(Abandonné) La perle est sans valeur dans sa propre coquille. [pv Robin]

Une nouvelle journée qui se lève, comme à chaque fois, Robin respecta un rituel. Petit café sur la terrasse, l’écoute de nouvelles et consultations de ses messages… Puis il se vêtit pour aller travailler. C’était le même exercice depuis qu’il avait pris ce poste, un métier qui lui plaisait bien. Sauf que la différence ici, fut qu’il s’était donné une nouvelle motivation. Depuis sa rencontre avec Will, Locksley se sentait motivé à reprendre son exploration de l’île et découvrir ses secrets. D’ailleurs, après avoir enfiler sa veste en cuir vert sur le dos, il attrapa au passage quelques feuilles et stylos. Il attrapa en suite la corde qui pendait à côté de sa porte d’entrée, et se laissa glisser le long de l’arbre majestueux qui veillait sur sa maison dans les branches pour rejoindre la terre ferme.
Les quelques branches et feuilles au sol, craquèrent sous ses bottes qui se posaient. Robin lâcha donc la corde et examina les alentours. N’importe qui, dirait que tous ces arbres se ressemblaient. Sans doute pas faut, mais pour quelqu’un comme Locksley, c’était différend. Il connaissait assez bien ces bois. Disons qu’il savait différencier chaque arbre et avait pour mémoire, de nombreux lieux singuliers dans ces bois, malgré le fait que cette même forêt aimait se reconfigurer de manière aléatoire.

Robin débuta son entreprise et redessina l’arbre qui supportait sa demeure. C’était son point de repère, de départ à chaque fois. Puis il traça quelques sentiers qui passaient tout prêt. Il n’était pas un artiste, mais on pouvait facilement reconnaitre la nature de ses croquis. Quand ce fut chose faite, il se lança dans une énième expédition, tout sourire aux lèvres, voulant y voir quelque chose d’amusant dans une besogne bien fastidieuse.

Il s’arrêtait souvent pour continuer à tracer les chemins et dessiner chaque lieu typique qu’il croisait. Que ce soit un arbre d’une taille particulière, d’un rocher à la forme typique de quelque chose, d’une cascade ou rivière… Bref il reproduisait tout ce qu’il jugea important, n’hésitant pas sur les détails. Souvent seul, ne croisant presque personne en ce moment, il se permit quelques commentaires à lui-même du genre "Ce n'était pas là avant... Il n'y avait pas les restes d'une cabane ici ? L'arbre mort n'est plus ici..." etc. Cela l’aidait en plus à la réflexion, se remémorant ses anciennes explorations et constater une fois de plus que tout bougeait. Difficile de déjà y voir un plan, mais le garde forestier pensait s’y pencher une fois rentrer et reposer. Pour le moment, ce n’était que du relevé.

Il prit aussi le risque de s’éloigner des sentiers et de s’enfoncer à travers les arbres et la végétation plus dense. Robin laissa quelques marques derrières lui pour retrouver son chemin, mais n’ignora pas la possibilité que la forêt changerait son tracer pour le tourmenter. Il était toujours arrivé à rentrer et garda confiance en ses capacités. Les branchages des buissons se pliaient à son passage, les bouts de bois et de feuilles mortes craquaient sous chacun de ses pas. On entendait mieux les oiseaux qui gassouillaient entre eux, sans doute se taquinaient-ils ou se moquaient-ils de cet explorateur imprudent.
En tout cas, le coin plaisait à Locksley. C’était calme, loin de toute agitation humaine. Il était tentant de grimper à un des arbres et se coucher sur une de ses branches. Ou à ses pieds pour se laisser emporter par le sommeil sous la douce mélodie de mère nature. Les rayons de soleil qui filtraient à travers la cime des arbres formaient de magnifiques rideaux de lumières. On se croirait dans une cathédrale dédiée à la nature, ou dans une immense salle d’un palais végétal et qu’on verrait à l’autre bout un trône sylvestre ou siégerait un faune ou tout autre esprit de la forêt. Mais c’était tout autre chose que découvrit le garde forestier.

Robin découvrit avec surprise un ruban qui délimitait une zone. Voilà qui venait casser la belle image poétique qu’il se faisait de cet endroit. Interloquer, il s’en approcha pour découvrir ce qu’il se passait. Il n’avait eu vent de chantier ou quoi que ce soit d’autre par ici. Et quand il fut juste à côté de la limitation, il aperçut quelqu’un pencher au-dessus de la terre à faire Dieu seul savait quoi. Cette personne était de dos et donc, difficile de la reconnaitre ou dire s’il s’agissait d’une femme ou d’un homme. Lockley se racla la gorge et interpela l’inconnu, mais avec courtoisie.

"Bien le bonjour !"

Ses modestes salutations, eurent le méritent de surprendre l’inconnu qui était en réalité, UNE inconnue. Une jeune femme blonde, devant avoir la trentaine au moins, faisant on ne savait quoi. Sa surprise surprenait également Robin, qu’il mima un pas de recul, ne s’attendant pas à effrayer qui que ce soit. Mais le malaise ne fut que de courte durée et tout le monde retrouva son self-contrôle comme si de rien était. Robin retrouva son célèbre sourire de charmeur, qui séduisait aussi bien que donnait l’envie de lui en coller une.

"Ce n’est rien, vous étiez visiblement concentrer dans votre besogne. Et non, vous ne m’avez déranger nullement."

