(abandonné) As much as it hurts, I want you to stay away. [Catra & Adora]

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As much as it hurts, I want you to stay awayAu début, cela n'avait été qu'un sujet d'interrogation bien vite relégué au rang de contrariété mineure et passagère. Catra s'était réveillée avec une marque au poignet, avait froncé les sourcils en la remarquant au petit-déjeuner, mais ne s'en était pas plus préoccupée que cela. Mais, au cours de la journée, cette marque avait commencé à être de plus en plus pénible. Catra la grattait inconsciemment, se demandant s'il était judicieux de consulter, mais n'ayant aucune envie de perdre du temps à attendre chez le premier médecin venu. Alors elle s'était occupé l'esprit et les mains, ignorant avec entêtement cette brûlure légère, supportable, qui pouvait très bien résulter d'une maladresse ou d'un faux mouvement dans son sommeil.

Seulement voilà, le soir est venu, la nuit est tombée, et Catra a été obligée de quitter la soirée étudiante dans laquelle elle s'était incrustée. Elle s'est isolée dans une ruelle à une vingtaine de mètres du lieu où la fête bat son plein, et s'est tant bien que mal appuyée contre le premier mur venu. Pliée en deux, non pas de rire mais bel et bien de douleur, elle tient fermement son poignet, sifflant de douleur entre ses dents serrées. La douleur est si forte qu'elle a l'impression qu'elle va défaillir à tout instant. Et pourtant, elle a connu les coups, la magie vicieuse de Shadow Weaver, la douleur, plus pernicieuse encore, de voir Adora partir et refuser de revenir, encore et encore.

Elle ne sait pas pourquoi elle repense à ce passé qu'elle pensait avoir mis de côté. Elle ne sait pas pourquoi le visage d'Adora s'impose à son esprit tandis qu'elle lutte contre la douleur, mais ce qu'elle sait, c'est qu'en relevant les yeux, elle aperçoit une silhouette au loin qui l'invite à se tendre avec la plus grande des méfiances. Elle croise le regard de cet inconnu, cligne des yeux, et lorsqu'elle rouvre les paupières, elle est confrontée une fois de plus à son passé... Très littéralement.

Confuse, plongée dans la plus profonde des perplexités, elle voit son soi du passé, là, au beau milieu de cette ruelle... Et elle remarque, non sans une certaine amertume, que c'est la Catra qui a su avouer ses sentiments à Adora qu'elle aperçoit, celle qui a osé embrasser Adora alors que leur monde allait connaître sa fin.

Perdue, enragée par ce souvenir qui est tout à la fois émouvant et douloureux, Catra lutte une fois de plus contre la douleur et trouve le courage de sortir, s'apprêtant à retourner faire la fête... Mais elle tombe nez à nez avec celle-là même qui hante ses pensées.

- Adora, prononce-t-elle rageusement, d'une voix tendue par la douleur.

Pendant un instant, elle se demande s'il ne s'agit que d'une vision émise par son imagination. Étonnamment, depuis qu'Adora est apparue, la souffrance infligée par cette mystérieuse marque semble plus forte. Catra se souvient des circonstances de leur dernière rencontre, lors de cet interrogatoire qui avait pris des tournures inattendues. Y repensant avec colère, elle repousse violemment Adora, ou ce qu'elle pense être une hallucination.

- Tu n'es pas vraiment là.

Elle l'affirme d'un air fiévreux, désorientée par le poids de ses regrets et de ses remords et par cette situation qu'elle ne parvient pas à s'expliquer, en aucune façon... tout en ayant le sentiment qu'une présence, menaçante, sombre... se trouve à proximité.
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feat. Catra

« Je suis pas sûre à cent pour cent, mais je crois que ça pourrait être elle. »
« T’as moyen de prendre une photo, pour être sûre ? »
« Attends, je t’envoie ça. »
« Merci… »
« Adora. Je sais que c’est moi qui t’aie appeler, mais tu devrais éviter de… »
« J’ai dit merci. »

Adora raccroche immédiatement le téléphone, ne voulant pas se confronter à l’opinion de son amie et collègue, une des seules dans tout le commissariat à qui elle ait confié, du moins partiellement, son histoire avec Adora… sans jamais entrer dans les détails. Elle attend à présent fébrilement que la photo lui soit envoyé. Son amie pense avoir aperçu Catra au cours d’une soirée où elle s’était rendue elle-même. Est-ce qu’elle se trompe ? Est-ce qu’elle dit vrai ? Et si c’est vrai, qu’est-ce qui se passera ? … Adora n’en sait rien, elle sait juste qu’elle doit la revoir. Leurs retrouvailles, en salle d’interrogatoire, lui a laissé un goût douloureux et amer. Ce n’est pas comme ça que les choses devaient se passer… ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer. Elle doit lui parler, posément, seule à seul, dans un contexte où tous les yeux ne sont pas braqués dans sa direction.

