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( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth

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MessageSujet: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptySam 15 Oct - 16:35


Halloween · L'absent





L'absent ▿ tu es dans ce qui ressemble à un vieil hôtel - un vieux manoir aménagé en hôtel, pour être tout à fait précis. Tu t'es réveillé en bas, devant l'accueil. Sur le bureau, il y a une feuille avec vos noms à tous, mais il y a un nom en trop. Un nom qui a été barré avec du sang. Et, bien vite, à la lumière d'un éclair, tu te rends compte que les murs sont couverts de sang. Tes vêtements, aussi. Que s'est-il passé ici ? Tu n'as aucun souvenir des dernières heures alors peut-être que... Non, tu ne peux pas être responsable. Puis il n'y a aucun corps, donc pas de victime, encore. En revanche, ton nom apparaît bien sur la liste avec celui des autres, alors ne serais-tu pas la prochaine victime ? Le coupable est-il parmi vous ou bien se cache-t-il dans l'ombre pour attendre le bon moment ? Si tu veux sortir d'ici, tu dois parcourir la maison à la recherche des quatre chiffres formant la bonne combinaison permettant d'ouvrir la porte - et rester en vie, aussi.
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MessageSujet: Re: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptySam 15 Oct - 16:35

Halloween · L'absent | feat. @Amélie Lacroix

Tête lourde, cœur en vrac, le réveil n’était pas des plus confortables. Le sol était rugueux, craquait au moindre mouvement. Tu entendais le vent hurler dans les fêlures des murs ou des poutres qui constituaient la bâtisse. Éole faisait crisser douloureusement son souffle dans ton oreille, foutu dieu ! Tu avais froid — une sensation que tu avais eu le temps d’oublier après un peu moins d’un siècle vécu en tant que vampire. Il faut dire que cette robe bustier en soie noire et fendue au niveau de la jambe n’était pas ce qu’il y avait de plus chaud. Pourtant, tu te souvenais que, lors de cette soirée de laquelle tu t’étais échappée, tu portais un joli manteau en fourrure d’hermine blanche. Tu t’en souviens même très bien puisque l’une des invités avait fait un scandale à son sujet jusqu’à ce que tu la menaces de remplacer ton manteau par sa propre peau si elle ne cessait pas ses jérémiades immédiatement. Où diable était ce foutu manteau ? Vidée de toutes tes forces, somnolente sur ce sol branlant, tu tâtais faiblement tes alentours à sa recherche, en vain. Tu grognais d’énervement pour ensuite te crisper lorsque l’entièreté de ton corps te lançait à nouveau. A croire qu’on t’avait passé à tabac ! Tu t’éveillais doucement et quelques sons paraissaient plus clairs à mesure que le temps s’écoulait : tu entendais la pluie battante fouetter les quelques carreaux qui restaient. Parfois, son clapotis était plus fort lorsqu’une bourrasque s’engouffrait dans le hall d’accueil de cet hôtel délabré. C’est ce que tu avais déduit en tout cas lorsque tu t’étais redressée et que tu avais balayé du regard la pièce éclairée par un mince filet lunaire. Un tas de questions te trottait dans la tête, te laissant tout bonnement incrédule. Comment étais-tu arrivée ici ? Pourquoi un tel endroit ? Le dernier souvenir que tu avais, c’était celui de cette soirée fastueuse de la veille au cours de laquelle tu avais un peu trop bu, puis après… le noir total jusqu’à cet instant.

Après un léger flottement, compte tenu de l’endroit où tu étais, tu te demandais si ce n’était pas un coup de James. Une colère sourde martelait désormais ton crâne alors que tu trouvais l’énergie de te lever en t’appuyant sur l’un des fauteuils puis sur le comptoir à ta portée. C’est là que tu remarquais que l’un de tes talons était cassé et tu les jetais avec rage, criant : « JAMES ! Sors de là ! You son of a- ! » Ta voix rebondissait en écho avant d’être étouffée par l’orage qui grondait. La fureur t’essoufflait. Ça ne pouvait être que lui qui t’avait enfermé ici — victime d’un de ses jeux sadiques. « JAMES ! » Ton cri fut inaudible, car couvert par les bruits de l’orage qui s’intensifiait. Tu voulais lui faire la peau, il te mettait déjà sur les nerfs. Le temps ne s’arrangeait pas : Zeus en colère, il foudroyait le ciel de ses éclairs violents te révélant alors la cruelle vérité — tu étais recouverte de sang, la pièce aussi. Tu tremblais presque lorsque tu voyais tes mains badigeonnées de ce liquide que tu affectionnais tant pourtant par le passé. La panique te guettait, pas à cause du sang, mais à cause de ce mystère qui s’épaississait et Dieu savait ô combien tu avais horreur de ne pas être maître de n’importe quelle situation. « James… ! » Appelais-tu, presque plaintive, puisqu’il était à ce moment-là la seule corde à laquelle tu pensais pouvoir te raccrocher. Énième éclair qui ravivait le cauchemar du lieu, mais à travers cette salve, tu eus le temps de découvrir un nouvel élément : une liste de clients. Dans l’affolement, tu ne vis pas ton nom, mais simplement celui qui était bardé d’un trait de sang. Quelqu’un avait bel et bien été tué. Et, en considérant la longueur de la liste, il ne serait pas le dernier. Ce petit manège te confirmait bien une chose : cela ne pouvait être que l’œuvre de March. Tu reconnaissais bien là ses méthodes, ses pulsions étranges et psychopathiques. En tout cas, c’était l’illusion dans laquelle tu préférais te bercer plutôt que d’avoir l’atroce peine d’en affronter une autre — et si tu étais à l’origine de ce bain de sang ? Il ne pouvait en être ainsi. « JAMES BON SANG ! » sommais-tu une dernière fois avec animosité avant d’être soudainement arrêtée dans ton élan.

