En quatre ans de vie dans cet endroit qui n’est pas son pays natal, une certitude s'est imposée dans son esprit. Tsunade déteste la technologie. De son temps, les téléphones, la télévision ou encore les ordinateurs n’existaient pas et ils vivaient très bien sans ! Quel est le but de ces machines du diable qui n’en font qu’à leur tête et buguent pour un rien ?

S’ils veulent savoir le temps qu’il fera, ils n’ont qu’à observer le ciel. S’ils veulent savoir l’actualité dans la ville, ils n’ont qu’à sortir de chez eux et parler avec les habitants. S’ils veulent garder contact, les lettres et missives conviennent ! Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Cela risque de lui donner des cheveux blancs.

Aujourd'hui encore plus que d'autres jours, Tsunade est agacée. Assise à son bureau, la main sur la souris, sa joue est appuyée dans sa main alors qu’elle tapote nerveusement le clic droit, sans résultat. Que ce soit l'informatique ou la téléphonie, elle déteste. Et ils le lui rendent bien puisqu’ils refusent de fonctionner. Bon dieu, elle aimerait tout régler à la force d’un coup de poing mais pour avoir déjà essayé, elle sait que cela ne sert à rien sauf à acheter un nouvel appareil.

Après dix minutes d’attente, Tsunade débranche le câble d’alimentation et redémarre l’ordinateur. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû le faire puisque la mise à jour n’était pas terminée mais… Être inactive l’irrite profondément surtout quand elle n’a aucun contrôle sur la situation. Au moins, au village, ses dossiers étaient soigneusement entassés sur son bureau et elle pouvait les consulter quand elle le désirait.

Konoha lui manque mais ce n’est pas le moment. L’écran bleu de son ordinateur lui fait froncer des sourcils. Par expérience, ce n’est pas bon signe. Elle passe une main sur son visage, masse ses tempes et se décide à s’arrêter là. Si elle reste une minute de plus, elle va le jeter par la fenêtre. Le mieux est d’aller chercher quelqu’un de la maintenance informatique pour qu’il débloque son problème.

Tsunade quitte son bureau et se dirige vers l’aile qui l’intéresse mais avant d’y parvenir, un petit groupe d’infirmières l’interrompt en lui signalant qu’un étrange individu fouine à droite à gauche et prononce des paroles loufoques. Comme s’il était sous l’effet d’une drogue. La directrice lève un sourcil, elle n’a pas le temps de s’occuper d’un cas pareil, son ordinateur lui donne du fil à retordre.

Cependant, s’il touche à toutes les installations, cela peut mettre la vie des patients en danger. Et si cela peut rassurer les employées et les tranquilliser, elle ne peut qu’accepter. Tsunade traverse les couloirs, jetant un oeil dans les salles sans apercevoir l’homme décrit par ses collègues. Elle a un train de retard jusqu’à revenir à son point de départ, devant son bureau où la porte est entrouverte…

Elle se dépêche de l’ouvrir, croyant que l’inconnu cherche à faire de sales manigances, elle referme la porte derrière elle et s’appuie dessus pour qu’il ne puisse pas s’enfuir. Les sourcils froncés, son regard l’inspecte. Il n’a pas l’air de porter d’armes autre que son tournevis mais qu’en sait-elle ? Elle a perdu tant de facultés en arrivant ici.


La méfiance est de mise. Tsunade ne sait pas s’il dit vrai ou s’il veut donner un coup de main en détraquant tout le matériel mais elle ne peut pas laisser n’importe qui faire n’importe quoi dans son hôpital. Il s’approche de son ordinateur, le temps qu’elle le rejoigne, il a déjà commis son méfait et elle l’interroge brutalement.


Oh. L’écran bleu a disparu, tout est rentré dans l’ordre. Elle navigue sur la page d’accueil et accède aux logiciels plus facilement. Les performances de l’ordinateur sont améliorées, il est plus rapide. Au moins, il ne tente pas de leur porter préjudice. Un peu calmée, Tsunade expire un bon coup et retourne son regard vers lui.