Lockley aimerait bien la questionner, sur qui elle était, et ce qu’elle fabriquait. Des demandes aussi bien par curiosité que pour raison professionnelles. Mais il n’en eut nul besoin que déjà, elle se présentait et exposa les raisons de sa présence ici. Il devait faire le métier le plus facile du monde il fallait croire. Robin fit même une moue satisfaite devant la présentation de cette « géologue ». Terme mentionner ainsi, car Robin n’était pas sûr du sens de ce dernier. Il comprit néanmoins que cela avait un lien avec la terre. C’était dans des moments comme celui-ci, que l’archer se rendait compte qu’il avait encore beaucoup à apprendre de ce monde et de cette époque.
La jeune femme s’approcha donc de lui, main tendue pour le saluer et c’était à cet instant qu’elle mentionna son nom, Pearl. Joli patronyme, s’appelait perle, quelque chose évoquant tant de beauté et de bonnes choses. Robin en fit autant, attrapant sa main pour la serrer et échangea le même type d’informations.

"Enchanté Pearl de vous rencontrer. Je me nomme Robin de Locksley, garde forestier."

La chercheuse lui semblait fort sympathique. Avec une petite dose de… Difficile à dire quoi. Ceci fit déjà regretter Robin pour la demande qu’il allait faire. Mais il n’avait pas le choix, c’était son boulot et espérait que la jeune femme comprendrait.

"Je suis désolé d’avance de déjà vous demander ça mais… Auriez-vous un document justifiant que vous êtes géologue ? La procédure je vous rassure."

Lockley ne voulait pas remettre en question Pearl. Juste qu’il devait contrôler les activités en forêt. Le coin était beau et reposant, mais renfermait aussi une part d’ombres, d’horreurs. Robin avait déjà découvert des choses horribles en s’écartant comme maintenant des sentiers. Et n’importe qui pouvait faire n’importe quoi dans ces bois. Il ne fallait pas être naïf, il n’y avait pas que des gens bien venus ici dans une sorte de paradis. Des monstres tapissaient ici et ne se priveraient pas de commettre quelques massacres pour d’obscures raisons.
Pour mettre en confiance Pearl, le garde forestier attrapa dans une de ses poches, sa propre plaque qu’il montra à la jeune femme. On y voyait sa fonction, sa photo nom et prénom ainsi qu’un matricule. C’était en tout cas, une bien étrange façon de débuter une rencontre, mais quand on était en service.

Toute présentation formelle faite, chacun pouvait à présent se détendre. De ce que voyait déjà Robin, la jeune femme ne faisait rien de mal et semblait même confirmer son activité. RAS comme on disait, on pouvait maintenant discuter sans se soucier de la moindre procédure. Et puis le garde forestier n’avait pas trop la tête en ce moment pour son travail. Il était surtout partagé entre son activité qu’il menait avec ses cartes, et surtout, apprendre à connaitre Pearl de manière amicale, et non pour raison professionnelle. Et puis, l’archer était moins stressé qu’avant. Ses inquiétudes concernant de potentiels dangers dans ces bois se sont tous ou presque envoler. Mais il valait mieux rester un chouilla prudent tout de même. Robin sourit.

"Ce n’est pas toujours bien indiquer je vous l’accorde. En rien votre faute."

Quelques affiches en forêt, à une entrée ou dans un camp seulement, donnant nom et numéro du forestier. Sinon en ville, il fallait regarder dans le bottin ou quelques notes en mairie. Sur qu’on n’allait pas mettre en avait chaque métier de l’île. Robin était tombé sur cette annonce pratiquement par hasard comme un signe du destin, ignorant qu’un tel emploi existait dans ce monde si moderne. Et quand il patrouillait, il lui arrivait souvent de tomber sur des gens ignorant de l’existence de la profession également. "Et ce serait un plaisir que de vous renseigner."

Cette forêt ne faisait que changer comme le reste de la ville oui, on l’aura compris. Ceci-dit, Robin connaissait plusieurs endroits particuliers, valant le détour pour une randonnée ou une petite expédition sylvestre. Que ce soit des cascades, des grottes, des vallées ou un arbre en particulier, il pouvait facilement aiguiller le promeneur vers un peu partout. Cela lui était déjà arrivé plus d’une fois, comme par exemple indiquer les meilleurs endroits pour pêcher ou installer une tente, loin de la faune sauvage ou à l’abris d’un soleil violent. Dans le cas de Pearl, sans doute à la recherche d’un terrain avec une terre particulière. Lockley s’y connaissait un peu moins, néanmoins, il pouvait aussi indiquer l’emplacement de zone argileuse ou calcareuse ou il y a du granite etc.

Parlant de métier ignoré et dont il n’était pas dans son domaine, Robin rebondissait sur cette occasion pour interroger la jeune femme et étancher sa curiosité. Il lui restait encore tant à apprendre. Et même s’il tâchait de garder le sourire et prendre les choses avec humour, Locksley se sentait quand même des fois gêner d’avoir son inculture de cette société. Il était partagé entre son désir d’apprendre, et se fondre dans la masse, agissant au mieux comme un autochtone de cette époque. Là, il prit son courage à deux mains, et avec désinvolture, demanda :

"Vous dites être géologue… J’avoue ne pas trop connaitre. Cela concerne la Terre ? Vous y faites quoi ?"

Il l’avait vue jouer avec la pierre et creuser visiblement. Mais pour faire quoi ? Cela avait-il un lien avec l’agriculture ou la construction de bâtiment ? Locksley imagina de nombreuses choses pouvant être rattacher à cette activité si moderne. Si cela se trouvait, il faisait complétement fausse route et n’avait rien à voir avec l’étude des sols.

