Confidences au Trois balais ft. Rhea Gothel

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Confidences au Trois balais

Une fois de plus excédée par le fait d’avoir Emma dans ses pattes ou, au moins, dans ses murs, pour la soirée, Regina décida de sortir prendre un verre. Elle prit soin de sa tenue, comme à son habitude mais sans faire de grands frais, sachant qu’elle ne comptait pas rentrer avec de la compagnie pour la nuit. Encore que ce n’est pas l’envie qui lui en manquait, ne serait-ce que pour repousser un peu plus la Sauveuse, mais elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas s’envoyer en l’air avec la blonde à quelques mètres.

Oh, pourquoi se leurrer ? Même à des kilomètres, elle ne pourrait sans doute pas. Il n'y avait qu’un corps qu’elle voulait voir dans son lit et c’est justement celui-là qui ne devait plus jamais s’y retrouver. Même si, plus ça allait, plus elle doutait fortement de parvenir à ne plus jamais replonger avec Emma Swan. Elles auraient encore été à Storybrooke, elle se serait presque demandée si Gold ou un autre être doué de magie caché on ne savait où ne leur avaient pas jeté un sort. Ce n’était pas normal cette attraction incontrôlable entre elles. D’autant qu’elle était loin de manquer de volonté. Mais elle préférait inévitablement ne pas penser trop longuement à cela parce qu’elle en arrivait toujours à la même conclusion dont elle ne voulait pas entendre parler.

Regina secoua donc la tête, arrangea une dernière fois ses cheveux dans le miroir de l’entrée et se saisit de son sac et de ses clefs avant de sortir en se retenant d’avertir Emma. Elle savait qu’elle contrevenait aux ordres d’Artémis en agissant ainsi mais elle n’en pouvait plus que la blonde ne la lâche pas d’une semelle en dehors de ses heures de bureau. Si ça continuait ainsi, elle allait finir par ne plus se contrôler et ce ne serait pas joli à voir. En fait, en sortant ce soir, elle préservait sa santé mentale et la vie de la Sauveuse. La déesse ne pourrait clairement pas lui en vouloir de cela si elle venait à l’apprendre. Elle démarra sa voiture et se dirigea vers le centre-ville.

Elle n’avait pas prévu de retrouver qui que ce soit. En dehors du fait qu’elle avait peu de personnes de son entourage qu’elle aurait pu qualifier d’amies, elle n’avait pas vraiment envie de parler de ce qui la tracassait. Elle voulait juste boire un verre ou deux. Eventuellement, elle parlerait de tout et de rien avec une rencontre d’un soir. Puis elle rentrerait se coucher, seule, mais assez enivrée pour que le sommeil vienne rapidement au lieu que ses pensées et son corps la gardent éveillée des heures à imaginer Emma Swan en train de faire ce qu’elle voulait d’elle. La seule évocation de cela fit remonter des images qu’elle préfèrerait oublier pour quelques heures. Elle se gara à la première place qu’elle trouva et entra dans le premier établissement sur son chemin qui ne lui donna pas trop l’impression d’être un bouge.

Regina s’approcha du bar pour commander et resta un instant interloquée devant les noms étranges des cocktails proposés. Pour elle qui voulait se changer un peu les idées, voilà qui commençait bien.

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▿ Date de naissance : 21/02/1977

Confidences aux Trois Balais

C’était un de ces soirs où Gothel aurait bien fini la nuit avec un compagnon ou une compagne de jeux. Elle avait eu une journée difficile émotionnellement et l’idée de se perdre dans les bras de quelqu’un sous l’effet de l’alcool était plus que tentante. Mais elle n’avait pas envie de Jack. Elle n’avait pas forcément envie d’un de ses amants ou d’une de ses maîtresses réguliers. Elle avait donc décidé de se rendre aux Trois Balais. Ce n’était pas le meilleur endroit pour s’enivrer et se perdre, et elle y rencontrerait peut-être des gens de plus grande classe à qui s’offrir avec passion.

