(Abandonné) Where do we go from here? || Ben

▿ Date de naissance : 08/02/1995

❝Rey & Ben❞

Where do we go from here?

C'est toujours la même chose, depuis que j'ai retrouvé Ben, au moment de le retrouver, j'éprouve toujours ce mélange d'enthousiasme et d'appréhension, contre lequel je ne peux rien, et qui ne se résorbe pas toujours au moment de me trouver en sa présence. Bien sûr, je suis toujours heureuse de le revoir, il n'est pas seulement mon repère le plus précieux et le plus solide ici, il est la personne qui me connaît, qui me comprend le mieux, celui qui m'aide à naviguer à travers les eaux tumultueuses en ne perdant pas le cap... ou en essayant, du moins. Mais il y a toujours comme... une réserve ? Qui vient de lui, sans doute. Peut-être aussi un peu de moi. J'ai chaque fois le sentiment de devoir réapprendre à communiquer avec lui. Ce qui était intuitif, naturel, ne l'est plus tout à fait. L'absence de la dyade, sans doute. Ou cet épais brouillard de non-dits qui nous cerclent, et que l'un comme l'autre avons à l'évidence du mal à lever.

Ma frustration n'aide sans doute pas non plus. Si notre connexion, si elle existe encore, demeure encore imperceptible, je m'en tiens pour responsable. La Force est présente ici également, Ben l'a prouvée, pourtant, je n'arrive pas à en ressentir ne serait-ce qu'un léger frissonnement, et je me sens dépossédée d'une partie de ce que je suis. Soupir. Ce n'est pas ce soir que je réglerai cette question. Et j'ai plutôt intérêt à me concentrer sur ce qui importe. Notre mission du soir, peut-être vaine, mais dont je conçois l'entière utilité au même titre que Ben.

Les quelques patrouilles auxquelles il m'a conviées jusqu'ici n'ont pas vraiment mené à un résultat probant. La persévérance est la clé, ici, à l'évidence. Il est parfois simple de l'oublier tant tout vous y invite, mais il faut savoir garder la tête froide. Les questions trouveront des réponses. Et rien n'est perdu. La preuve. Je croyais avoir perdu Ben, et pourtant, il est là. Est-ce que cette preuve-là n'a pas plus de valeur que toutes les autres ?

Plus le temps pour mes longs monologues intérieurs. J'attache rapidement mes cheveux, enfile ma veste, saisit mon bâton, arme confectionnée avec les moyens du bord, qui ne vaut pas celui que je gardais toujours avec moi sur Jakku. Le genre qui ne passe pas inaperçu, certes, mais me permet au moins de me défendre ou d'attaquer en cas de nécessité. Pas que ce sera forcément nécessaire, bien sûr, mais... Enfin, sait-on jamais. Je quitte mon ridicule appartement et rejoins Ben au point de rendez-vous que nous nous sommes fixés. Je lui adresse un sourire qui fait office aussi de salutations.

❝Tu vas bien ?❞

La question n'est jamais anodine, ici. Ni ailleurs, d'ailleurs, mais j'attends une réponse aussi sincère que possible, au-delà de ce que j'essaie de déceler en détaillant les traits de son visage.

❝Tu veux qu'on commence par où, ce soir ?❞

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Rey Skywalker

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Where do we go from here ?

Ses jambes pendaient dans le vide. Il s’était juché sur un muret. Bras croisés, Ben observait les alentours. La rue offrait un calme plat. Une demi-lune éclairait un ciel parsemé de nuages. Achevant son ouvrage, quelques lampadaires illuminaient le plancher des vaches. Falotier. Le mot lui revint en tête. Il en avait fait la découverte au cours d’une récente lecture. Falotier ou allumeur de réverbères, de ces hommes qui parcouraient les villes pour y apporter un peu de lumière. Un métier aujourd’hui disparu, la naissance de l’éclairage électrique en avait sonné le glas. Ben attendait là, les mains parfaitement vides. Il n’avait prévu aucune arme et comptait se reposer sur la seule force de ses bras. Chaque nuit, il sillonnait la ville à la faveur des étoiles. Au crépuscule, il quittait son domicile et arpentait les différents quartiers de cette étrange cité. Parfois, Rey se joignait à lui. Le reste du temps, il opérait seul. Il agissait indépendamment de toute autorité. Nul ne lui avait demandé de patrouiller, l’idée émanait de lui. Ses rondes tenaient davantage de la promenade nocturne. Bien souvent, Ben rentrait chez lui sans avoir rencontré le moindre heurt. Pourtant, l’insécurité continuait de croître. Le phénomène perdurait et il ne pouvait fermer les yeux. Il aurait pu mener sa vie sans se soucier du problème et laisser à d’autres le soin de résoudre toutes les énigmes qui le hantaient. Mais… il en était incapable. Ben sentait cette ombre au sein de la Force, une présence obscure et grandissante. Une menace latente qu’il ne pouvait ignorer. La ville recouvrait une surface bien trop importante. Il n’était jamais là où il le fallait. Un fait qu’il ne manquait pas de se reprocher. Ben s’accordait toujours cette même rudesse. Il ne méritait aucune indulgence.

Certes, il n’était pas armé, mais lui pouvait compter sur une alliée de poids. La Force. Il en faisait peu usage au quotidien. Pendant plus d’un an, Ben en avait été privé. Aussi, il était habitué à s’en passer. Néanmoins, il en limitait volontairement l’utilisation. Une partie de lui redoutait encore l’appel du côté obscur. Le jeune homme se protégeait de toute tentation. S’il avait déploré la perte de sa sensibilité à La Force. Aujourd’hui, il tendait presque à regretter son retour. Les cauchemars s’étaient renforcés depuis lors. Rey, elle, espérait encore retrouver sa connexion. Ben aurait souhaité échanger leurs places. Elle incarnait le véritable équilibre. Lui combattait ses démons intérieurs, fantômes dont il cherchait à la protéger. Par moments, il s’éloignait, creusait la distance, se fermant au monde qui l’entourait. Ses peurs et ses doutes fondaient sur lui, le noyaient tout entier pour le laisser exsangue. Ben se rattachait alors à ce petit fil de lumière qu’il percevait, grâce à la Force, elle qui le reliait à toute chose. L’absence de la Dyade l’empêchait de lire en lui et cela valait peut-être mieux. Sans quoi, Rey aurait pu déceler les fragilités qu’il tâchait de lui cacher. En parlant du loup, voilà qu’il arrivait. Enfin, elle. La jeune mécanicienne arborait un large sourire. Toujours perché sur son mur, Ben entreprit de la rejoindre. « Bien. » souffla-t-il, Rey venant de l’interroger sur son état. Il ne mentait pas. Pour une fois, il se sentait alerte et reposé. « Et toi ? » Le jeune homme darda un regard sur elle. Rey paraissait en forme. Ben nota la présence de son bâton de combat. Elle avait tout prévu, comme à son habitude. Enfin, ses pieds touchèrent le sol. « Je pensais qu’il serait peut-être judicieux de s’éloigner du centre pour privilégier les petites rues. » Les grands axes se trouvaient plus à découvert. S’il devait se faire discret, Ben opterait davantage pour des zones moins fréquentées, sauf à vouloir se fondre dans la masse. Il n’en ferait jamais l’aveu devant elle, mais il appréciait le fait de patrouiller en sa présence. Ben retrouvait le sentiment qu’il avait éprouvé ce jour-là, lorsqu’il s’était tenu à ses côtés, face à Palpatine. Le temps d’une soirée, ils formeraient à nouveau une équipe, ce à quoi il avait tant aspiré en son monde. « Je suis content que nos précédentes rondes ne t’aient pas dissuadée de venir. Il est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose, en général. » dit-il, focalisant son attention sur le décor qui les entourait.