Robin écouta donc la réponse de Pearl, bien heureux à l’avance de voir sa soif de connaissance abreuver. Faire un bon de plus de mille ans restera toujours un choc. Pratiquement tout avait changer. De son époque, Locksley connaissait de nombreux métiers qui aujourd’hui ont disparues, remplacer par d’autres plus… Modernes ? Il avait au moins compris l’évolution. Avant, on mettait en avant les métiers plus manuels, physiques. A présent, c’était au tour de l’esprit d’être cultivé, ou l’émotion, l’humain. Il trouvait fort dommage cependant, qu’on ne puisse aussi bien associer les deux. Par-là il voulait dire un juste équilibre entre les deux parties, sans que l’un n’écrase l’autre.

L’activité de Pearl pouvait elle, combiné les deux justement. Physiquement pour la recherche sur le terrain, intellectuelle pour l’étude ? En tout cas, c’était la vision de l’archer, ce qu’il semblait comprendre. De ceux que disait la géologue, Robin sentait l’explication à la fois vaste, mais intéressante. Surtout le point concernant la nature qui ne manqua pas de le tilter. Car, si quelqu’un pouvait bien comprendre l’importance de la Terre mère, c’était bien un homme ayant passé plusieurs années à vivre en forêt comme un ermite.

"Comprendre la nature… Voilà quelque chose que j’adhère."

Robin n’était pas un militant écologiste, ou quelqu’un de sensibilisé juste par la photo d’un bébé panda triste. Encore moins quelqu’un suivant une mode pour paraitre bien. Son intérêt pour la nature était bien plus profond. Oui, il a vécu dans la forêt pendant des années. C’était-elle qui, pendant son exile, lui a offert abris et nourriture. Il a appris à respecter les arbres, à reconnaitre certaines plantes pour certains usages.
D’ailleurs, il se souvenait de sa réponse faite à Isabella. Il lui avait dit qu’une fois ce combat terminé… Il n’était pas sûr de connaitre d’autre vie. On pourrait comprendre qu’après tant d’années à se battre, il ne serait rien faire d’autre. Ce serait vrai, mais on pourrait ajouter aussi, que Robin ne pourrait vivre autrement qu’au milieu des arbres, de sa nouvelle maison. Sans doute était-ce à ce moment qu’il doutait vraiment de pouvoir retrouver ses terres et sa demeure qu’on lui avait dérobées.

En tout cas, dans l’imaginaire collectif, on imaginait plus notre ami prince des voleurs vivre dans une forêt que dans un château ou un manoir. Et même là, en ce jour, Robin retrouva le confort et la sécurité dans les arbres, au lieu de la modernité d’une maison ou d’un appartement. Donc on pouvait bien dire qu’il était un homme lié à la nature. En repensant à tout cela, le garde forestier s’interrogea sur le passé de Pearl justement. Est-ce qu’elle suivait une activité liée à son passé ? Will lui avait suggérer d’interroger les gens à ce sujet et que voici une belle occasion de le faire. Pour éviter tout malaise, il abandonna pour un moment sa casquette de forestier, désireux de rester dans un cadre décontracter comme deux bons vieux amis qui se retrouvent, sans pour autant se montrer trop familier.

"J’espère ne pas vous déranger par cette demande. N’y voyez rien d’autre qu’une simple curiosité. Mais faisiez-vous de même de là d’où vous venez ?"

Locksley avait très vite compris qu’ici, personne n’était indigène de l’île, que tous venaient de contrées lointaines, tant géographiquement que temporellement. Il supposa que Pearl était arrivé au même stade. Néanmoins, le forestier croyait encore que les seuls à finir échouer ici, venaient tous du même monde, mais pas de la même époque ou lieu. Il était loin d’imaginer les possibilités sur les origines de chaque habitant ici, un concept qui risquait fort de le dépasser, même après avoir regarder quelques films de science-fiction ou de fantasy, qui l’ont bien laisse dubitatif.

Voilà que Robin fit face à ce qu’il redoutait le plus, la défiance de son interlocuteur. Beaucoup de monde bloquait sur ce genre de question, préférant cacher leur passé. Pourquoi ? Il devait exister un millier de réponses possibles. Difficile d’avoir quelqu’un dans la confidence, qui accepterait d’avouer un tant soit peu son passé. Will l’avait fait, peut-être pas de manière directe, du moins se sentait-il encourager à le faire quand Locksley de son côté céda bien volontiers quelques infos sur sa personne. Rien de mieux pour mettre en confiance sans doute. Il fut cependant un rien déçu de voir, plutôt entendre, Pearl aussi floue sur sa réponse. Il l’aurait imaginé plus loquace et moins coincée que Graham. La transition d’une époque ou d’un lieu subit perturber beaucoup, si cela se trouve, Pearl venait elle aussi d’une autre époque. Et se voir là, devait plus que la dépayser.
Cependant, quand la question lui fut retourner, Robin ne put s’empêcher de répondre de même, avec ce petit sourire taquin qui en à exaspérer plus d’un, surtout Marianne qui n’arrêtait pas de lui reprocher son côté enfant souvent mal placé.

"Je faisais autre chose."

En même temps, ce que voudrait cacher Pearl, ne devait être pire que le fait d’être un ancien bandit. Robin des Bois, ennemi publique selon le Sherif et le Prince Jean, traquait de toute part, ayant dépouiller de nombreuses personnes. Le grand hors la loi donc beaucoup aimerait le voir au bout d’une corde. Même si dans l’histoire, il était assez aimé du peuple, la plupart du temps, mais quand on disait être un bandit, on se méfiait facilement.
Néanmoins, Locksley se rendit bien compte que cette « méfiance » ou crainte plutôt entre eux, n’aidera en rien à faire avancer les choses. Voulant plutôt faire passer sa remarque sur le ton de la plaisanterie, appuyer par son sourire toujours aussi espiègle, il se rattrapa en tentant de faire de même avec Will. Quelques confidences, montrer qu’on pouvait se confier à lui, qu’il n’y a rien à craindre et que tout comme elle, Robin vivait un peu la même chose. Pas la même histoire mais connaissant le même sort.