Un nouvel éclair te révéla un autre élément. Là, à l’autre bout de la pièce, une femme était étendue sur le sol. Son corps, également recouvert de sang, était à moitié caché par le canapé de cuir vert molletonné qui se trouvait là. Tu n’étais donc pas seule et étrangement, en dépit de la situation complètement chaotique dans laquelle tu te trouvais, ce fait te rassurait. Tu croisais les doigts pour qu’elle soit encore vivante et simplement dans les vapes comme tu l’as été un petit quart d’heure plus tôt. « Mademoiselle ! » Criais-tu à son adresse alors que tu traversais non sans mal l’accueil de l’hôtel abandonné — tu avais probablement dû te fouler la cheville puisqu’elle te lançait et te faisait boiter. Près d’elle, tu te jetais à genoux à ses côtés, l’interpellant sans cesse à coup de « Mademoiselle ! » pour la réveiller. Avec soulagement, tu avais su qu’elle était vivante après avoir consulté son pouls dans son cou. Animée par ce nouvel espoir de n’être point seule sur cette scène de crime et surtout d’avoir quelqu’un qui aurait possiblement des réponses à tes questions, tu la secouais un peu plus vivement, sans être trop violente non plus. « Mademoiselle, réveillez-vous ! Réveillez-vous ! » L’orage se déchaînait dans ton dos, déchirant le ciel sans aucune pitié de ses éclairs de plus en plus nombreux.
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MessageSujet: Re: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptySam 15 Oct - 23:10

L'absent
Halloween feat @Elizabeth Johnson
Sous ses paupières closes, elle ne fut d'abord témoin que d'une noirceur telle qu'elle aurait pu s'imaginer être partout ailleurs qu'en cet endroit. La vue ne fut pas son premier allié de la soirée, pour être honnête. Refusant d'ouvrir les yeux, refusant de totalement revenir à la conscience, Amélie fut pourtant avertie de cette nécessité par une voix féminine, agréable au demeurant, mais dont les intonations étaient un peu trop urgentes pour qu'elle soit rassurante. Après l'ouïe, ce fut le toucher. Secouée par une main qu'elle devinait appartenir à la propriétaire de cette voix qui ne lui était pas familière, Amélie fit enfin l'effort d'ouvrir les yeux, ses étranges yeux dorés, pour les poser aussitôt sur le visage de cette femme penchée sur elle. Son premier réflexe, loin d'être avenant, fut de refermer brusquement les doigts autour de cette gorge trop proche, trop fragile... si fragile qu'il n'aurait suffi que d'une pression pour la briser. Mais Amélie, s'apercevant enfin de la violence injustifiée de son geste, en dépit de son instinct qui l'incitait à faire preuve de la plus grande des prudences, défit son geste aussi rapidement qu'elle l'avait exécuté. Cette femme n'aurait pas pris la peine de la réveiller si ses intentions étaient néfastes, n'est-ce pas ? Amélie choisissait d'y croire, bravant cette petite voix dans son esprit, trop froide, qui déjà ricanait de sa naïveté.

Confuse, elle se redressa, prudemment, affichant une grimace de douleur et d'inconfort alors que ses muscles endoloris et restés inactifs trop longtemps sortaient lentement de leur torpeur. Elle s'était seulement redressée en position assise et pourtant, la tête lui tournait, comme si elle avait déjà vécu des événements trop intenses en trop peu de temps. Des événements dont elle n'avait, malgré ses efforts acharnés, aucun souvenir. Et c'est alors qu'elle cherchait à en savoir davantage sur cette situation inexplicable qu'elle baissa, enfin, les yeux sur son propre corps... et eut un hoquet de stupeur. Elle était couverte de sang. Et à y regarder de plus près, cette inconnue l'était, elle aussi. Pourtant, elle ne songea pas immédiatement à s'inquiéter de ce détail. Son esprit, hanté par un passé qu'elle tentait toujours de refouler, et par ce qu'il pourrait advenir si certaines personnes parvenaient à remettre la main sur elle, s'inquiétait déjà d'une situation hautement plus angoissante.

