Un peu de thé, Alice ?[PV Harry Marsh]

▿ Date de naissance : 15/10/1997

Un peu de thé, Alice ?

Un salon qui portait un nom disant que c'était l'heure du thé, cela ne pouvait appartenir qu’au Chapelier Fou ou au Lièvre de Mars. Alice ne savait pas auquel des deux elle devait s'attendre, mais une chose était sûre, le propriétaire, elle serait ravie de le revoir. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas allée au Pays des Merveilles, mais elle y avait passé beaucoup de temps à une certaine époque et ce n'était pas pour rien. Elle avait toujours beaucoup aimé cet endroit et elle avait considéré les personnes qui y vivaient comme ses amis, en dehors de la reine de cœur évidemment.

Elle pénétra dans la boutique. L'ambiance était plutôt sympa et les objets étaient bien mis en évidence et joliment disposés. Voilà qui invitait à un instant de détente. On pouvait dire que le propriétaire des lieux faisait tout ce qu'il pouvait pour que les personnes n'aient pas à boire leur thé trop chaud et qu'ils puissent patienter dans un cadre agréable le moment où il serait bon à boire. Alice approuvait. Elle s'installa à une table et attendit patiemment qu’une personne chargée du service vienne prendre sa commande et lui demander ce qu'elle avait envie de boire. Mais Alice avait une petite idée derrière la tête.

« Je vous avoue que je ne sais que choisir. Tout a l'air excellent. Je suis certaine qu'il n'y a personne de plus adapté pour me conseiller que le propriétaire des lieux. Pourriez-vous lui demander s'il accepterait de venir me faire partager ses spécialités ? Dites-lui que c'est Alice qui le demande. »

Elle se demandait sur lequel des deux elle allait tomber. Elle ne se rendait même pas compte qu'il était tout à fait possible que ce ne soit pas le Lièvre ou le Chapelier qu'elle avait rencontré, elle. Elle aurait pu s'en rendre compte puisqu'elle avait le souvenir de la malédiction dans lequel elle avait une notion des contes de fées du monde sans magie. Mais ça lui était tout simplement sorti de l'esprit. Quel intérêt y avait-il à penser à tout ? C'était beaucoup plus marrant d'agir selon l'instinct du moment. Elle allait éviter de faire ça dans les cours qu'elle allait suivre. Mais pour le reste, elle avait envie de rester instinctive comme elle l'avait toujours été.

▿ Date de naissance : 07/03/1987

Encore une journée où je vais gagner de l'argent, mais où je n'aurais pas le temps de faire des tests supplémentaires sur mes thés. Imaginez, ma bonne dame, que je ne peux pas même goûter tous les thés que je sers, parce que soi-disant que cela ne se fait pas. Mais comment sais-je si la température est idéale, si le temps d'infusion est parfait... Non parce que... si on dit aux clients que le temps d'infusion restant est de 4 minutes 12, moins les 7 secondes qui me séparent du comptoir à leur table... j'ai l'impression qu'ils n'écoutent qu'à peine. Parfois, ils dépassent les 5 minutes d'attente !

Un de mes employés me regarde en me faisant signe de me calmer. Moi, je le regarde en faisant signe qu'il sera remercié d'ici à la fin de la journée. Comment peut-on rester aussi calme avec des gens aussi inconséquents comme clients ? Il secoue la tête avant de me dire qu'une certaine Alice me demande.

A...Alice ?

Mon coeur se met à battre étrangement. Je prends la première chose qui me passe sous la patte, et je m'enfile une énorme tasse de thé... Tiens, ce serait pratique d'avoir constamment du thé sur moi ! Une fois la tasse finie, ça va mieux, bien mieux. Je me redresse, ajuste ma chemise et mon veston, et je vais à la rencontre de cette Alice.

À première vue, ce n'est pas "la mienne", mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas "la bonne". Je m'approche donc d'elle et m'incline de manière protocolaire.

"Bonjour, gente demoiselle. On m'a demandé de venir vous conseiller pour vous aider à choisir un thé. Il me serait désagréable de vous laisser dans une si grande détresse. Vous sentez vous d'humeur aventureuse, ou sage, aujourd'hui, mademoiselle Alice ?"

Réalisant que j'ai oublié de me redresser de mon inclinage... inclinement... inclinaison... Je me redresse, tout sourire.

"Depuis combien de temps êtes-vous ici, en détresse de thé, mademoiselle Alice ?"

▿ Date de naissance : 15/10/1997

Un peu de thé, Alice ?

