(terminé) [Flashback 01/01/2019] Une rencontre décisive [PV Paul d'Aubert] [Terminé]

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Une rencontre décisive

Mary était une fillette de douze ans, issue du dix-neuvième siècle. Là-bas, à son époque, à Walnut Grove, son père, Charles Ingalls s’était rendu compte à ses résultats scolaires et un petit test qu’elle avait besoin de lunettes. Alors, il l’avait amenée à Mankato voir un spécialiste. Mary en était rentrée avec une parie de lunettes. Elle devrait désormais en porter à l’école et pour faire ses devoirs.
Sur le chemin du retour, elle redécouvrit les paysages qui s’étendaient sous ses yeux, les contours en étant redevenus nets et les couleurs plus éclatantes que jamais. De même à l’école, elle était redevenue l’excellente élève qu’elle avait toujours été. Elle n’avait plus de mal à suivre.

Seulement, Nelly et Willy Oleson n’avaient pas manqué l’occasion de se moquer d’elle. Alors, attristée et complexée, pendant la récréation, elle avait caché sa paire de lunettes neuves dans un tronc d’arbre. Et ce soir-là, à son retour à la maison, ses parents l’interrogèrent sur sa journée et sur l’absence de ces lunettes, voyant bien qu’elle ne les avait pas avec elle. Alors, l’aînée des enfants Ingalls prétendit les avoir perdues. Elle fut bien navrée lorsqu’elle constata le souci qu’elle causait ainsi à ses parents.
Après cette scène qui l’avait fait réfléchir sans la décomplexer au point de lui faire considérer l’idée de récupérer cet objet, Mary avait diné en famille, puis fait ses devoirs du mieux qu’elle le pouvait.

Après cela, elle s’était installée à la fenêtre de sa mezzanine, observant la lune rouge teinter le paysage alentours de cette couleur.
C’est alors qu’elle s’était retrouvée propulsée le 1er janvier 2019 dans une ville inconnue. Ce n’était plus la grange qu’elle voyait, mais des immeubles.

*Mais, qu’est-ce que je fais ici ? Et où suis-je d’ailleurs ?* se demandait-elle, intriguée et inquiète à la fois.

Elle marcha ainsi un bon moment dans les rues, dont elle ne pouvait lire les noms puisqu’elle avait laissé ses lunettes là-bas, sous un arbre. Ce qui ne faisait qu’accroître le sentiment, par ailleurs légitime, qu’elle était complètement perdue. Et elle n’avait personne de confiance vers qui se tourner… Ce n’était pas qu’elle aimât à demander de l’aide, bien au contraire, elle était habituée à se débrouiller autant que possible par elle-même, mais elle aurait bien aimé trouver des réponses aux questions qui la taraudaient. Elle en était là de sa réflexion lorsqu’elle tomba nez à nez avec Paul d’Aubert, qu’elle ne connaissait pas encore. Elle put néanmoins constater immédiatement qu’il s’agissait là d’un adulte.

« Bonjour Monsieur. Pourriez-vous me dire s’il-vous-plait où nous sommes ? »

Normalement, elle n’aurait pas abordé un inconnu avec une question pareille, seulement, là, elle avait vraiment besoin d’un éclaircissement.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Une rencontre décisivel

Être perdu loin de tous ceux qu’il aimait n’était pas une sensation totalement inconnue pour Paul. Il se souvenait encore de ce qu’il avait éprouvé en se retrouvant dans le village d’indiens, persuadé que toute sa famille était morte et qu’il ne reverrait jamais les amis qu’il avait laissé en France. Accroché au Capitaine de Rosbourg, il avait appris à se débrouiller seul dans un environnement hostile, à survivre, à trouver des solutions et à ne pas se laisser abattre. Il avait appris à surmonter les difficultés et à se confronter à la vie, quand celle-ci lui tirait un coup dans le dos.

Il avait été heureux en retrouvant sa Sophie, qu’il n’avait pas cru pouvoir revoir, même en revenant en France. Il avait passé bien des années auprès de ses amis, auprès de sa famille. Il avait cultivé son amour pour Marguerite et ils étaient maintenant fiancés. Paul avait repris les biens de la famille qu’il gérait avec brio, et il fallait bien le reconnaître, il était parfaitement heureux d’avoir retrouvé sa vie et ses proches. La vie s’était toujours déroulée, calme et paisible, jusqu’à cette nuit. Cette nuit où il n’avait pas compris ce qui lui arrivait, où il ne savait toujours pas même où il se trouvait.

