Au rythme du pas des chevaux - Malon

Rye brossait doucement Olympe, une magnifique jument de robe palomino. Paisible, la jument semblait apprécier ce petit moment de pansage. Pour aider son fils à atteindre la jument, Katniss avait amené à côté de l’équidé, un gros cube en plastique et y avait déposé Rye. Il ne pouvait que s’occuper de l’encolure mais cela lui suffisait. Il était heureux de la brosser et faisait bien attention à ne laisser aucune trace de poussière. « Maman, tu peux lui faire une tresse !!! » . La brune observa son fils du coin de l’œil avant de sourire et de s’approcher à son tour de l’encolure puissante de la belle Olympe. « D’accord… » Habituée à l’exercice, Katniss ne mit pas longtemps à tresser la longue crinière de la jument palomino. En tressant les crins presque blanc de la jument, Katniss se rappela des magnifiques cheveux d’or de sa fille : Willow. Elle adorait les lui tresser, même si à deux ans il n’était pas très très long. Parfois, elle s’amusait aussi à lui faire des couettes, ce qui lui donnait un air encore plus craquant, qu’elle ne l’était déjà. Ce souvenir lui enserra le cœur et pendant quelques secondes elle manqua d’air. Elle ne savait pas ce qui était arrivé à sa fille, ni, où elle se trouvait et cela n’allait pas tarder à la rendre folle. Elle se levait en pensant à Willow et se couchait en essayant de trouver un énième moyen pour la retrouver. Willow ne pouvait pas avoir disparu, c’était impossible. Douce et proche de l’homme, Olympe déposa ses naseaux de velours contre le cou de Katniss. Avait-elle ressenti son malaise ? Sûrement, les chevaux sont des animaux extrêmement sensibles, capable de comprendre les émotions humaines, bien avant l’humain en question. Pour cela ils étaient particulièrement fascinants. Katniss resta immobile quelques secondes pour profiter du moment. Avec tendresse elle laissa glisser sa main sur le chanfrein de l’animal et plongea son regard dans celui -ci doux de la jument à la robe si étincelante.  Elle avait toujours aimé les animaux, ils n’étaient pas vicieux, pas comme l’être humain. Elle leur accordait bien plus facilement sa confiance qu’aux membres de sa propre espèce et ça lui allait bien comme ça. « Je crois que si tu continues à la brosser, tu vas finir par lui enlever son poils. » plaisanta Katniss avant d’attraper son fils pour le déposer sur le sol. « Elle est toute propre ! » déclara-t’il en observant son chef d’oeuvre avant de partir en courant pour ranger sa brosse. « Rye attention, on ne court pas à côté des chevaux. » Elle n’arrêtait pas de lui dire, mais ça restait un enfant de 6 ans et parfois, il oubliait les recommandations de sa mère. « Tu ne t'éloignes pas trop. » Elle n’entendit pas totalement ce qu’il lui mais saisit le mot « Epona ». Elle esquissa un sourire, pas de doute, il était parti en direction de Malon et sa petite pouliche. Rye en était dingue, il l’adorait et ne passait pas un jour sans parler d’Epona à sa mère. Amusée Katniss le laissa s’éloigner et partit en direction de la sellerie pour attraper un surfaix et un tapis rouge. Avant de déposer le matériel sur le dos de la jument, elle souleva chacun de ses pieds pour les curer et s’assura qu’aucun caillou ne s’était glissé sous les fers. Une fois fait, elle déposa le tapis sur le dos de la jument, la dégarrota et posa le surfaix sur le dos de la jument qui ne bougea pas une oreille. Le surfaix était parfait pour Rye qui pouvait s’accrocher aux deux poignées de celui-ci. « Allez on y va. » Katniss défit la longe de l’anneau d’attache et partit en direction de Malon qu’elle retrouva au côté d’Epona et de Rye. « Prête ? » demanda-t’elle à Malon tandis que Rye caressait avec tendresse la petite pouliche qui s’amusait à lui gratter les cheveux, ce qui le fit éclater de rire. Il était heureux ici, et c’était le plus important pour le moment. « Tu veux qu’on aille vers les abords de la forêt ? » Afin d’habituer Epona à son futur travail de cheval de randonnée, Malon la promenait régulièrement aux abords du ranch pour qu’elle s’habitue à faire face à de nouvelles situations. Katniss s’était proposée pour la suivre, elle aimait bien marcher, se balader, ça lui faisait toujours du bien et la ramenait un peu à sa vie d’avant…