@Rey Skywalker

▿ Date de naissance : 08/02/1995

❝Rey & Ben❞

Where do we go from here?

Un hochement de tête agrémenté d’un sourire en guise de réponse, je confirme à Ben que je vais bien. Aussi bien qu’on peut aller dans des circonstances qui de toute manière ne sont pas prêtes de changer. En tout cas par certains aspects… Pour d’autre, il faut espérer qu’il en soit autrement, mais en attendant, nous pouvons toujours nous satisfaire de ce que nous sommes capables de faire évoluer à notre infime échelle. Dans notre vie et dans celle des autres. Et c’est aussi à quoi servent ces patrouilles, même si elles peuvent sembler parfois par trop infructueuses. J’approuve quand il suggère de s’éloigner des rues passantes pour privilégier les passages les moins empruntés. J’ai aussi tendance à penser que c’est le plus judicieux, au-delà du fait que je ne cours pas forcément après la foule, et je sais que Ben non plus, encore moins que moi.

❝Au garage, j’ai entendu un type se plaindre d’un vacarme infernal qui aurait lieu sous sa fenêtre toutes les nuits, c’est peut-être pas grand-chose, et le type avait l’air du genre à se plaindre pour rien, mais ça peut valoir le coup de vérifier❞, dis-je avec la détermination de me rendre utile. Ou de nous le sentiment de l’être. Est-ce que ce n’est pas un sentiment après lequel on court tous, ici ? J’aurais tendance à penser que oui. ❝Si je ne me trompe pas, c’est à quelques rues seulement d’ici.❞

Je hausse les épaules, un sourire qui se veut rassurant aux lèvres quand Ben suggère que l’échec de nos précédentes rondes aurait pu me dissuader de l’accompagner. Je ne peux pas lui donner tort quant au fait que, toutes les fois où je l’ai accompagné, il ne s’est effectivement pas passé grand-chose, mais ce n’est certainement pas ce qui me dissuaderait de poursuivre sur la même lignée.

Déjà, parce qu’au final, dans certains cas, ce n’est peut-être pas plus mal de faire chou blanc, ensuite, parce qu’abandonner après quelques tentatives infructueuses ne me ressemble pas, enfin, parce que même si nous devions ne rencontrer personne ni assister à aucun événement digne de notre attention, au moins, j’aurais été avec lui, et sa compagnie me fait du bien, pas seulement parce que même encore maintenant, je redoute encore et toujours de me réveiller dans un monde où je découvrirai qu’il est bel et bien mort, et que rien, aucune circonstance incompréhensible, ne l’a ramené à la vie, mais parce que dyade ou pas, je veux continuer de croire que nous sommes complémentaires, et ce plus encore dans un monde où rien ne nous est connu ou familier, ou tout peut nous être éventuellement hostile.

❝Ce n’est pas mon genre de baisser les bras si facilement, tu sais bien❞, dis-je en lui jetant un regard en biais.

Pas mon genre d’abandonner. Même si j’ai parfois le sentiment de l’avoir abandonné, lui. Si j’avais fait certaines choses différemment, j’aurais pu lui offrir une conclusion plus heureuse, peut-être ? Tout ça appartient au passé, bien sûr, mais ces souvenirs affleurent toujours à la surface de mes pensées, chaque fois qu’il se retrouve dans mon sillage. C’est son cas aussi, je suppose. Pourtant, nous n’en parlons jamais. Il faudrait sans doute. Comment est-ce qu’on évoque ce genre de sujets ? C’est plus simple de faire mine d’aller de l’avant et d’occulter, bien souvent.

❝Et… c’est l’occasion de passer du temps ensemble, pas vrai ?❞ Je détourne les yeux, reprend. ❝Je suis convaincue que cette fois sera différente. J’ai une bonne intuition.❞

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Rey Skywalker

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Where do we go from here ?

Ils s’accordaient sur un premier point, résolus à quitter les axes fréquentés au profit de rues plus calmes. Rey détenait d’ores et déjà l’ombre d’une piste, laquelle semblait sans doute bien maigre, reposant sur les plaintes d’un illustre inconnu. Cependant, Ben s’était souvent débrouillé avec moins que rien, quitte à arpenter la ville au petit bonheur la chance. Certes, il forçait le trait. Il avait toujours cherché à suivre une certaine logique. Dans un premier temps, il s’était astreint à un découpage précis, opérant un repérage nécessaire. Quotidiennement, Ben se plongeait dans les journaux, tendait l’oreille ou questionnait deux ou trois citadins, à l’affût d’informations, du simple fait divers aux véritables incidents. Il recensait, puis compilait tous ces événements, les situant sur une carte tracée par ses soins. Les médias ne l’intéressaient pas tant. Ben songeait que les faits, qui l’intéressaient véritablement, n’y étaient très certainement pas abordés. Il ne traquait pas un criminel multirécidiviste, mais une ombre, un phénomène inexpliqué. Il ne savait comment le définir. À partir de là, Ben se rendait sur place et s’efforçait d’établir un lien de cause à effet. Il avait également sondé la Force, en quête de réponses. Lors de ses séances de méditation, il cherchait à obtenir sa guidance. Néanmoins, il ne ressentait rien de plus qu’un froid glacial. Le même froid qui s’était dégagé de lui, le jour où il avait basculé du côté obscur. Sa mère avait probablement dû le percevoir. Il était préférable de ne pas y songer… « C’est toujours une piste. » dit-il, l’air pensif. L’inconnu criait peut-être au loup, mais qui sait… Pour en avoir le cœur net, une seule option s’offrait à eux. « Dans ce cas, je te laisse ouvrir la voie. » Elle seule connaissait l’itinéraire. Ainsi, Rey prenait indirectement la tête de leur petit groupe, pour peu que l’on puisse véritablement leur octroyer ce titre. Ils relevaient davantage du duo.

