La petite sirène ▿ Jiraya & Shizuku

Sur les vagues tumultueuses d'un océan déchaîné, je m'éveillais, le bois du navire craquant sous la pression des éléments. Les voiles étaient déchirées, fouettées par le vent violent, et les cordages sifflaient comme des serpents en colère. Le navire, autrefois majestueux, semblait désormais n'être qu'un jouet entre les mains d'une mer enragée.
Autour de moi, l'équipage s'efforçait désespérément de maintenir le navire à flot. Des hommes couraient de tous côtés, jetant des seaux d'eau par-dessus bord, tandis que d'autres tentaient de réparer les voiles et de resserrer les cordages. Le capitaine, un vieil homme à la barbe blanche, criait des ordres, tentant de maintenir un semblant d'ordre au milieu du chaos.

Sur les vagues tumultueuses d'un océan déchaîné, je m'éveillais, les cheveux trempés et le kimono collant à ma peau. Le vent hurlait, emportant avec lui les cris des marins qui s'agitaient sur le pont. Le navire tanguait dangereusement, chaque vague menaçant de nous engloutir.

"Jiraya-sama!" cria un marin en courant vers moi, les yeux emplis de terreur. " La coque est fissurée! Nous prenons l'eau! Nous ne tiendrons pas longtemps !"

Je le regardais, les yeux écarquillés. « Combien de temps avons-nous? »

Il secoua la tête, désespéré. "Pas longtemps. Si nous ne trouvons pas un moyen de colmater la brèche, nous sombrerons."

Je me levais, chancelant, essayant de garder mon équilibre sur le pont glissant.

« Où est le Prince? » demandais-je, scrutant la foule paniquée.

Je courus vers la cabine, bousculant quelques marins sur mon passage. En ouvrant la porte, je trouvais le Prince, pâle et tremblant. "Jiraya, nous sommes perdus," murmura-t-il.

Je le regardais, déterminé. « Tant que je respire, je ne laisserai rien t'arriver, » lui assurais-je. Mais au fond de moi, je savais que la situation était désespérée. Le navire craquait de toutes parts, et l'eau montait rapidement.

Je me précipitais vers la cale, espérant trouver quelque chose pour réparer la coque. Mais l'eau montait déjà, engloutissant les provisions et les biens précieux du navire. Je tentais de boucher la brèche avec des planches de bois et des morceaux de tissu, mais la pression de l'eau était trop forte.

Soudain, une énorme vague s'abattit sur le navire, le faisant tanguer dangereusement. Je fus projeté contre la paroi, l'air me manquant. En me relevant, je vis que la situation s'était encore aggravée. L'eau avait envahi presque tout le navire, et les marins luttaient pour ne pas être emportés.
Je me précipitais sur le pont, cherchant désespérément une solution. Mais partout où je regardais, je ne voyais que désolation. Les mâts étaient brisés, les voiles en lambeaux, et le navire était à la merci des vagues.
Alors que tout semblait perdu, je vis soudain une lueur d'espoir. Au loin, une île se dessinait, ses contours flous à travers la pluie battante. Si nous pouvions atteindre cette île, peut-être aurions-nous une chance de survie.

« Capitaine !»  criais-je en me précipitant vers lui. « Là-bas! Une île! »
Il suivit mon regard, ses yeux s'illuminant d'espoir. "Tout le monde à la rame!" hurla-t-il. "Nous devons atteindre cette île!"
Mais malgré nos efforts désespérés, la mer était trop forte. Une autre vague s'abattit sur le navire, le brisant en deux. Je sentis le sol se dérober sous mes pieds, et l'eau froide m'engloutit.
Alors que je sombrais dans les profondeurs, une douce mélodie parvint à mes oreilles...

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Soudainement, Shizuku se réveille au milieu d'une tempête déchainée et un équipage d'un navire en ébullition et en alerte. Elle se trouve sur la proue, et constate en glissant ses doigts sur son visage qu'elle a perdu ses montures. Ses fameuses lunettes dont elle ne peut jamais se séparer car sans ça, sa vision est trouble. Mais en plus avec la plus battante, et un navire qui tangue de droite à gauche à cause des vagues qui frappent la coque. Impossible pour elle de se repérer dans ce merdier sans nom. Shizuku est à quatre pattes, tentant de retrouver sa paire de lunettes en tapotant sur le sol humide d'un navire à deux doigts de rendre l'âme. Tout en espérant que l'agitation autour d'elle ne commette pas l'erreur de briser malencontreusement ses lunettes.