La photographie est floue, la pièce est sombre et le cliché, pris en toute discrétion, est par conséquent mal cadré, mais en zoomant sur l’écran de son smartphone, Adora en est convaincue : il s’agit bel et bien d’elle. Adora doit la voir, elle doit lui parler. Aussitôt qu’elle a obtenu l’adresse de la soirée, et sans prendre la peine de se changer, elle enfile son blouson de cuir rouge, ses bottes, et quitte son appartement sans donner aucune information complémentaire à Glimmer et Bow sur ce qu’elle s’apprête à faire. Elle n’a même pas évoqué avec eux ses retrouvailles avec Catra, pas tout de suite…

Elle fixe son GPS du regard quand elle perçoit du mouvement dans la ruelle où elle vient de s’engager. Adora sent son cœur manquer un battement. C’est Catra, elle en est certaine, et elle semble vraiment mal en point, si mal qu’elle paraît totalement perdue et désorientée au moment de lui faire face et de s’adresser à elle d’une voix douloureuse, rageuse.

« Je suis là », répond Adora en posant sur Catra un regard soucieux. Il y a tant de choses qu’elle aurait envie de lui dire, mais ce qui prend le pas sur toutes ses pensées, c’est définitivement l’inquiétude. « Catra… qu’est-ce qui t’arrive ? »

Elle semble agitée, mal en point. Peut-être qu’elle a trop bu ? Ou bien consommé quelque chose qu’elle n’aurait pas dû au cours de cette soirée ? Voir Catra dans cet état brise le cœur d’Adora… elle est incapable de supporter la voir ainsi, c’est un spectacle insoutenable.

« Parle-moi, Catra », fait Adora, qui revient vers elle chaque fois que Catra la repousse… « Qu’est-ce qui se passe ? »

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As much as it hurts, I want you to stay awayDans un premier temps, Catra n'écoute pas Adora. Elle est trop occupée à regarder frénétiquement autour d'elles, en quête de cet inconnu dont elle avait croisé le regard un peu plus tôt. Cet inconnu qui, elle en est certaine, se trouve à proximité, guettant sans se montrer, près à abuser de ses faiblesses et de ses regrets. Elle ne saurait pas l'expliquer, mais c'est pour elle une certitude, qui lui est venue presque instinctivement à l'esprit. Agitée, elle ne parvient pas à se concentrer sur son environnement et sa vision se trouble. Elle recule chaque fois qu'Adora tente d'approcher, secouant la tête avec insistance, émettant un rire qui n'a rien de joyeux, non... c'est un rire qui reflète toute l'amertume qui s'est emparée de son cœur, et tout le cynisme qu'elle trouve dans cette situation. Elle est hantée à la fois par son passé et par son présent, et c'est un constat qui, loin d'être risible, la fait pourtant rire, de ces rires douloureux qui ressemblent davantage à des quintes de toux tant ils sont l'expression d'une grande souffrance intérieure.

- Pourquoi... pourquoi je te vois ? finit-elle par l'interroger en daignant relever le regard vers elle.

Ses yeux croisent ceux d'Adora, et pendant un instant, elle se rend compte qu'Adora est bien présente. Confuse, Catra détourne le regard pour fixer le coin où, plus tôt, c'étaient les Catra et Adora du passé qu'elle voyait, mais qui ont disparu au moment où elle les cherche. Une hallucination, donc. Mais Catra n'a pas perdu l'esprit, c'est impossible, elle ne le peut pas... pas comme ça.

Avec brusquerie, Catra s'approche d'Adora et agrippe le tissu de son haut, s'accrochant à elle avec force. Les lèvres retroussées en une expression qui se veut agressive, son regard est pourtant atrocement doux au moment où elle le pose sur ce visage honni mais qu'elle vénère, pourtant. Elle la fixe avec un mélange de défiance et de déférence, tentant de distinguer le vrai du faux dans cette situation confuse et douloureuse. La marque qui se trouve à son poignet continue de brûler, lui rappelant cruellement les événements de la journée, mais elle s'oblige à ignorer cette souffrance qui n'est que physique, pour se concentrer sur celle de son cœur, qui elle est bien plus tragique.

- Il se passe des trucs étranges, Adora. C'est comme... c'est comme si je revivais tout. Tout ce qu'on s'est fait, avoue-t-elle finalement dans un souffle.

Sa prise sur le vêtement d'Adora change au moment où elle prononce ces paroles. Elle se fait plus lâche, tandis qu'au lieu de reculer pour la fuir, Catra semble au contraire vouloir s'appuyer sur elle.
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feat. Catra

Quoi qu’il arrive à Catra, Adora est de plus en plus inquiète. Jamais elle ne l’a vue dans cet état-là, et pourtant, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle l’a vue dans de trop nombreux états, et pas toujours les plus heureux du monde. Elle a besoin de comprendre ce qui lui arrive. Rationnellement, elle songe tout d’abord que Catra a peut-être bu plus que de raison ou consommé une substance qu’elle n’aurait pas dû, mais rien sur son visage ne trahit ce genre de comportement. L’inquiétude de Catra n’est pas irrationnelle… il se passe bel et bien quelque chose, mais Adora est incapable de comprendre quoi, et elle se sent impuissante face à la détresse de celle qui n’aura probablement de cesse que de la rejeter chaque fois que la jeune femme s’évertuera à vouloir l’aider.

