Ce jour de repos tombe à point nommé. Elle qui ne fait souvent que bosser depuis ces dernières semaines, elle compte bien profiter de ce temps pour se reposer... Se reposer ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Rien du tout. Jenny pourrait le faire, reprendre des énergies pour être d'attaque si elle venait à être appelé pour une mission importante. Mais non, là tout ce qu'elle a en tête, c'est de retrouver celui qui l'a mis au monde. Le Docteur. Elle a certes rencontré l'autre version qui est adorable, et dont elle est sûre de l'aimer, mais... Le visage de son père qu'elle a en tête est encore introuvable. C'est pour cela qu'après avoir troquer son pistolet inutile avec son tournevis sonique fait maison - peu fonctionnel me direz-vous - la jeune femme se met en quête de retrouver le papa à la boîte bleue. Cette ville qui ressemble à un labyrinthe la rend parfois irritable. Un coup elle se retrouve dans la même rue qu'il y a dix minutes, un autre elle tombe dans un cul-de-sac. Bref... Elle continue comme ça pendant plusieurs heures, jusqu'à ce que le soleil soit à son zénith. Et enfin, elle tombe sur une avenue qu'elle ne connaît pas encore et qui a l'air bien intriguante. Pas un chat se balade par ici. Cependant ce qui attire la curiosité de Jenny ce n'est pas l'absence d'humains dans ce quartier mais le bâtiment qui le surplomb. Un bâtiment qui a l'air abandonné depuis des décennies.
Elle s'approche alors de la porte d'entrée en sentant que quelque chose d'étrange s'émane de là. Ses yeux se posent sur la pancarte tombée au sol avec l'écriture « danger, ne pas franchir » sans y faire trop attention. Au contraire, elle l'enjambe sans utiliser son cerveau cette fois. Elle utilise son portable comme solution de lampe torche et s'aventure un peu plus à l'intérieur de cet immeuble qui contient tout de même une dizaine d'étages. Ses pas la mène au sixième, là où ressent vraiment quelque chose de louche. Des frissons la prend, elle se retourne pour voir derrière elle. Personne. Évidemment. Qui a part cette tarée de Jenny irait faire une promenade de santé dans un lieu abandonné et donc sûrement hanté par des fantômes ou des monstres ? Hum... Oui. Elle pense au Docteur. Et au moment où elle entre dans la dernière salle de cet étage, une pièce bien sombre remplit de vide... Elle se rend compte qu'elle a l'air de faire fausse route. Et la blonde doute qu'elle trouvera quoique ce soit aux quatre derniers étages. Son instinct l'a trompé, mais ce serait bien la première fois. Passant une main dans ses cheveux en signe de résignation, la jeune femme va pour s'en aller enfin de là, mais la porte se referme violemment. Elle se rue dessus au moment où elle entend un cliquetis. Bordel. « Y a quelqu'un ?! Ouvrez-moi cette porte ! » lance-t-elle le plus fort possible. Pourtant personne ne l'entend. Serait-ce une mauvaise farce ? Ou bien quelqu'un ou quelque chose qui vivrait ici et qui a été dérange par sa présence ? Jenny n'en sait strictement rien, juste qu'elle va sûrement rester enfermée durant un long moment. Son tournevis sonique ne fonctionnant pas du tout, elle finit par se laisser glisser le long du mur, pour s'asseoir au sol, en espérant qu'une personne puisse avoir la même idée qu'elle et fouiller ce bâtiment. Impossible n'est-ce pas ?
Doctor Ten
▿ Ton univers : Doctor Who
▿ Date de naissance : 05/02/1984
▿ Age : 40
▿ Métier : technicien de maintenance, spécialisé en électronique et en informatique
Ce n’était qu’un ressenti, une impression fugace, quelque chose qui n’aurait pu qu’être éphémère… Ce n’était rien de plus et pourtant, cela ne m’avait pas quitté. C’était survenu alors que je faisais un dépannage chez un commerçant de Lockwood Hill, alors, une fois que j’avais eu terminé mon boulot, j’avais suivi cette impression. Ça me semblait aussi bizarre qu’une prémonition, quelque chose d’instinctif… mais c’était plus fort que moi, j’étais bien trop curieux pour laisser passer ça. J’utilisai mon tournevis sonique, le plus discrètement possible, pour essayer de déterminer ce qui se passait et où ça se passait. Je suivais le signal… enfin, si on pouvait appeler ça un signal. Je suivais la piste que m’indiquait mon tournevis sonique. J’avançais à grandes enjambées, rapides et rythmées, parcourant la distance comme si une vie en dépendait.