Une fois de plus, ils allaient probablement rentrer bredouille. Ben s’étonnait de la voir ici. Après tout, elle avait très certainement mieux à faire… comme rejoindre les bras de Morphée. Il n’était pas des plus bavards, offrant une compagnie toute relative. Mais… Rey le soulignait elle-même, elle n’était pas du genre à abandonner, suffisamment têtue pour s’attaquer aux causes perdues, car… têtue, il fallait bien l’être pour croire à la survie de Ben Solo, quand tous l’avaient enterré. Il avait tout fait pour la détromper et la persuader de la seule existence de Kylo Ren. À travers elle, c’était lui qu’il essayait de convaincre. « J’ai rarement connu plus tenace. » convint-il. Il était un peu comme elle à sa façon, foncièrement buté. Les Skywalker possédaient tous ce trait de caractère, sa mère, son oncle et –supposait-il – son grand-père. Un bref instant, un sourire amusé perla sur ses lèvres, ses doigts frôlant l’arête de son nez. « C’est assez ironique, quand on y pense. Espérer tomber sur quelque chose, quand on devrait plutôt se réjouir de trouver un calme plat. Le problème, c’est qu’il s’agit uniquement d’une tranquillité apparente… » Ben scrutait le sol. Cette ville était telle l’eau qui dort. Il était bon de s’en méfier. Étrangement, les échecs continus lui apportaient un peu de réconfort. Bien entendu, il préférait n’avoir personne à secourir. Cette quête n’avait rien de jeu. Des gens pâtissaient de la situation. Malheureusement, les méfaits continuaient. Quand lui rencontrait un quartier paisible, au même moment, un autre secteur connaissait des troubles. Ben en avait conscience et s’en sentait d’autant plus impuissant.

Un sourcil haussé, il lui lança un regard appuyé. « Passer du temps ensemble ? Un peu plus et je pourrais croire que tu assumes enfin tes sentiments pour moi, "chérie". Je plaisante. C’est ce qu’aurait répondu Han Solo. » Un sourire mutin étira ses lèvres. Han Solo s'emparait de toutes les perches qu'on lui tendait, qu'elles fussent volontaires ou non. Le contrebandier avait l'humour sarcastique et charmeur, un poil lourdingue. Son père... Ben n'arrivait pas encore à en parler comme tel, il ne pensait pas le mériter. « Ou alors, il aurait opté pour un votre majesté ou votre seigneurie.» Il la taquinait. La tentation se voulait bien trop forte. Ben avait eu tout le temps de les voir à l’œuvre, lui et sa repartie. Ses parents se livraient parfois à quelques joutes verbales, se cherchant "gentiment ". Il reprit un air plus sérieux. Blague à part, Ben comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire. Dernièrement, il l’avait rarement "honorée" de sa présence pour des raisons qui lui étaient propres. Il se sentait instable, fragile, las. Qui plus est, il éprouvait également une pointe de culpabilité. Rey attendait toujours le retour de sa sensibilité à la Force, quand lui l’avait déjà retrouvée. Sa présence ne pouvait que remuer le couteau dans la plaie. Rey n’en était pas moins une amie et il aimait passer du temps avec elle. Plus qu’il n’aurait dû. « Une fois n’est pas coutume. Ton intuition pourrait bien se confirmer. » Ben se mit en marche, le regard fixé dans le lointain. Parallèlement, il ressentait son environnement, faisant appel à la Force. Toutefois, il ne percevait rien de particulier. Le silence retomba sur eux, alors que ses pensées refluaient. Soudain, il entreprit de le briser. « Je sais que je me montre distant, depuis quelque temps. J’en suis… désolé. » laissa-t-il échapper. Du bout des doigts, il se grattait nerveusement la nuque. Cette fois, Ben parlait en son nom, ne se cachant pas dans l'ombre de son défunt père.

@Rey Skywalker

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❝Rey & Ben❞

Where do we go from here?

Je hoche la tête et ouvre la voie pour nous conduire dans cette rue d'où proviendrait cet éventuel mouvement suspect dont je n'attends pas grand-chose. Les circonstances mon expérience me poussent à la vigilance, je sais que baisser sa garde est une erreur, mais parfois ce serait presque tentant de le faire tant la vigilance épuise sans pour autant aboutir à aucun résultat que l'on puisse estimer digne d'intérêt. Malgré tout, il faut insister et en effet, la ténacité me connaît, et si quelqu'un plus que les autres a pu observer ce trait de caractère chez moi, c'est bien Ben, à qui je n'ai jamais caché mon tempérament volontaire et sûrement parfois trop opiniâtre. La persévérance est une vertu jusqu'à ce qu'elle se change en entêtement. Et la frontière est bien souvent ténu entre ce que l'on peut qualifier de qualité et ce qui finit par devenir un véritable défaut.

J'admet l'ironie autant que Ben en ce qui concerne l'espoir que nous gardons l'un comme l'autre de trouver l'agitation où nous devrions espérer, à la place, observer une certaine forme de sérénité autrement plus rassurante, mais comme il le souligne si bien, calme apparent ne veut pas dire que rien ne couve sous la cendre. Cette situation et tout ce qu'elle implique ne nous donne que trop la preuve de cela. Oui, en apparence rien ne se passe. Mais il s'est passé quelque chose puisque nous sommes ici. Et nous ne pouvons ignorer la singularité de ces lieux, par ailleurs. Tant que nous n'aurons pas mis à jour les secrets qu'ils renferment, nous ne pourrons pas estimer négligeables ou hors de propos les efforts que nous fournissons dans ces patrouilles qui paraissent souvent vaines et dans notre intention constante d'obtenir des réponses aux questions qui s'accumulent mais trouvent rarement de résolution, en revanche.

Je réponds seulement par un sourire qui se veut légèrement amusé, demeure un rien gêné quand Ben, pour la plaisanterie, observe qu'on pourrait croire que j'avoue mes sentiments pour lui. Avant d'évoquer Han Solo, qu'il ne présente pas comme son père. Mon coeur se serre à son évocation. Une part de moi voudrait le retrouver, et Luke, et Leïa, tous ceux que j'ai perdus, tout comme j'ai pu retrouver Ben, mais je n'y crois pas réellement. Les évoquer avec légèreté est certainement la seule manière dont il est possible de parler d'eux pour l'heure, que ce soit de son côté comme du mien. Et pas seulement d'ailleurs. Même si cette façade confortable ne peut rien contre ce qu'elle dissimule. Des émotions sur lesquelles on ne met pas vraiment de mots, qui demeurent sans être définies... et dont il faudra certainement accepter de discuter plus frontalement, à un moment ou à un autre. Je sens que je devrais briser le silence. Je ne peux pas lui reprocher sa distance si moi aussi je reste muette, et pourtant, tandis que nous poursuivons notre route, je ne dis rien, alors que les pensées, elles, affluent, inarrêtables et désordonnées. Jusqu'à ce que Ben brise le silence. Prenne les devants. Il fallait bien que l'un de nous deux le fasse.

Quand il s'excuse de la distance qu'il a mise entre nous, je suis tentée, un instant, de lui dire que ce n'est rien. Mais ce serait mentir. Ce n'est pas rien. A mes yeux, c'est quelque chose. Quelque chose qui me pèse, car peu importe les affinités que je sais créer depuis mon arrivée ici, c'est sur Ben que je veux compter plus que n'importe qui d'autre, mon point d'ancrage et mon rappel à la réalité que nous avons quittée tous deux.