Elle sourit en entrant et en constatant la présence d’une de ses amantes régulières, Regina Mills. Elle qui parlait de classe, elle était servie. Elle avait toujours l’impression de faire face à une reine quand elle était avec cette femme. Une belle femme, qui savait ce qu’elle voulait, qui savait comment l’obtenir, cela ne pouvait que séduire la psychologue. Cela ne la troublait même pas qu’elle ait cette impression de se voir dans un miroir. Faire l’amour à son parfait sosie avait à plusieurs reprises été particulièrement savoureux, d’autant qu’elle avait la peau particulièrement délectable, au goût de la psychologue.

« Bonsoir, Regina », dit-elle avec flegme en s’installant près d’elle. « Je peux ? Un cocktail Citrouille, s’il-vous-plaît ! »

Sirotant sa boisson, elle sourit à sa voisine. Elle n’avait pas besoin de lui sauter dessus. Si cette soirée devait se finir dans un lit, ou sur un canapé, d’ailleurs, elles le découvriraient assez tôt. Pour l’instant, le moment était plus propice aux mondanités, si on pouvait appeler ça comme ça. En plus, Regina semblait troublée par quelque chose. Mais elle ne lui demanderait pas de lui en parler. Il s’agissait peut-être de déformation professionnelle, mais elle était toujours là pour écouter les confidences. En revanche, elle ne les forçait jamais. Même en séance, elle avait eu la preuve que cela ne menait à rien. Cela devait venir de la personne.

« Comment vas-tu depuis notre dernière petite soirée ? Toujours sympa, ton nouveau boulot ? »

Quand elles s’étaient connues, Regina envisageait de changer de voie. Depuis, c’était chose faite et aux dernières nouvelles, elle était plutôt satisfaite de sa nouvelle position. Gothel s’informait tout-de-même à chaque fois de cette situation, tant par politesse que par un réel intérêt pour cette femme dont le sourire lui rappelait tant le sien. Elle repensa à la visite qu’elle avait eu depuis leur dernière nuit. Elle se dit que ce ne serait pas une mauvaise chose de l’avertir qu’une femme semblait avoir une certaine obsession pour elle, du moins, si elle n’était pas déjà au courant.

« J’ai rencontré une petite blonde que tu connais l’autre soir. Swan. Emma Swan. Enfin, plutôt, elle a déboulé dans mon cabinet complètement soule. Pour me piquer mon whisky. Tu lui fais un sacré effet, visiblement », dit-elle en buvant une gorgée. « Remarque, je la comprends. »

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Confidences au Trois balais

Regina sursauta légèrement de se voir interpelée en ce lieu où elle ne pensait pas croiser de connaissances. Elle se rendit compte avec plaisir que c’était Rhea. Enfin, Gothel comme elle préférait se faire appeler. Elle n’avait aucune envie de finir la soirée dans son lit. Elles ne s’étaient d’ailleurs plus amusées ensemble depuis le retour d’Emma dans sa vie. Mais elle appréciait également son sosie pour d’autres qualités que sa dextérité manuelle et linguale. Qui sait, peut-être saurait-elle se montrer de bon conseil si elle arrivait à se confier sur ce qui l’agitait ? Au moins, il était sûr qu’elle l’aiderait à passer un moment divertissant dans ce bar peu commun.

Ragaillardie par cette rencontre imprévue mais bienvenue, elle se lança elle aussi dans le choix d’un cocktail. Après avoir parcouru la carte des yeux, elle commanda avec un petit sourire amusé le cocktail Sorcière en folie. Il ne se révéla pas désagréable, avec un petit côté piquant qu’elle apprécia particulièrement. Elle se serait sans doute passée de la fumée qui lui sortait des narines après chaque gorgée mais on s’y habituait. Cela eut l’air d’amuser Gothel en tout cas.
- Bonsoir, Gothel. Qu’est-ce qui t’amène dans cet établissement ? Il ne me semble pas appartenir à tes lieux de prédilection. Les miens non plus, remarque, mais j’ai l’humeur vagabonde ce soir, l’envie de me changer les idées. Oh, oh, je vois bien ton petit regard en coin. Oublie, il ne sera pas question de cela ce soir. J’espère que tu ne m’en voudras pas et que tu seras d’accord pour me tenir un peu compagnie malgré tout.

