Il était vingt-trois heures et les rues étaient davantage éclairées par les étoiles que par les lumières de cette ville parfois défaillantes. Comme quoi, même dans un nouveau monde les inégalités existaient toujours. Les pauvres et bénévoles se retrouvaient toujours à être ceux qui manquaient le plus de moyen. Même un refuge comme FREE, était dépourvu face à ce genre de phénomène. Bien sûr, je ne me plaignais pas, on faisait la différence ici comme on la faisait dans les autres refuges où je donnais un coup de main. Cela me rappelait le FEAST. Un moyen comme un autre d'honorer la mémoire de Tante May. Ici, ce n'étaient pas les sans-abris que l'on aidait, mais les femmes qui subissaient les violences de leur mari. Même la veille de Noël les appels étaient bien trop important à mon goût. Enfin... Techniquement, un seul appel était un drame. Quoi qu'un petit "Bonjour, vous pouvez fermer, on a plus besoin de vos services, plus personne ne frappe personne", serait le bienvenu. Néanmoins, c'était trop beau pour être vrai. Et alors qu'elles devaient être en train de fêter Noël en famille dans le rouge des chaussettes de Noël, le blanc pur de la neige et le vert rassurant du sapin, elles n'avaient le droit qu'à la couleur du ciel sur leur corps pour certaines. Bien sûr, moi, je ne pouvais pas toujours aider. Parfois, dans ce genre de situation, une présence féminine était préférable à une présence masculine. Ceci étant dit, quand il s'agissait de porter des cartons, remplir la paperasse ou dépanner quand il manquait du monde pour les personnes n'étant pas réticentes à ma présence, j'étais là. J'aurais aimé faire plus, mais comme disait Tante May... Quand on aide quelqu'un, on aide tout le monde. Et puis ce n'était pas le seul refuge. J'avais aidé, car ils manquaient justement de bras. Le jour où ils n'auront plus besoin de moi, j'irai... Sans doute dans un autre refuge. La misère ne manque jamais. On ne peut pas dire qu'il y ait de mains en trop. 

Heureusement, là, c'était un temps un peu calme. On m'avait dit de prendre une pause. Je m'étais donc mis dehors, à l'arrière du bâtiment. C'était ici que le plus souvent les bénévoles prenaient une pause, discutant de leur projet autour de leurs gobelets de café entre-deux bouffés de cigarettes. Je leur dirai bien deux mots sur les mégots par terre, mais en même temps... C'était aussi une façon de décompresser devant toute la violence qu'ils voyaient tous les jours. Moi, j'avais combattu des grands méchants, mais c'était presque simple d'affronter le caïd comparé à devoir aidé presque impuissant ceux qui subissaient la cruauté banalisée de nos sociétés... Donc, prétextant une pause, je nettoyais un peu cette partie-là afin que jamais ils ne se rendent compte que leurs mauvaises habitudes pouvaient vraiment être très salissantes. Enfin... Surtout, pour qu'ils n'aient pas à penser à autre chose que leur discussion. C'était une façon d'entretenir un refuge même pour ceux qui ne servaient que d'intermédiaire. Une fois fini, je regardais un peu mon téléphone, voyant un peu si j'avais un message de mon alter ego. J'avais esquivé le sujet de Noël. S'il avait su, il m'aurait invité. Il était mignon... Un bon gamin. Bien meilleur que moi. Sauf que je voulais sincèrement qu'il profite de ces fêtes en famille. Moi, je n'avais plus vraiment qui que ce soit avec qui les fêter. Ni Harry... Ni tante May... MJ et Miles avaient disparu... Cela faisait cinq ans. Cinq ans déjà... Secouant la tête, je rentrai de nouveau dans le bâtiment. Un sourire d’apparat que seuls mes proches savaient transpercer. Après tout, à force de sourire peut-être qu'il deviendrait vrai. Je n'avais pas une mauvaise vie. J'avais un appartement, j'arrivais à payer mon loyer... Avec de gros retards, mais jamais mes retards n'avaient été aussi faibles ! Ce qui en dit long sur ma ponctualité... Bref, j'étais... Utile ? Je crois. Pas la peine d'inquiéter les gens en perdant mon sourire. Surtout que quand je rentrai, des éclats de voix pouvaient s'entendre. 

