(Abandonné) The Unexplainable [Marisa]

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The unexplainable

feat. Marisa

« Lord Asriel ? La prisonnière est réveillée… »

Asriel plisse légèrement les yeux, comme soudainement ébloui par la lumière environnante. Le ciel d’un blanc laiteux accentue une migraine dont il ne sait s’expliquer l’origine, pas plus qu’il ne s’explique sa présence en cet endroit, ni ne saurait décliner l’identité de l’homme qui vient de s’adresser la tête. D’une main, il tient un mug qui semble contenir un café déjà refroidi, de l’autre, il se gratte l’arrière de la tête par réflexe, le tout pour constater que ses cheveux sont longs, bien plus longs qu’ils ne devraient l’être, tirés en arrière par une queue de cheval grossièrement noué.

« Monsieur ? »

Asriel reporte son attention sur l’homme en question. Il reste impossible pour lui de comprendre les raisons de sa présence ici… ni même de comprendre pourquoi il est ici ni où il se trouve… Il dissimule son peu de contenance derrière un léger froncement de sourcils avant de baisser les yeux sur Stelmaria, qui semble tout aussi désemparée qu’il ne l’est lui-même. Dans son dernier souvenir, il se trouvait dans le confort relatif de son appartement, le nez plongé dans ses dernières recherches…

« Très bien », répond-t-il par automatisme, sans chercher à croiser le regard de son interlocuteur, qui estime alors plus judicieux de s’en aller.

Asriel tourne un regard circulaire vers ce qu’il découvre ressembler à s’y méprendre à une sorte de campement militaire. Sur son passage, on le regarde avec déférence, comme s’il incarnait une sorte d’autorité qu’il est loin d’immédiatement comprendre. Il tente de faire abstraction et se laisse guider par ses pas, qui semblent étrangement savoir très précisément où le mener, sans que cela n’ait réellement le moindre sens à ses yeux… si quoi que ce soit doit vraiment en avoir dans ces circonstances. Il se dirige vers une porte en bois gardée par un homme armé et l’ouvre d’une main ferme.

Sait-il à quoi s’attendre ? Oui et non… étrangement, et sans complètement savoir se l’expliquer, il s’était attendue à la retrouver là… Peut-être pas de cette manière, peut-être pas dans ces conditions, assise sur le sol dur d’une pièce étroite et sans fenêtres, son daemon à ses côtés… mais il s’y était attendu. Quand il baisse les yeux sur elle, ce n’est pas tant la surprise de la retrouver que celle de la retrouver ainsi qui altère le ton de sa voix au moment de décider de refermer la porte derrière eux.

« Marisa… »

Il pourrait lui demander ce qu’elle fait ici, ce qu’ils font ici tous les deux, mais il ne prononce aucun mot. A la place, il l’observe comme si la réponse pouvait et devait se révéler d’elle-même, en un unique regard adressé l’un à l’autre. Comme si une réponse toute nature devait s’imposer entre eux par leur seule présence, sans besoin de mots… Mais les mots seront probablement nécessaires… autant nécessaires qu’insuffisants à faire la lumière sur cette situation, en réalité.

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The UnexplainableEnchaînée, au même titre que son daemon, sur le sol de cette pièce sans fenêtre et dénuée de tout sauf de sa présence, Marisa s'interroge très sérieusement sur sa santé mentale. Le fait est qu'elle ignore parfaitement ce qu'elle fait ici, en de telles conditions. Mains enchaînées, son daemon enchaîné à la gorge… La captivité, étonnamment, ne l'inquiète pas. Comme si… Au fond d'elle-même, son instinct estimait qu'elle devait se trouver ici. Qu'elle l'avait même désiré. C'est donc avec une certaine sérénité qu'elle pose les yeux sur son daemon, de qui elle se sent étonnamment plus proche, comme si le lien qu'elle avait sciemment brisé à de multiples reprises était en train de se reformer. C'était là un enchaînement d'observations pour le moins curieuses, mais qui lui donnaient matière à penser en attendant… que l'on daigne lui apporter des réponses, ou égayer sa cellule.