"Il faut avouer que j’ai fait pas mal de chose avant. Mais ce métier étant ceux qui se rapproche le plus de mon ancienne vie. Pendant des années j’ai vécu en forêt. Par la force des choses surtout, mais j’ai appris à m’y faire et à aimer ce nouveau mode de vie. Les habitudes ont la vie dure comme on dit."

Quand il était en Croisade, il aurait pu prendre l’habitude de vivre sous une tente. Mais il était si heureux de retrouver son manoir à Locksley. Une vraie maison, avec toit, bain et repas convenable et surtout, ses vieux amis. Que ce fut difficile, quand il a tout perdu. Mais il ne regrettait rien. Il se devait de résister au Shérif, s’opposé à ses décisions visant à opprimé le peuple. Et devait-il à la fin se compromettre, en acceptant de faire exécuter deux pauvres bougres innocents ? Il avait accepté de tomber dans le piège du Sherif, en refusant de tuer des « condamnés » et finir en exil forcé dans la forêt de Sherwood. Si c’était à refaire, il le referait sans hésiter.

Et puis, la vie en forêt n’était pas si mal. C’était en plein air, il y avait de la verdure qui empêchait les grosses dépressions. Robin là aujourd’hui et maintenant, préférait vivre au milieu de ces arbres que dans une forêt de béton. Il se sentait bien, vivant et utile. Alors que quand il voyait ceux en ville, il se sentait parfois mal à l’aise car ils semblaient si triste ou écraser.

Robin prit un petit instant pour réfléchir encore à ce qu’il venait de dire. Il resta convaincu que même si on lui offrait un manoir, une villa ou n’importe quoi dans le genre, il lui faudrait des années pour s’y habituer et apprécier le confort. Un mal ou une bonne chose ? Peut-être les deux. Si l’archer devait avoir une demeure, ce serait le manoir de Locksley. Il s’était battu pour récupérer ses terres. Pas par besoin de confort et vivre comme un Prince. Mais, parceque c’était la demeure familiale, là où il vivait de bons souvenirs avec son père et sa mère. Là où il a grandi, où ses ancêtres ont vécus et on construit et fait prospérer le village. Il s’était attaché aux gens, serviteurs, paysans etc. Et tous appréciaient leur jeune seigneur, qui lui, traitait avec amour ses gens. Il était leur protecteur, ils comptaient sur lui. Aujourd’hui… Il avait l’affreuse sensation de les avoir abandonnés. D’avoir échouer. Coincé ici, il avait fini par accepter que jamais, il récupérerait son domaine, et si c’était le cas, ceux de Locksley lui pardonneront ?

Pearl voulu expliquer qu’elle était un peu pareil, vécue le plus proche de son élément, avant de lâcher un rire nerveux. Robin ne disait rien, la laissant continuer. Sans doute fut-elle élevée dans le milieu, grandit non loin d’une grotte ou d’une carrière. Qu’un parent lui ait transmit sa passion de la roche. En tout cas, il avait du mal à l’imaginer vivre aussi un exile, obliger de vivre au fond d’une caverne, ce qu’elle démentit rapidement. Il ne douta pas que leur parcours restait très différent. D’ailleurs, elle finissait par lâcher quelques informations intéressantes. "Ca y est on touche quelque chose là." Se disait le garde forestier. Elle commençait à mentionner son ancienne vie. Sans doute avait-elle peur de dire que par « magie », elle avait fini ici sans explication et ne voulait paraitre folle.

Ses paroles restèrent un grand mystère. Il fallait l’encourager à en dire plus. C’était comme avec un petit animal sauvage, ou un chat. On l’approchait, ou plutôt on le faisait venir patte à patte, mettant en confiance. Encore heureux que Robin ne fut animé d’aucune mauvaise attention, bien au contraire. Arriver à en parler, se confier, aiderait beaucoup à mieux se faire confiance. Sans la brusquer, ou demander plus d’information, l’archer comprit qu’il devait continuer à s’ouvrir. Savoir donner pour en recevoir, faire le premier pas. Un large sourire découpa le visage du forestier.

"Je peux oser dire que je le comprends. De là où je viens, c’est assez différends aussi. Parfois même, d’une autre époque certains diraient. Là-bas aussi j’avais un but, une quête. Un devoir. Mais comme pour tout le monde ici, j’ai tout perdu, plus rien. A chercher ma raison d’être ici."

Là-bas, il devait récupérer ses terres et vaincre le prince Jean. Ici… Quoi donc ? Il était seul, loin de ses amis. Devait-il s’échapper ? Y vivre à jamais ? Ou bien au contraire, accomplir une nouvelle mission dont la nature ne lui est pas encore révélée ? Peut-être que cela avait un lien avec Pearl et d’autre. Chacun n’ayant plus d’objectif, laissé dans le fou, devront s’unir pour une mission commune.

"En attendant, on fait ce qu’on peut et on s’occupe je présume." Plaisanta Robin, ne voulant rendre cette rencontre bien triste avec ces doutes et incertitudes. En tout cas, il resta convaincu d’une chose. Si quelque chose devait arriver, cela arriverait. Un signe, un appel, n’importe quoi, un jour ils auront tous une explication. Mais il était clair qu’ils n’étaient pas là pour rien, cette nuit face à des morts vivants fut une sorte de preuve que des forces bien noires agissaient en coulisse.