Avait-elle... ? Non. C'était impossible. Impensable. Et pourtant... le sang, sur ses mains, ne semblait pas être le sien. Quant aux souvenirs des dernières heures, ils étaient absents. Elle se souvenait, en revanche, d'une situation similaire où elle s'était éveillée, quelques semaines plus tôt, après une nuit dont elle n'avait fini par se souvenir que par vagues. Mais elle avait compris, à force de tenter avec force de se remémorer des détails de cette nuit-là, qu'elle avait pris la vie d'un homme... de ses mains nues. Et ce souvenir, hélas, n'était pas unique. Car il la renvoyait à un autre souvenir, qui remontait cette fois-ci à plusieurs années de cela, bien avant qu'elle n'habite cette Ville étonnante, bien avant qu'elle ne devienne une tueuse à gages réputée. Ce sang sur ses mains, ces éclairs si rapprochés qu'ils semblaient fendre le ciel en de multiples endroits... Les circonstances étaient similaires, trop similaires, à cette nuit odieuse et maudite où elle avait pris une vie pour la première fois. Et pas n'importe quelle vie... Celle de son bien-aimé, celle d'un époux dont le seul tort avait été de travailler pour les justes et de s'attirer les foudres des mauvaises personnes. C'était un meurtre qu'elle n'avait pas choisi de commettre. Un meurtre qu'elle avait été forcée de faire, inconsciemment, après avoir subi lavages de cerveau incessants et suggestions permanentes destinées à faire d'elle un agent dormant, agissant pour le compte de leur ennemi. Gérard avait été sa première victime... la première d'une longue liste, dont les noms étaient trop nombreux pour qu'elle les ait comptabilisés. Ou qu'elle s'en souvienne avec justesse, par ailleurs. Mais si, par la suite, son alter ego avait préféré achever ses victimes par armes à feu, avec la distance froide et maîtrisée que nécessitait l'utilisation d'un sniper, Gérard, lui, n'avait pas eu cette chance. Amélie ne se souvenait pas de la manière exacte dont elle lui avait imposé d'expirer son dernier souffle. Elle se souvenait cependant, avec une précision qui continuait de la tourmenter, d'être revenue à la conscience après le meurtre, de s'être sentie impuissante en voyant ses mains ensanglantées et le corps froid de son époux juste sous le sien.

Dans cet endroit, qui ressemblait en tous points à un hôtel, qu'elle ne connaissait pas, il était simple de songer au fait qu'elle ait pu agir de façon similaire... Et pourtant, elle se refusait à le croire. Dans cette Ville, il n'y avait pas d'organisation terroriste pour l'enlever et la contraindre à agir pour eux. Dans cette Ville, Amélie Lacroix prédominait sur la personnalité de son alter ego, qui si elle parvenait quelques fois à reprendre le contrôle, n'y parvenait toutefois jamais suffisamment pour qu'Amélie ne se souvienne plus du tout de ses agissements.

Mais si elle n'était pas responsable du sang qui maculait sa peau, alors... Un autre, ou une autre, l'était peut-être. Elle se réintéressa donc soudainement, et sans doute un peu trop brusquement, à la seule autre présence qui soit perceptible dans cette pièce. Amélie fixa celle qui avait pris la peine de la réveiller d'un regard dur.

- Qui êtes-vous ?

Se rendant compte de l'imprécision et de la futilité de sa question, elle fit l'effort de se relever complètement, tentant de percevoir les détails de la pièce où elles se trouvaient avant de reporter son attention sur cette femme qu'elle ne connaissait pas, mais avec qui elle pressentait qu'elle allait devoir passer de longs moments pour tenter de donner du sens à ce mystère.

- Où sommes-nous ? reprit-elle, à voix basse.

En effet, à présent qu'elle retrouvait un tant soit peu ses esprits, Amélie s'apercevait de l'ambiance étonnamment... oppressante de l'endroit. Comme si elles étaient observées. Ou comme si, tout simplement, elles n'étaient pas tout à fait seules.
© Laueee
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MessageSujet: Re: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptyDim 27 Nov - 12:22

Halloween · L'absent | feat. @Amélie Lacroix

L’anonyme la saisit à la gorge. Un sursaut, une surprise, une brève colère. Dans un tout autre contexte, dans un tout autre monde, Elizabeth se serait empressée de lui trancher la gorge avec son ongle d’argent et de la regarder avec satisfaction se débattre avec la vie — petite trace de sadisme nécessaire pour apprécier ce sang dont elle se délecterait. Mais cette envie restait au stade de fantasme, parce que La Comtesse n’avait rien pour la tuer et surtout parce que son assaillante retirait aussitôt sa main pour une raison qu’elle ne saurait expliquer. Peut-être avait-elle réalisé que la vampire ne comptait pas lui faire de mal finalement. Elle reprit son souffle, frottait sa gorge dans un réflexe purement humain après avoir cru qu’elle l’étoufferait.