Fort heureusement, elle n'a pas à attendre longtemps. C'est avec surprise qu'elle relève les yeux vers Asriel lorsque celui-ci fait son apparition, mais elle n'en est étrangement pas étonnée. Comme si, là encore, son inconscient savait des choses qui échappaient à sa raison. Sa situation lui semble peu favorable, et pourtant, elle ne se fait aucune inquiétude quant à la présence d'Asriel. Bien au contraire. C'est avec un certain soulagement qu'elle croise son regard.

- Asriel.

Sa voix est songeuse, son regard, lui, se fait calculateur. Elle songe à toutes les hypothèses, surtout aux plus absurdes, surtout pour justifier de leur présence. Car, en un bref regard, elle comprend que, tout comme elle, il est perdu. Asriel a toujours été doué pour prétendre et se voiler la face, mais Marisa affirme, avec orgueil, qu'elle le connaît mieux qu'il ne se connaît lui-même. À elle, il ne peut pas mentir. Pas en ce qui les concerne, du moins.

- Il semblerait que je sois ta prisonnière, note-t-elle d'un air si détendu qu'il en frôle la moquerie.

Là encore, elle ne se fait aucune inquiétude à ce sujet. Elle sait de quoi il est capable à son égard, et s'en prendre à sa vie est hors de sa portée. Par ailleurs, lorsqu'ils sont seuls tous les deux, qui plus est dans une pièce aussi étroite, les vieilles habitudes refont surface et Marisa ne parvient plus à s'empêcher de malmener malicieusement l'ego de son ancien amant.

Mais toute trace d'humour disparaît aussi bien de son visage que de sa voix dès l'instant où elle reprend, l'interrogeant avec sérieux :

- Où sommes-nous ? Qu'as-tu repéré, à l'extérieur ?
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The unexplainable

feat. Marisa

Un fin sourire amusé se dépose sur les lèvres d’Asriel quand Marisa observe qu’il semblerait qu’elle soit sa prisonnière. Il a beau ne pas comprendre grand-chose à leur situation, cette affirmation ne manque pas de l’amuser, en même temps que de lui plaire un peu trop. Sa prisonnière, soit, mais pour quelle raison ? Et au nom de quoi ? Il pourrait avancer de nombreuses raisons, au gré de son imagination fertile, mais il n’en fait rien… car quand bien même il serait susceptible de trouver quelque chose d’un tant soit peu plaisant à cette situation, s’il y a bien une chose qu’il est difficile de supporter pour Asriel, c’est bien de ne pas comprendre. Et à cette situation, il ne comprend définitivement rien – ce qui se révèle d’autant plus frustrant qu’Asriel a la conviction profonde d’être entièrement responsable d’une situation qui échappe dans le même temps entièrement à son contrôle… Un contrôle dont Marisa semble étrangement disposer bien plus que lui-même, car quand bien même elle se reconnaît comme sa prisonnière, quand bien même elle et son daemon sont tous deux entravés, elle lui semble particulièrement sereine, en réalité. Beaucoup trop sereine, c’est une certitude.

« Un campement… un campement militaire, je dirais. Des tentes, des hommes armés, une équipe organisée », résume-t-il à l’adresse de Marisa quand cette dernière l’interroge sur l’endroit où ils se trouvent.

Asriel pourrait plutôt décider de lui cacher l’entièreté de cette situation, mais alors qu’il comprend qu’elle est dans la même situation que lui, incapable de savoir précisément de quelle manière ils en sont arrivés là, il estime tout de même nécessaire de privilégier une conversation ouverte sur la question. Sachant qu’il n’oublie pas pour autant, bien sûr, qu’Asriel garde techniquement l’ascendant sur la situation. Il est celui qui est en mesure de libérer l’autre de ses entraves.