❝Au moins tu en as conscience❞, je lui dis sans vouloir qu'il l'entende comme un reproche. ❝Est-ce que tu peux au moins me dire pourquoi ?❞ Oh, j'ai mes hypothèses sur la question, j'en ai même plus d'une. Mais je veux l'entendre me le dire. ❝Je ne veux pas m'imposer auprès de toi, Ben. Mais je n'ai pas non plus envie de te voir t'éloigner.❞

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Rey Skywalker

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Aujourd’hui, Ben en arrivait presque à comprendre Luke. Cette volonté qu’il avait eue, celle de disparaître. Il s’était coupé de la Force, caché sur une lointaine planète. Kylo considérait son exil sous un jour négatif. Son geste lui paraissait lâche. Une lâcheté propre à cet homme, lequel agissait à la faveur de la nuit afin d’éliminer son neveu. Luke Skywalker était un pleutre, une légende qu’il entendait briser. Sitôt qu’il gagnait sa pensée, un brasier le consumait, une haine viscérale et destructrice l’inondait. Son corps en frissonnait, ébranlé par la rage. Il en sentait encore la rémanence. Cette fureur persistait, bien qu’amoindrie. Elle continuait de le ronger, de le détruire. Ben le détestait de tout son être. Aujourd’hui encore, le souvenir de Luke le brisait. De ces nuits où il se réveillait subitement, croyant l’apercevoir, penché au-dessus de lui, son sabre en mains. Cette voix qu’il entendait dans ses songes, lui murmurant qu’il aurait peut-être été préférable que sa lame s’abatte sur lui ce jour-là. En dépit de l’animosité qu’il éprouvait à son endroit, avec le recul, Ben percevait sa décision d’une autre façon. Il avait goûté à la normalité, s’était heurté à une existence simple, humaine. Ce à quoi il avait aspiré, enfant. Sans la Force, Snoke et Palpatine n’auraient jamais eu cette emprise sur lui. Il n’aurait pas connu l’attrait du côté obscur. Le poids de l’héritage Jedi serait revenu à un autre. Cependant, il était aisé de blâmer sa sensibilité à la Force. Tout ne tenait pas à cela. Il n’était rien de plus qu’un enfant effrayé, incapable d’affronter ses propres peurs. Le destin de tout Jedi. Seulement, Ben refusait d’embrasser cet héritage, de se revendiquer comme tel. Au lieu de quoi, il préférait se tapir, se couper des siens. Une fois de plus, il fuyait ses origines. L’ombre du vieillard planait encore sur lui, le courrouçant davantage. Il aurait aimé l’effacer de sa mémoire, prétendre qu’il ne l’affectait en aucune façon. Néanmoins, ils étaient toujours liés par le sang, les souvenirs et cette haine corrosive.

Il marchait à la suite de Rey, l’écoutant parler. Ses première paroles le piquèrent d’une façon bien trop familière. Ben saisissait tout la justesse de ses propos. L’éternel sentiment de honte commençait déjà à poindre. Bien sûr, il en avait conscience. Il savait parfaitement ce qu’il faisait et ne pourrait, ni ne voudrait prétendre le contraire. Surtout pas face à elle. Depuis la première seconde, leur relation s’était caractérisée par sa franchise, une honnêteté brut et nécessaire. Jamais il ne lui avait menti. L'esprit ailleurs, perdu dans se pensées, son pied ripa sur le lacet défait de sa chaussure. Ben bascula en avant et tomba sur ses genoux, amortissant sa chute à l'aide de ses mains. Il se releva prestement, puis s'épousseta, avant de refaire le nœud. Bien entendu, il se sentait parfaitement ridicule, mais reprit comme si de rien n'était. « Pourquoi est-ce que tu me poses la question, quand tu as très probablement déjà la réponse en ta possession ? » Rey le connaissait par trop. Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. La perte de leur lien n’avait rien ôté à son talent naturel. Elle n’avait pas son pareil pour déceler ses faiblesses et il n’était pas en reste. Dès lors, pourquoi aborderait-il l’évidence ? « Tu ne t’imposes pas. » rétorqua-t-il. S’il ne voulait pas d’elle, elle ne serait pas là pour en parler. La chose ne lui était pas aisée. S'éloigner lui coûtait. La solitude, à laquelle il s’astreignait, était un poids constant sur sa poitrine. « C’est mieux pour tout le monde. » Il n’était pas celui qu’elle croyait. Ce Ben Solo idéalisé, celui que l’on avait toujours attendu de lui. Le fils rêvé d’un père et d’une mère, le digne héritier Jedi… Il finirait par la décevoir, immanquablement. Il était érodé par la peur, hanté par le passé, entaché par les vieilles rancœurs. « Dans le fond, toi et moi savons très bien que tu aurais dû retrouver ta connexion à la Force. Non moi. » Là-dessus, il pressa le pas. Le regard rivé sur le sol, il ne vit pas le panneau qui se dressait face à lui et fondit droit sur lui. Sa tête heurta le poteau de plein fouet. Un vif élancement se fit alors sentir. Le dos arqué, Ben céda un juron. La colère le pinça subitement, réveillée par la douleur. « Je te l’ai déjà dit. Cesse de t’encombrer du passé, c’est une entrave. » Les mots étaient dits et ne pouvaient être repris. Il était la relique, le poids mort. À quoi bon le nier ? Il n’aurait pas même dû se trouver ici.

HRP: Dsl pour cette réponse bizarre, c'est pour le bien de la team coccinelle ! (Abandonné) Where do we go from here? || Ben 2679256013

@Rey Skywalker

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Je veux aider Ben à se relever après avoir vu ce dernier trébucher, mais il est plus rapide. C'est presque symptomatique de notre relation à l'heure actuelle. Il ne me laisse pas réellement l'occasion de lui tendre la main, et quand il prend la parole, je ne peux entièrement lui donner tort. Oui, je pense connaître déjà la réponse aux questions que je lui pose. Mais ça ne change rien au fait que je veux les entendre de sa bouche. Je peux me tromper, par certains aspects, je voudrais me tromper, d'ailleurs. Mais quoi qu'il en soit, je pense que c'est un sujet dont il est nécessaire qu'on discute, ne serait-ce que pour crever l'abcès. Je ne vais pas prétendre ne pas être très douée, moi aussi, quand il devient question de faire l'autruche, mais il est des conversation qu'on ne peut pas repousser éternellement. Et j'apprécie de l'entendre poursuivre. Un instant, je me suis demandée s'il n'allait pas me laisser avec cette seule réponse, sans accepter de se livrer davantage. Mais non il reprend, et m'épargne ainsi la déplaisante tâche d'avoir à insister auprès de lui.

Il m'assure que je ne m'impose pas. Il aura sans doute à me le répéter pour que je consente à le croire, car je n'arrive pas entièrement à me défaire de cette impression. Qui n'est peut-être jamais que cela, je le conçois, rien d'autre qu'une impression. Mais de celles qui vous collent à la peau. Il n'a jamais donné le sentiment d'être mécontent de me voir, certes, mais il m'a donné en revanche la nette impression de m'éviter, et comment, dans ces circonstances, ne pas avoir le sentiment de lui imposer ma présence alors que je voudrais juste lui offrir ma compagnie. Je veux qu'il ait besoin de ma compagnie parce que j'ai besoin de la sienne. Au fond, cela pourrait se résumer à ça.