La brune sirota son cocktail à petites gorgées, la fumée était moins dense ainsi, et cela lui laissa le temps de réfléchir à quel sujet aborder avec la psychologue. Celle-ci la devança cependant en la questionnant sur son travail. Ma foi, cela pouvait être une introduction comme une autre à ce qui la tracassait. Comme cela pourrait aussi bien rester un simple échange de banalités.
- Je vais bien. Professionnellement beaucoup mieux que la dernière fois, c’est certain. Je m’épanouis bien plus dans ce que je fais aujourd’hui. D’autant que j’ai la chance d’avoir une patronne qui sait reconnaître la qualité d’un travail bien fait et qui est d’une probité exemplaire, ce qui me change radicalement et fort agréablement.

Encore une fois, Regina prit le temps de se demander si elle s’enquérait également du travail de Gothel pour rester sur un terrain neutre ou si elle en profitait pour aborder ses soucis avec une certaine employée assignée à sa garde rapprochée. Elle ne s’attendait tellement pas à ce qui suivit qu’elle s’en étrangla dans son cocktail. Cette fois-ci, ce ne fut pas de la fumée mais la boisson elle-même qui lui sortit par le nez. Mortifiée, elle tenta de s’essuyer tant bien que mal pendant que les paroles de sa compagne de soirée faisait leur chemin dans son esprit. Emma s’était rendue chez Gothel ? Mais pourquoi ? Comment la connaissait-elle ? Emma savait-elle qu’elles avaient couché ensemble avant leurs retrouvailles ? Faisait-elle partie de ces déréglés qui pistaient un potentiel amour à la trace ? L’esprit de la brune était submergé.

- Emma est venue te voir ? Mais, pourquoi toi ? finit-elle par articuler, complètement désarçonnée.
Elle qui pensait éventuellement aborder le sujet avec Gothel se voyait mise au pied du mur d’une façon plutôt brutale.
- Et elle était saoule ? Que t’a-t-elle raconté ? Elle t’a parlé de nous ? Non pas qu’il y ait un nous. Enfin, à part dans ses rêves, se reprit-elle.
Si elle était totalement honnête, dans les siens aussi mais, pour l’instant, elle voulait juste en savoir plus sur cette rencontre. Il serait toujours temps de remettre les pendules à l’heure une fois ce mystère résolu.

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▿ Date de naissance : 21/02/1977

Confidences aux Trois Balais

Si Regina eut l’air surprise de la trouver à cet endroit, elle n’en sembla pas fâchée, ni refuser qu’elle s’installe auprès d’elle et qu’elle lui tienne compagnie. C’était le genre de personne à qui Gothel accepterait toujours de tenir la conversation, même si c’était simplement pour rire un bon coup ou pour philosopher. Regina était une personne de qualité, avec qui elle aimait échanger et qui avait toujours de bonnes idées. Et puis, pour une fois qu'elle ne se trouvait pas dans un endroit trop sordide, le moment était peut-être bien choisi pour avoir une conversation qui ne tourne pas forcément autour d'un jeu de séduction qui s'accompagnait d'une bonne dose d'alcool. C'était peut-être le bon moment pour avoir un échange un peu plus simple.

Évidemment, elle ne pouvait pas s’empêcher de proposer un œil lubrique à Regina. Son sosie lui plaisait et elle le savait, ça n'avait rien de nouveau. Mais l'avantage de cette personne, c'était qu'elle se montrait littéralement claire dès le départ. Sa franchise et sa capacité à exprimer les choses sans détour et sans honte permit qu'elle lui dise immédiatement que ce qu'elle avait en tête n'était pas dans ses intentions de la soirée. Cela étant posé, Gothel ne pousserait pas en ce sens et elle pourrait profiter tout-de-même d'un moment en compagnie l'une de l'autre.

