Sujet aléatoire - Medusa & Rory

Depuis la mésaventure dans le bus, Medusa avait opter pour des moyens de transports plus personnel. Elle s’était procurée son propre véhicule. C’était mieux ainsi, elle était ainsi maîtresse de son engin et ne laisserait donc personne d’étranger et d’incapable la mettre en difficulté. Et c’était bien plus pratique pour livrer ses sculptures, surtout moins chère. Et c’était d’ailleurs de cela, que la gorgone revenait. Elle venait d’acheminer sa dernière livraison qui n’était pas à côté. Et elle était bien heureuse de pouvoir enfin retourner chez elle, retrouver son antre.

Hélas, la météo n’était pas de son côté. Chioné semblait jouer les capricieuses. Il faisait froid depuis un moment déjà, mais là la neige tomber avec violence. Rapidement, la vision de Medusa fut obstruer par un rideau blanc qui lui cachait la route. Elle essaya de rouler prudemment, mais elle entendait et sentait les pneus glissés sur la route gelée. Et dire qu’elle n’était plus très loin de chez elle. Mais le chemin devenait d’un coup aussi dangereux que les Symplégades.

Etait-ce la providence ? Car à travers la ligne de sapins blanchit, qui délimitaient la route, Medusa remarqua ce qui ressemblait à une ferme. Un bâtiment en bois assez imposant avec un immense terrain tout autour. Sans doute que les propriétaires seront enclin à lui offrir quelques heures un abris et du feu pour se réchauffer. Elle ne demanderait pas grande chose. Et en cas de refus, elle serait leur faire regretter. Et si elle tombait sur un couple de fermier psychopathes cannibales ? Elle serait se défendre.

La gorgone se gara donc sur le terrain en face. On ne distinguait déjà plus rien, tellement la neige avait monter de plusieurs dizaines de centimètres. La gorgone en descendant, fut contrainte de faire de grands pas, bien monter les genoux pour avancer jusqu’à l’entrée. Menton sur le perron, elle ne se fit pas attendre pour frapper. Aucune réponse. Elle s’impatienta déjà et renouvela l’expérience mais cette fois-ci, la porte s’ouvrit sous un léger grincement, ce n’était pas fermer à clef. La belle blonde y entra doucement, jetant un regard tout autour pour discerner quelqu’un.

"Chaírete ? Il y a quelqu'un ici ?"

Toute la maison semblait déserte. Medusa se faufila à l’intérieur, refermant la porte derrière elle pour empêcher le froids de rentrer. Elle pouvait ainsi mieux examiner les lieux. C’est alors qu’elle comprit qu’elle n’était pas dans une ferme. Elle avait en face d’elle, un comptoir avec sonette et caisse enregistreuses. Des prospectées laissés à la dispositions des clients. Et une pancarte suspendu au-dessus. C’était un gite. Parfait, alors, on ne la virera pas pour intrusion.

Juste à côté, se trouvait une sorte de petit salon ou salle commune. Une table basse avec quelques fauteuils moelleux autour, mais c’était la cheminée qui intéressait le plus la gorgone. Elle s’y précipita, se moquant bien de salir le tapis. Le feu n’était pas encore très fort, mais la jeune femme y approcha les mains pour mieux se réchauffer.

C’est alors que la porte d’entrée s’ouvrit. Medusa se retourna de suite, pour voir qui entrait. Il s’agissait d’un homme, qui était visiblement surprit aussi par la tempête de neige. Et pas un des employés, car voyant Medusa, il demanda si elle était la propriétaire ou non.

"Vous me voyez attendre derrière le comptoir comme une potiche des clients ?" La question lui paraissait stupide, alors elle répondait moqueusement.

Quand l’homme parut assez proche, elle pouvait mieux le distinguer. Maigre, le visage ingrat. Il n’était pas un modèle de beauté. On aurait dit un berger d’Ithaque mais encore moins gâtés.  La vaniteuse gorgone se disait que si elle devait être coincé avec quelqu’un, autant une personne choyer par les dieux, mais ces dernier prenaient toujours un malin plaisir à lui jouer de vilaines blagues.

Medusa attrapa quelques bûches qu’elle ajoutait à la cheminée avant de jouer avec le tisonnier. Il fallait entretenir les flammes avant qu’elle ne retire aussi son manteau et son écharpe.

"J'espère qu'on ne nous fera pas attendre trop longtemps ici. Surtout si on est coincé pour la nuit."

"Posez donc vos questions quand elles sont judicieuses alors et évitez de nous faire perdre notre temps comme ça." Non, Medusa n’avait pas envie de se montrer sympathique. Pauvre Rory, pour ceux le connaissant, il était la bonté incarner. L’homme qui, malgré sa peur, affrontait le danger et voulait toujours aider. Et il a fallu qu’il tombe sur quelqu’un comme Medusa. La gorgone n’était pas que méchanceté, tout le monde était plus complexe que ça. Mais son caractère, forger par des années de malédictions, ne s’est pas arranger et donnait peu envie de sympathiser avec elle. Pour cela, il fallait lui éveiller de l’intérêt, et ce ne fut pas le cas de ce pauvre infirmier.

