Branché, pas branché, comment je fais la différence, moi ?? [Chance & Lestat] [TW : Langage grossier]

TW : Langage grossier

Il arrive que Chance s'arrête. Qu'elle pose ses fesses quelque part et qu'elle ne fasse rien. Qu'elle se laisse porter par le vent et qu'elle bulle tranquillement. Ca arrive le plus souvent quand il s'agit d'écouter en cours, de réviser des examens ou de faire à peu près n'importe quelle tâche rébarbative.

Mais quand il s'agit de se remonter les manches pour faire la fiesta ou organiser des évènements sympas, là elle ne se ménage plus !

C'est une Chance survoltée boostée au redbull-caféine qui met la main à la pâte ce soir pour la fête organisée par le BDE de l'université Marshall. Même si le comité d'organisation a refusé son idée de tombola-striptease ou de Pine-yata (un jeu de mot dont elle était si fière pourtant), elle ne ménage pas ses efforts pour que les choses se passent au mieux. Entre le coup de main donné avec son camion pour l'approvisionnement en bière, le collage d'affiches, la décoration de la salle et on en passe, Chance est partout. La soirée est sur le point de commencer et , ca ne surprendra personne , tout est fait à l'arrache !  Mais c'est ainsi que les choses fonctionnent chez les étudiants du coin ...

Canette de bière en main, accoudée au comptoir avec une brochette de copains, Chance croit en avoir ENFIN terminé avec les préparatifs. Elle se trompe lourdement car bientôt son téléphone vibre et annonce l'arrivée d'un nouveau rebondissement. Nez baissé sur l'écran, elle annonce à la cantonade.

- Les gens, Kevin et ses potes ont eu une galère, ils pourront pas installer la scène !
- Ah merde.
- On a payé d'avance les musiciens en plus !
- Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde !

"On" étant bien sûr le BDE ... c'est un peu l'argent de toute la petite bande qui du coups menace de partir en fumée si personne ne se bouge les miches.

- Du coups ... faut qu'on s'en occupe !

Des grognements d'approbation peu enthousiastes mais résignés accueillent la nouvelle. Mais quand faut y aller, faut y aller ! Un mouvement s'amorce en direction des coulisses et des camionnettes garées à l'arrière. La moitié des gens savent même pas ce qu'ils sont supposés faire et se mélangent les pédales dans les instructions mais dans l'ensemble pour chaque caisse déplacée dans le mauvais sens, il y'en a deux qui partent vers le bon endroit. En moyenne les choses vont donc plutôt bien.

Pendant que les costauds jouent les déménageurs, Chance se retrouve assez rapidement assise au sol derrière une console encombrée de fils, essayant de démêler le chaos électrique. Les deux petites cornes qui dépassent de sa chevelure presque-rousse en pagaille sont les seules choses qui dépassent des platines. Mais ceux qui craignent de la perdre peuvent se rassurent. Ils pourront toujours la trouver en suivant les intonations chantantes de sa voix douce et mélodieuse.

- SA MERE LA PUTE A FRANGE

Agacée par les fils emmêlés, la démonette fulmine.

- Le fil vert sur le bouton vert. Le fil rouge sur le bouton rouge, et c'est pas plus compliqué que ça, qu'ils disaient !

Dire qu'elle se galère derrière pour les branchements n'est pas un faible mot. Elle a aucune foutue idée de ce qu'elle est supposée faire de tous ces fils. Il y a des jack, des sorties ampli, des entrées, des ports parallèles, des platines. Elle est même pas d'humeur à déconner sur cette histoire de table de mixage maître / esclave. Il y avait pourtant à en faire des blagues salées et potaches là dessus pourtant !

De guerre lasse, elle finit par reprendre la bière qu'elle avait posée sur un des rebords de table (un geste inconscient quand on manipule des prises electriques juste en dessous), reprend une longue gorgée du liquide et lance à la cantonade, dans l'espoir que quelqu'un l'entende.

- Dites, y'a personne qui s'y connait en branchements de trucs et machins, là ? J'y bite que dalle moi ! C'est Kevin l'ingé électrique, bordel !