Un marin finit par s'accroupir à sa hauteur pour lui tendre ses lunettes avec gentillesse, et la jeune femme les remet immédiatement sur le bout de son nez. Les gouttes qui dégoulinent sur les verres de ses lunettes pleins de buée, ses vêtements déjà trempés, Shizuku reste assez passive à cette situation. Elle ne sent pas concernée et elle tente juste de se faire la malle en volant une petite embarcation de secours. Tout de fois, la mer s'agite tellement, qu'elle manque de trébucher. Mais elle se retient à l'aide du rebord du navire. Ses yeux se glissent sur l'horizon apercevant la forme d'une île qui se dégage. Tout le monde à la rame ? Ce n'est pas une femme qui va ramer quand même !

Lorsque le navire se brise en deux, elle ne peut que subir la situation, tombant à l'eau comme une vulgaire chaussette. Un froid paralysant lui glace le sang, des débris du navire coulent tout autour d'elle, alors que sa vision s'obscurcit petit à petit, plus elle s'enfonce dans les profondeurs de la mer. Elle entend un mystérieux chant entrainant, jusqu'à qu'elle perde connaissance.

Lorsqu'elle reprend connaissance, Shizuku se trouve mystérieusement sur une plage. Certainement sur celle qu'elle et l'équipage ont aperçu. Elle n'a aucune idée de comment elle a atterrie ici, peut-être par le courant, la force des vagues et une chance incroyablement ? Car la jeune femme se sentait vraiment couler dans les profondeurs. Mais en tout, elle observe un court instant la mer moins agitée qu'avant, mais toujours. Mais elle voit particulièrement mal, car elle a encore perdue ses lunettes qui sont vraisemblablement au fond de l'océan.

En tout cas, Shizuku se sent comme observée, alors qu'avec du sable plein les cheveux et les vêtements trempés, elle tente de rechercher ses lunettes dans le sable, mais elle aperçoit un homme sur la rive, tout en plissant ses yeux à cause de sa vision. C'est le prince. Par chance, il a survécu lui aussi ! Elle se dirige vers lui, et vérifie qu'il respire toujours… A noté que depuis le début, Shizuku n'a pas dit un seul mot. Mais en même temps, elle n'est pas très bavarde, ou plutôt, elle s'exprime uniquement lorsque c'est nécessaire.

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L'écho des vagues s'écrasant contre la plage me ramenait à la réalité. Mes vêtements collaient à ma peau, mes cheveux étaient emmêlés de sable et de sel. Avec les yeux lourds, j'ouvrais lentement la paupière, accueillant la lumière aveuglante du soleil. L'air marin emplissait mes poumons, me rappelant que j'étais encore vivant, contre toute attente. L'océan, autrefois furieux, semblait s'être apaisé, laissant place à une tranquillité trompeuse. Autour de moi, le silence régnait, entrecoupé seulement par le murmure des flots et le cri lointain des mouettes.

Je me relevais péniblement, observant les débris éparpillés sur le rivage – vestiges d'une bataille perdue contre la nature.

« Quel spectacle désolant...» pensais-je, scrutant l'horizon à la recherche d'autres survivants. C'est alors que je la vis, cette étrange silhouette à la recherche de quelque chose dans le sable. Ses mouvements étaient hésitants, presque enfantins, et son silence semblait aussi profond que l'océan lui-même.

Approchant avec précaution, je m'arrêtais à quelques pas d'elle, observant ses efforts vains pour retrouver ses lunettes – son lien avec le monde de la clarté et de la netteté. « A la recherche de ton regard perdu? »  dis-je enfin, ma voix grave rompant le silence comme le tonnerre après un éclair.

Elle s'arrêta, tournant vers moi des yeux plissés, et je pus voir la confusion, puis la reconnaissance passer dans son regard.
« Le prince a survécu. » lui dis-je doucement, comprenant son besoin de vérifier. « Tu as un instinct de survie admirable. Mais même dans cette quête pour sauver ta propre vie, tu as su rester digne et honorable.»

Je m'accroupissais à côté d'elle, aidant dans la recherche, les doigts creusant dans le sable humide.
« La mer a pris beaucoup, mais elle nous a donné quelque chose en retour – une nouvelle chance, un nouveau départ sur cette île inconnue.» Ma main rencontra quelque chose de dur et froid sous le sable. Je dégageais délicatement les grains pour découvrir une paire de lunettes, étonnamment intacte.