L'origine de la distorsion sonore était un homme de la trentaine. Je n'avais pas besoin de tout écouter pour connaître le problème. Il était courroucé que sa conjointe ait trouvé refuge ici. Génial... Que faire ? Car visiblement, il semblait bien décider à passer en force. Appeler Pete ? Non, il était en repas... Je devais essayer de gérer. Pourquoi moi et pas les autres ? Oh, peut-être parce que j'avais plus de dix ans d'expérience de combat. Bon, je n'avais plus mes pouvoirs ceci dit. Je m'approchais de l'homme dont la contrariété pouvait se lire sur les veines apparentes qui ornaient son crâne chauve. Heureusement, après avoir côtoyé Fisk, il ne ressemblait pas à mes yeux à un géant. Par contre ses trois têtes de plus que moi faisaient que je n'allais pas jusqu'à le considérer comme un petit chaton. Je posais ma main sur son épaule, qui, me semblait sur le coup une bonne idée... Puis j'ai vite réalisé que ça allait me coûter cher en anti-douleur. « Écoutez Monsieur... Nous pourrions en discuter calmement. Je suis sûr que si vous vous montrez patient... » Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase qu'il saisit ma main pour la tordre. Oh, je sais ce qu'on imagine dans ce genre de cas. On résiste à la douleur et on regarde l'autre dans les yeux comme un bonhomme. Non, mauvaise idée. Il valait mieux au contraire se laisser aller au mouvement pour limiter la douleur et pouvoir riposter. « Lâche-moi. Je veux récupérer ma fiancée ! Vous me l'avez volé ! Avec mes amis, on ne restera pas sans rien faire. » « S'il vous plaît... Il n'est pas... Trop tard. Lâchez ma main... Je n'ai pas fait assez de gymnastique au lycée pour la tordre comme ça... » « T'es un marrant toi... » Et quand il finit sa phrase son poing de libre s’abattit sur ma joue. J'encaissai le coup violent, la tête tournante. Visiblement, ça aussi allait laisser une marque. Les autres bénévoles s'étaient réfugiés dans les bureaux et étaient partis s'assurer que personne ne pourrait être mis en danger par lui. Peut-être avaient-ils appelé la police ? Il fallait juste tenir... Alors qu'il m'avait mis à genoux, avec un coup-de-poing bien senti, je touchais à ce qui devait sans doute être sa plus grande fierté, ce qui le fit me lâcher. Je pus me relever, mais sans ma guérison... J'avais un bras blessé, un équilibre incertain et des douleurs qui me faisaient tournoyer dans mon esprit. Aller... Quinze minutes de danse... Avec de la chance, ses amis ne penseraient pas à se joindre à la fête voyant qu'il mettait du temps à revenir... Et avec de la chance, ils n'avaient que leur poing avec eux... Ta gueule Peter... Avec ce genre d'espoir, forcément, ils vont se ramener avec des battes... Si t'as de la chance. Et merde. Joyeux Noël, je suppose ? 

La douleur me lançait. Être habitué pendant des années à guérir rapidement avait tendance à amoindrir la résistance à la douleur. Ce n'était pas peu dire. Pendant une semaine, j'aurai encore la marque. J'étais encore à genoux, ce dernier ayant déjà trop travaillé cette année pour amoindrir mes chutes. Incapable de réfléchir, ma tête tournoyait légèrement. Les souvenirs défilés. Je me revoyais combattre le crime, jamais une frappe comme la sienne n'aurait eu raison de moi. Ceci étant dit, sans pouvoir, dormant quatre heures par jour, une alimentation pas très saine... Et le seul sport que je faisais, c'était de la course ou parfois de la natation, en gros pas des sports développant ma musculature. J'étais devenu comme ceux que je sauvais. J'essayais de me relever, mais d'un coup de pied dans mon torse, il finit de m’étaler sur le dos, me faisant glisser le long de la pièce. J'en profitais pour jeter un œil à l'extérieur. Les brutes qui l'accompagnaient l'avaient déjà quitté... Il risquait de regretter de ne pas être parti calmement vu l'état critique dans lequel ses amis étaient. Allais-je le plaindre ? J'aurai aimé, mais là, je n'étais plus forcément en état. Une jeune femme s'approchait de lui alors qu'il s'avançait toujours vers moi d'un pas bien décidé à me refaire le portrait. Était-ce elle qui s'était occupée de toute la bande ? Mon Dieu... Son copain avait intérêt à filer droit... Et pourquoi sa tête me disait... Quelque chose ? Comme si je voyais une personne inconnue sous des traits familiers... 

Le néon grisonnant m'empêchait d'étudier autant que j'aurai voulu son visage. Le tout se passa comme dans un film d'horreur. Je voyais le déroulé du film en une image par seconde. Elle avait grimpé sur le dos de l'homme et jouant avec ses jambes s'était maintenue autour de lui pour pouvoir le stranguler à l'aide de sa ceinture. Il n'y avait pas à dire, cette femme était forte, agile et maline. L'homme se trouvait totalement à sa merci et alors qu'il cherchait à la déloger aucune de ses pattes velues n'arrivait à atteindre le félin qui enfonçait son emprise sur lui comme un chat enfonçait ses griffes dans la peau d'un agresseur. Le néon intensifiait le côté prédateur mettant à terre sa proie. Cependant, ce qui me fit frissonner d'effroi alors que j'étais toujours à terre fut sa dernière phrase. Parker ? Ne plus savoir se battre ? Elle m'avait... Connu ? Mais comment pouvais-je ne pas la reconnaître alors ? Je me relevais, difficilement. Il avait frappé fort dans le torse ce... Vilain monsieur. Et là, il était en train d'en payer le prix... Toujours strangulé par la ceinture, il avait mis genou à terre. « Vous me connaissez ? » Je m'approchais lentement, mais un autre bruit m'arrêta net. Des bénévoles de l’association étaient sortis. Certains étaient réticents au spectacle qu'ils voyaient, mais la plupart applaudissaient plutôt le tour de force de cette femme. Il fallait dire qu'un tel degré d'expertise était impressionnant. De nouvelles secondes passèrent et je commençais à m'inquiéter de la santé de l'homme qui commençait à arrêter de se débattre. Les bénévoles de leur côté commençaient à encourager la dame, allant jusqu'à prononcer son nom. Mademoiselle Hardy...