Malgré tout, Rory tenta la discussion. On n’allait pas le lui reprocher. Ils étaient bloquer ici tous les deux pour des heures encore, à espérer pas des jours entiers. Il fallait bien sympathiser sans doute. Hélas, la gorgone n’avait pas envie de parler avec quelqu’un qui l’insupportait déjà. Elle leva les yeux en l’air quand elle comprit qu’elle devait supporter encore cette voix. Elle se taisait, restant assise près du feu les bras croisé à attendre. Si au moins un dieu avait encore pitié d’elle, qu’il lui envoie de suite quelqu’un du gîte pour enfin avoir de l’aide. Hélas, les dieux étaient des enfants cruels qui prenaient plaisir non pas en venant à votre secours, mais en vous regardant galérer.

"Je suis obliger de vous le donner ?" Lui répandit-elle avec un ton aussi froid que la pierre de ses statues.

Mais voila qu’il continuait, parlant de la tempête et au final lui proposer une boisson chaude. N’importe qui apprécierait ce geste amical et trouverait sans doute plaisir à échanger avec cet homme charmant. Mais pas avec Medusa. Heartstone était une femme vaniteuse qui ne trouvait de l’attrait que dans la beauté physique, qu’elle avait perdue trop longtemps, et ce que l’autre pouvait lui apporter. Elle pouvait être la caricature de la femme fatale et opportuniste, elle s’en fichait. Elle préférait cela que le reste où elle aurait le sentiment de tout perdre encore.

"Ecoutez…Vous êtes probablement gentil et arrivez à séduire en temps normal malgré votre visage ingrat. Mais tout ce que je veux, c’est parler à quelqu’un de ce gîte perdu et avoir une chambre si personne n’est là pour me dépanner."

Comme si ses paroles lui rappelaient quelque chose, Medusa se leva violemment de son siège pour se diriger d’un pas exaspérer vers le comptoir. Il n’y avait toujours personne et on entendait non plus rien. Comme si tout le bâtiment fut abandonner. Avec empressement, la jeune femme agressa la sonnette plusieurs fois avant de taper de la paume de ses mains le bois du comptoir.

"Malaka ! Faut-il menacer de tout réduire en cendre pour que quelqu’un vienne ? J’espère qu’ils ont une bonne raison de nous ignorer, comme être mort par exemple."

"Seulement quand elles sont pertinentes et utiles." Répondit elle avec violence. Non, elle n’avait pas envie de discuter avec lui. Pour une raison difficilement explicable, cet homme l’irisait de plus en plus. Il ne fallait pas grand-chose pour déplaire à Medusa. Elle n’aimait pas grand monde et possédait des critères assez élevés.

Le jeune homme ne semblait trop s’en émouvoir et c’était la chose à faire. Si vous vous laissez déstabiliser par la gorgone, vous deveniez son jouet et nous n’en sortirez pas indemne. Ce n’était pas parce qu’elle n’avait plus ses pouvoirs que les autres ne souffriront pas. Medusa prenait plaisir à tourmenter ses victimes. Elle n’épargnait presque personne. Le mieux avec elle, était de soit passer inaperçu, ou bien lui éveiller un intérêt positif. Et cela était très difficile.

"C’est cela, donc inutile de me déranger pour rien en m’appelant."

Est-ce qu’on pouvait dire que Medusa était une femme méchante au final ? Oui et non. Certes, avant elle était une belle jeune femme quelque peu vaniteuse, mais jamais elle n’aurait à cœur de faire du tort à qui que ce soit. Elle n’avait rien à voir avec les bimbos qu’on voyait à la télé qui prenait plaisir à écraser les autres de part leur vulgarité. Elle était douce, serviable et aimante. Mais quand vous avez était torturer depuis des décennies par des dieux jaloux, cela laissait des marques. Mais qui pouvait donc le savoir sans connaitre son histoire ?

"Je peux vous en faire d’autres des compliments si vous voulez." En réalité, c’était le fait qu’à chaque fois que Rory ouvrait la bouche, l’exaspération de la gorgone grimpait. C’est qu’il semblait vouloir discuter avec elle malgré tout. Pourquoi ? Il avait peur, il n’aimait pas être seul ? Et bien elle va l’aidait à aimer la solitude là.

"Un beau mot qui vous décrit parfaitement." Malaka était un terme générique qui pouvait dire pas mal de chose selon le contexte. Mais souvent, il désignait une personne stupide, une injure sur le mauvais sort. Ou, plus littéralement, un homme qui… Non nous n’allons pas entacher cette histoire avec ça.

"Bon… Je propose alors qu’on explore ce taudis. Chacun de son côté on devrait avoir plus de chance de trouver quelqu’un." Et surtout avoir la paix.

