To be, or not to be, that is the question || avec Henry

To be, or not to be, that is
the question

@Henry Crowford & Tali Zorah

Le théâtre ne lui est pas complètement étranger, mais elle n’a toujours connu que le cinéma du temps où elle habitait dans l’espace. Son enfance fut bercée par les soirées pyjamas avec ses amis, à tenter de rejouer les scènes cultes de leurs holos préférés et c’était suffisant. Il était hors de question de quitter la flottille avant son pèlerinage et même ensuite, ce n’est pas comme si elle avait eu le temps ou le loisir de s’offrir une soirée mondaine. Elle n’a plus les mêmes contraintes ici et ne souffre plus des mêmes regards sur sa personne, mais il est difficile d’oublier des années de discriminations. Intruse, indésirable. Des mots murmurés par son esprit marqué et qui lui rappellent sa différence. Alors non, Tali ne se sent pas toujours à sa place même après des années. Puis… il y a ces rencontres inattendues qui la bouleversent, celles qui la font sourire bêtement et lui font oublier ses peines. Celles qui s’emparent de son cœur et l’emprisonnent, qui la valorisent et la blessent ensuite, mais qui ne lui lèvent pas l’espoir d’un jour trouver sa véritable place. Elle est bien fière sous ses airs délicats, Tali. Trop fière pour admettre qu’elle a toujours eu besoin d’un pilier pour la soutenir et que c’est la raison qui l’amène à prendre les mauvaises routes. Elle accuse le sentiment de solitude, mais sans doute a-t-elle toujours eu le cœur trop tendre.

Elle arrive devant l’édifice et se voit prise d’une certaine nervosité, pourtant, ce n’est pas un rendez-vous. Est-ce que c’en est un ? La brune a passé quelques temps devant son miroir à essayer des tenues différentes et finalement, elle a opté pour quelque chose de simple : un chemisier et un pantalon ample, pour ne donner aucune fausse idée. Elle est ici pour le théâtre, cet art riche de vie qu’elle n’a jamais vraiment pu connaître et qui s’oppose en tous points avec le cinéma. Henry Crowford. Un homme passionné qui semble bien maîtriser le sujet, mais en tant que propriétaire d’un tel endroit, cela va de soi. Elle n’a su lui refuser pareille invitation alors que l’homme s’est montré si charmant, malgré le cambouis sur son visage et le décor repoussant d’un garage. C’est l’une des rares fois où la jeune femme s’est sentie réellement visible aux yeux de quelqu’un, et pas seulement pour son physique. Elle était prête à comparer avec lui, les pièces classiques de leurs époques respectives, mais l’homme en a profité pour lui donner rendez-vous dans son propre théâtre. Et il est vrai que l’ambiance s’y prête un peu plus. Elle ne peut réfréner pourtant, la méfiance qui s’empare de son cœur et qui étouffent les étincelles d’un possible intérêt. Elle est ici par curiosité.

Lorsqu’elle passe les portes du bâtiment et se retrouve dans un grand hall, elle est fascinée par la beauté des lieux. Il y a comme une ambiance luxueuse qui contraste avec sa vie de modestie et elle hésite à s’aventurer plus loin que les premiers mètres ; un peu timide, un peu impressionnée. Est-elle arrivée à la bonne heure et au bon endroit ? Devrait-elle demander son nom à l’accueil ou l’attendre ? Tant de questions qui nourrissent son anxiété et qui l’obligent à se distraire auprès des tableaux qui recouvrent les murs.

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@Henry Crowford & Tali Zorah

Le cadre est presque irréel lorsqu'elle se retrouve ainsi, seule au milieu d'un hall au décor fabuleux. Il règne en ces lieux, une ambiance digne de ces histoires romantiques dans lesquelles la jeune femme, rêveuse de nature, s'est parfois imaginé être l'héroïne. Elle regrette de ne pas tant se pencher sur la littérature de ce monde, même si elle possède quelques notions et semble apprécier les tragédies grecques ; sans doute à cause de son passé ou des aventures vécues à bord du Normandy, véritable épopée où le nom d'un certain héros aurait traversé le temps, peu importe son issue. Soudain, une voix résonne depuis le haut des marches et l'attention de Tali s'y porte, alors étonnée par la scène qui se déroule devant ses yeux. L'homme qu'elle pensait déjà élégant, l'étonne à nouveau par son éloquence et les efforts fournis pour l'accueillir.