« Felicia ?! » Cela avait été dit dans un murmure que seul elle pouvait entendre entre les grisonnements du néon. Je ne l'avais pas dit pour l'appeler, j'étais juste... Stupéfait. Mon cœur s'était serré à la simple mention de celle qui avait partagé ma vie pendant un moment. Je m'avançais vers elle, d'un pas hésitant. Pourquoi m'appelait-elle Parker ? Elle ne m'avait jamais appelé comme ça... La réponse était simple, elle n'était pas ma Felicia... Enfin, Félicia n'avait jamais été à moi. Cela avait toujours été compliqué entre nous. Je voulais dire... Elle n'était pas la Felicia de mon monde. Ceci étant dit, je ne pouvais m'empêcher d'avancer vers elle, la main tendue, comme pour vérifier que je n'étais pas en train de rêver. Un simple contact. Et pourtant, alors que j'étais arrivé à son contact, ma main se figea avant de la toucher. Ce n'était peut-être pas une bonne idée. « Merci... De m'avoir sauvé... » Au lieu de me concentrer sur elle, je devais me concentrer sur l’enjeu du moment... Le devoir avant tout. « Feli... Tu peux le relâcher... » Mon dernier souvenir d'elle était sa petite manipulation me faisant croire que nous avions eu un enfant elle et moi... Bien sûr tout cela été faux, mais je ne l'avais compris que trop tard. Pourtant, même si entre elle et moi... Du moins entre son autre version et moi, cela n'avait jamais été simple... Je ne pouvais jamais m'empêcher de vouloir l'aider. C'était comme si ma vie ne pouvait être complète sans nos jeux. Je finis par poser calmement ma main sur son épaule. Elle allait me bousculer, me faire passer au-dessus de son épaule peut-être... Mais j'avais besoin de la sortir de sa colère et son dégoût, je ne réalisais juste pas que j'étais celui qui la dégoûtait sans doute le plus. « Laisse la police se charger du reste. S'il te plaît... Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose parce que tu aurais eu la main lourde... Il n'a pas pu toucher à la personne protégée ici et il n'a fait de mal à... Personne. Tu t'en es assurée » On allait dire que moi ça ne comptait pas, histoire qu'elle ne soit pas trop furax. Ceci dit, mon visage même éclairé au néon montrait clairement que c'était un mensonge.
 

Malgré les vêtements qui séparaient nos peaux, le contact contre elle était toujours électrique. Ce n'était pas avec elle que j'avais fait ma vie, mais avec MJ. Ce n'était pas un regret, MJ était mon premier amour. Peut-être mon grand amour. Tout comme Miles qui m'avait dit que Felicia avait une petite vie à Paris avec sa copine... Cela m'avait fait quelque chose quand je l'avais appris. Une pointe de jalousie transperçant surtout mon bonheur de la savoir aussi heureuse. Cette alchimie entre elle et moi était une chose que nous aurions toujours. Peu importait les années, peu importait les engagements. L'alchimie n'était pas forcément quelque chose qui était voué à aboutir sur une relation amoureuse et intime. Non, cela montrait juste notre compatibilité, notre intérêt mutuel. Cependant, je devais garder une chose en tête, ce n'était pas la Felicia de mon monde. Celle-ci était bien plus enragée et visiblement, elle n'avait pas trouvé la paix. Peu importait ce que je pouvais dire, on aurait presque dit qu'elle ne m'entendait pas. Elle s'acharnait sur le pauvre damné, qui à mon sens, avait plus que mérité son sort. La violence n'était jamais quelque chose de bon, même quand c'était moi qui l'employais. Cependant, la violence faite sur la personne que l'on était censé aimé et chérir ? C'était peut-être la pire forme de violence, car elle revêtait en plus le manteau de la trahison se parfumant de l'impuissance de l'autre. Cela semblait personnel et la foule qui l'encourageait commençait à me terrifier. Quand on commençait à se laisser aller à faire justice soi-même, où est-ce qu'on s'arrêtait ? Je voulais aider les gens, mais ce n'était pas à moi de les punir... Hypocrite venant d'un justicier masqué ? Sans doute... Mais je ne retenais jamais captif mes ennemis, je les livrais toujours à une autorité compétente. Même si parfois, c'était frustrant. Car même mes ennemis, sortaient encore et encore, me mutilant encore et encore, menaçant ceux que j'aimais, encore et encore.

