(abandonné) Comme un air de déjà vu (Tom)

UN AIR DE DEJA VU

Kenneth Swenson… Pour beaucoup, il s’agissait d’un étudiant ordinaire comme cette université en compte des centaines. Pour moi, il ne faisait aucun doute qu’il était loin de l’être. Il cachait quelque chose, j’en aurais mis ma main à couper. Et vous savez que j’en aurais été parfaitement capable, non ? Ce nom était déjà ressorti à deux reprises, chaque fois liée à une disparition inexplicable et inexpliquée. Si mon instinct ne me trompait pas, ce qui était très rarement le cas, j’avais affaire à un sacré petit futé capable des pires atrocités.

Un vrai défi pour moi… mais qui ne pourrait jamais m’arrêter. Rien ne pouvait jamais freiner la détermination d’Alastor Maugrey. Lorsque j’avais un objectif en tête, je m’y attelais avec toute la force dont j’étais capable, jusqu’à ce que je parvienne à mes fins. Ne l’avais-je pas suffisamment prouvé par le passé ? Lorsque dans mon monde originel j’accumulais les arrestations autant qu’auror ? Ah ça j’avais été une sacrée épine dans le pied pour tous les mages noirs qui se pensaient intouchables. Même Lord Voldemort savait que tant qu’il me resterait un souffle de vie je représenterais un grand obstacle dans sa quête de pouvoir. C’est sans doute pas pour rien s’il s’était assuré en personne que je ne survivrais pas à la bataille des 7 Potter. Et pourtant, j’étais de retour ! Certes moins puissant que je l’avais été auparavant mais certainement pas moins hargneux. Et si j’étais capable de jouer un rôle important dans la lutte anti mages noirs alors qu’il me manquait un œil, une jambe et une partie de mon visage, vous pensez bien que ce n’est pas le manque de pouvoirs magiques qui pourrait m’empêcher de le faire.

La première fois que j’avais entendu parler de la disparition de cette étudiante, c’était à l’université. Une de mes élèves s’étaient timidement approchée de moi après un cours pour m’en parler. Apparemment, cette histoire avait fait beaucoup de bruits de ces évènements. Mais aujourd’hui personne n’osait véritablement en parler si ce n’est à demi-mots. A croire que ce mystère mettait mal à l’aise toute l’université. Une affaire bien vite enterrée si vous voulez mon avis. Les rumeurs allaient bon train sur ce qui avait pu lui arriver. Elle avait arrêté les études pour travailler, elle avait dû suivre sa famille qui avait déménagé dans une autre ville… mais le meurtre n’était lui que très rarement évoqué. Mais une chose m’avait interpellé, ce nom… ce nom de Swenson que j’avais déjà entendu évoquer dans un tout autre contexte. Je ne pouvais donc pas rester sourd à la requête de l’étudiante. Il fallait que j’en aie le cœur net !

Le jeune homme avait quitté l’établissement depuis déjà quelques temps. Ce qui n’arrangeait pas vraiment son cas sur les soupçons qui pouvaient peser sur lui. Il traînait cependant sur le campus et je n’avais pas manqué de le faire interpeler pour me faire une idée sur lui. Soupçonnait-il déjà quelque chose ? Je supposais que oui. Je n’étais pas du genre à aimer faire des mystères. D’ailleurs, s’il était aussi intelligent que je le suspectais, il serait très vite venu à cette conclusion. Voulant faire les choses correctement, c’est au poste de police que je l’avais fait venir. M’attendant tranquillement dans la salle d’interrogatoire, je pris le temps de l’observer derrière la vitre où seul moi pouvais le voir. J’espérais ainsi pouvoir déduire quelque chose de son attitude avant de faire ma grande entrée. Je savais qu’il ne se conduirait pas de la même manière en ma présence. Je pris ensuite le temps de lire son dossier, les maigres informations que j’avais pu récolter tout du moins, avant de faire ma grande entrée.

Avançant en claudiquant sur ma jambe portant toujours une prothèse, j’entrais dans la pièce sans plus de cérémonie.

« Kenneth Swenson… ravi de mettre enfin un visage sur un nom. J’ai beaucoup entendu parler de toi, figure-toi. »

Je m’assis en face de lui, soupirant d’aise lorsque je pouvais enfin soulager mon moignon éternellement endoloris par sa jambe de bois. Je déposais le fichier devant moi et fixait mon regard dans le sien.

« Moi je suis l’agent Maugrey. Comme ça les présentations sont faites. Sais-tu pour quelle raison tu te trouves ici ? »