Je patientais tranquillement, admirant cette ville depuis les hauteurs d'un toit. La nuit était tombée depuis quelques heures et les lumières qui illuminaient les foyers commençaient peu à peu à s'éteindre. Tous allaient tomber dans les bras de Morphée après une journée de labeur plus ou moins éreintante. Un repos enfin mérité sous la protection des étoiles. Le temps parfait pour les activités nocturnes des criminels. C'était au moment où on était le plus faible que les griffes des pires côtés de l'humanité commençaient à lacérer l'âme et les possessions des innocents. C'était pourquoi la nuit était à la fois le temps des démons, mais aussi des anges protecteurs. Qu'étais-je ? Fut un temps, j'étais clairement un des futurs démons qui allaient hanter les cœurs les moins purs. Puis père avait fait de moi un ange protecteur ou du moins un ange vengeur. J'étais devenu son Robin. Et puis... En grandissant, je m'étais rendu compte que le monde était davantage gris que ce que je croyais. J'avais cherché la reconnaissance de ma mère, puis de mon père dans des croisades voulant défendre un bien qui se voulait absolu... Finalement, je n'avais trouvé ni reconnaissance ni bien. Juste une éternelle déception et frustration. J'en avais même perdu mon monde d'origine pour en trouver un qui ne ressemblait en rien aux certitudes que j'avais. J'avais dû reconstruire ma vie, seul, en partant de rien. Enfin... Rien voulant dire une éducation par des personnes dont l'intelligence surpassait largement la moyenne, avec des moyens financiers qui ferait parler tous les pays les plus défavorisés et avec une intensité qui ferait passer n'importe quel sportif de haut niveau pour une lavette indigne des discours de motivation qu'elle se permet de donner sur les réseaux sociaux.

J'attendais, là, sur ce toit. Chacune de mes respirations lâchait un petit nuage de fumée tant l'air était frais même pour cette raison. Mon long manteau noir m'aidait à me tenir chaud, là où le costume trois pièces n'était que d'un faible réconfort. Visiblement, elle mettait plus de temps que je ne pensais. J'avais fait une erreur de calcul sans doute. Après tout, elle n'était pas ma Selina Kyle. Celle que je connaissais était devenue grisonnante, loin d'avoir gardé l'agilité de celle-ci. Elle avait le nom, mais j'avais du mal à restituer l'époque d'où elle venait. De mon côté... Je n'étais plus Robin, ni Ra's Al Ghul. J'étais devenu Damian Al Ghul, PDG de Pacification, une grande entreprise d'armement. La seule chose qui me rapprochait de mon passé lointain était mes traits qui se voulaient être à identiques de ceux de père. Je soupçonnais d'ailleurs fortement mère d'avoir réalisé quelques modifications génétiques quand elle m'avait incubé de manière artificielle. Bref, heureusement, il était assez facile de reconnaître une Catwoman quand cette dernière venait voler des objets de valeurs directement chez vous. De mémoire, elle avait piqué un collier ayant appartenu à ma mère. Facile à reconnaître, c'était un collier que père lui avait offert alors qu'ils étaient plus amants qu'ennemis. Je ne savais pas ce qui était le pire... Le fait qu'elle me l'ait volé en toute impunité ou qu'elle m'ait envoyé un baiser après l'avoir fait... Non, définitivement, le pire était le coup du baiser.

Repensant à la scène, j'entendais du mouvement. Je ne m'étais pas trompé. Elle allait passer par y ici pour ses petites affaires. Je sortais un shuriken qui vint se planter à ses pieds afin de la couper dans son élan. Je sortais de l'ombre afin que mon visage soit illuminé par la lune qui nous surplombait. « Kyle. » Soigner ses entrées était toujours quelque chose de famille. Surtout de père. Je sortais un dossier de ma poche intérieure que je lançais au pied de la voleuse. Ce dossier contenait des informations sur un bijou de très grande valeur. Il était fait de saphir extrêmement rare. Certes, si à première vue les saphirs n'étaient que de simples saphirs bleus... En réalité, dès qu'un rayon lumineux transperçait les pierres, on pouvait voir des éclats multicolores en son sein. Bien sûr, c'était aussi un bijou où son propriétaire avait caché la formule d'un nouvel agent chimique qui pourrait être utilisé soit pour le marché de la drogue, soit pour le marché pharmaceutique. Je comptais bien à ce qu'il tombe entre de bonnes mains. « Que dirais-tu de voler un bijoux précieux autre qu'un héritage de famille ? Tu prends le bijou, je garde les documents. Sans copie au préalable de ta part. » Bien sûr dans le dossier tout était indiqué, sauf le propriétaire, le lieu et sa sécurité. Je gardais ces informations pour négocier avec la voleuse. Je savais qu'elle allait me la faire à l'envers. Allait-elle d'ailleurs juste partir pour m'ignorer ? Non, normalement parler de bijoux suffirait... Sa curiosité pouvait aussi être piquée sur le fait que je l'appelle par son nom de famille... J'avais confiance dans le fait qu'elle reste. En-tout-cas, j'avais davantage confiance en ça, qu'en elle. 

