"Don't Fear The Reaper" - [Feat Natasha Romanoff]

ft. John Wick

Des rudes journées, j’en avais eu par le passé trop pour pouvoir les compter. J’avais vu  ou fait des choses durant ses jours que je ne souhaite à personne et qui me hantent toujours même des années plus tard. Je pensais ne plus avoir à vivre des jours aussi sombres en arrivant ici. Je pensais avoir laissé la douleur du passé derrière moi, mais j’avais tort de penser que j'occupais aux conséquences de certaines de mes actions. Ce que je trouvais bien en arrivant dans un endroit où personne ne vous connaît, c’est que vous pouvez être n’importe qui et disparaître par la suite sans que ça ne pose de problème. Je n’avais pas pensé qu’en tuant quelques voyous ici et là dans les mauvais quartiers pour récolter des primes afin d’assurer ma survie, je déclencherait des événements catastrophiques. J’imagine qu’on peut dire que c’est le problème quand on est un assassin, on ne pense pas réellement aux conséquences de tuer des gens. Pour moi, ces hommes et femmes étaient des monstres qui profitaient des autres de toutes les manières possibles. Les retirer de l'équation semblait être la bonne chose à faire même si les primes venaient de leurs proches avides de pouvoir ou de familles concurrentes. Je m’en fichais bien. C'est ainsi que le monde avait fonctionné autour de moi depuis si longtemps.


Aujourd’hui, je m’en veux. Je m’étais ranger dans un emploi qui ne nécessite plus de meurtre ou très peu, mais plus de protéger et défendre ce qui me convenait. Moins de sang sur les mains comme j’aimais si bien le dire. Sauf que je me retrouve tout de même responsable d’une guerre de famille qui vient de prendre des proportions désastreuses. Les fils et filles sont en train de déchirer tout un quartier pour le moindre petit morceau de pouvoir. Même si je me suis éloigné du milieu, j’entends toujours les murmures de gens qui cherchent l’assassin responsable de la mort du patriarche de leur famille. Je n’ai pas franchement envie de m’impliquer à nouveau avec qui que ce soit dans ce monde, mais s’ils décident d’avoir la mauvaise idée de venir après moi, je préfère être prête à les recevoir. Bien entendu, j’ai toujours été doué dans mon métier et je n’ai laissé aucune carte de visite. Il leur sera très difficile de découvrir que c’est moi puisque que le commanditaire du meurtre à passer l’arme à gauche pratiquement après sans que j’ai à intervenir pour ma propre sécurité. La vie fait bien les choses dans certains cas.


Donc au lieu de me mêler d’une guerre de rue inutile et de rendre les choses encore pire, je suis venu au stand de tir pour passer mes nerfs sur des cibles non vivantes que je ne vais pas me sentir mal de cribler de balles. Une habitude que j’ai gardé et bien que j’ai mon petit coin chez moi dans mon sous sol aménager pour m’entrainer avec mes propres armes modifiés par mes soins, le stand m’offre une paix relative et moins de chance d’attirer l’attention des voisins même si je sais avoir très bien insonorisé le tout. Lorsque j’entre, je suis seule ce qui est tant mieux ne voulant pas discuter avec qui que ce soit. Je tire, vidant chargeur après chargeur pendant un certain temps. Quand je m’arrête finalement, beaucoup plus détendu qu’à mon arrivée, je réalise que je ne suis plus seule. L’autre personne se trouve complètement à l'opposé ce qui fait en sorte que nous ne nous voyons pas du tout. Je range mon arme et me met en marche pour quitter quand je reconnais très bien la personne se trouvant à l’autre stand. Je m’arrête alors derrière lui dans un angle que je sais très bien qu’il finira pas me voir assez rapidement et j’attends de voir combien de temps ça lui prendra. Comme je m’y attendais, très peu. J’ai les bras croisés et un sourire en coin quand il se retourne vers moi. « Bonjour John, quel plaisir de te revoir. »