« Organisée par mes soins, semble-t-il », ajoute-t-il en s’accroupissant devant elle pour soutenir son regard du sien, incapable de dissimuler un certain orgueil à cette perspective, quand bien même il n’a pas la moindre idée de la façon dont tout ceci a bien pu se produire, quand bien même il n’y a probablement pas d’orgueil à tirer d’une situation sur laquelle il n’a que présumément le contrôle, alors qu’il n’est en réalité maître de rien. « Tes liens te font souffrir ? » demande-t-il presque innocemment en considérant les cordes enroulées autour de son poignet sans rien faire pour autant à ce sujet. « Tant que nous n’en saurons pas davantage, je pense qu’il est préférable que je te laisse ici… », ajoute-t-il sans vraiment savoir dissimuler le fait qu’il prend bel et bien un certain plaisir à la situation qui se présente actuellement à eux.

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The UnexplainableLes détails fournis par Asriel lui font immédiatement considérer l'idée qu'il soit bel et bien responsable de cet endroit… De cette situation dans son ensemble, d'une certaine manière. Ce campement semble être dirigé par lui, une hypothèse qu'il ne tarde pas à exprimer, lui aussi. L'orgueil qu'elle reconnaît alors chez lui la fait brièvement lever les yeux au ciel, un geste qui est toutefois adouci par le mince sourire qu'elle esquisse. Une part d'elle n'est curieusement pas surprise d'apprendre qu'il est en charge d'un tel endroit. Elle n'était, après tout, pas sans connaître les intentions profondément hérétiques d'Asriel, avant qu'ils ne s'éveillent sur cette île qui savait si bien les maintenir captifs. Et si.. S'il avait rallié d'autres personnes à sa cause, d'une manière ou d'une autre ? Ne serait-il pas précisément dans cette position ?

Coupée dans ses pensées par la question d'Asriel, Marisa tourne vers lui un regard réprobateur, haussant les sourcils avec défi. Elle observe, sans peine, puisqu'il s'en cache si peu, qu'il prend un malin plaisir à cette situation. Un plaisir qu'elle a tout à la fois envie de lui refuser en renversant la situation, mais… C'est là une autre forme d'arrogance, chez lui, qu'elle ne sait trouver autre que séduisante. Cette situation dans son ensemble lui déplaît, ses liens lui déplaisent, mais à y regarder de plus près, à s'attarder sur les détails, elle est bien forcée de constater que même ainsi, elle se sent parfaitement décontractée, là, avec lui... Décontenancée par leur proximité, certes, mais pour une toute autre raison que la captivité ou l'incertitude quant à ce qui leur arrive. Elle aimerait obtenir plus de réponses, elle aimerait ne pas être entravée, mais ce n'est pas un homme quelconque qui se tient face à elle, non... C'est Asriel en personne, et le regard qu'elle baisse sur les lèvres de son ancien amant est couvert d'une émotion toute autre, tandis que ses propres lèvres s'entrouvrent. C'est là l'effet que lui fait sa présence. Une tension dont elle ne parvient pas à se défaire chaque fois qu'ils se retrouvent seuls dans la même pièce, tous les deux.

Sa suggestion, fort heureusement, rompt le charme et lui arrache un ricanement bref et sarcastique. S'abstenant de répondre à sa question, car elle est certaine que la réponse ne le satisferait que trop, elle s'attarde cependant sur ses dernières paroles, s'exprimant à son tour avec trop de légèreté :

- Suis-je donc si dangereuse qu'il te faille me laisser entravée ici, Asriel ? Allons... Que veux-tu donc qu'il arrive ? Que puis-je bien faire, si ce n'est t'aider à comprendre ce qu'il se passe ? Si tu es bien responsable de ce campement... Alors tes décisions ne seront pas contestées, n'est-ce pas ? Libère-moi. Tu sais que je peux t'aider.
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The unexplainable

feat. Marisa

« A toi de me le dire », se contente de répondre évasivement Asriel quand Marisa suggère qu’elle ne saurait être si dangereuse qu’elle ait été entravée ici.

