Et si la vie n'était qu'un cercle vicieux ? [ PV Husker ]

Une journée comme une autre à la Taverne et il s’habituait peu à peu à cette vie et à ce travail qui n’était pas si difficile pour lui. Tant qu’il avait un minimum de volonté en tout cas pour ne pas céder à l’alcool. Oui, il y avait de gros efforts qui étaient fait de son coté, mais non, il ne comptait pas arrêter de boire. Il s’était juste promis de ne pas le faire quand il travaillait, de rester sobre pendant ses heures de travail. Il n’était certes pas de bonne humeur, quand il ne râlait pas purement et simplement. Mais il parvenait à prendre sur lui la plupart du temps devant les clients et même, parfois, à être l’oreille attentive dont ils pouvaient avoir besoin. Enfin, c’était un jour comme les autres où il était de mauvaise humeur, mais il n’imposait pas sa mauvaise humeur aux clients, servent les verres avec une expertise qu’il aurait probablement préférer ne pas avoir.

Au moins cela lui permettait de payer le loyer du trou dans lequel il vivait, ainsi que les consommations de ses jours de reps, alors il faisait avec… contre mauvaise fortune bon coeur ? Ouais, on pouvait dire ça comme ça. Il récupéra des verre ramener au bar des tables et les mus à laver, ne se préoccupant pas vraiment de ce qui l’entourait  tant qu’il n’aurait pas fini la tâche en court. Puis, il y eut la voix d’un client et il se figea net. Husker… Il n’avait pas de badge ici… et cette fois, il y avait quelque chose dans cette voix qui lui hérissait le poil.  Ce n’était pas seulement parce qu’il lui parlait si familièrement.

Si Angel était là, il aurait dû s’attendre à tomber sur d’autres… Il aurait dû s’attendre à tomber sur lui. Mais il ne se serait probablement pas attendu de toute façon à ce qu’il débarque comme une fleur, pour ainsi dire en terrain conquis. La mâchoire du barman se serra. Il l’aurait volontiers foutu dehors vu qu’il n’avait plus la moindre emprise sur son âme, mais ce n’était pas son bar.

« Qu’est-ce que tu fou là, Alastor ? »

Pas de salut, il n’était apparemment pas enchanté de le voir. Son expression se fit encore plus renfrognée qu’à la normal et il ne chercha pas à savoir si ses collègue le remarquait. Ses sourcils se froncèrent, bien qu’il s’empara d’un verre et de la bouteille. Il était barman et c’était son job de servir les clients, même si celui là, il aurait préférer ne pas le voir de ci-tôt, SURTOUT en étant sobre. Il posa alors le verre sur le comptoir, devant le démon de la radio… ou celui qui l’avait été. Venir boire un verre dans une Taverne, cela ne lui ressemblait pas vraiment, pas sans une idée derrière la tête en tout cas… Il gardait à l’esprit ne plus avoir ses capacités et qu’il n’avait plus son âme. Il devait être aussi… humain que lui… Et c’était probablement cette idée qui lui permettait de lui tenir tête sans ressentir un profond mal être.

« Qu’est-ce que tu m’veux ? »

Il ne croyait en aucune façon au hasard de sa présence ici… Surtout pour l’avoir identifier aussi facilement… Ce qui était aussi son cas, mais cette façon de prononcer son nom et son sourire. C’était des indices d’autant plus fiables que ceux qu’il avait chercher à nier face à Angel. Il prenait appui sur le comptoir, entre l’irritation, la rage et… oui, il y avait aussi une poussée de lassitude derrière tout ça. Son regard restait rivé sur l’homme de la radio alors que, derrière toute sa colère et sa rage, il y avait tout de même une pointe d’inquiétude.

Bien entendu qu’il n’allait pas bien réagir. Il avait déjà pu montrer sa mauvaise humeur depuis qu’il travaillait ici, mais rien qui ne soit orienté contre des clients.. en tout cas, rien qui n’ai suffit à leur faire un électrochoc. Mais avec lui, ce n’était pas un client et il n’avait pas besoin d’un électrochoc. Alastor prétendait venir simplement pour un verre, rien d’hostile. Le barman eut  une légère grimace. Il ne le croyait pas. Il n’arrivait pas à le croire.

