Ce n’était jamais arrivé dans ses souvenirs de dormir dans le canapé, il espérait que ça n’arriverait pas, mais il savait que Amy le taquinait donc il ne s’en faisait pas trop pour ça.

« Y penser tu as raison. » Mais pour lui ce n’était pas forcément un oui, il avait parfois du mal à cerner Amy surtout depuis que leur fille était née. Cela lui faisait peur, est ce qu’un jour ça risquait de les séparer pour de bon ? Le malaise était présent, même si aucun d’entre eux ne le reconnaissait ou du moins l’abordait. Sans doute de peur que ça finisse par une dispute. « Oui finissons. » Il s’approche de Amy et enroula les bras autour de sa taille. « Je t’aime tu le sais. » Il voulait la rassurer, mais il ne savait pas trop comment, donc il choisissait peut être la simplicité.

« C'est parce que je joue parfaitement mon rôle d'épouse tyrannique et impitoyable. » Soufflait-elle en souriant lorsqu'il lui assurait qu'il aurait toujours des problèmes avec elle, qu'il se rebelle ou non. « Mais ne te rebelle pas ou ce sera pire. » Le mit-elle en garde, sans en penser un seul mot. A sa réflexion sur le sport, la jeune femme s'était mise à rire. Il trouvait les bons arguments pour justifier qu'il n'était pas un grand sportif, comme s'il en avait besoin, Amy s'en moquait bien. Elle l'aimait pour lui, pour ce qu'il était, pas pour ce qu'il aurait pu être. « Tu sais tourner les choses à ton avantage, c'est bien. » Il était vrai que s'il était du genre à passer des heures en salle ou à courir, elle ne le verrait plus beaucoup. Elle trouvait déjà que, parfois, ils ne se voyaient pas assez. Les horaires de Rory étaient variables et parfois il était compliqué de faire plus que se croiser dans la journée. Lorsqu'Amy aurait repris entièrement le travail, ce serait sans doute pire, mais elle ne préférait pas penser à ce moment où elle laisserait son bébé avec quelqu'un d'autre pour veiller sur elle.
 
Rory n'avait pas tort, même s'il n'était sans doute pas objectif en parlant de sa fille. Hope était adorable, elle ne dirait pas le contraire. « C'est normal, elle a mon caractère, elle ne pouvait être qu'adorable. » Plaisanta la mère en jetant un regard affectueux à sa petite fille. « Ne me dis pas de ne pas exagérer... Le canapé, n'oublie pas. » Rétorquait-elle comme une menace.

Il avait fini par proposer que les trois fassent des sorties en famille plus régulièrement. Il était vrai qu'à cet instant, ils ressemblaient à la petite famille parfaite, ce qu'ils n'étaient pas réellement le cas, malheureusement. Plutôt que de répondre un oui enjoué comme elle aurait pu le faire autrefois, Amy était restée davantage sur la réserve en disant qu'ils y penseraient. Elle lisait une sorte de déception dans sa réaction, mais elle n'ajouta rien. Que pouvait-elle lui dire ? Rien. Elle n'avait pas envie de gâcher ce beau moment et de se disputer avec lui. A la place, elle l'encourageait à reprendre la décoration de ce fameux sapin afin qu'ils puissent finir avant l'année prochaine. Mais, plutôt que de s'activer aussitôt, Rory s'était rapprochée d'elle pour entourer ses bras autour de sa taille et lui répéter qu'il l'aimait. Les bras d'Amy s'étaient enroulés autour de son cou. Elle sentait qu'il n'était pas heureux de la situation et ça la rendait malheureuse, elle aussi, mais elle ne voulait rien montrer. « Je t'aime, moi aussi. Quoi qu'il se passe, quoi que l'avenir nous réserve, je t'aimerai toujours Rory. » Ce n'était pas forcément le genre de déclaration qu'il attendait, mais elle ignorait ce que cette ville pouvait leur réserver. Qu'importe leur avenir, leurs disputes ou leurs problèmes, il resterait à jamais le père de ses filles et le seul homme qu'elle avait véritablement aimé.

« Tu devrais mettre un t-shirt avec ce slogan, je suis sûr que ça aurait du succès. » Bien sûr que Amy n’était pas une épouse tyrannique, elle avait son caractère, mais c’est juste qu’elle aimait bien le taquiner. C’était sans doute le côté ami d’enfance qui ressortait, les deux se connaissaient depuis toujours, même si dans ces souvenirs c’était plutôt sa femme qui avait le dessus, tant de souvenirs, il pourrait en raconter des anecdotes. « J’ai de l’entraînement tu sais. » Un compliment, ça faisait plaisir et oui il savait parfois tourner les choses à son avantage.

« Ton caractère et adorable, ça n’a pas de sens désolé. » Enfin un peu quand même, mais pourquoi lui dire alors qu’il pouvait lui envoyer quelques piques pour s’amuser et détendre l’atmosphère. « Bon d’accord, je ne tiens pas à finir sur le canapé. » Autant ne pas prendre de risque, même s’il se disait que sa femme n’irait pas jusque-là.

Ils avaient quand même des sujets sérieux, Rory proposait notamment des sorties en famille, après tout pourquoi rester enfermer, il y avait sans doute des tas de choses à faire. C’est vrai que l’infirmier avait parfois beaucoup de travail, mais il ne mettrait jamais sa famille de côté, c’était une promesse. « Nous nous aimons, rien ne pourra changer ça. » Du moins c’est ce qu’il espérait, il était heureux quand Amy lui faisait ce genre de déclaration. Une chose est sûre, aucun d’eux ne savaient ce que l’avenir pourrait leur réserver, enfin ça c’était une histoire. Pour le moment il comptait bien passer de bonnes fêtes de fin d’années, avec sa fille et sa fille, inutile de penser au lendemain.
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