Bien sûr un simple shuriken n'était pas ce qui allait arrêter une voleuse d'exception comme Catwoman. Si elle s'était arrêtée, c'était par curiosité. La voleuse avait toujours eu un tempérament capricieux. De ce que je savais de la relation entre père et celle de mon monde, si cela n'avait jamais fonctionné, c'était en raison de sa volonté de contrôle absolu sur quelqu'un qui désirait une liberté tout aussi absolue. Tels le ciel et la terre, jamais Selina Kyle et Bruce Wayne ne pourraient communier. Ils ne pouvaient se rejoindre qu'à certains pics de leur vie, comme certains nuages embrassant le sommet de certaines montagnes. Une éphémérité qui m'avait toujours poussé à me questionner quant à la pertinence d'une relation quelconque entre ces deux entités mystifiées par le commun des mortels. Maintenant, que j'avais son attention, elle parcourait rapidement ce que j'avais jeté à ses pieds. Bien sûr, elle ne me quittait que rarement du regard. À croire qu'elle me considérait dangereux pour elle. Elle ne savait pas à quel point elle avait raison. Cette voleuse était un des êtres qui faisaient que jamais une ville ne pourrait connaître la paix. Elle qui se prenait pour un chat, elle était davantage un rat qu'il fallait dératiser. Le temps où nous bavardions quand j'étais enfant était terminé. J'avais grandi. Elle avait vieilli.

Ceci étant dit, même un rat pouvait avoir son utilité pour peu qu'on sache l'utiliser. J'avais sans doute la faiblesse de vouloir espérer qu'il ne me serait pas nécessaire de prendre des mesures contre elle afin de pacifier la ville. D'ailleurs, il était amusant de voir qu'elle n'aimait pas se faire appeler par son nom. Quoi ? Il n'était pas gracieux à ses oreilles ? J'aurai bien continué à l'appeler ainsi, mais il était inutile de la mettre mal à l'aise. Elle pouvait m'être utile, donc si elle voulait se faire appeler par un nom aussi risible que celui de la femme chat, ce serait comme elle le souhaite. Si en échange, elle pouvait arrêter de scruter mon visage, ça m'arrangerait. Cela me mettait mal à l'aise quand on me regardait trop longuement. Or, quand j'étais agacé... Je m'imaginais déjà avancer vers elle. Elle ne verrait pas le coup de katana, caché par le long manteau, arriver. Néanmoins, c'était Selina Kyle, elle arriverait à esquiver, de justesse. Avec une de mes jambes, je pourrai ainsi lui faire perdre l'équilibre et la mettre à terre. Une fois, cela fait, ce non-combat serait déjà fini. Les images que j'avais en tête me plaisaient, un très léger sourire apparaissait sur le coin de mes lèvres pendant que mes yeux prenaient une teinte presque meurtrière. J'imaginais scénario après scénario afin de lui faire renoncer à cette auscultation lointaine. Pourtant, je restais là, immobile, ne répondant d'aucune façon à sa demande.

Elle m'interrogeait sur mes intentions. Hum... Que dire ? Mentir ? Cela n'avait jamais réussi à père de cacher des choses à la voleuse. C'était une femme à l'intuition sans pareille, aiguisé par des années de criminalité, de vol et de mensonges. Un menteur était lui-même attentif à ce que disaient les autres. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire de ces données. » L'affirmation était vraie. Allais-je l'utiliser pour aider les gens ? Ou pour pénaliser ceux dont je voulais me débarrasser. Après tout, imaginons qu'un concurrent à Pacification vienne à avoir un tel fichier sur son ordinateur pendant une perquisition de police. Ou juste faire tomber un policier corrompu. Il y avait tant de possibilités. « Néanmoins, peu importe ce que j'en fais, je ne produirais pas de drogue qui nuirait aux innocents. Bien que cela ne te regarde pas. » Bien sûr, là, je jouais avec la notion d'innocents. Étaient innocents seuls ceux que je reconnaissais comme tel. Je doutais fortement que père soit en accord avec ça, mais telle était la philosophie de la ligue. « Quant à mon nom, Catwoman, ne me fait pas perdre de temps. Tu le connais. » Elle m'avait volé. Or, il était très improbable qu'elle vole sans savoir qui était le propriétaire de la chose. Ou alors, n'était-elle pas aussi brillante que celle que je connaissais. Si tel était le cas alors cette soirée n'était rien d'autre qu'une perte de temps. Non, peu probable. Elle avait de l'instinct. Elle était calme, comme si elle maîtrisait totalement la situation. C'était pour cette raison que je restais à bonne distance d'elle. Même père avait eu bien des éléments dérobés de sa bat-ceinture en raison de l'absence de distance avec la féline. Je ne ferai pas cette erreur. J'étais désormais meilleur que Batman.