Elizabeth laissait Amélie reprendre ses esprits. À vue d’œil, son réveil avait l’air aussi engourdi, douloureux et tourmenté que le sien. La situation paraissait même injuste si on la décortiquait un peu. Pourquoi elles ? Pourquoi maintenant ? Qui les avait emmenées ici ? Pour leur faire payer quoi ? Était-ce un crime gratuit ? Rien n’avait de sens. Pas plus que ce sang sur elles alors qu’il n’y avait aucun corps en vue et que ni l’une ni l’autre n’était gravement blessée. Elizabeth balayait la pièce du regard à la recherche de James dans les moindres recoins, même les plus incongrus. Le monstre aimait se tapir dans l’ombre, là où on l’attendait le moins pour prendre ses victimes à revers, mais surtout pour contempler avec perversité et vice son œuvre : il adorait jouer avec ses proies avant de les achever. Dans ses envies de sang et de mort, James se comportait comme un véritable prédateur. A contrario d’elle quand elle chassait pour se nourrir, Elizabeth restait persuadé que la traque était ce qui excitait le plus James dans son rituel et pas réellement le meurtre en lui-même aussi violent et barbare soit-il. Dans le cas où James débarquait de nulle part, Elizabeth cherchait dans la pièce quelque chose pour se défendre, montant déjà un milliard de plans dans sa tête sans chercher à savoir concrètement si c’était bien lui derrière tout ça. Qui d’autre après tout ? Elle était plutôt paranoïaque et une vie avec lui n’avait absolument pas arrangé son trouble.

La Comtesse n’eut pas le temps de divaguer davantage — la voix de l’anonyme, aussi enchanteresse soit-elle, la ramenait sur terre. Elle accueillait sa question avec un sourire étrangement doux et réconfortant. C’était sa manière naturelle de fonctionner ; la blonde ne pouvait pas s’empêcher d’être charmeuse et séductrice, à des degrés différents en fonction de la situation, de la personne et de ce qu’elle voulait tiré d’elle. Cette forme de séduction là était, pour le moment, de la simple politesse. Elle avait une aura magnétique, elle n’allait pas s’excuser pour cela. « Elizabeth. » répondit-elle. Elle ignorait pourquoi, mais elle ne put s’empêcher de poser sa main sur l’épaule entachée d’Amélie. Son toucher était glacé, mais pourtant empreint de la chaleur du réconfort. Néanmoins, Elizabeth ne retournait pas la question à son interlocutrice. Ce n’était pas un oubli de sa part, mais une preuve de son snobisme naturel. Elizabeth ne cherchait pas à connaître les autres dans un monde narcissique qui ne devait tourner qu’autour d’elle. Il n’y avait jamais eu quelle qui comptait, ce qui lui avait valu de nombreux soucis dans son monde.

Cette pensée fut vite chassée par une autre de toute manière puisqu’Amélie recentrait sa question. Malheureusement pour elle, la Comtesse n’avait pas de réponse concrète à lui apporter, simplement des incertitudes. « Je l’ignore. » Elle l’imitait lorsque la veuve noire se relevait, prenant appui sur le fauteuil. Un énième grondement orageux éclatait, transformant la pluie en un rideau épais impossible à travers à l’extérieur — elles étaient réellement piégées. Une nouvelle fois, succinctement, Elizabeth balayait la pièce avant de laisser son regard s’attarder sur Amélie. « Enfin, ça a l’air d’être un hôtel. Et pour être tout à fait honnête, je pense que c’est un coup de mon ex-mari. Tout ce cinéma lui ressemble bien. » Elle étouffait un rire amer. Le simple fait de mentionner James lui tapait profondément sur le système. Suite à cela naissait une profonde envie de fumer pour passer ses nerfs, mais aussi pour réfléchir plus clairement. Et il y avait effectivement plusieurs choses qui ne faisaient pas sens. « Si je comprends pourquoi il m’a enfermé là pour ses petits jeux de pervers malade, en revanche… J’en sais rien pour vous. » Sûrement parce qu’Amélie avait dû lui plaire d’une façon ou d’une autre, si Elizabeth suivait son raisonnement. Selon elle, il ne fallait pas grand-chose à James pour qu’une femme suscite son intérêt et qu’il le tourne bien rapidement en obsession. Quand un énième éclair violent frappait la pièce et qu’Elizabeth remarquait la couleur flamboyante des yeux d’Amélie, elle devinait tout de suite : James avait du être hypnotisé par leur teinte, tout comme elle à cet instant. Elle était si happée qu’elle eut même du mal à retrouver sa contenance et le fil de ses pensées, nécessitant un éclaircissement de gorge. Elizabeth avait le même défaut que James — s’échauder au moindre corps rencontré, mais à contrario d’elle, il était capable d’un amour profond. Peut-être cela changerait-il un jour… Peut-être que cela reviendrait plutôt… Mais ce n’était pas le sujet. « En tout cas, on n’est pas seules ici, mademoiselle… ? » Enfin elle cherchait à savoir son nom tout en lui adressant un regard en coin et la pointant du doigt tandis qu’elle repartait en boitillant vers le desk. Elle tenait à rester élégante en toute circonstance et ne perdait pas de sa superbe d’ailleurs, refusant de se montrer sous un mauvais jour ou faible face à sa nouvelle rencontre.