Elle a en tout cas été considérée comme étant suffisamment dangereuse pour se retrouver dans cette situation, et il ne l’oublie pas. De même qu’il ne sous-estime clairement pas Marisa au point de croire qu’elle pourrait être inoffensive. En revanche, Marisa a définitivement raison sur un point, et c’est qu’Asriel ne souhaite en aucun cas garder Marisa ainsi. Même si la situation a quelque chose de plutôt amusant, voire d’excitant et qu’il est presque impossible pour Asriel de ne pas vouloir en jouer, il n’a pas spécialement envie de la laisser ainsi, d’autant plus que dans les circonstances présentes, elle lui sera plus utile détachée et à ses côtés qu’autrement.

« Je t’ai probablement attachée ici pour d’excellentes raisons », ajoute-t-il sans pouvoir prétendre plus longtemps ne pas s’amuser au moins un peu des circonstances.

En revanche, quand bien même une Marisa alternative aurait eu de bonnes raisons d’être enchaînée là, la Marisa qu’il a sous les yeux, il en est convaincue, est celle-là même qui s’est retrouvée en même temps que lui et Lyra prisonnière d’une dimension de laquelle il n’était pas possible de revenir. Pour ce qui est de savoir si ses décisions seront contestées ou non, il n’en sait trop rien, il suppose qu’elles seront du moins remises en question, et probablement à juste titre, comme devrait l’être assez naturellement toute association entre Marisa Coulter et Asriel Belacqua.

« Tu devrais envisager de le demander plus gentiment », observe Asriel en se penchant vers Marisa tout en extirpant un couteau de sa ceinture, avant de se pencher vers Marisa pour finalement défaire ses liens.

Il n’est pas question d’en débattre trop longuement, en réalité, car il est évident qu’il ne lui servira à rien de demeurer ici, avec elle. Ils doivent récolter ce qu’ils peuvent d’informations quant à l’endroit où ils se trouvent, et pour ce faire, ils ne seront probablement pas trop de deux. Ne leur en déplaise, leur association est bien souvent capable d’engendrer le pire… Mais aussi le meilleur. Lyra en est la preuve la plus évidente, quand bien même Asriel l’a totalement occultée de ses pensées en cet instant au profit de sa seule et unique curiosité. Une fois Marisa libérée de ses liens, Asriel l’aide à se redresser.

« N’oublie tout de même pas que tu es ma prisonnière. Tu auras tout intérêt à te comporter en tant que telle », fait-il avec un fin sourire en coin. « Allons explorer ce camp et comprendre de quoi il retourne. »

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The UnexplainableMarisa, qui ne comprend décidément pas son rôle en tant que captive, adresse un regard profondément dubitatif à Asriel lorsque ce dernier suggère qu’il l’ait attachée pour d’excellentes raisons. Les raisons qui lui traversent l’esprit, elles, ne sont certainement pas justifiables par quelconque raison, mais bien plus par fantaisie et jeux de pouvoir, de ceux dont ni l’un ni l’autre ne saurait totalement se lasser. Il s’en amuse, mais c’est également de l’amusement qui luit dans le regard clair de Marisa tandis qu’elle le fixe avec une intensité appuyée pendant qu’il la détache. Elle devrait être en état de panique, elle devrait s’agacer de ne pas comprendre la situation, mais pour le moment, elle se sent d’humeur étrangement malicieuse. Cette situation devrait la tendre, et pourtant, elle s’est rarement sentie aussi détendue. À croire que le fait de ne plus contrôler quoi que ce soit était, par moments, reposant.

Libérée de ses liens, Marisa se redresse et, cette fois-ci, ne peut retenir un bref rire de gorge aux propos d’Asriel.

- Ne t’en fais pas, je me comporterai exactement comme telle, souffle-t-elle avec impertinence.

À savoir, en ne coopérant pas une seule seconde, ou uniquement dans les situations qui l’arrangent. Il est hors de question que vienne à l’esprit d’Asriel l’idée saugrenue de trop tirer avantage de cette situation.

