N'ouvre pas la porte. Quoi qu'il arrive, Love. N'ouvre pas cette putain de porte.
Quelle porte ? D'un oeil trouble, tu fixes la clé que tu tiens entre les mains, une clé salie, abîmée, couverte d'un mélange de rouille et de... sang coagulé... Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu regardes autour de toi, et tu reconnais rien. Comment est-ce que tu as atterri ici ? Qu'est-ce que tu fiches là ? T'en sais rien... Groggy, comme si tu revenais d'une soirée arrosée, t'as le crâne en vrac et t'as beaucoup de mal à réfléchir correctement. Qu'est-ce que tu fous ici, putain ? Tu reconnais rien. Rien du tout. Ni ces murs de pierre à l'aspect ancien recouvert de torches ni... quoi que ce soit. Tu sais pas où t'es, tu sais pas ce que tu fous là. T'as juste... Cette saloperie de clé entre les doigts en guise d'unique indice, et on va pas se mentir, Love, c'est quand même bien maigre. T'es supposée faire quoi ? Appeler au secours ? Appeler qui... Quand tu portes tes mains à tes poches dans l'espoir de retrouver ton portable, tu réalises que de téléphone, t'en as juste plus. Ni de poches non plus, d'ailleurs. T'es apparemment vêtue d'une longue robe en lin au corset insupportable. Bordel, quand est-ce que cette merde t'es tombée dessus.
Un indice, juste un. La clé. Et dans ta tête, un putain d'avertissement. N'ouvre pas cette porte. Laquelle. Celle qui achève ce long couloir qui ressemble à s'y méprendre à cette saloperie d'ultime tunnel au bout duquel t'attend la lumière ? Ouais. C'est bien joli, ça. Mais toi, t'es déjà morte et bien morte, Love. Tu sais qu'elle existe pas, cette putain de lumière au bout du tunnel... Rien d'autre qu'une invention bien merdique pour rassurer les crétins qui ont peur de l'après, juste ça.
Et toi, Love... de quoi est-ce que tu as peur ? Tu peux pas mentir... T'es flippée, oui. T'as la chair de poule, le coeur qui bat la chamade... Ne pas ouvrir cette porte. OK, d'accord... Mais t'as jamais aimé faire les choses comme on les attendait. Alors oui, tu prends ton courage à deux mains, et tu finis par enfoncer cette saloperie de clé dans la serrure rouillée. La porte s'ouvre dans un grincement horrible qui t'arrache les oreilles... Tu t'avances ensuite prudemment dans la pièce... T'y vois pas grand-chose. La pièce est plongée dans l'obscurité presque totale.
Pour commencer, tu vois rien. Il y a des fenêtres, mais elles sont fermées, et quelques rais de lumière seulement traverse les volets. Il te faut du temps pour comprendre que le plancher poisseux est couvert de ce qui ressemblent à s'y méprendre à du sang caillé... Tu vois comme un reflet dans ce sang au sol... Des silhouettes féminines... Ton coeur manque plusieurs battements... Ce sont des corps de femmes. Des femmes sans vie, attachées au mur par des liens étroits. En partie horrifiée, en partie fascinée, tu les observes de plus près... Les pauvres bougresses ont été égorgées.
Fuis, Love, fuis.
Tu tournes les talons, prête à prendre tes jambes à ton cou, mais au moment de te retourner, tu te heurtes à un corps cette fois bien vivant.
"Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faites ici ?"
PrettyGirl
(abandonné) The blood always remains (Elizabeth)
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