Une fois au bureau de l’accueil, elle attrapait la liste des clients qu’elle avait entraperçue tout à l’heure. Elizabeth se trainait à nouveau vers Amelie pour lui montrer, avec en fond sonore cet orage qui se déchaînait inlassablement. « On est toute une liste. » Se tenant à côté d’elle, sans préciser qu’elle avait vu son nom, Elizabeth pointait, de son ongle parfaitement manucuré, celui barré d’un trait de sang qui avait dégouliné sur le papier. « Ce nom vous dit quelque chose ? Ou même ceux de la liste ? » Pour Elizabeth, ils lui étaient tous inconnus. Elle espérait que l’un d’entre eux soit familier à Amélie pour tenter d’y voir plus clair. Pour l’instant, cela semblait être peine perdue. Peut-être avait-elle la tueuse de l’inconnu au nom barré à ses côtés, mais étrangement, Elizabeth ne se sentait pas particulièrement en danger avec elle. Elle craignait plutôt que sa thèse au sujet de James se révèle être juste et qu’elle doive l’affronter dans ce jeu macabre.
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MessageSujet: Re: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptyLun 12 Déc - 20:20

L'absent
Halloween feat @Elizabeth Johnson
Elizabeth. Un nom fort bien choisi, dont l'élégance et la mélodie inspirait à Amélie précisément ce qu'elle voyait en observant son interlocutrice. Une femme fière, d'une élégance redoutable, et snob. De quoi ravir ses gênes d'aristocrate française, en somme, qui reconnaissait chez elle une pair. Mais son propre orgueil intervenait, et la dissuadait de trop se réjouir. Après tout, Elizabeth n'avait pas daigné lui demander son nom. Une charmante mesquinerie, qu'Amélie aurait su apprécier à sa juste valeur, voire attiser, en d'autres circonstances. L'idée d'un verre de vin lui traversa l'esprit et la fit soupirer. Elle aurait donné cher pour simplement déguster un verre de vin rouge, en silence, avec cette séduisante compagnie.

Mais la muette ne l'était finalement pas tant que ça. Elle accepta de répondre à ses questions, l'informant laconiquement sur leur situation. Chassant ce qu'il lui restait de trouble, Amélie observa tout autour d'elle, laissant son regard flamboyant s'attarder sur chaque détail, même les plus anodins. Rien de tout ceci ne lui rappelait de lieu qu'elle connaissait. Même son château ne lui semblait pas aussi lugubre.

Restant attentive à ce que lui racontait son interlocutrice, elle tourna vers cette dernière un regard sincèrement surpris, haussant légèrement les sourcils. Comme si elle était... impressionnée.

- Il s'est fait une habitude de retenir des personnes dans un hôtel ? C'est une histoire que vous ne pouvez pas évoquer sans m'en confier les détails, très chère. Ce serait d'une grande cruauté.

Ce qui ne semblait pas déranger la blonde, pour être honnête. Oui, vraiment, c'était fort dommage, pour ce verre de vin. Amélie aurait très certainement été conquise par ce qu'elle devinait du tempérament d'Elizabeth, si elle avait eu le temps et la sérénité d'apprécier tout ce qu'elle percevait de sombre chez elle.

- Amélie Lacroix, lui répondit-elle d'un air naturellement séducteur, dans un français parfait après qu'elle lui ait, finalement, demandé de décliner son identité.

Mais ses airs enjôleurs s'estompèrent très rapidement au profit d'une concentration exacerbée par l'inquiétude. Lisant attentivement chaque nom sur la liste, elle finit par en pointer un du doigt.

- Mon nom est inscrit ici. Quant aux autres... Je ne les connais pas.

Elle était donc prise pour cible. Voilà qui était un changement drastique. La dernière fois qu'elle avait été traquée et retenue contre son gré, elle était plus jeune, bien plus jeune. Plus vulnérable, aussi. Sa dernière captivité l'avait endurcie. Tout ce qui s'était passé ensuite... avait fait d'elle ce qu'elle était à présent : une femme froide, à l'humour macabre, qui ne ressentait que très succinctement les émotions et se contentait la plupart du temps de rechercher l'extase de la mort - celle qu'elle infligeait. Froidement. Cruellement, si elle en avait le temps. Juste pour se sentir, par comparaison... Vivante.

- Bien. Il ne sert à rien de tergiverser. Trouvons ce tueur. Ou cette tueuse.

