Sweet simple things || ft. Mary Ingalls & Paul d'Aubert

▿ Date de naissance : 11/06/1975

Sweet Simple Things
@Gregory House & @Mary Ingalls & "Paul d'Aubert"

S’il y avait bien quelque chose que je détestais plus encore que les rondelles de cornichon dans un sandwich, c’était les consultations.
Ça me soûlait de perdre mon temps avec des nez qui coulent et des éruptions cutanées alors qu’il y avait des vies à sauver. Merde, quoi… me forcer à faire ces heures de consultations, c’était comme garer une Rolls Royce au milieu d’un parc de mobylettes pourries.

Dans la petite salle de consultation qui m’était dévolue et où je me trouvais, assis sur le tabouret et appuyé sur ma canne, j’avais les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone. Je profitais de la connexion internet de l’hôpital pour télécharger des films et des épisodes de séries sur Netflix et Prime. Jimmy m’avait proposé de partager ses comptes avec moi… et je ne me gênais pas. Bon, il n’y avait pas tout, là-dessus, mais tant que c’était sur le compte de Wilson, tant que c’était lui qui payait et moi qui profitais, j’étais prêt à regarder tout et n’importe quoi. Même les séries les plus débiles.

Je me faisais chier en consultations. C'était toujours le cas. Bien sûr, il y avait parfois des cas un peu bizarres, certains étaient même dignes de se retrouver dans le livre des records ou dans un petit best off personnel...
Je ne pensais pas toujours à tenir un compte précis des pire trucs que je voyais et que j'entendais en consultations, mais il y avait des tas de choses parfois vraiment louches.

Quand la porte s'ouvrit sur le patient, je le détaillais de haut en bas et de bas en haut. Homme, la cinquantaine, bedonnant, le teint gris et le bout des doigts jauni. Quel con.

« Arrêtez de fumer si vous voulez vivre un peu plus longtemps, mais à vue de nez, vous toussez tous les jours, peut-être même que vous crachez du sang de temps en temps. »

J'avais quand même écouté son coeur et sa respiration, puis je l'avais envoyé se faire voir en oncologie. C'était trop simple, beaucoup trop simple. Le genre de cas dont je n'avais rien à foutre.

Il sortit et je criais vers la porte :

« SUIVANT ! »

Je ne savais pas à quoi m'attendre pour le patient suivant, mais je devais faire ces conneries de consultations. Après ça, on ne pourrait rien me reprocher.

Mouette / Icon : tumblr

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Sweet simple things

« Je ne peux rien faire pour votre fille, consultez un autre spécialiste. » Voilà le discours que Paul entendait un peu trop souvent depuis quelques jours. S’il pouvait comprendre que certains cas soient insolubles, il avait la certitude qu'il existait une raison à la cécité grimpante de Mary. Il y avait quelque chose qu'il ne comprenait pas et que seul un médecin pourrait lui expliquer. Mais les ophtalmologues chez qui il s'était rendu pour y faire toutes sortes d'examens avaient tous réagi de la même façon en affirmant qu'il leur était impossible d'établir un diagnostic. Paul avait questionné, interrogé et limite supplié et le seul espoir qu'il leur restait était ce dernier indice qu’ils avaient eu chez le dernier spécialiste en date.

Celui-ci leur avait dit de contacter un certain docteur House, qui travaillait à l'hôpital de la ville et qui avait de grandes capacités pour diagnostiquer les maladies à partir de quelques symptômes. S’il voulait vraiment découvrir ce que sa fille avait, il semblerait qu'ils doivent en passer par ce médecin. L’ophtalmologue avait promis d'appeler l'hôpital pour les prévenir de leur venue et il semblerait que c'était tout ce dont il soit capable pour l'instant. Il pourrait peut-être en faire plus avec le diagnostic de ce médecin, mais rien n'était moins sûr. Plein de confiance et d'optimisme, Paul s'était rendu à l'hôpital avec sa fille adoptive dans l'espoir qu'on les orienterait dans la bonne direction. C’était la raison pour laquelle il était surpris de se trouver aux consultations, mais tout le monde semblait tellement chargé qu'on n'avait pas voulu l'écouter.

« Ne t'en fais pas Mary », dit-il à sa protégée, « nous allons attendre notre tour et expliquer à ce médecin pourquoi nous sommes venus ici et je suis certain que nous pourrons alors rencontrer ce spécialiste. Nous devons juste patienter un peu. »

Il offrait davantage d'optimisme à la jeune fille qu'il n'en avait pour lui-même, mais c'était bien le rôle d'un parent de réconforter son enfant et de prendre sur lui la pression et l'angoisse de l'attente. Mary était déjà beaucoup trop angoissée à cause de la baisse significative de sa vision. Paul tenait à ce que la situation ne s'empire pas, même si l'amélioration ne semblait pas être vraiment à l'ordre du jour. Quand ce fut enfin leur tour, ils se glissèrent dans la salle de consultation où les attendait un médecin qui avait l'air d'avoir envie d'être partout sauf là. Encore un à qui il allait être difficile de faire entendre son point de vue, songea Paul, mais il allait devoir essayer de son mieux pour le bien-être de sa fille.

« Bonjour docteur, nous sommes ici pour Mary. Nous avons été aiguillés sur les consultations par erreur. Son ophtalmologue nous a conseillé de consulter un certain docteur House, mais personne n'a voulu nous indiquer où nous pouvions le trouver. Ma fille est en train de perdre la vue et nous ne comprenons pas ce qui lui arrive. On nous a affirmé qu'il pourrait peut-être comprendre ce qui se passe. Sauriez vous où nous pouvons le trouver ? »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Sweet simple things ft @Gregory House et @Paul d'Aubert

Quand sa vue avait commencé à baisser, Mary avait pris un peu de temps à réagir, à comprendre ce qu’il se passait. Mais, les événements et son professeur, Rémus Lupin, l’avaient aidée à y voir plus clair. Paul de son côté, avait remarqué ce qu’il en était et emmenée chez un ophtalmologiste qui lui avait prescrit une nouvelle paire de lunettes. La paire de lunettes en question l’avait aidée un temps, amélioré les choses, mais pas longtemps. Ensuite, c’était allé de mal en pis, très vite. En effet, elle avait manqué passer sous les roues d’une voiture à cause d’un moment où la vue lui avait fait complètement défaut, puis le lendemain, de se noyer dans la piscine municipale lors du cours de natation, pour les mêmes raisons. Bien sûr ces événements étaient parvenus aux oreilles de son père adoptif qui l’avait donc emmenée d’ophtalmologiste en ophtalmologiste. Aveugle, elle était en train de devenir aveugle ! Bien que dure à digérer, l’information était en train de faire son chemin. Seulement, Paul s’entêtait à l’emmener de consultation en consultation pour comprendre. Peut-être voulait-il entendre un autre son de cloches ? Ou qu'on leur dise que cela pouvait être stoppé voire réversible?
Sur le chemin de l’hôpital, bien trop terrifiée à l’idée de perdre totalement la vue en chemin ou tout simplement d’avoir un autre épisode passager de cécité, elle s’était accrochée au bras de Paul. Ils étaient néanmoins arrivés à bon port sans encombre et ils attendaient à présent que le médecin qu’ils étaient venus voir les reçût.