C'est la toute dernière chose qu'elle à faire pour la soirée et après elle aura LA PAIX. Un tout petit branchement pour la démone. Une montagne pour l'ignarde qu'elle est. Une fois cela fait, pourra enfin profiter de la soirée. habillée de son pantalon skinny simili cuir et de son body noir échancré (qui lui permettra de déployer ses ailes bien aimées quand elle voudra les sortir !), elle a bien l'intention de Danser, picoler, chanter à tue-tête, tenir des paris idiots et si toutes les autres idioties que peuvent faire les jeunes quand ils s'amusent.

Elle prévoit, si les choses se passent bien, de finir la nuit affalée quelque part dans son camion, sur le canapé d'un pote voire par terre derrière le comptoir de la salle ...

@Lestat de Lioncourt

Les concerts à l’université permettaient d’aller à la rencontre d’un public plus jeune et plus alcoolisé, quoi que, que dans les festivals et les caves des bars. Le vampire avait une petite préférence pour les concerts en des lieux secrets et interdits dont il délivrait l’adresse à la dernière minute sur les réseaux sociaux en une listé très sélect d’abonnés. Bien sûr, des invités surprises arrivaient toujours, mais c’était justement là tout le fun. Lestat espérait toujours attirer des invités inattendu. Sur le campus, où tout le monde pourrait venir, où les invitations devaient figurer sur des flyers volant au vent, la dynamique serait différente. Mais le vampire redevenu humain voulait gouter à toutes les atmosphères. Et puis, il était redevenu humain, il pourrait s’enivrer, pourquoi pas participer à ces jeux d’alcool auquel s’adonnaient les jeunes ? A son époque, on s’enivrait dans les tavernes. Les jeunes étudiants le faisaient aussi, mais discrètement. Tout avait changé et pour le mieux. Il adorait ce monde moderne, il adorait toutes ces machines électroniques qui servaient à faire des notes qui auraient fait rêver et sans doute vendre son âme au diable à Mozart. C’est d’ailleurs pour cela qu’il venait toujours un peu plus tôt afin d’ajuster les instruments et vérifier que les lumières étaient parfaites.

Mais quand il arriva, il vit un tel chaos qu’il se demanda s’il n’était pas en avance d’une heure ou deux. Il vérifia même l’écran de son iPhone. Non, il était à l’heure nécessaire pour les derniers réglages. Il devait y avoir un bug dans l’organisation. Il n’était pas du genre à regarder le bateau couler sans essayer d’écoper. Bien qu’il lui était arrivé de profiter du chaos d’une ville en proie aux flammes pour s’abreuver à une gorge ou deux. Il n’était pas un ange non plus. Les enceintes avaient l’air en place, les gars s’en occupant semblaient aussi savoir y faire. Ce qui posait plus problème était la table de mixage et les câbles en sortant. Il vit une petite tête en sortir, appeler à l’aide, avec l’air si désespéré qu’il ne put que s’avancer vers elle. En tant que musicien il savait régler ses instruments, ses claviers et avait assez de connaissance pour ne pas flipper devant les cables s’enroulant tel des serpents. « Me voici, volant à votre secours, Lestat pour vous servir ! » Lança-t-il avec un mouvement de la main aux élans dramatiques.

Il adorait la scène, les projecteurs, il aimait attirer aussi l’attention comme le hurlait sa tenue qui n’était même pas celle qu’il aurait sur scène. Il portait un pantalon en cuir rouge moulant et un tee-shirt Metallica si usé et troué qu’on pouvait distinguer une bonne partie de son anatomie musclée, comme taillée dans de l’albâtre. A cela s’ajoutait une veste en cuir usée par les années tombant telle une cape dans son dos jusqu’à frôler le sol. Pour quelqu’un né juste après la renaissance française, il était plutôt grand, frôlant les 1m80. Ses cheveux blonds et long tombaient sur ses épaules. Quand à son visage, il était maquillé. Il mettait toujours une ligne de khôl pour souligner ses yeux bleus aux reflets violets. Il se pencha vers la jeune femme et attrapa son verre, bien trop dangereusement en équilibre. « Je vous dépose ça loin des prises électriques. » Une fois la menace éloignée, il s’approcha et se pencha sur l’épaule de la jeune femme. « Hum, je crois pas que ce soit le bon branchement. Je peux vous aider ? Je suis l’un des artistes qui passe ce soir. » expliqua-t-il.