Est-ce que ceci suffisait à lui contenter ? Voilà la question en rapport avec toute cette longue réflexion que Robin venait de se faire depuis le début. Il pourrait philosopher dessus pendant longtemps, non seulement pour aider Pearl à comprendre son raisonnement, mais surtout pour l’aider lui, à y trouver une réponse. Mais il ne voulait faire perdre personne en conjectures, paroles inutiles, même s’il le pourrait. Ce serait un peu noyer le poisson comme on dit, un océan de paroles ne servait à rien. Pour cela, il se fit à lui-même ces réflexions pour au final, donnée une réponse la plus claire possible. Et la tâche n’était pas simple, car cela impliquait de remettre en cause pas mal de chose, de réfléchir à des détails qu’on ne faisait attention avant.

"Je dirais que oui. Je survis avant tout. Il faut bien faire quelque chose pour pouvoir vivre dans un monde inconnu et hostile. En tout cas, je ne me plains pas trop de ma vie ici. Mon métier me plait et j’arrive à garder la foi."

Robin n’était pas du genre à se plaindre, à se morfondre sur lui-même. Cela lui était déjà arriver et ça ne s’était pas bien terminer. Il en avait oublié le plus important dans sa vie, laissant place à une rancœur, une colère qui l’avait aveuglé, et ses amis ont faillit en payer le prix. Cela ne voulait pas dire qu’aujourd’hui, il prenait les choses à la légère, riait et que tout lui était bon. En réalité, il s’efforçait de prendre du recul sur ce qu’il vivait. Il avait déjà pleuré son ancien monde en arrivant ici, à présent il cherchait à avancer et tant qu’il restait fidèle à ses principes, alors il pouvait encore gagner, se tenir debout.

Au moins, il n’était plus à combattre un prince maléfique et ses sbires, plus à risqué sa vie à détrousser les spoilers du peuple. Plus de garde sur le dos, plus de plans visant à tenter à sa vie. Ici, il arrivait à retrouver un semblant de paix. Robin pouvait sans doute tenter une vie normale, pensait un peu de lui… Si on ne comptait pas ces étranges phénomènes sur l’île. C’était sûr que s’il n’y avait pas cette armée de morts-vivants et autres joyeusetés, on pourrait parler de vie paisible ici. Mais ironiquement, Lockley trouva tout cela plus reposant que sa vie trépidante dans la forêt de Sherwood.

Pearl expliqua ses motivations, qui au final, ne surprenait pas le garde forestier. Elle n’était sans doute pas la seule, à chercher comme elle le pouvait, des explications sur comment ils ont fini ici et surtout, comment repartir. Si Robin des Bois trouvait une paix sur cette île, il ne savait plus trop s’il avait à cœur de rentrer chez lui. Si c’était possible, dans quel état ? Robin était censé être mort. Retournerait-il dans la tombe ? De plus, sa belle Marianne, son grand amour n’était plus là. Mais ses compagnons et son frère Archer eux, lui manquait et ignorait encore s’ils étaient ici.

Robin avait sortie son arc, non pas pour le tendre et tirer sur une malheureuse cible, mais comme appuie, l’enfonçant de quelques centimètres dans le sol et reposer dessus ses bras, comme il l’avait l’habitude de faire. Son regard se balada sur la zone d’étude de la géologue, méditant sur ce qu’elle lui disait. Il n’y connaissait pas grand-chose dans ce métier. Question terre et cailloux, ses connaissances dépassaient à peine celle du commun des mortels, de l’homme lambda qui aurait tout juste ouvert une brochure en parlant.

"Et vous pensez découvrir le secret de l’île dans sa terre ou sa roche ?"

Robin écouta attentivement. S’il semblait si concentré, il se perdit bien vite dans tout ce langage moderne. Thermes scientifiques, certains mots lui échappaient. Il essayait de prendre le tout dans son ensemble, pour parvenir à déchiffrer ce qu’elle essayait de lui dire. C’était difficile, mais il cru comprendre l’idée. Après tout, elle étudiait la terre, sa roche, son argile, tout ce qui pouvait la composait. Et avec ça… Elle pourrait datée ce lieu ? C’était peine croyable. Locksley avait du mal à penser qu’un endroit pouvait exister à une certaine époque et ceux, vérifiable par son sol. Enfin, concernant cette île sans nom, elle était teintée de mystère et Robin, qui se voulait logique dans sa pensée, se sentait capable de croire en la magie et que tout ceci fut apparu par une puissance inconnue, par un quelconque enchantement.

En tout cas, le concept l’amusait bien. Il savait qu’on pouvait mesurer l’âge d’un arbre dans la forêt, mais il ignorait qu’on pouvait faire de même avec la terre qui la nourrissait chaque jour. Pourquoi pas ? L’archer voulu garder l’esprit ouvert et ne pas crier haut et fort que ce qu’elle racontait était impossible, voir fou. C’était une science du monde moderne, et Robin fut déjà témoin de choses merveilleuse qui pour l’homme d’aujourd’hui, serait banale, mais frôlerait le prodigieux pour celui venant tout droit du XIIème siècle.

"Ne vous en fait pas !" Tenta de rassurer Robin toujours avec son sourire joviale. "Si j’ai bien compris, par rapport à tout ce que vous m’avez raconter, vous pouvez déterminer tout savoir d’une terre, son âge voir son histoire par un savant calcul ?"

Cette science aurait sans doute plu à Djaq. C’était la scientifique de la bande, ses domaines touchaient aussi bien la médecine, que ce qu’à l’époque on appellerait l’alchimie. La géologie l’aurait également intéressée, toujours une occasion d’en apprendre plus, d’élargir ses connaissances, de chercher à comprendre le monde. Alors que Will, aujourd’hui son mari et dont Robin espère qu’ils sont toujours ensemble et heureux et qu’ils aillent bien où qu’ils puissent être en cette heure, se serait montrer choquer et brailler que tout cela serait impossible. Un petit couple plutôt drôle en fait.