« Aucun problème. Je n'avais pas spécialement envie de me vautrer dans les draps ce soir. Je ne dis pas que j'aurais forcément refusé un moment avec toi, mais une alternative à discuter me convient parfaitement. »

Elle venait de se faire demander comment il se faisait qu’elle se trouvait dans un endroit qui lui ressemblait si peu et Gothel haussa les épaules. Un bar était un bar et le côté sordide n’avait pas vraiment d’importance fondamentalement. Et puis, elle attendait plus de cette soirée que les compagnons d’un soir simples et brut de pomme qui peuplaient ses nuits ordinairement. Elle avait envie d’autre chose et elle ne savait même pas exactement quoi. Elle se sentait fatiguée et l’espoir qu’elle avait de retrouver un jour sa fille semblait peser tout particulièrement sur son moral ce soir-là. Elle ne se reconnaissait pas.

« Pourquoi ici sinon ? Journée difficile. Je n’avais pas envie des péquenauds ordinaires que je lève dans les tavernes sordides. Je préfère carrément une soirée sympa entre filles avec toi que chercher autre chose, ce soir. »

Elle plaça la conversation sur le ton des nouvelles, histoire de lancer la conversation, même si elle savait pertinemment que ce ne serait pas sur des sujets vraiment particuliers pour le moment. Elle sourit en entendant que les choses se passaient professionnellement bien pour elle. Elle avait eu tellement d’espoir pour ce nouvel emploi, Gothel était contente de voir que cela se passait selon ses attentes et qu’elle s’entendait bien avec sa patronne. C’était quelque chose d’assez essentiel d’être sur la même longueur d’onde. Gothel était vraiment contente pour elle, très sincèrement. De son côté, elle n’avait pas ce genre de souci avec le fait qu’elle n’avait pas de patron.

« C'est une excellente nouvelle. Avec tous les espoirs que tu avais mis dedans, j'espérais bien que ce serait un succès pour toi. »

Elle eut un léger mouvement de culpabilité lorsque son interlocutrice s'étrangla après qu'elle lui eut avoué la visite importune de Emma Swan. Il était évident que Regina ne s'attendait absolument pas à ce que ce soit vers la psychothérapeute que Emma se tourne après la déception qu'elle avait connue. D’ailleurs, les deux n'étaient pas censées se connaître, du point de vue de la brune. Elle n'était évidemment pas au courant des sombres penchants et de la façon dont s'exprimait la noirceur de Gothel, et elle ne pouvait donc pas savoir qu'elle était impliquée dans ces nombreux enlèvements d'enfants.

« Ca va aller ? » lui demanda-t-elle d'un ton inquiet avant que celle-ci ne reprenne son souffle et ne lui pose quelques questions. « Elle était complètement saoule, elle s'est plainte à moi que tu refusais de te laisser aller à coucher avec elle. Je résume, hein ! Mais c'est l'idée grosso modo. Tu sais, dans le cadre de mon travail avec les enfants, je rencontre un certain nombre de personnes. Elle a eu besoin de moi sur une affaire et je lui ai répondu, évidemment. Et comme je te ressemble, j'ai dû la marquer pour ça. En tout cas, je lui ai directement fait comprendre que si son intention était de me sauter dessus sans prévenir, risquait de se retrouver avec une baffe dans la figure. »

Gothel but un peu de son cocktail avant de continuer cette conversation. Les confidences qui avaient suivi aurait pu être frappées de la confidentialité entre un patient et son thérapeute, mais elle n'était pas le thérapeute officiel de Emma Swan et il n'était pas question qu’elle laisse de côté ce qu'elle avait appris et qu'elle n'en parle pas à celle qui en avait été la cible. Regina avait le droit de savoir que cette femme se confiait à quelqu'un sur des choses aussi personnelles que le fils qu'elles avaient en commun. Et même si elle avait conscience que cela allait forcément déboucher sur des propres confidences de sa part à l'égard de son enfant perdue, elle était prête à courir le risque.