Je les tendis à Shizuku, un sourire s'insinuant sur mes lèvres.
« Elles semblent résistantes, tout comme toi. C'est le moment de regarder ce monde avec une nouvelle perspective, n'est-ce pas ?»
Me relevant, je balayais l'horizon d'un regard perçant.
« Nous avons survécu à une terrible tempête. Et maintenant, nous voilà dans une énigme encore plus grande. Comment sommes-nous arrivés ici ? Que nous réserve cette île mystérieuse ? Et le plus important, comment en repartirons-nous ?»

Je laissais mes questions flotter dans l'air, comme un défi à l'immensité silencieuse qui nous entourait.
« Pour l'instant, trouvons un abri et évaluons nos ressources. Il y a sûrement des fruits, de l'eau douce. Peut-être même des traces d'habitants.»
Je me tournais vers elle, sérieux. « Dans ce nouveau chapitre de notre survie, chaque compétence, chaque idée compte. Nous devons travailler ensemble si nous voulons trouver un moyen de rentrer chez nous. Es-tu prête à prendre ce nouveau départ avec moi ?»

Je tendais la main vers elle, l'invitant à se lever et à faire face à l'inconnu.
« Qui sait, peut-être que cette île recèle des secrets qui attendent d'être découverts. Des secrets qui pourraient changer notre destin à tout jamais.»

Nos regards se croisèrent, et je savais que, malgré son silence, ses yeux parlaient pour elle. Ensemble, nous ferions face à ce nouveau monde, bravant ses mystères et ses dangers, unis par le destin et la volonté de survivre.

Et voilà cette mélodie qui reprenait. Le sable doré crissait sous mes pieds alors que je me rapprochais de la mer, mon esprit encore embué par les épreuves traversées. La musique, ce chant lointain et mystérieux, continuait de flotter dans l'air. Une mélodie douce et envoûtante, qui semblait appeler, murmurer des promesses d'un autre monde, d'un autre temps.
« Entends-tu cela ? » ma voix se faisait plus douce, presque révérencieuse devant l'étrangeté de ce phénomène. « C'est le chant de la mer, une mélodie qui ne devrait exister que dans les récits des marins épris de légendes et de mythes.»

Je laissais le son nous envelopper, fermant les yeux pour mieux l'écouter. Il y avait une tristesse dans cette mélodie, un désir inassouvi qui se propageait bien au-delà des notes.
« Peut-être que ce chant nous a guidés jusqu'à cette rive, nous arrachant des griffes de l'océan déchaîné.»
Je regardais autour de nous, cherchant l'origine de ce chant. La plage semblait déserte, mais la mélodie donnait l'impression qu'elle venait de partout et de nulle part à la fois, s'infiltrant dans nos esprits, éveillant un désir irrésistible de se laisser emporter par son rythme.

C'était un moment décisif, un carrefour entre le monde connu et les mystères qui s'étendaient devant nous, invisibles mais palpables dans l'air chargé de sel et de secrets. Et au cœur de ce choix, le chant d'une sirène, une mélodie qui pourrait tout aussi bien nous sauver que nous précipiter dans les abîmes.

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Sans ses lunettes, Shizuku est réellement perdue, et perd facilement le Nord. Déjà qu'avec ce naufrage, cette tempête, et cette île mystérieuse, rendent la jeune femme particulièrement confuse… Elle qui en temps normal est vraiment imperturbable. Voilà, Shizuku ne comprend pas trop, peut-être qu'elle est juste en train de rêver, parce qu'elle n'a absolument aucune foutue idée de pourquoi elle se trouve échouée sur cette île au milieu de nulle part. Elle semble savoir que cet homme allongé est un prince, et qu'il est de son devoir de le protéger, du moins de le maintenir en vie. Elle ignore toujours comment elle a fini sur le bord de cette île, alors qu'elle était en train de couler. Ces chants entrainants, et hypnotisant qui provenaient du fond de l'océan, étaient mystérieux. Cela était réel ? Ou cela fut l'œuvre de son imagination ?  