Robin pour sa part, était de nature curieuse. Il aimait apprendre aussi, à comprendre. Il cherchait à prendre du recul sur ceux qu’il voyait et ne pas se laisser aller dans la réflexion facile. Mais étant quelque peu impulsif et se laissant facilement submerger par ses émotions, ce n’était pas toujours aisé. Cela demandait beaucoup de travail, cependant il était encore possible aujourd’hui, de le voir se laisser aller à une pensée peu rationnelle et suivre la masse. Après tout, il restait humain comme tout le monde. En tout cas-là, Locksley se sentait plus attiré par la curiosité, qu’une criante de l’inconnue.

"Qu’avez-vous donc déjà découvert ici ?"

Robin voulait savoir lui aussi ceux qui pouvaient se cacher sous les racines de sa forêt. Il connaissait les lieux, tant qu’ils ne changeaient pas de place, arriva plus ou moins à se diriger malgré les caprices des bois. Mais il ne connaissait que sa surface, pas ceux qui pouvaient se trouver sous ses pieds. C’était un autre mystère, un de plus, dont il aimerait découvrir. Le forestier se disait même que ce genre d’informations, pourrait aussi intéresser Will Graham, au moins avoir quelques infos sur l’âge de l’île et autres indications.

Il se posa aussi la question suivante, si l’île s’amusait à changer sa configuration constamment, en était-il autant pour son sol ? Par exemple, à tel endroit on trouvait une forte concentration de calcaire, puis quelques heures plus tard, du sable ou du fer ? Existait-il ici un endroit où rien ne bougerait ? Sans doute que oui, là le forestier se mit à imaginer de nombreuses choses possibles, rien qu’avec le peu que lui disait Pearl.

Locksley ne savait trop à quel genre de réponse il s’attendait. Déjà, à être surprit, sûr. Il avait compris comme tant d’autres que cette île n’avait rien de naturelle. Et il devait croire qu’on lui parlerait justement de caractéristiques quasi merveilleuses. Mais bien qu’il garda son esprit le plus ouvert possible, il ne put s’empêcher d’être surprit par tout ce qu’il entendait. Alors oui, quelques termes encore employés par la géologue lui échappaient, mais il semblait saisir l’essentiels, et c’étaient ces détails ci qui le perturbèrent.
Déjà, entendre dire qu’un endroit regrouperaient des sols types de différends endroit de la Terre paraissait invraisemblable. Il comprenait que chaque région du monde était différends selon les températures, l’humidité, le soleil etc. Mais qu’un endroit précis et unique puisse tout regrouper… Cela lui fit penser qu’on aurait créer exprès ce lieu pour eux. Pour ne pas trop les dé paysager ? Ceci sous entendrait bien que tout fut orchestré par quelqu’un ou quelque chose. Qu’on aurait put créer cette prison à l’avance, et quand on disait à l’avance…

Robin fut estomaqué en entendant parler de l’âge de cette île. Son esprit se heurta contre un paradoxe, un Bellier qui tentait de défoncer les fortifications de ses principales croyances et que comme tout humain, on redoutait de les voir céder. N’oublions pas qu’il n’était pas encore à jour sur la modernité de ce monde, qu’il lui restait beaucoup à apprendre et cela se voyait avec son visage confus qui remarqua tout juste la question de Pearl sur d’éventuels endroits où elle pourrait étudiée plus facilement.

"Euh oui… Quelques endroits sans doute."

Il fut si troubler par la question de l’âge de l’île, qu’il manqua de tact en oubliant rapidement la demande de la géologue pour revenir sur ce point de suite après. Robin avait besoin de précision, de comprendre comme à chacun. Et malgré sa grande surprise, il parvint à se montrer toujours courtois, sans parvenir hélas à effacer les traits de la suspicion.

"Quatre milliards d’années vous dites ?! Cela sous entendrait que cet endroit serait… Plus vieux que la Terre elle-même ? Comment une telle chose soit possible ?"

N’oublions pas que Robin venait tout droit de l’air médiéval. Et bien qu’il puisse être juger comme plus ouvert que la plupart de ses contemporains et qu’il eut tenter de se mettre à jour sur notre époque, de nombreuses choses lui échappaient encore. A l’époque, on ne pensait pas la Terre aussi vieille. On la considérait âgé de quelques milliers d’années tout au plus. Et ne rigolez pas ! Cette croyance était faite par des calculs menés par des érudits de l’époque, qui étaient aussi sûr que les savants d’aujourd’hui. Bien sûr, Robin avait entendu parler d’air anciens de plusieurs milliards d’années, mais c’étaient dans des œuvres de fiction moderne dont il ne donnait aucun crédit. C’était un peu là, comme dire que les extra-terrestres existaient, des êtres venus d’un autre monde, de l’espace venus sur Terre.

Robin dû faire face à deux paradoxes. D’un côté, il voulait bien croire Pearl, elle n’avait aucune raison de mentir et elle était la spécialiste. De l’autre, c’était voir ses propres connaissances mises à mal, de tout perdre et n’avoir plus rien. Si Robin était comme tout le monde, perdu en arrivant sur cette île, là ça c’était aggraver violemment. Il tenta de garder une posture digne, ne pas se laisser défaillir par tant de nouvelles, mais il ressentait comme un vertige, et c’était un miracle que ses jambes ne le lâchaient pas.