Enfin, on les appela et elle entra auprès de son père adoptif dans la salle de consultation. Elle le laissa parler. C’était plus simple pour elle. Surtout que reconnaître ce qui n’allait pas ou quand ça n’allait pas n’était pas son fort. Elle essaierait de répondre de son mieux aux questions que le docteur lui poserait…

« Bonjour docteur »

Elle n’en dit pas plus, n’ayant rien à ajouter quant à ce que son tuteur avait dit. Elle attendait de voir ce que le docteur leur répondrait. Pourrait-il les diriger vers celui qu’ils étaient venus voir ou à défaut répondre aux questions qui étaient restées en suspens ?

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 11/06/1975

Sweet Simple Things
@Gregory House & @Mary Ingalls & @Paul d'Aubert

Quand l’homme et la petite étaient entrés dans le local de consultation, mon premier réflexe fut de les dévisager. Lui n’avait pas l’air malade et la fille… elle n’était pas non plus à l’article de la mort. Et les paroles de l’homme me confirmèrent qu’ils n’avaient rien à faire ici… mais c’était moi qu’ils étaient venus voir.
La fille était en train de perdre la vue.

« Ça me fait une belle jambe ! Vous voulez quoi, que je lui file ma canne ? »

Ce n’était pas du tout une canne d’aveugle et j’adressais donc à la petite un clin d’œil aussi discret qu’un cheval fou dans un grand magasin.

« C’est un ophtalmo incompétent qui cherche à refiler son boulot à d’autres médecins ? »

Je n’étais pas du tout ophtalmo et les yeux n’étaient pas du tout une partie du corps qui m’intéressait particulièrement.

« Pas de diabète, je suppose ? »

J’avais posé la question comme ça, mais les principales causes de la cécité étaient liées soit à l’âge soit au diabète. Alors à moins qu’elle ne cache très bien ses rides et ses cheveux blancs, je ne pouvais pas lui trouver de cataracte, de glaucome ou de dégénérescence musculaire.

Je me levais et boitais jusqu’à la fille pour me pencher sur ses yeux et les regarder de plus près.

« Tu as des lunettes de soleil, ma petite ? »

Oups… ce n’était pas très délicat, mais on me demandait de sauver des vies, pas de faire dans la dentelle. Alors, je pris un stylo et je le passais lentement devant les yeux de la fille, de gauche à droite, de droite à gauche, de bas en haut et de haut en bas. Le but était de vérifier la mobilité oculaire.

Je me tournai vers le père.

« Vous avez son dossier ? »

Elle avait une tête de gentille fifille, bien sage et tout. Pas le genre à faire des airs ou à mentir pour se rendre intéressante. Pourtant… tout le monde mentait. Alors, quel était leur mensonge, à ces deux-là ?

Mouette / Icon : tumblr

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Sweet simple things

La rudesse du médecin au moment où Paul lui demanda de l'orienter vers le docteur House le surprit. Il n'était pas rare de rencontrer des gens mal éduqués ou désagréables, mais la plupart du temps, les médecins ne faisaient pas partie du lot. Il n'avait toujours aucune idée de qui cet homme pouvait bien être, mais lorsqu'on le guiderait dans la bonne direction, il se promit de dire à qui de droit la façon dont il avait été accueilli. Il ne comprenait pas pourquoi ce médecin agissait de façon aussi peu professionnelle, mais il en vint à demander si elle n'avait pas du diabète. Paul n'avait jamais entendu parler de cela et il était à peu près sûr que ceux qui avaient cherché à la soigner ne lui avaient pas donné cette information.

« Pas que je sache. Je peux comprendre que la nature des problèmes de ma fille ne soit pas de votre compétence. Pourquoi ne pas nous orienter directement vers le Docteur House ? D'après les informations que l'on m'a données, c'est le plus compétent pour poser un diagnostic sur des symptômes mystérieux. »

Il le regarda faire un examen à ses filles après s’être adressé à elle avec un peu de rudesse. Il attendit un instant pour la laisser répondre en se demandant pour quelles raisons il tenait absolument à se mêler de cette affaire, alors qu'il était évident qu'il préférerait faire autre chose. On ne les avait pas adressés à un urgentiste où un généraliste mais à un diagnosticien. Pourquoi ne les orientait-on pas vers le service concerné ? Le médecin obstiné lui demanda le dossier médical de sa fille et Paul estima que coopérer serait encore le moyen le plus rapide d'obtenir des résultats. Il sortit donc le dossier fourni par l'ophtalmologiste qui avait suivi Mary depuis les premiers symptômes en espérant que le fameux docteur House trouverait dedans de quoi régler le problème. Restait encore à dénicher ce fameux médecin.

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Sweet simple things ft @Gregory House et @Paul d'Aubert

Mary se trouvait donc à l’hôpital de la ville avec Paul, à la recherche d’un diagnosticien du nom de House à cause de ses yeux, les opthtalmologistes qu’ils avaient vu pour le moment ayant été incapable d’expliquer pourquoi elle perdait la vue et donc si c’était réversible ou non. Ou encore si le processus pouvait être arrêté avant qu’elle ne perdît totalement la vue. Un médecin, qui ne donna pas son nom, finit par les recevoir en consultation. Il n’était guère aimable et ne semblait guère intéressé par son cas, mais du moins, se pencha-t-il dessus.
Lorsqu’il parla de sa canne, s’il semblait de mauvaise humeur, la jeune fille remarqua aussi le clin d’œil que le médecin lui fit. C’était donc une tentative d’humour qu’il avait faite ?