Alors qu’il observait la lune, étrangement rouge, depuis la fenêtre de sa chambre, au château, Paul avait cligné un instant des yeux et tout avait changé. Il n’était plus au château mais sur une route, au milieu d’une ville. Les bâtiments étaient étranges. Il ne connaissait pas du tout cette forme architecturale qui lui semblait venir d’un tout autre univers. Le jeune garçon pragmatique qu’il était en était à penser qu’il était en train de rêver, mais si tel avait été le cas, il savait que ses sensations n’auraient pas été aussi réelles.

Il n’était pas seule. A une distance toute relative, il y avait des personnes aux visages variés, parmi lesquels il ne reconnaissait personne. Si ses proches avaient subi le même sort que lui, ils ne s’étaient, en tout cas, pas retrouvés à sa proximité. Il en était encore à réfléchir sur la conduite à adopter quand une fillette qui ne devait pas avoir plus de douze ou treize ans lui adressa la parole. Il y avait des enfants ici, des enfants qu’on avait arrachés à leur famille et qui devaient être totalement perdus. Eh bien voilà qui réglait le problème. Paul n’allait pas se concentrer sur lui-même alors qu’une jeune fille avait besoin d’aide.

« Je n’en sais pas plus que toi, ma puce. Mais ne t’en fais pas, reste avec moi, je vais m’occuper de toi. On va bien trouver une façon de se sortir de là, enfin, si tant est qu’il y ait une sortie. »

Il ne voulait pas inquiéter la puce plus que nécessaire, mais ne sachant pas comment il était arrivé ici, il n’allait pas davantage savoir comment en repartir. Mais s’il venait de promettre à la petite choupette qu’il allait s’occuper d’elle, il le ferait. Peu importait qu’il n’ait le contrôle sur rien, il ferait tout au moins le nécessaire pour qu’elle soit en sécurité et qu’il ne lui arrive rien. Il ne savait pas quel genre de gens avaient été amenés ici. Il y aurait peut-être pire qu’une bande d’autochtones désireux de se lier à lui pour la vie. En tout cas, cette fois, il se promit qu’il ne se laisserait pas attacher les poignets.

« Je m’appelle Paul, Paul d’Aubert, mais tu peux m’appeler par mon prénom. Et toi, comment dois-je t’appeler, ma puce ? »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Une rencontre décisive

Si même un adulte ne savait pas où ils étaient, ça n’augurait rien de bon aux yeux de la petite fille. Elle ne connaissait pas cet homme quelques instants auparavant, mais elle était touchée de sa sollicitude. Et elle ne savait pourquoi, il lui inspirait confiance. Oh, bien sûr, elle savait que tous les adultes n’étaient pas forcément fiables, mais de toute façon, si elle voulait se sortir de cette aventure, il lui faudrait accorder un minimum de confiance à plus âgé qu’elle.

« Merci, Monsieur. Si on ne sait pas comment on est arrivés ici, ça va être un peu compliqué d’en sortir, de trouver comment faire, non ? Ça risque de prendre du temps, non ? »

Mary n’était pas de nature pessimiste, non, elle se montrait simplement réaliste, qu’elle avait du bon sens malgré son jeune âge. Et là, elle savait que croire dur comme fer dans le fait de retrouver ses parents, de quitter cette ville et de retrouver Walnut Grove que se bercer de cette illusion, risquait de la faire tomber de haut.

« Enchantée, Mon… Paul. Je m’appelle Mary Ingalls. » lui répondit-elle, se présentant à son tour et manquant de peu continuer à appeler son interlocuteur monsieur.

Paul devait avoir une bonne vingtaine si ce n’était la trentaine, de sorte que la petite fille se demandait si de là où il venait, il avait des enfants. Ses proches semblaient ne pas être là ou pas près de lui, donc elle s’abstint de poser des questions sur le sujet, par discrétion. Pour ne pas enfoncer le couteau dans une éventuelle plaie. A la fois, elle avait bien envie de lui poser quelques questions pour apprendre à mieux le connaître.