Il y a tout de même une nette différence entre le comportement qu’elle avait eu lors de leurs retrouvailles et celle qu’elle affiche ici et maintenant. Il y a de la détresse pure dans son comportement, alors qu’elle s’accroche si fort à elle qu’Adora se demande si elle ne va pas finir par arracher le tissu de son haut. Elle la laisse faire cependant, cherchant désespérément un moyen de la rassurer sans la brusquer… Tout, dans l’attitude de Catra, est un appel à l’aide, du moins est-ce ainsi qu’Adora l’interprète, et elle ne demande qu’à lui tendre la main et à lui apporte son aide… encore faut-il que Catra daigne accepter cette main tendue.

« Tout va bien se passer, Catra », répond Adora sans trop savoir si elle peut vraiment lui promettre ça, en même temps qu’elle invite la jeune femme à prendre appui sur elle et dépose des caresses distraites, qu’elle veut apaisante, dans ses cheveux. Elle a tant espéré une étreinte tendre, entre elles… mais elle aurait voulu qu’elle ait lieu en d’autres circonstances, elle aurait voulu ne pas découvrir tant de souffrance chez Catra… une souffrance telle qu’elle n’est pas certaine de pouvoir faire quoi que ce soit pour l’aider ou y remédier… « Quand tu dis que tu revis tout, qu’est-ce que tu… »

Adora s’interrompt au moment de constater quelque chose, quelque chose qu’elle n’avait pas remarqué auparavant, une marque sombre, sur son poignet. Avec autant de douceur qu’elle le peut, Adora se saisit du poignet de Catra afin d’observer cette marque avec plus d’attention… Elle n’a pas la moindre idée de ce dont il s’agit, mais elle comprend bien vite que, d’une façon ou d’une autre, c’est réellement une source de souffrance pour elle.

« Catra… qu’est-ce que c’est ? Comment est-ce que tu t’es fait ça ? »

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As much as it hurts, I want you to stay awaySon premier réflexe, lorsqu'Adora se saisit de son poignet, est de la repousser brusquement. Elle esquisse d'ailleurs un mouvement de résistance, mais capitule enfin, saisie par une nouvelle crise de douleur qui lui donne le souffle court. Et, contre toute attente... le contact des doigts froids d'Adora sur sa peau, chaude, lui fait le plus grand bien. Elle tente de se concentrer sur la question d'Adora, mais c'est une tâche bien difficile lorsqu'elle est si proche... si proche qu'elle serait capable de l'étreindre. Si proche que la proximité de ses beaux yeux lui font oublier, momentanément, cette impression déroutante d'être guettée.

Catra déglutit, et baisse les yeux sur sa marque, qui semble tant préoccuper Adora.

- Je sais pas... J'en sais rien du tout. Elle était là ce matin, et c'est de pire en pire, Adora. Je...

Elle s'interrompit tandis qu'un bruit, à quelques mètres de là, l'alerte. Elle se retourne vivement, adressant un regard agressif à la pénombre, où elle tente de percevoir une silhouette, une forme, quoi que ce soit qui puisse lui confirmer que quelqu'un se trouve ici. Et se réjouit, cruellement, de cette situation. Un mouvement, un peu plus loin, attire son attention du coin de l'œil. Elle veut s'élancer à la poursuite de cette forme, obtenir des réponses à l'aide d'une bonne raclée, mais là encore, elle ne perçoit plus rien dès l'instant où son attention s'y attarde.

- Tu as vu ça ? Il y a quelqu'un. Adora, je te promets qu'il y a quelqu'un, il faut- il faut qu'on parte. Viens.

Ses doigts trouvent le poignet d'Adora, renversant la situation. Mais c'est avec moins de délicatesse que la blonde n'en avait employé que Catra la tire dans sa direction, lui intimant par ce geste de la suivre. Toutefois, alors qu'elle n'a effectué que quelques pas hâtifs, elle se fige une fois de plus.

Car sous ses yeux, c'est une scène de leur adolescence qu'elle perçoit. Elle les voit, toutes les deux, entourées d'un brouillard coloré, se dévisageant d'un air horrifié... jusqu'à ce qu'elles se séparent, Adora ayant fait un choix qui allait torturer l'esprit tourmenté de Catra durant plusieurs années. Et encore à ce jour, visiblement.

Comme abattue par cette vision, Catra s'appuie soudainement sur Adora, son bras encerclant sa taille, comme une étreinte maladroite qui trahit à quel point elle est épuisée par cette situation... à quel point elle a besoin, très littéralement, de son soutien.

- Dis-moi que ça, tu le vois aussi.
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feat. Catra

L’inquiétude accapare bientôt toutes les pensées d’Adora tandis qu’elle prend pleinement conscience de l’état de Catra. Cette marque sur son poignet ne lui dit rien qui vaille, pas plus que la panique de celle qu’elle veut protéger envers et contre tout, sans être tout à fait certaine d’y parvenir malgré tout. Elle ne comprend rien de ce qui arrive à Catra, elle sait seulement qu’elle doit l’aider envers et contre tout. Elle a besoin de tous les détails, de tous les indices qui lui permettront de vraiment comprendre cette situation et de lui apporter l’appui et le soutien qu’elle mérite véritablement, qu’elle mérite plus que tout. Catra commence une phrase qu’elle ne finit pas… Elle avait clairement voulu lui dire quelque chose, mais quoi.