Les effluves qui se faisaient sentir de partout autour d’elle rappelaient tant de souvenirs à la jeune femme. Elle se croirait presque revenue au Pays des Merveilles dans la maison du Chapelier. Ce n’était pas forcément l’endroit le plus serein du Pays Imaginaire, mais c’était probablement un refuge plutôt sécurisé quand on était en danger de se faire attaquer par un Jabberwocky. Pour le moment, Alice n’avait pas rencontré de Jabberwocky ici, mais on ne savait jamais. En tout cas, elle s’attendait presque à des oreilles haut placées ou un chapeau non moins haut. Les deux étaient possibles dans cet endroit si familier.

Quand elle le vit approcher de la table, aucun doute, un lièvre. C’était donc ce cher Marsh. Il ne ressemblait pas à celui qu’elle avait connu au Pays des Merveilles. Mais c’était peut-être la faute de cette ville. Alice n’avait pas encore eu l’occasion de la visiter complètement, ni d’en comprendre tout le fonctionnement. Mais elle aimait bien quand il y avait un petit grain de folie dans les rouages. C’était amusant. En attendant, le gars aux oreilles de lièvre, elle s’attendait presque qu’il s’installe à sa table sans même lui demander son avis. Elle ne pouvait rien dire. Elle lui avait fait pareil en son temps.

« Lièvre de Mars ou lapin de janvier ? J’ai eu un ami qui avait les mêmes oreilles que vous », dit-elle alors qu’il s’inclinait. « Comment je me sens, ma foi. D’humeur curieuse je dirais. »

Curieuse comme un chat, disait-on plus que comme un lièvre. Mais cela revenait au même. Il lui demanda depuis combien de temps elle était là, mais elle ne savait s’il partlait de son salon ou de la ville elle-même. Dans le doute, elle préféra répondre d’une façon qui fonctionnerait pour les deux. Il ne s’était finalement pas permis de s’asseoir et elle en était presque déçue. Ne l’avait-il pas reconnue ? Ou alors, elle s’était trompée et ce n’était pas le Lièvre de Mars. Mais elle aurait pourtant juré… il en avait les atours, en tout cas.

« Je suis ici depuis bien peu de temps, mais cet endroit m’a attirée… comme s’il y avait quelque chose de familier par chez vous. »

▿ Date de naissance : 07/03/1987

Je fronce les sourcils pour être en colère pour de faux. Cela ne fonctionne pas, j'ai juste envie de rire, un rire léger qui éclabousse un peu partout. Cependant, je me contiens afin de clarifier les choses.

"Non, mademoiselle, je ne suis pas un lapin. Nous ne sommes pas les mêmes animaux. Les lapins sont... enfin... Ce que vous voyez est ce que vous avez, sans secrets."

Le fait est que ce n'est pas la première fois qu'on me prend pour un lapin. En fait, cela arrive même très régulièrement. En fait, je ne peux pas me souvenir de quelqu'un qui ne nous ait pas confondus au moins une fois. Le lapin blanc est ce qu'il est, mais il n'est pas moi, et je ne suis pas lui.

"D'humeur curieuse ! D'humeur..." je regarde les différentes préparations que j'ai à l'intérieur de ma propre tête "...D'humeur figue, cerise, et thé noir bien corsé !"

Quelque chose de familier ? Oh !

"Il faut m'excuser, c'est mon horloge. Elle a tendance à ne pas être très polie avec les invités." j'ai baissé la voix et montré la pendule de l'entrée. Celle-ci me regarde de tous ses chiffres, étonné que je l'interpelle. Je ne vois qu'elle qui puisse se montrer de manière familière avec une première visite. "Ne faites simplement pas attention à elle, même l'heure qu'elle indique est biaisée. Elle ralentit en hiver, et accélère en été."

Comme s'il était universellement reconnu qu'on devait aller plus vite en été, c'est n'importe quoi. Heureusement que ce n'est pas une horloge universelle, plus personne ne s'en sortirait ! Je me rends derrière mon comptoir et m'attelle à la préparation, en quelques secondes, j'ai les ingrédients en main et je peux revenir auprès de ma cliente. Je commence par le thé noir, comptant dans ma tête dans combien de temps, je devrais rajouter les autres saveurs.

"Vous avez très exactement 1 minute et 40 seconde pour me dire l'endroit d'où vous venez. Vous n'êtes pas mon Alice, je le vois bien, mais c'est pour le mieux." je baisse la voix, regardant à droite et à gauche. "Elle n'a d'yeux que pour le chapelier." Tandis qu'avec elle, j'ai toutes mes chances de me démarquer. "Comment se porte votre monde ?"