ft. John Wick

Bien que je sois venu pour trouver la paix et me vider la tête au stand de tir, la présence de John n’était pas mal venu pour autant. C’était un homme pour qui j’avais du respect. À bien des égards, nous avions énormément de choses en commun. Tout comme moi, on l’avait affublé d’un pseudonyme peu flatteur qui causait la peur dans le cœur de ceux qui se trouvaient au travers de son chemin. Il était cependant un peu plus porté sur tirer sans toujours faire profil bas de ce que j’avais pu voir un peu de sa technique. Quoi? Quand je rencontre quelqu’un de sa trempe, je m’assure toujours d’en savoir le plus sur un potentiel adversaire. On ne sait jamais, il pourrait être un jour envoyer pour me tuer ou quelque chose du genre. Soit toujours prêt comme disait Nick Fury. Ce type pouvait avoir des tas de dicton que je me demandais d'où il sortait. L’ancien directeur du shield aimait bien prendre tout le monde au dépourvu autant avec ses actions que ses manières. J'ai été entraîné presque toute ma vie pour faire face à toutes sortes d’imprévus, mais Fury lui était un tout autre level quand il s’agissait de surprendre ses ennemis. Il avait beau être à moitié aveugle, c’était un sacré numéro. J’imagine que son handicape lui avait donné quelque part une manière de prendre par surprise les gens comme je pouvais utilisé le fait que la plupart me prenait pour une pauvre femme.


Une faiblesse apparente peut cacher une grande force. Par Thor, je suis devenu une professionnel pour donner une illusion de confort et de victoire à mes adversaires avec le temps. Pour en revenir à l’homme qui se trouve à quelques pas de moi, j’avais gardé un œil sur lui depuis notre toute première rencontre pour des raisons de protections, au début tout du moins. Par la suite, nous nous sommes retrouvés côte à côte dans certaines situations un peu plus houleuses. Jusqu’à présent, nos objectifs avaient toujours été dans le même sens et quand je m’étais retiré complètement du côté moins moral, je me retrouvais aussi à m’éloigner d’un risque qu’on se retrouve de chaque côté d’un contrat commun. Quelque part, je voyais bien que John avait ses propres démons qui le poussait à continuer. Il avait sans doute connu cette vie et je me sentais un peu triste pour lui de ne pas pouvoir laisser le tout derrière comme je l’avais fait il y a un an. Je m’étais levé un jour douloureuse d’une autre nuit mouvementé à me faire tirer dessus pour me rendre compte que je ne vivais pas ma vie comme je l’avais promis à la femme que j’aimais si nous nous retrouvons séparer l’une de l’autre un jour. Alors j'ai raccroché sans regarder derrière moi. Bien entendu, j’avais prévenu de vive voix John en lui disant que je pourrai toujours lui offrir un coup de main au besoin, mais que je ne voulais plus me retrouver au milieu de fusillade avec des gangs de rue ou ce genre de merde insensé.


- “Natasha. Le plaisir est partagé. Comment vas-tu depuis la dernière fois où on s’est vu ?” Ça faisait un petit moment que nos chemins ne s’étaient pas croisés pour les raisons mentionnées plus haut. Je m’approche nonchalamment de John pour venir me mettre à ses côtés et jeter un coup d'œil à sa cible de tir. Un homme talentueux comme je m’y attendais bien entendu. « Toujours aussi charmant à ce que je vois. Je vais bien. Je profite pleinement de ne plus me faire tirer dessus par des voyous quelconque chaque fois que je sors. Et toi ? Tu ne t’es pas trop attiré de mauvais sorts dernièrement? » Je lui lance un regard un peu taquin en sachant que tout comme moi, les ennuies le suivent plutôt que le contraire.

ft. John Wick

Mes jours sur la route à tuer et faire des contrats sont maintenant au plus offrant est maintenant bien loin derrière. Très franchement, chaque fois que je rencontre John à nouveau ça ne fait que confirmer à quel point mon choix était le bon à l’époque et que je ne devrais nullement le regretter. Sortir de ce monde avant qu’il ne soit à nouveau trop tard était la meilleure décision que je pouvais prendre même si j’aurais aimé pouvoir la prendre avec Maria à mes côtés afin de pouvoir vivre la vie que nous avions toujours toutes les deux désirer avoir ensemble il y a tellement d'années. Mine de rien, j’approchais tout doucement d’un âge rarement connu pour les veuves noires, celui de la quarantaine. Ça m’avait fait un choc quelque part en le réalisant et m’avait donné encore un autre raison de m'arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Vivre une vie normale me rendait parfois quelque peu nerveuse et parano, je ne vais pas la cacher parce que Thor ça serait une grave erreur de ma part de le faire. Trop m’installer me rendait quelque peu nerveuse surtout comme j’étais complètement seule sans personne de confiance de mon passé sur qui je pouvais me reposer afin de respirer un peu. Bien sûr, mes collègues chez Artemis étaient des gens bien, mais je ne pouvais pas dire que je leur faisais confiance même ma patronne n’avait pas cet honneur. Je ne voulais tout simplement pas me faire avoir ou devenir trop confiante. John n’était pas non plus un homme en qui j’avais confiance quand il s’agissait de remplir ses contrats aussi dangereux soit-il. Cette une compréhension plus qu’une confiance au final il faut dire.