Adora se retourne et cherche à suivre le regard de Catra quand cette dernière semble surprise par quelque chose dans le dos de la blonde. La jeune femme n’a pas la moindre idée de ce dont il peut bien être question. Mais quand Adora plisse les yeux pour mieux y voir dans la semi-obscurité de la ruelle, elle ne voit rien, personne… Catra est convaincue que quelqu’un se trouve là, mais Adora, elle, n’a absolument rien vu. Malgré tout, elle hoche la tête et accepte docilement de suivre Catra. Rester là n’est pas une bonne idée… Adora veut croire Catra… si elle s’imagine qu’une ombre guette, alors il faut éviter que celle-ci ne leur nuise… Dans l’état de détresse émotionnelle, dans tous les cas, il serait préférable qu’elle rentre chez elle… Sauf que chez elle, Adora sait que Shadow Weaver l’attend, et Adora préférerait qu’elle s’en éloigne le plus possible.

Adora frissonne légèrement au moment de sentir les doigts de Catra se refermer autour de son poignet, ce simple contact l’électrise, mais elle ne s’y attarde pas. L’urgence de la situation ne l’autorise pas le moins du monde. Elle se laisse guider sans trop savoir où Catra a l’intention de la guider, en lui adressant une confiance qu’elle ne devrait peut-être pas lui accorder si facilement, au risque de le regretter amèrement ensuite. L’idée que Catra cherche simplement à lui tendre un piège pourrait l’effleurer, mais Adora n’y pense même pas. Elle la connaît, elle sait que ce n’est pas là le genre de jeu auquel elle joue, pas du tout. Elle est honnête dans ses intentions… Sa détresse et réelle, et Adora en a le cœur terriblement serré, en miettes. Elle ne veut pas la voir suffrir, surtout pas.

Mais alors, Catra se fige une nouvelle fois… Et Adora ne comprend rien. Face à elle, il n’y a rien, Adora ne voit rien… mais la blonde n’a pas besoin de voir pour croire que ces visions sont réelles. Adora renforce sa prise sur Catra… elle redoute de la voir flancher à tout instant… Elle la sent si fragile, entre ses bras, et ça l’inquiète terriblement.

« Qu’est-ce que tu vois, Catra ? » souffle doucement Adora du ton le plus réconfortant possible.

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As much as it hurts, I want you to stay awayPliée en deux, elle serre les dents, luttant contre cette douleur, à la fois physique et mentale, qui semble la vider de ses forces. C'est bien simple. Elle se sent... mourir à petit feu. Et cette observation ne lui fait subir que plus cruellement son agonie. C'est une pensée angoissante, qui aurait de quoi lui faire perdre définitivement la raison... Pantelante, elle tombe à genoux, au sol, ne parvenant à se concentrer sur la voix d'Adora que grâce à leur proximité.

- Je te l'ai déjà dit. Nous.

C'est avec abattement qu'elle lui répond, commençant à comprendre qu'elle est vouée à contempler ces scènes du passé jusqu'à ce que l'entité sadique qui a décidé de s'en prendre à elle se lasse de son jeu tordu. Elle est vouée à les revoir, elle et Adora... Mais... pas seulement.

Fronçant les sourcils, elle fixe l'endroit où elle vient de revivre leur première séparation, mais ce n'est plus Adora, qu'elle voit. C'est elle... Elle et Entrapta. Elle se revoit, condamner Entrapta pour sauver son orgueil et sa réputation. Par envie et amertume. A peine a-t-elle le temps de cligner des yeux pour encaisser le choc de cette vision que ce n'est plus Entrapta, qu'elle voit, mais Scorpia... Scorpia contre qui elle crie, Scorpia qu'elle repousse, encore et encore, jusqu'à ce que Scorpia, à son tour, choisisse de partir.

Sa peine est si grande qu'elle ne sent plus la douleur de sa marque. Bouleversée, elle fond alors en sanglots, de ces sanglots violents et irrépressibles qui font pleurer à chaudes larmes et font trembler le corps. Elle craque, là, dans les bras d'Adora. Et ses sanglots prennent une sonorité d'autant plus plaintive et douloureuse dès l'instant où l'image de Scorpia est remplacée par celle d'Adora, lui rappelant toutes les fois où elles se sont rejetées, encore et encore... Ce qu'il lui reste de conscience comprend, alors : tout ce qu'elle voit, ce sont ses regrets. Les raisons de sa culpabilité exacerbée par l'isolement vécu en cette Ville et la séparation avec tous ces êtres auprès de qui elle n'avait pas eu le temps de se racheter. Pas véritablement.

- Je suis désolée... tellement désolée, gémit-elle contre l'épaule d'Adora, continuant de s'accrocher à elle comme si sa vie en dépendait.