Habituée par ses différents déménagements qui lui avaient valu de traverser les Etats-Unis, habituée à camper en cas de besoin et à faire preuve d’autonomie, au lieu d’interroger son interlocuteur sur sa vie d’avant, elle continua à montrer son bon sens et demanda :

« Mais, plutôt que de chercher comment sortir de là, on ne devrait pas commencer par chercher un toit pour la nuit, au cas où ? »

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Une rencontre décisivel

La logique des enfants était plutôt simple est dépourvu de fioritures, mais pas de sens. Elle n'avait pas tort, cette petite. Cela dit, Paul ne voulait pas perdre l'espoir de trouver une solution. Il y avait plusieurs urgences à prendre en compte pour ce qui était de la situation actuelle. L’une d'elles était de voir si quelqu'un avait pris les choses en main et savait où l'on se trouvait. La seconde serait de trouver un abri viable pour lui et la petite fille pour la nuit. Les choses mettraient peut-être plusieurs jours à se mettre en place et Paul tenait à y prendre part mais s'il prenait la fillette sous sa responsabilité, elle en deviendrait la première.

« Je crains effectivement que cela ne prenne du temps, plusieurs jours peut-être. Mais ne t'en fais pas, je ferai en sorte qu'il ne t'arrive rien. Tu peux compter sur moi, ma puce. D’accord ? »

Le plus important était de savoir à qui on parlait. Non seulement pour lui, mais aussi pour elle afin de la mettre en confiance. Paul se présenta et eu droit un joli sourire en réponse. Maintenant au moins, ils se connaissaient par leur nom. La petite Mary semblait rencontrer des difficultés à l'appeler par son prénom, mais ça viendrait avec le temps. Paul prit la fillette par la main et lui sourit franchement. Il n'allait pas être facile de se sortir de là, mais ce serait toujours moins difficile en n'étant pas tout seul. Même pour lui, et même si la jeune fille n'était qu'une enfant, cela faisait une véritable différence.

« Alors viens Mary, et tentons de voir comment on peut démêler tout cela. »

Il s avança en direction de ce qui semblait être le centre de la ville. Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas un peu peur de ne pas savoir où il mettait les pieds, mais il estimait ne pas devoir montrer sa peur à la fillette pour ne pas l'inquiéter davantage. Cela dit, elle ne semblait pas particulièrement terrifiée, mais plutôt déterminée à réfléchir aux solutions qu'elle pouvait trouver, alors que Paul aurait pensé que c'était à lui de chercher des solutions. Elle avait l'air d'être mûre pour son âge, mais il ne la laisserait pas prendre sur elle les responsabilités qui incombaient aux adultes. Paul était convaincu qu'une enfant devait rester une enfant.

Il avait été beaucoup trop touché par ce qui était arrivé en son absence à sa cousine Sophie et à ce qu'elle avait dû supporter malgré son jeune âge. Il était persuadé que personne ne devrait avoir à subir ce genre de chose. Il ignorait ce par quoi était passé la fillette qu'il avait devant les yeux, mais il paraissait évident qu'elle avait été élevée avec un esprit pratique, une idée de ce qu'il fallait faire lorsqu'on se retrouvait bloqué dans un endroit inconnu. Il ne la laisserait peut-être pas prendre des responsabilités qu'elle n'avait pas à avoir, mais il n'était pas question non plus de la traiter comme plus bête qu'elle ne l'était. Elle semblait intelligente et ses idées se devaient d'être prise en considération.

« Et c'est ce que nous allons faire. Si nous sommes déjà deux dans notre situation, on peut raisonnablement penser qu'un certain nombre d'autres personnes, au moins, le sont aussi. Si tel est le pas, il va bien falloir s'organiser pour que tous ces gens aient un toit rapidement, tu ne crois pas ? Je suggère donc d'aller voir ce qu'il se passe et ce qu'il se met en place. »

Ils avancèrent encore et Paul regarda aux alentours en espérant trouver des gens qui savaient où on était ou qui commençait à organiser les choses pour trouver un abri pour la nuit.

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Une rencontre décisive

Oh bien sûr, Mary espérait que les adultes trouvassent une solution, retrouver Walnut Grove et sa famille, seulement, elle avait lieu de penser que si même le Monsieur avec lequel elle parlait ignorait où ils se trouvaient et comment ils avait atterrit là, ce n’était pas évident. Et que donc cela ne se ferait pas forcément en un jour. La priorité était donc de pourvoir à leurs besoins élémentaires. Il serait toujours temps ensuite d’essayer de démêler toute cette histoire.