Quand je finissais par l'atteindre, sa réponse ne fut pas franchement celle que j'avais espérée. Mais en même temps à quoi est-ce que je pouvais m'attendre ? Un "Oui Peter, je vais faire ce que tu me dis même si je ne te connais pas et je vais même arrêter de voler !". Ouais, nan, si c'était arrivé, j'aurais dû me pincer pour vérifier que je ne dormais pas. Je la regardais impuissant. Je refusais de lever la main sur elle, mais en même temps la foule continuait de l'acclamer. Cependant, ceux qui au départ ne disaient trop rien commençaient à murmurer, effrayés par le teint bleuâtre que prenait la brute épaisse. Je n'avais pas vraiment le temps de réfléchir, je devais intervenir vite. Si je ne pouvais pas passer par la force et que la force de mes mots était à elle seule insuffisante... J'avançais d'un pas léger vers elle. Elle était désormais debout et l'homme totalement assis, impuissant face à son emprise. Pourtant, sa tête arrivait toujours au cou de Felicia... Ou alors c'était parce qu'elle tirait sur sa ceinture ? Bref, pas le temps de m'attarder sur ça. Je me posai derrière elle transformant le léger contact à un contact plus appuyé, mes deux glissant le long de ses bras. Je murmurais au creux de son oreille, d'une voix douce presque suppliante « Cat... S'il te plaît... » Mes mains arrivaient au niveau des siennes et comme entrelaçant mes doigts dans les siens, je cherchais à légèrement lui faire relâcher prise sans forcer afin de laisser à sa victime fautive le temps de respirer avant qu'elle ne m'envoie à l'autre bout de la pièce, créant sans doute un trou dans le mur au passage. D'une voix un peu plus normale et cette fois-ci, loin du murmure que seule elle pouvait entendre, je repris mon plaidoyer. « J'ai un ami qui travaille au commissariat... Dick Grayson... Si je lui demande, je suis sûr qu'il veillera à ce que jamais cet homme ne fasse du mal de nouveau à son ancienne conjointe... »

J'essayais de retirer la ceinture de ses mains, mais je n'étais pas vraiment sûr que le simple choc de notre contact suffise. Ce n'était pas juste des mots doux murmurés pour la manipuler. Enfin... Ce n'était pas pour la manipuler et ils n'étaient pas doux... Par contre, je n'étais pas sûr de comment elle allait le prendre. On aurait dit qu'elle se sentait le devoir de régler ce problème de manière définitive. Mais tous et toutes n'approuvaient pas le sort de cet homme. Et visiblement Felicia était appréciée ici, si jamais l'association la perdait... Non, si jamais il lui arrivait quelque chose... « Le tuer ne réglera pas le problème... Oui, tu sauveras une personne... Puis tu seras recherchée... Tu ne pourras plus aider comme tu aides là... Ce n'est pas aider une personne que tu fais là... C'est abandonner toutes les autres. » Le côté hypocrite de la chose... C'était qu'en tant que Spider-Man, les autorités m'avaient souvent recherché et blessé... Cela ne m'avait jamais empêché de continuer de jouer la bonne petite araignée des autorités. Sauf quand elles étaient corrompues. « Qu'est-ce qu'elles feront sans toi ? Si tu cèdes ce soir... L'association ne peut pas se permettre de te perdre... » Je ne pouvais pas me permettre de la perde. Univers différents ? Sans doute. Mais elle restait Felicia... Et je restais Peter. « Je sais que je ne suis pas ton Peter... Tu n'es pas ma Felicia... Mais je n'imagine pas un univers où un Peter tournerait le dos à une Felicia. Je ne peux pas te permettre de te perdre sur ce chemin... S'il te plaît. » Je n'avais pas sa force, si elle voulait m'envoyer balader, elle le pouvait... Elle le ferait. Elle me détesterait peut-être, mais au moins... Elle n'aurait pas le sang... Enfin la bave de ce misérable sur la conscience... 
 