Et... sa vie en dépend très certainement.
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feat. Catra

C’est insoutenable que de voir Catra dans cet état. Adora a l’impression de sentir son cœur se briser en mille morceaux, en même temps qu’elle se découvre impuissante à aider la femme qu’elle aime face à une douleur qu’elle-même ne comprend pas. Elle a l’air de tant souffrir, elle est si vulnérable, si fragile, et Adora, de son côté, est dans l’incompréhension la plus totale.

Catra lui répète que c’est elles, qu’elle voit, mais la policière, elle, ne voit rien du tout. Que doit-elle en déduire, par conséquent ? Est-ce que la douleur serait si forte qu’elle lui ferait avoir des hallucinations ? C’est la seule explication que la blonde est capable de soutenir pour le moment, mais elle redoute que Catra, si elle doit attendre avancer une telle hypothèse, ne le prenne particulièrement mal.

Adora suit le regard de Catra, espérant voir la même chose qu’elle, espérant comprendre ce que cette dernière subit comme spectacle, elle qui semble tant souffrir, à la fois des scènes qui lui sont imposées que de cette marque étrange qui paraît lui procurer une douleur lancinante. Adora la serre contre elle aussi fort qu’elle le peut dans l’espoir de calmer enfin cette violente douleur. Elle sait que cette étreinte ne suffira malheureusement pas, mais elle fait de son mieux. Elle veut tant qu’elle se sente mieux. Elle est là, dans ses bras, sanglotante, et ça lui fait trop de mal de la voir ainsi. C’est insoutenable.

« Ne t’excuse pas, Catra… Ne t’excuse pas », souffle-t-elle contre l’oreille de Catra en caressant doucement ses cheveux d’un geste qu’elle veut apaisant. « Je ne sais pas ce qui t’arrive, Catra, mais je vais t’aider, et tout va bien se passer, je te le promets. Je suis là, je te lâche pas... »

Peut-elle vraiment faire une telle promesse ? Probablement que non, en vérité. Parce que pour l’aider, il faudrait encore qu’elle comprenne ce qui lui arrive, et si Catra n’est pas en mesure de le savoir elle-mêrme, il est probable que personne ne le soit vraiment. Cette situation, qui leur fait du mal et qui les dépasse, est, de toute évidence, trop complexe à appréhender. Elles ne peuvent pas s’en sortir toutes seules. Elles ont besoin d’elle.

« Je vais te conduire à l’hôpital. Ils sauront peut-être quoi faire », suggère-t-elle, pas totalement convaincue par ses propres hypothèses.

Peu importe d’où vient cette marque et si ses effets sont hallucinogènes ou non, tout ceci n’a définitivement pas l’air… naturel. Et si ça ne l’est pas, alors il faut probablement s’attendre au pire. Ce que fait définitivement Adora, appréhendant plus que jamais la suite, incapable de se faire une idée réelle de ce qui pourra bien les attendre à présent.

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As much as it hurts, I want you to stay awayDans les bras d'Adora, la douleur lui semble (très) légèrement plus supportable… Catra s'accroche désespérément à ce refuge inespéré, ses mains refusant de lâcher le tissu de ses vêtements, sa tête reposant mollement sur son épaule tandis qu'elle enfouit son visage contre elle. Yeux clos, elle tente d'ignorer les appels de ces souvenirs qui refont surface et s'imposent à son esprit fiévreux. C'était l'accumulation de ces événements qui, par le passé, avait contribué à ce qu'elle perde l'esprit et manque de mettre fin à ses jours… et cette fois-ci, ils reviennent la frapper de plein fouet, étouffant avec eux tous ses souvenirs heureux, tous les espoirs passés qui avaient embelli sa dure réalité et lui avaient permis de se relever, de… devenir une meilleure personne.

Là, contre Adora, à respirer son odeur comme si sa vie en dépendait (et peut-être est-ce le cas), Catra prend conscience que sa présence l'apaise véritablement… dans ses bras, elle ne sait faire autrement que de repenser à leur premier et dernier baiser. Dans ses bras, elle se souvient de la raison pour laquelle son cœur bat plus fort. Mais elle se souvient aussi, plus cruellement, de la raison pour laquelle sa présence la fait tant souffrir, paradoxalement.

Et c'est alors qu'elle songe à tout ceci que lui parvient la voix de Shadow Weaver. Frémissant de peur, Catra ouvre les yeux et jette un regard affolé à cette manifestation issue de son esprit, qu'elle voit pourtant sur le trottoir, à quelques mètres de là. Shadow Weaver, telle qu'elle lui apparaît dans cette ville, chez elles… Shadow Weaver, que Catra avait d'abord retrouvé avec soulagement, se souvenant de son ultime sacrifice, pour connaître la pire des désillusions en constatant l'humeur massacrante de sa tutrice, une humeur s'étant empirée de jour en jour et de semaine en semaine jusqu'à ce que toutes deux retombent dans leurs travers abusifs.