Mais ce n'est pas ce dont il est question, et d'ailleurs, ce n'est pas personnel. Il se met volontairement à l'écart parce qu'il sait se convaincre que c'est la chose à faire, que c'est "mieux pour tout le monde", mais j'ai beau entendre son point de vue, je refuse de le comprendre. Ce n'est pas bien pour moi, ce n'est bien pour personne, et je ne le laisserai certainement pas se renfermer ainsi sur lui-même. La solitude n'est pas la solution, la solitude est un des nombreux ennemis qu'il doit apprendre à combattre, je voudrais qu'il le comprenne. Je le sens qui à mesure qu'il parle se laisse gagner par une émotion négative, et surtout, cherche à se dérober, une nouvelle fois. Je grimace en le voyant, inattentif, heurter de plein fouet un poteau. J'en profite pour me rapprocher, aussi doucement que je le peux, pour ne pas le brusquer.

❝Laisse-moi regarder❞, dis-je d'un ton légèrement autoritaire en me postant face à lui. Sans attendre son autorisation, je glisse une main sur son front, dégage une mèche de cheveux noirs. Il aura une sacrée bosse, mais ça devrait aller. En revanche, je devrais lui interdire de faire le moindre pas de plus dans cet état. Il serait capable de tomber dans une bouche d'égout. ❝Ce n'est pas au passé, que je pense. C'est toi qui en fait une entrave. Tu forges des murs invisibles, et je ne veux pas qu'ils m'empêchent de t'atteindre, déjà que...❞ Déjà que, par ma faute et non la sienne, la Dyade n'est plus. Ben n'incarne pas pour moi un passé auquel je me raccroche. Il fait partie de mon présent. Si je le peux, s'il m'y autorise, je le veux aussi dans ce qui viendra. ❝Je veux retrouver ma connexion à la Force, je veux croire que ça finira par arriver, que si ce n'est pas encore le cas, il doit y avoir une raison que je n'ai pas encore comprise. Mais j'en voudrais sans doute moins si tu perdais la tienne.❞

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Rey Skywalker

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La douleur nourrissait sa colère et la renforçait. Un mécanisme simple et efficace, expliquant en grandes partie les sévices infligées par Snoke, il le devinait. Méthode employée par de nombreux utilisateurs du côté obscur et dont Vador avait lui-même dû faire l’expérience. Le réflexe s’était inscrit. Son corps réagissait par automatisme. Toute souffrance – physique ou morale – invoquait non pas un sentiment de peine, mais de fureur. Snoke l’avait formaté, modelé selon son désir. Il n’en guérirait jamais tout à fait. Ben avait la lucidité de le reconnaître. À quoi bon se mentir ? Constamment, il lui fallait lutter contre l’assaut mensonger, idées et certitudes erronées, mais profondément ancrées. Un véritable bourrage de crâne entamé dès son plus jeune âge. Avait-il existé par lui-même un jour ? Sa main s’apprêtait à sonder la bosse nouvellement formée, mais Rey se glissa dans son champ de vision, s’imposant à lui, au sein de son espace. Non, cette portion de trottoir ne portait pas son nom, il n’en avait en aucun cas le monopole, mais une frontière implicite existait bel et bien – à tout le moins, dans son esprit. Une ligne fictive à ne pas franchir, une distance à respecter, oui, parce qu’il en avait décidé ainsi. Rey ne prit pas la peine de le consulter et s’y invita sans lui laisser le temps de reculer. Il était trop ébahi pour émettre la moindre opposition. Sa paume glissa sur son front, un geste purement clinique, non affectueux. Cependant, elle en exigeait déjà trop de lui. Il avait perdu cette habitude, celle du touché, le simple contact physique – fondement de la sociabilisation humaine. Au quotidien, il les limitait au possible, se pliant uniquement aux inévitables poignées de mains. Il avait tout oublié de la nature apaisante et chaleureuse d’une étreinte ou d’une caresse. Il était plus habitué à la méfiance. Dans le monde dont il s’extrayait peu à peu, toucher était blesser. Le souffle bloqué, il prit une courte inspiration. Ses poumons requéraient son attention, rébellion induite par un manque d’oxygène. Il était figé. Ses bras pendaient lourdement. Ben chercha son regard. Quand il le trouva, il y décela une pointe d’autorité et de détermination. Résolue, elle l’était oui, prête à contredire chaque argument qui tomberait de ses lèvres. Il fouilla son esprit, à la recherche de toute trace de colère. Mais celle-ci semblait s’être évaporée. Son front picotait là où sa main reposait encore, rien de douloureux, plutôt un chatouillis. La sensation muta en l’espace d’une microseconde, devenant un frisson. Alors il comprit. Son contact lui était agréable, dangereusement agréable. Le tout était d’autant plus pathétique, dans la mesure où il n’y avait rien de tendre dans cet échange, hormis peut-être l’inquiétude d’une camarade. Ben se sentit stupide, stupide et soucieux. « C’est toi qui ne veux pas comprendre. » parvint-il à dire. « J’essaie juste de te protéger. » De lui – celui qu’il pourrait encore être, de l’obscurité. La garder du passé qu’il représentait malgré tout, bien qu’elle refuse de l’entendre. « Je suis mort. Ce monde te chante le contraire, mais je le suis. Et je n’ai pas envie de croire que tu y resteras ou que tout cela est définitif. Parce que ce n’est pas une vie, mais une prison. » Une jolie et foutue illusion dont nul ne pouvait s'échapper et dans laquelle ils s'éparpillaient, pendant qu'une ou plusieurs "personnes" ou forces obscures jouaient aux apprentis sorciers, ramenant les morts à la vie, reprenant puis octroyant, se jouant de l'essence de tout un chacun, etc... Une pointe de colère perça dans sa voix, colère et lassitude. Sa main frôla la sienne avant de l’entraîner avec elle, nouant inconsciemment ses doigts aux siens. Ce n’était pas seulement Rey qu’il protégeait, mais lui-même. L’attachement amenaient souffrance et peur, la leçon s’était gravé dans son esprit. Ben avait porté plus que son lot. « Tu es trop proche, c’est trop intime. » souffla-t-il, détaillant la main qu’il tenait toujours dans la sienne. Ben était ainsi. Il s’exprimait avec une franchise brut, presque enfantine. Le dire revenait à admettre que sa proximité le troublait. Quand il l’eut compris, il relâcha sa main et s'éloigna pour reprendre la marche. « Reprenons. »

@Rey Skywalker

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A-t-il raison de penser que je ne veux pas comprendre ? Peut-être bien. Parce que je pense comprendre, mais je refuse malgré tout tout net les motivations de Ben, qu'il doit estimer nobles - non, pas tant nobles que cela, du moins nécessaires. Oui, je ne peux pas prétendre savoir ce qu'il a en tête, mais j'estime le connaître assez pour le deviner malgré tout. Je pense, peut-être à tort, être celle qui le connaît mieux que personne, tout comme il est celui qui me connaît mieux que personne, pas parce que nous l'avons décidé, pas dans un premier temps du moins, mais parce que cette forte proximité, cet écho de l'autre, nous avait été imposé par cette Dyade qui me manque tant... et qu'il préférerait peut-être que nous ne retrouvions pas. Pour peu qu'il faille la considérer comme disparue ? Elle ne s'exprime peut-être pas de la même façon qu'avant, mais ce lien ténu, entre nous, ne peut pas être le fruit de ma seule imagination. Obstinément, je refuse de le croire. Peut-être, pourtant, qu'il est dans le vrai. Et que je ne devrais surtout pas insister.