Felicia et moi, cela n'avait jamais été de tout repos. Au contraire. Elle ne m'avait jamais vraiment aimé. Enfin... Pas comme MJ. MJ aimait Peter Parker et Spider-Man. Felicia, elle n'avait d'yeux que pour Spider-Man, pas Peter. Cela avait eu son lot de complication. C'était la principale raison de notre rupture d'ailleurs. Je n'étais pas celui pour qui elle tombait. Une partie de moi seulement. Alors que moi... Je devais avouer que j'étais tombé sous le charme et de Felicia Hardy et de Back Cat. Même si c'était une criminelle, nos jeux du chat et de la souris rendaient ma vie de justicier bien plus intéressante. Et même alors que j'étais avec MJ, il y avait toujours cette tension, ce jeu, ce fil sur lequel nous marchions. Notre histoire était impossible, mais une partie de nous en avait envie. J'aimais penser qu'elle était encore à Paris avec sa dulcinée. En revanche, celle que j'avais en face de moi ne semblait pas avoir trouvé la paix. Elle ne semblait pas avoir tiré un trait sur son passé et ses rancœurs. Je ne pouvais pas voir son regard, mais j'avais ressenti sa rage dans ses mains alors qu'elle faisait manquer d'air à sa victime. Pourtant, à mon contact, sa prise se relâcha légèrement. Elle hésitait, mes mots, visiblement, l'atteignaient et je pouvais même sentir les battements de son cœur au travers de ses mains. J'étais tellement concentré sur elle que je ne m'aperçus pas que le mien avait à son tour accéléré, le souffle court. Le temps s'était presque arrêté, attendant sa réaction. Comme bien souvent, j'étais suspendu à ses lèvres. Chaque certitude me désertait alors que les secondes s'écoulaient, une seule restait accrochée à moi telle une ancre qui me noyait dans mes angoisses. Elle allait forcément faire une chose à laquelle je ne m'attendais pas. Jamais je n'avais pu prévoir Felicia... 

Et comme à mon habitude, je ne fus pas déçu. Elle me fit passer par-dessus son épaule, m'écrasant contre mon agresseur qui finit de tomber dans les vapes. Au moins, ses jours n'étaient plus en danger et il avait amorti ma chute. Pourtant, ce n'était pas une chute sans blessure. Rarement, j'avais eu aussi mal. Ce n'était pas tant le choc physique, mais bien le choc des mots. Je n'étais... Rien ? Elle m'interdisait de l'approcher ? Pourquoi ? Qu'avais-je fait dans son univers ? Ses mots... Je sentais mon cœur comme si elle l'avait lacéré avec ses griffes acérées. Je pouvais entendre toute sa colère, pourtant ses yeux refusaient de rencontrer les miens. Elle regarda autour d'elle. Ceux qui avaient commençaient à murmurer avaient été choqué par la violence dont elle fit preuve à mon égard et telle Cendrillon face aux coups de minuit, elle s'envola en entendant le chant des sirènes de police. Je restais là, pétrifié par l'expérience que je venais de vivre. Je ne comprenais pas. Felicia me prenait toujours par surprise, mais jamais elle ne m'avait laissé sans voix à ce point. J'étais clairement à terre, mon corps refusait de bouger. Je refaisais le scénario dans ma tête. À quel moment avais-je merdé ? Comment pouvais-je me rattraper ? Non, je ne devais rien faire, elle avait été claire... Elle m'interdisait de l'approcher. Alors si je ne pouvais pas l'approcher, je restais là. Comme si le temps s'était arrêté, mais en réalité, il continuait de s'écouler. Peu importe à quel point mon monde vacillait, celui sur lequel je vivais continuait de tourner. Finalement, je me levais alors que les portes du refuge s'ouvraient avec les officiers venus faire leur travail. Les membres de l’association prirent les choses en main et une des membres me fit un signe de tête pour m'indiquer par où était parti cette amie qui m'était encore inconnue. Pourquoi ? Vous l'aviez entendu... Elle ne voulait plus me voir... Mais peut-être était-ce pour cette raison que je devais la retrouver... Pour comprendre... Et m'assurer que c'était bien son cœur qui avait parlé et non pas seulement la partie qui était endommagée par les drames de la vie. 