Ce fut un réel choc. Même en sachant qu’il eut vécu à un autre air de l’humanité, un calcul simple et rapide ne le rapprocherait de ces milliards d’années d’existence de la planète. Robin fut en même temps déstabilisé par ce genre de nouvelle, mais en même temps, il comprenait mieux certains choses de ce monde, de cette époque, comme par exemple ces histoires sur les dinosaures qui ressemblaient aux dragons de leurs légendes. Pendant un moment, le garde forestier eut la tête qui lui tournait, le sol semblait se dérober sous ses pieds comme s’il se rendait compte d’un coup de la nature de la Terre.
Il ne savait pas si Pearl révisait sa pensée pour aménager le garde forestier quitte à remettre en doute sa propre science pour son bon plaisir. Elle avait parler de d’autres Terres, mais Robin ne comprenait pas non plus. Pour l’instant il comprenait juste le voyage dans le temps, mais des univers parallèle… Et pour revenir au fait qu’elle aménager ses dires ne le mettait pas à l’aise, au contraire, il n’appréciait qu’on retourne sa veste pour faire plaisir. Il comprenait que c’était lui qui fut en retard sur de nombreuses notions scientifiques, c’était à lui de le rattraper au mieux.

"Quelques milliers d’années seulement. Du moins, c’est ce que nos érudits disent après quelques calculs historiques."

Il était vrai que Robin ne s’était pas posé plus de questions que cela. Comme pour tous ses contemporains, et ne le cachons pas, même pour ceux de notre génération, beaucoup s’accommodaient avec ceux que disent les sages, prenant leur parole pour argent comptant et lumière dans un monde enténébré par l’ignorance. Jusqu’à ce qu’un jour, quelqu’un vienne tout remettre en question et provoque à chaque fois un chamboulement tant dans la communauté scientifique que dans l’esprit collectif des peuples. Locksley essaya de remettre un peu d’ordre dans ses pensées, adaptés ceux qu’il entendait avec ce qu’il savait. En gros, il chercha à faire une correction des dates.

"Si je comprends bien, notre Histoire serait plus vieille que ça ? Il faudrait remonter encore à plusieurs milliers d’années voir des millions pour arriver à nos longtemps ancêtres Adam et Eve ?"

Il se disait qu’après tout cela, il irait bien se procurer un livre ou deux traitant de la question de l’Histoire de la planète. Etudier ses différents airs de notre monde, se mettre à la page. Il lui restait du boulot, mais Robin priait de ne pas finir fou d’ici là. En attendant, il se sentait assaillit par une multitude de question. Cela ressemblait à une crouse de chevaux fous qui se précipitait, hennissant leurs demandes dans un vacarme infernal, chacun voulant savoir en premier quelque chose. Robin tenta de poser ses questions dans un certain ordre, mais il se doutait qu’il ne pourra tout savoir aujourd’hui même.

"Vous parliez de d’autres Terre ? Emettez-vous l’hypothèse qu’il existe d’autres mondes ou alors… Était-ce une affirmation ?"

Si le premier point sur l’âge de la planète l’avait quelque peu déstabilisé, l’archer redoutait la réponse à sa nouvelle question. La vérité faisait peur, et si on tremblait de l’entendre, c’est qu’au fond de nous, on connaissait déjà la réponse. Robin avait tout perdu, son chez lui, sa famille, ses amis, son amour et même sa vie. On lui avait tout prit en échange de son sacrifice pour les autres. Et là, il avait l’impression qu’on s’amusait à le tourmenter, lui faire peur. Peut-être était-ce vraiment l’enfer ici ?

Robin ne pensait pas devoir encaisser tant d’informations d’un coup. Jusque-là, il arrivait à un certain rythme, apprendre sans voir sa tête imploser. Mais en rencontrant cette scientifique, c’était comme être soumit à la question au supplice de l’eau. On vous faisait tellement ingurgiter que vous suppliez d’arrêter de peur de finir noyer. Pratique barbare pour certains certes, mais moderne et rependu à l’époque féodale. Quand Pearl lui parlait, il arrivait à comprendre certaines notions, mais très vite, tout ceci devint un brouillon de paroles dont le garde forestier perdait peu à peu le sens. Ses repères furent quelques peu ébranler et donc, suivre la conversation devint difficile.

Imaginez une personne à qui on lui ferait lire dix gros volumes encyclopédiques en une journée pour rattraper son retard. Robin eut même un instant les yeux qui lui piquaient, luttant contre un début de mal de crâne qui le prenait. Car là, il sentait qu’on tentait de lui expliquer quelque chose qui dépassait son entendement. On lui faisait voir les choses, du moins un début, sur un concept qu’il n’avait encore jamais envisagé jusque-là et qui rendait le tableau de sa situation, plus grand et impressionnant qu’il n’avait penser. Car oui, le garde forestier commençait à avoir peur de comprendre. C’était comme si on ouvrait une porte renfermant un des plus grands secrets de l’univers et que cela manqua de rendre fou ceux le percevant.

"Vous me dites alors… Qu’ils existent bien d’autres mondes ? De la vie dans les étoiles où des êtres évolueraient comme nous ? Ou bien de d’autres plans ?"

Pour l’instant, il envisagea la possibilité de vie sur d’autres planètes. La fiction humaine en parlait si souvent d’extra-terrestres en tout genre venant de telles ou telles galaxie. Mais comme ceci ne sont que des chimères tels les dragons, Robin n’avait donné fois en ces fables. Mais là, le doute s’installait et se vit contraint de forcer les barrières de sa compréhension pour voir où voulait en venir Pearl.

"Ecoutez… Jusqu’ici je n’ai rencontré que d’hommes et de femmes venant de d’autres lieux et époques de ce monde ou ce qui y ressemble. Mais vous sous entendez d’autres encore, comme ceux tirés des rêves ou de théories de vies parallèles ?"