Le ton est théâtral et les mots, élogieux et quand bien même ce n'est qu'une mise en scène, l'effet est réussi. Elle est au centre de l'attention, littéralement, mais le côté intime de la chose alors qu'ils sont seuls en ces lieux, l'aide à ne pas se défiler. Tali ne peut cacher la surprise dans ses yeux ni refroidir ses joues empourprées, mais elle n'est pas tant gênée par ses réactions authentiques. Son sourire est large lorsque le gentleman lui prend la main pour un geste des plus courtois, et même si elle se sent un peu trop simple finalement, elle apprécie les intentions d'Henry. C'est presque incroyable.. de penser qu'elle ait pu attirer l'attention d'un tel individu, alors qu'elle n'a rien de spécial. Pourtant à l'heure actuelle, elle se sent spéciale et il n'y a rien de plus exaltant comme sentiment. Elle accepte son bras sans protester et c'est sur un ton plus taquin, qu'elle lui répond :

“Ravie d'avoir été invitée dans votre humble royaume mon cher, mais il a tout d'un théâtre somptueux. Votre humilité est adorable, mais cet endroit est magnifique ! Je me suis presque crue dans le hall d'un château… ou c'est, du moins, l'idée que je m'en fais.” Dit-elle suivi d'un léger rire, plus timide.

Tout était bien trop métallique, technologique et futuriste dans les fictions qu'elle connaît. Les histoires se jouaient dans des vaisseaux ou des cités galactiques, aux décors tout aussi resplendissants, mais à l'ambiance différente. C'est passionnant de pouvoir découvrir un monde différent et peut-être, une autre époque bien antérieure à la sienne.

“Vous êtes.. très élégant et je me sens bien modeste à vos côtés. C'est-à-dire que je ne m'attendais pas à une telle entrée.” Elle tente un regard vers Henry, mais lorsque ses yeux croisent les siens, elle les détourne aussitôt. “Vous me faites visiter ? Je ne tiens plus en place, si l'intérieur est aussi raffiné !”

Sous l'impatience de ce qui l'attend derrière ces escaliers et de ce rendez-vous simplement, elle amène sa main libre sur le bras du jeune homme et l'agrippe avec tendresse. Elle est prise par le moment et en oublie presque la petite voix de sa raison, qui lui murmure de rester vigilante malgré tout. Henry est bien amical, bien charmant et rien ne lui crie au danger, mais ne dit-on pas que certaines choses sont trop belles pour être vraies ? Le pessimisme n'est pas son genre et ainsi, elle se laisse transportée par son enthousiasme.

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Elle ne devrait pas baisser la garde si vite, elle le sait, mais choisit tout de même d'ignorer ces craintes pour la soirée. La présence d'Henry est.. rassurante à ses côtés. Il est confiant et ses mots sont flatteurs, habiles et même si Tali ne fait que se prêter au jeu, elle doit avouer que c'est agréable. Elle n'est pas dérangée par leur proximité, car ça lui donne un sentiment de sécurité et un boost de confiance non négligeable. Lorsqu'ils arrivent dans l'une des salles de théâtre, ses yeux s'illuminent devant sa grandeur et ses beaux décors. Tout est haut en couleur et ce n'est que lorsque son cavalier l'aide à monter sur la scène, qu'elle réalise la beauté du lieu. Pas seulement en apparence, mais pour les nombreuses histoires qu'il raconte lorsqu'elles prennent vie sur cette scène. Elle s'est parfois imaginée à la place des héroïnes de ses films préférées, mais ici, elle pourrait partager leurs émotions en direct. Par contre, elle est rassurée qu'il n'y ait personne dans la salle actuellement, car elle serait bien trop intimidée par autant d'attention. Celle de son rendez-vous l'embarrasse déjà assez, tandis que ses questions lui font monter le rose aux joues. “Vous ne seriez pas le premier.. mais le seul qui ne se sert pas de ces flatteries pour brûler les étapes.” Dit-elle avec honnêteté et un sourire entendu. Elle n'en est guère à son premier rencard avec des prétendus gentlemen, mais pour le moment, Henry semble cocher les bonnes cases. Il essaie de la faire entrer dans son monde et c'est grisant, exaltant. “Quelle aventure ? Je ne sais pas.. choisissez pour moi ?” Elle n'en a vraiment aucune idée, mais le mystère est apprécié dans le jeu de la séduction et elle n'a rien contre garder les pieds sur Terre.