Arrivé devant un grand bâtiment abandonné, je tâchais de me faire plus discret et plus furtif. J’étais trop grand pour me faire petit, j’étais trop pâle pour me fondre dans l’obscurité… alors je devais surtout être moi-même et garder en tête mon objectif. Dans cet endroit, je m’éclairais à l’aide de mon tournevis sonique. La lumière bleutée s’accompagnait d’un halo qui diffusait suffisamment de lumière pour que je ne mette pas les pieds où il ne fallait pas… J’entrepris donc de visiter l’immeuble, en suivant toujours cet instinct que, cette fois, j’allais trouver une bonne explication à tout ce monde un peu étrange. Je tendais l’oreille, je ne pouvais pas me fier à grand-chose de plus que mes sens, mais c’était déjà ça : au moins, aucune menace extraordinaire ne me privait de mon odorat, de mon ouïe ni même de mon génial cerveau.
J’aurais aimé que Donna soit là. Ou Rose. Quelqu’un de bien, qui aurait foncé avec moi, tête baissée, pour résoudre ce mystère ou pour aller jusqu’au bout de cette étrange intuition. Ça me manquait, les voyages dans le temps et l’espace, comme ça me manquait d’avoir la compagnie d’un être humain pour me suivre dans des périples et sauver la Terre. Je me débrouillais pour vivre ici, mais ce n’était tout simplement pas pareil. Les gens que je rencontrais grâce à mon travail n’étaient pas des humains que je pourrais appeler « amis » et ceux qui me donnaient l’impression d’être des personnes qui auraient pu me suivre dans le TARDIS n’étaient pas comparables à Rose ou à Donna.
Il me fallait un stéthoscope. J’avais souvent toutes sortes d’accessoires, mais c’était dans mon TARDIS. Ici, je n’avais que le strict minimum : mon tournevis sonique, mon papier psychique… et mes Converse. Et mon costume. C’était à la fois suffisant et pas assez. Je tendais l’oreille, mais je n’entendais rien. Pas la moindre respiration suspecte. Les seuls sons que je percevais, c’était le « plic plic » d’un vieux robinet en cuivre et les bruits des rongeurs qui s’enfuyaient à mon approche.
Je finis par appeler, parce qu’il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire : « Ohé ? » Je me disais que si quelqu’un m’entendait, il ou elle se manifesterait. Et s’il n’y avait personne… eh bien, j’aurais juste perdu un peu de temps. « Quelqu’un m’entend ? »
Comment s’était-elle retrouvée là ? Ah oui. Comme une idiote, à vouloir jouer les aventurières quand ça la chante. Le pire dans tout ça c’est qu’elle n’avait rien pour se défendre, étant en tenue de simple civile. La porte qui s’est refermée derrière elle ce n’est pas anodin. Il n’y a aucun courant d’air. Alors c’était obligé que ce soit quelqu’un ou quelque chose qui ait voulu la laisser pour morte dans ce coin isolé. Recroquevillée sur elle-même, elle fixe son tournevis sonique dysfonctionnel, et finit par le balancer au sol. Quelle idée aussi de vouloir ressembler à son père à tout point de vue. Il faut qu’elle se fasse à l’idée qu’elle ne sera pas aussi cool que lui. Un long soupir sort de la bouche de Jenny, jusqu’à ce qu’elle semble entendre une voix au loin. Croyant d’abord qu’elle délirait, la blonde se relève sur ses jambes et tend alors ses oreilles, se taisant bien qu’elle ne parle pas. Elle vient même à couper sa respiration un peu trop bruyante à son goût pour pouvoir mieux écouter ce qu’il se passe à l’extérieur de la pièce. Et enfin, au bout de quelques secondes seulement, la jeune femme arrive à entendre une voix. Une voix certes étouffées à cause de l’épaisseur de la porte et des murs, mais une voix qui ne semble pas agressive au contraire. Hésitant un instant, elle pèse le pour et le contre, puis finit par taper fort du poing sur la porte. « Ici ! Je suis ici ! » hurle-t-elle du plus puissant qu’elle peut. « Aidez-moi ! Je suis enfermée ! » Elle ne sait pas si la personne a pu entendre son appel à l’aide, alors elle continue ainsi encore quelques instants. Reculant de quelques pas quand elle entend quelqu’un derrière causer et probablement tenter d’ouvrir cette fichu porte, son cerveau se remet en route. Cette voix… Jenny déglutit, et soudainement son rythme cardiaque s’accélère. Serait-ce lui, prêt à la libérer de sa prison de pierre ? Ce serait une coïncidence de dingue, mais une chance incroyable. Depuis qu’elle a fait la rencontre de Papa 2 comme elle l’aime l’appelé ainsi, elle a su que le visage du père qu’elle a vu lors de sa naissance était bien présent aussi dans ce monde.