« TT » fut la première réaction à son attitude désinvolte. Ses conditions... Comme si j'avais besoin d'elle. Non, si j'avais recours à ses services, c'était pour la simple et bonne raison... Je ne savais pas vraiment en réalité. C'était une voleuse d'exception, mais j'étais un assassin. Le meilleur qui ait existé sans doute grâce à ma génétique et mon entraînement. J'aurai pu faire cette mission à sa place, pour peu que j'accepte quelques sacrifices acceptables. Contrairement à Kyle, la Ligue n'avait que faire des pertes durant les vols de données. Pouvais-je dire que cette simple considération morale me faisait prendre le risque de faire affaire avec la voleuse ? Non, sans doute pas. Peut-être étais-je plus sensible que j'acceptais. Peut-être que je prenais cette personne pour celle que j'avais connue. Une excuse d'une certaine façon de maintenir un lien avec celle qui avait disparu de la vie de mon père. Quelle déception. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas comment deux êtres qui s'aimaient pouvaient autant s'éloigner. J'avais compris pour mère et père. Je n'étais pas le fruit de l'amour, mais uniquement de celui de la drogue qu'elle avait utilisé pour le faire céder à ses envies. Néanmoins, nulle drogue ne l'avait poussé dans les bras de la féline. Et nulle menotte ne l'avait attaché, elle, au plus grand justicier et moralisateur que la Terre ait portée. Alors comment avaient-ils pu autant se séparer ? Bref, cette question était idiote, tout comme ce petit bruit que j'avais fait. Elle n'était pas celle que j'avais connue et il ne s'agissait plus d'être Robin ou même un Wayne. Je devais faire les choses à ma façon.

Et voilà maintenant qu'elle me demandait de me présenter. Mon premier réflexe avait été de me retourner pour partir. Après tout, la conversation n'était plus nécessaire si elle avait les informations et qu'elle en venait aux sujets personnels. Néanmoins, alors que je m’apprêtais à retourner dans l'ombre de la nuit, je m'arrêtai. Je tournai ma tête vers elle, gardant du regard sa silhouette. Une réponse, uniquement pour des raisons professionnelles. Rien de plus. Cette réponse n'allait que créer un sentiment de confiance entre nous afin de mieux nous aider à collaborer et ainsi à me permettre d'allouer mon temps ailleurs. Voilà. Rien de plus, rien de moins. « Damian Al Ghul. Aussi nommé Ra's Al Ghul, chef de la Ligue des Assassins. Surnommé le démon. » Fils de Talia Al Ghul, progéniture d'un viol, éduqué à tuer mes ennemis. J'avais finalement accepté ce destin, mais ce n'était pas celui qu'elle avait connu. Quand nous nous étions connus, je portais un autre nom. Me retournant complètement vers elle, je plongeais mon regard dans le sien. « Dans mon monde, tu m'as connu sous le nom de Damian Wayne, fils de Batman, héritier de son costume, combattant à ses côtés sous le nom de Robin. » Mais j'avais finalement trahi mon père. Du moins, j'avais accepté qu'il eût fait son temps. Et si le Batman était un symbole quand mon père le portait, nul ne saurait porter un tel fardeau à sa suite. Sa croisade était celle d'un homme. La ligue était l'idéal de tous. Ou du moins du plus grand nombre. D'une certaine façon, je devais la décevoir. Le fils de son chevalier noir qui lui avait tourné le dos, trahissant tous ses principes. Cela me rappelait Pennyworth... Il serait si déçu de voir ce que j'étais devenu. Mais ils avaient tort. Ils s'entêtaient dans une croisade qui mènerait à leur mort comme cela l'avait fait pour Todd et bien des fois père avait frôlé le cercueil... Qui étaient-ils pour me juger ?! La colère embrasait pour regard alors que j'imaginais le majordome me dire que selon lui, Maître Damian s'était simplement perdu. Jamais je ne me perdais et jamais je ne faisais d'erreur. Même si sur la fin, j'étais revenu dans le giron de père, aujourd'hui, il n'était plus là. Ni Pennyworth. Ni Grayson. Ni Gordon. Ni le prétendant. Non. Moi. Il ne restait que moi. Et elle, elle était là à me comparer à un homme qu'elle ne connaissait finalement que de façade.