Elle étouffe alors un nouveau sanglot, prête à se crever les yeux et les tympans elle-même si cela peut lui permettre d'ignorer tous ces souvenirs qui ne font ni plus ni moins que la torturer à mesure que la marque apparue sur son poignet continue de la lancer inlassablement, lui rendant le souffle court et la vision trouble.

- Il faudrait me griller le cerveau, pour ça, murmure-t-elle quand Adora suggère de l'emmener à l'hôpital.

Que pourraient-ils faire, au juste ? L'endormir ? Elle en rêve, mais craint de ne jamais se réveiller. Cette pensée, plus saisissante et angoissante que les autres, lui glace le sang. Retrouvant un semblant de lucidité, Catra referme les yeux et se laisse mollement aller contre Adora, refermant les bras sur elle en un semblant d'étreinte.

- Pourquoi tu m'aides ?

Sa voix est basse, brisée de pleurs contenus. Mais il y a de l'espoir, dans cette voix. Le besoin d'entendre Adora lui parler de toutes les raisons qu'elles avaient eu de se plaire avant d'en venir à se déchirer et à se rejeter tour à tour.
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feat. Catra

« Ne dis pas de bêtise… », répond doucement Adora quand Catra suggère qu’il faudrait probablement lui griller le cerveau pour que tout s’arrête.

En vérité, elle ignore ce qu’il est possible de faire ou non. Elle-même n’en a pas la moindre idée. Elle n’est certainement pas médecin, et elle ignore s’ils seront vraiment en mesure de la soulager, mais les hallucinations ne sont pas un phénomène nouveau, pas vrai ? Ils doivent bien avoir des médicaments destinés à apaiser tout ça, pas vrai ? Oui, probablement… Mais… et si on décidait, là-bas, que Catra était folle, juste folle, et qu’il n’y avait rien à faire pour elle ? Non, c’est impossible. Bien sûr que ce n’est pas ce qui va se passer… Les réticences de Catra alimentent les doutes d’Adora, mais elle ne peut pas rester ainsi impuissante face à la douleur de la femme qu’elle aime… elle n’est pas capable d’endurer une chose pareille, et encore moins de le supporter.

« Tu ne peux pas rester dans cet état… Ils te feront passer des examens, et si ce qu’ils ont à te proposer ne te plaît pas, on pourra toujours repartir », suggère Adora, se montrant le plus conciliante et le plus attentive du monde. Rien ne compte plus en cet instant à ses yeux que le bien-être de Catra.

Le reste est absolument secondaire à ses yeux. Leurs querelles, leurs frictions, tous ces non-dits, entre elles, n’ont plus la moindre importance pour elle en cet instant. L’inquiétude légitime qu’elle ressent à l’adresse de Catra a pris le pas sur absolument tout le reste. Elle doit l’aider, la soutenir, la soulager… Elle doit l’encourager et prendre soin d’elle. C’est ce qui importe vraiment, c’est tout ce quoi doit compter à ses yeux.

« Je reste avec toi, d’accord, je ne t’abandonne pas. »

Elle prononce ces mots avec fermeté, avec volonté. Catra lui rétorquera peut-être que c’est trop tard, qu’Adora l’a déjà abandonnée, mais elle ne veut absolument rien entendre quoi qu’il en soit. Adora veut soutenir Catra, elle veut ce qu’il y a de mieux pour elle. Il n’y a rien au monde qu’elle auit jamais voulu avec plus de force et de volonté… et ça ne changera pas. C’est ce qu’elle veut, c’est ce qu’elle ressent, c’est ce qu’elle éprouve…

« Catra… » L’émotion prend Adora à la gorge quand Catra lui demande pourquoi elle l’aide. Ce qui est douloureux, c’est de constater combien sa question est sincère… Catra semble ne vraiment pas comprendre au nom de quoi elle prendrait le temps et la peine de l’aider, quand cela est pourtant si naturel aux yeux de la jeune femme. « C’est évident, non ? » Elle sourit doucement, le cœur serré. Non, à l’évidence, ce n’est pas si évident. « Je t’aime, Catra. »

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As much as it hurts, I want you to stay awayLe sarcasme ne quitte pas le ton ou l'expression de Catra. Aller à l'hôpital, c'est bien gentil, mais pour quoi faire ? Adora ne semble pas comprendre, ou ne veut pas comprendre, que Catra ne fait pas que délirer. Elle ne délire pas du tout, même. Ou en tout cas, son délire n'intervient pas sans raison. Elle ne sait pas ce qui lui arrive exactement, mais ce qu'elle sait, c'est que rien de tout ceci n'est naturel. Sa fièvre est causée par un mal bien plus pernicieux qu'un simple coup de froid. Quelque chose, ou quelqu'un, si elle se fie à sa vision, lui inflige ce supplice.

- Tu sais bien qu'ils ne pourront rien faire pour moi... Tu sais que c'est pas naturel, tout ça, souffle-t-elle, épuisée.

Son instinct, alors qu'elle commence à se soumettre à sa douleur aussi bien physique que mentale, est de se presser contre Adora. Elle enfouit son visage dans le creux de son cou, respirant son odeur, et y trouvant un réconfort certain. Elle est d'ailleurs à peine consciente de son attitude, n'agissant plus par raison, mais seulement en quête de tout ce qui peut la rassurer, et tout cela, elle le trouve en la personne d'Adora.