Elle finit par s'éloigner du bord pour profiter de la scène et de son grand espace, mais alors qu'elle entend Henry monter la rejoindre, elle reste dos à lui non sans y rester attentive. Pourtant, elle tressaille au contact de ses mains et son premier réflexe est de reculer, comme pour s'échapper de l'étreinte par instinct, mais toute appréhension est dissipée lorsqu'elle retrouve le regard de l'homme. Elle ferme les yeux lorsqu'il le lui demande et se laisse entraîner par son récit, s'imaginant la scène sous les rayons d'un soleil clément. Elle voit la forêt et les collines, les fermes et les bruits de la nature même si les plaines de Rannoch viennent froisser l'image un instant. Un rappel à la réalité couvert par la voix d'Henry, qui la ramène dans ce nouveau monde. Elle voudrait caresser les cygnes ou s'allonger sur l'herbe tandis que la douce mélodie d'une harpe l'apaise. Son sourire est triste, mais rêveur pour toutes ces sensations qu'elle ne connaissait pas jadis. Sentir le soleil ou le vent sur sa peau est si naturel pour beaucoup, mais pour Tali, c'est une liberté qui pourrait lui être enlevée du jour au lendemain. “Merci.” Souffle-t-elle après avoir tournoyé, déplorant l'absence d'une vraie robe quand dans sa tête, elle en porte une aux couleurs de son ancienne combinaison. “Votre domaine est magnifique, Monseigneur ?” Dit-elle en se prêtant au jeu. “Dans ce monde… je serais la benjamine d'une famille noble, espiègle et curieuse qui n'aurait que faire des bals et des querelles politiques. Je fuirais mes précepteurs pour aller danser pieds nus sur l'herbe, peut-être même sous la pluie, pour me rappeler que je suis libre de choisir ma vie. Libre de vivre les aventures auxquelles je rêve depuis ma cage dorée.” Un parallèle à sa propre vie, bien que sa cage était différente, mais aucune situation n'est plus à envier qu'une autre si les désirs ne s'alignent pas avec les responsabilités. Tali a rêvé d'aventures et elle en a vécu une, bien que tragique, qui lui aura coûté sa place parmi les siens. Pourtant, elle ne regrette rien et prendrait les mêmes décisions, si c'était à refaire. Aujourd'hui dans la tranquillité d'une nouvelle vie, elle ne peut nier manquer de quelque chose.

“Rencontrerais-je quelqu'un capable de me comprendre, de me laisser parler aux cygnes et me rouler dans l'herbe mouillée ? Attiré par les notes d'une harpe à la tombée de la nuit, résonnant sous un kioske près du lac..” Elle choisit de rouvrir les yeux et si l'illusion ne disparait pas totalement quand elle regarde Henry, son aplomb lui, se dérobe. Elle baisse les yeux au sol et rit doucement. “Je me suis peut-être un peu trop égarée.” Toutes les aventures ne se doivent pas d'être héroïques. Et Tali a l'âme d'une romantique, ce n'est pas vraiment un secret.