« Non, pas à ma connaissance non plus » répondit-elle concernant le diabète.

Après tout, Paul ne savait de sa santé que ce qu’il avait pu apprendre dans ces trois ans et donc pas forcément tous ses antécédents médicaux. Et elle-même, comme elle n’avait que douze ans quand elle était arrivée dans cette ville, ne savait que ce qu’on lui avait dit de sa santé. Elle n’aurait rien pu dire de bien important concernant ses antécédents familiaux. En outre, la médecine avait beaucoup avancé par rapport à l’époque d’où elle venait, ce qui limitait également d’autant les informations qu’elle était en mesure – hors symptômes – de donner au docteur.

« Non… je n’ai pas de lunettes de soleil » répondit-elle, aussi surprise que déstabilisée par la question de son interlocuteur.

Puis, quand il fit son examen de la mobilité oculaire, Mary suivit bien sagement le stylo des yeux.

Elle laissa ensuite Paul donner son dossier au médecin, prête à répondre dans la mesure de ses capacités à toute question qui pourraient ne pas figurer dans le dossier, tout ce qui concernait sa vie d’avant en somme. Pour autant, elle n’intervint pas spontanément sur le sujet, n’ayant aucune idée de ce que l’adulte avait besoin de savoir ou de ce qui serait pertinent ou non de mentionner dans ce qu’elle savait.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 11/06/1975

Sweet Simple Things
@Gregory House & @Mary Ingalls & @Paul d'Aubert

On ne me filait pas souvent de cas intéressants, lorsque j’étais aux consultations… Et c’était pour ça que je n’aimais pas venir ici… et que je ne me montrais jamais très sociable ni très sympa. Normal, ça me faisait chier d’être ici.
L’homme me répondit en me demandant d’orienter sa fille vers moi-même. Sur le moment, je trouvais ça assez drôle, mais comme je ne portais ni blouse blanche ni étiquette avec mon nom ou mes diplômes… House était donc le plus compétent face aux symptômes mystérieux.

« C’est flatteur, ça. »

Mon ton était assez neutre pour passer pour de l’ironie, comme si je n’étais pas House et que je prenais cela comme une sorte d’insulte. Mais ça ne m’atteignait pas vraiment.

Il me mit entre les mains le dossier de la petite fille et je constatai que c’étaient essentiellement des examens oculaires qui avaient été faits. Logique, puisqu’ils étaient allés voir plutôt des ophtalmologues.

« Il n’y a pas eu d’autres examens ? »

J’avais feuilleté le dossier et je m’étais rendu compte qu’il n’y avait rien de bien recherché au niveau des investigations médicales. Je fermai le dossier et je regardai la fillette, puis l’homme.

« Quand un problème de ce genre survient, il faut chercher les causes partout où elles peuvent être… »

Dans certains cas, cela pouvait prendre pas mal de temps, mais il fallait investiguer.

« Concrètement, ça peut être d’origine infectieuse, inflammatoire, métabolique, tumorale, traumatique ou dégénérative. Il faut faire un bilan complet. »

Sans examens supplémentaires, ça risquait d’être compliqué.

« Préparez des bagages pour votre fille. Puis vous revenez et, à l’accueil, vous dites que vous venez pour moi. »

Je gardai le dossier de la petite, puis je lançai au père :

« Pour House. »

Bon, comme ça, il saurait que c’était bien moi et qu’il avait peut-être un peu de chance dans le malheur de la petite, malgré tout.

Mouette / Icon : tumblr

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Sweet simple things

Il y avait une chose que Paul trouvait très mystérieuse, c'était la raison pour laquelle cet individu semblait déterminé à poursuivre l'analyse de ce cas alors que la situation semblait visiblement l'ennuyer et qu'il aurait pu refiler tout ça à ce fameux docteur House. Mais puisqu'il posait des questions, Paul ne voyait rien d'autre à faire que d'y répondre. Mary se montra d'ailleurs très conciliante en répondant à toutes les questions qu’il lui posait sans s'offusquer ou montrer un quelconque ennui. Elle devait savoir qu'il serait plus facile d'obtenir des réponses en coopérant. Paul la trouvait pleine de sagesse et se disait qu'il devrait prendre exemple sur elle.

En consultant le dossier, le docteur fit remarquer que très peu d'examens avaient réellement été faits. Pour le moment, Paul n'avait consulté que des ophtalmologues et les examens qui avaient été faits concernaient tous cette spécialité. Et cela semblait contrarier le docteur qui affirma que d'autres tests devaient être faits afin de pallier toutes les hypothèses. Paul était tout à fait prêt à ce que les tests nécessaires soient faits et il savait qu'il en serait de même pour sa fille qui comprenait parfaitement à quel point sa situation devait être difficile à évaluer et à faire tout ce qui serait nécessaire pour découvrir ce qu'elle avait.

« La seule chose que l'on a pu nous dire, c'est que ce mystérieux médecin pourrait peut-être faire quelque chose pour nous. En dehors de ça, on ne nous a pas parlé d'autres spécialistes à contacter. »

À l'instant où il décide d'admettre Mary dans son service, Paul découvrit qu'il avait affaire au bon docteur depuis le début. La raison pour laquelle il n'avait pas cru bon de le lui préciser demeurait un mystère à ses yeux, mais le fait est qu'il acceptait le dossier et qu'il était en train de lui donner un moyen de découvrir ce que sa fille avait réellement. Tant pis pour son caractère, le plus important était que sa fille soit entre de bonnes mains sur le plan médical. Il serait là pour la couver si son médecin n'était pas capable, de son côté.

« Viens Mary, allons chercher tes affaires », dit-il en quittant la salle et en se retournant juste avant de partir. « Merci, docteur House. »

Il ne fallut pas longtemps au père et à la fille pour récupérer toutes les affaires dont elle allait avoir besoin à l'hôpital. Paul lui laissa embarquer les livres qu'elle préférait et tout ce qui lui semblerait nécessaire pour le séjour qu'elle aurait à faire et qui ne serait peut-être pas très court. En arrivant, il donna le nom comme le docteur le lui avait indiqué et on les installa immédiatement dans une chambre relativement confortable. Sa Mary enfin entre les mains de celui qui allait peut-être pouvoir les éclairer un peu, Paul, soulagé, lui prit la main.