« D’accord » acquiesça-t-elle, simplement, montrant par là-même qu’elle avait décidé de lui accorder sa confiance.

Puis, elle laissa Paul l’entraîner dans la ville. Sans doute espérait-il rencontrer des gens qui pourraient les renseigner.

« Ça paraît probable, en effet. Si sûrement. » répondit-elle au fait que d’autres personnes pouvaient se trouver dans la même situation qu’eux. Si c’était effectivement le cas et qu’ils les rencontraient, ils pourraient réfléchir à plusieurs sur la conduite à tenir, la manière de rentrer chacun chez soi.

Elle continuait à avancer aux côtés de Paul, observant aussi aux alentours voir s’ils tombaient sur un être humain susceptible de les aider à trouver un toit.

« D’autant plus que c’est une ville qui a l’air assez vaste, on va forcément tomber sur quelqu’un d’autre à un moment. Et même si cette personne n’est pas dans la même situation que nous, elle pourra peut-être nous aider à trouver un toit » ajouta-t-elle.

Elle n’osait pas lui poser de questions sur qui il était, d’où il venait, ne voulant pas faire preuve d’indiscrétion. Pourtant, si elle lui avait accordé sa confiance et était amenée à vivre quelques temps avec lui, il serait bien d’apprendre à le connaître davantage. C’eût été sûrement différent si elle avait eu affaire à un adolescent et si la priorité du moment n’avait été ailleurs.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Une rencontre décisivel

Il aurait été facile, pour Paul, de contraindre la jeune fille à l'accompagner s'il avait voulu. Mais il ne l'aurait pas fait, afin de ne pas lui faire peur. Si elle n'avait pas voulu rester avec lui, il l'aurait mis en sécurité quelque part avant d'aller chercher quelqu'un qui aurait pu s'occuper d'elle. Mais le fait était qu’il lui avait donné des raisons d'avoir confiance et qu'elle semblait suffisamment intelligente pour se rendre compte qu'elle ne risquait rien avec lui. Elle acceptait donc de le suivre dans la ville et ils se mirent en route tous les deux afin d'en savoir plus sur ce qui s'était passé et surtout de se trouver un abri sécurisé.

Pendant qu'ils marchaient, Paul se fit la réflexion qu'ils ne devaient pas être les seuls à se trouver dans cette situation. Sa nouvelle compagne de route approuva en disant que cela semblait logique qu'ils ne soient pas tous les deux les seuls à avoir subi ce qu'il venait d'arriver. Elle avait l'air plus tranquille maintenant qu'une décision était prise et il fut rassuré de voir qu'elle suivait sans discuter et sans se plaindre. S’il y avait une chose dont il était déjà certain, c'était que la jeune fille était courageuse. Et c'était tout à son honneur.

Elle ne semblait pas trop inquiète et avait même l'air de rejoindre l'optimisme naturel de Paul. Il était évident qu'il allait bien s'entendre avec cette demoiselle. S’il devait rester un moment ici, il se dit qu'il aimerait faire tout ce qu'il pourrait pour qu'ils restent ensemble tous les deux. Cela lui permettrait à elle de ne pas se retrouver seule alors qu'elle était une enfant, et à lui d'avoir de la compagnie au quotidien d'une personne avec qui il s'entendait bien. Avant tout, il fallait qu'il sache d'où venait la jeune fille afin de se faire une idée de ce en quoi elle pouvait rencontrer des difficultés.

« Nous pourrions faire connaissance pendant que nous marchons. Où vivais-tu avant d'arriver ici ? Tu avais une grande famille ? Moi, je vivais dans un château, avec mon père, ma mère, et ma fiancée. J’ai habité dans un pays qui s'appelle la France. Et toi ? »

Ils avançaient vers la ville et une foule apparut à ses yeux. Tout le monde semblait plutôt hagard et personne ne semblait vraiment savoir où il en était et ce qu'il fallait faire. Cela n'était pas rassurant. Paul essaya de voir si quelqu'un était en train de tenter d'organiser les choses à la fin d'aller directement s'adresser à lui, mais il n'avait pas trouvé pour l'instant de personnes capables de l'aider. La foule grandissant, il garda près de lui la jeune fille qu'il venait de rencontrer afin qu'elle ne se perde pas au milieu des inconnus.