Je sais qu'il essaie de me protéger, ça je l'ai bien compris, mais je n'ai pas besoin de l'être, et quoi qu'il en soit, sa volonté entrera forcément en contradiction avec la mienne, car moi aussi c'est ce que je cherche à faire, ce que j'ai toujours voulu faire dès l'instant où j'ai perçu ce conflit en lui, le protéger, dès l'instant où j'ai compris qui il était, au-delà de ce qu'il pensait être ou encore s'estimait capable d'être. Je veux le protéger. Au-delà de ma seule volonté, c'est d'un devoir qu'il s'agit. Et je n'ai pas le droit de faillir.

Il est mort. Difficile de le contredire sur le principe. J'ai porté son deuil, si quelqu'un doit être bien placé pour savoir qu'ailleurs, en un autre temps et une autre dimension, Ben est mort, sous mes yeux, c'est définitivement moi, mais ici et maintenant, son cœur bat, ses émotions, sa présence, tout ce qu'il est, c'est quelque chose de bien réel. Au fond... j'ai presque envie de trouver cela sans importance. Mort ou vivant, il est bien là... et il n'est pas plus à même que moi, ou n'importe qui, de présumer de combien de temps nous demeurerons ici, et s'il est possible ou non d'échapper à cette prison dont nous ne savons déterminer ni la nature, ni l'identité de nos geôliers.

L'espace d'un instant, ses doigts se referment autour des miens, et je voudrais que ce soit bon signe, je voudrais que nos mains jointes symbolisent pour lui ce qu'elles m'évoquent à moi, mais... Je suis trop proche. C'est trop... intime. Serait-ce donc si grave, au fond ? Nous avons violé nos intimités respectives à nos dépens, mais en cet instant, je n'ai pas peur d'être proche de lui. J'ai envie d'être proche de lui. Mais une fois n'est pas coutume, il me fuit. Sa main s'écarte de la mienne, il reprend sa marche comme si de rien n'était... mais je ne peux pas "reprendre" et éluder ce qui vient d'être dit.

❝Tu ne peux pas vivre ainsi, Ben. Ce n'est pas brave, ce n'est pas juste... c'est lâche. Juste lâche.❞ Bien sûr, ce n'est pas l'accabler de reproches qui va l'empêcher de se braquer, mais je ne sais faire autrement que de vouloir le pousser dans ses retranchements. ❝J'ignore si tout ceci est définitif, j'ignore si je suis moi-même encore en vie, mais...❞ Je cale mon pas sur le sien mais mon regard est dorénavant perdu quelque part entre mes pieds et l'asphalte. ❝Je t'ai trouvé au moment de te perdre.❞ Je pousse un soupir. ❝Si tu rejettes l'idée même que je puisse être proche de toi, alors...❞ Les mots ne sortent pas comme je le voudrais. ❝Tu rejettes une partie de ce que je suis, et de ce que tu es. Vivant ou non, prisonnier ou pas.❞ Je daigne enfin lever les yeux.

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Rey Skywalker

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Les mots piquaient, martelaient, tranchaient comme la lame aiguisée d’un couteau. Lâche, par deux fois, lui fut asséné. Un instant, ses pas s’interrompirent. Les épaules affaissées, la bouche entrouverte, il crut riposter. Une gorge nouée barrait la voie, le réduisant au silence. Il repartit avec plus de vigueur. Ben rudoyait ses jambes, les contraignait à l’effort. Il creusait la distance, les traits durcis. La brise nocturne fouettait son visage. Des mèches désordonnées lui tombaient sur le front. Rey le talonnait. Il entendait le heurt de ses pas. Bientôt, elle se trouva à sa hauteur. L’envie lui vint de marquer une nouvelle accélération, jouant l’enfant. Il n’en fit rien. Derechef, leurs visions s’opposaient. Quelque part, il était conscient… Conscient du dessein servi. Rey escomptait le placer au pied du mur. C’était sa réponse. Leur réponse… Inconciliables, ils l’avaient été plus d’une fois. Alors, les conflits se réglaient par le fil de la lame. Elle attaquait, il esquivait. Il engageait, elle ripostait. Ils se mouvaient ensemble, se frôlaient, s’entrechoquaient, sans jamais s’atteindre. C’était une danse dont eux seuls connaissaient les pas.

Les mots tombaient drus comme des gouttes d’eau. Rey lui délivrait sa vérité, une sincérité douloureuse. « Tu n’es pas la seule. » dit-il alors, le regard porté dans le lointain. « J’ai vu ton regard vide, terne et sans vie. » Il avançait au sein d’une rue sombre, un pas après l’autre. Les ténèbres, peu à peu, l’enveloppèrent de leurs voiles discrets. Le décor fondit lentement dans l’obscurité, puis disparut tout à fait. « J’ai senti ton corps froid. » Les ruines d’une cathédrale avaient remplacés immeubles et bitume. Ben foulait à présent le sol rocailleux et craquelé de la planète Exegol. Il ressentait la piqûre brulante de ses cotes brisées, l’élancement d’une cheville foulée. Chaque mouvement ravivait la douleur, le thorax lacéré par une pointe fictive. « Je t’ai tenu contre moi. » Un silence assourdissant, une douleur aigue, aussi profonde qu’une nuit sans lune. Un vide abyssal. Il n’avait jamais connu pareil sentiment de perte et d’échec. « Alors, s’il te plaît, tais-toi. »

Brusquement, sans crier gare, ses pas se déportèrent sur sa gauche. Ben lui coupait la route. Sans peur aucune, il combla la distance et glissa à son tour dans son espace. « Si tu pouvais partir demain, rentrer chez toi, là-bas… Si on t’en donnait la possibilité. Est-ce que tu le ferais ? » Pouvait-elle-même répondre à cette question ? Pour lui, il n’y aurait pas de retour possible. Son regard trouva le sien et il s’y accrocha. Ben la confrontait à cette réalité qui était la leur. « Tu parles sans savoir. » Elle était si loin de comprendre. « Il ne s’agit pas de ce lien. » Ses iris se détournèrent, survolant la rue. « Je me fiche d’être brave. Quant à cette lâcheté que tu m’attribues… Libre à toi de penser ainsi. » Son regard fuyant attestait pourtant de l’impact de ces paroles sur sa personne. Rey avait réussi à l’atteindre. Lâche, il ne pensait pas l’être. Mais l’idée qu’elle pût le percevoir ainsi le blessait. « Je ne veux pas t’affronter, je ne l’ai jamais voulu. » Bien qu’indirectement, n’était-ce pas ce qu’ils faisaient ? Ils se livraient à une nouvelle joute. Ses poings se serrèrent. De les avoir si longtemps retenus, il en savait toute la portée, ces mots dont il ne pouvait se défaire. Ses bras esquissèrent un infime mouvement. Enfin, ses mains vinrent se poser sur ses épaules. Non, il ne rejetait pas sa proximité. Par ce geste, il entendait le lui prouver. Elle imputait son recul à un reniement de leur lien et de ce qui représentait leur nature même. Il n’en était rien. Tête penchée, son front se heurta doucement au sien. « Si je fais tout ça, c’est parce que je t’aime. »