Je me mis à courir comme si ma vie en dépendait, m'attendant à la voir à chaque détour de chaque couloir. Mais elle n'était pas là. J'étais maladroit, la tête tournait encore si bien que je m'écrasais contre les murs parfois, ayant du mal à gérer mon équilibre. Cependant, je continuais de courir, je n'avais pas le temps de réfléchir. Je ne savais même pas ce que j'allais lui dire... Ni même ce que je voulais lui dire. Je savais juste que je devais la voir, savoir ce qu'il se passait. Je finis par enfoncer la porte qui donnait sur l'extérieur. Je la vis, de dos. J'étais totalement essoufflé et le fracas de la porte trahi ma présence. « Felicia... » Je dis ce nom comme s'il était une invocation. En raison de mon souffle coupé et pour m'assurer qu'elle m'entende, j'avais presque crié son nom pour la supplier de ne pas fuir. « Je t'en prie... Ne pars pas comme ça... » Je savais que je ne pouvais pas lui demander de rester. Après tout, je n'étais rien... C'était elle qui l'avait dit... Le froid mordant mon âme, comme s'il enfonçait les griffes de la féline un peu plus dans mon cœur, je mis quelques longues secondes à trouver mes mots. « Tu as raison sur... Toute la ligne... Je ne te connais pas... Je ne sais rien... » Je n'étais rien... « Tu n'es pas ma Felicia et... Je ne suis pas ton Peter... » Je finis par reprendre mon souffle. Était-ce la fatigue ou la panique qui me faisait autant haleté ? Ou était-ce le froid ? Je n'avais pris que mon pull avec moi en cette saison, ce n'était pas raisonnable. Pourtant, je pouvais ressentir une vague de chaleur me saisir au rythme des vacillements de mon champ de vision. « La Felicia de mon monde... Je prie pour qu'elle soit encore à Paris avec sa dulcinée... Qu'elle soit heureuse. Mais... Je prie aussi pour que si elle était dans ce monde-ci... Qu'elle puisse rencontrer quelqu'un qui saurait l'aider. Car je ne peux pas imaginer une seconde un monde où Felicia Hardy ne serait pas heureuse... Où on ne se poursuivrait pas dans un jeu du voleur et du policier... Et je n'imagine pas pouvoir te laisser fuir dans cet état sans comprendre... » Je parlais trop, je le savais, mais en même temps... Je ne voulais pas que notre seule rencontre soit un long silence perdu... « Ok, je ne suis pas celui que tu as connu... Mais cela ne veut pas dire pour autant que je compte t'abandonner... Te laisser partir après ce que j'ai vu... Je ne sais pas ce qui t'est arrivé. Je ne te connais pas... Mais... ça ne veut pas dire que je ne peux pas apprendre à te connaître ? » Je m'avançais vers elle. Plus que cinq pas et j'étais à son contact... Puis je me souvenais de la férocité avec laquelle elle me dit de ne plus l'approcher. Aussitôt, je me figeais derrière elle. « S'il te plaît... Laisse-moi réparer les erreurs passées... Pas les miennes, mais les siennes s'il en a fait. » J'avais fini de reprendre mon souffle et malgré le froid, je me tenais droit, le visage toujours meurtri, mais le regard assuré devant ma volonté de l'aider. « Je ne suis plus Spider-Man... Mais si je t'abandonnais, je ne serais plus Peter Parker non plus... »
 

Pourquoi ne se retournait-elle pas ? Me détestait-elle à ce point ? L'instant où j'arrêtais de parler était l'instant où le froid était sans doute le plus violent. Je faisais la conversation dans ma tête, tout ce qu'elle pouvait répondre, sachant que peu importe le nombre de scénarios que je me faisais dans ma tête, aucun ne serait ce qui se passerait en vrai. Parler m'aider à ne pas trop stresser. J'avais envie de rajouter quelque chose. Je devais avoir oublié la bonne phrase, le bon mot qui permettrait à Felicia de passé outre son passé avec mon alter ego pour me laisser une place... Me laisser une place ? Pourquoi voulais-je à tout prix une place ? Après tout, elle n'était pas celle que je connaissais, pourquoi me battre ? Ce n'était pas bien... Je n'avais pas le droit. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'elle cachait un mal-être... Sauf qu'à trop vouloir lui tendre la main, quand allais-je voir la distinction entre tendre la main et la prendre de force ? Quelle différence entre quelqu'un qui se battait pour l'autre et une personne qui s'imposait à l'autre ? Une question de perspective sans doute. Pourtant, même si cette question commençait à s'enrouler lentement autour de mon esprit, sifflant sa comptine en continu au point d'en faire siffler mes oreilles, je restais là sans sembler fléchir. J'attendais sa réponse pendant mon corps s'embrasait du froid qui l'animait. J'allais le payer. J'allais finir cloué au lit à sortir aussi peu chaudement vêtu en hiver. Inutile de m'en inquiéter maintenant. Ce n'était pas comme si j'allais tomber maintenant. Un bon bouillon en rentrant et tout irait bien. D'ailleurs, cela me donnait une excuse de trembler pour une autre raison que l'anxiété face à sa réaction. Réaction qui ne se fit pas attendre...

Elle se retourna me permettant d'admirer la raison pour laquelle elle avait mis tant de temps à me faire face. Ses yeux humides trahissaient le doute qui lui avait saisi le cœur. Je m'avançais vers elle alors qu'elle me parlait. J'entendais ce qu'elle me disait, mais j'écoutais surtout ce que son cœur disait au travers de ses yeux. Qu'avais-je bien pu faire dans ce monde ? Et en quoi étais-je si semblant à celui qui lui avait brisé le cœur ? Elle n'arrêtait pas de répéter que l'on se ressemblait. Elle avait fait une liste de qualité longue comme un bras. Oui, dire que je préférais des boulots mal payés à l'appât du gain était un compliment. Pour moi. Peut-être pas pour elle vu son goût pour le luxe, mais cela faisait partie de son charme. J'avais traversé les cinq pas pour être à quelques centimètres d'elle. Mon cœur battait. Non pas d'un amour transi, mais d'un besoin de transformer ses larmes en sourire et ses pleurs en rires. « Tu dis tout ça, Félicia... Mais... » Je passai ma main près de sa joue, l’effleurant de mes doigts pour sécher ce qu'il restait de ses larmes, ne regardant que les gouttes pour ne pas lui imposer mon regard. « Il semble y avoir quelque chose de cassé... Un cœur qui a abandonné a toujours les yeux secs... » Mon cœur s'accélérait, sous la panique de dire une bêtise, si bien que je rajoutais avec empressement « Ou alors c'était un flocon... En cette période, c'est plus crédible qu'une poussière vu qu'on est en extérieur... Mais bref, quoi qu'il en soit quelque chose te fait pleurer... Et si cette personne, c'est moi... Alors avant de sortir de ton œil, je veux m'assurer que... Tu ailles bien ? Pas parce que tu es une princesse en détresse... Juste... Ben, je t'ai déjà dit pourquoi. »