Décidément, cette soirée s’annonçait fort intéressante. Deux personnalités totalement opposées, condamnées à se supporter l’une et l’autre pour tenir tout leur séjour ici… Ou bien y survivre ! Peut-être que Medusa pourrait bien faire l’effort de se montrer un petit peu plus aimable avec son compagnon d’infortune. Mais cela se révélait plus difficile qu’on l’imaginait. Oui, la gorgone pouvait se montrer mauvaise avec tout le monde sans exception. La vie n’a pas était tendre avec elle et le monde n’a fait que la méprisé pendant des siècles. Il y avait de quoi alors se montrer quelque peu acariâtre. Mais ça, le pauvre Rory pouvait-il le savoir ? Non et Medusa ne tenait pas à raconter sa vie.

Heartstone préféra ne pas répondre. Elle se disait que si elle le faisait, cela l’encouragerait à encore vouloir dialoguer. Peut-être que si. Juste à la fin quand elle répliqua après avoir donner son mot « élogieux » au jeune homme, parlant de pseudos compliments. "Vous en tout cas, vous aimez parler c'est sûr." Et alors, Medusa serait une mauvaise compagne pour ce genre d’activité, néanmoins on l’aura bien compris.

Tout le monde sait que se séparer dans un lieu visiblement désert n’est jamais une bonne idée. Ca, la gorgone en était consciente. Mais déjà de un, elle n’avait pas peur du danger, se considérant toujours comme ce qu’il y a de plus effrayant et dangereux au monde, et de deux cela lui permettrait de retrouver un peu de solitude et un moment loin de cet énergumène sociable.

Sans attendre, la jeune femme partie de son côté, l’opposé de là où allait Rory. Elle visita quelques couloirs et pièces mortes. Elles étaient grise, juste à peine éclairer par la lumière bleuté venant de l’extérieur pendant cette tempête de neige. Et il y faisait plutôt froid. Que cherchait-elle exactement ? Elle n’en savait rien, des gens du moins ? Dans une des salles du fond, elle trouva une photographie encadrée. Mais au lieu d’être accrocher au mur, il était juste poser sur une table. C’est alors qu’elle entendit le bruit, de quelque chose qui tombait ou… Courrait ? Medusa leva la tête en direction de l’origine de se son, une porte entre-ouverte. Elle se pressa pour la rejoindre et tomber sur un autre couloir.

"Il y a quelqu'un ?!" Tenta d'appeler la gorgone mais n'ayant pas de retour. Peut-être un objet quelconque ayant tomber sur le sol. Ni faisant plus trop attention du coup, Medusa retourna auprès de la cheminée pour se réchauffer, tellement le reste du gite était glaciale. Là elle pourra se réchauffer et étudier cette étrange photographie qu’elle venait de trouver.

Et bien Medusa aurait préférer rester dans le silence, surtout avec lui. Rien chez cet homme ne lui rendit grâce aux yeux de la cruelle gorgone. Rory servait de bouc émissaire pour toute sa colère contre le monde injuste. Maintenant qu’elle y songeait, le peu de lumière qu’elle pensait avoir trouver ici lui fut retirer. Qui pouvait-elle apprécier ? Il y avait Oksana Astankova. Elle, elle pouvait la comprendre. Les deux femmes nourrissaient une obsession similaire. Mais Medusa avait apprit que la jeune russe avait put retrouver son obsession et apparemment se l’approprier. D’un coup elle se sentait à nouveau seule, n’ayant plus personne pour partager sa peine, oublier, maudite à nouveau dans les relations. Voila qui était injuste sachant qu’Oksana était aussi une psychopathe. Pourquoi lui accordait cette chance et pas à elle ?

Après leur petite excursion, Medusa revint avec ce qui s’apparentait à une photographie. Rory bien entendu l’ayant facilement remarquer, exprima sa curiosité. Et pour une fois, Hearthstone n’allait pas chercher à le remballer. Elle se montra même plus coopératif, peut-être jugeait-elle son intervention plus pertinente sur ce coup.

"Une vieille photographie. Peut-être les propriétaires."

Pour être vieille elle l’était. Jaunie, les couleurs semblaient avoir fanées, mais on voyait très bien le devant de l’établissement avec un petit groupe d’humains devant, se tenant droit. Une famille, des amis ? La gorgone voulue le deviner en étudient les traits de ces personnages, mais l’un d’eux se révéla plus difficile que les autres.

"Etrange. Une des personnes au fond à le visage efface, comme si on a gratter la photo."

Du temps de Medusa, quand on voulait faire oublier quelqu’un de l’Histoire ou le maudire, on effaçait son visage sur toutes ses représentations. Les égyptiens suivaient cette pratique aussi pour faire oublier leurs pharaons maudits. Cela s’appelait la damnatio memoriae. Cela ne pouvait rien à voir, mais rappelait à la gorgone cette pratique ou bien quand, prise de chagrin, elle détruisait les têtes de ses statues ne supportant plus ce jour la leur regard.

"N’avez-vous rien entendu ou remarquer de particulier ?"