« Ne t'éloigne pas de moi. Dans ce monde, nous pourrions avoir du mal à nous retrouver. »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Une rencontre décisive

Mary avançait donc dans les rues de la ville aux côtés de Paul. Alors qu’ils avaient déjà un peu parlé de leur situation présente, il lui proposa de faire connaissance. Et si elle avait déjà confiance en lui, elle l’approuva, c’était une bonne idée, surtout s’ils devaient passer davantage de temps ensemble, comme cela semblait s’annoncer.

« J’espère pour vous que votre fiancée et vos parents sont quelque part dans cette ville et que vous les retrouverez, ou que vous pourrez rapidement les rejoindre chez vous, en France. » dit-elle, sincère dans ce propos.

« Vous n’aviez donc pas besoin de travailler ? Et pas d’enfants ? » s’enquit-elle, se rendant compte qu’ils n’étaient pas du tout issus du même niveau social. Pas que cela lui importât plus que cela, mais elle ne pouvait que le noter.

« Eh bien, je suis née aux Etats-Unis, dans le Wisconsin. Mais, j’ai déménagé plusieurs fois d’un état à l’autre et là, avant d’arriver ici, j’étais dans le Minnessota, à Plum Creek, près du village de Walnut Grove. Je vivais dans une ferme avec mes parents et suis l’aînée de quatre enfants. J’avais aussi mes grands-parents et des cousins, restés dans le Wisconsin. Papa travaillait dur, mais on n’était pas riches. J’ai vu plusieurs fois mes parents s’inquiéter pour l’argent. Mais, on était heureux… Souvent, le soir, quand il n’était pas trop fatigué, papa sortait son violon… »

Lorsqu’elle pensa à son père et son violon, lorsqu’il le sortait le soir et qu’elle dansait à ce son avec Laura et Carrie, une ombre passa de façon fugace sur son visage. Les reverrait-elle un jour ?

« J’allais à l’école du village et j’étudiais beaucoup. J’aimerais devenir maîtresse d’école, comme l’a été maman rapidement. Je lis donc beaucoup »

Après tout, cela aussi disait qui elle était. On la trouvait d’ailleurs davantage avec un livre ouvert pendant une récréation qu’à jouer à chat ou au ballon, même si elle acceptait de temps à autre pour faire plaisir à sa cadette.

Elle était replongée dans ses souvenirs lorsque son interlocuteur lui demanda de rester près de lui. C’était d’autant plus raisonnable que la ville lui semblait grande. Sans compter qu’elle était une campagnarde, non une citadine.

« D’accord.»

Elle avait déjà été quelque fois en ville et se souvenait de chacune d'entre elles, dont celle, récente, où elle était revenue avec des lunettes. Son père, Charles, l’y avait emmenée consulter un spécialiste car elle n’arrivait plus à suivre en classe ni à faire correctement ses devoirs. Les lunettes avaient efficacement changé la donne, mais elle les avait volontairement oublié dans un tronc creux suite aux moqueries des enfants Oleson.
Puis, revenant sur leur conversation, elle demanda :

« C’est comment la France ? »

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Une rencontre décisivel

La douceur et la générosité de la fillette touchèrent Paul au point qu'il savait déjà que s'ils se retrouvaient dans une situation où ils ne pouvaient rentrer chez eux rapidement, il ferait tout pour prendre soin de cette jeune fille et veiller sur elle. Sa façon sincère de lui souhaiter de pouvoir être rapidement auprès de sa fiancée et des gens qu'il aimait lui donnait à penser que c'était une personne avec un grand cœur et des valeurs exceptionnelles, tout à fait le genre d'enfant qu'il aurait voulu avoir. Il prendrait soin d'elle et s'en occuperait jusqu'à ce que ses parents viennent la chercher. Il se le promit aussitôt.

« Merci, je te souhaite aussi de pouvoir vite retrouver ceux que tu aimes. »

Elle semblait intriguée par le niveau de vie que Paul avait dans la maison dans laquelle il vivait. Il était vrai que depuis qu'il était revenu d'outremer, il n'avait pas eu à gagner sa vie. Il était rentier et non content d'avoir toute la fortune des d’Aubert, il avait sa part sur l'héritage des Rosbourg. Comme l'autre héritière était sa future femme, il pouvait se considérer comme ayant deux fortunes à lui tout seul, à ne partager qu'avec Marguerite. À ce degré, on pouvait vivre de ses rentes assez facilement à son époque.