Je baissais la tête. J'aurai tellement aimé pour la prendre dans mes bras et m'excuser. Cependant, elle était une inconnue. Et même si je voulais changer ça, j'étais moi aussi un inconnu au visage visiblement criminel aux yeux de son cœur. Je reculais d'un pas... Hésitant. Ce n'était pas le courage qui me manquait, mais plus je parlais, plus j'avais peur d’agrandir un peu plus ses blessures. Or, ce n'était pas en cherchant à l’apaiser que j'allais réussir à la rassurer. Je devais lui faire comprendre que je n'étais pas lui et qu'elle n'était pas elle. Je murmurais doucement, d'une voix lente qui changeait de mon débit habituel. « Tu n'arrêtes pas de dire que je lui ressemble... Et tu ressembles aussi à la Felicia que je connais... L'une des dernières fois que je l'ai vu, elle m'a fait croire que nous avions eu un enfant, en danger en raison de la mafia, pour me forcer la main afin de l'aider... Puis s'est faite passer pour morte et a bien attendu avant de me faire savoir qu'elle vivait toujours. As tu fait ça à ton Peter ? Moi, j'ai passé des journées à passer à travers des nuages de pollution ou à diffuser un vaccin via mon costume à la faune et flore de New-York pour aider les projets de Harry avec Oscorp... Ton Peter a t-il fait ça ? » Normalement, j'étais le seul abruti à avoir fait ça. Du moins de ce que j'en croyais de mes discussions avec Pete... Lui, il avait eu une carrière beaucoup moins... Disons qu'elle était beaucoup plus digne d'être racontée que la mienne par moment. « Et même si imaginons qu'il avait fait tout ça... Et que tu avais fait tout ça... Même si nous nous ressemblons, cela ne veut pas dire que nous ferons la même chose. Lui était Spider-Man... Moi... » J'indiquais du doigt la zone marquée sur mon visage. « Comme tu vois, j'ai perdu mes pouvoirs... » Je reculais de nouveau d'un pas regardant vers les étoiles. Je priais presque pour trouver une idée... Un moyen de faire en sorte que cette conversation ne soit pas la dernière... « Un dîner. » Pardon ? Peter... Je vais t'expliquer le principe... On réfléchit avant de parler ! Comment je pouvais être aussi idiot ? Mais bon... Perdu pour perdu... « Un dîner pour discuter justement de mon monde... Ton monde... Et voir si je suis comme lui... Et si tu penses qu'effectivement, je te ferai à mon tour pleurer... Alors je sortirai de ta vie comme tu veux. Sinon... Si tu veux bien me laisser une chance... Je ferai de mon mieux pour être ton ami et t'aider du mieux que je peux à réparer les dégâts et à... Oublier petit à petit. »
 

Idiot de Peter Benjamin Parker. Tu étais incapable de savoir quand t'arrêter hein ? Évidemment, je savais que j'avais merdé. Un dîner ? Et puis quoi encore ? Elle pleurait à mon simple contact. J'avais le quotient émotionnel d'une petite cuillère pour penser que c'était une bonne idée ?! J'imaginais bien le retourné chassé que j'allais me prendre. Ou juste une gifle. Une gifle ferait l'affaire. Plus sobre. Ou alors un coup dans le ventre, car mon visage avait assez pris ce soir. Oui, il avait pris un seul coup. Je vous avais déjà dit que j'étais quelqu'un de sensible ? Visiblement pas assez pour comprendre la détresse de Felicia, mais je n'avais jamais dit être quelqu'un de bien. Et oui, au cas où quelqu'un se poserait la question, j'étais en pleine panique. Je ne voulais pas empirer les choses, alors j'avais essayé de les rattraper, mais en les rattrapant, je les avais empirées. La solution était toute trouvée. Lâché l'affaire, mais qui disait qu'en lâchant l'affaire, je n'allais pas empirer les choses ? Les relations humaines étaient compliquées ! Surtout avec mes ex... En réalité j'étais plus à l'aise dans une conversation avec Shocker qu'avec Felicia. Sans doute parce que Hermann était très peu bavard, ce qui rendait la conversation assez simple, c'était un monologue ponctué d'invitations charmantes de mon interlocuteur à cordialement la boucler. Alors qu'avec elle, il y avait du répondant. Même si le passif n'était pas avec moi, elle avait un passif. Elle était une femme brillante, parfois un peu espiègle et qui avait toujours su tirer son épingle du jeu. Peu importe le terrain, la petite araignée était la proie de Black Cat. Ce qui n'avait pas toujours été pour me déplaire. Il fut un temps. Je devais avouer que ses derniers coups m'avaient un peu bouleversé. Enfin... C'était ça le drame avec elle... J'étais toujours complice des mauvais tours qu'elle me jouait, car une partie de moi en avait toujours conscience. 