« Ca va aller, ma puce. Ce docteur est un peu rustre, mais il prendra soin de toi, j’en suis sûr. »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Sweet simple things ft @Gregory House et @Paul d'Aubert

Quand le docteur consulta le dossier, il sembla estimer que d’autres examens auraient dus être faits. Mary lui confirma qu’il n’y en avait effectivement pas d’autre. Après tout, ce qui ne figurait pas dans ce dossier datait de sa vie d’avant. Et n’y connaissant pas grand-chose à la médecine ou à l’ophtalmologie, elle ne pouvait pas songer que ce qui lui était arrivé dans sa vie d’avant pouvait intéresser le médecin.

« Ce sont effectivement les seuls examens qu’on m’a fait faire »

Après quoi, le médecin annonça toute une série de raisons qui pouvaient expliquer sa cécité. Et certaines hypothèses étaient loin d’être rassurantes. N’ayant subi aucun traumatisme récent – pour autant qu’elle le sût – Mary supposait que cette cause-là serait vite écartée. Après leur avoir donné cette longue liste, le docteur leur annonça qu’il faudrait l’hospitaliser pour une batterie d’examens et qu’il était le fameux docteur House. Si la perspective de l’hospitalisation ne la réjouissait guère par rapport à ses études – Mary trouvait qu’elle avait déjà pris assez de retard comme cela – et si les hypothèses énoncées par le docteur House ne la rassuraient pas, elle prit sur elle et n’en montra pas grand-chose. Enfin, au moins, peut-être parviendraient-ils à obtenir le fin mot de l’histoire.

« Merci docteur » dit-elle aussi en quittant la salle.

Elle s’accrocha de nouveau au bras de son père adoptif sur le trajet.

« Si je dois rester à l’hôpital quelques jours, il va falloir prévenir le lycée… »

Ce fut la seule mention de ses études – et des inquiétudes qu’elle avait à ce propos – qu’elle fit, prenant toujours sur elle par rapport à la peur qu’elle avait pour la suite des choses.
Chez eux, elle prit ses livres de classe – pour accumuler le moins de retard possible -, les ouvrages qu’elle voulait lire pour le plaisir, des vêtements, enfin bref, en dehors de la lecture, le strict nécessaire.

Bientôt, ils furent de nouveau à l’hôpital. Elle rangea ses affaires dans la chambre qui lui était attribuée et posa sa lecture du moment sur sa table de chevet.

« Ce n’est pas grave s’il est rustre. S’il peut trouver ce que j’ai, c’est ce qui est important » fit-elle avec courage et sagesse.
Bien sûr qu’elle aurait préféré un médecin doux et compatissant – surtout s’il devait continuer à leur apprendre de mauvaises nouvelles -, mais tant qu’il était compétent, cela irait, elle ferait avec, s’adapterait.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 11/06/1975

Sweet Simple Things
@Gregory House & @Mary Ingalls & @Paul d'Aubert

Un possible cas. Voilà ce que j’avais trouvé en allant faire ces ennuyeuses consultations. Mais cela ne voulait absolument pas dire que j’en ferais plus volontairement, certainement pas : les vrais cas ne constituaient même pas un pour cent des visites en consultation. Autant dire que c'était plus que rare.
En ma qualité de médecin super compétent, bien sûr que les symptômes les plus mystérieux m'intéressaient et je ne cachais pas que c'était ce genre d'énigme médicale qui me motivait. A quoi on être médecin si c'était juste pour prescrire des analgésiques et des contraceptions?
J'avais besoin d'un boulot qui me motive chaque jour, qui me demande de me creuser la tête et de me triturer les méninges. Un job où je pouvais m'épanouir intellectuellement.

Les patients étaient partis préparer ce dont ils allaient avoir besoin et moi... eh bien, dans l'idéal, j'aurais bippé Chase, Thirteen, Taub, Foreman, Park, Cameron, Adams... ou même Kutner... bref, n'importe qui parmi les membres de mon équipe. Pour les diagnostics différentiels, ils étaient bons... mais malheureusement ici, mon département de médecine diagnostic ne comportait pas vraiment d'équipe. Il y avait moi, bien sûr, mais je ne pouvais pas donner d'ordres ou de consignes à d'autres médecins. Et c'était très chiant.
La seule personne que j'avais retrouvée ici, c'était Cameron... Et elle était aux urgences. Mais donc, pas inaccessible.

Le dossier de la gamine sous le bras, j'avais rejoint mon bureau, pour lire dans cette paperasse ce qui pouvait être intéressant. Et là, mes yeux tombèrent sur le nom du médecin traitant de la famille. Ou plutôt de l’ancien médecin traitant.

« Tiens, tiens, Cameron… »

Je savais bien qu’elle avait exercé en cabinet privé avant de revenir à l’hôpital, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit elle qui avait envoyé la fillette chez un ophtalmo pas très compétent. A moins que le cabinet privé ait diminué les compétences de Cameron ? Si je voulais l’emmerder, voilà bien un sujet que je pouvais aborder…

En attendant, sans équipe, le différentiel était un peu moins évident. Et je n’allais pas aller demander à Fraser ou à un autre collègue aussi niais. Le dossier, ma balle, mes baskets et ma canné. Et moi. Voilà de quoi était constituée mon « équipe ». Je n’avais pas encore réquisitionné de tableau blanc pour faire la liste des symptômes, non plus.
Un peu à la fois.

Une infirmière m’annonça bientôt que la petite Ingalls était installée, chambre 69. Le numéro de chambre me fit sourire, évidemment. Mais l’infirmière leva les yeux au ciel et se barra.

« J’parlais pas pour vous ! »

Rah lala, ces femmes… toujours en train de penser qu’on ne pense qu’à ça. Elles n’avaient pas tort, mais on ne pensait pas à ça forcément avec toutes.

Je pris donc le chemin de la chambre de la petite.

« 69, année érotique… »

Je n’avais pas un très bon accent pour chanter en français et ma voix était trop virile pour imiter Jane Birkin. Mais tant pis. Au moins, le numéro de la chambre me mettais de bonne humeur.