Ce n’est que lorsque la porte s’ouvre que Jenny s’aperçoit qu’il disait vrai. Ses yeux croisent ceux du Docteur, et elle ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. Oh non. Pris d’un élan de joie et d’émotion, elle se précipite vers lui pour venir se nicher dans ses bras. Elle le serre fort, sûrement un peu trop. Elle relève la tête vers la sienne, et sourit alors les larmes aux yeux. « Je t’ai enfin retrouvé, papa. »
Doctor Ten
▿ Ton univers : Doctor Who
▿ Date de naissance : 05/02/1984
▿ Age : 40
▿ Métier : technicien de maintenance, spécialisé en électronique et en informatique
Les endroits désaffectés et abandonnés comme celui-ci avaient toujours quelque chose d’inquiétant. Le moindre bruit y semblait suspect et chaque pas que l’on faisait pouvait déboucher à tout moment sur un effondrement de plancher. Peut-être pour ouvrir un portail vers un monde parallèle, ça n’était pas quelque chose d’impossible… C’était un peu ce genre de chose que je cherchais. Cette île devait forcément cacher quelque chose. Il devait y avoir un truc… peut-être bien qu’il allait y avoir une intervention d’aliens qui voudraient enlever les humaines de groupe sanguin AB- pour utiliser le rhésus négatif et conquérir la Terre après avoir contaminé les réserves de sang des centres de transfusion…
J’avais appelé, parce que je ne pouvais pas être seul ici, le tournevis sonique ne m’avait jamais mené à un lieu où il n’y avait rien de particulier. Alors il devait forcément y avoir quelque chose. Et puis je l’entendis. Une voix. Un appel au secours. Ça y était ! enfin ! voilà pourquoi j’étais ici ! voilà pourquoi mon tournevis avait émis ce son… Je me mis à courir (j’adore courir) vers là d’où venait la voix, tenant fermement mon tournevis dans la main droite, comme pour analyser ce que je pouvais au passage. Je finis par arriver à une lourde porte, c’était de là que j’entendais la voix… « Un peu de patience, je vais vous ouvrir… »
Je passais mon tournevis sur les charnières qui semblaient bien grippées. Si j’avais été sur un lieu de travail, j’aurais sorti une petite bouteille de WD40 et j’aurais aspergé les rouages, ainsi que la serrure, mais je n’en avais pas sur moi. Mon tournevis était mon meilleur atout, alors je pris bien le soin de faire en sorte de passer le sonique sur les charnières et sur la serrure. Le bruit du tournevis sonique provoqua bientôt un déclic. J’ouvris alors la porte à la volée. « C’est ouvert ! »
Nos regards se croisèrent et je me sentis aussitôt comme figé sur place. Il y avait une éternité que je ne l’avais pas vue… Mais elle se jeta dans mes bras avant que je puisse réagir. Tout ce que je trouvais à dire, ce fut : « Techniquement… c’est moi qui t’ai trouvée… » Ce n’était pas très intelligent, mais je n’avais pas vraiment eu le temps de réfléchir. Et c’était le mieux que je pouvais faire, là, sur le moment. Elle me regarda, souriant et les yeux emplis de larmes, et je lui souris également.
« Mais qu’est-ce que tu fais dans cet endroit ? »
Je ne parlais pas de l’île, bien sûr, parce que depuis que j’étais ici, j’avais eu l’occasion de voir pas mal de personnes… je ne savais pas trop si j’étais content d’avoir croisé le chemin de mon futur moi-même, peut-être parce que je le trouvais un peu trop… un peu trop tout, en fait. J’espérais bien que je n’étais pas comme ça, parce que si c’était le cas, je devais avoir un petit quelque chose d’insupportable.
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