Christmas is all around [Jim]

Christmas is all around

feat. Jim

Ils n’ont pas eu si souvent l’occasion de célébrer les fêtes de Noël. Les occasions avaient été rares, et la fête souvent tourmentée par l’une ou l’autre préoccupation, comme une obligation impérieuse au retour à la réalité. La féerie des fêtes, la magie de Noël, les cadeaux sous le sapin, ces occasions totalement apaisées et heureuses, n’étaient pas inexistantes certes, mais elles restaient rares néanmoins. Surtout, cela faisait quatre ans maintenant que, depuis son arrivée en ville, elle ressentait plus de nostalgie que de véritable impatience à la perspective des fêtes. Certes, Eddie y mettait du sien, quand elle vivait encore chez lui, pour que l’ambiance soit la plus douce et la plus conviviale possible, et plus elle s’entourait, plus les choses étaient simples pour elle, mais… ces célébrations étaient associées à une imagerie qui devait constamment lui rappeler l’absence de celui qu’elle s’était le plus impatientée de retrouver dans ce monde. Noël était une fête que l’on célébrait bien souvent en famille. Noël, sans Jim, paraissait être une fête un peu vaine aux yeux de Jane qui ressent par conséquent un regain d’enthousiasme prononcé à l’idée de pouvoir apprécier ces célébrations sans aucune ombre au tableau.

Ils ne sont pas exactement au complet, mais Jane sait s’en satisfaire, parce qu’elle sera juste heureuse de pouvoir fêter cet événement en présence de celui qui ne se rapproche pas totalement d’un père pour elle, puisqu’il en est totalement un, un lien plus fort que ceux du sang, un lien unique et puissant, et que rien ne pourra jamais briser, un lien fort et intemporel. Sa vraie famille, c’est lui… et pour cette raison… c’est tout naturellement qu’elle entend bien lui rappeler et marteler l’esprit des fêtes encore et toujours, ne lui en déplaise.

Lui faire acheter un sapin, c’était bien évidemment son idée. Le décorer tous les deux ensemble ? Son idée aussi, bien sûr, et El ne doute en rien du fait que Jim trouvera probablement plus d’une occasion de faire son ronchon, puisque c’est sa spécialité et qu’il le fait si bien. Jane n’en prend pas ombrage, c’est même tout l’inverse. Elle y voit, en quelque sorte, un défi à relever. Elle aura d’autant plus de satisfaction à le voir sourire qu’elle aura bataillé pour y parvenir… quoi qu’elle sait être, à ce titre, privilégié… Jane est probablement celle qui aura récolté le plus de sourires de sa part de manière générale. Enfin…. Avec Joyce, peut-être… mais ce n’est certainement pas l’évocation de la grande absente du tableau qui provoquerait l’hilarité ce soir-là.

Jane était revenue des magasins avec trois immenses sacs de courses chargés de guirlandes, de boule de Noël et de décorations en tout genre. Elle avait sélectionné le tout sans aucune considération de couleur, d’harmonie ou de ton. Dès qu’elle trouvait quelque chose de joli, elle prenait. C’était le deal : Jim gérait le sapin, elle la déco, et alors qu’elle rentre chez lui armée des décorations en question, elle espère bien que Jim aura su remplir sa part du marché.

« J’espère que le sapin que tu as choisi touche le plafond parce que je me suis lâchée sur la déco », le prévient Jane avec un sourire mutin après avoir refermé la porte derrière elle.