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Henry. Voilà qui soulèverait bien des questions, si elle l'appelait ainsi devant ses pairs – toujours dans le rôle imaginaire, évidemment. Elle apprécie de se prêter à un tel jeu, mais ses idées romantiques font partie des choses qu'elle n'exprime pas souvent, surtout pas aux hommes qui lui plaisent. Malgré la bienveillance ressentie dans les paroles d'Henry, elle se trouve soudain bien vulnérable entre ses mains et elle éclate la bulle malgré elle. Sans doute la peur d'être jugée ou désabusée alors que jusque-là, tout est parfait. Trop parfait, peut-être ? Est-ce bien raisonnable de se perdre hors du temps, aux côtés d'un homme bien charmant ? Il lui rappelle qu'en ces lieux, il n'y a qu'eux deux et qu'il ne la jugerait pas peu importe ce qu'elle voudrait incarner. Il la rassure une fois de plus et c'est le déclic dont elle avait besoin, un dernier coup de pouce pour la conforter dans ses idées. Elle lui sourit, néanmoins navrée d'avoir cassé le moment avec ses incertitudes et pourtant, elle ravale ses excuses. Pas de ça ici, si elle espère regagner un peu d'aplomb. Elle retient cependant, que dans la vie d'Henry, les femmes n'avaient pas toujours leur mot à dire et elle a souvenir de quelques films sur le sujet. Le monde dans lequel il essaie de l'emporter ce soir ; ressemble-t-il au sien ?

“Où allons-nous ?” Elle se laisse guider dans les couloirs du théâtre en riant, amusée par la spontanéité de ce rendez-vous qui jusque-là, ne lui apporte que de bonnes surprises. Et en arrivant dans la salle des costumes, elle ne peut cacher son émerveillement. Henry lui présente la salle avec fierté, mais pourquoi ne le ferait-il pas alors que cet endroit lui appartient ? Un endroit dans lequel Tali pourrait passer des heures à rêver, où son cœur lui somme de profiter sans réfléchir et c'est ainsi qu'elle se glisse vers les vêtements en premier. Forcément, elle choisit les portants qui contiennent des robes et glisse ses doigts sur les tissus tandis qu'elle se fait indécise. Les robes au style victorien l'attirent particulièrement, mais elle délaisse celles-ci pour s'intéresser aux accessoires et observer, en même temps, les réactions de son partenaire qui s'amuse également. Elle voudrait allier noblesse et dextérité, tandis qu'elle saisit un arc aux gravures élégantes et au poids convenable. Ce ne sont pas des objets de piètre qualité, même si les armes restent fausses ainsi que les pierres incrustées dans les diadèmes, du moins elle suppose.

“Mon cœur balance, les choix sont si nombreux ! Vous me laisseriez essayer vos robes, vraiment ? Je ne voudrais pas les abimer.” Elle est pourtant impatiente d'en revêtir une, aux couleurs bleus là-bas, qui lui fait cruellement de l'œil. En attendant, elle attrape un chapeau raffiné qu'elle essaie devant Henry. “De quoi ai-je l'air ?” Elle minaude, aux sourires enjôleurs et aux regards flatteurs – elle se sent déjà plus à l'aise. Elle retire le chapeau pour finalement se laisser tenter par un diadème argenté, plus discret et retourne auprès des robes. Les corsets et autres jupons la rendent un peu réticente, mais ça ne devrait pas être bien compliqué. Elle arrête son choix sur un ensemble et avec l'accord de son hôte, disparaît derrière un paravent. Elle n'en revient pas de toutes les couches de tissus que les femmes portaient à ces époques, et au quotidien qui plus est. Le jupon, le corset et le bas de la robe ne lui posent aucun problème, mais vient le haut et les attaches dans son dos, qu'elle ne parvient pas à tous fermer. Elle s'y attendait, mais elle a déjà une solution en tête et qu'elle espérait voir venir, en vérité. Elle se mordille les lèvres à cette idée, mais l'heure est à l'audace désormais. Alors elle réapparaît, mais avant que l'homme puisse l'admirer, elle se retourne sans tarder. “Si vous le permettez, j'aurais besoin d'un peu d'aide..” Elle décale même ces longs cheveux pour ne pas gêner, mais voilà que la chaleur monte à son visage en réalisant ce qu'elle porte, devant qui et pourquoi. Oui, pourquoi fait-elle tout cela ? Elle se sent princesse ce soir, mais avec une certaine humilité et des rêves aventuriers. Musicienne et archère de talent, elle ne veut pas d'un prince mais plutôt… “Soyez le chevalier d'une contrée rivale, qui un jour s'est égaré dans le refuge d'une noble dame un peu trop rebelle.” L'amour interdit, contraire aux règles ou aux convenances, n'est-il pas le plus encensé ? Il y allie souvent passion et danger, aussi tragédie, mais pas ce soir.