Mains dans les poches de l’odieux pantalon que ce monde a choisi de lui donner comme accoutrement, elle fait signe à Asriel de mener la marche, toujours en le guettant du coin de l’oeil, d’un air un peu trop amusé pour le sérieux qu’exige cette situation. Comme si Marisa était persuadée que, quoi qu’ils fassent, ils ne maîtrisaient rien, ni l’un, ni l’autre. Comme si elle n’avait que trop cruellement conscience de leur statut de pion, de jouet, dans cet univers qui se jouait de leur destin.

Le campement fourmille d’activité. Hommes et daemons, hommes sans daemon… Créatures volantes et, pire que tout, sorcières. Cette vision arrache une moue de dédain à Marisa, qui commence à voir cette coalition d’un très mauvais œil.

- Tu as rassemblé les troupes… commente-t-elle d’une voix tendue.
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The unexplainable

feat. Marisa

Asriel répond à Marisa par un sourire franchement sceptique quand son interlocutrice affirme qu’elle saura se comporter exactement comme une parfaite captive auprès des personnes qu’ils rencontreront sur le camp. Asriel n’y croit pas un seul instant, et l’impertinence de Marisa ne lui échappe pas un seul instant, mais il fait le choix de s’en amuser plutôt que de s’en offusquer inutilement. Ceci dit, elle a intérêt à coopérer au moins en partie, et une part d’elle doit le savoir. Tant qu’ils n’auront pas pris la pleine mesure de la situation, tant qu’ils n’auront pas accédé à une pleine compréhension de cette dernière, ils n’auront tout simplement pas le choix.

Naturellement, pour cela, il faut aussi qu’Asriel consente à ne pas trop tirer avantage de cette situation… mais ce serait bien mal le connaître. Il ne saura probablement pas s’en empêcher, en réalité. Parce que cette situation semble largement lui profiter… Mais ce serait probablement un risque dangereux et inconsidéré. Il ne doit pas se reposer sur ses lauriers, et même si la chose est plus que tentante, il en garde malgré tout conscience. Et c’est donc avec tout de même un peu de prudence qu’il découvre le camp en compagnie de Marisa, prenant le plus grand soin de regarder tout autour de lui, à la recherche du moindre détail éventuellement susceptible de l’alerter.

Dans tout le campement, on s’agite, il y a des humains flanqués de leurs daemons, bien sûr, mais pas seulement, il y a autre chose également, des sorcières, notamment, à la surprise d’Asriel, qui n’est guère en mesure de comprendre les raisons de leur présence… Ni les raisons de tout ce décorum, en réalité. Tout ceci reste très abstrait, pour lui, et parfaitement incompréhensible, en réalité. Quelque chose lui échappe, c’est l’évidence même, quelque chose qui lui est pourtant intimement lié… C’est un sentiment grisant et vertigineux, plus complexe à gérer qu’il ne l’aurait présumé. Sous ses airs de sans moquer, évoluant dans le camp comme un coq en pâte, il n’est en réalité pas si sûr de lui. Il ne sait pas ce qui l’attend, il ne sait pas ce qu’il doit faire… il sait en revanche qu’interroger au hasard l’une ou l’autre personne présente serait une erreur… alors que faut-il qu’il fasse ?

Ecouter son instinct, peut-être… un instinct qui semble mieux savoir que lui ce qu’il convient de faire. Indifférent autant que possible aux regards qui se tournent dans leur direction (et s’attardent sur Marisa, surtout), il avance d’un pas ferme, gardant son bras dans sa main.

« On dirait bien », confirme simplement Asriel sans savoir que dire de plus à la réflexion de Marisa.

Oui, il a rassemblé les troupes, on pourrait même dire qu’il a su fédérer une véritable armée. Mais dans quel but ? Et contre qui ?

« Là », dit-il en désignant une tente plus loin, convaincu sans savoir pourquoi ni comment que c’est là qu’il doit se rendre.

On ne lui refuse pas l’accès au moment de le laisser entrer. Asriel l’ignore encore, mais c’est là qu’il garde, sans scrupule aucun, un ange en captivité.

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