D’anciennes connaissances - mary

Arrivée ici depuis quelques mois, il était temps pour moi de m’habituer à ma nouvelle vie. Je me souviens encore quand le téléphone était arrivée chez les Crawley, l’excitation que toute la maisonnée avait ressenti. Ici, je regardais avec intérêt la petite boite qui me permettait de passer des coups de téléphone. Elle était tellement petite que je me demandais comment c’était possible. Hors c’était vraiment le cas, et j’étais surprise que ce soit si simple. Mais il n’y avait pas que cela, et tous les jours j’en apprenais encore plus. Désormais installée tranquillement dans mon petit appartement, je me préparais avant d’aller commencer ma journée à l’hôtel. J’avais un petit rituel bien ficelé depuis quelques semaines et je devais admettre que c’était plut simple de cette manière, cela m’empêchait de trop penser, de trop cogiter et de me demander où était les personnes à qui je tenais vraiment. Je me sentais parfois seule ici, mais il fallait affronter les choses, sinon c’était beaucoup trop douloureux.Douloureux de se retrouver seule dans un endroit que je ne connaissais pas. Mais peu désireuse de m’apitoyer sur mon sors je préférai me concentrer sur l’essentiel, c’est à dire mon travail et mes réussites personnelles.

Portant une robe que la longueur pouvait tout de même choquer fut un temps, je me dirigeais vers l’hotel. J’aimais bien partir un peu plus tôt afin d'avoir le temps nécessaire pour faire le travail dont j'avais besoin avant de prendre mon service. Ce que je fis également avant d'enchainer ma journée. J'appréciais ce travail même si parfois je trouvais qu'un quelque chose manquait. Mais soit. En tous les cas, j'avais terminée de m'occuper des chambres et j'attaquais un dernier service avant de finir la journée. J'avais un plateau en main et je toquais à la porte.

« Room service. » La personne ouvrit la porte et je déposais le tout sur la petite table. Quittant l'endroit, je passais par le bar de l'hotel qui était réputé pour y faire des cocktails délicieux. Je n'avais jamais vraiment eu l'occasion de regarder mais il y avait toujours des clients de l'hotel ou non qui venait s'y attarder à tout heure de la journée. Alors que j'allais en direction des vestiaires, je dois admettre qu'une silhouette m'interpellait franchement. Je m'approchais d'elle, mais je ne savais pas comment faire sans importuner. « excusez-moi ? » Elle se tourna vers moi et là, il n'y avait plus aucun doute sur la personne en face de moi. « Mary ? »

Je n'étais pas à plaindre, malgré mon arrivée inexpliquée ici, depuis quelques mois, j'avais réussi à m'adapter plutôt bien. Il y avait encore certaines choses dont je ne maitrisais pas l'entièreté, mais j'étais quand même capable de faire des choses. Et la preuve elle avait trouvé ce travail dans un endroit qui était très luxueux. Bien évidemment, je n'avais pas les moyens de prendre une chambre dans un tel lieux, mais y travailler me rappelait parfois la vie que j' avais autrement. Ce qui me manquait le plus c'était bien évidemment mes proches, mon mari, mes amis et les Crawley. Travailler pour eux autant d'année ne me laissait jamais indifférent, j'avais tissé avec les membres de la famille une confiance totale et malgré mes liens avec eux, je devais admettre que Mary restait celle avec qui j'étais le plus proche. Elle avait été là, dans les moments les plus sombres de ma vie et inversement, j'avais été là quand elle avait eu besoin de moi. Je pouvais lui faire confiance et là dans cet endroit je n'y croyais pas.

Je n'y croyais pas, mais elle était bien devant moi. J'en avais l'impression en tous les cas. Elle était très belle en tous les cas, comme toujours et cette île lui allait bien. Enfin façon de parler. Je m'étais montrée très familière en l'appelant par son prénom. Mais je ne me voyais pas l'appeler par son nom de famille, l'émotion prenant le pas sur le reste. « Anna ! » Elle m'avait reconnu et sans que je ne puisse rien dire, elle s'approcha de moi, pour me prendre dans ses bras. C'était comme retourner à la maison, c'était rassurant de pouvoir revoir une personne que l'on connaissait. Je me pinçais les lèvres en la tenant contre moi avant de me redresser et de l'observer. Elle semblait aller bien, elle était très belle. « Anna, c'est bien vous. » Je fis un mouvement de la tête. « Oui... Oui c'est bien moi. » Je ne pouvais m'empêcher de la serrer de nouveau contre moi une nouvelle fois, avant de la lâcher et de la regarder de plus près. « Comment allez vous ? Êtes vous seule ? Les Crawley sont également avec vous ? Madame, Monsieur ? Edith ? Et les enfants ? » Finissais-je par demander, conscience que si elle devait me poser la question, la réponse serait négative de mon côté. Mais ce n'était pas important j'étais heureuse de la voir ici.