Elle se sent déjà mieux respirer, tout contre elle, et plus encore quand elle l'entend affirmer qu'elle ne l'abandonnera pas. Catra, pourtant si suspicieuse en temps normal, la croit volontiers, cette fois-ci. Elle a besoin de la croire, elle... a besoin d'elle, tout simplement. Sans Adora, elle serait déjà morte sur le bitume. Elle n'aurait jamais trouvé la force de lutter sans la présence si réconfortante de la femme qu'elle continue d'aimer en dépit du traitement injuste qu'elle lui fait subir depuis leurs retrouvailles.

La confession finale d'Adora la fige. Catra ne cille plus, elle ne fait que frissonner pour réprimer sa douleur, qui déjà, lui semble être bien plus lointaine. Elle songe à lui faire répéter, elle songe à faire comme si elle n'avait rien entendu, mais... comment le pourrait-elle ?

Secouée par un nouveau sanglot, Catra s'effondre. Elle tombe à genoux, la douleur de l'impact avec le sol lui faisant serrer les dents. Mais elle s'en fiche bien, au fond. Ses mains agrippent les vêtements d'Adora, elle laisse son front reposer contre elle, contre son bas-ventre, imbibant ses vêtements de ses larmes qu'elle est désormais incapable de contenir.

- Moi aussi... Moi aussi, Adora...

Elle le dit, le répète, encore et encore, et plus elle le répète, moins elle sent la souffrance... Moins ses souvenirs la tourmentent.
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As much as it hurts, I want you to stay away.

feat. Catra

Adora serre les dents quand Catra lui fait remarquer qu’à l’hôpital, on ne pourra probablement rien pour elle… Elle est malheureusement assez sûre de la même chose, mais qui sait si ses visions ne pourraient pas être liées à quelque chose de… physiologiquement compréhensible ? Non… probablement que non… Si elle fait de telles suggestions, que Catra rejette en bloc, c’est avant tout parce qu’elle se sent malheureusement impuissante face à la détresse de celle qu’elle aime. Elle ne peut pas la regarder souffrir et décider de ne pas agir.

C’est impossible, et c’est au-dessus de ses forces. C’est insoutenable pour elle que de la voir ainsi. Si elle ne se réfugie pas derrière des solutions concrètes et réconfortantes, alors que lui reste-t-il ? La réponse est simple… Tristement simple. Rien du tout. Elle devra se contenter de regarder Catra souffrir sans parvenir à aider ou réconforter la jeune femme ? Comment pourrait-elle endurer cela sans vouloir intervenir, d’une façon ou d’une autre ?

La seule chose qui lui vienne, alors, c’est de la serrer contre elle, de la protéger de ses bras, de caresser doucement ses cheveux, de lui répéter encore et encore qu’elle est là pour elle, et qu’elle le sera toujours, quoi qu’il advienne. Est-ce que c’est suffisant pour la sortir de cet enfer ? Adora en doute malheureusement. Faute de comprendre ce qui lui arrive, elle est incapable de lui apporter l’aide qu’elle mérite. Tout ce qu’elle peut promettre, c’est d’être là… Parce que c’est tout ce qu’elle a toujours voulu. Être là pour elle.

Et c’est bien pour ça qu’elle l’aide. Qu’elle l’aider toujours. Leurs retrouvailles se sont déroulées dans des conditions si déplorables qu’elle n’a pas pu prononcer ces mots qu’elle aurait voulu lui dire à la seconde où elle a pu la retrouver. Adora aime Catra et l’aimera toujours, peu importe les circonstances, peu importe les camps qu’elles choisiront, peu importe les dimensions tordues desquelles elles se retrouveront, l’une et l’autre, prisonnières. Catra accueille sa confession en sanglotant, avant de s’effondrer, genoux au sol. Adora accompagne ses mouvements, elle s’accroupit afin de la garder tout contre elle. Adora se sent plus que jamais impuissante, voyant Catra sombrer, secouée de larmes incontrôlables. Un sourire triste étire les lèvres de la policière quand Catra lui assure qu’elle l’aime en retour. Bien sûr qu’elles s’aiment. Bien sûr qu’un amour tel que le leur ne s’éteint pas de la sorte. Bien sûr qu’elles s’aimeront toujours… Pourquoi a-t-il fallu qu’elles se compliquent à ce point la tâche ?

« Je suis là pour toi… » Adora embrasse doucement le front chez elle. « Est-ce que tu veux venir chez moi ? Au chaud… On sera mieux qu’ici… », tentent-elles, mal à l’aise, songeant aux messages qu’elle devra envoyer en chemin à Glimmer et à Bow pour s’éviter de croiser la route de Catra. Et surtout pour que Catra ne croise pas leur route.