Lorsqu'une voix vient s'inviter au milieu du bruit des vagues, Shizuku pose son regard flou et confus sur cet homme qui était également à bord du navire. A la recherche de son regard perdu, c'est un peu ça, mais Shizuku ne daigne à répondre pour le moment… Elle aimerait trouver ses lunettes, même si elle prend quand même le temps de vérifier si le prince est toujours en vie. Oui, il l'est, il est juste pour le moment inconscient. Jiraya prononce des mots remplis d'éloges, et Shizuku dénote aucune réaction particulière comme à son habitude. "J'ai comme l'impression que nous devons veiller sur lui." Déclare t-elle à son interlocuteur en désignant le prince. Veiller sur quelqu'un…. En général, ce n'est pas vraiment une chose dont Shizuku se préoccupe. Mais elle a le sentiment que s'ils ne le font pas, un malheurs viendra les frapper. "Vous allez l'air d'un homme pleine d'harmonie et de sagesse." Souligne la jeune femme pour lui répondre, alors qu'elle se remet à la recherche de ses lunettes en glissant ses doigts dans le sable humide de la plage. Néanmoins, Shizuku n'a pas grand espoir de les retrouver… Elle est persuadée que l'océan les a prises. "Je n'ai aucunement l'intention de rester sur cette île." Déclare t-elle. Mais il est vrai que c'est une chance que la mer leur a offert.

Surprenant, Jiraya trouve les lunettes et les tend à Shizuku. Cette dernière récupère ses montures pleines de sable mais plutôt ravie de savoir que ses lunettes ne sont pas au fond de la mer. Elle nettoie rapidement les verres de ses lunettes de toute saleté, puis vient ensuite les poser sur le bout de son nez. Maintenant, elle voit ainsi nettement mieux. "Merci. Elles sont bien plus résistantes que ce navire, c'est certain." Dit-elle d'un ton presque plaisantin, mais critique en même temps. Shizuku pose son regard rempli d'interrogations sur Jiraya, et l'écoute dans ses réflexions, et ses solutions. C'est vrai que se retrouver ici est une énigme, elle se demande si lui aussi a entendu ces fameux chants provenant de l'océan. Shizuku se contente de le laisser parler, en récoltant ses précieux conseils et en faisant de son côté le point. C'est ce qu'elle veut c'est partir d'ici, mais elle semble partager l'avis qu'ils feraient mieux de trouver un abri et des ressources avant toute chose. Cette île est mystérieuse, peut-être même qu'elle est hostile, ou encore que des animaux sauvages s'y trouvent. C'est une possibilité.

Shizuku a l'habitude de travailler en équipe, et de toute manière vu les circonstances, elle n'a pas le choix, alors elle accepte évidemment de faire équipe avec lui. Pour illustrer cela, elle accepte sa main pour se relever, et frotte ses vêtements qui commencent déjà un peu à sécher avec le soleil. Shizuku croise les bras en observant un peu autour d'elle. Peut-être qu'ils peuvent utiliser les débris du navire qui se sont échoués sur la plage. Mais le plus important, ça serait de trouver de l'eau potable. Soudainement, elle entend aussi cette mélodie qui semble provenir de l'océan, et de partout à la fois. Shizuku est perplexe, mais elle observe aussi vers l'horizon de l'océan… Elle se laisse bercer en silence dans un premier temps. Vu la réaction de Jiraya, elle n'a donc pas été la seule à entendre ce chant sous l'eau. "Toi aussi tu as entendu cette même mélodie une fois dans l'eau ?" Demande t-elle en se sentant rassurée au fait qu'elle ne devient pas folle. Mais cela ajoute une couche de mystères. Cette mélodie est si entrainante, douce, apaisante mais voilée de mystères. "Je suis persuadée que c'est ce qui nous a sauvé." Pour Shizuku, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais a-t-elle réellement envie de savoir d'où provient ces chants ? "Nos mystérieux protecteurs nous veulent du bien dans ce cas ?" Ajout-elle comme hypothèse. "Je trouve ça passionnant. C'est comme ci nous étions dans un roman d'aventure." Elle qui adore bouquiner, ça lui plait plutôt bien. Même si son genre ce sont les romans à l'eau de rose. Qui étonne souvent, vu ses airs froids, impassibles et sa cruauté à se salir les mains lorsque c'est nécessaire.