▿ Date de naissance : 15/10/1997

Un peu de thé, Alice ?

Alice ne put s'empêcher d'éclater de rire alors que cet homme croyait bon de lui préciser qu'il n'était pas un lapin mais un lièvre. Comme si elle avait pu confondre ses deux amis ! Non, ce n'était pas parce qu'elle disait n'importe quoi qu'il fallait le comprendre au sens littéral, bien au contraire. Elle savait précisément qui il était et c'était bien parce qu'elle en avait conscience qu'elle était particulièrement ravie d'être tombée sur lui. Comme il était plaisant de retrouver quelque chose qui ressemblait à une profonde amitié. Elle savait ne pas pouvoir être sûre qu'il était bien son ami à elle parce qu'elle ne le reconnaissait pas vraiment et il ne la reconnaissait pas non plus mais il avait des points communs avec cet ami, quoi qu'il arrive.

« Oh, je sais bien que vous n'êtes pas un lapin. Je crois que vous avez quelques points communs avec mon ami le Lièvre de Mars. Et je suppose que l'un d'entre eux est d'avoir un Pays des Merveilles, enfin, il n’est pas à vous, mais vous avez dû y vivre. »

Alice ne connaissait absolument pas la recette qui lui était proposée, mais elle ne demandait pas mieux que de la découvrir. En ce qui concernait les conseils en matière de thé, il n'y avait personne de plus convaincant que le Lièvre ou le Chapelier. Et il fallait bien avouer que de son côté, elle avait l'entier goût du goûteur, mais qu'elle ne savait absolument pas imaginer les saveurs avec ce talent. Comme pour les beignets, elle serait sûrement meilleure pour les vendre que pour les concevoir. Elle le regarda donc d'un air intrigué en lui souriant avec un certain mystère. Pour le moment, il était le plus mystérieux des deux et elle se demandait ce que cela donnerait au niveau du résultat.

« Cela m'a l'air tout à fait exquis. Je suis impatiente de découvrir le goût qui s'associe à votre création, très cher. »

Quand elle parla de familiarité, il commença à parler de son horloge à l'entrée et pendant un moment, Il était en train de lui parler, avant de comprendre son allusion. Elle sourit en le laissant terminer son explication sur la nature un peu particulière de cette adorable horloge qui semblait prendre un malin plaisir à agir différemment des autres. Ça ne dérangeait pas Alice qui aimait beaucoup tout élément objet un peu particulier qui avait une personnalité hors du commun. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge qui sembla particulièrement offensé d'être accusé, de son point de vue.

« Oh mais votre charmante horloge n'est absolument pas en cause. Tout ce que je disais, c'est que vous me rappelez le Pays des Merveilles, et si vous ne savez pas ce que c'est, alors c'est que je me suis fourvoyée. »

Il semblait commencer à comprendre qu'il y avait quelque chose dans leurs relations qui dépassait celles qu'une cliente pouvait avoir avec un propriétaire de salon de thé. Une autre Alice aurait peut-être pu lui dire qu'elle venait du Pays des Merveilles et s'offusquait de l'avoir mentionné deux fois et qu'il ose encore lui demander. Pas Alice. Elle ne venait pas vraiment de là et elle avait passé du temps à bien expliquer qu'elle n'était pas seulement Alice au Pays des Merveilles mais de plein d'autres endroits aussi. Un grand sourire sur les lèvres, elle lui révéla ce qu'il voulait savoir, ou presque.

« Je viens d'une ville appelée Storybrooke. Je ne suis la Alice de personne, sauf peut-être de ma chère Robin. C'est ma petite-amie et elle est venue ici avec moi. Je dois reconnaître que j'ai beaucoup de chance. Mais même si c'est là que je vis actuellement, j'ai vécu dans plein d'endroits et notamment dans un Pays des Merveilles où j'ai rencontré un Lièvre et un Chapelier. Ils étaient complètement fous, mais ça me plaisait, je ne suis pas bien saine d'esprit moi-même. N'est ce pas dans la folie que l'on obtient ses vrais amis ? En ce qui concerne mon monde, aux dernières nouvelles, il se portait comme un charme. »

▿ Date de naissance : 07/03/1987

Son ami, lièvre de Mars ? Alors, elle en dispose déjà d'un ? Je suis un peu déçu, mais je suis persuadé que je fais mieux le thé que lui.

"Ah non, il n'est pas à moi, sinon il serait bien différent. Et oui, j'y ai vécu."

