Staring is like, not much better than just asking where you might've seen someone
Mais qu’est-ce qu’elle fait là.Seule question qu’elle se pose depuis le début de la soirée, pardon, nuit, il doit être passé une heure du matin et par elle ne sait trop quel miracle, Luna n’a pas encore fuit cet endroit.
Aujourd’hui, en rentrant du boulot, sa soirée se dessinait pourtant tout autrement. Notamment, étalé dans le canapé de l’appartement, un pot de glace, des fraises et un bon film avant d’aller se coucher. Simple et reposant. Jusqu’à ce que sa colocataire débarque dans sa chambre, lui jette des vêtements dessus en lui disant de s’habiller. On lui a fait faux bond, alors pour une raison qui échappe complètement à la blonde, c’est elle qui se retrouve en corvée chaperon. Parce que c’est ce que c’est, il n’y a vraiment pas d’autres mots pour, sa colocataire lui a dit qu’elles allaient faire la fête.. Sur quoi Luna lui a bien dit que ce n’était pas trop son truc, à elle. Et la rouquine lui a attrapé le bras, traîné jusqu’en bas, poussé sur les sièges arrière d’une voiture et s’est assise à côté d’elle, les grands yeux suppliants, en usant l’argument que Luna peut difficilement prétendre ne pas avoir entendu.
Et là voilà donc, à jouer le garde du corps, dans tous les sens du terme, de sa colocataire. Elle ne l’a pas traînée que dans une seule soirée, en plus de ça, c’est la troisième. La blonde commence à en avoir ras le bol, déjà qu’elle n’a pas les sous pour se payer des boissons aux prix où ils sont proposés, d’ailleurs pourquoi l’alcool est-il moins cher !? Mais en plus elle doit surveiller le verre de la rouquine pendant qu’elle part danser. Par miracle, elle a su se trouver une petite place sur le côté, à une table haute qui ne se trouve dans aucun axe de passage, il n’aurait plus manqué qu’on la remarque de trop. Pas qu’elle ait à s’en faire, Luna, même habillée d’une robe qu’elle n’aurait jamais, mais alors jamais acheté, prêtée par la rouquine qu’elle compte réveiller en faisant un maximum de bruit demain matin, très tôt, passe autant inaperçu ici qu’à l’université. Faut dire qu’elle tente de se faire aussi petite que possible et qu’elle n’a d’yeux que pour les deux verres sous son nez. Puis, à côté des jeunes femmes autour d’elle qui se bousculent pour aller danser en talon aiguille, elle fait clairement pas le poids.
Bien qu’en vérité, on ne l’y aurait pas pour mille dollars et dieu seul sait qu’elle a besoin d’argent. Alors elle sirote sa boisson, surveille de loin son amie et le type qui danse avec elle, laisse brièvement son regard parcourir le reste de la foule. Ce n’est qu’après une bonne demie-heure depuis son arrivée que Luna, lassée des fêtards les plus bruyants et qui dansent sans se fatiguer, laisse ses yeux parcourir les autres petites tables autour de la piste de danse. Elle ne s’attarde sur personne, la plupart des gens assis sont soit saouls, ou drogués, quelle différence, soit en train de faire tout autre chose. Autant dire que plus d’une fois elle repose son regard sur son verre en sentant le sang lui monter aux joues, non mais vraiment, c’est obligé en publique ?
Puis, quand elle finit par regarder autour d’elle une nouvelle fois, elle se rend bien compte qu’à part le barman et les deux serveuses, elle doit être la seule personne de sobre dans le bâtiment.
Raison pour laquelle son regard se pose sur
lui. Et y revient, plusieurs fois, avant de s’y attarder, bien trop longtemps. Si ça colocataire la surprend en train fixer un mec, elle n’en entendra jamais la fin. Et au début, Luna détourne assez rapidement le regard. Assez pour être certaine que personne qui la regarderait à elle, par malchance, ne sache qu’elle s’attarde à regarder quelqu’un. Mais il y a quelque chose chez lui qui, inévitablement, l’oblige à le regarder. Oui, l’oblige, parce que ses pensées semblent soudainement obnubilés par ce gars. Qu’elle ne connaît pas, qui lui semble familier, mais pas comme quelqu’un qu’on a croisé le jour d’avant au super-marché.
Elle le regarde, détourne le regard et le regarde à nouveau pendant une bonne quinzaine de minutes. Pas de regard insistant, elle le fait avec toute la foule, pour vérifier que la rouquine ne se fasse pas kidnapper par un étranger, mais inlassablement, ses yeux se posent sur celui qui pour une raison qu’elle ignore attire toute son attention. Sa colocataire est revenue avec deux verres, il y a cinq minutes, et Luna est persuadée que depuis qu’elle est retournée danser, ses yeux n’ont pas quitté le mystérieux inconnu.
@christmastown