« Et toi, Catwoman. Fille de personne. Engeance de la pauvreté et du crime. Voleuse de génie, dont l'intelligence est d'autant plus redoutable que l'effet qu'elle provoque chez la gente masculine. Une moralité ambiguë et une capacité à aimer qui contraste avec son besoin de criminalité qu'elle confond avec le mot liberté. » Bien des hommes, justiciers compris, avaient fait l'erreur de s'attarder sur sa grande beauté, mais je devais avouer qu'un tel artifice ne fonctionnait que très mal avec moi. En revanche, nul ne pouvait contester son intelligence. Ce n'était pas celle d'une grande culture ou d'une planification à toute épreuve. Non, son intelligence résidait dans son sens pratique qui mettait en défaut même le plus grand justicier. « Connue aussi pour son idylle avec celui qui finissait toujours par l'attraper. Une relation qui les consumait plus que leur rôle respectif. Et pourtant, alors que chacun atteignait la soixantaine et la dépassait... Chacun d'eux étaient seuls, avec pour seuls compagnons les souvenirs d'une relation futile. » Je n'étais pas le seul à avoir abandonné père. Kyle l'avait fait. Grayson aussi. Alors pourquoi devrais je culpabiliser plus qu'eux ? Après une pause, je me rendais compte à quel point je m'étais épanché, moi qui suis d'habitude si laconique. « Pour en revenir à notre sujet... Quelles sont tes conditions, Catwoman ? » Inutile de préciser que je n'avais pas besoin d'elle. À trop vouloir se justifier, on en perdait toute crédibilité. De toutes façons, elle devait voir sur mon visage l'absence de nécessité, juste une détermination à obtenir ce que je voulais. 

Les habitudes étaient difficiles à changer. J'avais réussi à outrepasser celui que j'étais. Loin du petit assassin de mes dix ans, je m'étais aussi éloigné de l'adolescent que j'étais devenu en incarnant Robin. Pourtant, il suffisait que je revoie Kyle pour que mon comportement s'éloigne de la Tête du Démon que j'étais devenu. De nouveau, le frottement de ma langue contre mon palais était plus fort que moi quand elle m’agaçait. Elle avait toujours eu un don pour jouer sur les mots et présenter les choses de la manière la plus déplaisante qui puisse être. Elle était agaçante au point que je devais bien lui concéder qu'il était assez miraculeux qu'elle atteigne le vénérable âge de soixante ans. Une chose était sûre, c'était qu'elle avait entendue parler de moi ainsi que de ma famille. Néanmoins, cela la laissait de marbre, elle ne fondait que pour père, se perdant dans mon récit et ma description de leur relation. Quoi ? Il n'y avait rien à rêver de ce que je décrivais. Ils étaient devenus misérables. Entre père qui n'était que l'ombre de lui-même, vivant au travers d'un clone génétique, oubliant tous ceux qui avaient fait son succès et elle qui était tout simplement tombé dans l'oubli... Comment elle pouvait trouver qu'elle était veinarde d'une telle fin ? Un tel contentement dans la médiocrité alors qu'elle... Elle était l'image même d'un gâchis, d'une déception. Oui, c'était sans doute ce que je ressentais, même si je ne comprenais pas en quoi. Certes, elle était décevante à se contenté d'une fin dans l'anonymat alors qu'elle avait les capacités pour changer, avec les bonnes personnes, le monde et le rendre meilleur. Néanmoins... Pour être déçu, encore fallait-il avoir des attentes. Et contrairement à père, son joli visage ne me faisait pas oublier que la voleuse ne pouvait que décevoir toute attente que l'on ferait peser sur ses épaules. Pour elle criminalité et liberté allait de paires.