Mais ma maison est ici, à présent, irrémédiablement. Si je rentre un jour, je ne rentrerai pas seul, ou du moins, je l'espère. Je me demande si le monde des merveilles est différent pour elle comme pour moi, et comment est le sien. Cependant, je me doute qu'elle ne va pas me répondre si facilement, même si le temps presse. Plus que cinquante secondes.

"Oh non, vous avez vu juste. J'ai l'impression que ceux qui sont allés aux Pays des Merveilles se... sentent... entre eux. Vous ne trouvez pas ? J'aimerais m'entourer de cette famille reconstituée de gens qui viennent des autres Pays des Merveilles."

C'est sans doute un beau rêve, mais je ne sais que trop bien d'à quel point on peut se sentir déraciné quand on passe d'un monde à l'autre sans même avoir été consulté auparavant... Ou l'ai-je été ? Et je n'ai pas compris ce qu'on me demandait ? C'est sans doute cela, oui. En tout cas, je commence à sérieusement penser que c'est pour le mieux, mais je sais aussi qu'il y en a d'autres qui ne seraient pas d'accord.

J'écoute l'histoire de ma nouvelle invitée et commence à faire infuser les ingrédients finaux, les uns après les autres, avec un frisson de plaisir infini. Chacun son délire, n'est-ce pas ? Elle a donc une petite amie nommée Robin. C'est amusant, Alice n'avait pas de vie amoureuse, à ma connaissance. En fait, aucun de nous n'en avait une. Visiblement, elle avait déjà une vie amoureuse préalablement. C'est intéressant.

"J'ai une opinion assez différente sur l'amitié."

Si c'était dans la folie qu'on obtient ses amis, j'en aurais été entouré toute ma vie. Je n'ai toujours eu que le Chapelier fou comme réel ami, et Alice, mais qui sera toujours et encore désespérément en retard pour l'heure du thé.

"Voilà, c'est prêt. Encore un peu trop chaud pour la dégustation. J'aimerais proposer plus de choses à manger pour accompagner, ou aider à patienter... J'avais imaginé des scones, ou des biscuits, mais je ne suis pas encore bien décidé. J'aimerais quelque chose de pas trop original et que la plupart des gens normaux aimeraient."

Tandis que je pousse la tasse de thé vers Alice, je me demande. Aucun de mes objets ne pourra m'aider sur ce coup-là parce que je sais qu'ils ont tous un goût un peu biaisé. Les cuillères préfèrent les tartes, les clafoutis ou les cheesecakes. Les fourchettes adorent tout ce qui a un peu plus de croustillant. Les couteaux préfèrent généralement les fruits...

"En tout cas... Bienvenue. Tu as l'air d'être faite relativement rapidement à cette nouvelle vie."

Je me pose, sur les coudes.

"C'est l'amour, n'est-ce pas ?"

Moi ? Grand romantique ? N'écoutez pas ce que dit le service à thé. Ce n'est pas vrai. Ou du moins... personne n'a encore rien vu !

▿ Date de naissance : 15/10/1997

Un peu de thé, Alice ?

Alice n'avait aucun doute sur le fait que si le Lièvre avait possédé le Pays des Merveilles, celui-ci n'aurait peut-être rien eu de commun avec celui qu'elle connaissait. mais il était certain que cela aurait été tout autant un endroit où elle aurait aimé se promener. Elle aimait bien la façon de fonctionner du Lièvre et du Chapelier, du moins, ceux qu'elle avait connus. Elle ne savait pas encore à quel point le propriétaire des lieux avait un lien avec le Lièvre qu'elle avait rencontré. Mais elle était impatiente de découvrir sa façon d'avoir de la folie et de ne pas être comme les autres. Elle aimait la particularité de ceux qui vivaient de cette façon.

« J'en suis sûre. »

Au moins, il admettait qu'elle ne s'était pas trompée. Elle se demandait ce qu'il entendait par sentir les autres visiteurs d'un Pays des Merveilles. Voulait-il dire par là qu'il y avait d'autres visiteurs qui ne venaient pas non plus du même monde qu’eux, voilà qui étaient des plus intéressants. Alice n'était pas focalisée sur son univers à elle et elle aurait été ravie de retrouver toute figure issu du Pays des Merveilles, quelle que soit sa représentation dans ce monde. Elle se doutait tout de même que cela voulait dire qu'il pouvait y avoir d'autres Alice qui se baladaient. Ca la rendait presque curieuse.