Car si l'autre femme semblait avoir une idée très précise de l'identité de leur ravisseur et bourreau, elle-même était un exemple parlant de la violence potentielle des femmes. La preuve vivante que l'on pouvait être aussi belle que cruelle. Concentrée, aussi concentrée que du temps où elle devait assassiner de sang-froid pour le compte de l'organisation qui l'avait séquestrée, elle garda la liste, qu'elle plia pour la mettre dans l'une de ses poches.
© Laueee
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MessageSujet: Re: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptyDim 19 Fév - 14:56

Halloween · L'absent | feat. @Amélie Lacroix

Inutile de vous dire que la voix doucereuse d’Amélie avait su se frayer un chemin à travers les tympans d’Elizabeth et se faufiler jusque dans ses entrailles. Depuis qu’elle était arrivée sur cette ile mystérieuse, personne n’avait su réveiller les instincts de séductrice de la comtesse comme Amelie venait de le faire. Était-elle friande de son petit accent ? Parfaitement. L’imaginait-elle en train de lui susurrer de douces paroles à l’oreille dans la langue de Molière entre deux soupirs exaltés ? Parfaitement. Certes, la situation dans laquelle les deux femmes se trouvaient n’était absolument pas propice à ce genre de rapport, mais rien n’était un obstacle pour Elizabeth. Après tout… En prenant du recul sur sa vie, aucun moment n’avait été réellement opportun pour s’imprégner de séduction puisque l’ombre de la violence, de sa soif de sang et celle de James planait constamment au-dessus d’elle. La preuve en était encore aujourd’hui puisqu’elle supputait que tout ceci était son œuvre. Pas moyen d’être tranquille en charmante compagnie ! Quand Amélie se présentait, elle ne lui offrit que le silence pour simple réponse, sans oublier d’agrémenter le tout d’un sourire aussi discret qu’élégant. Elle aurait pu lui répondre qu’elle était enchantée, mais en vérité elle le serait réellement que lorsqu’elles sortiraient toutes les deux vivantes de ce marasme et qu’elle pourrait l’inviter à prendre un verre. En revanche, une légère déception picota son cœur ainsi que sa patience (mise à rude épreuve) lorsqu’elle constatait qu’Amélie n’en savait pas plus qu’elle sur les gens inscrits sur la mystérieuse liste. Elle n’ajouta rien de plus quand celle-ci suggéra de chercher lae tueureuse. Elizabeth se contentait de prendre les devants en s’engouffrant dans un couloir, le moins délabré. Sa cheville la lançait encore, sa jambe aussi, mais elle tenait tellement à rester dans son idéal de magnificence en toute circonstance que cela se remarquait à peine. Elle le paierait surement plus tard. Un peu de sang lui aurait fait du bien. À la place, elle avait foutrement envie d’une cigarette pour décompresser.

Au cours de son ascension dans le couloir où le silence prédominait à mesure qu’elles s’éloignaient du hall, Elizabeth tenait malgré tout à animer ce calme tenace en le réchauffant de sa voix toujours aussi naturellement ensorcelante. Elle rebondissait sur une demande qu’Amélie lui avait faite un peu plus tôt — ne pas la laisser sur sa faim au sujet de James. « Je m’attends à tout moment à voir James sortir d’une pièce. » Elle se tournait brièvement pour jeter un regard à la chasseuse derrière elle. « C’est le nom de mon ex-mari. » sentit-elle le besoin de préciser. « Effectivement, il avait… Une certaine déviance. » Mais tout à chacun n’en avait-il pas ? C’est pourquoi il n’y avait pas particulièrement de jugement dans la voix d’Elizabeth qui n’avait jamais été la dernière à faire couler le sang et à s’en délecter. Elle avait simplement sa vieille douleur au cœur qui se réveillait, pensant inévitablement à Rudolph et Natacha, restant pour autant imperturbable pendant qu’elle jetait des regards ici ou là dans les pièces qui crevaient les murs du couloir — il n’y avait rien de particulièrement intéressant : des salles autrefois réservées au personnel ou des décombres. Elle poursuivait : « Il avait cette fâcheuse tendance à sublimer ses crimes. Il cherchait à atteindre une certaine forme de perfection et de splendeur au travers de ses proies. Pour lui, le meurtre semblait être une forme d’art comme une autre. Le commun des mortels s’extasie devant un Rembrandt, Botticelli ou encore Le Caravage, tandis que lui, c’est plus devant un cadavre ayant subi les pires tortures. » Du côté d’Elizabeth, c’était plus dans la contemplation de ses créations qu’elle se perdait ou encore dans les courbes féminines d’une femme sublime qu’elle a aimé le temps d’une nuit ou bien sur la mâchoire d’un homme magnifiquement sculptée. Chacun son truc.