@Chance d'Estaing

- Nique sa mère celui qui a inventé ce bordel de filsdeputerie de ... oh

L'expression de Chance change soudain en voyant apparaître le ... beau gosse secourable sur qui elle bloque pendant quelques secondes. C'est le prince charmant version gothique et metal. Elle finit par reprendre contenance en répondant d'un ton bien plus chantant et chaleureux qu'il y a quelques instants.

- Heeeeey saluuuuut  

Bien que toujours assise par terre derrière sa table electronique, elle adopte une posture un peu moins ... enfin vous voyez quoi. Assise en tailleur, elle se laisse aller à poser les paumes à plat sur le plancher de l'estrade derrière elle. Ce qui lui donne une posture tout de même un poil plus avantageuse, mettant un peu mieux en avant les lignes bien découpées de ses épaules et du ventre presque plat que sa tenue lui permet d'exhiber non sans une certaine fierté. (Pourvu qu'elle se tienne pas pliée en deux telle Dédé le plombier penché sur les tuyaux qu'il serait en train de réparer, vous voyez ?)

Le fait qu'elle ne songe même pas à protester en le voyant lui tirer sa bière en dit probablement long sur l'impression qu'il lui fait.  Regard levé vers lui, sa bouche s'arrondit pendant un instant d'un "oh" de surprise avant de s'étirer en un sourire malicieux.

- Moi c'est Chance.

Se présente t'elle spontanément. Et puis elle continue, prenant un plaisir évident à embrayer sur le parler théatral et un rien surrané de la rockstar.

- On dirait que vous tombez à pic pour me sauver mon bon prince. Je viens d'être promue technicienne électrique par accident et me retrouve bien emmer ... heu ... contrariée

@Lestat de Lioncourt

Ce langage fleurit amusa le vampire. Il avait connu le langage de rue des bandits français à son époque, l’avait entendu évolué, avait été amusé par le langage très différents qui fleurissait dans les années 80 en Louisiane, et ces mots là, encore différents mais toutes des variations autour de la plus vieille profession du monde, l’amusaient fortement. La longue oeillade que lui jeta la jeune femme ne fit que flatter son égo et Lestat en avait un plutôt surdimentionné.

Il la regarda se redresser, lui adresser un long salut la bouche en coeur, les yeux pétillants fixé sur lui. Galant, il répondit d’un sourire charmant. Il connaissait l’effet de sa tenue, de sa longue chevelure, de son teint sans la moindre imperfection. Redevenir humain n’avait rien changé à son allure d’avant. Il s’en estimait chanceux que les années volées n’en aient pas profites pour le rattraper. Autrement ce serait de la poussière qui ferait de la musique ce soir.

Avec ce même sourire galant, il expliqua pourquoi il enlevait cette bouteille de bière qu’il déposa au sol, loin de la console et des cables électriques et sonore. Ce joyeux mélange de cette masse de câble pourrait donner le vertige et l’envie de s’enfuir en courant à n’importe qui de sensé. Mais Lestat aimait jouer avec la technologie, en fait, il en était passionné. Comme n’importe qui ayant grandit à une époque où il fallait courir au bois pour se chauffer, tuer ce qu’on voulait manger pour ne pas mourir de faim, arracher au sol les légumes, sans parler des besoins primaires concernant la toilette. Avec quelle joie avait-il accueilli l’invention des toilettes, du tout à l’égout et de la douche ! Sa crinière n’avait pas toujours été si soyeuse. Longtemps, elle avait arboré l’aspect d’un bosquet sauvage.

