Like blood upon the snow~ [David King]

**Invité**

"Je suis un homme de parole," sourit Perenna, de son sourire le plus carnassier. "Le butin est pour toi. Je ne cherche que l'aventure."

Sa bande d'autrefois, nombreuse et diverse, lui manquait. Il ne reverrait jamais cette petite armée et la société brouillonne et pittoresque dont elle était directement issue. D'ailleurs, il s'en voulait du projet qu'il avait fait juste avant d'être déplacé ici : il leur avait fixé rendez-vous au bord de la mer pour disparaître tous ensemble. Il comprenait maintenant que c'était lui qui voulait disparaître, mais à l'époque, il n'envisageait pas de le faire sans eux. C'était fort égoïste et aussi destructeur que ce qu'il avait fait subir à la femme qu'il aimait. Il aurait dû avoir honte, si ce sentiment avait trouvé quelque prise sur les falaises lisses de son âme.

Il avait récemment fraternisé avec un combattant de son école, un homme à la carrure redoutable et aux réflexes de tigre, et il retrouvait, en l'entraînant dans le vice, l'ambiance de sa mauvaise compagnie d'autrefois. Ils avaient la même opinion concernant les personnages puissants qui se taillent une image rayonnante tout en détruisant ce qui les entoure. Ce luxe indu devait leur être arraché par la ruse ou par la violence, et ce masque si bien collé à leurs visages hypocrites, déchiré à même la peau. Sans être vraiment anarchiste, David était parfaitement conscient de cette réalité. Quelque mauvaise rencontre lui avait retiré toute naïveté à cet égard.

Quelques conversations plus loin, ils étaient tapis comme deux prédateurs affamés sur un toit des beaux quartiers, auquel ils avaient accédé grâce à quelques habiles manipulations de serrures complexes et de jolies réceptionnistes. Dans ce domaine, Luis n'avait rien perdu de ses dons d'autrefois. Les arcanes de l'électronique lui étaient venues comme un talent complémentaire, dans la droite ligne de ses anciens exploits.

Devant eux, au-delà d'une large rue passante, se dressait la façade d'un manoir urbain, rempart qui donnait sur les jardins intérieurs d'un véritable hôtel particulier. C'était là que vivait l'une des stars de la ville, un de ces types insupportables, tellement avant-garde qu'ils semblaient sortir d'un film de science-fiction assez kitsch, un type qui ne faisait rien pour vivre, à part avoir des contacts et se faire mousser.

Le maître de maison était absent, son personnel était finalement assez réduit, et si l'endroit était sécurisé à la manière moderne, quelques failles ici et là permettaient d'entrer dans la place. Mais il n'aurait pas été raisonnable de le faire seul. Et puis, comme il l'avait dit, Luis Perenna se fichait de piquer des objets de luxe, à part pour rire, en souvenir de l'aventure accomplie. Il avait juste envie de s'amuser, et de voir David en action. Les forces physiques et mentales que l'on déployait en salle de sport n'avaient rien à voir avec celles qu'une véritable situation de risque faisaient apparaître.

"A minuit, tout le monde est parti, il n'y a plus que le gardien, et j'ai l'itinéraire de sa ronde, c'est toujours la même. Alors... Ce soir ?"

Le professeur d'arts martiaux se tourna vers son camarade, pour le dévisager d'un regard direct. Il le jaugeait avec attention. La situation était sérieuse, et il était toujours possible de changer d'avis au dernier moment. A ce qu'il en savait, pour David c'était un baroud d'honneur, la dernière connerie avant de raccrocher, celle qui le dispenserait d'avoir à recommencer. Pour lui, ce n'était qu'un échauffement, le virtuose qui fait craquer ses doigts avant de s'attaquer réellement au clavier. Et aussi, une manière de tester cette ville, de constater quelles conséquences auraient leurs actions.

Il ne se faisait aucun souci pour les autres protagonistes impliqués. Quant à son complice, un père de famille en devenir, il risquait bien sûr une balle perdue en cas de bataille rangée, mais au moins, pas la guillotine... C'était un souci de moins dans cet univers apaisé. Et aucune autre personne n'aurait à mourir ou souffrir de blessures. S'ils jouaient bien leurs billes, ils ne croiseraient pas le gardien, et n'auraient pas à affronter les forces de police, qui n'apprendraient les faits que bien après leur départ. Le reste du personnel serait de retour à son domicile ; dans ce monde, on ne logeait pas les femmes de chambre dans les mansardes.
Et quand Cosmo Mornington sortait faire la bringue, c'était jusqu'au bout de la nuit.