« Elle m'a dit que vous aviez un fils en commun, jeune garçon pour lequel vous avez fait certains compromis alors que vous étiez en opposition l'une par rapport à l'autre et qu'il ne se trouvait plus là maintenant pour vous offrir cette bonne raison de vous accorder, ce qui ne doit pas simplifier vos échanges. Je ne te demande aucune confidence, mais je tiens juste à te dire que je suis désolée pour toi que tu sois ici sans ton fils. Je te comprends. Je n'ai moi-même pas perdu tout espoir de retrouver un jour ma fille chérie. »

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Confidences au Trois balais

Regina trouvait à Gothel un air plus sérieux qu’à l’ordinaire. Elles s’étaient revues à quelques reprises après leur première nuit, toujours pour la bagatelle, même si elles en avaient parfois profité pour échanger quelques éléments de conversation basiques. La psychologue lui était toujours apparue comme une femme libre et libertine, loin des jugements et des préjugés. Sans être forcément celle qui aurait fait un strip-tease sur la table, du moins pas en public, elle ne lui était jamais apparue comme du genre à se laisser envahir par la mélancolie. Ce soir, elle semblait presque pensive, voire triste. Quelque chose sortait clairement de l’ordinaire et éteignait la petite flamme qui brûlait habituellement sous la braise de son sosie.

La révélation de la visite d’Emma eut cependant bien vite fait de la sortir de ses pensées quant à l’état d’esprit de Gothel. Ainsi donc elle était arrivée saoule chez la thérapeute. Si Regina calculait bien, cela avait dû avoir lieu juste après leur première fois. Elle ne pouvait décemment pas lui en vouloir de s’être réfugiée dans la boisson. C’était une solution de facilité, soit, mais elle n’avait elle-même pas dit non à quelques verres de cidre en trop certains soirs, surtout après la rupture de sort et l’éloignement d’Henry. Elle trouvait cependant Emma gonflée d’avoir espéré mettre Gothel dans son lit après elle. Mais, après tout, c’était bien elle qui lui répétait en boucle qu’elles n’étaient rien l’une pour l’autre et qu’elle devait la laisser tranquille. Pouvait-elle lui en vouloir, dans ce cas, d’avoir cherché satisfaction ailleurs ?
- Ha ha, je ne sais pas comment elle l’aurait pris. J’imagine que cela l’aurait bien calmée. Elle n’aurait pas réagi de même, c’est sûr. Je suis la seule qui ait le droit à du donnant-donnant de sa part mais je dois avouer qu’elle se contente généralement de me rendre la monnaie de ma pièce.

Regina s’apprêtait à alléger la faute d’Emma en partageant quelques confidences avec la psychologue quand celle-ci évoqua Henry. Ainsi donc Emma lui en avait parlé. Il est vrai qu’elles avaient réussi à atteindre un certain point d’équilibre le concernant et que son absence l’avait rendu caduc. Mais, soyons sincère, rien n’aurait empêché ce qui se produisait entre elles. Henry présent, cela aurait sans doute pris plus de temps, il l’aurait suffisamment distraite de ses sentiments pour qu’elle parvienne peut-être à résister plus longtemps. Mais, à un moment ou à un autre, quelque chose aurait cédé. Entre leur attirance irrépressible, ce qu’elle avait ressenti dans les bras d’Emma et, surtout, la façon dont sa magie réagissait à celle de la blonde, elle soupçonnait de plus en plus que ce qui les liait était du même ordre que ce qui avait poussé les deux idiots de Charmant l’un vers l’autre. Elle n’en voulait pas, elle aurait préféré un amour normal, ordinaire, qui aurait peut-être pu se vivre plus tranquillement ou s’oublier, un jour, pour aller vers un autre qui l’aurait été. Mais le destin n’allait pas la lâcher ainsi, n’est-ce pas ?