Arrivées au bout du couloir, Elizabeth bifurquait à gauche. Sa voix résonnait comme elle n’avait point terminé son récit. Elle se risquait à emprunter un escalier de bois dépossédé de certaines de ses marches et branlant. Elle relevait un peu sa robe pour ne point trébucher dessus déjà qu’elle n’était pas très stable sur ses deux pieds. « Il ne se contentait pas de tuer. Je crois que ce qui l’excitait le plus était tout le rituel qu’il mettait en place autour. Des sortes de préliminaires en sommes. Il n’était pas façonné comme quatre-vingt-dix pour cent des hommes, je crois bien. Tuer lui apportait plus de plaisir que le sexe, je pense. » C’était une appréciation personnelle, se basant sur sa simple observation de son ex-mari. Elizabeth n’irait pas chercher à savoir si son hypothèse est vraie ou non. Elle soupirait. Elle avait définitivement besoin d’une cigarette. Parler de James l’irritait toujours autant, mais malheureusement pour elle, son avidité l’avait condamné à l’éternité avec lui, d’une façon ou d’une autre. « Pour assouvir ses pulsions, il a construit un hôtel. » Arrivées au premier étage, le tonnerre grondait encore, déchirant avec toujours autant de violence le ciel noir de pluie. Des rideaux blancs et délabrés virevoltaient au rythme du vent. Le premier étage ne semblait pas plus intéressant que le rez-de-chaussée. « Il y avait des pièges un peu partout, rendant toute fuite impossible. Torturer ses victimes était vraiment ce qu’il préférait, je crois. Je ne l’ai pas questionné à ce sujet. » Parce que cela ne l’intéressait absolument pas. À tel point qu’elle avait fini par s’habituer aux cris des victimes de James. « Mais vu les heures qu’il sacrifiait pour son… art. » Elle haussait les épaules avec nonchalance. Elizabeth s’arrêtait un bref instant, s’adossant au mur — cette marche avait fatigué sa cheville autant qu’elle. Elle en profitait pour se tourner vers Amélie et l’observer autant que la lumière éclatante des éclairs le lui permettait. Elle ne se lassait pas de la lumière qui se reflétait dans l’émeraude de ses iris — un regard à se damner. « Ah oui. Il a une dent contre moi, aussi. Donc s’il peut se venger ici, il le fera étant donné qu’il ne pouvait pas réellement me tuer dans notre monde. » Enfin, c’est ce qu’Elizabeth avait toujours cru avant que John Lowe, la création de James, la percute d’une balle en plein cœur. Elle préférait ignorer cet ignoble détail et se satisfaire de ce petit pouvoir qu’elle avait sur lui. « Voilà pourquoi ma présence ici ne m’étonne guère, si c’est bien lui derrière tout ça. Par contre votre présence et celle des autres… Ça ne me dérange pas qu’on soit plusieurs pour son petit spectacle, mais revanchard et perfectionniste comme il est… J’aurais cru qu’il m’aurait offert une mort spectaculaire en solo. » La comtesse laissait échapper un bref rire ironique ou amer, on ne saurait dire. Tellement persuadée d’être dans l’un des pièges de James, Elizabeth concluait avec amusement : « Aussi détestable soit-il, il arrivera toujours à me surprendre, même après autant de temps. » Elle reprit son exploration au côté de Widowmaker.

Au bout du couloir du premier étage, elle semblait avoir trouvé une chose qui l’intéressait : la crosse d’un révolver dissimulé grossièrement sous une pile de magazines qui partaient doucement, mais surement en lambeaux. « Tiens, tiens, tiens… mais qu’avons-nous là… » Elizabeth ne se fit pas prier et entra dans la pièce pour s’enquérir de l’arme. Adossée au bureau, le doigt sur la gâchette, elle montrait fièrement sa trouvaille à sa comparse. « Je crois que ceci ne sera pas de trop pour notre chasse. Il faut voir s’il est chargé. Vous savez vous en servir ? » Elle ne croyait pas si bien dire...
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MessageSujet: Re: ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth   ( Halloween ) L'absent ✧ Amélie & Elizabeth EmptyVen 24 Mar - 14:22

L'absent
Halloween feat @Elizabeth Johnson
De vieux réflexes commençaient à s'imposer à son esprit et à altérer son comportement. Elizabeth prenait le rôle de guide, physiquement, en les guidant à travers les couloirs de l'hôtel, mais avant tout verbalement, en lui racontant les penchants de son ex-mari. Amélie écoutait attentivement, gardant le silence, sa respiration étant aussi faible et mesurée que lorsqu'elle attendait que sa proie apparaisse dans le viseur de son arme, autrefois. C'était un état de calme pétrifiant, qui lui donnait sempiternellement l'impression que le sang qui circulait dans ses veines était gelé. Cela avait été le cas, autrefois. En ce temps où sa peau avait bleuie, où elle était aussi froide que le marbre en plein hiver… Sa température corporelle n'avait rien d'anormal, ce jour-ci, elle le savait, et pourtant, cette impression fantôme de froid et de vide lui revenait, s'imposant à elle comme la plus grande des fatalités. Amélie, Widowmaker… la frontière les séparant était mince, désormais. Elle s'affinait de jour en jour. Certes, son corps n'était plus altéré pour faire d'elle la plus efficace des tueuses, mais… Son esprit, lui, était ravagé. Brisé tant de fois qu'il lui était impossible de prétendre à une guérison, même avec toutes les séances de thérapie du monde. Bien sûr, elle aurait très certainement eu plus de chances de retrouver sa paisibilité d'antan si elle n'avait pas eu un psychiatre aussi particulier que le Dr Lecter, mais… Même si elle s'interrogeait sur ses méthodes, une part d'elle appréciait le psychiatre. La part d'elle la moins raisonnable, sans doute.