Il mélangeait un peu différentes notons tant de son époque que modernes pour y voir plus clair, ce qui n’était pas évident. En tout cas, envisager l’existence de mondes parallèles, là il voulait bien rire, tellement il trouva cela absurde. Mais il se retient, car le doute étant là, il préférait avoir confirmation de quelque chose. Si déjà, la situation sur l’île n’était pas évidente à comprendre, voilà qu’elle semblait s’empirer. Robin y voyait un endroit où on ramener à un moment précis, tous types de personnes comme une sorte de Paradis, Enfer ou Purgatoire, ou quelque chose y ressemblant, à travers les époques et les pays. Mais si cela était plus vaste encre qu’il ne le pensait… Locksley se voyait comme prit dans un vertige à vouloir saisir le sens. Que croire, que penser ? Que comprendre ? Peu de monde devait saisir le sens de tout ceci, et on dirait bien que le peu de repère que l’on puisse se faire, était de suite anéantit.

C’était donc peut-être vrai, que cette île ou quoi que cela puisse être, était comme vivante et prenait un malin plaisir de vous ôter tout espoir et vous poussez peu à peu vers la folie…

Voilà que Robin eut la confirmation de ce qu’il redoutait à présent, ne plus être dans son monde d’origine. Par-là, ne plus être sur la Terre, sa Terre, celle qui la vu naître. Il pensait juste la retrouver quelques siècles plus tard, mais il s’agirait alors d’une sorte de sœur jumelle. Locksley entomber dénue. Il peinait à y croire tellement tout ceci lui paraissait si invraisemblable. Encore, voyager dans le temps, il pouvait comprendre, mais à travers les dimensions… Comme ceci pouvait-être possible ? Il pouvait être familier à la notion de plan, mais ceci se rapprochait au monde des esprits, à l’enfer et le paradis, mondes invisibles et inaccessible dont seule une grande puissance pouvait attirer l’âme d’un mortel.

Filait croire que l’idée du purgatoire ne le quittait pas vraiment. Robin réprouvait à nouveau cette peur d’avoir commit bien trop de fautes malgré ses efforts et qu’il devait se purger. Mais à écouter Pearl, cela n’avait rien à voir avec l’enfer ou quoi que ce soit qui s’en approche. On parlait d’autre chose encore. Serait-ce un piège tendu par une quelconque entité ? Une force démoniaque les ayant attirés ? Il y pensait, ayant du mal à imaginer autre chose. Et qui d’autre qu’un être maléfique, pour créer et diriger un monde aussi chaotique et dont on prenait un malin plaisir à tourmenter chaque âme qui y vivait ? Robin avait affronté milles danger, s’était évertue de se montrer fort et réfléchis durant ses dernières années. A tel point qu’on lui faisait naturellement confiance, qu’on se reposait sur lui pour rassurer et trouver une réponse logique pouvant calmer les esprits. Mais aujourd’hui, c’était lui qui avait besoin d’être rassurer. Il se sentait atteindre ses limites et qu’il risquait de perdre la tête.

"Je suis originaire de Locksley, en Angleterre. Durant ce que vous appelez le XVIIème siècle." Répondit-il alors que son esprit était encore agité par tout ce que venait de lui dire Pearl.

Tout à coup, le fait d’en parler lui fit prendre conscience qu’il venait au final, de bien plus loin qu’il ne l’eut imaginé. En plus des âges qui le séparaient de son foyer, un univers entier s’y rajoutait. Il eut même l’idée bien infantile de vouloir bondir vers le ciel, comme si un saut l’y ramènerait. Mais en réalité, le garde forestier préférerait plutôt s’assoir pour tout encaisser. Il se doutait qu’il n’avait pas fini de tout apprendre, qu’il restait encore des secrets troublant à découvrir, mais Locksley se disait qu’en apprendre encore maintenant risquait de l’achever.
Il se laissa choir sur une vieille souche à la limite de la zone de travaux de Pearl, le regard se perdant un instant dans ls bois. Il ne regardait pas vraiment la forêt, son esprit était parti ailleurs, juste pour un instant. Robin n’avait pas l’intention de se laisser écraser par le désespoir qui venait à sa rencontre. Il voulu reprendre un peu son souffle pour mieux repartir au combat, même s’il commençait à avoir peur de vérités qu’on viendrait lui apporter. En tout cas, comme on venait de lui demander d’où il venait et qu’il eut répondu avec franchise, le garde forestier sauta sur l’occasion pour retourner la question. A la fois pour respecter l’accord passé avec Will mais aussi dans l’espoir de voir plus clair dans tout cela à travers la réponse de Pearl, même s’il redoutait cette dernière. La réponse pas Pearl qu’il redoute bien entendu.

"Et vous alors ? Si je comprends bien vous venez d’un monde similaire, mais différend. A quel point ? Ressemble t’il à celui-ci ou est-il d’une autre nature ?"

Robin n’avait aucune raison de douté de la parole de la géologue, car cette dernière n’avait de raison de mentir. Personne ici d’ailleurs, car comme disait l’expression « On est tous dans le même bateau. » Comme des prisonniers qui n’avaient plus rien à perdre, et pouvaient, en modifiant un ou deux détails, avouer à leurs codétenus leurs crimes, les raisons de leur présence ici. Locksley ne s’en cachait pas, pas trop en tout cas, même s’il est difficile de dire qu’on viendrait d’une autre époque à des gens qui eux, semblaient plus chercher dans les pays voisins qu’à un siècle différend. Locksley entreprit de poursuivre ses questions, comme si avec ces « connaissances » la géologue faisait figure d’oracle pouvant apporter des explications plus ou moins claires.

"Sinon, d’après vous comment sommes-nous arrivé ici ? Par une force diabolique, divine ou cosmique ?"