« On dirait que vous en avez fait l'expérience. Vous avez rencontré beaucoup de personnes qui avaient visité le Pays des Merveilles ? Ou au moins un Pays des Merveilles ? S'il vous plaît, cher ami, racontez-moi tout », dit-elle en posant son menton entre ses mains dans une position d'écoute qui ne faisait aucun doute sur son intérêt pour tout ce que le Lièvre aurait à lui raconter.

Il mentionna qu'il avait une vision différente de l'amitié que ce que Alice voyait et elle était curieuse de sa façon de voir les choses. Alice était globalement curieuse de toutes les personnes qu'elle rencontrait et découvrir leur mode de fonctionnement était quelque chose qui pouvait parfaitement la passionner. Les autres constituaient une curiosité à part entière et comme personne ne fonctionnait exactement pareil que son voisin, c'était tout autant de fonctionnements différents qu'elle se délectait de découvrir. Et évidemment, elle en profitait à fond.

« Et quelle est votre vision de l'amitié ? Je serais curieuse de savoir ce que vous en pensez. »

Il déposa une tasse fumante devant elle et la prévint que c'était chaud. Elle en huma le fumet, tout en l'écoutant expliquer qu'il ne savait pas encore avec quoi il devrait servir ce thé. Elle réfléchit un instant à ce qu'elle pourrait aimer manger avec ce fumet-là. Mais elle ne savait pas si elle était assez peu originale pour trouver l'idée qui conviendrait au Lièvre. Mais puisque deux idées lui étaient venues en tête, elle ne voyait pas pourquoi elle se priverait de les partager et on ne savait jamais, peut-être que ça allait lui donner l'idée qu'il attendait depuis longtemps.

« Pourquoi pas des cookies avec des morceaux de fruits dedans. Ou alors des muffins aux fruits rouges. C'est délicieux et ça passerait bien avec la cerise. Avez-vous déjà goûté des muffins aux fruits rouges ? »

Elle était heureuse d'être là tout autant qu'il semblait heureux de l'y voir. Ils étaient comme deux vieux amis qui se retrouvaient, même si ce n'était pas vraiment le cas puisqu'il venait de faire connaissance en réalité. Mais il n'avait pas tort. Il y avait une certaine familiarité à retrouver ceux qui s'étaient déjà aventurés au Pays des Merveilles. Il semblait trouver qu'elle avait fait son chemin dans cette ville plus facilement que la plupart des gens. Il semblait se demander pourquoi et même suggérer que l'amour était la clé mais ce n'était pas tout à fait ça, même si elle était heureuse d'avoir Robin auprès d'elle dans ce nouveau monde.

« C'est plus facile quand on a été soumis à une malédiction. Bien sûr, je viens du monde des contes de fées, mais une malédiction nous a transportés dans une ville moderne. Quand on a vécu dans un endroit pareil cette ville n'est pas tellement différente, même si elle me rappelle plus Storybrooke que Hypérion Heights. On ne peut pas en sortir, elle a l'air d'être sortie de nulle part et s'il y a un extérieur, il est probable qu'on en soit coupé aussi. En tout cas, c'est ce qu'on m'a dit jusqu'à maintenant. Quant à l'amour… »

Elle fit tourner la cuiller dans la tasse, impatiente de goûter ce mélange qu'il lui avait proposé. Elle faisait aussi durer le mystère en sentant combien il avait envie de savoir tout ce qui se passait dans sa vie amoureuse. Ça ne la gênait fondamentalement pas de lui en parler, mais elle aimait bien ménager ses petits effets. Elle avait toujours été comme ça, Alice, à aimer raconter des histoires d'une manière différente des autres. Elle ne fit pourtant pas languir trop longtemps le Lièvre avant de lui raconter quelques petites choses sur la belle qui faisait fondre son cœur.

« Elle s'appelle Robin, c’est la fille de Robin des Bois et de la méchante sorcière de l'ouest, tu sais, dans le magicien d'oz ? Mais c'est pas tout à fait la même personne. C'est compliqué. Toujours est-il que je suis arrivé chez elle à un moment donné et elle avait installé un piège à voleur. Mais elle a compris que je n'en étais pas une évidemment. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble et nous sommes tombés amoureuse. Elle me transmettait des messages de mon père, parce qu'il ne pouvait pas s'approcher de moi à cause d’un sort qu'une méchante sorcière il lui a jeté. Ça s'est arrangé par la suite et nous vivions heureux, et puis nous avons été amenés ici. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais c'est une nouvelle aventure. Au moins, nous la vivrons ensemble. Est-ce que le thé a assez refroidi, dites-moi ? Je brûle d’y goûter », demanda-t-elle soudainement.