« Alors comme ça, vous étiez suivie par Cameron… Vous savez qu’elle aurait dû remarquer quelque chose, elle plus que n’importe quel autre médecin… »

J’avais envie d’envoyer quelqu’un fouiller chez eux, mais je n’avais personne sous la main. J’allais devoir me débrouiller seul. Ou engager un détective privé, peut-être, histoire d’avoir un « pote » à emmener pour ce genre de petite virée…

« On va commencer assez vite les examens les moins chiants. Scanner, IRM, produit de contraste… je vous fais pas un dessin, c’est du classique, tout ça. »

Mouette / Icon : tumblr

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Sweet simple things

Il ne fallut pas longtemps pour aller récupérer toutes les affaires dont Mary pourrait avoir besoin à l'hôpital. Si elle affronté courageusement la perspective de l'hôpital, la jeune fille semblait inquiète pour ce qui était de la gestion de l'école et de ses devoirs. La fillette avait un peu trop tendance à penser à ses responsabilités et pas assez à son propre bien-être. En ce moment, tout ce qui devrait la préoccuper étaient ses soins et pas les notes qu'elle allait louper en classe. Paul était totalement capable de trouver toutes les personnes qu'il faudrait pour qu’elle puisse rattraper son retard. L’essentiel pour le moment était sa santé.

« Ma chérie, l’essentiel est que l’on trouve ce que tu as. Ne t’en fais pas pour le lycée, je m’en chargerai. Prends surtout ce qui te semble nécessaire pendant ton séjour. »

Une fois de retour à l'hôpital, Paul tentait de rassurer Mary sur le fait que ce docteur semblait savoir ce qu'il faisait mais elle n'en avait pas besoin, de toute évidence. Il était évident que la courageuse jeune fille était prête à faire tout ce qui serait nécessaire pour guérir et Paul ferait de son mieux pour l’y aider, même s’il allait devoir s’assurer de pouvoir payer tout ce qu’on lui ferait faire. Mais chaque chose viendrait en son temps. Pour le moment, il avait décidé de faire confiance au docteur House qui, malgré sa rudesse, semblait avoir décelé ce que personne n’avait encore repéré, un vrai problème sous-jacent.

« Tu es courageuse, ma chérie, je suis fier de toi. »

Le docteur surgit et semblait particulièrement de bonne humeur pour une raison qui restait obscur aux yeux de Paul, mais c'était sans importance. Il entama immédiatement les festivités en mentionnant le médecin traitant de Mary. Paul ignorait que ce docteur connaissait Alison, mais il considérait plutôt cela comme une bonne chose. Le docteur sembla surpris que la jeune femme n'ait pas cherché de causes supplémentaires mais la vérité, c'était que ni Paul ni Alison Cameron n'avaient été au courant avant très récemment.

« Je lui en ai parlé il n'y a pas si longtemps, mais elle n'a pas eu l'occasion de réexaminer Mary depuis. Je dois dire que ma fille a cru bon de garder son état secret jusqu'à récemment et que nous avons commencé par consulter des ophtalmologistes sans passer par son médecin traitant. C’est sans-doute une erreur de notre part d'avoir choisi de fonctionner de la sorte. Mais je ne suis guère habitué à la façon de procéder, en ce qui concerne le suivi médical dans ce monde. Là d’où je viens, nous n'avions accès qu'à peu de soins. »

Le docteur commença aussitôt à décrire une série d'examens qui devaient absolument être fait pour écarter toutes les possibilités les plus évidentes. Paul n'y connaissait absolument rien et ne pouvait que lui faire confiance sur ce qu'il avait l'intention de faire pour diagnostiquer sa fille. Malgré la rudesse de ce médecin, il ne pouvait s'empêcher de lui faire confiance car il était probablement son seul espoir de ne pas perdre définitivement la vue. Pour autant, il savait que c'était malheureusement une possibilité qu'il ne pouvait pas complètement écarter, et cela le terrifiait.

« Faites tout ce que vous jugerez nécessaire, Docteur, je vous fais entièrement confiance. »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Sweet simple things ft @Gregory House et @Paul d'Aubert

Mary fut légèrement rassurée lorsque Paul lui répondit qu’il s’occuperait du lycée.

« Tu sais bien que tant que je peux le faire… lire est essentiel pour moi » lui répondit-elle.

Pas un instant depuis qu’elle avait appris qu’elle était en train de perdre la vue, elle n’avait pensé à l’alphabet braille – qui existait pourtant déjà à l’époque d’où elle venait -. Elle faisait tout pour ne pas penser à ce qu’il se passerait pour elle si elle devenait totalement et définitivement aveugle.
Lorsqu’ils furent de retour à l’hôpital et que Paul l’eût complimentée sur son courage, Mary lui répondit par un simple sourire affectueux. Que pouvait-elle dire de plus ? Il ne lui semblait pas qu’elle eût tant de mérite que ça, elle faisait simplement son possible pour se sortir au mieux de cette histoire.
Tout comme Paul, au retour du médecin, la jeune fille remarqua la joie du docteur. A l’instar de son père adoptif, l’adolescente ne put en déceler les raisons.
Quant aux causes de son silence auprès de Paul, Mary ne comptait pas révéler qu’elle n’avait pas voulu l’inquiéter, par contre, s’il était une chose qu’elle pouvait admettre, c’est qu’au début, elle n’avait pas véritablement mesuré – parce qu’elle ne l’avait pas voulu – la gravité de son état.

« Pendant un moment, j’ai cru que ce n’était que de la fatigue oculaire, que je sollicitais trop mes yeux. Et donc, il ne m’a pas paru nécessaire d’en parler, au départ… Et puis, le changement de lunettes avait semblé arranger les choses un moment… » expliqua-t-elle à son tour.

Puis, le médecin leur parla de toute une batterie d’examens qu’elle ne connaissait pas plus les uns que les autres. Si elle était sûre que c’était bien du classique pour lui, ça n’avait rien de tel pour elle.

« Là d’où je viens aussi les soins auxquels nous avions accès étaient limités… Et les connaissances des médecins pas les mêmes qu’ici… »

Sans compter que l’hôpital n’était pas si proche que cela, coûtait une véritable fortune et qu’elle n’y avait jamais mis les pieds.