Un ex-mari qui faisait du meurtre un art… Elle devait reconnaître que ce portrait avait un certain charme. Les descriptions et suppositions énoncées par Elizabeth traduisaient à la fois une forme d'irritation et, ce qu'elle pensait déceler, une forme d'appréciation. Widowmaker, pour sa part, estimait que se donner la peine d'arranger les cadavres en tableaux, en œuvres d'art, était quelque chose de terriblement… masculin. Il fallait un type d'ego bien particulier pour laisser ainsi une trace de ses crimes. Widowmaker pouvait comprendre, intimement, la satisfaction presque jouissive du meurtre. Elle-même, pendant plusieurs années, n'avait jamais tant éprouvé d'émotions qu'au moment de prendre la vie de ses victimes. Mais elle s'était contentée d'en éprouver ces émotions aussi intenses que passagères, de se repaître de la souffrance ou de la peur qu'elle avait lue dans leurs regards, avant de laisser les cadavres derrière elle, oubliant presqu'aussitôt leurs noms, leurs visages… Seules les émotions persistaient, si vagues qu'elle pensait occasionnellement les avoir imaginées.

- Cet homme devait grandement s'ennuyer, intervint-elle enfin, d'une voix teintée de moquerie. Faire de la mort un jeu, oui… Mais en ces termes… C'était se donner beaucoup de peine pour des conséquences qui ne pouvaient qu'être trop courtes et trop subtiles.

En somme, elle approuvait le loisir, mais songeait avec un brin de scepticisme aux méthodes employées. Toutefois, si elle-même avait dû se contenter d'un hôtel comme terrain de chasse, sans doute aurait-elle fini par trouver le temps long, elle aussi, et par varier ses méthodes…

Quant à savoir si c'était bien lui qui les retenait prisonnières, et qui les obligeait à participer à cette forme de jeu cruel où les participants étaient visiblement voués à mourir… La description faite par Elizabeth correspondait, en effet, à leur situation. Mais pourquoi elle ? Amélie ne connaissait pas cet homme, et elle ne s'amusait pas à traîner autour des hôtels non plus. Si le rapt d'Elizabeth pouvait se comprendre, selon ce qu'elle venait lui apprendre, le sien ne faisait aucun sens.

- Si vos rapports sont aussi… tumultueux, pourquoi ne pas se présenter à vous ? l'interrogea-t-elle avec un fond de curiosité. La plaisanterie a suffisamment duré. Sans arme, sans repère, nous sommes tout juste bonnes à abattre, vous et moi.

Là encore, elle commettait l'erreur de se fier à sa propre expérience. Widowmaker était du genre à jouer avec sa proie. Très brièvement, puisqu'elle appréciait le travail propre et bien accompli, mais tout de même… Pour quiconque avait le malheur de chercher une confrontation directe avec elle, elle faisait durer la souffrance, jusqu'à dominer son adversaire et prendre le plus grand des plaisirs à le narguer. Elle supposait qu'il en était de même pour tous les tempéraments prédateurs.

Plongée dans ses réflexions, tentant toujours de donner du sens à sa situation, tout en sachant que c'était une tentative bien vaine, elle reporta son attention sur Elizabeth et sur l'arme qu'elle venait de trouver. Si elle savait s'en servir ? La question la fit sourire, de l'un de ses sourires sinistres et sibyllins. Elle tendit d'abord la main sans un mot, recueillant le poids de l'arme au creux de sa main, appréciant la fraîcheur familière du métal. Ce n'était certes pas son arme de prédilection, préférant les plus gros calibres, préférant une plus grande précision, mais… c'était agréable tout de même. Elle se sentait déjà moins démunie.

- Oui, je sais m'en servir. Sans orgueil excessif, j'irais même jusqu'à affirmer que je sais excellemment bien m'en servir.

Pour appuyer ses propos, elle vérifia s'il était chargé. Il n'y avait qu'une seule balle… Et même si le passé lui avait prouvé qu'une seule balle était amplement suffisante pour abattre un homme, jusqu'à en faire sa devise, il était tout de même plus prudent de veiller à trouver d'autres munitions. Concentrée sur sa tâche, elle fouilla les tiroirs du bureau, d'abord frustrée que ses recherches soient vaines, jusqu'à esquisser un sourire victorieux lorsqu'enfin, elle trouva une boîte de munitions. Chargeant le revolver, elle se tourna vers Elizabeth. La démarche de cette dernière ne lui avait pas échappée. En cas de conflit, ce serait un désavantage considérable qu'une cheville douloureuse.

- Souhaitez-vous le récupérer ? s'enquit-elle donc, étrangement conciliante en ces circonstances où elle aurait pourtant dû redoubler de méfiance. Si vous acceptez de me le confier, je vous encourage à rester derrière moi pour la suite de notre exploration. Je promets d'abattre la moindre menace. Et… je vous promets que nous irons à votre rythme, ironisa-t-elle en baissant le regard sur la jambe douloureuse de son interlocutrice.

Elle marqua une pause, son regard se perdant au loin tandis qu'après quelques secondes d'un silence qu'elle prolongea, elle ajouta d'une voix se voulant plus légère que son humeur :

- Bien sûr, il nous faut également considérer l'hypothèse que votre ex-mari ne soit pas responsable de notre sort.
© Laueee
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