« Je n'avais pas besoin de travailler à proprement parler, mais c'est beaucoup de travail de gérer de nombreux domaines et une grande fortune, sans se montrer trop négligent. Finalement, toute situation à ses inconvénients, n'est-ce pas ? Mais j'avais un bon niveau de vie et je n'ai jamais eu à me plaindre de la faim ou du dénuement. Quant à avoir des enfants, il aurait d'abord fallu que nous soyons mariés avant que de pouvoir en avoir. Mais peut-être qu'un jour… »

S’il retrouvait Marguerite et qu'elle voulait toujours de lui, il était évident qu'il la demanderait en mariage à nouveau. Ils se marieraient et il lui ferait plein d'enfants. Il avait envie de petites filles qui ressemblent à sa Marguerite, de petits garçons à qui apprendre à monter une maison, d'enfants à chérir et à gâter. Il voulait construire une famille et la remplir d'amour comme les Fleurville et les Réan l'avaient fait avant lui. Mais il ne savait pas si un jour, il parviendrait à ce résultat. Il se battrait toutefois dans ce but.

Mary lui raconta d'où elle venait de son côté. Ils ne venaient pas du même milieu. La jeune fille avait grandi dans une famille beaucoup plus pauvre que la sienne. Mais il était évident que cette famille respirait le bonheur tout de même. Et si les parents pouvaient s'inquiéter pour l'argent, ils semblaient élever leurs enfants dans l'esprit d'une famille unie et pleine d'amour, ce qui faisait du bien à entendre. Mary était aussi heureuse dans sa vie que Paul l'était dans la sienne et il y avait espérer que chacun des deux retrouverait rapidement sa vie d'autrefois.

« Ca n'a pas dû être tout le temps facile, mais à ta voix, vous sembliez heureux. Je vais être honnête avec toi, je pense que l'argent n'est pas le plus important. J’aurais préféré être pauvre et avoir les mêmes parents que toi, ou alors mon oncle et ma tante, peut-être. »

Ils avancèrent en direction du centre-ville et de plus en plus de personnes progressaient autour d'eux qui n'avaient pas l'air de savoir davantage où ils se trouvaient. Ce n'était pas rassurant et la petite devait être quelque peu inquiète. Paul décida donc de faire en sorte qu'elle se sente le mieux possible. Du coup, quand elle lui demanda comment était la France, il se fit un plaisir de lui répondre, rien que pour éviter qu’elle ne cède à ses angoisses. Il valait mieux qu'elle garde son sang-froid car il ne savait pas pour combien de temps ils en auraient à cet endroit.

« C'est très joli. Nous passions l'hiver à Paris, mais ce que je préférais, c'était la campagne. Nos terres sont tellement belles, nous pouvions courir dans la campagne et nous promener dans la forêt. Nous faisions des cabanes dans le jardin et nous occupions de nos fleurs et de nos fruits. Nous avons eu des années merveilleuses pendant toute mon adolescence, du moins après que je sois revenu de ce naufrage. »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Une rencontre décisive

« Merci à vous aussi » répondit Mary au fait que Paul lui souhaitait également de retrouver rapidement les siens.

Elle écouta ensuite les explications du jeune homme quant à son niveau de vie avant son arrivée dans cette nouvelle ville.

« J’imagine, oui, que cela représente une forme de travail et de la réflexion. C’est possible, pour les inconvénients, oui. » acquiesça-t-elle.

Cela n’avait effectivement pas été tous les jours facile… En relevant cette phrase, elle pensa aux multiples moqueries des enfants Oleson sur les tenues des Ingalls, sur leurs différences de moyens financiers… D’un autre côté, elle avait vu plus d’une fois ses parents se priver de quelque chose qu’ils souhaitaient pour donner à leurs filles ce dont elles avaient besoin.

« Je pense que c’est pour mes parents que ça a dû être plus dur… Ils ont toujours fait le maximum pour nous préserver et nous offrir ce dont on avait besoin tout en nous enseignant le sens des économies. Et oui, vous avez raison, on était heureux. L’argent donne du confort, une certaine sécurité sans doute, mais pas le bonheur effectivement. »

D’ailleurs, si on prenait les Oleson comme exemple, les enfants étaient gâtés pourris, mal élevés par Harriett, mais heureux ? On était en droit d’en douter vu leur méchanceté gratuite.