« Je vous fait confiance quant au fait que ces examens sont classiques, mais ils n’ont rien de tel pour moi, je ne sais même pas de quoi il s’agit… »

Après tout, les machines nécessaires aux examens que le docteur House souhaitait pratiquer n’existaient pas encore à l’époque d’où venait Mary. Et dans la mesure où elle n’avait pas eu à mettre les pieds dans un hôpital dans sa vie d’avant, c’était quelque chose qu’elle connaissait d’autant moins.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 11/06/1975

Sweet Simple Things
@Gregory House & @Mary Ingalls & @Paul d'Aubert

Les êtres humains étaient aussi prévisibles qu’ennuyeux. Sauf ceux qui étaient différents ou ceux qui avaient de vrais problèmes de santé. Les rhumes, les entorses et toutes ces petites raisons à la con qui poussaient les gens à venir consulter, ça m’avait toujours blasé.
Accepter de m’occuper de la fille n’était pas un acte de bonté ni un acte gratuit. Bah non, évidemment, j’allais être payé pour ce boulot. Et je n’étais pas connu pour être une incarnation de la bonté ou de la générosité.
J’étais curieux, c’était surtout cela ma motivation. J’aimais résoudre des mystères insolubles, j’aimais voir jusqu’où l’être humain pouvait réagir à des infections, des bactéries et des maladies diverses, couplées avec d’autres… Les énigmes médicales, ça me parlait et ça m’avait toujours parlé.

Il y avait eu Cameron sur le coup et, pourtant, la petite était arrivée ici par les consultations. Encore une connerie de l’administration, mais bon, ça, c’était pas mon problème.

« Je comprends mieux. »

Effectivement, si Cameron avait eu un doute sur quelque chose, elle serait rapidement venue m’en parler. Par le passé, en tout cas, elle avait régulièrement essayé de trouver des cas pour que je les résolve.

« Les ophtalmologues se basent uniquement sur ce qui concerne les yeux… Ils ne cherchent pas plus loin alors que parfois, les causes sont bien cachées. »

Je ne dénigrais pas vraiment la profession, enfin, pas tout à fait, mais il y avait quand même plus d’ophtalmos qui avaient oublié les bases de la médecine que l’inverse. Or… soigner un symptôme, ça ne servait pas à grand-chose compte tenu de ce qui amenait la fille et son père ici.
Tous les deux parlèrent des mondes d’où ils venaient et j’eus envie de bâiller. On s’en foutait, en fait, de ça, non ?

« Ah ouais… je vois… Dans mon monde à moi, les call-girls étaient bien mieux qu’ici, mais faut faire avec… J’ai pas encore trouvé de perle rare par ici, vous, par contre, vous avez trouvé un médecin digne de ce nom, c’est pas mal. »

En fait, ce n’était pas pertinent pour mon diagnostic. Il fallait que je me base sur du concret, les paroles des patients et de leurs proches n’étaient jamais des sources d’info très sûres.
Lui disait qu’il me faisait confiance et elle, elle me disait à peu près la même chose. Je ne savais pas si je trouvais ça pathétique ou désolant. Mais on était dans le même genre de sentiment.

« Et donc ? ça vous fait peur ? »

Demandais-je à la jeune fille dont je ne connaissais toujours pas le nom.

« Cherchez sur le net, vous allez vite trouver des explications sur ces examens. En tout cas, le plus effrayant, ce serait de devoir vous faire une biopsie de l’œil, mais c’est pas encore au programme. »

Je regardais autour de moi, dans cette chambre, et j’attrapais la télécommande pour allumer la télé.

« On viendra vous chercher pour les premiers examens. Ils doivent être faits aujourd’hui, on a assez perdu de temps comme ça. »

Quant à moi... j'allais bientôt aller dans mon bureau pour faire les choses à ma manière.

Mouette / Icon : tumblr

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Sweet simple things

Paul aurait pu froncer les sourcils envers sa fille en l'entendant dire la raison pour laquelle elle n'avait pas cru bon de parler de ces symptômes, mais il ne le fit pas. Elle n'allait déjà pas bien et il n'était pas question d'en rajouter une couche. Ce qui était fait était fait et pour le moment, la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était de se laisser soigner. Il était inutile de remuer la situation et de se reprocher des problèmes qu'il fallait maintenant résoudre. Autant passer directement à la résolution. La mention des call-girls aurait pu en choquer plus d'un. Mais Paul n'était pas dans ce cas. Il en avait vu pire.

« C'est effectivement une chance pour nous. Cela dit, si vous cherchez des call-girls, je dois en avoir deux trois dans le voisinage. Je peux toujours vous présenter si ça vous intéresse. »

Il arbora une moue amusée. Ce médecin semblait aimer la provocation mais ce n'était pas avec Mary et lui qu’il aller choquer. Il n'était pas orthodoxe, certes, mais s'il était un bon médecin, c'était tout ce qui comptait. Or, il avait l'air de l'être. Il valait mieux qu'il comprenne que Paul voulait surtout que sa fille aille mieux et que les politesses exacerbées ne faisaient pas partie de ses exigences. Paul n'avait jamais eu besoin d'être mis dans du coton. Il avait besoin d'efficacité. Pour le reste, il s'agissait de Mary, il pouvait la réconforter lui-même. Quand il lui demanda si elle avait peur, il la laissa répondre tout en étreignant sa main avec chaleur. Il était persuadé qu'elle serait dans la confiance, mais il voulait qu'elle sache qu'elle n'était pas seule.

Pour le moment, l'essentiel était que les examens soient faits. Paul prêterait à Mary son téléphone professionnel si elle tenait à regarder les différents examens qu'on se préparait à lui faire. Le médecin, pour sa part, s'arrêta là et quitta le devant de la scène. Désormais, il ne voulait plus qu'attendre les résultats des examens qu'il avait demandés. Paul s'assit sur le lit et diminua le son de la télé sans la couper complètement au cas où sa fille voudrait la regarder. Mais il tenait d'abord à lui manifester un peu de soutien.

« Je sais que tout ça fait un peu peur, mais nous avons la chance d'être dans un monde où les médecins peuvent faire beaucoup plus que là nous étions avant. Je suis sûr qu'ils vont vite trouver ce que tu as et te soigner. »

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Sweet simple things ft @Gregory House et @Paul d'Aubert

Mary déduisit de l’explication du docteur House qu’il pensait que ses problèmes de vue venaient d’ailleurs que de ses yeux.

« Vous pensez donc que si mon ophtalmologiste n’a pas trouvé l’origine du problème, ça viendrait d’ailleurs que de mes yeux ? » l’interrogea-t-elle.

S’il avait cherché à les choquer en mentionnant les call girls, c’était peine perdue. Si au fond d’elle elle n’approuvait pas qu’une femme en fut réduite à faire ce métier, si le docteur voulait en solliciter… C’était sa vie à lui… Elle estimait n’avoir rien à dire à ce propos et cela ne l’intéressait pas plus que cela.