@Rey Skywalker

▿ Date de naissance : 08/02/1995

❝Rey & Ben❞

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S'il est un trait commun que nous partageons tous les deux et qu'il nous a très vite été impossible d'ignorer, c'est bien notre franchise à l'un comme à l'autre. Si nous avons parfois peine à véritablement nous comprendre, à convenablement cerner les intentions et les aspirations de l'autre, nous ne pouvons pas l'imputer à notre honnêteté. J'ai été franche, directe, avec lui, je peux reconnaître que j'ai manqué de tact, mais je préfère un discours à cœur ouvert, même s'il doit être incisif, à un silence pesant, qui nous écraserait comme une chape de plomb. Et si j'ai été honnête, au risque de le blesser, il sait parfaitement me rendre la pareille, et sa réponse, loin de ce à quoi je m'attendais, a le don de me déstabiliser totalement.

Était-ce égoïste de ma part ? Sans doute. Je reconnais n'avoir jamais songé à ce qu'il a pu ressentir au moment de serrer contre lui mon corps sans vie. J'ai porté son deuil, je suis celle qui a survécu à l'autre, et quelque part, j'en ai presque oublié qu'un instant, un bref instant, c'est lui qui m'a survécu, c'est lui qui a supporté cet étau qui m'a longuement étreint le cœur. L'entendre me décrire en quelque mot son ressenti, à ce moment-là, me désarme complètement, et je sens tous les arguments que je voulais encore lui adresser s'évaporer d'un seul coup. A la place, je reste là, immobile, à croiser son regard qui ne cille pas ou presque tandis qu'il me fait face et me fait regretter mes paroles précédentes, dont j'ai pourtant pensé le moindre mot, qu'importe qu'ils aient pu le blesser.

Je parle sans savoir, c'est sans doute vrai, mais c'est tout ce que je demande, savoir, comprendre vraiment. Et j'ai beau m'y efforcer, encore et encore, je n'y parviens pas. Quelque chose, une variable, m'échappe. Je voudrais me frayer un chemin à travers la brume de ses pensées et l'atteindre vraiment. Pas en le blessant, mais en parvenant à me mettre à sa place, chose que je m'efforce de faire sans pour autant y parvenir. Est-ce que je le pense vraiment lâche ? Dans cette circonstance, oui, ce n'est pas pour autant que je considère que c'est ce qui le définit. S'il m'assure que je peux bien penser ce que je veux, je vois bien, je sens bien que cette remarque en particulier l'affecte, et je le regrette en partie... Je ne sais plus sur quel pied danser, à vrai dire, assaillie par un flot d'informations, d'émotions à digérer, et tandis que Ben enchaîne, se livre comme j'ai bel et bien attendu qu'il le fasse, je me sens submergée.

Moi non plus, je n'ai jamais voulu l'affronter. C'est arrivé, les circonstances avaient fait de nous des ennemis, mais je n'ai jamais voulu être où que ce soit si ce n'est de son côté, et c'est une chose qui n'a absolument pas changé. Et je sais que lui non plus n'a jamais voulu m'affronter. C'est une chose que j'ai comprise et ressentie d'office, sans aucune confusion, sans aucun doute possible. Et c'est justement pour ça que j'insiste à ce point. Je ne veux pas d'un affrontement. Je veux être capable d'être auprès de lui, et qu'il me laisse être auprès de lui.

Je me tends légèrement quand ses mains se posent sur mes épaules, mon souffle se coupe quand son front se retrouve contre le mien. Et les mots qu'il prononce alors me paralysent un instant. Avant que mon cœur ne se rappelle de battre, et ne décide de le faire beaucoup trop vite. Un temps de silence, peut-être trop long, suit cet aveu. Doucement presque comme si je redoutais que ce geste suffise à ce qu'il m'échappe, je lève une main vers lui, mes doigts viennent caresser sa joue.

❝Si j'avais l'occasion de partir, de rentrer, et que tu devais rester ici, alors je ne partirais pas❞, je lui confie dans un souffle. ❝Je ne suis nulle part chez moi si tu n'es pas avec moi.❞ Je me rapproche avec douceur, brise le peu d'espace qui sépare encore son visage du mien. Mes lèvres se posent sur les siennes, doucement, brièvement. ❝Je t'aime, Ben.❞

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Ben franchissait lignes physiques et émotionnelles. Rey méconnaissait la nature de sa pensée, ignorait la teneur de ses sentiments. Elle se fourvoyait dans quelques impasses, suppositions erronées dont il était le seul coupable. Elle avait cru s’imposer à lui et comme elle se trompait ! Jamais elle ne serait un poids à ses yeux, une obligation, une contrainte. Constamment, il luttait contre la véhémence de ses aspirations intrinsèques, fondamentales. Il rejetait, réprimait, écrasait sa volonté profonde. Elle ne savait rien de ce conflit, cette bataille qui se livrait par-delà les murs érigés par sa psyché. Ben ne souhaitait qu’être auprès d’elle. Rey était l’autre tenant d’un tout. Elle était sa réponse. Il l’aimait. Il n’y avait rien de plus à ajouter. Il l’aimait inconditionnellement, purement, simplement. Une vérité de La Palice, car oui, on ne pouvait que l’en railler. Elle était tellement plus que lui. Jamais il n’en serait digne. Il l’aimait à s’en oublier. Ces mots, les avait-il déjà adressé à quelqu’un ? Peut-être à sa mère, à son père. Mais alors, il n’était qu’un enfant et les prononçait comme une évidence. Il ne pouvait en être tout à fait sûr. Le temps avait compromis, flétri, émoussé, usé ses souvenirs jusqu’à la corde. Les quelques fragments heureux – qui subsistaient – avaient été souillés. « Ils ne t’aiment pas. Tu es un monstre à leurs yeux. » chantaient les voix. « Ils ne viendront plus jamais pour toi. » Gravées dans son esprit. « Il est trop tard pour toi. »