- “Disons que j’essaie de remonter la pente, mais bon, même dans ce monde ça reste dur de garder les idées claires. Je suis vraiment heureux que tu aies pu rester en dehors de tous les changements récents dans les bas-fonds. Honnêtement cette vie me manque un peu, pour avoir entraperçu ce que le bon côté de la barrière a à offrir dans mon ancien monde.” Je ne peux m’empêcher d’hocher la tête en signe non seulement de compréhension, mais aussi d’approbation. J’ai la sensation de l’anneau qui aurait dû être le symbole de mon union avec Maria brûle sous le chandail que je porte. Je la garde toujours avec moi depuis presque une décennie maintenant. Il m’arrive bien souvent de jouer avec celle-ci sans vraiment m’en rendre compte ou de simplement poser la main à l’endroit où elle repose sous le vêtement pour sentir le métal et me rassurer qu’il est toujours bien là.

« Tu y arriveras. Quelque chose me dit que tu n’es pas le genre d’homme qui abandonne sans combattre de toutes ses forces. Je n’ai connu qu’une vie de mort et de mauvaises actions. M’en éloigner est la meilleure des choses à faire si je veux honorer la mémoire de ceux qui m’ont offert la rédemption. » Je pense à Clint, à Fury, Maria bien entendu, mais aussi au reste des Bartons ou des Avengers qui m’ont tous vu pour quelque chose de plus que tout simplement Black Widow. Ma vie s’était résumé à faire couler du sang pour le bon vouloir d’un psychopathe jusqu’à ce que je me retrouve face à un homme qui me voyait comme une personne digne de risquer sa tête. Le monde est étrange par moment n’est-ce pas?

Quand John parlait qu’il avait entrevu ce que c’était avoir une vie normale, je savais qu’il avait un jour mit son passé derrière lui, mais qu’il était finalement revenu dans ce monde. Ça me faisait un peu peur il faut dire parce que je ne voulais pas vivre la même chose. - “J’ai été approché par une boîte de sécurité privée il y a quelques semaines, Rakyat. J’ai travaillé avec un des patrons et une équipe en mission d' essai, et mon profil les intéresse beaucoup. Je ne dis pas que ça va être facile de raccrocher une nouvelle fois pour moi, mais on va essayer, en espérant que ça se finisse bien cette fois-ci.” Je quittai ma position pour m’approcher de lui afin de regarder sa cible. Impeccable comme je m’y attendais de sa part. Nos rencontres avaient souvent été courtes, mais j'ai su que Wick était un homme qui maîtrisait autant le combat au corps à corps qu’avec une arme. Un atout qui aurait sans doute beaucoup plus à Fury s’il avait eu la chance de mettre la main dessus à l’époque du Shield. « Si tu veux réellement travaillé dans le monde banal de la sécurité, tu aurais dû me le dire John. Je t’aurais trouvé un poste. Je manque de défi et tu serais la recrue idéale avec qui m’entraîner. » Bien sûr que je préfère avoir l’homme du même côté que moi que dans une autre entreprise. Je suis très consciente que certaines boîtes sont bien loin d’avoir autant d’éthique que la nôtre et c’est un peu ce qui m’inquiète. Je prends mentalement en note le nom de celle-ci afin de faire des recherches sur elle plus tard. Rakyrat. Avec un nom pareil… je ne sais pas comment je dois déjà avoir des doutes ou pas. Quoi qu’il en soit, je ne le montre pas et sourit tout simplement. « Plus sérieusement, je suis contente pour toi John. Même les gens comme nous ont le droit à une chance de paix. »