Même si elle venait d’une époque où la médecine était bien moins avancée qu’ici, elle savait l’importance qu’avait le fait d’avoir un bon médecin. A Walnut Grove, elle n’avait pas à se plaindre, il y avait le Docteur Baker qui était tout à fait compétent. Juste comme tout médecin à toute époque, limité par les connaissances du moment de la médecine et également par les moyens d’un village de province dépourvu d’hôpital.

« C’est une bonne chose, effectivement ».

Après quoi, elle admit ne rien connaître aux examens qu’il voulait lui faire faire. Ce n’était pas tant qu’elle avait peur… Enfin, pas des examens en eux-mêmes… Elle sentit qu’à ce moment-là, Paul lui serrait la main et elle serra aussi celle de son père adoptif. Elle appréciait d’autant plus son soutien – bien que normal – qu’elle en avait besoin face à l’épreuve qu’elle traversait.

« Je peux avoir peur de ce que je pourrais apprendre, mais il vaut mieux savoir de toute façon… Mais, non, c’est plutôt… que j’aime comprendre »

Mais, oui, elle pouvait toujours essayer de se renseigner sur internet… Elle verrait bien si c’était du chinois pour elle ou non.
Si elle devait faire les premiers examens ce jour-là, elle espérait également qu’ils auraient vite les résultats. Si elle craignait d’apprendre que sa cécité était inévitable et irréversible, elle préférait encore l’apprendre que de continuer à vivre dans l’incertitude de ce qui allait lui arriver.

« J’ai surtout peur que malgré tous leurs efforts… ils ne puissent rien faire… On nous a bien dit que c’était une éventualité à envisager… Mais, oui, j’espère qu’on sera vite fixés » lui répondit-elle.

Qu’est-ce qu’elle allait devenir si elle perdait totalement et définitivement l’usage de ses yeux ? Si elle se posait la question en elle-même, elle n’assumait pour l’heure pas de la poser à Paul… Elle le ferait si elle découvrait qu’il n’y avait rien à faire pour ses yeux…

« Paul… Je peux regarder sur ton téléphone ce que sont ces fameux examens, s’il-te-plait ? » lui demanda-t-elle, sachant que le téléphone de son père adoptif avait accès à internet.

Depuis son arrivée dans cette ville, elle avait appris à utiliser les ordinateurs et la toile et si elle était loin d’être experte dans le domaine, elle se débrouillait de façon honorable.

KoalaVolant

▿ Date de naissance : 11/06/1975

Sweet Little Things

enfin un cas !

@Paul d'Aubert

@Mary Ingalls

Après cette entrevue, je m’étais rendu dans mon bureau, pour confier quelques tâches à mon équipe.
Un nouveau cas. Il y avait longtemps que ça n’était pas arrivé !
J’avais planté un peu le décor : gamine de 15 ou 16 ans (plus ou moins, mais en fait, on s’en foutait pas mal de son âge), accompagné d’un père tendu comme un string, tellement prévenant que je me demandais s’il ne m’avait pas présenté sa gonzesse en me disant que c’était sa fille pour que ça passe mieux au niveau de la paperasse et compagnie.

« Ça a commencé il y a quelques semaines. Ils ont fait tous les tests possibles, mais ils n'ont rien trouvé. » Je savais bien que mon équipe allait refaire tous les tests, on avait tendance à ne pas trop faire confiance aux résultats obtenus ailleurs : il y avait tellement de gens incompétents dans le monde que des résultats foireux n’étaient jamais surprenants.

Je me déplaçais jusqu’au tableau blanc et, saisissant le feutre, je lançais :

« C’est parti ! Diagnostic différentiel : qu’est-ce qui peut faire perdre la vue à une ado qui semble en bonne santé ? j’vous préviens, elle aimerait bien guérir pour finir sa série Netflix cette semaine. »
Fallait toujours que j’ajoute quelques commentaires ou quelques conneries, mais ça, tout le monde autour de moi y était habitué.

D’ailleurs, je trouvais que j’avais été vachement sympa jusque là avec la gamine et son soit disant père.
Les premières hypothèses avancées furent vite écartées. C’étaient celles que j’avais émises plus tôt, d’ailleurs.

Je fis signe à un de mes larbins, alias un interne, de s’occuper des tests pendant que je retournais dans mon bureau. Je n'avais pas le temps de jouer à la babysitter. S'il y avait quelque chose à trouver, les tests parleraient d'eux-mêmes.

« Cameron, allez questionner la patiente. Entre nanas, ça devrait passer.»

Vu la tendance des patients à mentir, c’était plus simple d’envoyer quelqu’un qui allait peut-être arriver à lui tirer les vers du nez.

« Chase, occupez-vous du père. »

Je voulais éclaircir cette affaire. Si c’était un pédophile, il fallait quand même qu’on fasse ce qu’il fallait.

« Et puis entre deux, faites aussi… Une IRM, une ponction lombaire, et vérifiez si elle n'a pas été exposée à des toxines. Oh, et faites-lui faire un test de grossesse, juste pour être sûr.»

Vu la tronche de mes sous-fifres, j’eus un haussement d’épaules avant d’ajouter :
« Oui, j'ai déjà vu des filles enceintes à 12 ans. Alors à 15 ou 16… C'est le monde dans lequel on vit. »

Je comprenais que la gamine avait peur, bien sûr. Tout le monde aurait la trouille à sa place. Et personne ne voulait garder une vue d’aussi mauvaise qualité qu’une citrouille pourrie.

Je passai les heures suivantes à mon bureau, les pieds sur le bureau, une balle anti-stress à la main, à attendre les résultats des tests. Je n'aimais pas attendre, mais c'était une partie nécessaire de mon travail.

Après une série interminable de tests et d'analyses qui me semblèrent aussi longues qu'une nuit sans fin, les résultats étaient enfin là. Ils ne montraient rien. Aucune anomalie, aucune toxine, rien. Rien qui puisse expliquer pourquoi cette gamine perdait la vue. C'était frustrant et fascinant à la fois. Peut-être que j'avais été trop rapide à juger ce cas comme ennuyeux.

« Génial, une énigme,» marmonnai-je pour moi-même. « j’adore les énigmes. »

Je retournai à la chambre, déterminé à résoudre ce cas, peu importe ce qu'il en coûterait.

