La bibliothèque de l'université Miskatonic était un labyrinthe de savoir antique, ses étagères craquaient sous le poids de livres rares et d'ouvrages ésotériques. En ce jour couvert, où les nuages menaçaient de déverser leur colère sur la vieille ville, je m'engageai dans ses allées poussiéreuses, en quête de secrets longtemps cachés. Mes recherches sur les Templiers m'avaient mené ici, attiré par des murmures de connaissances enfouies qui ne se trouvaient nulle part ailleurs.
Les lourdes portes en bois de la bibliothèque grincèrent à mon passage, comme pour protester contre mon intrusion dans ce sanctuaire du silence et de l'étude. L'air était imprégné d'une odeur de parchemin et de cire ; chaque pas résonnait sur le parquet ancien, écho de siècles de quête de savoir. Je m'approchai d'une table de lecture isolée, où reposaient des cartes anciennes et des manuscrits aux reliures usées.
Alors que je déroulais une carte poussiéreuse montrant les mouvements croisés des Templiers à travers l'Europe médiévale, un homme à l'air pâle et aux cheveux noirs observait chaque mouvement de ma main avec une curiosité un peu trop marquée. Ses yeux s'attardaient longuement sur les documents devant moi, puis sur mon visage, comme s'il cherchait à déchiffrer plus que les mystères historiques.
« Vous semblez prendre un intérêt particulier à ces vieilles reliques,» lui dis-je, ma voix rompant le silence de la pièce comme le tonnerre dans un ciel calme. Il sursauta légèrement, visiblement dérangé d'être ainsi confronté.
Il évoqua une fascination pour l’histoire et cita même le nom de
Templiers. Je relevais instinctivement les yeux vers lui.
« En effet, » acquiesçai-je en roulant la carte et en la fixant de nouveau dans son étui de cuir.
« Ils étaient des hommes de foi, mais aussi des guerriers redoutables, des banquiers avant l'heure, entourés de mystères et d'accusations de trahison et d'hérésie. Chaque document ici peut être une clé pour comprendre leur véritable histoire.» Mais je n’étais pas ici pour bavarder et il me sembla opportun de le signifier à ce jeune homme avant que ma patience n’atteigne ses limites.
« N’avez-vous pas vous-même des livres à consulter ? » J’étais resté poli, mais je lui faisais clairement comprendre que je n’avais aucunement besoin de sa présence à mes côtés. Il m’aurait sans doute plus gêné qu’autre chose, d’ailleurs.
Je pus alors me replonger dans quelques documents anciens, mais rien ne parlait de cette ville, de cette île. J’étais loin de Florence, je n’étais pas en Italie, je ne pouvais même pas expliquer comment j’arrivais à si bien parler une langue que je n’avais pas apprise… C’était le genre de mystères qui auraient beaucoup plu à mon ami Leonard.
Mais à nouveau, mon regard croisa celui d’un autre homme. Ne serais-je donc jamais tranquille ?
« Cette bibilothèque est pire qu’une église. » marmonnais-je tout en cachant subrepticement le titre de l’ouvrage que j’avais à la main. On entrait ici comme dans un moulin !
« Vous êtes le gardien ? » (c) christmastown (code) | (c) pseudo (gifs)
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