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La sensation du sable humide n’était pas quelque chose de très courant à Konoha, nous marchions toujours les pieds chaussés, d’ailleurs… mais la sensation n’était pas désagréable. Je laissais mes pensées vagabonder un peu, songeant au passé, aux possibles du futur et à ce qui allait s’avérer nécessaire pour le présent…
La jeune femme en face de moi, Shizuku, semblait maintenant perdue dans un océan de perplexité, ses lunettes récupérées ne suffisant pas à éclaircir le mystère de notre situation. Sa remarque sur les lunettes plus résistantes que le navire me fit sourire, un sourire teinté d'ironie et de résilience.

« En effet, ces lunettes ont survécu là où le navire a échoué. Un symbole de votre propre résistance, peut-être ?» Je me penchais vers elle, la curiosité dans mon regard. « Ces chants que tu as entendus sous l'eau... Oui, je les ai entendus moi aussi. Une mélodie qui semble liée à notre destin sur cette île.»

Je regardais vers l'horizon, mes yeux scrutant l'immensité bleue à la recherche de réponses.
« Peut-être que ces chants sont un signe, un guide pour nous dans cette énigme. Ou peut-être une simple coïncidence de la nature. » Je me tournais vers elle, une lueur de malice dans les yeux. « Mais comme toi, je suis persuadé qu'ils ont joué un rôle dans notre survie. »

Le commentaire de Shizuku sur les romans d'aventure fit écho en moi. Evidemment, tout écrivain qui entendait parler de récits de fiction se sentait concerné par les mots qui suivaient. Je ne faisais pas exception à la règle, même si mes romans n’étaient sans doute pas du type d’aventures dont parlait ma compagne de naufrage.
« Oui, nous voilà comme des personnages d'un récit épique. Un récit où chaque pas nous mène vers de nouvelles découvertes, où chaque brise peut raconter une histoire.»

Je pris une profonde inspiration, laissant l'air marin riche en iode emplir mes poumons. Cela me rappelait certains de mes voyages passés, lorsque je collectais des renseignements au gré de mes pérégrinations, j’avais alors plusieurs fois eu l’occasion de respirer ce genre d’air.
« Commençons par le début. Trouvons de l'eau et un abri. Utilisons les débris du navire, comme tu l'as suggéré. Et gardons l'esprit ouvert aux indices que cette île pourrait nous offrir. »

Je me levais et je commençais à marcher le long de la plage, d’un pas décidé. Nous devions protéger le prince, cela impliquait de le mettre en sécurité.
« Chaque rocher, chaque arbre pourrait nous donner un indice sur ce lieu. Peut-être même découvrirons-nous les secrets de ces chants. Reste là pour veiller sur le prince, je vais m’occuper de l’aspect pratique. » Je m'arrêtais, regardant Shizuku. « Mais rappelle-toi, la prudence est notre meilleure alliée. Cette île pourrait abriter plus que de simples mystères. Des dangers, peut-être, ou des créatures que nous ne connaissons pas. »

Je scrutais les environs, cherchant des traces de vie ou de civilisation. Mais l’île semblait inhabitée. En tout cas, à première vue, il n’y avait ni traces d’habitation, ni constructions visibles, ni la moindre odeur de fumée ou d’activité humaine.
Quant à nos protecteurs mystérieux… nous ne savions même pas s’ils nous voulaient vraiment du bien ou si nous étions tombés dans un piège. Mais la mélodie avait quelque chose de rassurant, comme si elle nous soufflait que tout allait bien se passer…

Je m'avançais vers un amas de débris, commençant à fouiller. Je devais récupérer du bois, mais tous les ustensiles pouvant être utiles devaient aussi être récoltés. Nous allions avoir besoin de nous abriter, mais peut-être aussi de nous défendre. Lorsque je mis la main sur un couteau à la lame un peu émoussée, je songeais donc qu’il serait utile pour tailler quelques branchages ou pour débiter quelques fruits… Bien que mon chakra puisse faire le travail également, de façon peut-être plus hygiénique.

Après quelques instants de fouille, je revins près de Shizuku et du prince, les bras chargés de bois et de cordages.
« Je pense que j’ai de quoi construire un abri. Si nous faisons quelque chose de visible sur la plage, cela pourra aussi signaler notre présence…»
A d’éventuels navigateurs ou, à défaut, à nos mystérieux sauveurs.
« Peut-être que nos mystérieux protecteurs nous observent en ce moment même, jugeant si nous sommes dignes de leur aide. Ou peut-être testent-ils notre résilience. Dans tous les cas, nous devons montrer que nous ne sommes pas de simples naufragés, mais des survivants. »

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