▿ Date de naissance : 07/03/1987

Nous parlons pendant un long moment, du Pays des merveilles. Décidément, elle ne veut rien me dire comment est son monde d'origine et cela est quelque peu frustrant... Mais rien qui ne pourra être effacé par une bonne tasse de thé. D'ailleurs, je prends ma première gorgée. Il est un tantinet trop chaud, mais il sera parfait d'ici à une minute.

"J'ai retrouvé..." puis-je lui parler de Chess ? Oui, sans doute. "... Le chat du Cheshire. Pas celle de mon Pays des Merveilles, mais c'est la mienne, c'est la bonne. Je l'ai déjà rencontré auparavant, ou peut-être pas. Cela importe peu au final. C'est la mienne, et c'est tout."

...Et je crois que c'est à peu près tout. Je n'ai rencontré personne venant du Pays des Merveilles...

"Et toi, aujourd'hui. Bienvenue, nouvelle Alice !"

Nous parlons de l'amitié et je me sens à nouveau en total décalage avec celle qui me fait face. C'est une habitude qu'il va falloir que je prenne. Ici, les gens ne sont pas nés fous, ils le deviennent, et pas souvent par plaisir ou envie. Peut-être que je peux faire quelque chose pour cette Alice-là, en me concentrant très fort. Elle se dit être folle elle-même, et cela me fait avoir un sourire un tantinet amusé. Pas encore, jeune femme, mais cela ne saurait tarder.

"Ma conception de l'amitié n'a rien à voir avec sa propre folie. Quand on a confiance en quelqu'un, on se montre tel qu'on est, on dit ce qu'on pense, si la folie fait partie du lot, alors ainsi soit-il. Si la normalité est une caractéristique, alors c'est triste, mais l'autre doit l'accepter aussi. Les gens avec qui je ne suis pas ami n'ont droit qu'au gérant de l'établissement. Mes amis, eux, on doit au lièvre."

Et mon amoureuse a droit au lièvre de mars.

"Et vous ?"

Nous parlons un instant gâteau et je secoue la tête à sa question.

Le monde de conte de fée ? Quelle étrange manière de parler de notre monde d'origine. Il n'y a pas de fées au pays des merveilles, ce me semble ! Storybrook, Hypérion Heights, je ne connais pas ces endroits. Alice est une voyageuse de mondes en mondes, pas moi.

"Non, nous ne pouvons pas sortir de cette île..."

Alice pose un silence tandis qu'elle regarde le thé et en hume probablement le parfum. N'étant pas très au fait des effets dramatiques, c'est ce que je me dis, et cela me fait plaisir. Son amoureuse s'appelle donc Robin, fille de Robin, Robin. J'imagine qu'ils viennent d'une très longue lignée de Robin, du coup. J'hoche la tête, ne sachant absolument pas qui sont les protagonistes qu'elle me présente, mais faisant croire que oui. Elle vient donc d'un monde où les sorcières pullulent, et ce terme de "méchant" et de "gentil" aussi, deux concepts qui me sont totalement étrangers. À sa question, je lui fais signe d'attendre, goûte ma tasse, et hoche à nouveau la tête.

"Tu peux y aller."

Il est à une température proche de la perfection orgasmique.

"Ce doit être agréable d'être venu avec la personne qu'on aime. Pour ma part, j'ai attendu un peu plus de quatre ans avant de pouvoir la retrouver. Je n'avais aucune idée que d'autres aient pu venir avec moi."

...Elle venait d'un monde différent, et pourtant je l'ai reconnue tout de suite. Aujourd'hui, je sais presque d'instinct qui vient d'où. C'est très agréable.

"Je vous souhaite tout le bonheur du monde. À toutes les deux."

Bon, revenons-en aux gâteaux.

"J'admets que je voyais plus des biscuits... Mais je crains d'embaucher n'importe qui... et je suis terrible pour ce qui est d'embaucher qui que ce soit. Je pense que je ne serai pas un très bon patron."

▿ Date de naissance : 15/10/1997

Un peu de thé, Alice ?

Alice était tellement heureuse en entendant le Lièvre lui dire qu'il avait retrouvé quelqu'un provenant du Pays des Merveilles, le Chat de Cheshire. Mais elle n'était pas simplement contente parce qu'il avait l'air d'avoir retrouvé une amie. Elle l'était surtout parce qu'il lui semblait que ces deux-là avaient une relation plus intime que le Lièvre et le Chat qu'elle connaissait. Elle était heureuse que ce Lièvre ait trouvé son bonheur et elle espérait que le Chat concerné savait à quel point il avait de la chance. Se rappelant soudain qu'il semblait aimer les détails de son histoire, elle le regarda, rêveuse.