« Pas forcément suspicieux, hein ? Ce n’est pas ce à quoi tu m’as habitué. »

Lâcha-t-il en gardant son regard sombre rivé sur lui. Il lui avait tout de même servit la boisson commandée. Cela ne voulait pour autant pas dire qu’il était plus coulant avec lui. Il lui avait demandé ce qu’il lui voulait, s’attendant au pire… mais pas à ça. Il lui disait simplement vouloir le voir, sa nouvelle version de lui. Il commenta son job et demanda si il n’avait pas envie de changer de décors. L’ancien démon félin eut un rire jaune.

« Est-ce que tu as arrêté la radio ?… Tsss… La magie n’a plus le même attrait que de mon temps et… mieux vaudrait que je ne soit pas croupier. J’ai besoin de payer mon loyer… et le reste. »

Pas besoin d’en dire plus, il ne connaissait que trop bien ses faiblesses, il n’en avait que trop abusé dans le passé, voilà pourquoi il ne pouvait s’empêcher de se méfier de son interlocuteur comme de la peste. Il le fixa alors qu’il buvait son Whisky le plus tranquillement du monde. Puis, sans préambule, il lui annonça qu’il n’avait pas envie de récupérer son âme. Pardon ? Il lui disait ça comme ça et le barman ne savait pas comment il devait prendre cette information. Le regard sombre toisa l’homme un moment, comme si il cherchait à voir à travers lui. Il l’avait assez côtoyer en enfer pour savoir que sa générosité était rarement gratuite. Du coup de l’oeil, il s’assura que ses collègues n’ait pas entendu pour cette histoire d’âme. Puis, il posa à nouveau son regard sur Alastor, un peu plus sûr de lui qu’il n’avait pu l’être jusque là.

« Hum… Tu ne m’en voudras pas de me méfier de cette générosité. Où est le piège dans cette liberté que tu daignes m’accorder. »

Les derniers mots étaient clairement sarcastiques. Après tout, comme il venait de le lui dire, il n’avait pas le pouvoir de reprendre son âme – pas encore en tout cas. Et cette fois, il ne ferait pas l’erreur de contracté avec lui. Non… Surtout vu comme ce simple job l’avait rendu nerveux à l’idée de mettre une signature sur du papier. La liberté… La vraie… Pas un éclat de liberté pour ensuite sentir que quelqu’un tirait sur sa laisser et le ramenait à de la soumission. Il avait du mal à croire qu’Alastor ait autant changer et il se rappela encore de sa conversation avec Angel, sur l’Instagram de ce dernier. Il déglutit. Non, si il était là depuis longtemps, il aurait probablement déjà un empire et il aurait déjà entendu parler de lui. Le barman se recula, repoussant en arrière une mèche qui s’était échappée de son élastique et il recula, s’éloigna un peu du bar.

« Me voir, hein. Je suppose que tu es satisfait de voir que je suis toujours le même loser alcoolique et accros aux jeux... »

Humf… Pourquoi il avait dit ça ? Probablement à cause de sa colère contenu, de ce qui avait pu lui rester en travers de la gorge tout ce temps. Surtout que ce n’était plus forcément la strict vérité. Normalement, il ne buvait pas pendant ses heures de travail. Il y avait du progrès. Quand aux jeux… Et bien, quand il buvait son salaire, il avait parfois besoin d’un peu de complétion et quand le jeu tournait naturellement en sa faveur, c’était bête de s’en privé… Non… Il savait qu’il ne devrait pas, mais il ne voulait pas se retrouver à la porte… et il n’était pas non plus prêt à complètement renoncer à la bouteille. Son esprit se raccrocha au moment présent. A Alastor.

« Tu veux vraiment me faire croire que tu as changé ? »

Lui lança-t-il, perplexe. Il mettrait probablement du temps avant de parvenir à vraiment le croire. Mais Paris ne s’était pas fait en un jour, surtout en partant d’une relation pourrie. Il semblait avoir retrouver toute sa mauvaise humeur contenue et hors son regard méfiant, on aurait pu croire à une journée normal… mais il n’était pas serein.