Moonlight Shadow || ft. Camille

Il faisait noir quand j'arrivai chez Camille, seul le halo des lampadaires éclairait la rue déserte. J'étais un peu nerveux, un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. L'air froid me fouettait le visage, ajoutant à cette tension une sensation presque palpable. J'ai frappé à sa porte, mon cœur battant un peu plus fort que d'habitude. Lorsque Camille ouvrit, la lumière chaude de son appartement enveloppa mon visage, et son sourire dissipa une partie de mes appréhensions.

Elle m’accueillit avec un ton qui semblait mêler soulagement et excitation. Je ne pus m'empêcher de sourire en retour, franchissant le seuil de sa porte comme si je franchissais une frontière invisible vers un nouveau monde. « Tu es magnifique… »
La soirée commença par un dîner qu'elle avait préparé. Nous nous attablâmes, et les plats se succédèrent, accompagnés de conversations légères et de rires. Je me surpris à apprécier ces moments simples, loin de la complexité de ma vie habituelle.

Après le dîner, nous nous installâmes confortablement dans le salon, un verre de vin à la main. L'ambiance était feutrée, seulement illuminée par quelques bougies. La conversation devint plus intime, explorant des souvenirs, des espoirs, et des craintes. Je me sentais à nu, exposant des parties de moi que j'avais longtemps gardées cachées. Camille écoutait attentivement, ses yeux plongés dans les miens, créant un lien invisible mais incroyablement fort entre nous.

« Ce soir, je veux explorer chaque facette de toi, découvrir les secrets cachés dans ton regard, sentir la chaleur de ta peau contre la mienne…»

J’avançais la main pour lui caresser la joue du dos de la main, un contact à la fois tendre et chargé d’électricité… puis je glissais mes doigts dans ses cheveux avant de l’embrasser. Mon souffle était un mélange de désir et d’une attente délibérée…

Le moment vint où nos regards se firent plus intenses, où les mots devinrent superflus. Je me levai, tendis la main vers elle, et l'invitai à me rejoindre. Sans hésitation, elle se leva, et nous nous dirigeâmes vers sa chambre, guidés par une force qui semblait inévitable depuis le début de la soirée.

Ce soir, j’étais un peu anxieuse. Non pas sur l’issue de la soirée, mais plutôt sur le fait que mon invité vienne ou pas. Cela ne faisait pas longtemps que nous nous étions en quelque sorte déclarés l’un à l’autre et c’était notre première soirée officielle ensemble et je craignais qu’au dernier moment, il décide de ne pas venir. J’avais donc prévu que nous passerions la soirée à la maison. Duncan n’était pas du genre démonstratif, enfin disons plutôt qu’il est réservé et avoir une soirée de ce genre en public pourrait éventuellement le mettre mal à l’aise et moi je n’avais pas besoin que nous soyons en public pour passer du temps avec lui, bien au contraire. Etre en tête-à-tête avec lui chez moi me satisfaisait amplement. J’avais retrouvé tous mes souvenirs de ma vie d’avant et je ne l’avais pas encore dit à Duncan, mais j’avais bien l’intention de le faire ce soir, parce que je voulais le rassurer, le fait que je me souvienne de tout concernant notre histoire ne changeait absolument rien à l’amour que je ressentais pour lui, bien au contraire. Me rappeler de tout m’avait fait réaliser à quel point il avait été présent pour moi, il avait fait tout ce qui était possible pour un être humain dans le seul but de m’aider. Il m’aurait même laissé le tuer si j’avais appuyé sur la détente. Quand je réalise que j’aurais pu le perdre, et que cela aurait été uniquement de ma faute, je me sens tellement mal, je ne m’en serais jamais remise si cela avait été le cas.

Pour ce soir, j’avais mis une petite robe rouge droite, qui arrivait au-dessus de mes genoux, quelque chose de simple, mais élégant. J’avais dressé la table et j’avais passé une bonne partie de ma journée à cuisiner. Je voulais que tout soit parfait. Quand il arriva enfin, j’ouvris la porte et l’accueillis avec un grand sourire.

- Duncan ! Merci. Tu n’es pas mal non plus.

La soirée se déroula parfaitement bien. L’ambiance était calme et détendue, mais je n’avais pas encore trouvé le moment idéal pour dire à Duncan que je me rappelais de tout, ce n’était pas quelque chose que vous pouviez dire entre la poire et le fromage.  J’esquissais un sourire face à ses paroles.

- Et moi je ne veux rien te cacher, Duncan, me mettre à nu devant toi, comme jamais je ne l’avais fait auparavant et je veux aussi te sentir contre moi, sentir ton corps contre le mien, tes bras m’envelopper complètement.

Il me caressa la joue et m’embrassa. Je répondis avec fougue à son baiser. Quand il m’entraîna dans la chambre, je me laissais docilement faire, j’avais tellement envie de lui. La discussion viendra plus tard. Une fois dans la chambre, je l’embrassais à nouveau.

- J’ai envie de toi, Duncan...je veux que tu prennes possession de mon corps...tout comme tu as pris possession de mon coeur.

J'avais tant attendu ce moment, et enfin, il était là. La porte franchie, l'éclat doux de ses bougies jetait des ombres sur les murs de son appartement, rendant l'atmosphère intime et légèrement mystérieuse. Camille se tenait là, magnifique dans sa petite robe rouge, et chaque détail de ce soir semblait soigneusement préparé pour charmer.
Nous nous étions laissés porter par la douceur de la soirée, par les mots et les silences, par ces petits riens qui font tout. La chaleur de sa main dans la mienne, nos rires partagés, la musique douce en fond — tout cela formait un tissu de moments précieux. Je m'étais senti dévoilé, compris, presque renouvelé. C'était comme si, pour la première fois depuis longtemps, je n'étais pas seulement l'homme marqué par des années de luttes et de solitude, mais quelqu'un de nouveau, capable d'aimer et d'être aimé pleinement.
Lorsqu'elle m'avait avoué, ses yeux plongés dans les miens, que sa mémoire lui avait restitué chaque instant de notre passé commun, cela n'avait pas ébranlé mon esprit; cela avait renforcé chaque fibre de mon affection pour elle.

« Camille, ton courage de te rappeler, et ton désir de partager ces souvenirs avec moi... cela signifie plus que tu ne peux l'imaginer. »  

Sa confession sur le point de nous tirer de ce puits sans fond où la peur de perdre l'autre dominait avait ajouté une couche de sincérité à notre rencontre. La nuit nous enveloppait doucement, et chaque mot prononcé semblait sceller un pacte ancien, un serment presque oublié.
Je m'étais approché d'elle, nos corps à peine séparés par l'air frémissant de désir.

« Camille, ce soir, je ne veux pas seulement être auprès de toi, je veux être une part de toi, que nos souffles et nos ombres se confondent, que tout ce qui était incertain devienne certain. »  

Elle avait répondu à mon étreinte, ses bras m'enlaçant avec une assurance qui effaçait les derniers vestiges de ma réserve. Nos lèvres s'étaient rencontrées avec un appétit renouvelé, chaque baiser une promesse, chaque caresse une déclaration.
En entrant dans la chambre, l'espace nous semblait transformé, comme si les murs eux-mêmes participaient à notre union. Je l'avais regardée, vraiment regardée, et tout ce que j'avais vu était la femme dont la force et la tendresse avaient brisé le gel autour de mon cœur endurci.

« Camille, tu es ma renaissance, mon printemps après tant d'hivers rigoureux. Ce soir, je veux être tout pour toi, ton refuge, ton amant, ton ami...  »