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@Henry Crowford & Tali Zorah

De quoi peut-elle bien rêver ? D’incarner une pirate de l’espace, forte et revancharde, qui ne laisserait aucune chance à ses ennemis ? Ou bien la princesse d’un royaume reculé, espiègle et rebelle, qui fuirait sa cage dorée pour de plus belles promesses ? Du plus loin  qu’elle se souvienne, Tali a toujours critiqué la noblesse pour sa prétention et ses hautes exigences. Les histoires même les plus romancées soulèvent souvent ses défauts, mais ça ne l’empêche pas d’être curieuse envers ce monde ou d’en rêver malgré tout. C’est toujours plus attirant qu’une vie de précarité. Ainsi ce soir, la quarienne n’a aucun mal à s’imaginer dans la peau d’une noble dame, même si elle ne cache pas sa réserve. C’est la première fois qu’elle se laisse aller à ses fantaisies de la sorte et les encouragements d’Henry n’y sont pas pour rien. La chaleur de son souffle contre son oreille ne l’a pas laissé de marbre, ses murmures imprégnés contre sa peau. C’est le cœur vibrant qu’elle s’est aventurée près des robes jusqu’à en choisir une.

Est-elle naïve à se laisser charmer ainsi ? Il n’est plus question de faire marche arrière désormais. Lorsqu’elle aperçoit son reflet dans un des miroirs de la salle, elle se reconnaît à peine. La robe est magnifique ! Bien qu’un peu lourde et serrée au niveau du corset, mais c’est là ce que les dames d’antan devaient supporter. Elle a pu le voir dans quelques films, mais le ressentir est une autre histoire. Vient alors ce moment privilégié où Henry accepte de venir l’aider et voilà que le jeu commence… même si Tali n’a plus grand chose en tête, préoccupée par les battements de son cœur en folie. Un frisson la surprend lorsqu’un collier de diamants est glissé sur son cou, étonnée puis touchée par l’attention. “C’est trop…” Ce n’est qu’un apparat de plus et non un cadeau, mais elle ne peut s’empêcher de sourire quand même. Elle se retourne alors pour faire face à un modeste chevalier qui, en posant genou à terre, lui demande grâce sur son pauvre sort.

Tali redresse alors le dos et les épaules pour entrer dans son rôle, tandis qu’elle soulève le menton pour avoir l’air plus fière. Son regard lui, est à la fois méfiant et tiraillé, touché par les propos de l’homme malgré ses doutes – “tenteriez-vous de m’amadouer avec une histoire de soeur inexistante ? Vous êtes si prompt à vous défendre, mais je n’ai proféré aucune menace. Auriez-vous quelque chose à vous reprocher, Ser Edmund ?” Si ce n’est le fait de servir un autre royaume, ennemi du sien et de sa famille, par extension. Pourtant la jeune femme n’en a cure, seulement effrayée par l’intrusion d’un malvenu en son refuge secret, ou du moins c’est ce qu’elle croyait jusqu’ici. Son père serait furieux de la savoir là, si loin du domaine. “J’ai un marché à vous proposer : emmenez-moi avec vous et je ne dirai rien. Je mentirai et ferai de vous ma garde rapprochée, si nous devions croiser des sentinelles. Je vous aiderai si je le peux, mais je crains de ne pas connaître si bien les environs…” En dehors de cet endroit, les lieux lui restent inconnus au sens propre et imagé. Il est temps d’aller le découvrir, alors elle se dirige lentement vers la porte et, avant de sortir, jette un œil dans le couloir pour s’assurer que la voie est libre. Ceci fait, elle tend la main vers son humble compagnon avec un sourire.

“Alors, qu’en dites-vous ?”