Le pique-nique des oubliés | LIBRE

Depuis un peu plus d'un mois que Bouddha avait débarqué comme par magie ici, il n'avait toujours pas compris la logique ou la manière dont ça avait marché. Si avant il était en plein milieu du Ragnarok après son combat contre Zerofuku, voilà qu'il se retrouvait dans une ville étrange, sur une île sans que personne n'ait jamais entendu parler des derniers évènements. L'humanité semblait tranquille, loin d'imaginer que les dieux avaient décidé de les éliminer et que leur moyen de survie dépendait des champions humains choisit par Brunehilde pour combattre les dieux. Bouddha s'était rangé du côté des humains et avait combattu pour eux. La guerre ne l'avait jamais attiré, préférant la paix et aider son prochain. Le fait qu'il soit en ancien humain aidait aussi peut-être à ce qu'il se range de leur côté.

Ce jour là, il ne travaillait pas, il était donc de sorti, il aimait bien explorer la ville pour mieux la comprendre et voir un peu les personnes qui la peuplaient. Du côté de Baker Street, il remarqua un parc, ça pourrait être sympa d'aller voir et de profiter un peu de la nature. Le dieu avançait à une allure moyenne, doublant quelques personnes, observant les oiseaux et profitant des rayons du soleil d'hiver qui avait le don de réchauffer un peu. Passant une première fois, il avait remarqué du coin de l’œil cette femme sur la pelouse qui avait préparé un pique nique pour plusieurs personnes. Ses amis n'allaient surement pas tarder à arriver. Alors qu'il avait fait le tour, ceci avait pris un peu de temps, il vit bien que la jeune femme était toujours là, toujours seule. Depuis le temps, ses amis auraient dû arriver. Est-ce qu'ils lui avaient posé un lapin ? Ce n'était pas très sympathique ça.

Dans sa bonté d'âme, Bouddha décida d'aller la voir pour lui parler. C'est un type sympa, vachement social, alors parler à un inconnu ne lui fait pas peur. "Bonjour," dit-il dans un premier temps, "c'est un délicieux pique nique que vous avez là." C'était vrai, il y avait de quoi faire, plein de bonnes choses qui avaient dû être préparé maison. "Je suis passée toute à l'heure et je viens de repasser, je vois que vous êtes toujours toute seule. Est-ce que la ou les personnes qui devaient devenir vous ont posé un lapin ?" s'interroge t'il. Si c'était le cas, il ne trouvait pas ça cool du tout. Ça se voyait qu'elle avait mis du cœur à l'ouvrage, ça lui faisait un peu de peine qu'on puisse abandonner quelqu'un de la sorte.

Ceci peut sembler culotté de venir ainsi et s'adresser à la demoiselle. Il n'y avait rien de méchant, il s'extasiait devant ce pique nique digne d'un roi. Il aurait bien vu son père avoir le droit à ce genre de mets, mais en plus grand nombre encore. Voir cette demoiselle seule le forçait à se poser des questions. Avec tout ça, elle devait bien attendre du monde ? Hélas, il semblerait que les personnes destinées à venir déguster ce pique-nique n'étaient pas là et ce n'était pas un "lapin". Même si Bouddha était là depuis peu, il comprenait que ça voulait dire que les amis de la jeune femme n'étaient tout simplement pas ici et qu'elle se retrouvait donc seule. C'est tout à son honneur, d'essayer de recréer ce dernier moment avec eux, d'avoir l'espoir que ça puisse les faire venir et que tout soit comme avant. "Je suis désolé que vos amis ne soient pas là. Vous avez raison d'espérer, mais ceci ne doit pas non plus empiéter sur votre moral," indique le dieu avec bienveillance. Espérer toute une vie pouvait être triste et douloureux. Pour l'heure, elle allait devoir apprendre à vivre sans eux, à rester joyeuse et garder l'espoir dans un coin de son cœur.

Vu qu'elle l'avait invité à s'asseoir, il avait pris place sur la nappe disposée au sol et il accepta les baguettes qu'elle lui prêtait. Il se retrouvait invité sans vraiment avoir demandé la permission, mais ça semblait être de bon cœur de la part de la jeune femme. Et puis, la laisser manger tout ça seule serait triste. "Je vous remercie pour cette généreuse invitation. Je serais votre ami pour aujourd'hui. Au fait, moi c'est Bouddha," se présente t'il en tout simplicité avec le sourire. Gautama est un personne qui peut avoir l'air calme et posé, il est facilement sociable et aider les autres a toujours été son but. "Si tu le permets, je pense qu'on peut se tutoyer ?" Propose le dieu qui n'a jamais été un grand fan de toute ces formules de politesse. "Est-ce que ça fait longtemps que tu es ici ?" questionne t'il pour en savoir plus, peut-être qu'elle aussi est arrivée en même temps que lui.