Finalement, ce qui me fit vaciller fut la phrase suivante. Tout le monde finit par récupérer ses pouvoirs. Alors même si on mettait de côté l'aspect purement égoïste et crise d'angoisse à l'idée de reprendre le costume, même dans le cas présent, cette phrase avait une certaine portée. Laquelle ? Et bien, tout le monde ne se résumait pas à Peter Parker, il y avait aussi Felicia Hardy. Or, si elle et moi récupérions nos pouvoirs, combien de temps avant que nous nous retrouvions de nouveau à nous affronter en devant de nouveau choisir entre notre affection mutuelle... Qui battait un peu... Beaucoup... De l'aile. Et nos choix de carrière respective. Je fis un pas de recul à cette simple idée. Je ne voulais plus l'affronter. J'étais las de ça. Était-ce la fatigue ? Quelqu'un, avait-il mis le chauffage à l'extérieur ? Bref, cela devait juste être la panique. À ma grande surprise, d'ailleurs, sa réaction à mon invitation ne fut pas la violence, mais plus de la temporisation. Tout d'abord, chose qui me renfrogna, elle me rappela notre différence de standard. Il était vrai que pour Felicia si ce n'était pas un restaurant étoilé... Puis, en relevant la tête, je remarquai un début de sourire sur son visage. Visiblement, j'étais monté sur mes chevaux trop vite. Elle plaisantait. Enfin... Non, elle était sérieuse, mais en même temps... Même si ce qu'elle disait était vrai, c'était plus un motif d'amusement que de jugement. Il était vrai qu'à part de la pizza froide, je n'avais pas grand-chose à lui offrir. Elle voulait juste du temps pour réfléchir. N'était-ce pas tout ce qu'il y avait de plus raisonnable ? Une partie de moi aurait voulu continuer d'argumenter, sauf que si avant j'avais un doute, entre tendre et forcer... Continuer serait clairement de forcer la main... D'accord, même la proposition de dîner, mais... Je n'avais pas vraiment fait exprès de forcer à ce point. J'avais juste fait... Ce que mon cœur disait de faire. J'avais oublié que l'intelligence n'était pas l’apanage des sentiments. 

« Tu as raison. » Je hochais la tête tremblotant de froid et de chaud. « Je... Te laisserai me tenir au courant. » J'allais me lancer dans un long discours expliquant que je ne lui demanderai pas son numéro de téléphone, en guise de bonne foi et que je lui faisais confiance pour me retrouver si elle décidait de laisser une chance à cette idée. Sauf que... C'était inutile, tout ça, elle le savait. Je n'avais plus besoin de combler le silence. Les mots ne suffiraient pas à combler le fossé qu'il y avait entre elle et moi. Le temps peut-être ? Ou au pire, il fallait accepter ce fossé, si elle estimait qu'il était nécessaire, j'avais essayé, j'avais tendu la main. Est-ce que cela faisait de moi le gentil de l'histoire ? Ses larmes racontaient une autre version des faits. En-tout-cas, Felicia semblait clairement être une victime d'un des Peter qui avait existé ou alors du monde dans lequel elle avait vécu. « Je vais retourner travailler... Juste... Désolé si... J'ai été insistant... Juste... Je préfère... Enfin... Tu sais... Je préfère prendre le risque de forcer que d'abandonner les personnes que j'... Enfin à qui je tiens... Mais je ne veux pas que tu te sentes forcée, Felicia... C'était juste... Une idée. » Je soupirai. Non, je n'allais pas me relancer dans un long discours. Tout avait été dit, les dés étaient jetés et elle était la maîtresse du jeu qui déciderait quoi faire de ces résultats. « Donc si un jour, tu en as besoin... Ou juste envie, tu sais où me trouver. Prends soin de toi Feli. » Je mettais les mains dans les poches et rentrais la tête basse dans le bâtiment. Au moins, ce soir, j'avais empêché un homme de forcer le passage et j'avais empêché Felicia de faire l'irréparable. Elle était plutôt bonne, si on mettait de côté ma bêtise. Une fois rentré, je me remis dans la salle des archives avec un café agrémenté d'une aspirine pour combattre la fièvre naissance. Si la discussion était terminée pour elle, mon travail de la soirée n'avait, lui, fait que commencer.