Juste une aventure pour le plaisir, vraiment.

▿ Date de naissance : 11/05/1984

Quand on disait que la vie était complexe, surtout pour David malgré la façade d’homme rustre et simple qu’il adorait affiché. En réalité, le britannique ne pensait pas replonger dans le milieu du crime, que ses années de services auprès d’une mafia seraient enfin derrière lui. Et pourtant, le voila embarquer dans une mésaventure où il risquait gros. Cela, il ne le faisait pas par plaisir, mais se sentant comme un animal acculé qu’on obligeait à mordre pour survivre. Depuis quelque temps, David remettait en question son existence. Sur ses attentes dans la vie et que lui rapportait sa condition. Gagner sa vie en tabassant quelques hommes mal dans leur peau la nuit en pleine rue était distrayant. Mais ne rapportait pas assez et lui coutait même souvent chère. Il survivait à peine et commença donc à avoir peur d’arriver à ses limites.
Depuis peu, King se demandait si au final, il ne pouvait pas mieux, se trouver une meilleure sécurité. Surtout qu’il voulait offrir bien mieux à quelqu’un. Alors il débuta à nouveau les petits boulots. Barman qu’il connaissait, garagiste, livreur, bref les classiques. Même vendeur dans une boutique. Mais le tempérament de David n’était jamais… Adapter et il se retrouva bien vite à la porte, voyant encore ses revenues se réduire petit à petit, sachant que son corps ne pouvait au final supporter un trop grand nombre de combat par semaine.

Il pensait se changer les idées en retournant dans cette école de combat qu’il avait découvert. Là il était dans son élément, pouvant se défouler, exprimer tout son art. Était-ce un signe ? Il eut un peu sympathisé avec Luis Perenna ou Cosmo. Bref, le propriétaire de l’école pourrait parait moins musclé que David, mais il était un redoutable combattant, doté aussi d’un charisme fou. Sans doute que Mornington avait sentit, deviner, la situation compliquée de David et lui à alors proposer de le seconder dans un cambriolage. Au début choqué, King avait refuser , préférant prendre ses distances. Mais comme les choses ne s’arrangeaient pas pour lui, l’anglais fini par accepter, et donc voila pourquoi il parcourait les toits la nuit avec ce fringuant voleur, mais gardant des réserves sur lui et la finalité de tout ceci.

"Mouais... A condition que l'aventure ne compte pas nous faire mettre derrière les verrous !" David était déjà connu des forces de polices. Mais on ne l’arrêtait que pour des bagarres et donc il était rapidement relâcher, voyant juste son casier se remplir petit à petit.

Si la, on venait à le surprendre et l’arrêter, s’en sera fini pour lui. Beaucoup d’agents sauteront sur l’occasion pour le mettre au trou pour de bon, ce qui sonnera comme un violent Game Over pour lui. Au moins, la chose qui le consolait un peu, c’est de voir qui sera la victime de son professeur. Une célébrité imbue d’elle-même. David avait toujours méprisé le milieu bourgeois, élitiste dont il était issu pourtant. Toutes ces facettes trompeuses, cette hypocrisie… C’est ce qui à alimenter sa fureur depuis tout petit, surtout contre son père. Donner une leçon à un haut placé, un bien fortuné était un pêché mignon.

"Ok ca marche. T’as intérêt de ne pas te tromper sur ça."

Hors de question de tomber sur toute une milice et/ou des chiens de gardes enragés. David n’avait pas peur de se mesurer au danger, mais la il risquait beaucoup. Prudent, il se demandait si Perenna était aussi fiable. N’importe quel voleur pouvait se prétendre homme d’honneur, et pourtant ils vous trahiront à la première occasion pour sauver leur peau. David le savait car ce genre d’individus, il en avait fréquenter. Si certains ont réussit à devenir ce qui se rapprochait « d’amis » avec lui, King savait qu’ils n’étaient pas fiable, que les voleurs étaient surtout « Un pour tous, tous pour soi ! »

Le manoir leur faisait face. La maison pouvait accueillir plusieurs familles, occupant un immense espace avec son parc, délimité par ces murs qui tentaient de cacher ce qu’il se trouvait de l’autre côté, mais la demeure avait presque un aspect de château qu’il dépassait de loin.

"Ta aussi le plan de la baraque j’espère aussi. Je te paris qu’on s’y perds facilement dedans."

A qui le tour ?

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