Rey était si proche. Ses mains sur ses épaules, sa tête contre la sienne, il aurait pu jurer entendre battre son cœur. Il était fatigué de taire. Il ne pouvait la laisser croire au rejet du lien qui les unissait. Tout au moins, il ne le concevait pas comme tel alors. Mais peut-être avait-elle raison. La tenant ainsi à distance, il faisait montre d’une lâcheté involontaire. Ben fuyait ses peurs, quand il aurait dû s’y confronter. Elles étaient nombreuses. Par ce choix, ne donnait-il pas du crédit aux mensonges dont Palpatine l’avait abreuvé depuis le berceau ? L’idée le révulsait. Rey semblait troublée par son aveu. À son touché, il la sentit se tendre comme la corde d’un arc. En premier lieu, Ben rencontra un silence angoissant. Suite à quoi une main se posa contre sa joue, avec une lenteur qui lui parut infinie. Ses doigts glissèrent contre sa peau en une caresse. Inconsciemment, il se pencha à son contact. Sa respiration se bloqua aux mots qui s’échappèrent de ses lèvres. La teneur de ses propos s’imposa à lui, le submergea. Il reprit maladroitement son souffle par une inspiration trop audible. Ses iris vacillèrent. Personne ne l’avait jamais choisi. Son père s’était enfui aux commandes du Faucon devant la charge qu’il représentait. Sa mère s’était déchargée de lui auprès de son oncle. Luke… Luke avait souhaité… Il désirait lui intimer le silence, arrêter le temps. C’était trop à prendre. Elle ne pouvait pas penser ainsi. Elle ne devait pas vouloir de lui. Rey rompit la distance, pressa ses lèvres contre les siennes, un chaste baiser. Aimer. Le dire n’était rien à côté de l’entendre. Point d’orgue. L’émotion atteignait son paroxysme, culminant à des hauteurs qu’il pensait inaccessibles pour lui. Ses mains remontèrent le long de sa nuque pour venir encadrer son visage. « Je te souhaite ici. Je me veux auprès de toi. » dit-il, ne quittant jamais son regard. « Mais, ces aspirations sont égoïstes. Je les étouffe tant bien que mal. Je ne devrais pas. Mais tout ce que je veux c’est toi, cette connexion. Je veux à nouveau pouvoir te sentir. Je veux retrouver cette unité. » Son pouce dessinait ses traits. Cette solitude se chevillait à lui depuis toujours. Toute sa vie durant, il s’était cru seul. Dans l’ignorance la plus totale, Ben partageait pourtant ce lien avec elle. On l’en avait privé avant qu’il ait pu en jouir. Un bref instant, il ferma les yeux et laissa la Force affluer. Un sillon se creusa entre ses sourcils, tandis qu’il se concentrait. Il tendit allégoriquement la main, chercha sa signature, sa présence, se heurtant à un mur. Ben tenta de forcer le passage, en vain. Il ne pouvait l’atteindre, aussi proche fût-elle physiquement. Son front retomba contre le sien sous l’effort fourni. Sa respiration se fit plus forte et se calma. Yeux clos, il se laissa bercer par sa proximité apaisante et – il devait le reconnaître – enivrante. Le temps s'étira. Un constat le frappa à brûle-pourpoint. L'ombre d'un sourire gagna ses lèvres. L'amusement le drapait des pieds à la tête. « C'est toujours toi qui m'embrasses » reconnut-il dans un souffle. Son expression sérieuse le reprit presque aussitôt. Il entrouvrit les yeux et la dévisagea, à demi-penaud, comme s'il réalisait tout à coup le faible écart qui les séparait. Quelques secondes lui échappèrent encore avant qu'il n'incline son visage, partant à sa rencontre. Ben hésita une dernière fois, puis effleura ses lèvres. Il l'embrassa pour de bon, avec plus d'audace. De son monde il ne resta bientôt plus qu'elle. Le cœur battant à tout rompre, la respiration chaotique, il se sépara d'elle. « Deux points pour toi, un pour moi. » dit-il, le sourire aux lèvres.

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Dernière édition par Ben Solo Bridges le Jeu 5 Aoû - 14:48, édité 1 fois

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Est-il égoïste de me vouloir ainsi auprès de lui quand ma place pourrait, voire devrait être ailleurs ? Peut-être bien, mais quelle importance ? C'est un égoïsme dont je profite, et c'est un égoïsme que j'éprouve tout autant. C'est sans doute ça, aimer, au fond. Un égoïsme partagé, qui ne se soucie pas tant des autres, du contexte, de tout le reste, que de soi et de l'autre, qui dans tous les cas est une partie de soi. S'il s'estime égoïste de vouloir me garder avec lui, il néglige le fait que c'est tout sauf pour m'incommoder. Et surtout, ce lien, cette connexion, j'éprouve le besoin de les ressentir de nouveau avec sans doute autant de force et de certitude.

Et une part de moi a envie de se dire que c'est une première étape. Pour nous retrouver, il fallait que je le retrouve. C'est chose faite. Et instinctivement, tout comme lui, je voudrais que ça fasse une différence, que tout ce que je ne parviens à retrouver, tout ce qui m'échappe encore, tout ce qui me manque, me revienne d'instinct. Ce n'est malheureusement pas si simple, et ce n'est évidemment pas le cas. Mais pour la première fois, je ne m'inquiète pas d'avoir perdu ce lien pour toujours.

Pour la première, fois, j'ai la certitude qu'il me reviendra, qu'il nous reviendra. Il faudra s'armer de patience, mais je peux en avoir autant que nécessaire tant que je sais où je vais, pourquoi j'y vais. Je n'ai jamais été à ce point sûre de moi et de ce que je désirais. Ces certitudes me portent et me renforcent plus qu'elles ne me rendent vulnérables. Je n'ai jamais ressenti cela plus sûrement, et c'est réconfortant. Je suis aimée par quelqu'un que j'aime, et ça vaut, pour moi, tout l'or du monde.

Le temps s'écoule et je le laisse filer, il n'a pas grande importance, je savoure seulement le contact de son front contre le mien, son souffle contre mon visage, cette proximité qu'il ne me refuse pas, qu'il entretient et qui me fait du bien. Je souris à mon tour quand il me fait remarquer que c'est toujours moi qui viens l'embrasser. Il ne tient qu'à lui d'y remédier. Ce qu'il fait. Sans hésitation, plus longuement. Mes lèvres soudées aux siennes, j'oublie le monde et tout ce qui nous entoure. Il est tout ce qui m'importe, en cet instant. Je souris en retour à sa remarque. Elle me soulage que je n'imaginais pas si grand avant de m'en voir délestée. Il ne me fuis pas, il ne me rejette pas, il m'accepte. Plus d'hésitations, plus de distances. Peut-être y aura-t-il d'autres remises en questions, mais il ne semble pas vouloir faire volte-face ou rebrousser chemin, et cela me rassure à un point inimaginable.

❝Si on décide de compter les points, tu vas vite remarquer que je suis très compétitrice.❞

Et je suis même prête à récolter un nouveau point d'avance, mais c'est ce moment que choisit le monde extérieur, celui que j'ai pris le plus grand soin d'ignorer et de reléguer au second plan, se rappelle à notre bon souvenir. Un bruit aigu, strident, le genre qu'on ne peut que difficilement ignorer, envahit l'espace et brise le moment. Je m'écarte légèrement, alerte, je tente d'en isoler l'origine.

❝Je crois que ça vient de là-bas❞, dis-je en désignant une rue adjacente.

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Rey Skywalker

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