La brune réalisa qu’elle était restée sans répondre depuis plusieurs minutes. Elle se repassa la conversation en mémoire. Gothel avait une fille ? Elle attendait sûrement une réaction de sa part.
- Merci. Je suis désolée, son évocation m’a replongée dans mes souvenirs et certains soucis actuels. C’est dur, oui. Les années passent et j’imagine qu’il grandit pendant ce temps-là et je ne suis pas là avec lui comme je l’ai été durant plus de dix ans. C’est dur. Si un jour je le revois, il sera peut-être devenu adulte entretemps, il n’aura plus besoin de moi et toutes ces années perdues seront à tout jamais irrattrapables. Mais tu ne dois rien ignorer de ce que je peux ressentir. Je suis désolée que tu traverses la même chose. Je ne savais pas que tu avais une fille. C’est vrai que nous occupions nos soirées ensemble à tout autre chose que des conversations mondaines. Quel âge a-t-elle ? Toi aussi, c’est l’arrivée ici qui vous a séparées ?

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Compte tenu de l'état d'ébriété dans lequel Emma Swan était arrivé à son cabinet, la psychothérapeute était persuadée qu'elle n'aurait rencontré aucune difficulté à lui passer l'envie de lui imposer sa lubricité. Elle n'était peut-être pas très forte, mais suffisamment pour prendre le dessus sur une femme avinée, taille poids plume, comme cette Swan pouvait l'être. Ce qui la dérangeait le plus, dans l'affaire, c'était le tournant dans lequel elle semblait décidée à entraîner la femme qui se trouvait à côté d'elle. Gothel avait une franche affection pour cette femme et elle détestait qu’elle se retrouve la cible d'un attachement dont elle ne voulait absolument pas. Cela dit, elle semblait suffisamment s'amuser de la situation pour que la psychologue ne soit pas trop inquiète sur les soucis que cette femme pouvait causer à son amante ponctuelle.

« Je pense qu'elle se serait évanouie sous le choc et sous l'effet de l'alcool combiné. Je suis presque surprise que tu l’aies laissée repartir dans cet état, mais je suppose qu'après son comportement, il t'était difficile d'agir autrement. »

Elle n'avait même pas essayé de dissimuler son inconduite à la psychomage, ce qui était sacrément révélateur, du point de vue de celle-ci. Le trouble dans lequel Emma Swann se trouvait n'avait d'égal que les sentiments controversés qu'elle éprouvait à l'égard de son sosie. Ces sentiments controversés posaient un double problème. D'abord, elle espérait un retour de la part de Regina d'autant plus problématique que l'était leur relation de base. Et ensuite, elle n'avait même pas les idées claires sur ce qu'elle voulait elle-même. La psychomage était convaincue qu'il lui fallait un suivi, mais ce ne serait pas avec elle et elle était vraiment extrêmement contente d'être spécialisée dans le chapitre des enfants.

Gothel ne pouvait pas faire autrement que de partager une partie des confidences que Emma avait faite à Regina, étant donné que cela concernait son fils. Mais celle-ci sembla aussitôt se perdre dans des songes peu agréables dont elle se demanda à quel point elle en était responsable. Ce fut pour cette raison que lorsqu'elle s'en excusa, Gothel fit aussitôt cette proposition, pleine de compassion et de bienveillance. Elle n'était pas sûre que cela fasse une différence pour la brune, mais dans le cas où cela en ferait une, elle tenait à lui offrir cette option.

« Je comprends ce que tu éprouves. Si jamais tu ressens le besoin d'en parler, je sais que ce n'est pas tout à fait le genre de choses auxquelles nous sommes habitués l'une à l'autre, mais je serai tout de même ravie de te prêter une oreille attentive si tu le veux. »

De son côté, Regina la questionna sur sa fille comme c'était à prévoir. Le souci, dans toute cette affaire, c'était qu'elle n'avait que très peu de souvenirs des moments qui avaient précédé l'arrivée de la lune rouge. Son arrivée dans ce monde avez effacé une partie conséquente de ces souvenirs, lui causant un trou de mémoire avec seulement le visage et le prénom de sa si merveilleuse et charmante fille, à propos de laquelle elle était persuadée que c'était une personne formidable. Elle était certaine que, lorsqu'elle se retrouverait toutes les deux, elles ne craindraient plus aucune souffrance.

