Ce matin, un lièvre a tué un chasseur...

▿ Date de naissance : 07/03/1987

C'était un lièvre armé d'une Mercredi.

Aujourd'hui, je suis libre ! Libre comme l'agneau qui vient de bêler ! J'inspire un bon coup devant mon salon de thé, avant de me transformer en moi (c'est-à-dire en lièvre, grandes oreilles, fourrure toute douce, moustache, et tutti frutti) et je disparais dans un nuage de fumée cartoonesque à souhait. Ma veste a grandi autour de mes épaules et les manches me tombent sur les pattes, mais ce n'est pas dramatique. Je me mets à courir, de plus en plus vite, entre les voitures qui se mettent à m'encourager de leurs cris suraigus. Rapidement, je m'engouffre sur un chemin et m'éloigne de la ville pour aller dans la forêt.

J'adore la forêt, pas vous ? Certes, il y a moins d'objets pour parler avec, il y a moins de thé aussi, mais on fait des rencontres assez surprenantes. L'autre jour, j'ai vu une canne qui m'a fait peur, et un colibri à qui j'ai fait peur. Je me mets à courir à fond de train, puis à bondir. Les arbres se rapprochent, puis s'éloignent derrière moi.

C'est alors que je m'arrête en dérapant dans un nuage de fumée. L'odeur qui me vient aux narines ne me dit rien qui vaille : un feu de bois. Je freine ma course avant de tomber museau à museau avec... Un mort. Un cerf mort, pour être exact. Je le regarde, penche ma tête, ne comprends pas tout à fait ce que j'ai sous les yeux, ou plutôt devant le nez. Un mouvement me fait redresser la tête, un cliquetis aussi.

Bon, c'est le moment de courir !

À peine ai-je quitté l'endroit où je me tenais qu'un petit creux de la taille d'un petit creux s'est formé là où je me tenais moins d'une seconde auparavant. Il y a des voix d'hommes. Un autre cliquetis. Un autre petit creux. Cette fois, ça sent la poudre, et ça sent mauvais pour moi. Fuir, et vite !

Je fais rapidement le tour du campement en espérant que les chasseurs ne me suivront pas, ce qu'ils font naturellement. Je lève les yeux vers le ciel, mais ne vois aucune étoile filante. Je baisse le regard, mais je ne vois pas de trèfle à quatre feuilles, ni aucun trèfle, d'ailleurs.

Le temps que les hommes rechargent leur fusil, j'ai déjà plusieurs mètres d'avance sans savoir que je me dirige tout droit vers un collet.

La vie est belle, les papillons chantent, les oiseaux dansent.

Sauvez-moi !

Ou apportez-moi une dernière tasse de thé, par pitié.

C'est alors que, sans savoir comment me sortir de là, je me mets à rire, et à rire encore, un rire fou, triste, joyeux, mais surtout fou.

▿ Date de naissance : 31/10/1992

Trop , trop de monde, des gens, des gens partout. C'était simplement trop pour moi, j'avais besoin de souffler, de ne voir personne. Voilà pourquoi je m'étais dirigeais vers les campagnes, prêt de la forêt où je pensais ne voir personne - si j'avais su la suite de ma journée, je ne serais certainement pas allé par là -. Sans un sourire sur le visage blanc comme la mort je marchais à travers les arbres. Mes rangers sombres s'enfonçaient dans la terre alors que je portais un pantalon, oui depuis que j'étais ici j'avais aussi découvert les jeans. Tous étaient noir évidemment je n'aimais pas la couleur mais au moins je ressemblais un peu plus à Madame tout le monde. Un sweat à capuche tout aussi coloré complétait ma tenue. Un rouge à lèvre rouge et des ongles couleurs sang terminait cette tenue que je trouvais, ma foi, plutôt pas mal.

Je marchais donc sans but, profitant simplement du moment, de l'agréable compagnie de la solitude, qui ne dura pas bien longtemps car un bruit de balle me fit vibrer le tympan « C'est quoi ça encore ? » Je ne comprenais rien à la chasse, je n'avais pas d'affection pour les animaux tout comme la plupart des humains d'ailleurs mais, les chasseurs étaient selon moi les pires. Pas vraiment à cause de leurs tueries mais à cause de leurs manque de charme et leurs façon bourru de parler et de croire la femme inférieur. Chez les Addams la femme était toujours supérieur il ne devait pas en être autrement.

Un bruit ou plutôt une voix me parvint, cette voix je la connaissais bien. « Harry ? » appelais je en regardant à ma hauteur sans bien comprendre où il était. Aussi fou et étrange que ça pouvais paraitre Harry était un ami, du moins une personne dont je n'avais pas totalement rien à faire. Peut être parce qu'il était vraiment différent des autres, totalement fou et que cela me plaisait assez. Finalement c'est sous sa forme animale que je le trouvais. « Mais dans quoi tu t'es fourré encore ? » Je me baissais à sa hauteur pour le libérer quand j'entendis des voix dans mon dos, instinctivement je le prix dans mes bras pour me redresser observant les hommes avec un regard froid. Hey la donzelle, c'est notre proie ça ! je soupirais par tant de débilité. « Vous pensez vraiment que ce Lièvre est un animal sauvage ...? Ce lièvre à une veste...une veste. » mais visiblement au vu de leurs regards ils ne me comprenaient pas vraiment. « Il est à moi, il n'est pas sauvage donc vous pouvez changer de route.. » J'espérais à vrai dire que cela suffise même si j'avais un sacré doute

Je ne vois que l'horreur, la tristesse et la peine...J'aime cet endroit.

KoalaVolant