« Est-ce bien important de savoir où nous étions avant et si les personnes concernées était au même endroit ? Nous sommes ici aujourd'hui et si votre compagne vous rend heureux, alors c'est normal de fêter cela tous les jours. J’imagine que mon Pays des Merveilles doit quand même ressembler au vôtre. Mais vous savez, j'ai entendu dire qu'il existait une Reine de Cœur qui était autrefois la fille d'un meunier. Elle a comploté pour épouser un prince, et elle a comploté encore pour que sa fille épouse un roi. N'est-ce pas vraiment passionnant ? »

Là d'où elle venait, les contes de fées n'avaient pas exactement la même saveur que pour les gens de cette ville. Elle se replongea pensivement dans ses souvenirs, mais ceci n'était peut-être pas très amusant pour son compagnon. Il lui souhaita la bienvenue en tant que nouvelle Alice et elle le regarda avec un brin de mystère. Elle avait toujours aimé les jeux et elle avait l'intuition que cela pourrait lui plaire de se retrouver confrontée à un nouveau mystère. Elle se pencha vers lui, sur le ton de la confidence et murmura avec douceur.

« Je suis une Alice un peu étrange vous savez. J'ai vécu presque toute ma vie dans une tour, avant d'aller au Pays des Merveilles. Avez-vous envie de savoir pour quelle raison ? Je vous raconterai tout si vous me racontez tout aussi sur la façon dont cet autre Cheshire est devenue la vôtre. »

La conception de l'amitié que lui décrivait le Lièvre lui plaisait énormément. Mais elle avait l'impression que la folie faisait partie de tous ceux qui avaient décidé de devenir ami avec elle. Ce n'était pas tout d'avoir envie de quelqu'un comme ami, il fallait une réciprocité pour que cela fonctionne. Mais elle comprenait que l'on se comporte différemment envers les personnes qui n'avaient pas le statut d'amis. On ne pouvait pas agir pareil avec tout le monde. Et lorsqu'il lui demanda, en ce qui la concernait, comment se passaient ces amitiés, elle fit une moue. Elle ne parlait pas de ce genre de choses compliquées avec tout le monde mais c'était le Lièvre. C'était différent.

« Ho, moi… j'ai beaucoup de folie en moi. et dans les endroits où je suis allée, la folie n'est pas toujours appréciée. Il arriva plus souvent que je dépende de quelqu'un pour me choisir comme ami plutôt que l'inverse. J'aime beaucoup me faire des amis, mais il faut d'abord que la personne soit capable d'accepter qui je suis. »

La description de la situation de cette ville ressemblait bien trop à une malédiction pour que ça plaise à Alice. Ils allaient devoir trouver une sauveuse ou un sauveur. Peut-être que ça ne servirait à rien et que les règles n'étaient pas les mêmes mais c'était le seul espoir qu'ils avaient de repartir, à son avis. Cela dit, si cela devait vouloir dire de séparer le Lièvre de la femme qu'il aimait, il valait peut-être mieux qu'ils ne puissent pas repartir. Ce ne serait pas forcément amusant pour tout le monde mais il y avait des choses sur lesquelles il fallait s'appuyer pour prendre une décision.

« Bien-sûr, c'est triste d'avoir attendu quatre ans, mais maintenant que vous vous êtes trouvés, c'est important que vous en profitiez autant que vous le pouvez. Est-ce que vous vivez ensemble ? »

Elle profita de ce que le Lièvre lui avait confirmé que le thé était bon à boire pour y tremper ses lèvres et le déguster. Il était délicieux. Elle avait eu raison de décider de suivre ses conseils sur le sujet, oui car il était évident qu'il lui avait offert un excellent choix de saveur. Alors qu'elle se régalait, il lui souhaita tout le bonheur du monde avec Robin et ça lui arracha un nouveau sourire rêveur.

« Merci. Et moi, plein de bonheur pour vous et votre damoiselle », dit-elle en levant la tasse à sa santé. « Ce thé est délicieux. Comme toujours, cher Lièvre, votre accueil est à la hauteur de votre réputation. »

Elle ne put s'empêcher de se demander quel était le rapport entre ses biscuits et ses employés. Peut-être qu'il aurait voulu un employé qui puisse le conseiller en biscuit mais il avait l'air de penser qu'il ne ferait pas un bon patron, quelle que soit les offres de biscuits qu'il pouvait avoir. Alice pencha la tête sur le côté, avec la sensation que la situation était un peu triste et avec une certaine compassion en conséquence.