Katniss n’avait pas grandi au contact des chevaux, ils étaient inexistants au district 12. Impossible pour eux de s’offrir de tels animaux, même pour les miniers qui en auraient eu bien besoin. À la place, ils devaient se contenter de la force de leur bras et de leur courage, comme son père que la mine avait emporté dans une explosion comme tant d’autres. Après sa victoire aux Hunger Games et la fin du capitole comme elle avait connu, Katniss et Peeta avaient purgé leur peine sur les cendres de leur ancien district. Grâce à leurs amis et connaissances, ils avaient réussi à obtenir deux chevaux de trait pour les aider au travail des champs. Ils s’appelaient Chronos et Iris, deux forces de la nature doté d’une grande douceur. Il avait fallu du temps à la jeune femme pour apprendre à les connaître et à s’en occuper, les débuts n’avaient pas été facile, mais avec le temps, elle avait réussi et appréciaient s’occuper d’eux. En plus de leur être utile pour travailler aux champs, ils leur permettaient aussi de bouger plus facilement, ce qui était pas mal utile pour Katniss quand elle partait en chasse. La jeune femme pouvait se permettre de partir plus loin pour chasser et tuer plus d’animaux, ce qui leur avait facilité à vie, même si Katniss tuait uniquement ce dont ils avaient besoin. Jamais une mort inutile, elle s’y refusait.

Contrairement à elle, ses enfants avaient grandi au contact des chevaux. Ils étaient souvent montés sur le dos d’Iris, leur jument, une vraie crème qui ne bougeait pas une oreille. Vu la différence de taille, Katniss restait toujours à côté, ses enfants étaient petits, il était hors de question de les laisser sur un cheval de plus de 800 kilos sans être à côté. Surtout qu’ils n’éprouvaient pas la moindre peur à côté des immenses sabots des équidés.
Katniss était heureuse d’avoir trouvé le ranch et sa propriétaire. Grâce à Malon, elle avait trouvé un lieu de vie adapté à son fils et à elle. Loin de l’agitation de la ville, de toute cette folie, elle avait trouvé un cadre apaisant et les chevaux n’y étaient pas pour rien. Malon avait aussi réussi à la mettre à l’aise, ce qui connaissant Katniss n’était pas une mince affaire. Sa confiance ne s’obtenait pas facilement, mais Malon avait réussi en peu de temps, un vrai miracle. La brune aimait travailler ici, elle n’avait pas envie d’en partir.

« Oui ! il est trop bon » Elle esquissa un sourire en entendant la voix de son fils. Nul doute qu’il adorait le bon lait des vaches de Malon, bien meilleure que celui de leur vieille Capu. Pendant un instant, elle se demanda ce qui avait pu arriver à leurs animaux qui étaient restés derrière, puis elle se rappela qu’ils étaient dans les prés et qu’ils n’hésiteraient pas à en sortir en cas de besoin. Ils se débrouilleraient sans eux, c’était dans leurs gênes et le district 12 leur offrirait tout ce dont ils auraient besoin.

« Je te suis » dit Katniss une fois arrivée au côté de Malon. « On devrait pouvoir marcher un petit peu, dans la nature elle serait en mesure de suivre sa mère sur de longues distances, je pense qu’on peut faire la petite balade découverte ? »demanda t’elle , en parlant de la randonnée la moins longue. Une fois sortie des écuries, elle attrapa Rye pour le déposer doucement sur le dos d’Olympe. Le petit se coucha sur l’encolure pour lui faire un gros câlin avant de se redresser pour lui grattouiller l’encolure. En le voyant, Katniss esquissa un petit sourire remplit de tendresse et reporta son attention sur Malon. « Peut-être que ça serait bien pour faire monter les enfants, ou même recevoir des classes. Ça serait sûrement plus facile qu’ils aient des poneys à leur taille… » Elle ne s’y connaissait pas assez en chevaux, mais ça devait bien exister. « Je peux t’aider à chercher si tu veux ? »  Katniss se sentait redevable de l’aide que Malon lui apportait, lui proposait son aide lui semblait le plus normal du monde.