« Très bien. On va devoir creuser un peu plus, » dis-je, en regardant autour de la chambre, espérant trouver un indice, n'importe quoi qui pourrait m'aider à résoudre ce cas.

Il y avait des décorations d'Halloween partout dans l’hôpital, une chauve-souris en plastique accrochée au plafond, un chaudron en papier mâché dans un coin, et un balai de sorcière posé contre le mur. Rien d'utile. Et au moins, ici, il n’y avait pas ces petits gadgets articulés qui poussaient des cris bizarres à tout moment.

« Tu as touché à quelque chose d'étrange récemment ? Une plante, un animal, quelque chose qui sort de l'ordinaire ? Réfléchis bien, c’est important. » Je soupirai, frustré.
Les patients ne me facilitaient jamais la tâche.

«Très bien. Je vais devoir y réfléchir. Ne bouge pas, » dis-je en quittant la chambre, laissant derrière moi une patiente et son père, à qui j’adressais tout de même quelques mots : « Écoutez, je vais être honnête avec vous. Je n’ai aucune idée de ce qui arrive à votre fille. Les tests ne montrent rien. Alors oui, c’est intrigant. Et oui, je vais trouver ce que c'est. Parce que c'est ce que je fais. »

Je savais que j'allais devoir résoudre ce cas, et vite. Non pas parce que je me souciais particulièrement de Mary, mais parce que c'était un défi. Et je n'aimais pas perdre. Surtout pas contre une maladie.

En cette journée grise où la pluie ne semblait avoir d'autre but que de noyer le monde, je me retrouvai dans l’hôpital avec en tête tout ce qui concernait cette gamine… C'était le genre de cas qui aurait normalement excité ma curiosité, mais aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur. Peut-être était-ce à cause de l'ambiance morose ou de cette décoration Halloween qui envahissait chaque recoin de l'hôpital.

Je quittai la chambre, déterminé à résoudre ce cas, non pas parce que je me souciais particulièrement de Mary, mais parce que j’avais besoin de prouver que je pouvais le faire. Après tout, c'était mon job, et j'étais foutrement bon dans ce que je faisais.

Les heures passèrent, puis les jours. Je consultai des articles médicaux, discutai avec des collègues, et réalisai même quelques expériences en laboratoire. Rien. C'était comme chercher une chauve-souris en plein jour. Elle était là, quelque part, mais restait désespérément hors de vue.

Finalement, alors que je commençais à perdre espoir, une idée me traversa l'esprit. C'était un coup de poker, mais après tout, c'était mon style.

« On va commencer par des antifongiques. » Si ça se trouvait, la fille avait touché quelque chose qui comportait des germes et des champignons… c’était une possibilité d’explication. Et au moins si les antifongiques ne changeaient rien, c’était une piste qu’on allait pouvoir supprimer.

by Nathie

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Sweet simple things

Même si Mary était très courageuse, Paul savait que ce n’était pas forcément suffisant quand on n’avait que quinze ou seize ans pour cesser de frissonner en pensant à ce qui se passerait et surtout à l’éventualité que rien ne soit possible. S’il avait été un père exemplaire, il l’aurait apaisée tout-de-suite. Il aurait trouvé les mots, il lui aurait menti peut-être. Mais il ne le pouvait pas. Au fond de son cœur, il avait aussi peur qu’elle et s’il pouvait lui tenir la main, l’encourager, l’écouter, tous ses doutes faisaient terriblement écho dans son cœur, et il avait horreur de ça.

« C’est important de comprendre, pour être en paix avec ce qui nous arrive. Si seulement on pouvait aussi facilement comprendre ce qui t’arrive. Mais j’ai peur que de ce côté-là, ce soit un peu plus laborieux. »

Il posa une main sur son épaule quand elle affirma avoir peur de ce qui pouvait lui arriver et que les médecins se trouvent incapables de l’aider. Il ne pouvait pas la rassurer sur ce point car il avait les mêmes incertitudes et il mentait très mal. Mais quand elle lui demanda si elle pouvait utiliser son téléphone pour regarder les examens qu’on allait lui faire, il songea que c’était encore le meilleur moyen d’occuper ses pensées à quelque chose de moins traumatisant que le futur incertain de ses yeux. Même si les deux étaient liés, ça restait un sujet moins douloureux.

« Bien-sûr, ma chérie, tiens », dit-il en lui tendant son appareil déverrouillé. « Je pense qu’il ne serait pas mauvais que tu en aies un également dès que possible. Pour que tu puisses me joindre en cas de problème. »

Quand deux médecins arrivèrent pour leur parler séparément, Paul se laissa entraîner, confiant en la jeune femme qui allait parler avec sa fille. Il tomba pourtant des nues quand le jeune blond lui demanda s’il avait eu des rapports sexuels avec la jeune fille. Son premier mouvement fut de la colère, mais il se contrôla. Cet homme ne faisait que son devoir et peut-être qu’il posait cette question pour une bonne raison. Paul songea soudain à la possibilité que Mary ait pu être touchée sans son consentement. L’idée l’horrifia.

« Non, évidemment non, c’est une enfant. Je… je ne vous en veux pas, vous devez tout vérifier, bien-sûr… mais… Docteur, vous pensez qu’on aurait pu abuser d’elle ? »

Évidemment, le médecin se montra évasif. Il fallait tout vérifier, envisager toutes les possibilités. Mais Paul ne put s’empêcher de redouter le pire. Il ferma les yeux, respira profondément en essayant de faire le vide, et ses yeux furent suppliants quand il les reposa sur le médecin.

« Je vous en prie… tenez-moi au courant de ce que vous découvrirez… je vous en supplie… »

Le retour du docteur House se fit pour annoncer que les tests effectués n’avaient rien donné. Rien en se concentrant sur les yeux, rien en se concentrant sur le reste, Paul était découragé. Pourtant, cet homme semblait convaincu qu’il allait découvrir la vérité. Tenant la main de sa fille pour la soutenir, il ne put s’empêcher de tenter de donner une piste au médecin.

« Je suppose que vous avez déjà dû y penser mais… Mary vient d’une époque où la médecin n’était pas développée. Comme moi. Nous n’avons jamais connu ces choses… les vaccins… et nous avons peut-être été confrontés à des maladies qui n’existent plus… ou presque. »

**Contenu sponsorisé**