« C'est triste, mais je ne me souviens pas de tous les détails, juste avant mon arrivée ici. Je sais juste que contrairement à toi, je l'ai laissé alors qu'elle était adulte. Je me souviens vaguement de m'être occupée d'elle quand elle était petite. Elle est magnifique avec de longs cheveux blonds et des grands yeux. Elle s'appelle Raiponce. Elle est très douce et très innocente, j'ai toujours eu très peur que quelqu'un manipule ma pauvre enfant et lui fasse du mal. Et toi, ton Henry, il ressemble à quoi ? »

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Confidences au Trois balais

Regina trouva délicat de la part de Gothel de se proposer de lui servir de confidente si le besoin s’en faisait sentir mais elle n’avait aucune envie de s’étendre plus avant sur le problème Emma Swan. Cela lui était bien suffisant de devoir la supporter tous les jours. Si elle devait en plus l’amener dans la conversation lorsqu’elle sortait pour se changer les esprits… Et puis, soyons honnête, elle ne se voyait pas évoquer son incapacité à résister à l’attraction qu’elle éprouvait pour celle-ci et encore moins comment elle y avait cédé après une soirée où elle était tout aussi imbibée que la Sauveuse. Et elle se voyait encore moins le faire avec une ancienne amante. Sans qu’elle sache exactement pourquoi, l’idée la dérangeait. Elle fit donc un mouvement de balayage de l’idée de la main tout en répondant à la psychologue.
- Merci de ta proposition, c’est adorable mais j’avoue que j’apprécie plutôt le fait de ne pas avoir à parler de miss Swan. Tout comme de ne pas la voir ni l’entendre pendant quelques heures d’ailleurs. Je sais que ma patronne ne pensait qu’à bien faire en me la mettant dans les pattes mais, sincèrement, je me serais bien passée d’une telle sollicitude. Bref, cela finira bien par se tasser un jour ou l’autre.

Une petite voix en elle la réprimandait de présenter Emma sous un tel jour mais elle la fit taire. Elle n’était pas parfaite, très loin de là, et la blonde la poussait trop à bout ces derniers temps pour qu’elle n’éprouve pas le besoin de se soulager un peu. Et si cela se bornait à lui casser un peu de sucre sur le dos avec une femme qu’Emma ne reverrait sans doute jamais, c’était un exutoire somme toute bien léger comparé à ce qu’elle avait pu commettre comme exactions dans une vie antérieure. Tout à coup, les détails que Gothel était en train d’évoquer à propos de sa fille déclenchèrent un signal dans son cerveau.
- Pardon ? Excuse-moi mais tu as bien dit que ta fille s’appelait Raiponce et avait de longs cheveux blonds et des yeux bleus ? Ecoute, je ne veux pas te faire de fausse joie, d’autant que la coïncidence serait pour le moins surprenante mais il s’avère que la secrétaire de l’entreprise de protection rapprochée pour laquelle je travaille s’appelle Raiponce. Ce n’est pas un prénom courant et, vu le monde d’où je viens, disons que je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec le conte de fée. D’autant qu’elle a en effet de magnifiques cheveux blonds, extrêmement longs. Tout comme ta fille, elle m’est apparue fort gentille mais un peu naïve.

Plus Regina y pensait, plus elle se disait que ce pourrait fort bien être la fille de Gothel. Après tout, le destin lui avait fait des coups tellement abracadabrants qu’un hasard comme celui-ci ne serait que bien peu de choses à côté. Parce que, franchement, se retrouver être la mère adoptive de l’enfant de la fille de sa pire ennemie qui avait également été sa belle-fille, difficile de faire plus tordu. En même temps, tout ayant été orchestré en coulisses par le Ténébreux lui-même, le qualificatif de tordu présentait une certaine évidence.
- Tout cela serait fort étonnant mais j’avoue que le destin m’ayant assez souvent réservé des surprises renversantes, je ne nie pas la possibilité de la chose. Qui sait, peut-être as-tu toi croisé mon fils en ta qualité de psychologue pour enfants. S’il est dans ce monde, bien sûr. Au cas où, il s’appelle Henry Daniel Mills. Il est brun avec souvent des mèches folles impossibles à mater. Ses yeux sont noisette et pétillent de joie et d’intelligence. C’est un petit garçon très vif et aimant. Il n’a aucun problème à lier connaissance. Je me suis toujours demandé d’où il tenait cela avant de découvrir son arbre généalogique et de devoir me rendre à l’évidence que sa grand-mère avait dû lui transmettre quelques gènes, hélas. Heureusement, il semble avoir récupérer toute l’intelligence abandonnée au fur et à mesure des générations précédentes.