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As much as it hurts, I want you to stay awayLes bras d'Adora l'entourent, son oreille est colée à sa poitrine, là où elle peut entendre les battements de son cœur, ceux qui ont toujours eu le don de la réconforter… et à mesure que le temps passe, que les secondes et les minutes se succèdent, Catra se sent de moins en moins angoissée, de moins en moins pétrifiée par la peur qui glaçait son sang et affolait son esprit, seulement quelques instants plus tôt. Dans les bras d'Adora, elle se sent en sécurité, apaisée… et elle aimerait ne plus jamais les quitter, malgré la pluie qui s'abat sur elles et trempe leurs vêtements.

Leur entente n'aurait pas dû se reforger de la sorte, elles n'auraient pas dû se répéter qu'elles s'aimaient dans des circonstances aussi tragiques… Mais ce qui est fait est fait. Et la confession de Catra lui rend le coeur plus léger. Plus elle repense à celle d'Adora, à ces quelques petits mots qui lui ont temporairement coupé le souffle, moins elle songe à ses regrets passés… et plus la douleur à son poignet diminue.

Perdue dans ses pensées, occupée à se réfugier contre Adora, qu'importe ce que les passants pourraient en penser et qu'importe si elle devait mourir là, tout contre elle, Catra sursaute en l'entendant reprendre la parole. Comme si elle sortait tout juste d'un rêve éveillée, comme si tout ceci n'avait été qu'issu de son imagination. Elle se sentait mieux, avec elle… Et elle ne sentait plus ce regard pénétrant brûler sa chair. Si elle croyait aux miracles, elle se serait même estimée tirée d'affaires.

- Oui, emmène-moi chez toi, décide-t-elle enfin, d'une voix cassée par les sanglots et les émotions fortes qu'elles venaient de vivre.

Lorsqu'elle tente de se relever, chacune de ses articulations lui rappelle son existence, et à quel point elle semble être destinée à ressentir la douleur de cette même existence. Grimaçant d'inconfort, elle se permet toutefois de respirer plus librement, car… cette douleur là est bien moindre comparée à celle qu'elle avait éprouvée plus tôt, et qui lui avait donné l'impression de mourir à petit feu.

- C'est loin ? souffle-t-elle après s'être péniblement détachée d'elle.

Désorientée, éreintée, elle ne demande qu'à replonger dans le confort et la sécurité des bras d'Adora une fois de plus.
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feat. Catra

Adora se sent légèrement rassurée à mesure qu’elle sent Catra se détendre, réconfortée, entre ses bras. Elle devine qu’à tout instant, une nouvelle crise de panique pourra remplacer la précédente, mais elle n’a que trop besoin de sentir qu’elle est capable de l’aider, de l’aider vraiment, qu’en dépit des circonstances, elle a toujours ce pouvoir sur elle. Adora a besoin de Catra, viscéralement, désespérément besoin d’elle, et elle sait que l’inverse est vrai. Peu importe les circonstances, elles peuvent compter l’une sur l’autre. Les circonstances ont beau les éloigner, elles se retrouvent toujours, et elles seront capable de l’apporter de la tendresse et du réconfort dans leur malheur.

Elle fera tout ce qu’elle peut pour l’aider, et le mieux qu’elle puisse faire, pour le moment, c’est l’emmener dans un lieu sûr, le plus loin possible de cette ruelle sombre et sordide, le plus loin possible des cauchemars et des visions qui semblent hanter l’esprit de celle qu’elle ne cessera jamais d’aimer. Peu importe les circonstances, peu importe les dimensions. Elle sent que ce n’est pas facile pour Catra, et qu’elle est en souffrance, Adora accompagne chacun de ses pas, en éprouvant douloureusement sa douleur à elle, jusqu’à ce que finalement, Catra se détache d’elle avec difficulté pour lui demander si elles sont loin. Adora fait doucement non de la tête.

« Je suis venue en voiture, j’habite à une dizaine de minutes. On sera vite arrivées, je te le promets », fait-elle avant de lui adresser une nouvelle étreinte réconfortante, dans l’espoir de l’apaiser une bonne fois pour toutes. Ce ne sera probablement pas si simple, mais elle se sent capable de chasser ses démons. Peut-être parce qu’une part d’elle a conscience de faire partie du problème, elle tient également à être la solution.

Avec délicatesse, Adora aide Catra à s’installer côté passagers avant de s’asseoir elle-même côté conducteurs et de démarrer le véhicule.

« Ne t’en fais pas », ajoute-t-elle, les mains positionnées sur le volant, le regard fixé sur la route, comme si elle s’adressait davantage à cette dernière qu’à son interlocutrice. C’est surtout une manière pour elle de garder contenance en même temps qu’elle s’adresse à lui. « Ne t’en fais pas, Glimmer et Bow sont sortis, tu ne les verras pas. » Elle n’a pas très envie d’aborder ce sujet, mais elle devine que c’est inévitable quoi qu’il en soit. « Et tu peux rester aussi longtemps que nécessaire, le temps de te remettre d’attaque. On pourrait se préparer un bon petit dîner ? Ou se faire livrer, peut-être ? Et se regarder un film, qu’est-ce que tu en dis ? » poursuit-elle, s’efforçant toujours d’alléger l’atmosphère.

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