Elle ne connaissait pas la définition du mot engagement et encore moins le mot dévotion. Elle n'était dévouée qu'à son excitation du moment. Enfin... Je parlais de la Selina que je connaissais. Pouvais-je vraiment appliquer ce jugement hâtif sur celle qui se tenait en face de moi ? Sans doute, oui. Les criminels étaient aussi similaire qu'un bonnet blanc et un blanc bonnet. Or, cette voleuse ressemblait en bien des points à cella que je connaissais. Elle avait visiblement pris ce que j'avais dit au sens littérale. Il était évident qu'elle n'était pas la fille de personne, mais ses parents n'étaient personnes. Ils n'avaient aucune importance. Des gens oubliables, méprisables. Non pas méprisables de par leurs actions en tant que telles, mais leur simple existence n'avait rien de significative. On pouvait les effacer de l'histoire de mon monde sans que Gotham ne s'en trouve changeait en dehors de l'absence de la voleuse. Malheureusement, ce discours ne tenait pas, pour elle. Elle avait eu trop d'impact sur père pour que je puisse la balayer d'un revers de la main. Cependant, malgré cet état de fait, encore une fois, Dieu ce qu'elle pouvait m'agacer.. « TT » De nouveau alors qu'elle ronronnait que j'avais de nouveau besoin d'elle, je ne pouvais m'empêcher en plus de ce bruit, de lever les yeux au ciel. Si père n'avait jamais reconnu son besoin de la voleuse, pourquoi le ferai-je. « Je n'ai pas besoin de toi, Catwoman. Tu m'es utile. Je n'ai pas de don d'ubiquité et donc avoir accès à tes service peut me faciliter l'existence. » Inutile de préciser que je faisais appel à elle car elle était, dans mon monde, la meilleure que je connaisse... Ou alors était-ce par nostalgie ? Non, je n'étais pas devenu faible à ce point.

« Mais qu'on soit clair, je respecterai ma part du marché. Il n'y aura pas de production de drogue... Ceci étant dit, double moi et... » Je marquai une pause assez théâtrale. Un méchant habituel aurait juste dit qu'il l'aurait tué. Néanmoins, la menacer de la tuer ne lui faisait pas peur. On ne devenait pas ce qu'elle était en ayant peur d'une chose aussi basique que la mort. « Je n'aurai pas besoin de briser le code de père... Je n'aurai besoin que d'un clou pour accrocher tes mains et voir comment tu voles avec tes pieds. » De base, menacer ses chats, ses proches, aurait été plus efficace... Cependant, j'étais incapable de faire du mal à un animal. Et le but n'était pas de la rendre hostile, juste de mettre les choses au clair. Je n'étais pas un idiot comme le Pingouin ou Double-Face. D'ailleurs, sans m'en rendre compte, si mes paroles étaient menaçant, mon regard lui avait perdu en intensité, s'accoutument peu à peu à la présence de la voleuse. En réalité, la seule émotion qui avait pu transparaître sur mon visage n'était plus l'hostilité, mais le dégoûts voire l'effroi quand elle nia l'idée qu'elle puisse vouloir me séduire. Je n'imaginais pas un monde où Kyle puisse jeter son dévolu sur moi. Elle était au mieux ma belle-... Elle était au mieux une misérable voleuse qu'il fallait utiliser avant de la neutraliser. « Quant au dîner... Soit. Je doute que cela te soit d'une quelconque utilité, mais je suppose que si tu ne me trahis pas et que ne ne compte pas te trahir... Il ne coûte rien de parler de ça... Je te contacterai pour ce rend... Pour le repas. » Clairement, l'idée d'un dîner avec elle me mettait mal à l'aise. Je redevenais l'adolescent avec lequel elle pouvait s'amuser. Tous les Robins avaient subi les jeux de la voleuse. Grayson en avait même subi les avances. Cela ne lui avait pas déplu d'après ce qu'avait dit Gordon. Bref, de toute façon ces informations avaient moins de valeur que les services que je lui demandais. Je ne lui étais pas redevable, après tout, elle aurait le collier d'une immense valeur en échange. Pourquoi lui donner des informations dans ce cas ? Car une relation de confiance ne pouvait pas s'établir sur un échange purement monétaire. Même si je devais un jour me retourner contre elle, lui avoir fait abaissé sa garde en créant une proximité était un bon plan. Et non... La chaleur que je ressentais au fond de moins à la simple idée de pouvoir partager les souvenir du monde que j'avais connu à quelqu'un qui le comprendrait et qui pourrait partager avec moi les siens n'avait aucun lien avec mon acceptation de ce dîner. Aucun lien... Je n'étais plus un Wayne, je n'avais donc pas ce besoin pour l'humanité qu'aspirait père me concernant.