« Oh ? Vous préfereriez avoir eu d’autres parents que les votres ? » fit-elle surprise, devinant que quelque chose se cachait derrière ce souhait et que ceux de Paul n’avaient peut-être pas été maltraitants, mais au moins absents.

Elle l’écouta ensuite parler de la France. Elle ne pouvait que l’approuver concernant la campagne.

« Comme vous l’aurez compris, je suis une enfant de la campagne. Je ne suis que peu habituée à la ville où je ne me suis rendue que rarement. Mais, je ne peux qu’être d’accord avec vous concernant les joies de courir dans la campagne. »

Observant autour d’elle, elle remarqua que la foule s’intensifier, mais que tous semblaient aussi perdus qu’eux, aussi étrangers à cette ville.

« Ce naufrage ? » releva-t-elle, l’interrogeant ainsi sur ce qu’il s’était produit lors du voyage qu’il avait fait en Amérique.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Une rencontre décisivel

Douce, bienveillante et gentille, la jeune fille sur laquelle il venait de tomber avait tout ce que Paul aurait pu souhaiter de sa propre enfant. Ses parents pouvaient être fiers d'avoir élevé une jeune fille aussi responsable, polie et bienveillante. Cela venait-il de son éducation ou de sa personnalité ? Sans-doute était-ce un peu des deux mais le jeune homme n'en trouvait pas moins cela particulièrement attachant. La seule raison qui pourrait désormais le pousser à s'éloigner de la jeune fille ne pourrait être que le cas où ils retrouveraient sa véritable famille et où Paul la leur laisserait. En attendant, il se faisait la promesse de veiller sur elle et de s'assurer qu'il ne puisse rien lui arriver. Il prendrait sur elle le devoir d'un père.

« Voilà un souhait très généreux de ta part, mais je n'ai pas l'intention de m'en aller avant d'avoir retrouvé les personnes qui te sont chères. »

Il savait qu'il n'était pas facile d'entendre que quelqu'un pouvait être plus favorisé que vous. Il ne s'était donc jamais vanté d'être plus riche ou de sang plus noble que la moyenne des gens. Sa tante lui avait toujours appris qu'il fallait savoir rester humble devant sa fortune et se montrer bienveillant envers ceux qui avaient moins de chance sans pour autant s’en enorgueillir. Paul avait appris par ailleurs qu'aucune situation n'est jamais définitive, quand bien même elle dure depuis la naissance. Après tout, il s'était retrouvé dans une situation improbable au moment même où il avait l'impression que ses parents l'avaient pour une fois inclus dans leur projet. Toutefois, en toute humilité, il ne pouvait tout de même pas mentir.

« Mes parents sont morts alors que j'étais plus jeune que toi mais ils étaient riches et je suis leur légataire. J’ai été recueilli par le capitaine du vaisseau sur lequel mes parents ont péri et c'est à sa fille que je suis fiancée. Cette famille est très aisée aussi et celui que j'appelle mon père a décidé que j'en serai légataire autant que ma fiancée. Le résultat en est que je n'avais effectivement pas besoin de travailler pour vivre, même si ce que nous avions à gérer demandait tout-de-même un certain travail », précisa-t-il en lui faisant un clin d'œil.

De ce qu'elle lui raconta, elle venait davantage d'une famille de condition ouvrière, cette famille n'était pas riche mais elle n'était pas malheureuse parce que les parents savaient faire profiter leurs enfants de leur présence. Imaginer un père en train de jouer du violon pour sa famille faisait chaud au cœur du jeune homme qui avait la certitude que c'était infiniment plus heureux que tout ce qu'il aurait pu connaître avec ses propres parents. Il était peut-être riche, mais ce que Mary avait possédé, il n'avait pu l’avoir que grâce à sa tante et à sa cousine. Il se considérait tout-de-même comme chanceux car il savait le nombre de gens de sa condition qui n'en avaient déjà pas autant.

