Il y avait beaucoup de choses qui faisaient que Jason n’appréciait pas que les justiciers viennent mettre leur nez dans les affaires de la police. D’une part, parce qu’ils ne faisaient rien selon la loi, ils se faisaient leur propre interprétation du bien et du mal, et s’auto-proclamaient juges et bourreaux. Or, si ces deux métiers étaient distincts, ce n’était pas pour rien. Et puis, il y avait le fait qu’ils se prenaient pour des héros, alors que les héros, Jason ne les avait jamais vraiment appréciés. Toujours avec un ego pas possible, à se soucier généralement uniquement de ceux qui pouvaient leur apporter quelque chose. Non, c’était bien le manque d’encadrement général autour de ces “justiciers” qu’il n’appréciait pas.Et puis, ils venaient toujours se mettre en travers de leur chemin, pour les surpasser une fois l’enquête finie et s’attribuer tous les mérites. Ils se pensaient toujours tellement supérieurs. Ils se contentaient de courir plus vite et de casser la gueule de la cible sans se préoccuper du reste. La police était généralement bloquée dans des procédures qui ne leur facilitait pas la vie, mais au moins, tout était fait dans les règles. Jason n’était pas un fan du métier de policier, pour ce genre de paperasses qui l’emmerdaient. Mais c’était ce qu’il avait trouvé de mieux.

Les vols, c’était sans doute le cas le plus fréquent. Jason Kolchek était un homme de terrain, et non de bureau. Son statut d’officier lui donnait un peu de paperasse à faire, mais lui permettait également de diriger des équipes, et c’était précisément ce qu’il avait fait aujourd’hui. Lorsqu’il s’était lancé avec son binôme, ils avaient décidé rapidement de se séparer pour prendre le voleur à revers. Jason, qui faisait plus de bruit, et attirait davantage l’attention, continuerait sur la route derrière le suspect tandis que son collègue contournerait par les rues adjacentes. Un plan simple, mais qui s’avérait toujours efficace. Ils communiquaient via talkies, un talkie beaucoup plus moderne que ceux qu’il avait connu en 2003.

Alors qu’il rattrapait enfin le voleur, quelqu’un atterrit pile poil devant lui, lui bloquant le chemin. Ben voyons. Jason, en sa qualité de simple humain, était désavantagé contre tous ces êtres magiques présents dans la ville. C’était sacrément frustrant. Il avait toujours combattu d’égal à égal, avant cela. Il devait maintenant tenter de trouver ses forces contre les magiciens et autres conneries du genre. Il fronça les sourcils, avant de voir une toile foncer vers la cible et le neutraliser. Ben voyons. Jason arma son pistolet de service, et guetta les différents mouvements de chacun d’entre eux.

- Facile à dire quand on peut se promener sur les toits comme si c’était Beverly Hills.

Mais à sa grande surprise, l’inconnue s’écarta de son chemin. Ben… voyons ? Elle lui laissait vraiment le champ libre pour aller l’arrêter ? Franchement, si tous les justiciers étaient comme ça, il les aimerait sûrement beaucoup plus. Jason s’approcha de la toile, bien que toujours prudemment, on ne savait jamais que cette toile lui saute à la gueule. Son collègue arriva en face de lui, et, bien qu’étonné, il ne releva pas l’étrange situation, se contentant de chercher du regard la source de ces toiles étranges. Jason plongea ses mains dans la toile en grimaçant. C’était gluant, et pas très agréable, mais il avait vu pire que ça. Rapidement, les menottes étaient mises dans les mains du type.

- Laissons-le emballé, il arrivera au poste en toute tranquillité. Je peux te laisser t’en occuper ?

Demanda-t-il à son collègue. Il prendrait, lui, le temps d’aller voir ce que cette justicière avait dans la tête. Il aurait bien envie de savoir pourquoi elle lui avait facilité la tâche sans l’emmerder. Son collègue acquiesça, peu désireux de se mettre Kolchek à dos. L'officier, lui, se tournait déjà vers la silhouette.