« Oh, je vois. » Il évita d’ajouter le ceci explique cela que ses yeux affichèrent pourtant un bref instant. « Alors je tombe bien. » Il vint s’installer à côté d’elle et prit un premier câble qu’il essaya d’extirper de la masse. Il finit par lui tendre un bout. « Tenez-moi cela. » Puis il lutta patiemment pour sortir le câble de la mêlé et enchaîna aussitôt avec un autre, très vite, ses yeux se relevèrent vers elle. « Vous êtes étudiante ? » Demanda-t-il, plongeant ses yeux d’un gris aux reflet violet dans ceux de la jeune femme.

Merde. Chance s'en veut de pas avoir regardé de plus près le nom du groupe qui allait jouer ce soir. Ca lui aurait permis d'au moins connaître le prénom du gars à qui elle à affaire. Ca lui aurait aussi permis au passage de déclarer un preums ... ce qui au final n'aurait pas tant eu d'effets que ça puisque de tous les membres de son groupe, c'est de loin la moins douée chanceuse en amour.

- Vous ne pouviez pas mieux tomber mon bon sire ! La tâche est plus ardue qu'estourbir un dragon.

Parvient elle à murmurer, encore un peu eberluée par la vue du bellâtre mais restant dans le rôle au moins le temps de cette réplique. Elle ne se fait pas prier pour s'écarter d'une demi fesse sur le côté pour lui laisser la place. Le temps qu'il s'installe, elle demande d'un ton amical et naturel.

- Mais on peut se tutoyer peut-être ... ?

Ca fera moins formel, pour commencer. Même si il faut avouer que ce vouvoiement et ces grands airs ont leur petit charme aussi ...

Le garçon s'installe donc à côté d'elle et Chance le regarde faire, se retenant très fort de le regarder fixement avec un sourire béat, comme une gamine de 15 ans devant le poster d'un groupe de K-pop.
Non, elle focuse du coups son regard sur ses mains qui sont étonnament fines, tiens ... alors qu'il se met à tâtonner dans les branchements. Docile, elle attrape le jack qui lui est tendu et le garde en main, juste le temps qu'il faut.

- Ah ouais ... il y'en avait un autre ...

Se contente t'elle de dire en voyant son sauveur extraire de l'arrière un nouveau fil. Depuis le temps qu'elle est dessus, elle a du (au mépris de toute règle de sécurité) essayer de brancher toutes les prises dans tous les trous disponibles vaguement compatibles. Elle pensait avoir fait le tour des possibles mais forcément si des nouveaux branchements s'ajoutent à l'équation ... En tout cas le rocker semble savoir ce qu'il fait. Il avait travaillé avec nonchalance avant de se retourner, poser son regard hypnotisant sur elle et entamer la conversation, avec naturel. Comme si l'un et l'autres étaient accoudés à un comptoir plutôt qu'assis par terre au milieu d'un chaos technologique.

- Oui je heuh ...

Chance se demande un instant quelle est la couleur des yeux du garçon, ca lui fait perdre ses moyens quelques instants avant qu'elle s'assène une taloche mentale et s'intime de se reprendre.

- Ouais ! Je suis à l'univ' Marshal. En Socio.

Mais elle agite la main, l'air de vouloir dire que ce détail là est sans importance.

- Je suis surtout membre du BDE ...

Il aurait pu s'en douter, vu que c'est elle qui se retrouve les mains dans le cambouis pendant que les autres se boivent des bières. Mais à ses yeux c'est quand même un sacré truc.

- ... et patronne de mon foodtruck !

Et là c'est le sommet, ca se voit qu'elle s'en gargarise. Son langage corporel, son intonation. Tout montre qu'elle en est très fière.

- Du coups ... moi aussi je fais mes tournées en quelques sorte. Je fais dans la vente de street food ...

Elle marque un temps d'arrêt, le temps de trouver le mot adéquat.

- ... épicée

Le regard brille de malice quand elle lâche le mot.

- Et heuh ... toi du coups ... ?   Artiste à temps plein ... ?

Parce que malheureusement, c'est comme ça. Quand est un petit groupe, c'est souvent dur de vivre uniquement de son art. Beaucoup doivent prendre un petit boulot pendant la semaine. Vendeurs de disque, balayeurs de rue, coiffeur styliste ou on ne sait trop quoi encore. Faut bien vivre le temps de percer !