« Je pense, Mary, que tu as eu le plus précieux que l'on puisse trouver dans ce monde. L’amour ne peut se créer au même titre la richesse et quand on l'a, c'est le plus important que possède. »

Il ne pourrait peut-être pas lui offrir exactement ce qu'elle avait. D’ailleurs, il ne pratiquait pas le violon. Mais s'ils devaient rester ensemble un moment, elle aurait un foyer rempli d'amour et la sécurité de savoir que quelqu'un serait toujours là pour veiller sur elle si elle en avait besoin. Elle semblait désirer devenir maîtresse d'école et c'était un métier qui correspondait tellement à son profil de petite fille sage que Paul ne pouvait que sourire en étant persuadé qu'elle avait fait le meilleur choix.

« Nous ne serons peut-être pas riches non plus, mais je te promets qu’auprès de moi, tu n'auras jamais à craindre la solitude en attendant de retrouver tes parents. Quant à tes ambitions, quelque chose me dit que tu as tout ce qu'il faut pour les réaliser et que cela ne dépend que de toi. »

Elle avait toujours vécu aux États-Unis puisque c'était là qu'elle était venue au monde et elle avait la curiosité du pays dans lequel Paul avait grandi. Comment était la France ? C'était un pays aux milliers de teintes. Il y avait des zones citadines et des zones plus naturelles mais le fait était que les zones naturelles ne se ressemblaient pas d'une région à l'autre. Paul s'était toujours dit qu'il devait y avoir énormément de choses à voir en parcourant rien que la France.

« La France n'est pas aussi grande que les États-Unis . Mais elle est spacieuse et il y a de nombreux paysages différents selon les régions où tu te trouves. Je passais tous mes étés à la campagne, mais nous allions régulièrement passer l'hiver à Paris. Je dois t'avouer que je n'aimais pas spécialement cela. J’ai toujours préféré Réan, le château de ma tante, ma cousine et moi passions beaucoup de temps à nous amuser et à inventer toutes sortes de bêtises pour faire enrager tout le monde. Je dois avouer que j'avais une cousine bien facétieuse. Mais elle n'a jamais eu de vraie intention méchante. »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Une rencontre décisive

Mary marchait donc dans les rues aux côtés de Paul. Tous deux apprenaient à se connaître tout en cherchant des personnes qui seraient en mesure de les renseigner sur l’hébergement, l’organisation – fût-elle temporaire – dans cette ville. Si à présent tous deux savaient l’essentiel l’un sur l’autre – mis à part que Mary avait pour l’heure omis de parler de sa vue. Ce serait de toute façon bien trop long à expliquer et elle n’était pas encore réconciliée avec ses lunettes.

Elle acquiesça d’un signe de tête aux propos qu’il tenait sur l’amour et l’argent.

« Oui, je sais que j’ai eu beaucoup de chance. »

Elle l’écouta lui dire qu’ils ne seraient sans doute pas riches non plus, ce n’était pas grave, elle n’avait jamais eu des goûts de luxe. Tout ce dont elle avait besoin, c’était d’un toit, de pouvoir manger, s’habiller un minimum, quitte à garder les vêtements des années et les repriser et de pouvoir étudier. Rien d’extravagant en somme.

« Ça ne changera pas grandement pour moi et ce n’est pas grave si nous ne sommes pas riches. Et au besoin, je peux, comme je le faisais parfois chez mes parents, faire des petits travaux de couture, soit pour arrondir les fins de mois soit si je veux pouvoir faire des cadeaux ou m’acheter un livre en particulier. » fit-elle.

Car oui, dans le milieu et l'époque d'où elle venait, l'achat d'un livre était un luxe qu'elle ne pouvait que difficilement et rarement se permettre, alors, fort logiquement de son point de vue, elle supposait qu'il en serait de même ici s'ils n'étaient pas riches.

Ensuite, il lui avait dit qu’elle était parfaitement capable d’atteindre ses ambitions, elle l’espérait en tous cas.

« Je ferai tout mon possible pour en tous cas » dit-elle simplement.

Puis, elle l’écouta lui parler de la France et de sa cousine. C’est alors qu’ils arrivèrent d’autres personnes qui semblaient pouvoir les renseignèrent. Mary les repéra et les montra à Paul.
Suite à quoi, tous deux s’approchèrent et furent orientés pour la nuit et les premiers jours. Si cela durait plus, il faudrait se reconstruire une vie ici, avec un logement définitif.
Ils suivirent donc les indications qu’on leur avait donné, ignorant encore qu’ils passeraient des années ensemble, en tant que père et fille adoptive dans cette ville, sans retrouver la moindre personne de la vie précédente de Mary.

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