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▿ Date de naissance : 21/02/1977

Confidences aux Trois Balais

Les choses dont on avait besoin n’étaient pas toujours celles qu’on avait envie d’avoir. La patronne de Regina Mills avait peut-être pensé que c’était important que ce soit spécifiquement Emma Swan qui s’occupe d’elle, et c’était peut-être la vérité. Mais Gothel comprenait que cela puisse être difficile pour son ancienne amante. Cela ne voulait pas dire qu’elle ne comprenait pas la psychologie derrière la situation. Après tout, c’était son métier. Mais elle entendait tout à fait que Regina ait besoin d’un moment dans son quotidien pénible où elle pouvait enfin respirer et penser à autre chose. Et distraire, Gothel savait le faire, et pas seulement au lit.

« Je comprends très bien. Alors offrons-nous une soirée de distraction, très chère. Cela te fera du bien. »

La discussion tourna autour des enfants. Elle était touchée que Regina accepte de l’écouter sur ce sujet parce que Raiponce était un sujet délicat pour elle. Il était difficile de ne pas l’avoir auprès d’elle. Elle la décrivit à Regina et elle fut surprise de la voir réagir aussi vivement. C’était surprenant, c’était comme si elle savait de qui elle parlait. Une pointe d’espoir naquit dans le cœur de Gothel alors qu’elle voyait cette lumière dans les yeux de son sosie. Elle acheva de lui décrire la demoiselle et elle attendit, le cœur battant que Regina prenne la parole, ce qu’elle ne tarda pas à faire.

La description qu’elle fit de la secrétaire correspondait tellement à sa fille que son cœur n’en battit que plus fort. Évidemment, elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs, mais Gothel avait forcément de l’espoir. Même le côté naïf de la jeune femme correspondait à sa fille. Elle ne pouvait s’empêcher de croire que c’était elle, mais bien entendu, pour en être certaine, il faudrait qu’elle la voit. Elle allait devoir convaincre Regina de la lui présenter. Mais si elle avait vraiment retrouvé sa fille, elle aurait une dette énorme envers elle. Regina pourrait lui demander n’importe quoi après ça.

« Cela ressemble vraiment beaucoup à ma Raiponce. Tu crois que je pourrais la rencontrer ? Si c’est ma fille, il faut absolument que je le sache. »

Elle aurait tellement aimé lui rendre ce service qu’elle venait de lui donner. Mais elle n’avait aucun Mills parmi ses enfants. Un certain nombre d’entre eux pourraient correspondre au descriptif physique, mais aucun d’entre eux ne se prénommait simplement Henry. Elle n’avait donc pas de piste à lui proposer, mais elle continuerait de se montrer vigilante, y-compris ce qu’il se dirait lors de ses entretiens avec ses petits patients. Henry, s’il était là, avait peut-être des amis parmi les enfants qui venaient consulter Gothel et elle aurait ainsi des indices. Elle ferait de son mieux pour retrouver le petit garçon, pour remercier Regina de ce qu’elle venait de faire.

« Je n’ai même pas de Henry parmi mes patients, mais ça ne veut rien dire. Vu ce que tu m’en dis, il est possible qu’il soit là mais qu’il n’ait pas besoin d’une psychothérapie. Ce serait plutôt une bonne chose. Mais je vais chercher tout indice de sa présence, je te le promets. »

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