« Eh bien moi, je serai enchantée de travailler avec vous, Lièvre. Je suis sûre que ce serait un merveilleux moyen de découvrir de nombreuses saveur et de profiter de votre expérience en matière de thé. Et puis, je serais vraiment heureuse de pouvoir devenir un peu votre Alice, moi aussi. »

▿ Date de naissance : 07/03/1987

Je réfléchis, ou plutôt fait semblant de réfléchir. Je connais déjà la réponse à ces deux questions.

"Oui, c'est important de savoir d'où nous venons. C'est important de savoir avec qui nous y étions, mais savoir que telle ou telle autre personne n'était pas là parce que simplement, elle n'appartient pas au même monde... C'est secondaire." Alice me parle de la Reine de Cœur et je me sens aussitôt pris d'un violent sentiment de peur. Pour peu, j'aurais sans doute pu sauter sur une table, ou me faufiler sous l'une d'elles. "La reine de cœur de mon monde est cruelle et sans pitié. Elle ne verrait pas même l'amour s'il lui était offert sur un plateau... À moins qu'il ne soit accompagné d'une tête."

Dans son monde à elle, la Reine de Cœur, tout n'est que politique, jeu de pouvoirs, trahison, et autres joyeusetés. Il n'y a pas de place pour le mariage ou la procréation.

Non, je ne trouve pas cela passionnant. S'intéresser à la vie d'une femme qui n'a que faire de la mienne, qui l'a menacée, plus d'une fois, qui a menacé celle de mes amis, plus d'une fois, qui a détruit des vies, voler, piller, assassiné... Disons que je préfère singulièrement m'intéresser à la vie amoureuse de l'Alice qui me fait face. Enfin, elle se décide à me partager un peu son vécu.

"Dans une tour ? Voilà qui est fascinant." Ah, alors c'est une histoire contre une autre ? "Soit, avec plaisir, ce n'est pas un secret. En fait, elle était assise là." Je montre la table et la chaise où Chess était très précisément assise. "Elle était installée comme ça." Je me penche en arrière, dévoilant mes jambes, à mon aise, comme seul un chat au soleil peut l'être. "Et... vous me croirez ou pas mais..." Je regarde la salle, m'approche, vérifie que personne ne nous écoute, et reprends sur le ton de la confidence. "Elle a eu l'outrecuidance de ne pas commander de thé." Je pose immédiatement mes mains sur ma bouche devant l'énormité de ce que je viens de dire. Finalement, sur un ton égal, je dévoile le reste, qui semble avoir peu d'importance. "Du coup, j'ai tiré la sonnette d'alarme, tout le monde s'en est allé, sauf elle, et je l'ai embrassée. J'ai su qu'elle était mienne quand elle m'a rendu mon baiser, timidement."

Je pose mes mains sur la table, à plat, et m'avance de quelques centimètres.

"À vous."

Beaucoup de folie en elle ? Je pense, oui, c'est une Alice après tout. Mais elle me parait se fondre assez bien dans son environnement, jusqu'à maintenant. Sa folie serait donc plus profonde ? En quoi ? Me voilà curieux des pattes aux oreilles.

"Sinon, c'est un idiot."

Si quelqu'un ne l'accepte pas, il a beau être normal, il reste un idiot.

A sa question, je souris avant de montrer ma tempe.

"Elle est toujours là." Je repose ma main tranquillement sur la table. "Elle est chez moi souvent, sauf quand elle n'y est pas. Oui, nous vivons ensemble."

Alors comme ça, j'ai une réputation... Déjà ? Oh, voilà qui est une excellente nouvelle ! Je suppose... Oui, c'en est une.

"Merci, chère Alice."

Elle veut travailler avec moi ? Oh, voilà qui serait parfait ! Je tend la main pour serrer la sienne avant de me raviser, au dernier moment.

"Non ! Il faut faire les choses dans les règles !" Je bondis hors de son champ de vision pour revenir un instant plus tard, nettement mieux habillé, avec un monocle sur l'œil et un air beaucoup plus sérieux. "Mademoiselle... Alice... C'est cela ? Bonjour et bienvenue pour cet entretien d'embauche. Alors, nous allons commencer par des questions classiques, n'est-il pas ? Quelle est votre couleur préférée, quel est le temps qu'il fait actuellement, et quel est votre vêtement préféré si vous en avez un. Je vous prie d'être brève." Je souffle... stressé... "Alors... Comment j'étais. Tu te ferais embaucher par moi ?"

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